LA PASSION (de Mel Gibson)

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Message par Gerard Jeu 6 Sep 2012 - 14:04

...
rire Grâce à cette nouvelle mode sur YouTube de placer des films entiers, on peut enfin juger sur pièces.
Vous avez vu "LA PASSION" de Mel Gibson ? Non ? Pas d'excuses, le voici :



Pour voir en plein écran sur YouTube :
https://www.youtube.com/watch?v=8qjNLIELLkw

C'est en VO (araméen et latin) sous-titrée.

dubitatif Alors.. que dire de ce film ?

Neutral Le film est trés difficile à regarder à cause de la violence, mais ce n'est pas ce qui me gêne le plus. Pasolini était aussi allé trés loin dans la violence dans son " allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true"SALO" pour montrer le sadisme et le totalitarisme dépouillés de leur masques esthétiques. Donc le film était "insupportable", mais apportait un point de vue intéressant.

Un des problèmes de la PASSION n'est pas d'être violent, mais de garder ce masque esthétique en ayant recours aux ralentis, à des effets gores exagérés et à une musique omniprésente. Si on veut faire du "réalisme" ( okey langage araméen tout de même ! fallait oser) c'est le genre de choses à éviter.

Pour le reste, y a-t-il des problèmes "religieux" ? Quelles sont ces références au démon qui ressortent parfois ? Est-ce la monstruosité du calvaire de Jesus qui en fait la force ? Jesus était-il cet espèce de mec trés barraqué qui ressemble à un gladiateur ? Etait-il ce pauvre damné perclus de douleur ou au contraire un homme de foi sachant rester zen dans le martyre ? C'était déjà la grande opposition des peintres illustrant la Passion :

LA PASSION (de Mel Gibson) Combette_Christ_Croix
rire ça par exemple, c'est pas du Mel Gibson...

dubitatif Donc finallement, même si on n'adhère pas, l'oeuvre de Mel Gibson restera quand même la référence d'une certaine façon de voir Jesus. Ce qui me terrifie un peu c'est que le Pape trouve que c'est la meilleure représentation...

Qu'en pensez-vous ?

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Message par _L'Olivier Jeu 6 Sep 2012 - 14:27

Je suis d'accord avec le pape

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Message par Magnus Jeu 6 Sep 2012 - 14:34

Gérard a écrit:Ce qui me terrifie un peu c'est que le Pape trouve que c'est la meilleure représentation...
...au point de vue du réalisme des souffrances de la Passion, et du langage araméen et latin, qui font qu'on a l'impression de découvrir un reportage qui aurait été tourné à l'époque, si le cinéma avait existé.
Pour ce qui est des autres "Vie de Jésus" (entières, pas seulement la Passion), c'est le Jésus de Nazareth de Zeffirelli qui a été reconnu comme le meilleur par le Vatican, un film superbe, d'ailleurs, une palette de comédiens prestigieux.
Les autres ne sont que des Peplum, à l'exception de celui de Pasolini nous montrant un Jésus très orienté politiquement, extême-gauche à la limite, peuplé de personnages particulièrement laids, comme pour souligner la misère du monde que Jésus venait soulager.
Et, bien sûr, le "blasphématoire" Jésus de Scorsese, la Dernière Tentation, défendu à l'époque par Jacques Gaillot et qui rendit fou de rage les extrémistes au point d'aller brûler vif des spectateurs... .

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Message par Trouvère Jeu 6 Sep 2012 - 16:06

J'ai vu le film.. Attention à son accent antisémite..
Le père de Mel Gibson, Hutton appartient à une secte "chrétienne" négationniste..
Exemple : Vatican II est un complot maçonnique soutenu par les Juifs.

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Message par libremax Ven 7 Sep 2012 - 11:13

Je n'ai pu que survoler le film, mais ça m'a paru vraiment intéressant : un authentique regard du cinéma actuel sur Jésus. Ce cinéma se doit de donner dans la surenchère, fantastique ou violente. C'est le style d'aujourd'hui.
C'est un film qui a au moins l'avantage de ne pas avoir peur de traîter de la question de la souffrance du Christ (c'est le moins qu'on puisse dire). On ne saurait l'évacuer, et elle est le thème central de la Passion. Le film, à mon sens, nous donne à penser que le Christ connaît là, réellement, une descente jusqu'au plus bas de la condition humaine.

