Re: Cent ans et les poésies opportunes

[loofrg]

Les conseils du comte Zaroff...

Je cherchais une parole à me mettre en bouche,
Quelques mots qui contenteraient mon bon ami,
Ce monsieur que bien des gens trouvaient un peu louche,
Et qui était accusé de cleptomanie.

Il me donna pourtant l’un de ses bons conseils,
Il n’est pas interdit au voleur d’être sage,
Les bourgeois ne peuvent croire chose pareille,
Je pense qu’il leur faudrait un petit décrassage.

Voici ce que m’a conseillé mon compagnon,
Il m’a dit : « il te faut brûler toutes tes terres,
Là-dessus, tu verras pousser un joli vert. »

«Tes propos sont en train de devenir poussifs,
On sent que tes poésies n’ont rien de jouissif,
Il te faut découvrir un nouveau sauvignon. »

[loofrg]

Joyeux colibri…

J’ai eu la visite d’un colibri,
« Ta période de famine est finie »
M’a confié ce héro intercesseur,
« Goûte-moi donc cette nouvelle fleur »

Son pollen est en effet délicieux,
Il n’est certainement pas moins précieux
Que celui de la rose rouge sang,
Fleur qui est celle du convalescent.

Je me trouve capable de partir,
Comme cet enfant en éclats de rires,
Sa seule ambition est de savourer.

Qui oserait donc le couvrir de blâmes ?
Un qui serait dépourvu en son âme,
De cette divine légèreté.

[loofrg]

Le miel du père François…

C’est un goût dont jouit notre palais,
Une saveur ronde et surprenante,
Accompagnée d’un verre de lait,
Cette collation est excellente.

Père François aime ses abeilles,
Il leur a donné pour butiner
Ce qui ici fleurit à merveille :
Les blanches grappes des robiniers.

Cet homme ne parle pas de Dieu,
Lorsqu’on lui demande de le faire,
Il avoue qu’il préfère se taire.

Comme réponse, il dit aux curieux :
« Venez donc visiter mon jardin
Sentir le parfum du calamondin.»

[loofrg]

Voyage métaphysique…

Je m’étais approché du Grand Aigle,
Avec ce risque qu’il m’emprisonne,
L’aventure comporte ses règles,
Cet oiseau déteste qu’on l’espionne.

Les vrais sages se cachent les yeux,
Je ne suis pas vraiment l’un d’entre eux,
Dans le ciel, je creuse des sillions,
Lié au sol par un fil de nylon.

Je préfère évidemment la terre
Mais je m’adonne à des vat-et-viens,
Je suis un bel idiot, j’en conviens.

Je t’en prie, ne me fais pas la guerre,
Là-bas se trouve mon jeune fils,
Qui en deux fois voit cet Edifice.

[loofrg]

Le chat qui se voulait insouciant…

Il me parle de ces collines
Qui à l’horizon se dessinent,
Il dit : « Que cherches-tu de mieux ?
Je te trouve bien orgueilleux. »

« Ô chat, crains donc à mon contact
De perdre ce regard intact
Qui serait jouissance inconsciente
De ces collines chatoyantes.

Ou qu’il te vienne d’assumer
De n’être pas si insouciant
Que tu voudrais le présumer.

Car tu me sembles psychonaute,
Tout comme le prêtre officiant,
Blâmant d’un confrère les fautes. »

[loofrg]

Insouciance guerrière…

J’ai fait de cet apéritif pris entre amis,
Et de ces nuages qui aujourd’hui sont gris,
Ce que j’appellerais mon cheval de bataille,
Ce qui fera taire tous ces épouvantails.

J’ai en antipathie ces prêtres sermonneurs,
Je ne découvre pas dans leurs mots mon bonheur,
Ces crapauds bénis me privent de mon repos,
Et je leur fouetterais bien volontiers le dos.

Mais si je dois être véritablement franc,
Je dois me souvenir de quand j’étais enfant,
Que je me trouvais enceinte d'une question.

Mon âge a sans doute trouvé sa solution,
Et peut-être devrais-je être plus tolérant,
Concernant la ferveur excitée par ces gens.

