Aimez-vous Dieu?
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Re: Aimez-vous Dieu?
les émotions n'ont rien à voir avec le divin?bernard1933 a écrit:A-t-on besoin de Dieu pour construire de merveilleux monuments, pour écrire des poésies magiques? Je vous conseille "Les Fleurs du Mal" de Baudelaire, qui n'était sans doute pas inspiré par le Très-Haut! Les émotions n'ont rien à voir avec le divin. La beauté d'une jeune fille m'émeut...encore...mais ce doit plutôt les hormones. Dois-je avouer
que l'émotion la plus étrange et la plus forte que j'ai éprouvé a été lors de la visite de la grande mosquée d'Istanbul? Allah m'aurait-il frappé au coeur? Je ne le pense pas!
cher Bernard,je ne saurais l'affirmer ou l'infirmer
mais je pense que l'inspiration divine, la petite étincelle qui aide l'artisan à faire de son oeuvre un chef d'oeuvre peut être due à la Foi
c'est ce qui te pousse à admirer la grande Mosquée, les bâtisseurs de cette merveiile ne pouvaient pas être indifférents! sinon elle n'aurait pas d'âme
si tu vois ce que je veux dire.
mais cela ne t'oblige aucunement à embrasser la Foi musulmane! Seulement à respecter celle de ces hommes qui l'ont construite
ElBilqîs- Aka Peace & Love
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Re: Aimez-vous Dieu?
Les émotions et les sentiments sont le langage de l'ame. Et comme il n'y aurait qu'une seule AME/DIEU mais divisée en des myriades d'ames semblables, egales entre elles et jamais inferieures a l'AME, CELLE DE DIEU, on peut dire que les émotions et les sentiments sont le langage du divin. En particulier quand il s'adresse a nous.
SEPTOUR- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Re: Aimez-vous Dieu?
Bien vu, Septour .
A propos, c'est 7 tours autour de quoi ?
A propos, c'est 7 tours autour de quoi ?
Geveil- Akafer
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A la question aimez vous Dieu ?
Je réponds à la question "aimez vous Dieu ?" je réponds oui mais j'ai eu du mal !
Non, je ne suis pas athée ni agnostique ni quoi que ce soit du style, mais j'ai eu du mal.
OUI, je reconnais le mal qu'on fait LES religions pour nous tous et dans notre culture ainsi que le mal qu'a fait le matérialisme itou... Alors ??? Qui va dire le contrat entre Dieu et l'homme sinon le prophète ou son Fils le Christ ???
Quand Dieu m'a parlé, j'ai flippé parce que j'ai pas compris pourquoi IL le faisait, surtout à moi qui était gauchiste... amusez vous avec cela... suite au prochain numéro... :D
Non, je ne suis pas athée ni agnostique ni quoi que ce soit du style, mais j'ai eu du mal.
OUI, je reconnais le mal qu'on fait LES religions pour nous tous et dans notre culture ainsi que le mal qu'a fait le matérialisme itou... Alors ??? Qui va dire le contrat entre Dieu et l'homme sinon le prophète ou son Fils le Christ ???
Quand Dieu m'a parlé, j'ai flippé parce que j'ai pas compris pourquoi IL le faisait, surtout à moi qui était gauchiste... amusez vous avec cela... suite au prochain numéro... :D
Mama- Sorti de l'oeuf
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luzar- Jeune Padawan
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Re: Aimez-vous Dieu?
Je reviens sur cette question suite à la lecture du très beau texte de Thierry ICI et dont je me suis permis de recopier une partie:
Donc, tout ce qui vit, vit d'abord pour soi et c'est après un long apprentissage qu'il arrive que parfois certains vivent aussi pour les autres.
Cette volonté de vivre est si forte qu'elle fait dire à LaFontaine, dans " La mort et le bucheron": " Mieux vaut souffrir que mourir, telle la devise des hommes."
Mais franchement, quand on voit ce qu'on voit, quand on a lu le texte ci-dessus, peut-on aimer cette chose, ce machin, la volonté de vivre ?
Dieu, la vie, l'Être, le " il y a" tout cela pour moi est du pareil au même, et comme le créateur, si créateur il y a , était UN donc absolument seul, chacun de nous est définitivement seul; cette solitude peut être plus ou moins agréable, plus ou moin " pleine", mais elle est.Si l’Univers n’avait finalement aucun objectif, qu’il n’était qu’une succession anarchique d’informations ayant extraordinairement, et non « miraculeusement », aboutie à une organisation viable, si tout n’était qu’un formidable hasard, si toute l’évolution n’était qu’un sursis à chaque instant maintenu, fragile équilibre, qu’une information malencontreusement insérée dans l’ensemble pourrait dérégler, alors nous ne serions également qu’un amalgame judicieusement assemblé à travers des millénaires de hasards, sous la menace permanente d’un grain de sable qui perturberait l’ensemble et entraînerait une évolution gigantesque ou peut-être notre disparition totale, ce qui à l’échelle de l’Univers, ne serait d’ailleurs qu’un infime changement. Ajouté à ce hasard dans lequel Dieu n’a aucune place, la Vie, si elle est considérée sous l’angle de la chair, n’est qu’une effroyable boucherie et cette abomination rejette avec encore plus de forces l’idée même d’un Créateur. Tuer pour vivre, telle est la règle. Tout, absolument tout, se transforme et évolue à partir d’autre chose. Tout est nourriture. Celui qui dévore sera un jour dévoré et chaque jour qui passe sur cette Terre voit se dérouler un épouvantable massacre dont il vaut mieux sans doute ne pas prendre conscience. L’incommensurable multitude de proies saisies à chaque seconde, ces chairs dépecées, ces ventres déchiquetés, ces herbes tendres broyées par des molaires d’herbivores et mâchées et remâchées dans l’ignorance du cri des herbes, ces êtres animés qui sitôt sortis du ventre maternel ou de l’œuf, pétrifiés par l’accession brutale à ce monde inconnu, vont périr déchirés par les dents acérées des prédateurs affamés qui veulent « naturellement » calmer les douleurs de leur ventre. La vie dans les océans est un condensé de ce monumental carnage. Les nuages d’œufs pondus, ces masses incroyables de vies larvaires, ces milliards d’alevins frétillants ne sont que les proies d’animaux plus grands et seuls quelques individus chanceux ou plus vifs survivront, permettant à chaque fois à l’espèce concernée de se sauver et de se reproduire, déclenchant aussitôt une nouvelle curée. Et tous les prédateurs qui se sont nourris de ces embryons et de ces diverses victimes n’ayant goûté à la vie qu’une poignée d’heures, seront à leur tour, alors qu’ils n’ont pas encore digéré leur festin, la proie d’autres animaux affamés, qui à peine rassasiés, serviront de pâture aux suivants, tout aussi voraces, impitoyables, indifférents. Tout se résume ainsi à un infiniment petit englouti par un infiniment moyen englouti par un infiniment énorme et tout cela massacré dans le même instant par l’homme, l’infiniment tueur. Car cet étripage constant mais naturel n’est sans doute qu’une fioriture si on le compare à ce que l’homme a commis, commet et commettra. Les millions de tonnes de poissons entassés et étouffés dans les filets dérivants et toutes les espèces « inutiles » rejetées aussitôt par-dessus bord sont avant tout des êtres frétillants de vie, et les monceaux de viande dépecés dans des abattoirs ruisselants de coulées sanglantes, ces agneaux, ces poulets, ces porcins hurlants sont des êtres vivants qui vomissent leur terreur.
Que dire des régiments d’enfants décimés dans les guerres, parfois en premières lignes, poussés par leurs pères, leurs viscères coulants dans leurs mains impuissantes, leurs jambes arrachées sur des mines anti-personnelles, leurs yeux crevés par des éclats d’obus, et les mères enceintes violées par des armées de monstres avant d’être éventrées et les bébés vivants cuits dans des marmites d’eaux bouillantes, les sexes coupés qu’on enfonce dans les bouches des prisonniers avant la dernière balle, les pendus qu’on lacère pour accompagner leurs derniers instants des rires ignobles des bourreaux qui se déchaînent, les blessés imbibés d’essence et autour desquels les tueurs dansent au rythme des flammes et des hurlements de ceux qui brûlent, il sait tout cela, il en a lu tout ce qu’il est possible de supporter. Le reste n’a jamais été écrit. Les lecteurs vomiraient sur les pages.
Si, sur cette Terre ensanglantée, chaque être vivant qui meurt poussait un cri puissant à l’instant où il succombe, qu’il soit animal, végétal ou humain, ce monde ne serait qu’un atroce hurlement indéfiniment prolongé et nous mutilerions certainement nos oreilles, préférant être sourds. Ce monde, sous l’angle de la chair, n’est que souffrance et notre naissance est le symbole même de ce piédestal sur lequel tout se bâtit car c’est notre mère qui souffre, parfois pendant des heures, pour nous donner vie.
Donc, tout ce qui vit, vit d'abord pour soi et c'est après un long apprentissage qu'il arrive que parfois certains vivent aussi pour les autres.
Cette volonté de vivre est si forte qu'elle fait dire à LaFontaine, dans " La mort et le bucheron": " Mieux vaut souffrir que mourir, telle la devise des hommes."
Mais franchement, quand on voit ce qu'on voit, quand on a lu le texte ci-dessus, peut-on aimer cette chose, ce machin, la volonté de vivre ?
