Re: Des symboles selon l'humeur

[loofrg]

Araignée...

Mais cette image enveloppante et centripète ne doit pas faire oublier cette autre image de l'intercesseur que constitue l'araignée balancée comme un yoyo au bout du fil qu'elle semble vouloir constamment remonter. On y décèlera un contenu sexuel latent (Voir balançoire) parfaitement corroboré par les études faites en Sardaigne et dans les Pouilles sur le Tarentulisme et les accessoires de sa mise en scène. Au plan mystique, ce fil évoquera le cordon ombilical, ou la chaîne d'or reliant la créature au créateur, et par laquelle celle-là tente de se hisser vers celui-ci, thème évoqué par Platon et qui sera repris par le Pseudo Denys l'Aréopagite : Efforçons-nous donc par nos prières de nous élever jusqu'à la cime de ces rayons divins et bienfaisants, de la même façon que, si nous saisissions, pour l'entraîner constamment vers nous de nos deux mains alternées, une chaîne infiniment lumineuse qui pendrait du haut du ciel et descendrait jusqu'à nous, nous aurions l'impression de l'attirer vers le bas, mais en réalité notre effort ne saurait la mouvoir, car elle serait tout ensemble présente en haut et en bas et c'est nous plutôt qui nous élèverions.

L'unité de la pensée indo-européenne se retrouve une fois encore ici, car les Upanishad  font de l'araignée s'élevant le long de son fil un symbole de liberté. Le fil du yogi, c'est le monosyllabe Aum; grâce à lui, il s'élève jusqu'à la libération. Le fil de l'araignée est le moyen, le support de la réalisation spirituelle.

[loofrg]

Aurore...

l'aurore éveille toutes choses...
Repoussant les haines, gardienne de l'Ordre
et née dans l'Ordre, riche de faveurs,
incitatrice de bienfaits,
heureuse en présage et portant l'invite divin,
lève-toi, Aurore : tu es la plus belle de toutes les beautés.

[loofrg]

Abeille...

Pour les Nosaïris, hérésiarques musulmans de Syrie, Ali, lion d'Allah est le prince des abeilles, qui, selon certaines versions, seraient les anges, et, selon d'autres, les croyants : les vrais croyants ressemblent à des abeilles qui se choisissent les meilleurs fleurs.

[loofrg]

Abraham...

Du fait qu'il est l'ancêtre reconnu par les trois grandes religions monothéistes, le judaïsme, le christianisme, l'islam, Abraham est aussi le symbole du lien spirituel qui unit juifs, chrétiens et musulmans : la fraternité d'Abraham.

[loofrg]

Augure...

Les Celtes ont connu des druides, des poètes et des devins, mais aucun collège d'augures spécialisés. La divination a été l'apanage indivis de toute la classe sacerdotale. C'est là la grande originalité des augures en terre celtique. Abstraction faite de cette particularité, les procédés utilisés ne diffèrent pas tellement de ceux des pays classiques : divination par les éléments, par les oiseaux, par la chute d'un animal sacrifié.

[loofrg]

Arbre...

En Orient comme en Occident l'arbre de vie est souvent renversé. Ce renversement, selon les textes védiques, proviendrait d'une certaine conception du rôle du soleil et de la lumière dans la croissance des êtres : c'est d'en haut qu'ils puisent la vie, c'est en bas qu'ils s'efforcent de la faire pénétrer. De là, ce renversement des images : la ramure joue le rôle des racines, les racines celui des branches. La vie vient du ciel et pénètre la terre : suivant un mot de Dante, il est un arbre qui vit de sa cime. Cette conception n'aurait rien d'antiscientifique ; mais l'en haut oriental est sacralisé et la photogenèse s'explique par la puissance d'êtres célestes. Le symbolisme hindou de l'arbre renversé, qui s'exprime notamment dans la Bhagavad-Gitâ (15, 1) signifie aussi que les racines sont le principe de la manifestation et les branches la manifestation qui s'épanouit. Guénon y découvre encore une autre signification : l'arbre s'élève au dessus du plan de réflexion, qui limite le domaine cosmique inversé au dessous ; il franchit la limite du manifesté pour pénétrer le réfléchi et y introduire l'inspiré.

[loofrg]

Acrobate...

Ce renversement de l'ordre établi, des positions habituelles, des conventions sociales - dont les prouesses acrobatiques multiplient les exemples - ne correspond pas nécessairement à une phase régressive d'évolution individuelle ou collective. Si elles révèlent, certes une situation critique, c'est pour en indiquer aussitôt la solution qui ne peut se trouver que dans le mouvement. L'acrobate apparaît ainsi comme le symbole de l'équilibre critique, fondé sur le non-conformisme et le mouvement. Il est en ce sens facteur de progrès.

[loofrg]

Au-delà...