...Quant au Jésus de Zeffirelli, c'est vrai que c'est un beau film, avec des acteurs idéaux. Mais je l'ai revu il n'y a pas très longtemps, et en fait, on a bien du mal à comprendre exactement quel est le message du Christ qui est mis en scène ici, sur quoi se fonde son succès et le danger qu'il représente pour les autorités :
On ne voit qu'un pauvre grand bonhomme illuminé, bien sympathique, mais qui parle surtout de petits oiseaux qui chantent, qui se ballade avec d'autres pauvres bonshommes. Un peace and love, quoi, bien dans l'air du temps de l'époque de ce film là aussi.
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Message par Gerard Ven 7 Sep 2012 - 13:00

libremax a écrit:Je n'ai pu que survoler le film, mais ça m'a paru vraiment intéressant
rire Faut pas "zapper" libremax !
Quand Jesus se fait fouetter, ce n'est pas seulement violent, c'est "interminable" !

(11 minutes de coups de fouet !)
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dubitatif Du coup, on est bien obligé de se poser la question sur cette "fascination de la violence". C'est jouissif de voir Jesus se faire fouetter ? Non. Donc le réalisateur aurait du faire comme toi et "zapper" un peu.

Ce n'est donc pas une oeuvre "représentative du cinéma actuel", c'est vraiment "expérimental". Finallement, c'est peut-être ce tempo qui est l'originalité du film. Comme le SALO de Pasolini, c'est anti-distractif. C'est aussi violent qu'un Tarentino, mais ça manque de rythme... On ne peut pas aimer cette violence, à moins d'être un cinglé sado-maso, ce dont je soupçonne Gibson.


libremax a écrit:Quant au Jésus de Zeffirelli, c'est vrai que c'est un beau film, avec des acteurs idéaux. Mais je l'ai revu il n'y a pas très longtemps, et en fait, on a bien du mal à comprendre exactement quel est le message du Christ qui est mis en scène ici, sur quoi se fonde son succès et le danger qu'il représente pour les autorités
Neutral C'est vrai, mais au moins on a une vue d'ensemble sur sa vie, il n'est pas qu'un punching-ball qui encaisse les coups.

Le meilleur Jesus pourrait bien être celui de Pasolini, dans "L'évangile selon saint Matthieu"

LA PASSION (de Mel Gibson) Ev

okey Je te le conseille. Jesus y est trés antipathique. C'est un donneur de leçon (au sens du prof trés intimidant), il ne sourit jamais, et on comprend bien le danger qu'il représente pour les autorités (Pasolini respecte scrupuleusement le texte de l'évangile).

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Message par nonorobot Jeu 14 Fév 2013 - 23:10

c'est vrai que ce film est très violent, écoeurant même. Par contre les flash back sont bien fait. Il donne du poids à ces flash back en nous soulageant des scènes horribles.
Certes les romains n'étaient pas des tendres, mais on a l'impression que tous les traits sont exagérés la violence, la haine, la passion.
Pourtant certaines scènes sont vraiment innovantes la représentation du diable par exemple et la puissance de la volonté de Jésus fils de l'homme.
difficile à regarder quand même !

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Message par Octavien Dim 17 Fév 2013 - 11:42

Ce qui me terrifie un peu c'est que le Pape trouve que c'est la meilleure représentation... A priori, le pape est le plus compétent pour exprimer un avis ?

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Message par libremax Dim 17 Fév 2013 - 13:18

Je ne vois pas pourquoi le pape serait le plus compétent pour juger ce genre de choses. Il n'est pas censé être le "super chrétien".
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Message par Jean Moulin Dim 16 Juin 2013 - 21:47

Gerard a écrit:
libremax a écrit:Je n'ai pu que survoler le film, mais ça m'a paru vraiment intéressant
 rire Faut pas "zapper" libremax !
Quand Jesus se fait fouetter, ce n'est pas seulement violent, c'est "interminable" !