Geveil- Akafer
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Re: Aimez-vous Dieu?
Ce texte m'avait échappé.
J'en reste sans voix... .
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MES POEMES :
*****************
Avec Dieu, ce qu'il y a de terrible, c'est qu'on ne sait jamais si ce n'est pas un coup du diable...
(Jean Anouilh)
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Re: Aimez-vous Dieu?
car c’est notre mère qui souffre, parfois pendant des heures, pour nous donner vie.
Souffrance offerte, avec joie, par les mères d'"autrefois" celle qui n'avaient pas besoin de péridurale pour aimer la vie assez pour la transmettre!
Comprendre le pourquoi, en rapport avec le sujet (Aimez-vous Dieu?)
Je pourrais dire "J'aime Dieu qui m'a permis de mettre au monde mes enfants, mes amours."
Mais, au delà de ce terrible problème de la chaîne alimentaire, et de l'homme prédateur universel, faut-il penser que Dieu a "raté le monde" en le faisant ainsi?
Je ne crois pas.
Je crois seulement que l'homme (ou est-ce seulement l'homme "moderne?) n'a pas tout compris, et que c'est lui qui détruit ce que Dieu a créé.
(même si on n'est pas "créationniste!)
Invité- Invité
Re: Aimez-vous Dieu?
Ce qui n'explique pas les souffrances dans le règne animal, si bien décrites pas Thierry.
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Avec Dieu, ce qu'il y a de terrible, c'est qu'on ne sait jamais si ce n'est pas un coup du diable...
(Jean Anouilh)
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Re: Aimez-vous Dieu?
Myrrha,
Il se peut en effet que la souffrance soit une façon d'aimer, mais tout mettre sur le dos des hommes pour "blanchir" Dieu est un peu facile. C'est Lui qui a créé les hommes, non, même si on n'est pas créationniste, comme moi qui pense que tout se fait par hasard sous l'impulsion de la volonté de vivre.
Ceci dit, de deux choses l'une:
- ou tu viens sur ce forum pour nous transmettre des messages d'amour, et dans ce cas sois la bienvenue
- ou tu y viens pour réfléchir, et dans ce cas, il faut prendre ses distances avec ses émotions, qu'elles soient positives ou négatives, en particulier faire abstraction de ton amour pour ce que tu penses être Dieu et juger du monde avec distance. Si donc tu viens aussi pour réfléchir, je t'invite fortement à lire " Le monde comme volonté et comme représentation" de Schopenhauer, et en particulier le chapitre " la volonté s'affirme puis se nie ".
Mais encore une fois, si tu préfères ne pas te prendre la tête avec la philo, si ton choix est fait depuis longtemps, continue à nous transmettre des messages d'amour.
Il se peut en effet que la souffrance soit une façon d'aimer, mais tout mettre sur le dos des hommes pour "blanchir" Dieu est un peu facile. C'est Lui qui a créé les hommes, non, même si on n'est pas créationniste, comme moi qui pense que tout se fait par hasard sous l'impulsion de la volonté de vivre.
Ceci dit, de deux choses l'une:
- ou tu viens sur ce forum pour nous transmettre des messages d'amour, et dans ce cas sois la bienvenue
- ou tu y viens pour réfléchir, et dans ce cas, il faut prendre ses distances avec ses émotions, qu'elles soient positives ou négatives, en particulier faire abstraction de ton amour pour ce que tu penses être Dieu et juger du monde avec distance. Si donc tu viens aussi pour réfléchir, je t'invite fortement à lire " Le monde comme volonté et comme représentation" de Schopenhauer, et en particulier le chapitre " la volonté s'affirme puis se nie ".
Mais encore une fois, si tu préfères ne pas te prendre la tête avec la philo, si ton choix est fait depuis longtemps, continue à nous transmettre des messages d'amour.
Geveil- Akafer
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Date d'inscription : 18/05/2008
Re: Aimez-vous Dieu?
pour moi elles sont notre univers. C'est cela la dualité: la face sombre est indissociable de la face lumineuse. L'une ne peut exister sans l'autre. On ne peut pas avoir l'une, sans l'autre.Magnus a écrit:Ce qui n'explique pas les souffrances dans le règne animal, si bien décrites pas Thierry.
Le Mal est le pendant du Bien, la mort de la naissance.
La pièce d'or, c'est notre ego et notre vie ici bas, infiniment précieuse. Je n'en connais pas le but, mais comme la nature ne fait rien pour rien, je suppose qu'il y en a un, et cela me suffit.
Supprimer ou fusionner les deux faces, c'est le retour à l'unité, la disparition des souffrances liées à la nature matérielle et intrinsèque de notre univers. C'est le but de toutes les religions et philosophies spirituelles: certains l'appellent retour vers Dieu, fusion avec le divin, nirvanah, illumination, état de Bouddha... etc...
L'universalité de ce principe dans toutes les cultures est interpellante. "Il n'y a pas de fumée sans feu"???
La notion de "aimer Dieu" peut aussi bien s'inscrire dans cette démarche, comme chez les soufis qui la poussent à l'extrême, ou la contrarier en la réduisant à du sentimentalisme pour se rassurer par rapport aux angoisses existentielles.
N'ayant pas de notion de "Dieu", je me contente d'aimer la Vie, passionnément, malgré son côté sombre.
Dernière édition par leela le Mer 13 Jan 2010 - 11:19, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: Aimez-vous Dieu?
je n'aime pas dieu qui a créé les cataclysmes comme il s'en est encore produit un ...hier en Haïti.
Qu'on aime un dieu si cruel dépasse mon entendement...
Qu'on aime un dieu si cruel dépasse mon entendement...
Dernière édition par athéesouhaits le Mer 13 Jan 2010 - 11:23, édité 1 fois
_athéesouhaits- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Aimez-vous Dieu?
Moi j'aime vivre, je n'associe pas cette sensation à la présence d'un Créateur ou d'un juge.
J'aime le fils du charpentier, c'est un poète maudit.
J'aime le fils du charpentier, c'est un poète maudit.
Re: Aimez-vous Dieu?
Je ne connais pas Dieu, mais j'ai l'impression permanente d'une bienveillance sans complaisance qui m'accompagne et les rèves où ..."l'ange" est là vous enveloppent d'une telle plénitude d'amour total et sur-naturel,que je ne vois pas bien ce que je pourrais apporter, moi , sinon la gratitude infinie , avec l'acceptation de ma totale incompréhension .
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Aimez-vous Dieu?
il me semble que le peuple du jardin doit maudire le jardinier qui défonce les fourmillières et tue les insectes... sans compter le gel, la neige et les inondations . Mais on ne peut que faire de l'anthropomorphisme en évaluant les souffrances : celles dues à l'homme et celles dues à la nature . Que voudriez-vous : un Dieu éleveur de vers à soie, en bocal climatisé ?
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Aimez-vous Dieu?
si cette réponse s'adresse à moi...JO a écrit:il me semble que le peuple du jardin doit maudire le jardinier qui défonce les fourmillières et tue les insectes... sans compter le gel, la neige et les inondations . Mais on ne peut que faire de l'anthropomorphisme en évaluant les souffrances : celles dues à l'homme et celles dues à la nature . Que voudriez-vous : un Dieu éleveur de vers à soie, en bocal climatisé ?
je ne veux ni d'un dieu eleveur de vers a soie, ni d'un dieu quelconque...
j'aimerais seulement que les croyants cessent de me bassiner avec leur dieu bon et misericordieux...Un dieu qui a créé entre autres la terre et .l'homme ..
au vu de ce qui se passe dans le monde
leur fameux dieu est plutot un cancre et un pervers...
_athéesouhaits- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Aimez-vous Dieu?
Gereve a écrit:Myrrha,
Il se peut en effet que la souffrance soit une façon d'aimer, mais tout mettre sur le dos des hommes pour "blanchir" Dieu est un peu facile. C'est Lui qui a créé les hommes, non, même si on n'est pas créationniste, comme moi qui pense que tout se fait par hasard sous l'impulsion de la volonté de vivre.
Ceci dit, de deux choses l'une:
- ou tu viens sur ce forum pour nous transmettre des messages d'amour, et dans ce cas sois la bienvenue
- ou tu y viens pour réfléchir, et dans ce cas, il faut prendre ses distances avec ses émotions, qu'elles soient positives ou négatives, en particulier faire abstraction de ton amour pour ce que tu penses être Dieu et juger du monde avec distance. Si donc tu viens aussi pour réfléchir, je t'invite fortement à lire " Le monde comme volonté et comme représentation" de Schopenhauer, et en particulier le chapitre " la volonté s'affirme puis se nie ".
Mais encore une fois, si tu préfères ne pas te prendre la tête avec la philo, si ton choix est fait depuis longtemps, continue à nous transmettre des messages d'amour.
Que dois-je penser d'un tel message?
que je suis bien stupide de penser que Dieu est Amour?
ou que je suis restée à un développement si primaire que je suis incapable de réfléchir et de philosopher?
Crois-tu donc que je ne pose pas de question?
Crois-tu donc que jamais je ne doute?
Crois-tu donc que je ne suis qu'une pauvre fille du genre "grenouille de bénitier" qui s'accroche à son ancienne religion?
Alors, tu as tout faux.
