Sagesse du pluvian
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Temple du serpent
Est-il lui-même un dieu, l’animal doucereux
Dont en un lieu sacré la colonne se dresse ?
Ainsi qu’un vrai prophète, il parle avec adresse,
Il vante le bel arbre et son fruit savoureux.
A-t-il connu Lilith, en fut-il amoureux,
Ou bien s’amuse-t-il avec d’autres maîtresses ?
Pour ce rusé trompeur, vainqueur sans allégresse,
Un temple fut bâti par quelques malheureux.
Peut-être il leur dira les lois de la planète,
Les subtils changements qu’annoncent les comètes,
Cet esprit malfaisant, ce serpent magicien.
Dans l’Eden de Vénus mûrit la mandarine
Pour tenter l’autre Dame, et cela nous chagrine ;
Le reptile accomplit ce destin, c’est le sien.
Chien du premier jardin
Ce fut un parangon de sagesse canine,
Spectateur assidu de tous les rituels ;
Obéir en tous points lui fut habituel,
Jamais il ne tomba dans l’ire léonine.
Adam sur une feuille un beau jour le dessine,
Appelant ce portrait «compagnon virtuel» ;
Mais un tel document n’est pas perpétuel,
Il redoute le Temps et sa griffe assassine.
On lui fit pour le soir un panier de roseaux
Qu’il découvrit un jour en fronçant les naseaux ;
« Pourquoi pas, se dit-il, c’est une douce chose ».
Pas de cage pour lui, ce n’est pas un oiseau,
Mais cent mille chemins qui forment un réseau
Dont il lit le marquage avec sa truffe rose.
Chien rétrocéphale
Son maître vainement le cherche tout un jour,
Ce gros farceur de chien s’enfuit quand on l’appelle ;
Nul n’arrive à savoir s’il est vraiment fidèle,
S’il s’enfuit par révolte ou si c’est par humour.
Je l’ai vu l’autre jour séduire une hirondelle,
Pour elle il écrivit des poèmes d’amour ;
Car jamais il n’hésite à faire un beau discours
Pour lequel il produit des images nouvelles.
S’il vient dormir chez vous, faites-lui bon accueil,
Surtout si de ses vers il vous offre un recueil;
Même, il déclamera les plus jolis passages.
Le seigneur de Nivelle en a fait le portrait
Au bas duquel figure un célèbre message;
S’enfuir quand on l’appelle est son plus bel attrait.
Beauté d’un monstre
J’admire du griffon le merveilleux plumage,
Lequel est revêtu des plus nobles émaux ;
Artémis lui donna de magiques rameaux,
La sirène lui dit qu’il est d’un dieu l’image.
Un noble fabuliste a, pour lui rendre hommage,
En son célèbre livre ajouté quelques mots ;
Ce griffon fut seigneur de tous les animaux,
Je ne me lasse pas d’écouter son ramage.
Vers le temps du solstice, il fait un discours bref,
Afin que ses sujets sachent qu’il est leur chef ;
Il sait qu’il n’a pas tort et que chacun l’approuve.
Il invite à Noël son cousin Casoar,
Buvant modérément, mangeant ce qui se trouve,
Citant quelques bons mots du livre du Zohar.
Monstre d’inframonde
Du seigneur tricéphale il ne faut t’approcher,
Car tu dois redouter son pouvoir de nuisance ;
Il a fait délirer l’empereur de Byzance
Qui dans un noir placard est allé se cacher.
Les raisins de la vigne, il les a desséchés,
Il peut faire cela par sa seule présence ;
Envers nul d’entre nous il n’a de complaisance,
Peut-être il nous fera tomber dans le péché.
Les Tables de la Loi par lui furent brisées,
Car il la comprenait, mais il l’a méprisée ;
Il sème la terreur et le désir de mort.
Il sera, nous dit-on, vaincu par une Dame
Qui marche sur les eaux et ne craint pas les flammes ;
Homérique sera leur lutte corps à corps.