(11 minutes de coups de fouet !)
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Bonsoir,
C'est justement ce qui me dérange dans ce film, le côté outrancier. Une telle flagellation tuerait n'importe quel homme fut-il très robuste. Et en admettant qu'il n'en meurt pas, il lui faudrait des soins intensifs dans un hopital moderne pour s'en sortir, et il va sans dire qu'il aurait été complètement incapable de se tenir debout le jour même pour comparaître devant Pilate.
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Message par mirage Dim 16 Juin 2013 - 21:52

honnêtement le scenart est chiant....long et répétitif
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Message par Albatros Dim 16 Juin 2013 - 22:17

Ben pour le Seigneur, honnêtement, le fait de voir Jésus se faire lapider du début jusqu'à la fin est un peu blasphématoire. A mon avis la curie romaine boit trop de vin rouge.

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Message par Jean Moulin Lun 17 Juin 2013 - 13:54

mirage a écrit:honnêtement le scenart est chiant....long et répétitif
Le scénario est très proche des Evangiles, et je crois que le problème vient du fait qu'à notre époque beaucoup de gens (surtout des jeunes) ont de plus en plus de mal à regarder des films dont l'action n'est pas soutenue de la première à la dernière seconde.
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Message par mirage Lun 17 Juin 2013 - 19:34

Jean Moulin a écrit:
mirage a écrit:honnêtement le scenart est chiant....long et répétitif
Le scénario est très proche des Evangiles, et je crois que le problème vient du fait qu'à notre époque beaucoup de gens (surtout des jeunes) ont de plus en plus de mal à regarder des films dont l'action n'est pas soutenue de la première à la dernière seconde.

oui mais donc il faut que le film nous touche, ou alors se dire que c'est surement arrivé a peu prés comme ça........ou autre chose mais je sais pas quoi
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Message par Alcibiade Lun 17 Juin 2013 - 22:58

Je trouve, à titre purement personnel, que le film est une totale réussite dans la représentation de la souffrance du Christ ! Il fallait que cela soit cathartique, il fallait endurer dans la chair et dans la vision ce qui a été toujours sublimé à travers l'enseignement, et les liturgies (car on n'a jamais idée de la souffrance d'un être lorsqu'on l'évoque simplement par la parole) ! L'image a cela d'exceptionnel qu'elle rend parfois grâce à une réalité qui n'est qu'imaginaire, et qui est donc éloignée de la réalité !

Après, il est vrai qu'il s'agit d'un choix stylistique (une ligne éditoriale, je dirais) : on peut parfaitement apprécier davantage le Christ "réaliste" de Pasolini (comme dans sa "trilogie de la vie" où "le Décaméron", "les contes de Canterbury", et "les mille et une nuits" sont dépouillés de leurs oripeaux factices - en même temps, on perd peut-être quelque chose - "les mille et une nuits" par exemple me semble bien fade par rapport à la grandeur féérique des contes de Shéhérazade) ou celui plus grandiose, mais plus en retenue, de Zeffirelli. Cependant, avec "L'homme sans visage", "Apocalypto", et "Braveheart" (que j'ai du mal à apprécier pourtant), Mel Gibson s'est montré un réalisateur inattendu qui a su marier dans la "Passion du Christ" une représentation du mal inédite, des tableaux à la Bosch et à la Bruegel, une évocation du "Sanhédrin" proprement majestueuse et vaniteuse à la fois, des regards accusateurs -avec des non-dits exceptionnels d'ambiguïté, un silence de mort face à ce qui convient pour nous d'appeler une normalité- du Christ envers les turpitudes sexuelles d'Hérode Antipas, une Vierge Marie toute en compassion (et véritablement une mère - merveilleuse actrice que Morgenstein, le visage implorant- qui souffre avec son fils - et non étrangement d'ailleurs avec le Seigneur) à un personnage historique qui s'est donné un idéal qui lui a coûté la vie ! (et en soi, il devait aller au bout de lui-même et de ses convictions).