Mais, peut-être n'ai-je simplement pas ton aisance dans le discours philosophique et que je m'exprime plus facilement avec mon ressenti, avec mon coeur et avec mon bon-sens?
je n'ai jamais lu Schopenhauer, pourtant, ce ne sont pas les livres qui manquent dans ma bibliothèque ( "trop sérieuse" aux regard de mes enfants) et peut-être qu'à l'occasion, je lirai celui-ci.
Mais je n'aime pas ta façon de me le proposer, je ne suis pas un élève soumise qui obéit à un maître!
Si mes propos te déplaisent, si tu me prends pour une (une quoi en fait?) , passe outre!
Mais ne cherche pas à m'empêcher de dire ce que je pense!
Simplement.
Sans haine.
Et avec amour.
Parce que je suis faite comme ça.
Je ne supporte pas la violence!
Même dissimulée sous un "conseil d'ami".
Invité- Invité
Re: Aimez-vous Dieu?
Le texte cité au-dessus n'est qu'un aperçu de la démarche existentielle menée par Jean, un guide de haute montagne. Il a été amputé d'une jambe à la suite d'un attentat et sa femme est morte à ses côtés. Il passe par les phases de "deuil" étudiées par Kubler Ross.
"Il vaut mieux que Dieu n'existe pas. Personne n'aime être traité de salaud."
C'était une de ses première réflexions. Et puis ça évolue au fil des pages.
L'observation de la nature était une étape dans son cheminement. En voici une autre.
Plénitude de l'unité.
"Il est incapable de dormir, l’idée même de s’allonger dans le lit froid l’indispose. Il enfile sa veste et sort.
Le ciel étoilé est un plafond lumineux. La lune ronde comme un miroir immobile et soumis réfléchit avec une ardeur rare les rayons du soleil qu’elle vénère. Inutile de prendre la lampe frontale. Des rideaux de clarté douce parcourent l’atmosphère comme des haleines célestes chargées de particules solaires. Des soleils si lointains qu’ils n’ont pas de noms sinon celui de la Vie qui bat dans leurs pulsations. Il part sur la route du col de Claran. Le goudron et les herbes et les bourgeons luisent tous comme des courants chauds dans un océan sombre, des sillages agités de reflets translucides dans le corps éthéré de l’atmosphère. Il croit voir s’ouvrir des myriades de bouches affamées, petits évents fébriles, cherchant à capter des souffles gorgés de cellules voyageuses. La Terre, sous ses yeux amoureux, se nourrit, saisit goulûment la Vie qui coule de l’Univers et ruisselle en silence. Il sent combien nous sommes tous enlacés par plus grand que nous, toujours câlinés par cette atmosphère ignorée. Il s’étonne d’ailleurs de l’extraordinaire ingéniosité de cette couverture gazeuse qui a su filtrer les rayonnements solaires bénéfiques et repousser vaillamment ceux que la Vie ne pouvait recevoir.
Mais a-t-elle « su » le faire, nécessitant pour cela une conscience réelle ou tout au moins un Architecte habile capable de maîtriser les lois de la physique ou a-t-elle simplement par un mécanisme chanceux fini par se constituer laborieusement, autorisant dès lors l’apparition de la Vie?
En lui, Dieu surgit une nouvelle fois. Il le voit cette fois comme le porteur d’une question essentielle, le point d’interrogation dressé devant les hommes. La complexité fabuleusement merveilleuse du Vivant le pousse à croire en l’existence de l’Architecte mais le Mal s’obstine à jeter un voile sombre sur la Clarté qu’il distingue.
Encore une fois, il veut y penser et tenter d’avancer dans le mystère qui le hante.
Une brise légère, parfumée à la sève des grands pins, l’effleure un court instant, lançant par ses effluves des désirs de sous-bois.
Il entre sous le couvert des arbres. Le plafond étoilé apparaît, impassible, dans les trouées des frondaisons. L’air, comme assoupi, respire lentement. Il s’arrête et tente de ralentir les battements de son cœur, de sentir la maîtrise de l’organe qui se soumet à son esprit. Il aimerait adapter ses souffles à ceux du monde. La force de son amour se révèlerait alors. Mais il est prisonnier de mouvements internes qu’il ne contrôlera jamais. Une faiblesse qui le désole. Les animaux sont certainement plus habiles que nous à cet égard, il en est certain. Les biologistes qui expliquent les bonds étonnants des baleines hors de l’eau par des soucis de se nettoyer des coquillages qui infestent leurs corps ou par des volontés de communications avec leurs semblables n’ont jamais admis qu’ils ne pouvaient s’agir tout simplement que d’un moyen fabuleux d’exprimer leur joie et leur amour de la Vie. Que sommes-nous capables de réaliser pour témoigner à notre tour de notre reconnaissance envers cette Force qui nous anime ? Nous la combattons. Voilà tout ce que nous avons réussi à établir comme contact. Pour lui, la troisième guerre mondiale a déjà commencé. D’un côté l’armée des hommes et de l’autre celle d’une Nature sans réelle défense. Effrayant l’aveuglement de cette humanité, qui en réduisant la Vie sur la planète, ne s’aperçoit même pas qu’elle se condamne. Impossible déjà de comptabiliser le nombre d’espèces animales et végétales que la présence de l’homme a réduit à néant comme il est sans doute impossible, tant l’expansion du mal est effroyable, d’imaginer ce qui restera de vivant sur cette Terre dans mille ans. La seule chance pour que la complexité de ce vivant ne se réduise pas à quelques espèces nécessairement utiles à l’homme c’est que l’homme lui-même vienne à disparaître ou tout au moins à perdre son hégémonie sur la planète. Tout est prêt : la folie, l’esprit guerrier, les armes. Il ne reste qu’à trouver le déclencheur. Hitler a montré la voie. Les terroristes l’ont remplacé. Leur imagination est sans limite et leur morale inexistante. Il en sait quelque chose. Une deuxième solution viendra peut-être de l’intérieur. Le cancer frappait-il les hommes préhistoriques ? Il n’a pas de réponse. Il demandera à Isabelle si elle connaît un livre pouvant l’éclairer sur le sujet. Le sida est venu renforcer l’armée des destructeurs. On ne connaît pas encore la prochaine version que nous proposera l’ennemi. Quelqu’un, un jour, a écrit : « Les hommes sont comme les pommes, quand on les entasse, ils pourrissent. » L’image est parfaite. Six milliards et quelques d’humains. Ca commence sérieusement à puer. D’autant plus que le dépôt où sont rangés les fruits est dégradé par la récolte elle-même.
Il est de plus en plus persuadé que la disparition de Dieu ou son détournement par des esprits religieux et souillés est la raison principale de ce massacre. Il pense aujourd’hui que Dieu en nous donnant la Vie nous enferme mais en autorisant le Mal à nous poursuivre et à nous « Mal-traiter », il nous offre également les conditions de notre délivrance. Toute mère en donnant la vie connaît « la délivrance » mais pour celui qui par cet acte libérateur entame son existence, c’est le début au contraire de son emprisonnement. La Tâche suprême, dès lors, sera de trouver les clés permettant d’ouvrir la porte de la cellule et de parvenir, en pleine possession de sa conscience, à la quête de l’Esprit. Les obstacles et les multiples occasions de sombrer dans la dispersion ne sont peut-être que le moyen que Dieu a trouvé de n’offrir cette Voie Lumineuse qu’à ceux qui par leur obstination, montreront qu’ils méritent pleinement de connaître la Clarté. Seul celui qui cherche a une chance de trouver. L’évidence semble ridicule et pourtant l’humanité ne devrait jamais cesser de se la répéter. La Mort est sans doute, dans la logique de cette vision, la récompense ultime offerte à tous de quitter cet enfermement. Il fallait bien que Dieu nous laisse une issue. Il ne pouvait, humainement parlant, maintenir ainsi pour l’Eternité une sanction aussi lourde. Quant à ceux qui atteignent l’Eveil avant de parvenir à la dernière seconde fatidique de leur existence terrestre, Dieu les récompense de leur travail par l’accession à la Conscience supérieure. Les rescapés de la Mort, explorateurs des dernières frontières, ont déjà goûté à cette Illumination. Leur esprit s’est déjà dressé au seuil de la porte. Ils en sont revenus avec un goût immodéré pour la Vie. La mort n’est qu’une étape, pas une fin. Leur vie terrestre est donc libérée de toute nécessité de réalisation, de tout objectif matérialiste à atteindre, de toute inquiétude futile devant le Temps qui passe. Le Temps est leur allié, la vieillesse est leur guide. Ils savent qu’il est impossible de se perdre, que le chemin les ramènera immanquablement vers la Porte. Délivrés de toutes contraintes, ils fusionnent dès lors avec la Vie qui les enlace, entrent en communion absolue avec l’Univers, leurs semblables ou la chenille qui patiente dans son cocon de soie et rêve déjà de ses futurs envols.
Pour ces chercheurs, la vie sur Terre n’est que le tissage de leur cocon et l’Amour qui les anime constitue la trame du fil dans lequel ils s’enroulent pour se libérer un jour.
Le dauphin était son cocon. C’est à lui qu’il pense en cet instant. Il aimerait savoir s’il parviendra à s’extirper du corps du mammifère et à s’ébattre librement. Il espère qu’une nuit le rêve reviendra.
