Sagesse du pluvian
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mikael
Cochonfucius
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Dragon-girafe de gueules
Heureusement pour lui, sa tête fut légère !
Il chantait chaque jour ses psaumes vespéraux ;
C’est d’un dragon-girafe, et non pas d’un héros
Que s’ornait autrefois cette terre étrangère.
Or, même d’un dragon, la forme est passagère ;
Il ne chassera plus la biche ou le blaireau,
Il repose à présent sous un sombre terreau
Dans un vallon tranquille où dansent les fougères,
Un rhapsode l’évoque en ses chants inaudibles ;
Il raconte en ses vers des choses peu crédibles,
Narrant par le menu ses exploits de plongeur.
La mémoire est ainsi, pas toujours trop subtile ;
Que ce soit ce dragon ou d’autres volatiles,
Que peut-on savoir d’eux ? Ça me laisse songeur.
Lion-girafe de sinople
Tranquille, chaque soir, il ferme ses paupières,
Cet être inoffensif, ce roi plein de bonté ;
Ne manger que des fruits, telle est sa volonté,
Que la vaste prairie mûrit à sa lumière.
Il n’a jamais été prédateur de carrière ;
L’antilope s’amuse et marche en sûreté,
Elle dit qu’il est tendre, et c’est la vérité,
Calmes seront ses jours et son heure dernière.
Ce n’est qu’un brave lion, et ce n’est pas un dieu,
Il laboure la terre à la face des cieux :
C’est juste un passe-temps, ce n’est pas un calvaire.
Il ne veut point trôner en auguste appareil ;
Il ne veut point régner sur les deux hémisphères,
Il veut remplir son ventre et dormir au soleil.
Saint Poziom
Il visite souvent la chapelle gothique ;
Saint Poziom est le nom de ce moine spectral.
Le vitrail effondré laisse entrer le mistral
Qui engourdit mon âme ainsi qu’un narcotique.
La chapelle est banale et n’a rien d’exotique ;
Mais j’entends le fantôme, et son chant sépulcral
N’est assurément pas un effet théâtral,
On dirait bien plutôt un refrain psychotique.
Dois-je me demander si maintenant je dors
Dans ma douillette chambre où le silence est d’or ?
Que j’aimerais pouvoir interroger la lune !
Ne l’ai-je déjà fait, ce rêve au goût de mort ?
N’est-il point familier, le livre dont il sort ?
Aloysius, farceur, prophète de fortune !
Oenophores
Bacchus offre le vin contre l’adversité ;
Celui qui a bien bu traverse les orages,
Son coeur reste serein, même en cas de naufrage,
Il reprend un godet avant d’être irrité,
Aux porteuses de vin fait des civilités,
Par mille traits d’esprit leur fait prendre courage.
Un petit air moqueur se lit sur leur visage,
Elles qui font vertu de la nécessité.
Leur travail de portage est fait avec grand soin :
Car elles marchent vite, et courent au besoin.
Nul ne manque de vin, je le dis, j’en atteste ;
Combien les ai-je vu de litres débiter
Que je faisais descendre avant de les quitter ;
Mais je suis devenu un client plus modeste.
Vicomtesse azurée
Elle ne veut en son fief nulle guerre ;
Son âme est pure, et son coeur ne craint rien,
Ne fait nul mal et souvent fait du bien,
Aimée du ciel et adulée sur terre.
En son esprit l’espérance elle enserre,
Puisque jamais ne se rompt un tel lien ;
Bonne saison pour elle et pour les siens,
Régnez longtemps, dame si débonnaire.
Les vagabonds peuvent se déplacer
En son domaine et chez elle passer,
Ils recevront largesse sans égale.
Car, s’ils ont soif, on leur donne de l’eau,
Même parfois un verre de pineau,
Que la fourmi n’offrit à la la cigale.
Dragon d’azur et d’or
Un siècle au dragon ne fait pas de rides ;
Il a connu dix mille nuits d’été,
Mais quand il y songe, il a l’oeil humide,
Tant de mots d’amour jadis écoutés !
Pendant son enfance, il fut bien timide ;
Et quand sa jeunesse un jour l’a quitté,
Son coeur se sentit plus qu’à moitié vide.
De sa séduction, plus rien n’est resté ;
La vie, cependant, ne fut pas cruelle
À ce monstre bleu, à ce dragon frêle
Qui voit s’approcher l’ombre d’un tombeau.
