Sagesse du pluvian
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Ancre rouge
L’ancre est, depuis toujours, de la nef l’auxiliaire,
On l’utilise au large ainsi que dans les ports ;
Qu’elle soit à bâbord, qu’elle soit à tribord,
Elle trouve le fond au bout de son aussière.
Son grand corps peint en rouge attrape la lumière
Et brille sur le pont quand le soleil est d’or ;
Mais ce n’est pas un simple élément du décor,
Elle attend d’accomplir ses tâches familières.
Ancrer ce bâtiment n’est pas la mer à boire,
Car, la plupart du temps, les flots sont sans histoires ;
Le fond fut favorable, et la nef le savait.
Même s’il survenait une vague traîtresse,
L’ancre de son destin demeurerait maîtresse ;
Car Neptune est farceur, mais il n’est pas mauvais.
Ermite maudit
Un démon le rejoint chaque fois qu’il sommeille,
Son âme flotte alors en pleine obscurité ;
Lui qui n’a sur cet être aucune autorité,
C’est dans de grands tourments que plus tard il s’éveille.
Comme la pauvre Alice au Pays des Merveilles,
Toujours en pure perte il cherche la clarté ;
Le succube est tenace, il ne peut l’écarter,
Le moine quelquefois rougit jusqu’aux oreilles.
Cet homme tourmenté voudrait faire le mort,
Mais il n’y parvient point, malgré tous ses efforts,
Cet être d’inframonde est une sale bête.
L’ange gardien lui-même éprouve de la peur,
Lui qui pour ces raisons se met martel en tête ;
Je le vois, près du lit, plongé dans la stupeur.
Planète des cabaretiers
Dans les verres, le vin vieux
Rougit quand on le contemple ;
La serveuse aux jolis yeux
Nous l’a versé d’un geste ample.
Rabelais vint en ce lieu
Aux buveurs donner l’exemple ;
Et Bacchus, le meilleur dieu
Dont les troquets sont les temples.
Je souris en découvrant
Cet univers enivrant ;
J’aime bien la tavernière.
Ce n’est pas un songe vain ;
C’est un havre de lumière,
Celui dont la vigne vint.
Monstre bipède
J’approche du pommier, les oiseaux font silence,
Alors qu’ils ne m’ont vu commettre nul méfait ;
Peut-être ont-ils remords de leurs propres forfaits,
Du meurtre quotidien d’insectes sans défense.
Or, je ne leur veux faire aucune remontrance,
Car en ce grand Jardin, personne n’est parfait ;
Des ruses du Serpent c’est peut-être l’effet,
Lui par qui, semble-t-il, le Péché prit naissance.
Vers ces lieux, plein d’espoir, je suis jadis venu,
Admirant le travail du Créateur chenu,
Lequel a reflété son visage dans l’Homme.
Moi, j’attends le trépas du Sauveur sur la croix,
Qui saura consoler ceux dont le coeur est droit ;
Aujourd’hui, je patiente, et je mange une pomme.
Bouddha plutôt serein
Modeste est le Bouddha, c’est son plus bel attrait,
En toute circonstance il a les pieds sur terre ;
Il use en son discours de mots élémentaires
Et de sobriété dans son autoportrait.
Toi, que lui dirais-tu si tu le rencontrais ?
Lui, pour te mettre à l’aise, il t’offrirait un verre ;
La serveuse envers lui ne serait point sévère
Et de l’état du ciel avec lui débattrait.
Tu le vois, tu l’entends, et ton âme s’éveille,
Toute réalité te semble une merveille ;
Le grand Bouddha sourit, des fables racontant.
Foin des sombres soucis, foin des mauvais présages,
Vers un bel horizon tu tournes ton visage,
Entouré des buveurs qui prennent du bon temps.
Presque un ange
Près du ruisseau poussent des herbes folles,
Je crois y voir un elfe bagarreur ;
Puis je comprends qu’il s’agit d’une erreur,
Ça se produit dès lors qu’on extrapole.
Près du cours d’eau la libellule vole,
Elfe non point, mais ange dévoreur ;
Nous la voyons chasser en franc-tireur,
De liberté c’est un heureux symbole.
Que j’aimerais posséder son entrain !
Mais par mon poids mes gestes sont contraints,
Je ne pourrai jamais planer sur l’onde.
La libellule est portée par le vent
Qui rafraîchit, dans le soleil levant,
Son coeur vibrant de la beauté du monde.
Fleur télépathe
La fleur entend les anges qui soupirent
Et leur transmet sa bienfaisante odeur ;
Le plus bel ange est un démon fraudeur
Qui se croit prêt pour bâtir un Empire.
Selon la fleur, ça pourrait être pire,
Pourquoi poursuivre un petit arnaqueur ?
De ses sujets il n’aura pas le coeur,
Il subira le mépris qu’il inspire.