L’impression inattendue, et l’idée l’affole, qu’il ne peut plus mourir, qu’il n’en est plus à ce stade. Qu’il est au-delà de cette vision du Mal. Puisque la Vie ne peut pas disparaître et que seuls les supports dont elle se sert sont provisoires, il sait que si son image s’efface, la Vie, elle, ne s’en trouvera pas menacée. C’est à travers cette Vie qu’il continuera son chemin. Il ignore simplement sous quelle forme. Il place cela en dehors de toute idée de réincarnation. Plutôt une transcendance, un champ d’énergie sans frontière spatiale ni limite temporelle. Tout est flou encore mais s’installe peu à peu, aux hasards des sensations délivrées par le monde. Mais si le Mal ne l’atteint plus il ne sait toujours que faire de la souffrance des enfants cancéreux. La répétition lancinante de cette question le taraude et réduit ses élans mystiques à des reptations méprisables, des hallucinations forcées, juste des comptines puériles pour repousser les cauchemars. Que penser des enfants cancéreux ?
Fallait-il que Dieu aille jusque dans cette extrémité pour placer les hommes sur la Voie de la Compréhension ? Ne pouvait-il pas s’en tenir aux douleurs de l’âme ? Un effroyable doute.
Et si ce doute participait lui aussi à l’Epreuve ? L’idée lui plaît… N’est-il pas l’ultime barrière à gravir pour accéder à la Porte ? Ne s’agit-il pas pour Dieu d’un ultime défi pour tester notre Foi ? « Que celui qui ne croît plus en Moi, parce que le destin que Je lui ai choisi lui pèse, connaisse la défaite et la fin. »
Dieu est-il capable d’un tel acharnement ?
Il ne sait pas lui-même si, dans le cas où Isabelle, un jour béni, venait à « se délivrer » de leur premier enfant, il accepterait les cris de douleur du petit être fragile et l’incompréhension au fond de ses yeux envers une maladie qui le rongerait. Inacceptable qu’un être puisse accéder à la Compréhension en veillant celui qui meurt.
Ne perdrait-il pas la Foi ? Ne refuserait-il pas l’Epreuve ? Ne maudirait-il pas le Responsable ?
Dans ce cas là, Dieu n’a-t-il pas présumé des forces morales de l’homme ? Mais s’il n’a pas su prévoir que la douleur serait trop épouvantable pour pouvoir être pleinement assumée par les parents qui soutiennent dans leurs bras impuissants leur petit enfant qui meurt, comment pourrait-on lui donner le nom de Dieu ? Puisqu’il s’est trompé.
De nouveau, parce que le doute ne le quitte jamais, il s’efforce d’établir la situation inverse.
Si Dieu n’est rien d’autre qu’une illusion inventée par les hommes, les enfants cancéreux et tous ceux qui portent en eux des maladies incompréhensibles ne sont-ils pas tout simplement, et horriblement, les porteurs des stigmates d’une Nature créatrice qui se cherche encore ? Si Dieu n’y est pour rien, si la question même de son existence n’a pas de raison d’être et qu’on s’en tient à une Nature créée lentement par un hasard facétieux, les enfants malades et condamnés ne sont-ils pas l’ultime combat que doit livrer une humanité qui se veut libre et détachée de la Nature originelle ? L’Epreuve nous est proposée par cette Nature elle-même et nous n’avons dès lors rien d’autre à tenter que de la comprendre pour mieux la maîtriser.
Il n’a toujours pas de réponse. Rien de définitif n’apparaît. Il se dit d’ailleurs que la réponse est peut-être là et que le doute en stimulant les recherches est à la source des progrès. Les scientifiques et les religieux, persuadés de détenir la vérité, ne doutent peut-être plus assez pour continuer à trouver. Ils se contentent d’apporter de nouvelles interprétations sur des concepts déjà éclairés refusant par là même de s’aventurer dans les zones d’ombres.
Lui ne sait rien, c’est la seule chose dont il soit sûr.
Avec Isabelle, il pourrait peut-être établir quelques certitudes.
Il fait demi-tour. Il va lui téléphoner. Sa décision est prise. Il doit lui parler, se dévoiler totalement pour que l’amour soit possible. La colère de n’y être pas parvenu tout à l’heure. Dans la voiture, sous la lumière crémeuse du lampadaire, il devinait dans ses yeux un désir réel, une attente à peine contenue. Corriger l’erreur, rétablir le contact. Il est déterminé et force son pas.
Sans s’en apercevoir, il a remonté la piste sur trois bons kilomètres. Il est une heure et demie lorsqu’il parvient au chalet. Une pelote de limaille dans la gorge. Réfréner ses élans et ses désirs de paroles jusqu’au lever du jour. Tout ce qu’il aurait pu prononcer tout à l’heure déboule dans son esprit tourmenté, toutes les explications sont claires, les mots d’amour frissonnent au bord des lèvres. La force de son désir réduit l’image de la prothèse à un détail secondaire. C’est la fusion qui l’appelle et le transcende. Il marche dans le salon, incapable de se calmer. La peur que ses idées sombrent dans l’épaisseur du sommeil et qu’au réveil, les angoisses récurrentes soient de nouveau les plus fortes. La peur de ses faiblesses quand il sent que dans l’instant présent il les domine. Il sent combien l’ascension est délicate, périlleuse, terriblement fragile. Son progrès personnel est à l’image de celui du monde. Il est sur la voie la plus audacieuse et la plus incertaine. C’est à l’élévation de son esprit que tous ses efforts s’attellent. Et dans ce domaine rien n’est jamais assuré et rien n’est jamais acquis. Il est bien plus facile et tentant d’abandonner. L’humanité n’a cessé de le faire. De nouveau, il voit le Progrès comme une route infiniment large empruntée elle-même par des progrès multiples. Les progrès de la médecine et de la technologie représentent les constituants les plus en vue, une bonne partie de l’humanité s’efforçant à tout prix de se voir attribuer les bienfaits de la première pour profiter des dernières trouvailles de la deuxième, réduisant les existences à de frénétiques possessions et rejetant la quête spirituelle dans les tréfonds de l’ésotérisme ou pire encore dans les mains des églises et des sectes. Il aimerait savoir ce que serait devenue la connaissance spirituelle si les hommes avaient employé autant d’énergie dans ce domaine que dans les deux progrès précédents. Serions-nous capables, par exemple, d’annihiler la douleur ou tout du moins de la dominer par la seule force de notre esprit ? Aurions-nous trouvé Dieu ? Le Dieu réel, pas l’entité ridiculement rétrécie à l’image de l’homme que les religions vénèrent. Pensant cela, une chaleur étrange parcourt son corps, des frissons jamais perçus vibrent dans son crâne.
Et c’est là que l’idée prend forme. Ne sommes-nous pas tous constitués de Dieu ? Ne s’est-il pas fragmenté pour concevoir la Vie et élaborer toutes les formes qui l’honorent ? Il sait bien qu’il n’est pas Dieu mais Dieu est peut-être en lui comme il est peut-être en Isabelle. Et la prothèse, dans ce cas, n’est jamais qu’une mécanique astucieuse permettant que la Vie de Dieu en lui fusionne avec la Vie de Dieu en Isabelle. N’est-ce pas cela l’extase amoureuse ? La réunification des fragments de Dieu dans un couple. Mais ne peut-on pas connaître cette extase avec toutes les formes de Vie que Dieu a lancées de par le Monde ? La tête lui tourne en imaginant l’intensité du bonheur que produirait cette communion ineffable quand il pense déjà à la force de l’extase déclenchée par l’amour humain. N’est-ce pas là que se trouve le Paradis Perdu ? Ou peut-être même le sens de toute une vie ? Dans cette capacité à reconstituer le corps de Dieu en aimant la totalité des fragments dans lesquels Il se cache. De la fourmi à la baleine bleue sans oublier les végétaux et peut-être même, mais la tâche lui paraît immense, tous les êtres humains.
Mais dans cette vision du Bonheur ultime, qu’en est-il encore une fois des enfants cancéreux ? Et de tous ceux qui portent en eux des maladies incurables ? Se peut-il que Dieu ne soit pas parvenu à les investir pleinement et que dès lors, la Vie se dérègle ? Dieu est-il parfois dépassé par l’ampleur de sa tâche ? Et si c’est le cas, n’avons-nous pas comme devoir absolu de l’aider à rectifier le travail en le soutenant par notre Foi ? N’ont-ils pas guéri, parfois, ceux qui sont parvenus à trouver Dieu en eux, à le reconstruire peut-être, à terminer le travail, aidés certainement par les maîtres du progrès médical ? Mais Hitler ou Staline, et tous les adeptes du génocide, que font-ils là ? Comment est-il possible qu’ils soient parvenus à enfouir Dieu en eux aussi profondément ? La folie peut-elle les excuser ? Mais cette folie, pourquoi aurait-elle échappée au contrôle de Dieu ? Est-ce encore l’ampleur de la tâche qui peut justifier cela ?
Les interrogations comme des bourrasques. Un tourbillon qui refuse de s’apaiser. Il se dit que le seul livre qu’il pourrait écrire sur Dieu serait un livre de questions ne comportant aucune réponse.
Plutôt que de demander pardon à Dieu pour nos incroyances passagères, ne devrions-nous pas pardonner à Dieu pour son incomplétude coupable ? Et si nos propres faiblesses n’étaient dès lors que le reflet de celles de Dieu ? S’il nous a fait à son image, ne portons-nous pas les traces enfouies de ses erreurs, ne réussissent-elles pas quelquefois à remonter à la surface, attirées peut-être par des fissures dans la carapace. Et si nous cessions de voir en Dieu un Etre parfait et que nous acceptions de le regarder comme un artisan sublime connaissant malheureusement quelques fatigues bien normales.