Ces années de vie ont eu bien des charmes,
Il ne convient pas de verser des larmes,
Sur un tel destin, qui fut assez beau.
Écureuil-girafe de sinople
Il se nourrit de fruits, mais préfère les fleurs ;
Il ne perd point son temps dans des disputes vaines,
Il vaque sans ennui, sans labeur et sans peine,
Acceptant quelquefois de légères douleurs ;
Le jeu, le déplaisir, le bonheur, le malheur,
Jamais rien de cela pour de bon ne le gêne,
Il vit dans la forêt, ne portant pas de chaînes,
Et ne se livre pas au rire ni aux pleurs.
Aux alentours de lui, tout change et rien ne change,
Ce n’est pas lui qui va trouver la chose étrange,
Ne posant pas souvent de questions sur son sort.
Or, sa vie est semblable à la mer vagabonde
Où le flot sert le flot et l’onde approuve l’onde,
Où l’on a tout loisir de songer à la mort.
Ève et Lilith en leur village
Loin du vieux père Adam qui veut vivre en ermite
(Car son fils préféré repose en un tombeau),
Ève et Lilith s’en vont dans un pays fort beau
Dont de vastes forêts ont marqué la limite.
Adam va-t-il écrire un testament nouveau ?
S’il agissait ainsi, que nul ne s’en irrite !
Celui qui dans l’Eden depuis toujours habite
Laisse surgir les mots que dicte son cerveau.
Au village, pourtant, s’activent ses deux femmes.
Le travail est un bien pour leur innocente âme
Qui des riches moissons apprécie la beauté ;
Mais Adam reste seul avec le mauvais Ange,
Ensemble ils ont trop bu de ce breuvage étrange
Qui leur fait découvrir l’inframonde enchanté.
Fil d’Ariane
Le labyrinthe est noir et blanc ;
Piaf-Tonnerre y circule en rêve.
N’y pensant plus quand il se lève,
Il ne m’en parle pas souvent.
Un ondin marchant sur la grève
Rencontre un dessin captivant ;
Pour le lire, il faut un savant,
Un ermite à la barbe brève.
Le rêveur, d’être parvenu
À son but, s’est-il souvenu ?
En un autre songe, peut-être.
Sortir de cet endroit hanté,
Pour lui, c’est peu de nouveauté,
Déjà le firent ses ancêtres.
Arbre d’azur en Eden
De ce que produit l’arbre, Ève fut désireuse ;
Les beaux fruits interdits lui semblaient des joyaux.
Elle n’avait plus soif des sources ni des eaux,
Ni ne l’ont attirée les plantes savoureuses,
Le serpent courtisa cette Dame amoureuse,
Ève toujours assise aux endroits les plus beaux ;
Elle sentit d’Amour la flèche et le flambeau,
Bien facile lui fut la faute monstrueuse.
À se tromper soi-même, on est souvent vaincu ;
Elle vint s’échauffer à ce feu jamais vu,
Comme auprès d’un miroir se vient prendre une oiselle.
Le serpent lui disait qu’elle était jeune et belle,
Et que son coeur gentil d’Amour serait ému
Comme en un grand brasier se perd une étincelle.
Sagesse ambiléonine
Un ambilion est ermite en un bois,
Ayant laissé les chasses forcenées ;
Sages se font ses têtes couronnées
Comme les ont quelques hommes de foi.
Sans y penser, il écoute des voix
Dont nullement n’est son âme étonnée,
Qui vers le ciel est maintenant tournée.
Son coeur ne craint ni l’arc ni le carquois
Que les chasseurs emportent sur les voies.
Nul animal n’est à présent sa proie,
Il prend le pain que donnent les passants.
Nul ennemi ne l’atteint d’une flèche,
Cupidon même est ici ramassant
Celles dont il à ce coeur fit des brèches.
Nef de mars et de sable
Nous progressons dans le vent qui soupire,
Surveillés par les goélands transis ;
Dans l’océan n’est aucun raccourci,
Du vent avons le meilleur et le pire.
Non, ce n’est point une nef de porphyre,
Mais bien de sable, aux couleurs du souci :
Portant la mort, et les amours aussi,
Obscure enfin, plus que je ne sais dire.
Sur cette mer ne faisons que passer ;
De lourds trésors ne pûmes entasser,
Qui rares sont aux chemins qu’on explore.
