Michel Onfray
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Re: Michel Onfray
ce que je trouve détestable, chez Onfray, comme chez tout sectaire, c'est le discours qui part d'un présupposé à démontrer . Depuis l'école élémentaire et les "problêmes" à résoudre, cette méthode me parait décourager d'avance toute réfutation, puisqu'elle sera balayée comme contraire aux données de départ, affirmatives .
Celà dit, je vous bâtis un discours sur le même modèle pour vous prouver Dieu ( suffit d'emprunter aux TJ!).
Quand au cheminement qui mène à l'athéisme, l'observation est juste ... mais tronquée, comme si la chrysalide ignorait la phase papillon .
Celà dit, je vous bâtis un discours sur le même modèle pour vous prouver Dieu ( suffit d'emprunter aux TJ!).
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JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Michel Onfray
à part les TJ, les conclusions de quelques esprits avertis sont loin d'être aussi catégoriques qu'Onfray .
Quant à l'hedonisme, il est épicurien, chez lui, au sens antique, pas moderne . Il faut profiter pleinement du présent en en retirant le maximum de bonheur possible .
Je suis de cet avis, sauf que plaisir et bonheur ont besoin d'explicitation .
Quant à l'hedonisme, il est épicurien, chez lui, au sens antique, pas moderne . Il faut profiter pleinement du présent en en retirant le maximum de bonheur possible .
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JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Michel Onfray
Non JO il est question d'un traité d'athéologie destiné à s'opposer aux traités de théologie dont on nous a rebattu les oreilles depuis des siècles.JO a écrit:à part les TJ, les conclusions de quelques esprits avertis sont loin d'être aussi catégoriques qu'Onfray .
Un traité de militant : il le dit, il est clair, net et précis. C'est le pacte de lecture.
Explications données dans ses cours magistraux que tu as écoutés en enregistrements si mes souvenirs sont bons et que j'ai lus.Quant à l'hedonisme, il est épicurien, chez lui, au sens antique, pas moderne . Il faut profiter pleinement du présent en en retirant le maximum de bonheur possible .
Je suis de cet avis, sauf que plaisir et bonheur ont besoin d'explicitation .
L'épicurien, étant, contrairement à l'habit merdique que les idéalistes puis les religions monothéistes ont voulu lui faire revêtir : un être capable d'ascèse, capable d'amitié, ne se vautrant surtout pas dans les plaisirs matériels, mais bien plus dans les plaisirs intellectuels de l'apprentissage (d'où ses universités populaires) ; mais pratiquant ce que l'on pourrait nommer "un bon usage" suivant le principe simplissime et responsable, qui est de renoncer à ce qui risque d'apporter plus de mauvais que de bon dans la vie, y compris quotidienne.
Le principe s'adapte à chacun et puisque chacun est différent : aucune règle générale à imposer.
Après, pour son projet philosophique puisque projet philosophique il revendique, il l'explicite dans "La sculpture de Soi" : "produire une harmonie entre l’individu et le réel dans lequel il évolue". Et c'est tout à fait hédoniste.
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Re: Michel Onfray
C'est un automatisme, mais les produits chimiques que secrète le cerveau de ton chien à l'heure de la promenade, provoquent des désirs qui eux, ne sont pas chimiques.gaston21 a écrit: Alors, a-t-il un esprit ou n'est-ce-qu'un automatisme?
Je suis de plus en plus persuadé que nous ne sommes que des machines complètement conditionnées mais.......... ces machines ressentent.....
Geveil- Akafer
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Re: Michel Onfray
eh oui : bizarre... on arrive mal à concevoir que, peut-être, nous "avons" une machine perfectionnée mais qu'elle n'est qu'une partie de notre être . Le tout étant plus que la somme des parties ...
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Michel Onfray
Le tout est au moins la somme des parties mais il peut naturellement le dépasser. Un mot est une somme de lettres mais aussi une entité à part entière qui a un sens que la seule somme des lettres ne suffit à décrire. Toujours cette notion de propriété émergente.JO a écrit: Le tout étant plus que la somme des parties ...
zizanie- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Michel Onfray
oui, nous sommes plus qu'une collection d'organes, dont le cerveau .
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Michel Onfray
Le travail d'Onfray n'est surtout pas sectaire- comme pour sa pensée- mais justement de proposer par l'éducation une philosophie 'de vie' uniquement subjective ! Invitation a se forger sa propre façon de penser en donnant toutes les clefs du savoir de toutes les diverses et variées philosophies des différents grands penseurs !( Regarde, il existe aussi ça ou cela ...! A toi de te construire tes propres opinions, en sachant ...tout ..)
Philosophies, qui pour beaucoup ont été volontairement oubliées, cachées..... par les différents dogmes politicoreligieux dominant ! Donner toutes les armes redoutables du savoir, des savoirs pour se dés-endoctriner et pensée et réfléchir ensuite par soi même ! Faire ses propres choix en sachant que... !
-Comment voir en cet homme actif, 'Satan', ou le mal incarné ? (-'Satan' serait-il l'accès au savoir ?)
-En quoi son fastidieux travail intellectuel, qui n'a lieu que pour instruire, peut il être exclusivement que négatif ? (Pourquoi et en quoi ?)
-Que proposent ses contradicteurs, comme réelles actions antagonistes ? (Proposer une action contraire est toujours mieux qu'une simple critique !)