Pour ceux qui souffrent des conséquences des épuisements ponctuels de Dieu, l’ensemble des êtres humains ne devraient-ils pas faire preuve d’humanité pour pallier les déficiences de la divinité ? Dans cette attitude solidaire, affectueuse, attentive, certains hommes et certaines femmes dévoués au-delà du commun n’ont-ils pas déjà trouvé un aboutissement extraordinaire à leur existence ? Et certains malades ne sont-ils pas revenus de ce séjour dans les tourments de Dieu avec une sérénité et une lucidité exemplaires ? Ne devrions-nous pas apprendre à être malades ? N’y aurait-il pas dans cette attitude profondément réfléchie et sensible une voie d’accès à Dieu ?
Le Mal sur Terre et le combat des hommes contre les forces multiples qu’il déploie ne sont-ils pas simplement, et terriblement, la confession à nos oreilles des péchés d’orgueil de Dieu, de ses insuffisances, de ses égarements ? A-t-il cru pouvoir s’en sortir seul malgré le gigantisme de sa Création ? Ou bien s’agit-il de sa part d’une manœuvre volontaire ? A-t-il voulu, en plaçant quelques brèches dans la perfection de son œuvre, obliger les hommes à se lancer toujours plus en avant, vers une maîtrise totale de leurs existences ? A-t-il voulu par là nous montrer la voie de la délivrance ? Que serions-nous devenus si nous avions été affublés d’une éternité pesante et d’une félicité béate ? Nous n’aurions sans doute jamais cherché Dieu puisque nous nous serions crû son égal. C’est notre fragilité qui nous pousse à grandir et c’est pour cela que nous devrions en premier lieu remercier Dieu.
Brutalement, il s’aperçoit qu’il ne parvient pas, pour la première fois, à établir la réflexion inverse et que l’idée d’un Dieu inexistant ne trouve pas sa place dans sa tête. Car si Dieu n’existe pas, qu’en est-il de lui-même ?
Est-ce Dieu l’illusion ou nous-mêmes ? Sommes-nous simplement des formes agitées sur l’écran noir de l’Univers, créatures vides qu’un laborantin génial manipule ? Ces milliards d’êtres humains et ces milliards de milliards de moustiques et ces milliards de milliards de milliards de brins d’herbe ne sont-ils que les porteurs de Vie que Dieu imagine, des illusions d’optiques remarquablement constituées et pourquoi pas tout simplement les multiples versions d’un rêve divin ? Et si le Créateur venait à disparaître, le tour de magie disparaîtrait-il avec lui ? Et si le Créateur venait à être réveillé, inquiété par la tournure prise par ses propres rêves, dans quel Inconscient pharamineux serions-nous engloutis ?
Il lui est désormais effroyable de croire qu’il est né d’un hasard et que toute la Vie qui l’entoure n’est qu’un assemblage laborieux qui a connu durant des milliards d’années des ratages monstrueux. Il lui semble plus doux d’imaginer que dans son être, éphémère et dérisoire pour l’Univers, un Etre supérieur se cache, qu’une volonté puissante a conçu cette image, lui a insufflé un élan, l’a jeté en avant.
Et que maintenant, Il l’observe.
Car si la totalité de son être fonctionne, bien qu’une partie lui ait été enlevée, et qu’il comprenne plus ou moins bien les mécanismes qui maintiennent la cohésion de l’ensemble, il ne parvient pas à comprendre comment chaque cellule sait pertinemment à quoi elle doit servir. A aucun moment de son existence, il n’existe par sa volonté. Tout se fait sans qu’il intervienne. Il peut tenter de maintenir le ciment, de ne pas perturber l’ordre établi mais il n’est en rien responsable des battements de son cœur, des milliards de pensées de son cerveau et de l’extraordinaire complexité de son corps. L’organisation de tout cela dépasse l’entendement humain car encore une fois les « comment » déjà expliqués ne suffisent pas à éclairer l’essentiel. Comment tout cela est-il possible ? Non pas le fonctionnement mais l’idée elle-même ? Est-ce qu’il est acceptable et suffisant pour calmer l’inquiétude d’affirmer que le Hasard est le maître, la sélection naturelle une évidence, l’évolution des espèces une règle intangible ?
Lui n’est toujours sûr de rien.
Il se sert un verre d’eau fraîche.
Un désagréable sentiment de prétention égocentrique. L’impression d’un abandon narcissique. Il tente de faire machine arrière et de déceler l’instant où sa réflexion lui a échappé. Il en est persuadé en cet instant, les images étaient trop belles, elles le valorisaient, faisaient de lui une création planifiée, une intention parfaite. Il a basculé dans une mystique aveugle. Tout du moins, il le craint.
Il en vient finalement à douter de tout ce qui s’est dit dans sa tête et l’expression correspond pleinement aux sensations étranges, presque désagréables, qui lui restent.
« Tout » s’est dit.
Et cela l’effraie. Quel est donc ce « Tout » qui s’est imposé avec une telle efficacité ? Les délicieuses bouffées de chaleur qui suintaient de tous ces pores et l’enivraient. Une parfaite sensation de la paix extraordinaire qu’il a connue, un bref instant, quelques secondes. Tout est là. Juste une illusion ? Tourbillon.
Ne sommes-nous pas tous constitués de Dieu ? C’est à cette question que tout s’est produit, que cette paix indescriptible l’a saisi, que les angoisses sont toutes tombées dans le néant, que la délivrance a pris forme. La délivrance… Il s’est déjà approché de cette paix. Il était dans le ventre du dauphin. Il baignait dans un océan d’amour. Mais son incapacité à comprendre l’avait condamné à ne pas naître, à ne pas goûter à la délivrance.
Les larmes.
Qui est là ?
Qui frappe ainsi à la porte fermée de notre conscience ?
Comment l’appeler ? Le Grand Architecte, l’Esprit, l’Un, le Tout ?
Dieu ?
Si ce nom doit être gardé, il faut faire l’effort, immense et constant, d’oublier toutes les distorsions millénaires instaurées par quelques hommes pour soumettre les autres, d’effacer toutes les paroles mensongères, de détruire les églises, les crucifix, les autels et toutes les croix immondes qui ne sont que des murailles où les âmes aveugles viennent buter leur front soumis et désespéré et non des chemins qui élèvent. Le travail est titanesque, si énorme qu’on pourrait le croire réservé à un Dieu. Comprendre. La soif qui le brûle doit être étanchée, les horizons qu’il aperçoit doivent être parcourus, il ne peut plus en être autrement, une mission essentielle, une démarche aussi nécessaire que sa propre respiration.
Il s’agit de naître. Il n’y a pas de tâche plus vitale."
"Il vaut mieux que Dieu n'existe pas. Personne n'aime être traité de salaud."
C'était une de ses première réflexions. Et puis ça évolue au fil des pages.
L'observation de la nature était une étape dans son cheminement. En voici une autre.
Plénitude de l'unité.
"Il est incapable de dormir, l’idée même de s’allonger dans le lit froid l’indispose. Il enfile sa veste et sort.
Le ciel étoilé est un plafond lumineux. La lune ronde comme un miroir immobile et soumis réfléchit avec une ardeur rare les rayons du soleil qu’elle vénère. Inutile de prendre la lampe frontale. Des rideaux de clarté douce parcourent l’atmosphère comme des haleines célestes chargées de particules solaires. Des soleils si lointains qu’ils n’ont pas de noms sinon celui de la Vie qui bat dans leurs pulsations. Il part sur la route du col de Claran. Le goudron et les herbes et les bourgeons luisent tous comme des courants chauds dans un océan sombre, des sillages agités de reflets translucides dans le corps éthéré de l’atmosphère. Il croit voir s’ouvrir des myriades de bouches affamées, petits évents fébriles, cherchant à capter des souffles gorgés de cellules voyageuses. La Terre, sous ses yeux amoureux, se nourrit, saisit goulûment la Vie qui coule de l’Univers et ruisselle en silence. Il sent combien nous sommes tous enlacés par plus grand que nous, toujours câlinés par cette atmosphère ignorée. Il s’étonne d’ailleurs de l’extraordinaire ingéniosité de cette couverture gazeuse qui a su filtrer les rayonnements solaires bénéfiques et repousser vaillamment ceux que la Vie ne pouvait recevoir.
Mais a-t-elle « su » le faire, nécessitant pour cela une conscience réelle ou tout au moins un Architecte habile capable de maîtriser les lois de la physique ou a-t-elle simplement par un mécanisme chanceux fini par se constituer laborieusement, autorisant dès lors l’apparition de la Vie?
En lui, Dieu surgit une nouvelle fois. Il le voit cette fois comme le porteur d’une question essentielle, le point d’interrogation dressé devant les hommes. La complexité fabuleusement merveilleuse du Vivant le pousse à croire en l’existence de l’Architecte mais le Mal s’obstine à jeter un voile sombre sur la Clarté qu’il distingue.
Encore une fois, il veut y penser et tenter d’avancer dans le mystère qui le hante.
Une brise légère, parfumée à la sève des grands pins, l’effleure un court instant, lançant par ses effluves des désirs de sous-bois.