Triptère acéphale
Il cogite sans tête et sans bouche il soupire,
Son esprit suit sa loi, son coeur a ses raisons ;
Il n’a point de famille, il n’a point de maison,
Et répète souvent « Ça pourrait être pire ».
Il n’a jamais été serviteur de l’Empire,
Car un bureau pour lui serait une prison ;
Jamais il n’a connu la vie de garnison,
Toujours, en un tel cas, ses pareils déguerpirent.
Aucun obscur démon ne le vient tourmenter,
Sa muse nullement ne va se lamenter ;
Son âme toujours suit la voie dont elle est sûre.
Les livres sur sa table, il les relit parfois,
Puis il écrit aussi, sans craindre la censure,
Il doit un jour périr, mais nul ne sait de quoi.
Sanctuaire à moitié clandestin
Un sanctuaire est là dont je ne peux rien dire,
Cela mettrait le dieu dans une sombre humeur;
Jamais n’est cet endroit ouvert à des rimeurs,
Aux yeux du desservant ce sont de tristes sires.
Donc si l’un d’entre eux vient, bien vite il se retire,
Lui qui ne voudrait point être un provocateur;
Il craint également qu’un sacrificateur
Ne lui fasse éprouver un étrange martyre.
Un lieu de culte est là mais ça ne prouve rien,
Savoir si de tels dieux sont du côté du bien,
La chose est impossible à la plupart des âmes.
Mais les plats qu’on y sert ne sont pas des poisons;
Leur offrande jamais n’offense la raison;
Sanctuaire inconnu, je n’en fais pas un drame.
Re: Sagesse du pluvian
Ben tu m'étonnes ! Rabatteur ... !!!
Nuage- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Sagesse du pluvian
"Grabataire" dans quel sens ?
Nuage- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Sagesse du pluvian
T'es en clinique ou hôpital ?
Nuage- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Sagesse du pluvian
Allez, langue acère, ... tu ne demandes qu'à lécherCochonfucius a écrit:.
«Rabatteur » est mieux que « Grabataire ».
.
le parterre .... c'est le moment ....
De tes petits yeux de flamme,
Qui ne brillent, pétillent,
Que pour le revers de la médaille,
Dans cette mascarade, du ...
Sauveur, sauvé, bourreau ...
Ego ...
Comme si Rabatteur,
N'était pas autre chose,
Qu'un de tes nombreux rôles ...
Lequel préfères-tu ?
Maître ?
Sage ?
Enseignant ?
Homme pieux ... ?
Prisonnier ?
Bienveillant ?
Prophète ?
Prestidigitateur ?
Poète ?
Artiste ?
.... ....
Mais voyons,
Tous bien entendu ...
L'un sans l'autre ...
Plus rien n'aurait d'exaltant ...
C'est si bon pour toi et tous les autres,
N'est-ce pas,
De faire durer cette exquise, torture ...
Celle faite pour briser, faire céder, chez l'autre,
Afin qu'il s'en abandonne et en perde la raison ...
Langue de feu ... mis à des profits bien bas ...
Il est loin le temps de la Responsabilité envers Autrui ...
C'est se mentir à soi-même que d'en croire le contraire.
Seulement, voilà ... Tu n'étais pas le seul à avoir posé et joué tes cartes ...
J'avais moi aussi mis les miennes en place .... mais les miennes étaient visibles ...
Honnêtes ... Sincères .... Désemparées ...
Alors, maintenant ... que crois-tu qu'il va se passer maintenant .... ?
Dernière édition par Nuage le Ven 24 Juil 2020 - 9:15, édité 1 fois (Raison : oublie d'un mot "pour")
Nuage- Seigneur de la Métaphysique
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Sagesse d’un arrosoir
À tous les végétaux je sais porter secours,
Vous m’avez vu souvent soulager leur déveine ;
Je leur fais absorber de la bonne eau de Seine
Qu’apporte un jardinier en son prudent parcours.