Fiers matelots sans peur et sans émoi,
Nous n’avons point la nostalgie des toits
Ni des hauts murs dont nos villes s’honorent.
Pauvre chevalier des alpages
Son manteau pour l’hiver a de trop courtes manches ;
Il nourrit son cheval avec de fins copeaux.
Le pauvre chevalier n’a jamais de repos,
Elle n’est pas pour lui, la trêve du dimanche.
Il ne peut en été boire une bière blanche,
Après une bataille, il n’est jamais dispos ;
Que n’est-il un évêque à l’imposant chapeau,
Ou même, un éleveur dans son chalet de planches !
Un noir démon lui dit que son mal s’accroîtra
Quand il aura perdu la force de ses bras ;
Que n’est-il un bourgeois au fond de sa boutique !
Mais il est chevalier, l’hiver comme l’été,
Sans aucun serviteur, valet ni domestique,
Il conclut cependant : «Tant qu’on a la santé» !
Ève et Lilith réconciliées
De jalousie n’étant plus enragées,
Ève et Lilith font ce qui plaît aux dieux ;
Elles vont vivre en un modeste lieu,
Petit village et sa place ombragée.
Car leur colère en douceur est changée,
Qu’avec plaisir je trouve dans leurs yeux ;
Cette fureur qui menaçait les cieux,
N’en parlons plus, l’affaire est arrangée.
Leur langage est devenu vertueux,
Leur bel esprit n’est plus si tortueux,
Claire leur âme, et pure comme l’onde.
Le vieil Adam peut-il les délaisser ?
Ensemble il a leurs jolis noms tressés
En un sonnet, pour embellir ce monde.
Oiseau d’azur et de passage
De cet oiseau discret, jamais nulle clameur ;
Ses ailes sont d’azur, mais de sable se frangent.
Très rarement, il plonge et cherche un lit de fange,
Mais on n’en est pas sûr ; serait-ce une rumeur ?
Il a de bons poumons, car il n’est pas fumeur,
N’aimant ni le tabac, ni le haschisch étrange,
Aux avis des meilleurs médecins il se range.
Il plane cependant, ce n’est pas un rameur.
Il a presque toujours un poème à la bouche,
Il n’est pas agressif, il n’a pas l’air farouche;
Plus pur que Parsifal, il ne fait rien de vil.
Il a pitié des boeufs qui souffrent sous l’entrave,
Regardant devant eux d’un air stupide et grave
Depuis quatre mille ans, sur les rives du Nil.
Arbre de pourpre
Au coeur d’Eden, il grandit sous les cieux ;
Aucun serpent son fruit ne chantera,
Ni d’en goûter Dame ne tentera,
Il est, ce fruit, invisible à nos yeux.
Donc nul n’en mange, et d’ailleurs c’est tant mieux,
Et nul de pleurs sur lui ne jettera.
Or, ce bel arbre en douceur baignera,
Bois sans histoire, ainsi qu’il plaît aux dieux.
Autour de lui tournent de clairs esprits
Tous d’innocence et de candeur épris ;
Ils dansent là tant que le Soleil luit.
Par le vent fut une branche cassée,
Dont tombe au sol une sève glacée :
Sur le jardin vient une sombre nuit.
Rapace de mars
Vaillant aigle d’azur, très noble, où que tu sois,
Revêtu que tu es d’un bel émail céleste,
Nous admirons ton vol, ton plumage et le reste;
Dans ce vaste univers, tu es faiseur de lois.
À loisir contemplant le décor que tu vois,
Tu suis l’arrière-plan, tu lis ce palimpseste,
Tu franchis le miroir ; ta légende en atteste,
Que rédigea Merlin, en grec, comme il se doit.
Du meilleur des séjours ton âme se contente,
Tu veux que tes repas soient servis sans attente,
Tu chasses dans la plaine, et tu t’en trouves bien.
Dans ce monde accueillant, tes prises seront belles,
Tu feras chaque jour des victimes nouvelles ;
Or, ne t’en prive pas, ce terroir est le tien.
Sagesse du coq stylite
Ce coq, rien ne le déconcerte ;
Les dieux bénissent l’eau qu’il boit.
S’il se promène dans les bois,
La flore met sa robe verte.
Toute douceur lui est offerte ;
Le rimailleur, quand il le voit
Songe à des phénix d’autrefois
Aux ailes noblement ouvertes.