En réalité, seule la fin devrait gêner (pas le reste), car elle est un parti-pris frontal, et elle fait sortir le personnage de sa dimension historique en le transportant dans la sphère religieuse et missionnaire ! Et évidemment là, il y a la signature d'un protestant convaincu, mais en soi Gibson l'est, et s'il s'est attelé à cette tâche, c'est bien pour cela ! Mais il aurait été aussi absurde de ne pas signer de sa conviction un tel investissement !
 
Si "La passion du Christ" est bien un film engagé, il est cependant possible de faire abstraction de cela en contemplant la beauté du rapport tragique entre une mère et son fils.  La formule du fils, portant sa croix dans un râle, à sa mère : "Vois, Mère, par mes actes, je rends toute chose nouvelle !" est insupportable de cruauté, et mise en scène de façon magistrale avec ce flash-back tout simple d'un enfant se blessant au sol, et que la mère recueille en craignant simplement pour la vie de son enfant !
Combien de fois, nous avons nous-mêmes contredit ce que nos parents attendaient de nous ! Et pourtant ils nous recueillaient toujours, malgré nos égarements, et ceci comme si nous n'avions jamais déçu leurs attentes, comme si nous étions toujours enfants insouciants ! Rien que pour cela, rien que pour cette image discrète et subliminale, le film est une victoire !

Mais il y a aussi tant d'autres choses dans ce film : la beauté du sacrifice à un idéal, la beauté de l'expiation de Judas confronté à sa trahison (avec ce pourrissement infâme de chèvre annonçant sa pendaison inéluctable) et aussi la beauté de la représentation du mal (une créature androgyne au visage envoûtant, signalant à la fois l'attrait de la facilité et la misère de la tentation), etc.

En soi, un film est réussi esthétiquement ou non ; s'il n'est pas réussi, et qu'il y ait un message explicite, on ne peut pardonner l'engagement ! Par contre, s'il est indicible esthétiquement et affectivement et au service d'une Idée, alors c'est la contemplation esthétique elle-même qui doit prévaloir, et ceci surtout si l'Idée n'est pas partagée !


Dernière édition par Alcibiade le Lun 17 Juin 2013 - 23:05, édité 1 fois
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Message par libremax Lun 17 Juin 2013 - 23:04

okey
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Message par Jean Moulin Lun 17 Juin 2013 - 23:25

Alcibiade a écrit:Je trouve, à titre purement personnel, que le film est une totale réussite dans la représentation de la souffrance du Christ !
Quant à moi, je trouve que ce film aurait été une (presque) totale réussite sans cette outrancière flagellation style Tarentino !
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Message par Alcibiade Mar 18 Juin 2013 - 0:47

Jean Moulin a écrit:Quant à moi, je trouve que ce film aurait été une (presque) totale réussite sans cette outrancière flagellation style Tarentino !

Il s'agit d'un choix de Gibson : on peut préférer la suggestion de la souffrance (la suggestion a le mérite de décupler l'imaginaire, mais il faut supposer pour cela que l'imaginaire du spectateur soit suffisamment éduqué pour éprouver l'horreur de la réalité) à l'exhibition de la souffrance (l'exhibition a le désavantage de la posture, et du voyeurisme pour celui qui est éduqué, et qui semble avoir un aperçu de l'horreur de la souffrance sans avoir besoin de l'image).

Il me semble pourtant naturel de dire que dans un cadre chrétien la figuration est nécessaire à la représentation du divin (contrairement au judaïsme et à l'islam volontiers circonspects vis-à-vis des icônes) au sens où le divin s'est fait chair, c'est-à-dire est devenu réalité, et que cette réalité doit donc se voir ! C'est aussi inséparable d'une certaine conception de la divinité ! Le propre du christianisme, c'est certes l'intériorité d'un Dieu qui repose en nous, mais c'est aussi l'extériorité d'un Dieu qui, à travers l'incarnation, est devenu homme et qui a donc souffert parmi les autres hommes !

