Re: Cent ans et les poésies opportunes

[loofrg]

Merci Joha

[loofrg]

Le son de la conque…

Ce sont des histoires qui se racontent
Certaines à dormir debout
Je ne parviens pas à boucher mes oreilles
Elles me remplissent le cerveau

Voilà qu’ensuite je laisse faire
Je ne cherche plus à m’y soustraire
Dans la rivière une fleur a poussé
Elle s’érige jusqu’au plafond

Elle danse avec le courant
Mais ne se laisse plus emporter
Elle lutte encore pourtant
Pour se maintenir bien plantée

Avec le temps qui passe
Des morceaux d’elle se détachent
Ils s’en vont loin jusqu’à la mer
Cette amoureuse qui l’appelle

Ses racines faiblissent
Ce sera l’heure de s’en aller
Complètement elle se dissout
En paillettes argentées

On en retrouve dans les nuages
Sur un chêne, sur un platane
Il y a cet escargot à la coquille blanche
Qui en a fait son dîner

[Nuage]

Ha ben si toi aussi tu écoutes les histoires à dormir debout ... on est foutu ... !

[loofrg]

Aum ou le triangle isocèle…

Il pourrait y avoir contradiction
Si ces pôles venaient à se toucher
Au centre se trouve un air tiède
Une température muette

Bien des questions pourraient surgir
Si nous en venions à les unir
Bien des problèmes également
Au centre, la chose se devine

Il faudrait en effet bien peu
Pour que ces deux là ne s’affrontent
Mais il y a cette indolence
Elle caresse leur tête à tous les deux

Ils ont chacun leur existence
Comme deux étoiles à bonne distance
Le paysage est délicieux
Vu du sommet de ce triangle

[Cochonfucius]

Un alpha, un oméga, et un univers dans leur intervalle.

[loofrg]

Oui, il y a ce surnom aussi relatif à Allah dont on dit qu'il est "l'esprit des esprits".

[loofrg]

Un masque pour la terre…

Je porte pour l’occasion ce masque expressif
Ses reliefs pénètrent la terre
Elle m’accueille, elle révèle son sens
Je veux refléter cette sublime union

Ô mon Univers, que vois-je en toi
Et que me diras-tu de cet œil curieux
Qui plonge dans mon ventre pour atteindre tes cieux
Démêlant cette histoire, celle de tous les jours ?

Les feuilles des arbres reflètent un soleil d’or
Celui de l’automne qui exalte ses couleurs
Héroïque, il repousse l’hivers
De sa matinale et si fragile conviction

[loofrg]

Douleur orgasmique…

C’est un souvenir, il semble surgir du chaos
Il n’a pas encore sa forme, le fond est bien présent.
A ce qui existe déjà il s’emboite parfaitement
S’encastrant dans une longue histoire

Il ne bouscule pas sa cohérence
Au contraire, il la cimente
Ce qui semble pouvoir la défaire
Trouve plus loin cette robuste colle  

Il s’enrichit ainsi de potentielles issues
Au discours elles ajoutent du piment
Ce chatouillement au fond du cerveau
Culmine quand sonne la conclusion

Pour éprouver cette jouissance
Certains peuvent marcher fort longtemps
Mais tout le monde n’a pas cette patience
A retarder cette décharge de miel

Voilà pourtant comme la chose est injuste
Que la route soit longue ou bien qu’elle soit courte
Arrivés, le plaisir ne durera qu’un moment
Sans égard pour les seaux de sueur

Quand adviendra l’aboutissement
La tristesse accompagnera le bonheur
Tant que la promesse se trouve devant
C’est aussi la mort qui recule dans le temps

On aime se trouver enceinte
Mais l’accouchement est inéluctable
Attendu comme une parole sainte
Il nous laissera à la fois démunis

[loofrg]

Vertu d’étoile…

Dans l’obscurité il y a ce point lumineux
C’est une lanterne, sa puissance est bien faible
Mais dans la nuit on ne voit qu’elle
Elle nous attire tels des papillons

Ce presque rien qui est tout pour nous
Cet aimant qui nous rassemble
Est de l’être la dimension
Une goutte d’eau dans l’Univers

Mais dans ce gigantesque océan
La pénétration est exception
Ce pourquoi l’être est si précieux
Et sans doute aussi aux yeux de Dieu

Cette minuscule poussière
Anéantit à elle seule le vide
D’autant plus par la contraction
Qui intensifie sa lumière

[loofrg]

Oisiveté…

C’est un matin nouveau
Lentement la vie se met à recommencer
Devant soi on a toute la journée
Un coffre rempli de vierges heures

On aimera ne rien faire
Se laisser doucement glisser
Sur des pensées sans destination
Se perdre dans la contemplation

Une mésange picore les graines
Que nous avons semées pour elle
Afin d’organiser le spectacle
Qu’il soit agrémenté d’événements

On est en effet devenu habile
A remplir de presque rien le temps
Un poème par ci par là
De longs câlins avec le chat

[loofrg]

Le fantôme assis au bord de la rivière…

J’ai failli y croire, puis je me suis abstenu
Devant ce nombre inconcevable de possibilités
Quant à pouvoir penser autrement

Le vent d’automne déshabille les arbres
Il a également cet effet sur moi
Mes pensées se décrochent de ce que je vois

J’ai de temps à autre d’idéologiques sursauts
Mais au fond de mon âme se trouve un fantôme
Du plus profond de la mort il se moque de moi

Printemps, été, automne, hivers
Les choses de son temps étaient déjà ainsi
Il s’amuse des Hommes et de toutes leurs affaires

Ne devrais-je pas lui rappeler cependant
Qu’agir est à la vie ce que dormir est à la mort
Qu’ainsi l’on vit sa mort, qu’ainsi l’on meurt sa vie ?