De soupirer les anges ont cessé,
Pour leur prière, ils ont les yeux baissés ;
Leur coin du ciel de rouge s’illumine.
Le froid du soir engourdit leurs orteils,
Je vois, près d’eux, la lune qui chemine ;
La nuit s’en vient, mais ils n’ont pas sommeil.
Poisson vénusien
Le poisson vénusien n’est guère savoureux,
Car d’un fumet douteux est imprégnée sa graisse ;
Même les prédateurs que la fringale presse
Trouvent qu’il est sordide, et qu’il n’est pas pour eux.
En sa vie quotidienne, il n’est pas rigoureux,
Il peut faire des choix, mais avec maladresse ;
Assez souvent, d’ailleurs, le largue une maîtresse
Malgré sa production de sonnets langoureux.
Il perd son appétit quand un rival l’évince,
Puis, pendant quelques jours, se retire en province ;
Il est fort affligé, mais ça ne dure pas.
La sirène s’en vient pour soulager sa peine,
Sachant lui démontrer que sa détresse est vaine ;
Il retrouve un sourire à l’heure du repas.
Sagesse hiéroglyphique
À ce scribe du Roi chaque lettre est connue,
Leur sens est dans sa plume et point ne s’est enfui ;
Il en trace le jour dont il rêve la nuit,
Les mots qu”on n’écrit pas ne sont que formes nues.
Les fables de jadis, il les a retenues,
Lui qui facilement les récite aujourd’hui ;
Il nous régale aussi de vers qu’il a traduits
Et de mille rumeurs qui lui sont parvenues.
S’il parle de sa vie, jamais il ne se vante,
Et jamais il n’emploie de formules savantes,
D’archaïsmes non plus, ni de mots inventés.
Quand il reçut du Roi sa noble investiture,
Il traça son serment, de sa fine écriture,
Puis il trouva, pour boire, un lieu peu fréquenté.
Arbre séculaire
L’arbre a connu plusieurs de mes ancêtres,
Il a franchi d’innombrable hivers ;
Sur lui, souvent, furent écrits des vers,
Vous en avez lu quelques-uns, peut-être.
Il contempla le papillon du Maître,
Même, il a vu qu’il volait de travers ;
il fut aussi l’ami du lézard vert,
De la tortue et du grillon champêtre.
Il entendit, le soir au fond des bois,
Battre le coeur de la biche aux abois ;
Il n’a rien dit, mais il en tremble encore.
À son avis, la chasse est un méfait,
Ça fait partie des choses qu’on déplore ;
L’arbre sait bien que l’homme est imparfait.
La tour du Cardinal
Dans cet endroit discret je reçois mes complices,
De vaillants serviteurs, des gens de bon aloi ;
Eux qui savent agir en marge de la loi,
Je les vois s’activer par sagesse et malice.
Je sais en ce royaume adapter la justice
À la nécessité, en retouchant le droit ;
Je suis, bien que ministre, aussi puissant qu’un roi,
J’exerce mes talents qui n’ont rien de factice.
On me voit à la guerre, on me voit à la Cour,
Mon lever vaut celui du bel astre du jour ;
Je suis aux nobliaux comme l’or est au cuivre.
Même si mes pouvoirs semblent trop étendus,
Ce grand pays, sans moi, serait un peu perdu ;
J’assume le fardeau, le Roi se laisse vivre.
La licorne plane
La licorne dans l’air trace une parabole,
Cette terre est loin d’elle et ce ciel est le sien ;
Armée de sa magie, elle n’a peur de rien,
De la beauté sublime elle est le vrai symbole.
Au ciel flottent des fruits dont cet être raffole,
Elle en grignote douze et ça lui fait du bien ;
Depuis sa tendre enfance elle échappe à tout lien,
Quand elle veut changer de place elle s’envole.
Pour étape du soir, elle choisit un lieu
Où l’on aime sa voix qui des fables raconte ;
Sobrement, s’il le faut, mais en buvant c’est mieux.
Elle aime Champignac, le vénérable Comte
Qui sait le sens du monde et qui a de beaux yeux ;
Quand se lève le jour, aux cieux elle remonte.
Démon plutôt discret
Ce diable inoffensif en un fruit se déguise,
Dont la très douce écorce a des reflets dorés ;
Par les premiers humains ce fruit fut admiré,
Eve à s’en emparer fut quand même indécise.
En son coeur s’affirmait une crainte imprécise,
Comme il advient devant un objet désiré ;
Puis, avec elle-même ayant délibéré,
Trouva qu’il valait mieux cueillir quelques cerises.
Au jardin, cependant, vient un autre démon,
Les soirs de pleine lune il dévale des monts ;
Son rire inconvenant sous les arbres résonne.