Lorsqu'on parle du calvaire du Christ, on se figure toujours qu'il s'agit d'une simple puissance transcendante qui n'a pas souffert (d'une souffrance qui ne nous concerne pas), puisqu'il s'agit du fils de Dieu : le mérite du film, c'est de dire (en le surlignant) que le Christ a souffert comme un homme, et que la flagellation, la torture, l'humiliation, la crucifixion, le dernier souffle rendu sont des réalités insupportables pour l'homme lui-même ! Je pense que tout homme pourrait parfaitement endurer une telle souffrance s'il a la force de ses convictions, et que cela n'appartient donc pas au divin seulement !

La valeur d'une telle souffrance surlignée et exhibée, c'est qu'elle nous montre que l'homme souffre effectivement, et qu'il y a une franche difficulté à affronter l'abomination de cette souffrance ! Cette souffrance exhibée n'a rien de gratuite, et en ce sens, il s'agit d'un film symétriquement opposé à tous les films "torture porn" (la saga "Saw", le deux  "Hostel", les deux "human centipède", voire "Irréversible" de Noé, etc.) que l'on peut voir avec un plaisir sadique et qui n'apporte strictement rien à la souffrance vécue d'une personne. Dans ce genre de production, la souffrance devient commune, sans concerner les personnes qui sont réduites à des corps, simplement des corps sans dimension morale et souffrante !

Cette souffrance marquée, surlignée, démonstrative dans ce film est prioritairement psychologique (un rapport avec la mère qui ne peut abandonner son enfant et le voir ainsi souffrir, un rapport aussi avec les disciples qui se sentent démunis face à un maître qui s'en va) mais surtout fait sens (la tentation du diable qui murmure constamment qu'il serait si facile de renoncer à la souffrance, et donc de choisir la facilité, tout en reniant un idéal qui ne vaudrait rien) : elle marque qu'un homme peut aller jusqu'au bout de son idéal, et dans le cas du Christ, il s'agissait bien de porter (dans son esprit, dans sa conviction propre : j'entends ici le personnage historique, non la figure religieuse) tous les péchés et toutes les souffrances de l'humanité ! Un tel idéal poursuivi ne pouvait qu'entraîner dans les faits un affrontement avec la souffrance brutale ! Plus la souffrance est intense, plus la conviction devient authentique ! En soi, il était logique d'appuyer sur la manifestation crue de la souffrance dans ce cadre de référence ! Par contre, les spectateurs qui ne voient que la brutalité, le sang déversé, et prennent une jouissance voyeuriste à aligner les scènes de pure gratuité n'ont pas un aperçu de ce sens ! Et pour cela devraient se contenter des films qui sont faits à cet usage !  

Il y a ici, me semble-t-il, un accord entre la forme et le fond : visibilité de la "passion" (comme souffrance du corps) et intériorité de la "passion" (comme aspiration vitale de l'esprit). La "Passion", on le sait, renvoie au grec "pathos", et le pathos concerne la "pathologie du corps" (ce que l'on subit passivement, et ce que l'on éprouve dans l'impuissance la plus radicale), mais le sens actuel de "passion" ne contient plus rien de cette signification première comme accord entre un idéal et une souffrance vécue dans le corps de cet idéal (on choisirait même désormais ses passions comme des passe-temps anodins). Si on parle de "Passion", il faut réaliser qu'une passion devrait toujours se faire dans le sang et ceci pour la poursuite d'un idéal élevé ! Chose que le film ne cache pas !
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Message par _dede 95 Mar 18 Juin 2013 - 8:02

C'est beau l'Imagination, on peut lui faire dire n'importe quoi. Surtout faire pleurer dans les chaumières...qui est le but poursuivi avec cette histoire depuis 1700 ans.
Seulement voilà c'est très utile le dolorisme!