Que de ce côté-ci les choses se passent ainsi ?
A-t-on jamais vu dans le ciel
Qu’un nuage fut indifférent au vent ?

La vie lui dis-je, est clouée au mouvement
Ainsi exprime-t-elle son immobilité
Vos moqueries sont encore idéal de vivant

[loofrg]

L’hédoniste…

C’est si beau, si chaud
Si doux au toucher de l’œil
Et cet air tiède dans les poumons
Soleil, lune, sphérique planète !

Humble sublimité qui m’enlace
Pourquoi voudrais-je m’en échapper ?
Je nage comme un poisson dans l’eau
A l’aise dans ce vaste espace

C’est un ventre qui m’accueille
Où ciel et terre se touchent
Sacrée terre, terre sacrée
Par ces quelques mots j’en dit ma passion

Je parle de cette chance
Qui sourit aux yeux de tous
Trinquons à cet aujourd’hui
A ces rouges couleurs d’automne

Ces choses-là n’ont pas de prix
A chacun elles appartiennent
Aucun coffre ne les renferme
Elles éclatent sous nos yeux

Et cet oiseau qui visite ce monde
Que lui et moi nous partageons
« Tiens chère et tendre créature
Voici pour toi quelques graines »

Puis ce récipient rempli d’eau
Au centre duquel j’ai mis une pierre
Pour que s’y posent les abeilles
Qu’elles puissent boire commodément

Ces gestes d’adorateur, je les multiplie
Je sens par leur biais que chauffe mon cœur
De ce qui m’entoure je me suis fait l’ami
Et ce limpide miroir reflète mon amour

[loofrg]

Paradis…

Le soleil et la lune
Des nuages gorgés d’eau
Qui arrosent la terre

Des arbres et des oiseaux
Des étoiles la nuit
Quelques amis

Un verre de Bordeaux
Un morceau de fromage
Un air de piano

Bien sûr j’en oublie
Mais la liste est-elle si longue ?
Je n’en suis pas convaincu

[loofrg]

Le ventre de la Mère…

C’est un dôme, il contient mes pensées.
Autrefois elles essayaient de s’en échapper,
Cherchant un point de vue au-delà de cette dimension.
Ce regard hors du temps indifférent aux saisons,
Aux arbres, aux oiseaux qui rendent pourtant ce ventre si beau,
Je l’ai trouvé quelque fois, mais il me manquait le plus souvent.
Captif en un dedans qui me semblait une prison,
Je reprenais, buté, ce chemin vers cet illusoire dehors ;
Entre ici et là, c’est là que j’étais enfermé.
Puis un jour, avec ma Mère je me suis confondu ;
Bien heureux de séjourner en Elle, j’ai dit : « Voici ma maison ! ».
Il m’arrive encore parfois de visiter celui que j’étais ;
Je lui tiens ces propos que peut-être il entend.
Je relis d’ailleurs à l’occasion quelques textes sacrés,
J’y trouve un malade par les remèdes qu’on lui donne ;
Il me semble bien lui avoir ressemblé,
Raison pour laquelle à l’oreille de cet enfant,
Il ne serait pas impossible que mes paroles résonnent.

[ronron]

L’hédoniste…

Je trouve celui-ci particulièrement beau...

[loofrg]

Merci ronron

[loofrg]

Nomade sédentarité...

Je ne m’en suis pas éloigné
Je ne m’en suis pas rapproché
Je suis un escargot
Et ma maison est ici

[Nuage]

T'es sérieux là loofrg ?

[loofrg]

A propos de quoi ?

[Nuage]

De ton poème et de l'image que tu y a mis.

[loofrg]

Dis-moi ce que tu y vois STP

[Nuage]

L'emplacement du Drak Art entre autres.

[loofrg]

J'ai pas trouvé, c'est quoi Drak Art ? Une discothèque ?

[Nuage]

Non, c'est plus une salle de spectacles-concerts qui est juste à côté de L'AmpéRage :
Mais du devrais savoir, c'est toi qui a mis le plan dans ton poème.

Le Drak-Art
L'AmpéRage

[loofrg]

Non, je ne le sais pas...J'ai juste pris une image sur le net avec un "vous êtes ici" auquel j'ai ajouté un "d apostrophe".
Putain, tu m'as fait peur, je croyais que j'avais localisé un truc du genre un siège du front National ou quelque chose dans ce goût là. Dis, faut pas me faire de telles frayeurs Nuage.