Reptilien, sans conteste, est son déguisement,
Lui qui sait parler comme un héros de roman ;
Son malfaisant esprit perversement raisonne.
Encore une main de sinople
D’un geste de la main saluant l’hirondelle,
L’ermite se repose, assis sur ses talons ;
Lui qui sait que ses jours ne seront plus très longs,
Il aime retrouver cette errante fidèle.
Sur l’habitant du ciel son âme prend modèle,
Car nous, pesants humains, en rêve nous volons ;
Le but inaccessible, au moins, nous le frôlons,
(C’est ce que pense aussi l’oiseau de la gadelle).
Du chêne et du roseau nous admirons le couple,
Face à l’adversité, l’un raide et l’autre souple,
Puis ils se sont rejoints dans l’éternel repos.
Ma main écrit pour ceux dont les jours furent sombres,
Tels Verlaine et Rimbaud, dans leurs malheurs sans nombre ;
Mais de les imiter, ce n’est pas mon propos.
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https://paysdepoesie.wordpress.com/2019/01/25/oiseau-de-la-gadelle/
Visitation mystérieuse
L’ange, sans dire un mot, montre du doigt la femme,
Dans l’étroite cellule ils sont seuls, tous les deux ;
En ce lieu retiré, nul ne se soucie d’eux,
La nonne dans son corps sent une étrange flamme.
Elle n’a point l’idée de prier Notre Dame,
Elle se croit plutôt abandonnée de Dieu ;
Cet ange est effrayant, mais il a de beaux yeux,
On peut l’imaginer en collectionneur d’âmes.
Alors, faut-il, ou non, lui offrir de s’asseoir ?
Pourquoi ne dit-il rien, ce visiteur du soir ?
Et pourquoi le voit-on retirer son armure ?
Or, lui, c’est surprenant, se croît dans un roman
Et que de cette vierge il deviendra l’amant ;
Celle-ci pense entendre un démon qui murmure.
Sagesse de l’ambichien
Cet animal aboie modestement,
S’égosiller n’est pas digne, à ses yeux ;
Il ne court point, car il est un peu vieux,
Lui qui jadis gambadait lestement.
Son doux regard éloigne le tourment,
Lequel est pur comme l’azur des cieux ;
Le chat s’approche, il dit que c’est tant mieux,
Il s’attendrit sur ce félin charmant.
Il vit paisible, il ne fait rien d’étrange,
Il n’est jamais quémandeur de louanges ;
Il est joyeux, mais presque sans ardeur.
Il reste au pied, sa maîtresse est contente,
Qui envers lui jamais ne fut méchante ;
Elle l’adore, en tout bien tout honneur.
Assemblages maladroits
J’écris, mais c’est surtout pour apprendre à écrire,
C’est astreignant, sans être un travail de Romain ;
Je soigne mon langage, autant qu’il est humain,
Je souris quand j’entends une lectrice rire.
Chaque jour de l’année, je prends le temps de lire,
Regrettant quelquefois le temps des parchemins ;
Entre divers auteurs je me trace un chemin,
Dont au-delà du temps j’entends vibrer la lyre.
C’est un amusement, ce n’est pas un métier,
Même si, quelquefois, j’y plonge tout entier ;
Assez souvent, j’en viens à ne plus savoir l’heure.
Je ne fais pas cela pour m’immortaliser,
Car c’est une intention qui jamais ne m’effleure ;
Puis, je vous dis merci, vous tous qui me lisez.
Une trinité entre deux eaux
Trois magiques poissons de ce lac sont les maîtres ;
Lesquels ne font sonner trompettes ni tambours ;
Tu ne les entends point, mais ils ne sont pas sourds,
L’un des trois reconnaît ton visage, peut-être.
Ils règnent sur leurs gens sans les vouloir soumettre,
N’ayant la main de fer ni le gant de velours ;
Ils gouvernent un monde où personne n’est lourd,
J’observe tout un peuple heureux de les connaître.
Ces poissons sagement s’abstiennent de penser,
Ils laissent les noyés aux profondeurs descendre,
L’ondin se divertir et l’ondine danser.
Lorsque nos bâtiments ne seront plus que cendres,
Ils n’auront nul regret du primate insensé ;
Je ne dis pas cela pour faire ma Cassandre.
Évangile reptilien
Le serpent sur la croix nous donne des leçons,
Lui qui fut condamné à ramper sur la terre ;
De l’humain libre arbitre évoquant le mystère,
Il dit à ce propos des vers à sa façon.
Un ange qui l’écoute en éprouve un frisson,
Lui qui n’a pas accès à la mort volontaire ;
Il envie quelque peu cet être réfractaire
Mais ne peut avec lui chanter à l’unisson.
Cet animal poursuit, glosant sur le calice,
Rappelant au public la beauté des supplices ;
Il retrouve des mots de l’Ancien Testament.