-Le savoir, la culture ...........(général ou du plus grand nombre), n'est ce pas 'le remède miracle' pour construire tous ensembles, un futur toujours plus positif pour l'humanité ?
..............................SVP !
Salutations .
Philosophies, qui pour beaucoup ont été volontairement oubliées, cachées..... par les différents dogmes politicoreligieux dominant ! Donner toutes les armes redoutables du savoir, des savoirs pour se dés-endoctriner et pensée et réfléchir ensuite par soi même ! Faire ses propres choix en sachant que... !
-Comment voir en cet homme actif, 'Satan', ou le mal incarné ? (-'Satan' serait-il l'accès au savoir ?)
-En quoi son fastidieux travail intellectuel, qui n'a lieu que pour instruire, peut il être exclusivement que négatif ? (Pourquoi et en quoi ?)
-Que proposent ses contradicteurs, comme réelles actions antagonistes ? (Proposer une action contraire est toujours mieux qu'une simple critique !)
-Le savoir, la culture ...........(général ou du plus grand nombre), n'est ce pas 'le remède miracle' pour construire tous ensembles, un futur toujours plus positif pour l'humanité ?
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democrite- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Re: Michel Onfray
ça, c'est très vrai . Mais écrire un traité, c'est exposer pas prendre parti . Un traité d'a-théologie, c'est exposer de façon neutre les différentes options épistémologiques : a- theos, c'est sans dieu, pas contre- .Proposer une action contraire est toujours mieux qu'une simple critique !)
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Michel Onfray
S'il y a, en ce bas monde, des gens assez mou de la synapses pour voir Satan en Michel Onfray... c'est qu'ils ont une idée bien misérable du Prince de ce Monde.
Et je rejoins d'ailleurs la remarque de JO, un Traité d'athéologie non sectaire, c'est l'exposition neutre des arguments et des faits que l'on peut opposer à le religiosité et à l'idée de divin, afin d'étayer sa position philosophique et non polémique. Mais ce n'est en aucun cas 315 pages de hargne, de mépris, d'anathèmes, de suffisance burlesque, d'amalgames, de raccourcis, de haine mal contenue, de vomissure verbale aigrie, comme celui d'Onfray. Je sais, je sais, on va me dire : son enfance. Admettons, je ne cherche absolument pas à minimiser le drame qu'à dû être la sienne, mais justement, il serait temps qu'il essaye d’exorciser un peu ses vieux démons d'une manière moins déplacée, au lieu de projeter sur l'ensemble des trois monothéismes la rancœur tenace qui lui tient à l'estomac depuis son passage chez les salésiens. Une psychanalyse, pourquoi pas ?
Et je rejoins d'ailleurs la remarque de JO, un Traité d'athéologie non sectaire, c'est l'exposition neutre des arguments et des faits que l'on peut opposer à le religiosité et à l'idée de divin, afin d'étayer sa position philosophique et non polémique. Mais ce n'est en aucun cas 315 pages de hargne, de mépris, d'anathèmes, de suffisance burlesque, d'amalgames, de raccourcis, de haine mal contenue, de vomissure verbale aigrie, comme celui d'Onfray. Je sais, je sais, on va me dire : son enfance. Admettons, je ne cherche absolument pas à minimiser le drame qu'à dû être la sienne, mais justement, il serait temps qu'il essaye d’exorciser un peu ses vieux démons d'une manière moins déplacée, au lieu de projeter sur l'ensemble des trois monothéismes la rancœur tenace qui lui tient à l'estomac depuis son passage chez les salésiens. Une psychanalyse, pourquoi pas ?
MrSonge- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Michel Onfray
A propos d'Onfray, justement, un texte d'une lucidité admirable que j'avais déjà, au moins partiellement, rapporté dans le fil sur l'euthanasie.
Il est un peu long pour un post mais il vaut franchement le détour, ce pourquoi je ne le mets pas en spoiler.
Voici un extrait de Féeries anatomiques, Généalogie du corps faustien où M. Onfray critique la pratique des soins palliatifs et présente des raisons en faveur de l'euthanasie :
Que les thuriféraires des soins palliatifs affirment : le bénéfice de l’agonie dans l’enrichissement qui les humanise, eux, les survivants; la réalité d’un bénéfice mutuel à l’accompagnement, l’utilité du mourant qui sert encore un peu avant de passer ad patres, en l’occurrence à réaliser le salut de ceux qui s’en servent et les exploitent, les instrumentalisent, les utilisent et volent la mort des agonisants, voilà autant de preuves d’une avance masquée des défenseurs de ces thèses malsaines.
Ils dissimulent une option partisane et néo-chrétienne, militent pour une cause personnelle et non générale. En un mot : les soins palliatifs défendent une logique de soignants soucieux de leur salut plutôt qu’une logique de soignés motivée par le respect de la volonté, de la dignité, de la souveraineté, de la liberté et de l’autonomie du malade. L’euthanasie permet d’avancer sur le terrain de la déchristianisation du corps et des institutions qui s’en occupent, puis de progresser dans la construction d’un corps faustien.