Il entre sous le couvert des arbres. Le plafond étoilé apparaît, impassible, dans les trouées des frondaisons. L’air, comme assoupi, respire lentement. Il s’arrête et tente de ralentir les battements de son cœur, de sentir la maîtrise de l’organe qui se soumet à son esprit. Il aimerait adapter ses souffles à ceux du monde. La force de son amour se révèlerait alors. Mais il est prisonnier de mouvements internes qu’il ne contrôlera jamais. Une faiblesse qui le désole. Les animaux sont certainement plus habiles que nous à cet égard, il en est certain. Les biologistes qui expliquent les bonds étonnants des baleines hors de l’eau par des soucis de se nettoyer des coquillages qui infestent leurs corps ou par des volontés de communications avec leurs semblables n’ont jamais admis qu’ils ne pouvaient s’agir tout simplement que d’un moyen fabuleux d’exprimer leur joie et leur amour de la Vie. Que sommes-nous capables de réaliser pour témoigner à notre tour de notre reconnaissance envers cette Force qui nous anime ? Nous la combattons. Voilà tout ce que nous avons réussi à établir comme contact. Pour lui, la troisième guerre mondiale a déjà commencé. D’un côté l’armée des hommes et de l’autre celle d’une Nature sans réelle défense. Effrayant l’aveuglement de cette humanité, qui en réduisant la Vie sur la planète, ne s’aperçoit même pas qu’elle se condamne. Impossible déjà de comptabiliser le nombre d’espèces animales et végétales que la présence de l’homme a réduit à néant comme il est sans doute impossible, tant l’expansion du mal est effroyable, d’imaginer ce qui restera de vivant sur cette Terre dans mille ans. La seule chance pour que la complexité de ce vivant ne se réduise pas à quelques espèces nécessairement utiles à l’homme c’est que l’homme lui-même vienne à disparaître ou tout au moins à perdre son hégémonie sur la planète. Tout est prêt : la folie, l’esprit guerrier, les armes. Il ne reste qu’à trouver le déclencheur. Hitler a montré la voie. Les terroristes l’ont remplacé. Leur imagination est sans limite et leur morale inexistante. Il en sait quelque chose. Une deuxième solution viendra peut-être de l’intérieur. Le cancer frappait-il les hommes préhistoriques ? Il n’a pas de réponse. Il demandera à Isabelle si elle connaît un livre pouvant l’éclairer sur le sujet. Le sida est venu renforcer l’armée des destructeurs. On ne connaît pas encore la prochaine version que nous proposera l’ennemi. Quelqu’un, un jour, a écrit : « Les hommes sont comme les pommes, quand on les entasse, ils pourrissent. » L’image est parfaite. Six milliards et quelques d’humains. Ca commence sérieusement à puer. D’autant plus que le dépôt où sont rangés les fruits est dégradé par la récolte elle-même.
Il est de plus en plus persuadé que la disparition de Dieu ou son détournement par des esprits religieux et souillés est la raison principale de ce massacre. Il pense aujourd’hui que Dieu en nous donnant la Vie nous enferme mais en autorisant le Mal à nous poursuivre et à nous « Mal-traiter », il nous offre également les conditions de notre délivrance. Toute mère en donnant la vie connaît « la délivrance » mais pour celui qui par cet acte libérateur entame son existence, c’est le début au contraire de son emprisonnement. La Tâche suprême, dès lors, sera de trouver les clés permettant d’ouvrir la porte de la cellule et de parvenir, en pleine possession de sa conscience, à la quête de l’Esprit. Les obstacles et les multiples occasions de sombrer dans la dispersion ne sont peut-être que le moyen que Dieu a trouvé de n’offrir cette Voie Lumineuse qu’à ceux qui par leur obstination, montreront qu’ils méritent pleinement de connaître la Clarté. Seul celui qui cherche a une chance de trouver. L’évidence semble ridicule et pourtant l’humanité ne devrait jamais cesser de se la répéter. La Mort est sans doute, dans la logique de cette vision, la récompense ultime offerte à tous de quitter cet enfermement. Il fallait bien que Dieu nous laisse une issue. Il ne pouvait, humainement parlant, maintenir ainsi pour l’Eternité une sanction aussi lourde. Quant à ceux qui atteignent l’Eveil avant de parvenir à la dernière seconde fatidique de leur existence terrestre, Dieu les récompense de leur travail par l’accession à la Conscience supérieure. Les rescapés de la Mort, explorateurs des dernières frontières, ont déjà goûté à cette Illumination. Leur esprit s’est déjà dressé au seuil de la porte. Ils en sont revenus avec un goût immodéré pour la Vie. La mort n’est qu’une étape, pas une fin. Leur vie terrestre est donc libérée de toute nécessité de réalisation, de tout objectif matérialiste à atteindre, de toute inquiétude futile devant le Temps qui passe. Le Temps est leur allié, la vieillesse est leur guide. Ils savent qu’il est impossible de se perdre, que le chemin les ramènera immanquablement vers la Porte. Délivrés de toutes contraintes, ils fusionnent dès lors avec la Vie qui les enlace, entrent en communion absolue avec l’Univers, leurs semblables ou la chenille qui patiente dans son cocon de soie et rêve déjà de ses futurs envols.
Pour ces chercheurs, la vie sur Terre n’est que le tissage de leur cocon et l’Amour qui les anime constitue la trame du fil dans lequel ils s’enroulent pour se libérer un jour.
Le dauphin était son cocon. C’est à lui qu’il pense en cet instant. Il aimerait savoir s’il parviendra à s’extirper du corps du mammifère et à s’ébattre librement. Il espère qu’une nuit le rêve reviendra.
L’impression inattendue, et l’idée l’affole, qu’il ne peut plus mourir, qu’il n’en est plus à ce stade. Qu’il est au-delà de cette vision du Mal. Puisque la Vie ne peut pas disparaître et que seuls les supports dont elle se sert sont provisoires, il sait que si son image s’efface, la Vie, elle, ne s’en trouvera pas menacée. C’est à travers cette Vie qu’il continuera son chemin. Il ignore simplement sous quelle forme. Il place cela en dehors de toute idée de réincarnation. Plutôt une transcendance, un champ d’énergie sans frontière spatiale ni limite temporelle. Tout est flou encore mais s’installe peu à peu, aux hasards des sensations délivrées par le monde. Mais si le Mal ne l’atteint plus il ne sait toujours que faire de la souffrance des enfants cancéreux. La répétition lancinante de cette question le taraude et réduit ses élans mystiques à des reptations méprisables, des hallucinations forcées, juste des comptines puériles pour repousser les cauchemars. Que penser des enfants cancéreux ?
Fallait-il que Dieu aille jusque dans cette extrémité pour placer les hommes sur la Voie de la Compréhension ? Ne pouvait-il pas s’en tenir aux douleurs de l’âme ? Un effroyable doute.
Et si ce doute participait lui aussi à l’Epreuve ? L’idée lui plaît… N’est-il pas l’ultime barrière à gravir pour accéder à la Porte ? Ne s’agit-il pas pour Dieu d’un ultime défi pour tester notre Foi ? « Que celui qui ne croît plus en Moi, parce que le destin que Je lui ai choisi lui pèse, connaisse la défaite et la fin. »
Dieu est-il capable d’un tel acharnement ?
Il ne sait pas lui-même si, dans le cas où Isabelle, un jour béni, venait à « se délivrer » de leur premier enfant, il accepterait les cris de douleur du petit être fragile et l’incompréhension au fond de ses yeux envers une maladie qui le rongerait. Inacceptable qu’un être puisse accéder à la Compréhension en veillant celui qui meurt.
Ne perdrait-il pas la Foi ? Ne refuserait-il pas l’Epreuve ? Ne maudirait-il pas le Responsable ?
Dans ce cas là, Dieu n’a-t-il pas présumé des forces morales de l’homme ? Mais s’il n’a pas su prévoir que la douleur serait trop épouvantable pour pouvoir être pleinement assumée par les parents qui soutiennent dans leurs bras impuissants leur petit enfant qui meurt, comment pourrait-on lui donner le nom de Dieu ? Puisqu’il s’est trompé.
De nouveau, parce que le doute ne le quitte jamais, il s’efforce d’établir la situation inverse.
Si Dieu n’est rien d’autre qu’une illusion inventée par les hommes, les enfants cancéreux et tous ceux qui portent en eux des maladies incompréhensibles ne sont-ils pas tout simplement, et horriblement, les porteurs des stigmates d’une Nature créatrice qui se cherche encore ? Si Dieu n’y est pour rien, si la question même de son existence n’a pas de raison d’être et qu’on s’en tient à une Nature créée lentement par un hasard facétieux, les enfants malades et condamnés ne sont-ils pas l’ultime combat que doit livrer une humanité qui se veut libre et détachée de la Nature originelle ? L’Epreuve nous est proposée par cette Nature elle-même et nous n’avons dès lors rien d’autre à tenter que de la comprendre pour mieux la maîtriser.
Il n’a toujours pas de réponse. Rien de définitif n’apparaît. Il se dit d’ailleurs que la réponse est peut-être là et que le doute en stimulant les recherches est à la source des progrès. Les scientifiques et les religieux, persuadés de détenir la vérité, ne doutent peut-être plus assez pour continuer à trouver. Ils se contentent d’apporter de nouvelles interprétations sur des concepts déjà éclairés refusant par là même de s’aventurer dans les zones d’ombres.
Lui ne sait rien, c’est la seule chose dont il soit sûr.
Avec Isabelle, il pourrait peut-être établir quelques certitudes.