Accomplir faut, dit-il, les Saintes Écritures,
Le fils du charpentier nous le dit clairement ;
Et chacun répondra de sa propre lecture.
Ermitage de la licorne
Un animal cornu se plonge dans l’ascèse,
Mais conserve pourtant du vin dans son cellier ;
C’est ce que font aussi les moines réguliers,
Cette province étant de Bacchus le diocèse.
Cela lui sert à mettre un visiteur à l’aise,
Lequel savourera ce geste hospitalier ;
Puis cela fait venir un barde familier
Dont les chansons, parfois, ne sont pas trop mauvaises.
Même si le bon vin ne rend pas immortel,
Il est un réconfort pour un prêtre à l’autel ;
Même, il peut rassurer une âme irrésolue.
La licorne s’en va par les champs et les prés,
Brassant des souvenirs d’époques révolues ;
Elle marche sous l’oeil du soleil empourpré.
Chapelle de l’impermanence
Tout ce qui est de pierre un jour va s’écroulant,
Aux jardins d’alentour tombent les feuilles jaunes ;
Chaque empire décline, et vacillent les trônes,
La Parque tire un fil avec des gestes lents.
Sur la chapelle veille un démon somnolent,
Le quartier d’alentour est une immonde zone ;
Aux parcs abandonnés prolifère la faune,
La Belle au bois dormant n’aura point de galant.
Un vieillard cependant fréquente la chapelle,
Qui va dans tous les coins ou la Muse l’appelle ;
Même dans les sous-sols où s’amusent les rats.
Lui aussi croulera sous l’effet des années
Cet homme qui nous parle en phrases surannées ;
Lui qui ne sait pas trop qui le regrettera.
L’arbre du désert
Quatre siècles de vie sans le moindre nuage,
Le dieu des cumulus en perdit son latin ;
Du matin jusqu’au soir et du soir au matin,
Cette plaine est livrée au vent sec et sauvage.
J’ai consulté le ciel, j’ai consulté les sages,
J’ai même interrogé un moine célestin ;
Tous, ils ont invoqué l’insondable destin,
Je ne suis qu’à moitié content de leur message.
Dans mon propre terroir je me sens étranger,
Comment donc a-t-il pu en désert se changer ?
Quand reverrai-je, hélas, pousser une herbe tendre ?
Dieu sait quel monstre a dit « Que l’aridité soit »,
J’ignore également si mes mots il reçoit ;
Mais je lance ma plainte et vous pouvez l’entendre.
Le seigneur d’Alpha Leonis
Ce prince rarement à son peuple s’adresse,
Il n’aime pas non plus les fastes de la cour ;
Il ne se répand point en amoureux discours,
Sur son trône il voudrait cultiver la sagesse.
Il s’est longtemps passé de reine ou de maîtresse,
Mais il s’y résigna, pourtant, sur ses vieux jours ;
Il ne fut pas déçu par ses tendres amours,
Même si, certains jours, son coeur fut en détresse.
À ses dons généreux les bardes ont recours,
Il aime ceux qui font rimer des textes courts ;
Il n’aime point les mots des universitaires.
Il ne redoute point l’approche du trépas,
D’aucune éternité n’étant dépositaire ;
Il aura du bon vin pour son dernier repas.
Bottes royales
Le roi pour chevaucher quitte ses chaussons verts,
Il fait un grand sourire à la jument clémente ;
Il a glissé ses pieds dans des bottes charmantes,
Paisible est ce terroir, nul conflit n’est ouvert.
Les sujets, que jamais ce bon roi ne tourmente,
L’aiment pour sa candeur et pour son regard clair ;
Ils tirent leur chapeau quand il va prendre l’air
Escorté par la reine ou bien par son amante.
Les vassaux sont présents, sous leurs nobles drapeaux,
Ainsi que les patrons des plus sombres tripots ;
Un barde solitaire à chanter s’évertue.
Les flics du patelin n’ont pas trop de boulot,
Nous les voyons flâner dans un bois de bouleaux ;
On est loin des endroits où les gens s’entretuent.
Sagesse d’un anoure
Il te faut écouter les mots de la grenouille,
Elle connaît la mort, puis la vie, puis l’amour ;
Elle en clame le sens à tous les carrefours,
Pour les honnêtes gens comme pour les fripouilles.
Elle sait le secret de la Grande Citrouille,
Ainsi que la chanson de la plus haute tour ;
La Fontaine autrefois venait suivre ses cours,
Lui qui dans les secrets des animaux farfouille.
La grenouille fréquente un moine régulier
Qui lui offre souvent des livres singuliers ;
Ensemble ils ont écrit une pantalonnade.
Elle vit au grand air, le monde est sa maison,
Mais elle y fait surtout de courtes promenades,
Ne bougeant nullement dans la froide saison.
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