L'au delà est le domaine mystérieux où vont tous les humains après leur mort. Il est différent de l'Autre Monde qui n'est pas un Au-delà, mais un monde jouxtant ou doublant souvent le nôtre en ce sens que ses habitants peuvent en sortir ou y entrer librement. Ils peuvent même y inviter des humains, alors que de l'Au-delà, personne ne revient.

[loofrg]

Etoile (voir Ourse, Pôle)...

Pour l'Ancien testament et le judaïsme, les étoiles obéissent aux volontés de Dieu et les annoncent éventuellement (Isaïe 40,26 ; Ps. 19,2). Elles ne sont donc pas des créatures purement inanimées : un ange veille sur chacune d'elle (I Hénoch 72,3). De là à voir dans l'étoile le symbole de l'ange, il n'y a qu'un pas, bientôt franchi : l'Apocalypse parle d'étoiles tombées du ciel (6,13) comme on parlerait des anges déchus.

[loofrg]

Douze...

La vibration sonore qui préside à la genèse, selon la pensée africaine, en formant l'oeuf cosmique avant la séparation de la terre et du ciel et la naissance des Grands Démiurges organisateurs de la création, commence par visiter - c'est à dire définir - les quatre points cardinaux : sur chacun, elle exécute trois girations en spirale ; c'est ainsi que le complexe espace-temps se définit à l'origine, par ce mariage du trois et du quatre, qui donne le douze, nombre d'action, et non principe statique comme le sept. Ainsi, précise G. Dieterlen, se forme l'oeuf cosmique, brassé par le tournoiement de la vibration sonore.

Le nombre douze ne possède pas dans le monde celtique dont les nombres clés sont trois, neuf et vingt-sept, de signification s'éloignant du symbolisme général. La Table Ronde du Roi Arthur comprend elle aussi douze chevaliers.

[loofrg]

Crâne...

Avec sa situation au sommet de la tête, sa forme de coupole, sa fonction de centre spirituel, le crâne est souvent comparé au ciel du corps humain. Il est considéré comme le siège de la force vitale du corps et de l'esprit...En tranchant la tête du cadavre...en conservant le crâne par devers lui...le Primitif a atteint plusieurs buts : d'abord celui de posséder le souvenir le plus direct, le plus personnel du défunt ; puis celui de s'approprier sa force vitale et ses effets bienfaisants pour le survivant. En accumulant les crânes, ce soutien spirituel prend de l'ampleur... De là, ces monticules de crânes découverts par certaines fouilles. De là aussi, l'utilisation du crâne, réceptacle de vie à son haut niveau par les alchimistes dans leurs opérations de transmutation.

[loofrg]

Adam...

Il existe une étroite relation entre le premier Adam et le Christ-nouvel Adam. Ainsi la légende dira qu'Adam meurt un vendredi le 14 Nisan à la neuvième heure, préfigurant ainsi la mort du Christ. On retrouvera dans l'art le crâne d'Adam au pied de la Croix du Christ. Suivant une légende, Adam sur le point de mourir demande à son fils Seth d'aller au Paradis, afin de prendre un fruit d'immortalité de l'Arbre de Vie. L'ange préposé à la garde du Paradis refuse de lui donner un fruit, mais il lui fait cadeau de trois graines. De la bouche d'Adam mort un arbre croîtra de ces graines ; il deviendra plus tard l'arbre de la Croix. Pour saisir le symbolisme des liens entre Adam et le Christ, on peut évoquer encore le dialogue avec Adam dans le Paradis de Dante.

[loofrg]

Pont...

On connaît aussi les nombreuses légendes de Ponts du diable. On en cite maints exemples dans toute l'Europe, et, en France notamment, les fameux ponts Valentré (Cahors) et de saint-Cloud (près de Paris). On pourrait voir dans cette dénomination une sorte d'aveu de l'extrême difficulté de construire de telles oeuvres d'art et d'admiration pour leur beauté et leur solidité. C'est comme si les architectes et les ingénieurs, incapables d'une telle réussite par eux-mêmes, avaient dû recourir à toute l'habileté de Lucifer. D'innombrables superstitions et histoires entourent ces ponts du diable, où sont dupes tour à tour le diable et le Bon Dieu et leurs adorateurs. L'âme du premier passant doit appartenir au diable : c'est sa rançon ; autrement il aurait travaillé gratuitement pour les hommes ; mais d'innombrables ruses le trompent. On dit aussi que la première personne qui franchit le pont meurt dans l'année. Les légendes indiquent en tout cas l'angoisse que suscite un passage difficile sur un lieu dangereux et renforcent la symbolique générale du pont et sa signification onirique : un danger à surmonter, mais également la nécessité d'un pas à franchir. Le pont met l'homme sur une voie étroite, où il rencontre inéluctablement l'obligation de choisir. Et son choix le damne ou le sauve.