J’arrose ce domaine et tous ses alentours,
Le soir et le matin, sans ménager ma peine ;
Plus précieuse est mon eau que le vin de la Cène,
Car ce n’est point du sang, mais c’est un pur amour.
Je ne dis pas un mot, et rien ne me tourmente,
Je dors quand mon labeur est enfin terminé ;
Le ciel est mon copain, la terre est mon amante.
Au plus noble devoir je me suis enchaîné ;
Je l’ai dit l’autre jour à la Dame charmante
Qui sait si doucement vers mes fleurs m’incliner.
Danse caprine
À minuit vient danser la Dame Chèvre Folle,
Elle saute partout, nul ne peut l’apaiser ;
Ou si l’on essayait, ce serait malaisé,
Elle n’écoute point les plus sages paroles.
Sa présence est toujours de la fête un symbole,
La chèvre est une experte en l’art de s’amuser ;
De mythes ou de lois je ne peux l’abuser,
Même si je les tresse en une parabole.
Elle sera plus calme au moment du repas,
Mais comme on peut penser, ce temps ne dure pas;
La légère pitance est vite descendue.
Son besoin de bouger, c’est de l’acharnement,
Jamais elle ne veut marcher sereinement ;
Et l’immobilité lui semble défendue.
Ange-Boeuf
C’est l’Ange-Boeuf, nourri de cryptogames,
Passant ses jours au service de Dieu ;
C’est la douceur qui brille dans ses yeux,
Et même aussi la pureté de l’âme.
De l’inframonde, il ignore les flammes,
Son vol plané le porte en d’autres lieux ;
Il est puissant, mais il est déjà vieux
Et toutefois il plaît toujours aux dames.
Avec cet ange en taverne j’ai bu,
Car il m’a dit « Ce n’est pas un abus »;
Nous bénissons les plaisirs de ce monde.
Il combattit, dans un lointain passé,
Les noirs démons par milliers entassés ;
Il leur creusa plusieurs tombes profondes.
Sagesse d’un centaure
Humains sont mes discours, chevaline est ma vie,
Les chemins forestiers ne me semblent pas longs ;
Souvent ma rêverie s’abrite en un vallon,
Hasardeuse, imprécise et nullement suivie.
Les abondants trésors ne me font pas envie,
Les bijoux sont pour moi des bibelots de plomb ;
Un cabanon de bois me tient lieu de salon,
J’y bois du cidre avec les gens que je convie.
Sitôt que j’ai bien bu, je m’endors comme un loir
Ou bien je vais flâner dans la clarté du soir ;
J’aime vagabonder, je vais à bonne allure.
Quand un ami s’en va, nous fêtons son départ,
Nous chantons avec lui les chansons qui lui plurent ;
De chacun de nos coeurs il emporte une part.
Penseur de nuit
Un sombre esprit dans une tête dure,
De ce penseur nous n’avons nul écrit ;
Des grands auteurs sans doute il est épris,
Et ce sont là des amours qui perdurent.
Assez souvent un livre il se procure,
De ceux qu’il sait trouver à petit prix ;
Dans sa cellule il les met à l’abri,
Qui chaque jour est un peu plus obscure.
Cet érudit n’a guère d’autres biens,
Avec le monde il tisse peu de liens ;
De plus en plus lui plaît la solitude.
En son jeune âge, il aimait acquérir
De ces savoirs qui ne peuvent périr ;
Ça suffisait à sa béatitude.
Logis de paresse
Au coeur de ce palais se trouve un troll qui dort,
Lui qui des commensaux bien rarement convie ;
Jamais ne fut à rien sa personne asservie,
Pour se débrouiller seul il est bien assez fort.
Une idée en son coeur parfois prend son essor,
Qui n’est pas d’un grand poids, et dont courte est la vie ;
J’entends récriminer sa muse inassouvie,
Il laisse l’idée morte à son funèbre sort.
Il fera tout de même un tour à la taverne,
Lui qui, parmi les vins, les plus subtils discerne,
Mais de ce grand talent ne tire nul orgueil.