Il fait demi-tour. Il va lui téléphoner. Sa décision est prise. Il doit lui parler, se dévoiler totalement pour que l’amour soit possible. La colère de n’y être pas parvenu tout à l’heure. Dans la voiture, sous la lumière crémeuse du lampadaire, il devinait dans ses yeux un désir réel, une attente à peine contenue. Corriger l’erreur, rétablir le contact. Il est déterminé et force son pas.
Sans s’en apercevoir, il a remonté la piste sur trois bons kilomètres. Il est une heure et demie lorsqu’il parvient au chalet. Une pelote de limaille dans la gorge. Réfréner ses élans et ses désirs de paroles jusqu’au lever du jour. Tout ce qu’il aurait pu prononcer tout à l’heure déboule dans son esprit tourmenté, toutes les explications sont claires, les mots d’amour frissonnent au bord des lèvres. La force de son désir réduit l’image de la prothèse à un détail secondaire. C’est la fusion qui l’appelle et le transcende. Il marche dans le salon, incapable de se calmer. La peur que ses idées sombrent dans l’épaisseur du sommeil et qu’au réveil, les angoisses récurrentes soient de nouveau les plus fortes. La peur de ses faiblesses quand il sent que dans l’instant présent il les domine. Il sent combien l’ascension est délicate, périlleuse, terriblement fragile. Son progrès personnel est à l’image de celui du monde. Il est sur la voie la plus audacieuse et la plus incertaine. C’est à l’élévation de son esprit que tous ses efforts s’attellent. Et dans ce domaine rien n’est jamais assuré et rien n’est jamais acquis. Il est bien plus facile et tentant d’abandonner. L’humanité n’a cessé de le faire. De nouveau, il voit le Progrès comme une route infiniment large empruntée elle-même par des progrès multiples. Les progrès de la médecine et de la technologie représentent les constituants les plus en vue, une bonne partie de l’humanité s’efforçant à tout prix de se voir attribuer les bienfaits de la première pour profiter des dernières trouvailles de la deuxième, réduisant les existences à de frénétiques possessions et rejetant la quête spirituelle dans les tréfonds de l’ésotérisme ou pire encore dans les mains des églises et des sectes. Il aimerait savoir ce que serait devenue la connaissance spirituelle si les hommes avaient employé autant d’énergie dans ce domaine que dans les deux progrès précédents. Serions-nous capables, par exemple, d’annihiler la douleur ou tout du moins de la dominer par la seule force de notre esprit ? Aurions-nous trouvé Dieu ? Le Dieu réel, pas l’entité ridiculement rétrécie à l’image de l’homme que les religions vénèrent. Pensant cela, une chaleur étrange parcourt son corps, des frissons jamais perçus vibrent dans son crâne.
Et c’est là que l’idée prend forme. Ne sommes-nous pas tous constitués de Dieu ? Ne s’est-il pas fragmenté pour concevoir la Vie et élaborer toutes les formes qui l’honorent ? Il sait bien qu’il n’est pas Dieu mais Dieu est peut-être en lui comme il est peut-être en Isabelle. Et la prothèse, dans ce cas, n’est jamais qu’une mécanique astucieuse permettant que la Vie de Dieu en lui fusionne avec la Vie de Dieu en Isabelle. N’est-ce pas cela l’extase amoureuse ? La réunification des fragments de Dieu dans un couple. Mais ne peut-on pas connaître cette extase avec toutes les formes de Vie que Dieu a lancées de par le Monde ? La tête lui tourne en imaginant l’intensité du bonheur que produirait cette communion ineffable quand il pense déjà à la force de l’extase déclenchée par l’amour humain. N’est-ce pas là que se trouve le Paradis Perdu ? Ou peut-être même le sens de toute une vie ? Dans cette capacité à reconstituer le corps de Dieu en aimant la totalité des fragments dans lesquels Il se cache. De la fourmi à la baleine bleue sans oublier les végétaux et peut-être même, mais la tâche lui paraît immense, tous les êtres humains.
Mais dans cette vision du Bonheur ultime, qu’en est-il encore une fois des enfants cancéreux ? Et de tous ceux qui portent en eux des maladies incurables ? Se peut-il que Dieu ne soit pas parvenu à les investir pleinement et que dès lors, la Vie se dérègle ? Dieu est-il parfois dépassé par l’ampleur de sa tâche ? Et si c’est le cas, n’avons-nous pas comme devoir absolu de l’aider à rectifier le travail en le soutenant par notre Foi ? N’ont-ils pas guéri, parfois, ceux qui sont parvenus à trouver Dieu en eux, à le reconstruire peut-être, à terminer le travail, aidés certainement par les maîtres du progrès médical ? Mais Hitler ou Staline, et tous les adeptes du génocide, que font-ils là ? Comment est-il possible qu’ils soient parvenus à enfouir Dieu en eux aussi profondément ? La folie peut-elle les excuser ? Mais cette folie, pourquoi aurait-elle échappée au contrôle de Dieu ? Est-ce encore l’ampleur de la tâche qui peut justifier cela ?
Les interrogations comme des bourrasques. Un tourbillon qui refuse de s’apaiser. Il se dit que le seul livre qu’il pourrait écrire sur Dieu serait un livre de questions ne comportant aucune réponse.
Plutôt que de demander pardon à Dieu pour nos incroyances passagères, ne devrions-nous pas pardonner à Dieu pour son incomplétude coupable ? Et si nos propres faiblesses n’étaient dès lors que le reflet de celles de Dieu ? S’il nous a fait à son image, ne portons-nous pas les traces enfouies de ses erreurs, ne réussissent-elles pas quelquefois à remonter à la surface, attirées peut-être par des fissures dans la carapace. Et si nous cessions de voir en Dieu un Etre parfait et que nous acceptions de le regarder comme un artisan sublime connaissant malheureusement quelques fatigues bien normales.
Pour ceux qui souffrent des conséquences des épuisements ponctuels de Dieu, l’ensemble des êtres humains ne devraient-ils pas faire preuve d’humanité pour pallier les déficiences de la divinité ? Dans cette attitude solidaire, affectueuse, attentive, certains hommes et certaines femmes dévoués au-delà du commun n’ont-ils pas déjà trouvé un aboutissement extraordinaire à leur existence ? Et certains malades ne sont-ils pas revenus de ce séjour dans les tourments de Dieu avec une sérénité et une lucidité exemplaires ? Ne devrions-nous pas apprendre à être malades ? N’y aurait-il pas dans cette attitude profondément réfléchie et sensible une voie d’accès à Dieu ?
Le Mal sur Terre et le combat des hommes contre les forces multiples qu’il déploie ne sont-ils pas simplement, et terriblement, la confession à nos oreilles des péchés d’orgueil de Dieu, de ses insuffisances, de ses égarements ? A-t-il cru pouvoir s’en sortir seul malgré le gigantisme de sa Création ? Ou bien s’agit-il de sa part d’une manœuvre volontaire ? A-t-il voulu, en plaçant quelques brèches dans la perfection de son œuvre, obliger les hommes à se lancer toujours plus en avant, vers une maîtrise totale de leurs existences ? A-t-il voulu par là nous montrer la voie de la délivrance ? Que serions-nous devenus si nous avions été affublés d’une éternité pesante et d’une félicité béate ? Nous n’aurions sans doute jamais cherché Dieu puisque nous nous serions crû son égal. C’est notre fragilité qui nous pousse à grandir et c’est pour cela que nous devrions en premier lieu remercier Dieu.
Brutalement, il s’aperçoit qu’il ne parvient pas, pour la première fois, à établir la réflexion inverse et que l’idée d’un Dieu inexistant ne trouve pas sa place dans sa tête. Car si Dieu n’existe pas, qu’en est-il de lui-même ?
Est-ce Dieu l’illusion ou nous-mêmes ? Sommes-nous simplement des formes agitées sur l’écran noir de l’Univers, créatures vides qu’un laborantin génial manipule ? Ces milliards d’êtres humains et ces milliards de milliards de moustiques et ces milliards de milliards de milliards de brins d’herbe ne sont-ils que les porteurs de Vie que Dieu imagine, des illusions d’optiques remarquablement constituées et pourquoi pas tout simplement les multiples versions d’un rêve divin ? Et si le Créateur venait à disparaître, le tour de magie disparaîtrait-il avec lui ? Et si le Créateur venait à être réveillé, inquiété par la tournure prise par ses propres rêves, dans quel Inconscient pharamineux serions-nous engloutis ?
Il lui est désormais effroyable de croire qu’il est né d’un hasard et que toute la Vie qui l’entoure n’est qu’un assemblage laborieux qui a connu durant des milliards d’années des ratages monstrueux. Il lui semble plus doux d’imaginer que dans son être, éphémère et dérisoire pour l’Univers, un Etre supérieur se cache, qu’une volonté puissante a conçu cette image, lui a insufflé un élan, l’a jeté en avant.
Et que maintenant, Il l’observe.