De la même manière que les palliatifs récusent la demande euthanasique sous prétexte qu’elle cache autre chose – un besoin inconscient de vie et d’amour -, ils réduisent la mort douce à des arguments triviaux. L’accusation de nazisme, on l’a déjà vu, sert à éviter de penser et de réfléchir sur cette question… A quoi l’on ajoute, sur le même principe – paralogismes, rhétoriques spécieuses et déni – une série de causes triviales pour s’y opposer : on euthanasie à cause du manque de lits; pour le confort des familles; afin d’en finir avec un patient récalcitrant; parce que les médecins ne savent pas affronter la mort; à cause de leur couardise ou de leur incompétence à accompagner. Vénalité, cruauté, méchanceté, incapacité, lâcheté, uniquement de mauvaises raisons…
Autre logique spécieuse : la législation de l’euthanasie entraînerait une débauche de pratiques sauvages. On imagine mal comment un encadrement juridique digne de ce nom, une législation ad hoc extrêmement précise, rigoureuse et respectueuse des droits du malade, un protocole défini dans la clarté et qui suppose transparence et collégialité des prises de décision devenues accessibles aux malades et à leurs familles, pourraient augmenter une pratique sauvage ! D’abord parce qu’avec un texte elle cesse d’être incontrôlable et incontrôlée, ensuite parce que justement la loi rend caduque cette façon de procéder. Pour quelle raison cacher une pratique que la loi définit et rend possible ? L’euthanasie sauvage existe – et trop – dans l’actuel cas de figure : celui de la pénalisation, pas celui de la légalisation…
Militer pour les soins palliatifs consiste à voter non pas pour la vie, mais pour la mort. Car cette technique prolonge la mort, pas la vie. Seule la mort tue, pas celui qui la donne plus tôt pour éviter qu’elle obtienne plus que ce dont elle s’empare déjà. L’homicide qualifie moins le médecin qui abrège les souffrances que le soignant décidé à tout faire pour que le vivant soit le plus longtemps, le plus sûrement, le plus cruellement, le plus consciemment en présence de son agonie. On connaît le mot de Kafka à son médecin, sur son lit de mort : « Si vous ne me tuez pas, vous êtes un assassin »…
Chacun peut désirer une façon plus digne de mourir que pleurer dans les bras d’une soignante appelée maman entre deux gémissements pendant qu’elle nous raconte le Petit Chaperon rouge, le tout dans une ambiance d’encens, à la lumière de bougies vacillantes, pendant que passe en fond sonore une musique New Age, le corps transformé en immense blessure, bien que pommettes et menton soient masqués, la mort prenant déjà presque toute la place. D’aucuns préfèrent Caton* ou Sénèque*. Peut-on leur donner tort ?
Parmi les critiques faites par les tenants des soins palliatifs aux partisans de l’euthanasie, on trouve cet étrange reproche : l’agonisant qui réclame de l’aide pour mourir ne respecte pas la dignité… de celui à qui il formule sa demande ! Un comble… comme si les contrats en pareil cas se constituent sans la liberté des parties prenantes, en l’occurrence celle de l’individu sollicité toujours libre de refuser et nullement contraint d’obéir… L’euthanasie comme crime éthique contre le vivant à qui l’on demande de la pitié, voilà une bien étrange façon de considérer la volonté du mourant !
Là encore apparaît cette idée que le palliatif place moins le malade au centre de ses préoccupations que le soigné obsédé par la triviale opération du salut de son âme. Si en pareil moment un membre du personnel hospitalier trouve qu’on lui manque de respect en lui demandant de l’aide à mourir, à quoi ressemble sa capacité à la compassion*, au sens étymologique ? Il ne souffre pas avec, mais pense à sa seule personne tout en souhaitant ne pas mettre en péril son paradis potentiel, fût-ce au prix d’un geste compassionnel que peut-être leur Jésus n’aurait pas renié – mais que l’Eglise condamne…
Quelle inhumanité d’interdire à un mourant, qui d’une certaine manière a tous les droits - il lui reste si peu à vivre -, de se réapproprier ce qui peut encore l’être ? Tous les philosophes qui théorisent la toute-puissance de la nécessité insistent sur la définition de la liberté dans le cas de cette impasse éthique : consentir, aimer ce qui advient, vouloir ce qui nous veut, voire aller au-devant de ce qui nous attend si l’on sait ne pouvoir y échapper. Le suicide romain s’appuie sur cette aporie : en décidant ce qui a été imposé par le destin, je reconquiers partiellement la liberté de m’y soustraire. Comment priver un être de ce pouvoir ? De quel droit ?
Les palliatifs tiennent la vie pour une valeur en soi, sur le principe de la religion catholique apostolique et romaine. La cohérence métaphysique et ontologique devrait leur interdire la mise à mort de tout ce qui vit – les rats, les cafards, les moustiques, les mouches, les morpions, etc. -, donc déclencher en eux un végétarisme militant, voire un austère végétalisme, doublé d’un pacifisme militant, puis d’une opposition absolue à la peine de mort. On en est loin…
Du côté des défenseurs de l’euthanasie, on ne communie pas dans la religion de la vie: elle n’est pas un absolu, un en-soi sur le principe d’une divinité appelant la prosternation. La vie compte pour ce qu’on en fait et sa qualité, pas sa quantité, elle vaut pour son usage, pas son essence, elle importe par sa construction, sa jouissance, par son être-là en dehors de tout projet et de toute incarnation nominaliste. Une vie présente de l’intérêt quand elle permet la fabrication, l’émergence et l’entretien de l’humain en l’homme. Quand l’humanité quitte un corps dans lequel il ne reste que la vie, elle ne signifie plus rien et pèse autant que tout ce qui vit par ailleurs sur la planète. La mort a déjà fait son travail….
[...]