La sagesse est chez elle au logis de paresse,
Ce vieillard ne prendra jamais d’autre maîtresse;
Il s’en séparera pour dormir au cercueil.
Ambilion qui vole
Il est à la dérive, en errance éternelle,
Traçant à l’infini sa route dans les airs ;
Son corps est fatigué, son esprit n’est pas clair,
Il doit bientôt mourir de sa mort naturelle.
De ses amours d’antan lui reste une étincelle,
Du temps qu’il possédait une santé de fer ;
À l’époque, il était plus vif que les éclairs,
Il planait, nonchalant, sur ses immenses ailes.
Or, ce vieil animal n’est point déconcerté,
N’ayant aucun regret de son passé sublime ;
Son coeur reste serein sur les bords de l’abîme.
Lui qui a su mener sa vie en liberté,
Il l’a chargée de sens, il en a fait un rêve ;
Il a pu savourer cette existence brève.
Grenouille rouge
Étonnante sagesse en faible tête enclose,
Avec la charité, la justice et l’amour ;
Les souvenirs d’antan sagement y reposent,
Eux qui, bien entendu, ne vivront pas toujours.
Cette vie batracienne est une douce chose,
Avec de vrais festins et des trajets bien courts ;
Avec les gais propos d’une grenouille rose,
Puis d’un roseau pensant les étonnants discours.
Par mille petits riens son âme est divertie,
Dont la pure candeur n’est jamais pervertie;
Un temps de solitude, un temps pour l’amitié.
En visite parfois vient une noble Dame
Qui dit «Cet animal n’est point de bénitier,
De notre mécréance est rallumée la flamme».
Feuilles rouges
Feuilles tombant d’un arbre, Artémis les bénit,
Le soleil automnal de rouge les allume ;
Elles planent dans l’air, légères comme plumes,
Ensuite leur destin n’est pas bien défini.
Regarde-les, ce sont des êtres démunis
Que tu ne verras point sombrer dans l’amertume ;
La froidure viendra, la grisaille et la brume,
La saison délétère où l’air se rembrunit.
Qui lira dans l’esprit de la feuille qui traîne,
Ou dans ce coeur qui rêve aux époques lointaines ?
Peut-être, dans son champ, le vieil épouvantail.
J’entends des mots chantés dans leur langage d’ombre,
Des images sans forme et des rimes sans nombre,
Textes sans intention, phrases pour éventail.
Dieu quadruple
Le quatrième aspect, des trois autres porteur,
Possède un sanctuaire au milieu d’une plaine ;
Tous les prêtres y sont vêtus de blanche laine,
Les uns sont des savants, d’autres, des inventeurs.
Le pape du troisième est un bel orateur
Qui rarement dira la moindre phrase vaine ;
La deuxième hypostase, on la connaît à peine,
Qui jamais ne se montre à des observateurs.
Or, le premier visage est fait de paraboles
Qu’un métaphysicien prend pour des fariboles ;
Autrement, sur son compte, on n’en sait pas beaucoup.
On entend dire aussi « Ce sont des métaphores,
Et cela ne vaut point le bon vin des amphores» ;
Ceux qui pensent ainsi s’en iront boire un coup.
Épanouissement lumineux
Quand un canard bizarre en beau cygne se change,
Il doit, à grands efforts, assumer son destin ;
Porteur d’un feu vivant qui jamais ne s’éteint,
Son coeur ne craindra rien, malgré ce sort étrange.
Il est devenu grand sans devenir un ange,
Cette métamorphose, Andersen la dépeint ;
Il n’abandonne pas les canards, ses copains,
Lui qui bien volontiers les mêmes poissons mange.
Ayant la même joie et la même douleur,
Ils n’ont aucun besoin d’avoir même couleur ;
Nullement l’un d’entre eux les autres ne réprouve.
Même avec le corbeau qui peut sembler noirci,
Un vrai terrain d’entente au fil des jours ils trouvent ;
La diversité règne, et c’est fort bien ainsi.
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