Site catho non intégriste a écrit:Qui a souffert? Jésus a souffert. Faisons une halte, ne récitons pas si vite le Credo. Cette phrase mérite toute notre attention; nous sommes spectateurs du plus grand des drames. Inclinons-nous devant les indicibles souffrances de Celui qui est le Fils unique de Dieu.
Pourquoi le Père Tout Puissant, Créateur des cieux et de la terre, n'est-il pas intervenu? Pourquoi Dieu a-t-il laissé se perpétrer ce crime inouï?
La réponse à ce mystère nous est révélée :"Dieu voulait sauver les hommes perdus et loins de lui à cause de leurs péchés; c'est pourquoi, sur le gibet du Calvaire, Jésus a accepté d'être notre remplaçant pour satisfaire aux exigences de la justice divine:
Ce sont nos souffrances qu'il portait et nos douleurs dont il était chargé. Et nous nous le considérions comme puni, frappé par Dieu et humilié. Mais lui, il a été transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes. Le châtiment qui nous rend la paix est sur lui, et dans ses blessures nous trouvons la guérison. (Isaïe 53.4 LA PASSION (de Mel Gibson) Bible)
Que dire? Quel commentaire ajouter devant cette charité infinie? Combien inacceptable est le péché aux yeux du Dieu de sainteté! Combien grande est la miséricorde du Dieu d'amour à l'égard de pauvres coupables!
Vous l'acceptez? Pas moi!
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Message par Alcibiade Mar 18 Juin 2013 - 11:42

dede 95 a écrit:C'est beau l'Imagination, on peut lui faire dire n'importe quoi. Surtout faire pleurer dans les chaumières...qui est le but poursuivi avec cette histoire depuis 1700 ans.
Seulement voilà c'est très utile le dolorisme!
Site catho non intégriste a écrit: [...]Quel commentaire ajouter devant cette charité infinie? Combien inacceptable est le péché aux yeux du Dieu de sainteté! Combien grande est la miséricorde du Dieu d'amour à l'égard de pauvres coupables!
Vous l'acceptez? Pas moi!

Pour cela que si notre conviction n'est nullement chrétienne, cela peut être une entrave à l'émotion ressentie vis-à-vis d'une œuvre "apologétique", et que le problème de l'art engagé en général c'est qu'il implique de la part de celui qui ne partage pas cette conviction encore plus d'efforts. Voilà pourquoi on pourrait parfaitement faire abstraction du militantisme de la "Passion du Christ" (en soi, la dernière minute de la Résurrection, avec le Christ s'élevant triomphal pour répandre le message du salut par la foi expiatoire) tout en ne considérant que la visée esthétique : non pas ce qui est dit, mais le déploiement du "dire" lui-même.

Il serait malheureux de se priver d'une émotion esthétique, et d'une interprétation infinie du sens d'une œuvre réussie, en objectant que l'artiste, n'ayant pas les mêmes convictions que nous, ne saurait pour cela nous toucher. Qu'il y ait dolorisme, ou rémission espérée des péchés par le recherche de la souffrance (attention cependant, cela n'a rien d'un sadomasochisme, ou d'une complaisance dans la lamentation, car ici la douleur fait bien sens, et reste fondée dans "une théorie d'ensemble") est une idée qui peut gêner, mais c'est aussi une idée que l'on peut "neutraliser" et "approfondir" et "parcourir" et "éprouver" sans pour autant la partager intellectuellement.

Il y a bien d'autres "imageries" cinématographiques qui sont, à l'inverse, des apologies du plaisir et du libertinage dans la joie incommensurable de la vie, comme par exemple le cultissime "Rocky horror picture show" de Sharman : cela ne peut empêcher non plus un spectateur épris de beau d'en apprécier toute la force démonstrative, et d'en pleurer aussi lorsque la quête du personnage s'achève dans l'absurdité des sens, par la nécessaire mise à mort de Frank-N-Furter (alias le sublime Tim Curry traveloté). D'ailleurs, à tout prendre, c'est la force de la conviction d'un personnage (et peut-être d'un homme, si ce personnage fait référence à une réalité nécessairement déformée d'ailleurs) poursuivant un idéal qui peut transporter un témoin vers l'émotion esthétique. À condition bien entendu que cette force de conviction soit transposée à l'écran avec style et sincérité ! D'ailleurs dans le film de Sharman, il est bien dit que le désir de Frank-N-Furter est sincère, et que pour cela il est naturel de comprendre ses excès sexuels, et ses crimes et d'un certain côté de lui pardonner, et ceci même si le châtiment semble inéluctable, et ceci même si le retranchement de la vie publique d'une telle incarnation de l'idéal de jouissance est une nécessité sociale (un peu comme si on extirpait d'une plaie un poison qui pourrait contaminer le corps tout entier, un peu comme si on arrachait un idéal extrême qui pourrait en effet contaminer le corps social tout entier). Car un tel personnage ne saurait vivre parmi les hommes (un peu comme le Christ soit dit en passant) ; un idéal aussi subversif que le plaisir sans limites (ou le bien sans conditions pour le Christ) n'étant pas destiné à être poursuivi par la société, et ne pouvant d'ailleurs l'être.