A l’évidence, l’euthanasie pose moins de problèmes quand elle relève d’une demande claire formulée par une personne saine de corps et d’esprit que dans le cas d’un individu définitivement coupé du monde par la maladie, relié à la vie par la seule technique, silencieux de son vivant sur son éventuel désir d’en appeler à la mort douce, se trouvant dans un lit d’hôpital artificiellement en vie, prolongé par l’appareillage, maintenu vivant par des machines. L’idéal consiste en un testament de vie rédigé bien avant le jour fatal dans lequel la personne signataire confie ses désirs de ne pas subir d’acharnement thérapeutique, de bénéficier de tous les antalgiques possibles et imaginables, fût-ce au prix du raccourcissement de la vie, enfin de pouvoir profiter d’un geste euthanasique.
Avec ce papier porté sur soi, son auteur prolonge sa vie et sa conscience dans le moment où celles-ci disparaissent. Le même document, pour l’instant sans valeur légale (l’« Association pour le droit à mourir dans la dignité» travaille à sa reconnaissance juridique), peut mentionner le nom d’une personne à qui l’on délègue le pouvoir de décider pour soi. Le mandataire dispose dès lors du pouvoir de représenter le mourant auprès du corps médical et de mener à bien les discussions que son aimé ne peut plus conduire. Cette disposition montre que la mort donnée dans l’euthanasie procède de l’affection, de la tendresse, de la pitié, de la fidélité et que dans ce geste une histoire d’amour se prolonge et se parfait.
L’euthanasie suppose donc la résolution de quelques problèmes philosophiques. Ainsi : aucun devoir de vivre ne s’oppose à un droit de mourir : qu’est-ce qui justifierait ce devoir, sinon une transcendance, un extérieur à l’individu – autant dire une fiction ? Quelle instance pourrait interdire ce droit à disposer de soi-même, de son corps, de sa vie et de ses usages libres ? Mais aussi : il n’existe aucun devoir envers soi-même, dont celui de ne pas attenter à son existence, seulement des droits, sur ce terrain personne n’est obligé à rien d’autre que ce à quoi il se contraint. Egalement : le droit de mourir est supérieur au devoir de ne pas tuer, car tuer un autre que soi et se tuer relèvent d’une semblance seulement en regard d’un sophisme et d’une idéologie visibles à l’œil nu… dans un monde sans Dieu, sans âme immatérielle, sans transcendance, le mourant n’a de comptes à rendre qu’à lui-même.
Compte rendu de Michel Onfray, Féeries anatomiques , Généalogie du corps faustien, Paris, Éd. Grasset, 2003 par
P. Yves Ledure dans Esprit et Vie, n°113 - octobre 2004
Il est un peu long pour un post mais il vaut franchement le détour, ce pourquoi je ne le mets pas en spoiler.
Voici un extrait de Féeries anatomiques, Généalogie du corps faustien où M. Onfray critique la pratique des soins palliatifs et présente des raisons en faveur de l'euthanasie :
Que les thuriféraires des soins palliatifs affirment : le bénéfice de l’agonie dans l’enrichissement qui les humanise, eux, les survivants; la réalité d’un bénéfice mutuel à l’accompagnement, l’utilité du mourant qui sert encore un peu avant de passer ad patres, en l’occurrence à réaliser le salut de ceux qui s’en servent et les exploitent, les instrumentalisent, les utilisent et volent la mort des agonisants, voilà autant de preuves d’une avance masquée des défenseurs de ces thèses malsaines.
Ils dissimulent une option partisane et néo-chrétienne, militent pour une cause personnelle et non générale. En un mot : les soins palliatifs défendent une logique de soignants soucieux de leur salut plutôt qu’une logique de soignés motivée par le respect de la volonté, de la dignité, de la souveraineté, de la liberté et de l’autonomie du malade. L’euthanasie permet d’avancer sur le terrain de la déchristianisation du corps et des institutions qui s’en occupent, puis de progresser dans la construction d’un corps faustien.
De la même manière que les palliatifs récusent la demande euthanasique sous prétexte qu’elle cache autre chose – un besoin inconscient de vie et d’amour -, ils réduisent la mort douce à des arguments triviaux. L’accusation de nazisme, on l’a déjà vu, sert à éviter de penser et de réfléchir sur cette question… A quoi l’on ajoute, sur le même principe – paralogismes, rhétoriques spécieuses et déni – une série de causes triviales pour s’y opposer : on euthanasie à cause du manque de lits; pour le confort des familles; afin d’en finir avec un patient récalcitrant; parce que les médecins ne savent pas affronter la mort; à cause de leur couardise ou de leur incompétence à accompagner. Vénalité, cruauté, méchanceté, incapacité, lâcheté, uniquement de mauvaises raisons…
Autre logique spécieuse : la législation de l’euthanasie entraînerait une débauche de pratiques sauvages. On imagine mal comment un encadrement juridique digne de ce nom, une législation ad hoc extrêmement précise, rigoureuse et respectueuse des droits du malade, un protocole défini dans la clarté et qui suppose transparence et collégialité des prises de décision devenues accessibles aux malades et à leurs familles, pourraient augmenter une pratique sauvage ! D’abord parce qu’avec un texte elle cesse d’être incontrôlable et incontrôlée, ensuite parce que justement la loi rend caduque cette façon de procéder. Pour quelle raison cacher une pratique que la loi définit et rend possible ? L’euthanasie sauvage existe – et trop – dans l’actuel cas de figure : celui de la pénalisation, pas celui de la légalisation…
Militer pour les soins palliatifs consiste à voter non pas pour la vie, mais pour la mort. Car cette technique prolonge la mort, pas la vie. Seule la mort tue, pas celui qui la donne plus tôt pour éviter qu’elle obtienne plus que ce dont elle s’empare déjà. L’homicide qualifie moins le médecin qui abrège les souffrances que le soignant décidé à tout faire pour que le vivant soit le plus longtemps, le plus sûrement, le plus cruellement, le plus consciemment en présence de son agonie. On connaît le mot de Kafka à son médecin, sur son lit de mort : « Si vous ne me tuez pas, vous êtes un assassin »…
Chacun peut désirer une façon plus digne de mourir que pleurer dans les bras d’une soignante appelée maman entre deux gémissements pendant qu’elle nous raconte le Petit Chaperon rouge, le tout dans une ambiance d’encens, à la lumière de bougies vacillantes, pendant que passe en fond sonore une musique New Age, le corps transformé en immense blessure, bien que pommettes et menton soient masqués, la mort prenant déjà presque toute la place. D’aucuns préfèrent Caton* ou Sénèque*. Peut-on leur donner tort ?