[Nuage]

Je n'ai pas pour habitude de me laisser salir, ni qu'on daigne me répondre, ni s'excuser, et qu'on se permette en retour de continuer à me casser du sucre sur le dos et me faire passer pour la vilaine guerrière qui sermonne.
A un moment, faut se demander qui part en guerre contre qui. Moi je pars en "guerre" contre le mensonge ... ni plus, ni moins. Et en l'occurrence le mensonge contre moi ... que cela vienne d'autrui ou que cela vienne de moi ... (Et je t'avoue que je m'en serrais bien passé ...).
Chacun ses choix ; mais j'ai le droit d'avoir les miens ...

[loofrg]

Je ne comprends pas ton intervention...

[Nuage]

Cela n'a rien de contre toi.
J'ai juste réagis à ce que me faisait penser tes écrits. Désolée.

[loofrg]

Ha ok...merci pour ton commentaire

[Nuage]

Oui, je reconnais que c'était abrupte ...  

[Nuage]

Tu te trouves, tu te sens vieux, loofrg ?

Parce-que tu as écrit :

../..
Mon âge a sans doute trouvé sa solution,
Et peut-être devrais-je être plus tolérant,

[loofrg]

Tiens, je viens d'écrire ça entre temps.

Ce poème auquel tu as réagis parle de ce père que j'espère bien ne pas devenir, "figure inhibante ; castratrice. Rôle qui est conçu entre autre comme décourageant les efforts d'émancipation et exerçant une influence qui prive, limite, brime, stérilise, maintient dans la dépendance" Dictionnaire des symboles
Mais heureusement le père dont il est question dans mon poème se rend compte qu'il devrait être plus tolérant envers ces prédicateurs qui nous poussent à grandir, et ce n'est pas parce que la chose est naturelle, de grandir je veux dire, qu'il ne faut pas l'accompagner et lui donner du grain à moudre en quelque sorte.

[loofrg]

Tu te trouves, tu te sens vieux, loofrg ?

Parce-que tu as écrit :

../..
Mon âge a sans doute trouvé sa solution,
Et peut-être devrais-je être plus tolérant,

Ce que je veux dire c'est que la maturité résout les problèmes, résolution que jeune, on croit devoir à nos efforts, ce qui n'est pas tout à fait faut non plus, puisque le chemin est fait de tout ce qui le constitue, de ces nombreuses expériences qu'il n'est pas possible de ne pas accumuler avec l'âge.

[Nuage]

Et toi tu te sens comment ?

[loofrg]

Mûr...

Et toi ?

[Nuage]

Moi, je ne sais pas ...
C'est difficile à dire ...
Enfant, ado, jeune adulte ... j'avais déjà l'impression d'avoir vécu en moi tellement de choses, que c'était comme un poids de vécu immense ...

Je ne sais pas, mûr cela ne veut rien dire pour moi ....
Des moments je suis lasse ... lasse d'avoir ce décalage ... parce-que forcément en face c'est compliqué ...

[loofrg]

Tu es peut-être mûre depuis longtemps ou tu l'as peut-être toujours été. Certains disent qu'il y-a des âmes plus vieilles que d'autres.

[Nuage]

Je ne sais pas, loofrg ... âme cela ne veut presque rien dire ...

Tiens regarde ce que je viens de trouver :

[loofrg]

"Sans la musique, la vie serait une erreur"

[Nuage]

Bonne nuit.

[loofrg]

A toi aussi

[loofrg]

Retour salutaire à l’indifférencié…

Lorsqu’il est question de connaître,
J’aime creuser notre planète,
Chercher plus loin que le paraître,
En me servant d’une binette.

Pour ce qui est de me sentir,
J’aime mieux rester en surface,
Et je me vois souvent remplir,
De mes anciens sillions les traces.

Séparer la terre du ciel,
Est chez l’humain un grand pouvoir,
Grâce à lui, il goûte leur miel.

Mais il me semble être néfaste,
Lorsqu’il s’applique à son miroir,
Qui scinde sa nature vaste.

[loofrg]

L’or du sourd…

Il râle souvent après mes excès,
Il affirme que je suis encombrant.
De ses questions, il en dit le décès,
Satisfait, il s’en vat le célébrant.

Il irait même jusqu’à affirmer
Que son vin ne fête nulle victoire,
Que son naturel est juste de boire,
Afin d’encore mieux me désarmer.

Pourtant il me semble trop volontaire,
A vouloir en excès me faire taire,
Il semble à son tour porter un message.

Je sais qu’il est de nous deux le plus sage,
Mais au-dessus de nous se trouve l’or,
De celui qui rirait tout en dehors.

[Nuage]

Je peux te dire quelque chose, loofrg ?