Car si la totalité de son être fonctionne, bien qu’une partie lui ait été enlevée, et qu’il comprenne plus ou moins bien les mécanismes qui maintiennent la cohésion de l’ensemble, il ne parvient pas à comprendre comment chaque cellule sait pertinemment à quoi elle doit servir. A aucun moment de son existence, il n’existe par sa volonté. Tout se fait sans qu’il intervienne. Il peut tenter de maintenir le ciment, de ne pas perturber l’ordre établi mais il n’est en rien responsable des battements de son cœur, des milliards de pensées de son cerveau et de l’extraordinaire complexité de son corps. L’organisation de tout cela dépasse l’entendement humain car encore une fois les « comment » déjà expliqués ne suffisent pas à éclairer l’essentiel. Comment tout cela est-il possible ? Non pas le fonctionnement mais l’idée elle-même ? Est-ce qu’il est acceptable et suffisant pour calmer l’inquiétude d’affirmer que le Hasard est le maître, la sélection naturelle une évidence, l’évolution des espèces une règle intangible ?
Lui n’est toujours sûr de rien.
Il se sert un verre d’eau fraîche.
Un désagréable sentiment de prétention égocentrique. L’impression d’un abandon narcissique. Il tente de faire machine arrière et de déceler l’instant où sa réflexion lui a échappé. Il en est persuadé en cet instant, les images étaient trop belles, elles le valorisaient, faisaient de lui une création planifiée, une intention parfaite. Il a basculé dans une mystique aveugle. Tout du moins, il le craint.
Il en vient finalement à douter de tout ce qui s’est dit dans sa tête et l’expression correspond pleinement aux sensations étranges, presque désagréables, qui lui restent.
« Tout » s’est dit.
Et cela l’effraie. Quel est donc ce « Tout » qui s’est imposé avec une telle efficacité ? Les délicieuses bouffées de chaleur qui suintaient de tous ces pores et l’enivraient. Une parfaite sensation de la paix extraordinaire qu’il a connue, un bref instant, quelques secondes. Tout est là. Juste une illusion ? Tourbillon.
Ne sommes-nous pas tous constitués de Dieu ? C’est à cette question que tout s’est produit, que cette paix indescriptible l’a saisi, que les angoisses sont toutes tombées dans le néant, que la délivrance a pris forme. La délivrance… Il s’est déjà approché de cette paix. Il était dans le ventre du dauphin. Il baignait dans un océan d’amour. Mais son incapacité à comprendre l’avait condamné à ne pas naître, à ne pas goûter à la délivrance.
Les larmes.
Qui est là ?
Qui frappe ainsi à la porte fermée de notre conscience ?
Comment l’appeler ? Le Grand Architecte, l’Esprit, l’Un, le Tout ?
Dieu ?
Si ce nom doit être gardé, il faut faire l’effort, immense et constant, d’oublier toutes les distorsions millénaires instaurées par quelques hommes pour soumettre les autres, d’effacer toutes les paroles mensongères, de détruire les églises, les crucifix, les autels et toutes les croix immondes qui ne sont que des murailles où les âmes aveugles viennent buter leur front soumis et désespéré et non des chemins qui élèvent. Le travail est titanesque, si énorme qu’on pourrait le croire réservé à un Dieu. Comprendre. La soif qui le brûle doit être étanchée, les horizons qu’il aperçoit doivent être parcourus, il ne peut plus en être autrement, une mission essentielle, une démarche aussi nécessaire que sa propre respiration.
Il s’agit de naître. Il n’y a pas de tâche plus vitale."
Thierry- Maître du Temps
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Re: Aimez-vous Dieu?
Dans ce texte, tu as soulevé toutes les questions que je me suis posées et que je me pose encore.
Je retiens en particulier ceci:
Il faudrait vraiment qu'apparaisse un meneur d'hommes, capable des les soulever pour la vie. C'est un homme comme ça qu'il aurait fallu à Copenhague, quelqu'un qui mette les chefs d'Etats devant leurs responsabilités, qui les oblige à choisir entre la vie et la mort.
Je retiens en particulier ceci:
Il est peut-être encore temps, le temps du " mécanisme" est semble-t-il dépassé et les avancées de la physique théorique amènent les scientifiques à se poser des questions métaphysiques. Mais je suis désolé de voir les trésors d'énergie dépensés par les hommes pour la guerre, à cause de la méfiance générée par une société de concurrence, des armées de juges et d'avocats, pour la publicité, des armées de créatifs.Il aimerait savoir ce que serait devenue la connaissance spirituelle si les hommes avaient employé autant d’énergie dans ce domaine que dans les deux progrès précédents. Serions-nous capables, par exemple, d’annihiler la douleur ou tout du moins de la dominer par la seule force de notre esprit ? Aurions-nous trouvé Dieu ?
Il faudrait vraiment qu'apparaisse un meneur d'hommes, capable des les soulever pour la vie. C'est un homme comme ça qu'il aurait fallu à Copenhague, quelqu'un qui mette les chefs d'Etats devant leurs responsabilités, qui les oblige à choisir entre la vie et la mort.
Geveil- Akafer
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Re: Aimez-vous Dieu?
Oui, Gereve, ce monde a besoin d'un Homme.
"L'homme n'est que l'ombre de l'Homme qui est l'ombre de Dieu".
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Thierry- Maître du Temps
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Re: Aimez-vous Dieu?
Certains parviennent à tenir la douleur à distance, par la force de l'esprit...
"Ne sommes-nous pas tous constitués de Dieu ?", c'est une hypothèse plausible
"Ne sommes-nous pas tous constitués de Dieu ?", c'est une hypothèse plausible
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Aimez-vous Dieu?
Excuse-moi, Myrrha, je me suis laissé aller à un mouvement d'humeur, car je suis convaincu que si tout va mal, c'est parce qu'est apparu, d'une façon ou d'une autre, dans la tête des hommes l'idée qu'ils étaient mauvais, et c'est ce que j'ai retenu de ton message, Dieu est bon, ce sont les hommes qui ont gâché sa création.Myrrha a écrit:
que je suis bien stupide de penser que Dieu est Amour?
ou que je suis restée à un développement si primaire que je suis incapable de réfléchir et de philosopher?
Crois-tu donc que je ne pose pas de question?
Crois-tu donc que jamais je ne doute?
Crois-tu donc que je ne suis qu'une pauvre fille du genre "grenouille de bénitier" qui s'accroche à son ancienne religion?
Alors, tu as tout faux.
Mais ne cherche pas à m'empêcher de dire ce que je pense!
Simplement.
Sans haine.
Et avec amour.
Parce que je suis faite comme ça.
Je ne supporte pas la violence!
Même dissimulée sous un "conseil d'ami".
Mais tu as raison, j 'aurais pu présenter les choses autrement sans te vexer.
Geveil- Akafer
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Identité métaphysique : universelle
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Date d'inscription : 18/05/2008
Re: Aimez-vous Dieu?
il y a quelque chose qui ne va pas dans ce monde!
Je ne crois pas que l'homme soit foncièrement mauvais.
Surtout, si l'on considère que Dieu a créé l'homme a son image.
Je crois que tout homme a une part de "lumière" en lui, même si l'on voit surtout sa part d'ombre. Le problème, c'est que nous nous mettons des oeillères, que nous voyons plus facilement le mal que le bien!
ainsi, pour donner un exemple très simple: lorsqu'on s'habille le matin, avec des vêtements propres, personne n'y fait attention.... mais si on renverse un peu de café sur sa chemise.... on ne voit "que ça"
C'est tellement plus facile de regarder ce "qui cloche" que d'observer l'effort fait pour être "correct, propre, ou même élégant"!
Parfois, il vaudrait mieux fermer les yeux pour ne pas voir les "tâches" des autres, mais regarder seulement ce qu'ils ont au fond du coeur: de la tristesse, du dégoût d'eux-même (parce qu'on les a sans cesse dévalorisés) un manque d'amour flagrant, une incapacité d'offrir ce qu'ils n'ont jamais reçu, ....
et derrière tout ça, cette lueur d'espérance, cette attente qu'a tout être humain de lendemains qui chantent...
Je ne crois pas que l'homme soit foncièrement mauvais.
Surtout, si l'on considère que Dieu a créé l'homme a son image.
Je crois que tout homme a une part de "lumière" en lui, même si l'on voit surtout sa part d'ombre. Le problème, c'est que nous nous mettons des oeillères, que nous voyons plus facilement le mal que le bien!
ainsi, pour donner un exemple très simple: lorsqu'on s'habille le matin, avec des vêtements propres, personne n'y fait attention.... mais si on renverse un peu de café sur sa chemise.... on ne voit "que ça"
C'est tellement plus facile de regarder ce "qui cloche" que d'observer l'effort fait pour être "correct, propre, ou même élégant"!
Parfois, il vaudrait mieux fermer les yeux pour ne pas voir les "tâches" des autres, mais regarder seulement ce qu'ils ont au fond du coeur: de la tristesse, du dégoût d'eux-même (parce qu'on les a sans cesse dévalorisés) un manque d'amour flagrant, une incapacité d'offrir ce qu'ils n'ont jamais reçu, ....
et derrière tout ça, cette lueur d'espérance, cette attente qu'a tout être humain de lendemains qui chantent...
Invité- Invité
Re: Aimez-vous Dieu?
qu'appelle-t-on "aimer Dieu ?" et , d'ailleurs, "aimer", tout court ?
JO- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 22786
Localisation : france du sud
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Humeur : paisiblement réactive
Date d'inscription : 23/08/2009
Re: Aimez-vous Dieu?
Cherchez du côté de Marie, puisque c'est l'anagramme...JO a écrit:qu'appelle-t-on "aimer Dieu ?" et , d'ailleurs, "aimer", tout court ?
Highlander- Affranchi des Paradoxes
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Humeur : Carnassière...
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