Parmi les critiques faites par les tenants des soins palliatifs aux partisans de l’euthanasie, on trouve cet étrange reproche : l’agonisant qui réclame de l’aide pour mourir ne respecte pas la dignité… de celui à qui il formule sa demande ! Un comble… comme si les contrats en pareil cas se constituent sans la liberté des parties prenantes, en l’occurrence celle de l’individu sollicité toujours libre de refuser et nullement contraint d’obéir… L’euthanasie comme crime éthique contre le vivant à qui l’on demande de la pitié, voilà une bien étrange façon de considérer la volonté du mourant !
Là encore apparaît cette idée que le palliatif place moins le malade au centre de ses préoccupations que le soigné obsédé par la triviale opération du salut de son âme. Si en pareil moment un membre du personnel hospitalier trouve qu’on lui manque de respect en lui demandant de l’aide à mourir, à quoi ressemble sa capacité à la compassion*, au sens étymologique ? Il ne souffre pas avec, mais pense à sa seule personne tout en souhaitant ne pas mettre en péril son paradis potentiel, fût-ce au prix d’un geste compassionnel que peut-être leur Jésus n’aurait pas renié – mais que l’Eglise condamne…
Quelle inhumanité d’interdire à un mourant, qui d’une certaine manière a tous les droits - il lui reste si peu à vivre -, de se réapproprier ce qui peut encore l’être ? Tous les philosophes qui théorisent la toute-puissance de la nécessité insistent sur la définition de la liberté dans le cas de cette impasse éthique : consentir, aimer ce qui advient, vouloir ce qui nous veut, voire aller au-devant de ce qui nous attend si l’on sait ne pouvoir y échapper. Le suicide romain s’appuie sur cette aporie : en décidant ce qui a été imposé par le destin, je reconquiers partiellement la liberté de m’y soustraire. Comment priver un être de ce pouvoir ? De quel droit ?
Les palliatifs tiennent la vie pour une valeur en soi, sur le principe de la religion catholique apostolique et romaine. La cohérence métaphysique et ontologique devrait leur interdire la mise à mort de tout ce qui vit – les rats, les cafards, les moustiques, les mouches, les morpions, etc. -, donc déclencher en eux un végétarisme militant, voire un austère végétalisme, doublé d’un pacifisme militant, puis d’une opposition absolue à la peine de mort. On en est loin…
Du côté des défenseurs de l’euthanasie, on ne communie pas dans la religion de la vie: elle n’est pas un absolu, un en-soi sur le principe d’une divinité appelant la prosternation. La vie compte pour ce qu’on en fait et sa qualité, pas sa quantité, elle vaut pour son usage, pas son essence, elle importe par sa construction, sa jouissance, par son être-là en dehors de tout projet et de toute incarnation nominaliste. Une vie présente de l’intérêt quand elle permet la fabrication, l’émergence et l’entretien de l’humain en l’homme. Quand l’humanité quitte un corps dans lequel il ne reste que la vie, elle ne signifie plus rien et pèse autant que tout ce qui vit par ailleurs sur la planète. La mort a déjà fait son travail….
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A l’évidence, l’euthanasie pose moins de problèmes quand elle relève d’une demande claire formulée par une personne saine de corps et d’esprit que dans le cas d’un individu définitivement coupé du monde par la maladie, relié à la vie par la seule technique, silencieux de son vivant sur son éventuel désir d’en appeler à la mort douce, se trouvant dans un lit d’hôpital artificiellement en vie, prolongé par l’appareillage, maintenu vivant par des machines. L’idéal consiste en un testament de vie rédigé bien avant le jour fatal dans lequel la personne signataire confie ses désirs de ne pas subir d’acharnement thérapeutique, de bénéficier de tous les antalgiques possibles et imaginables, fût-ce au prix du raccourcissement de la vie, enfin de pouvoir profiter d’un geste euthanasique.
Avec ce papier porté sur soi, son auteur prolonge sa vie et sa conscience dans le moment où celles-ci disparaissent. Le même document, pour l’instant sans valeur légale (l’« Association pour le droit à mourir dans la dignité» travaille à sa reconnaissance juridique), peut mentionner le nom d’une personne à qui l’on délègue le pouvoir de décider pour soi. Le mandataire dispose dès lors du pouvoir de représenter le mourant auprès du corps médical et de mener à bien les discussions que son aimé ne peut plus conduire. Cette disposition montre que la mort donnée dans l’euthanasie procède de l’affection, de la tendresse, de la pitié, de la fidélité et que dans ce geste une histoire d’amour se prolonge et se parfait.