[loofrg]

Arche...

Dans son traité De arca Noe morali et De arca mystica, Hugues de Saint-Victor reprend les grandes notions d'Origène. L'Arche mystérieuse est figurée par le coeur de l'homme. Hugues la compare aussi à un navire. Il étudie successivement les différents éléments de l'Arche pour en donner une triple interprétation littérale, morale et mystique.

[Cochonfucius]

... « de arca » avec un "c".

(et « morali » avec un "i").

[loofrg]

Corrigé !

[Cochonfucius]

[loofrg]

Arbre...

Pour les musulmans chiites de rite ismaélien, l'arbre nourri de la terre et de l'eau et dépassant le septième ciel symbolise le hakikat, c'est à dire l'état de béatitude où le mystique dépassant la dualité des apparences rejoint la Réalité suprême, l'Unité originelle où l'être coïncide avec Dieu.

[loofrg]

Tombe...

Les rêves de tombes révèlent l'existence d'un cimetière intérieur : désirs refoulés, amours perdues, ambitions envolées, jours heureux disparus, etc. Mais cette mort apparente n'est pas psychologiquement une mort totale ; elle poursuit une existence obscure dans la tombe du subconscient. Celui qui rêve de morts, de cimetières, de tombes est en réalité à la recherche d'un monde qui renferme encore quelque vie secrète pour lui ; et il y va lorsque la vie est sans issue, lorsque d'authentiques conflits existentiels le tiennent prisonnier sans lui fournir d'indications ; il demandera alors la réponse à ses questions sur la tombe de ceux qui ont emporté beaucoup de cette vie dans les sombres profondeurs de la terre...Il sera ainsi rendu à un grand et grave symbole -car les morts sont puissants, ils sont légion- afin de reprendre vigueur par quelque chose qui semble inerte, mais qui est immense et prodigieux ; car la mort aussi est vie.

[loofrg]

Retour...

Le retour à la mère, à la matrice, c'est-à-dire à l'indistinction primordiale, à l'humidité, est ce que l'alchimie occidentale désigne comme la dissolution : c'est l'oeuvre au noir, la nuit, la mort préalable à la restauration de la lumière et à la nouvelle naissance.

[loofrg]

Axe...

Le pilier cosmique du Veda (skambha) est figuré, dans des temples comme ceux d'Angkor, par un puits profond creusé sous le sanctuaire central, par le linga ou par l'effigie divine que contient celui-ci, enfin par le mât qui s'élève dans le ciel ( vajra d'Indra ou trishûla de Civa). Dans les temples de l'Inde le mât traverse l'amalaka, qui figure la porte du soleil ; au Cambodge, le plus souvent une fleur de lotus. Mais le skambha s'identifie par ailleurs à Indra lui-même, et aussi à Civa, sous la forme d'une colonne ou d'un linga de feu. Le vajra est un symbole axial, car la foudre est une manifestation de l'Activité céleste. Au cours des fêtes hindoues de l'Indradhvaja, des mâts sont dressés qu'on identifie, ici encore, à Indra.

[loofrg]

Pilier…

Le pilier est également un symbole fondamental de la cosmogonie celtique ( voir colonne et axe ), si l’on en juge par les quelques traces que l’on possède de la conception des piliers qui soutiennent le monde. Mais le terme est surtout utilisé dans les métaphores laudatives s’appliquant à des guerriers comme Cúchulainn, qui sont surnommés les piliers (coirthe) de la bataille.

[loofrg]

Animal...

Sur un bas-relief provenant d'une chambre funéraire, on peut voir deux personnages se faisant face, l'un tient dans sa main une sorte d'équerre ( emblème d'un des rois mythiques de la Chine ), l'autre une croix ( les 5 points* cardinaux ), la partie inférieure de leur corps semble se terminer en une sorte de queue et s'enlace l'une à l'autre (voir anguipède*).

[loofrg]

Articulation...

Comme les noeuds et les liens, les articulations symboliseraient les fonctions nécessaires au passage de la vie à l'action.

[loofrg]

Démon (voir Diable)...

Pour la démonologie chrétienne, selon le Pseudo-Denys l'Aréopagite, les démons sont des anges qui ont trahi leur nature, mais qui ne sont mauvais ni par leur origine, ni par leur nature. S'ils étaient naturellement mauvais, ils ne procéderaient pas du Bien, ils ne compteraient pas au rang des êtres, et d'ailleurs comment se seraient-ils séparés des bons anges si leur nature avait été mauvaise de toute éternité ? La race des démons n'est donc pas mauvaise en tant qu'elle se conforme à sa nature mais bien en tant qu'elle ne s'y conforme pas. Ils se révèlent les ennemis de toute nature, les antagonistes de l'être.