Que l'on pleure face au Christ rédempteur incarnant l'idéal d'un autre monde de justice de Gibson ou face au travesti peinturluré incarnant l'idéal d'un monde terrestre de plaisirs infinis de Sharman relève du même type de transport esthétique, et ceci indépendamment de l'engagement du réalisateur.
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Message par _dede 95 Mar 18 Juin 2013 - 13:12

Mais enfin Alcibiade ceux qui on écrit cette histoire il y a 1700 ans et après étaient en grande partie des sadomasos, il y en a encore, voir l'Opus Déi et certains rites catholiques de par le monde (et même en France, j'ai des photos)! Le fouet, le cilice sont classiques dans le monde chrétien, c'est une forme de paraphilie chère aux bons pères.
Pour moi les films de ce type sont une forme de propagande éclésiastique afin de recruter dans la partie de la population adepte de ces déviances! Chacun son truc, mais qu'elle ne l'impose pas.
Ce film devrait ètre classifié et muni d'un avertissement.
Mais là les états se font complice! C'est ma position!
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Message par Jean Moulin Mar 18 Juin 2013 - 13:22

Alcibiade a écrit:
Jean Moulin a écrit:Quant à moi, je trouve que ce film aurait été une (presque) totale réussite sans cette outrancière flagellation style Tarentino !

Il s'agit d'un choix de Gibson : on peut préférer la suggestion de la souffrance (la suggestion a le mérite de décupler l'imaginaire, mais il faut supposer pour cela que l'imaginaire du spectateur soit suffisamment éduqué pour éprouver l'horreur de la réalité) à l'exhibition de la souffrance (l'exhibition a le désavantage de la posture, et du voyeurisme pour celui qui est éduqué, et qui semble avoir un aperçu de l'horreur de la souffrance sans avoir besoin de l'image).
Mais il y a une large marge entre la suggestion et l'abus outrancier. C'est pourquoi je ne parviens pas à comprendre pourquoi Gibson n'a pas choisi de s'en tenir à un juste milieu dans ce domaine.
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Message par _dede 95 Mar 18 Juin 2013 - 13:28

JM a écrit:C'est pourquoi je ne parviens pas à comprendre pourquoi Gibson n'a pas choisi de s'en tenir à un juste milieu dans ce domaine.
Pourquoi?

Wiki a écrit:C'est aussi pour Hutton Gibson, catholique fervent, le moyen de protester contre la décadence morale qu'il voit dans l'évolution des mœurs de la société américaine[2]. À la suite des bouleversements liturgiques et théologiques de Vatican II, Hutton Gibson devint traditionaliste et assistait aux offices de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X : il est d'ailleurs le fondateur de la chapelle de Sydney concernant cette dernière.
La raison est là il est le fils à son père!
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Message par Jean Moulin Mar 18 Juin 2013 - 13:52

dede 95 a écrit:
JM a écrit:C'est pourquoi je ne parviens pas à comprendre pourquoi Gibson n'a pas choisi de s'en tenir à un juste milieu dans ce domaine.
Pourquoi?
Pour ne pas tomber dans la caricature outrancière et respecter la réalité de la flagellation.
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LA PASSION (de Mel Gibson) Empty Re: LA PASSION (de Mel Gibson)

Message par _dede 95 Mar 18 Juin 2013 - 13:59

Ce n'est pas mon avis, que j'ai cité à la suite!
Gibson est un intégriste propagandiste, entre autre chose, du dolorisme!
Et je rajoute toujours, dans l'hypothèse de l'existence réelle du personnage Jésus  dit le christ!
Ce qui n'a jamais été démontré!
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