L’euthanasie suppose donc la résolution de quelques problèmes philosophiques. Ainsi : aucun devoir de vivre ne s’oppose à un droit de mourir : qu’est-ce qui justifierait ce devoir, sinon une transcendance, un extérieur à l’individu – autant dire une fiction ? Quelle instance pourrait interdire ce droit à disposer de soi-même, de son corps, de sa vie et de ses usages libres ? Mais aussi : il n’existe aucun devoir envers soi-même, dont celui de ne pas attenter à son existence, seulement des droits, sur ce terrain personne n’est obligé à rien d’autre que ce à quoi il se contraint. Egalement : le droit de mourir est supérieur au devoir de ne pas tuer, car tuer un autre que soi et se tuer relèvent d’une semblance seulement en regard d’un sophisme et d’une idéologie visibles à l’œil nu… dans un monde sans Dieu, sans âme immatérielle, sans transcendance, le mourant n’a de comptes à rendre qu’à lui-même.
Compte rendu de Michel Onfray, Féeries anatomiques , Généalogie du corps faustien, Paris, Éd. Grasset, 2003 par
P. Yves Ledure dans Esprit et Vie, n°113 - octobre 2004
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Avec Dieu, ce qu'il y a de terrible, c'est qu'on ne sait jamais si ce n'est pas un coup du diable...
(Jean Anouilh)
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Re: Michel Onfray
gros morceau, en effet .
Juste, au départ :
je cite
ce ne sont pas des preuves, c'est l'opinion de MO sur les soins palliatifs .
Donc, pas la peine de permettre cette infamie : il vaut mieux tuer, cliniquement, sans etat d'âme ? non, bien sûr : même les ADMD accompagnent les mourants .
Les deux opinions diamétralement opposées, sont caricaturales .
Cette façon qu'a MO d'exposer, puis, dans la même phrase, d'extrapoler une opinion personnelle polémique, est insupportable .
Juste, au départ :
je cite
qui sert encore un peu avant de passer ad patres, en l’occurrence à réaliser le salut de ceux qui s’en servent et les exploitent, les instrumentalisent, les utilisent et volent la mort des agonisants, voilà autant de preuves d’une avance masquée des défenseurs de ces thèses malsaines.
ce ne sont pas des preuves, c'est l'opinion de MO sur les soins palliatifs .
Donc, pas la peine de permettre cette infamie : il vaut mieux tuer, cliniquement, sans etat d'âme ? non, bien sûr : même les ADMD accompagnent les mourants .
Les deux opinions diamétralement opposées, sont caricaturales .
Cette façon qu'a MO d'exposer, puis, dans la même phrase, d'extrapoler une opinion personnelle polémique, est insupportable .
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Michel Onfray
C'est là le nœud du problème, les croyants croyant en cet extérieur transcendant. Ils se persuadent que nous avons une âme et que la souffrance la purifie.Ainsi : aucun devoir de vivre ne s’oppose à un droit de mourir : qu’est-ce qui justifierait ce devoir, sinon une transcendance, un extérieur à l’individu – autant dire une fiction ?
Personnellement, que Libremax me pardonne, j'y vois un égoïsme profond, un désir narcissique de perdurer et non de l'amour. L'amour de la vie, des autres se révèle plus dans le choix de disparaître quand on devient "une horreur".
La vie, dit-on, est le bien le plus précieux. Certes, comme un bijou en or serti de diamants, mais lorsque l'or se transforme en plomb et le diamant en charbon ?
Geveil- Akafer
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Re: Michel Onfray
En effet, merci JO de m'ouvrir les yeux.JO a écrit:gros morceau, en effet .
Juste, au départ :
je citequi sert encore un peu avant de passer ad patres, en l’occurrence à réaliser le salut de ceux qui s’en servent et les exploitent, les instrumentalisent, les utilisent et volent la mort des agonisants, voilà autant de preuves d’une avance masquée des défenseurs de ces thèses malsaines.
ce ne sont pas des preuves, c'est l'opinion de MO sur les soins palliatifs .
Donc, pas la peine de permettre cette infamie : il vaut mieux tuer, cliniquement, sans etat d'âme ? non, bien sûr : même les ADMD accompagnent les mourants .
Les deux opinions diamétralement opposées, sont caricaturales .
Cette façon qu'a MO d'exposer, puis, dans la même phrase, d'extrapoler une opinion personnelle polémique, est insupportable .
Pourtant, en n'admettant que l'opinion d'Onfray soit caricaturale, elle n'en est pas moins la caricature d'un vrai visage. Je pense que ce souci qu'à notre société d'empêcher les gens de mourir ( Tout en envoyant des jeunes en bonne santé se faire tuer, etc.) a pour fondement un individualisme farouche. Je veux dire que si on n'accordait pas une importance démesurée à sa propre personne, on pourrait d'une part mieux accepter sa propre mort, et partant mieux accepter la mort en général.
Dernière édition par Gereve le Ven 9 Sep 2011 - 10:29, édité 1 fois
Geveil- Akafer
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Re: Michel Onfray
Chacun peut désirer une façon plus digne de mourir que pleurer dans les bras d’une soignante appelée maman entre deux gémissements pendant qu’elle nous raconte le Petit Chaperon rouge, le tout dans une ambiance d’encens, à la lumière de bougies vacillantes, pendant que passe en fond sonore une musique New Age, le corps transformé en immense blessure, bien que pommettes et menton soient masqués, la mort prenant déjà presque toute la place. D’aucuns préfèrent Caton* ou Sénèque*. Peut-on leur donner tort ?
c'est rigolo et bien écrit, ça fait ricaner les libre penseurs et met les rieurs de son côté, mais c'est aussi malhonnête que la position inverse .
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Michel Onfray
C'est surtout du pur délire onirique.JO a écrit : c'est rigolo et bien écrit, ça fait ricaner les libre penseurs et met les rieurs de son côté, mais c'est aussi malhonnête que la position inverse .
On pardonnerait cela à un humoriste dont c'est le métier, mais quand on se prétend philosophe, on évite ce genre de hoquet verbal qui n'apporte absolument rien au débat, ni argument, ni preuve, ni fait, ni opinion, ni même un rire autre que les miséreux sarcasmes des « libres penseurs » en manque de détente zygomatique, qui n'ont sans doute pas du relire Desproges depuis mille ans, ayant ainsi l'esprit libre de toute véritable trace d'humour véritable.
Vous avez remarqué son tic d'écriture ? Quasi systématiquement, il se croit obligé de terminer ses paragraphes par une petite remarque méprisante au bout de laquelle s'étiolent trois petits points de suspensions qui ne s'ouvrent que sur le néant d'un contre-argument écrasé dans l’œuf sous la botte de ferre de ses convictions.
Voilà par exemple les parfaits propos de gentil bonhomme sectaire qui prend ses opinions pour Parole de son propre Évangile. Cette phrase à elle seule mériterait un développement conséquent, une justification, une argumentation, des explications, sans quoi elle ne se réduit qu'à une opinion personnelle, subjective et sans fondement.Ainsi : aucun devoir de vivre ne s’oppose à un droit de mourir : qu’est-ce qui justifierait ce devoir, sinon une transcendance, un extérieur à l’individu – autant dire une fiction ?
Dernière édition par MrSonge le Ven 9 Sep 2011 - 10:54, édité 3 fois
MrSonge- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Michel Onfray
Soit, MrSonge, et qu'apporte à la connaissance ton point de vue qui se situe dans un registre strictement émotionnel ?
Geveil- Akafer
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Re: Michel Onfray
La même chose que la remarque d'Onfray dont il est question dans mon post : rien.
Il s'agit d'un combat à armes égales.
Il me semble que même si ce n'est pas identique, il existe quand même une « semblance » assez vague pour être notée : qui se tue, tue un Homme. Un homme consentant, certes, mais un homme quand même. Même pour un myope comme moi, à l’œil nu, il me semble que c'est assez visible.
Il s'agit d'un combat à armes égales.
Ce paragraphe, par exemple, dénote une profonde incompréhension des fondements de la religion catholique qu'il prétend attaquer en toute connaissance de cause. Justement, bien au contraire, la conception catholique de la Création ne considère pas la vie comme une valeur uniforme d'un bout à l'autre du règne végétal et animal. La seule chose qui étaye cette hypothèses, c'est les affabulations de l'auteur qui ne maîtrise visiblement tout-à-fait tous les ressorts les doctrines qu'il conchie. La confusion entre "absolu de la vie", et "vie humaine" n'est pas courante, mais Onfray a fait banco quand même en mettant les pieds dans le plat.Les palliatifs tiennent la vie pour une valeur en soi, sur le principe de la religion catholique apostolique et romaine. La cohérence métaphysique et ontologique devrait leur interdire la mise à mort de tout ce qui vit – les rats, les cafards, les moustiques, les mouches, les morpions, etc. -, donc déclencher en eux un végétarisme militant, voire un austère végétalisme, doublé d’un pacifisme militant, puis d’une opposition absolue à la peine de mort.
Là aussi, où sont les arguments, la démonstration ?Egalement : le droit de mourir est supérieur au devoir de ne pas tuer, car tuer un autre que soi et se tuer relèvent d’une semblance seulement en regard d’un sophisme et d’une idéologie visibles à l’œil nu…
Il me semble que même si ce n'est pas identique, il existe quand même une « semblance » assez vague pour être notée : qui se tue, tue un Homme. Un homme consentant, certes, mais un homme quand même. Même pour un myope comme moi, à l’œil nu, il me semble que c'est assez visible.
Quant à ça, c'est tout juste une diabolisation primaire et sans portée de ses contradicteurs, présenté comme des bourreaux sadiques et pervers, se délectant d'un prolongement quasiment orchestré des souffrances du malade, jour après jour, sans doute la bave aux lèvres et l’œil hagard. Sauf que tous les partisans des soins palliatifs ne sont pas forcément des partisans du prolongement mécanique et artificiel de la vie, à n'importe quel prix. Nuance, qui peut-être ne traverse pas les verres grossissants des lunettes de l'auteur qui ne peut s'empêcher de tout voir en très très gros.Militer pour les soins palliatifs consiste à voter non pas pour la vie, mais pour la mort.
Dernière édition par MrSonge le Ven 9 Sep 2011 - 11:04, édité 1 fois
MrSonge- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Michel Onfray
j'ai travaillé en soins palliatifs ,comme bénévole d'accompagnement . Je pense que je demanderai à en bénéficier . La vision caricaturale qui est présentée ne correspond pas à mon vécu .
Je me souviens d'avoir passé une nuit entière avec une jeune femme, qui parlait, parlait, parlait . On a fini, au petit matin, assises côte à côte,épaule contre épaule, sur son lit . Je n'avais rien fait, qu'écouter, contre elle . Le lendemain, elle a sombré dans l'inconscience et elle est morte peu après .Cette nuit n'a pas été inutile pour elle, j'en suis sûre : elle devait se dire avant de partir , elle en a eu le temps , grâce aux SP .
Je ne crois pas avoir été inutile .Aucune soignante n'aurait eu ce temps à donner, et les proches sont trop proches .
Je me souviens d'avoir passé une nuit entière avec une jeune femme, qui parlait, parlait, parlait . On a fini, au petit matin, assises côte à côte,épaule contre épaule, sur son lit . Je n'avais rien fait, qu'écouter, contre elle . Le lendemain, elle a sombré dans l'inconscience et elle est morte peu après .Cette nuit n'a pas été inutile pour elle, j'en suis sûre : elle devait se dire avant de partir , elle en a eu le temps , grâce aux SP .
Je ne crois pas avoir été inutile .Aucune soignante n'aurait eu ce temps à donner, et les proches sont trop proches .
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Michel Onfray
En effet, MrSonge, Onfray pousse dans la caricature, mais:
Gereve a écrit:
Pourtant, en n'admettant que l'opinion d'Onfray soit caricaturale, elle n'en est pas moins la caricature d'un vrai visage. Je pense que ce souci qu'à notre société d'empêcher les gens de mourir ( Tout en envoyant des jeunes en bonne santé se faire tuer, etc.) a pour fondement un individualisme farouche. Je veux dire que si on n'accordait pas une importance démesurée à sa propre personne, on pourrait d'une part mieux accepter sa propre mort, et partant mieux accepter la mort en général.
Geveil- Akafer
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Re: Michel Onfray
mais l'un n'empêche pas l'autre : je sortirai, mais poussez pas !
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Re: Michel Onfray
Certes, Gerève, mais comme je l'ai dit, est-ce bien le rôle d'un philosophe que d'être le verre grossissant à travers lequel se dilate une caricature parfois poussée jusqu'au grotesque ? N'est-il pas justement totalement à côté des pompes de sa fonction, laquelle devrait l'inciter au contraire à être un vitrioleur de caricature, de préjugé et d'a priori ? Est-ce vraiment ce genre de papier que vous attendez d'un homme qui se prétend philosophe, donc « amoureux de la sagesse » ? Vous imaginez, vous, un article aussi caricatural, gonflé de subjectivité mal assumée, sous la plume de Deleuze, de Foucault ou de Lévinas en leur temps ? Les articles de Muray, par exemple, étaient réellement drôles, réellement écrit avec style, et réussissaient pourtant à ne pas verser dans la caricature pour autant, même au paroxysme de ses exagérations lyriques, et hilarantes, il n'y avait jamais une telle diabolisation éhontée de « l'autre camp », de « l'ennemi ». Et pourtant il ne s'est jamais prétendu philosophe, même si je suis persuadé qu'il l'était beaucoup plus que la majorité de ceux qui l'ont inscrit sur leur carte de visite...
Dernière édition par MrSonge le Ven 9 Sep 2011 - 11:17, édité 1 fois
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Re: Michel Onfray
Ton témoignage est remarquable, et je ne sais pas si Onfray n'approuverait pas ta démarche d'accompagnement, mais que signifie ceci:
?JO a écrit:mais l'un n'empêche pas l'autre : je sortirai, mais poussez pas !
Geveil- Akafer
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Re: Michel Onfray
En effet, il est plus par son style polémiste que philosophe, mais ça n'en amène pas moins à réfléchir, la preuve, la discussion en cours.MrSonge a écrit:Certes, Gerève, mais comme je l'ai dit, est-ce bien le rôle d'un philosophe que d'être le verre grossissant à travers lequel se dilate une caricature parfois poussée jusqu'au grotesque ? N'est-il pas justement totalement à côté des pompes de sa fonction, laquelle devrait l'inciter au contraire à être un vitrioleur de caricature, de préjugé et d'a priori ?
Geveil- Akafer
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Re: Michel Onfray
Mais qu'apporte-t-il à la réflexion de plus que tous les polémistes et philosophes qui se sont exprimés avant lui sur la question ? Après avoir parcouru son article, j'aurais tendance à dire : rien. Et c'est bien ce qui me dérange. La réflexion est de toute façon présente dans notre société, on ne parle presque plus que de ça, alors quel besoin de commettre un tel article, quant il n'apporte aucun argument neuf, ni aucune piste de réflexion nouvelle, renvoyant les « ennemis » au placard comme des lépreux après avoir pris la précaution d'en faire les pires salauds de la planète à grands coups de simplifications outrancières et parfois méprisantes (et méprisables) ?Gereve a écrit : En effet, il est plus par son style polémiste que philosophe, mais ça n'en amène pas moins à réfléchir, la preuve, la discussion en cours.
La vraie question est : qu'est-ce qu'Onfray sans lui ? Et sur ce point précis (cet article et la question de l'euthanasie), la réponse me semble évidente : la même chose que s'il n'avait rien écrit du tout.
MrSonge- Seigneur de la Métaphysique
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