Coq, tes ennemis sont maudits ;
Tu es l’oiseau de paradis,
Tel que ce monde nous l’envie ;
Chacun, même le Seigneur Porc,
A de te voir l’âme ravie :
Même Bacchus après ta mort.
Compagnons d’Artémis
Ces trois beaux animaux servent avec honneur ;
La sorcière sylvestre à leurs missions préside,
Les quadrupèdes vont vers où l’oiseau les guide,
Sans craindre l’inframonde et sa vision d’horreur.
Les démons du sous-sol sont saisis de frayeur
Quand la sorcière envoie ces bêtes diablicides ;
Préférant accomplir tout ce qu’elle décide,
Je les vois se soumettre, et s’emplir de terreur.
Gouverner les démons, ça se fait par la crainte,
Et l’on échappe ainsi à leur fatale étreinte :
Ils se montrent soumis, sous une main de fer.
Nos trois fiers animaux circulent sans encombre
Dans le dédale obscur des couloirs de l’enfer,
Ce sont les trois seigneurs du domaine des ombres.
Chameau d’azur
D’azur se montre un chameau vénérable,
Ses deux parents eurent même couleur ;
Garde ton cap, animal de valeur,
Pour toi, le ciel n’est pas inexorable.
Tous les chemins sont pour toi convenables ;
Ton vaillant corps résiste à la douleur,
Ton bel esprit évite le malheur,
Car tu n’es point un animal d’étable.
-- J’aime la vie, poète, assurément,
Ta vive plume a fait bon jugement,
Point n’ai sujet de blâmer la Nature.
Mais en mon coeur, un reste de désir
Parfois me fait contre raison choisir ;
Mon âme craint de ne plus être pure.
Saint Tétracéros
C’est le saint protecteur des socs et des labours ;
Un paysan le prie dans l’angélus qui sonne,
Et le saint bienveillant lui répond en personne,
Il soulage celui dont le fardeau est lourd.
Les jardins sont ornés d’un joli gazon court ;
Dans la taverne, au loin, les servantes fredonnent,
Un buveur épuisé au sommeil s’abandonne,
Et son vin, sans un bruit, dans ses artères court.
Trop ivre, il ne sait plus s’il est bien vif, ou mort ;
Sa tête s’appuyant sur une table, il dort,
Il n’est plus parmi ceux qui de tourments se rongent.
Le saint miraculeux, autrefois fait de chair,
Adoucit près de lui les mouvements de l’air,
Protecteur des sillons et protecteur des songes.
Lapin-girafe de sinople
C’est le lapin-girafe, un animal honnête.
Son col est bien construit pour son chef soutenir,
Jusqu’aux feuilles qu’il broute il sait bien parvenir,
Ce joyeux quadrupède est souvent à la fête.
L’on voit très rarement cette charmante bête,
Car il peut invisible en forêt devenir ;
Pour son teint de sinople au mieux entretenir,
Il se plonge dans l’eau, des pieds jusqu’à la tête.
Ses parents sont venus du bocage espagnol,
Ce qu’ils lui ont transmis, c’est ce très noble col,
Et c’est pour ce motif que girafe on le nomme.
Aux girafes d’Afrique, il ne peut s’égaler,
Mais il peut sa ration de feuilles avaler,
Et, quand il la termine, il se sent un autre homme.
Ambimulet de gueules
C’est un ambimulet qui peut tout endurer ;
Car le travail pour lui n’est jamais un supplice,
Et son désir non plus, pourvu qu’il s’assouvisse,
Et son maître jamais ne l’entendit pleurer.
Sans doute, il ne voudra jamais s’en séparer,
Perdre un tel compagnon serait une injustice ;
L’homme, s’il advenait qu’un seigneur le bannisse,
Emmènerait la bête, il s’y est préparé.
Car la route pour deux serait meilleure à suivre ;
Et qu’importe un logis, l’essentiel est de vivre,
Vraiment, peu d’autres biens sont par eux souhaités.
Dans la même atmosphère et la même lumière,
Ils s’en iront quérir l’innocence première,
Saveur que leur seigneur n’a jamais su goûter.
Ambivache en Eden
L’ambivache rumine, elle n’a pas sommeil ;
Et jamais le discours du serpent ne la touche,
Sans craindre le péché sous l’arbre elle se couche,
Laissant sur elle choir deux ou trois fruits vermeils.
Or, pour les passereaux, le cas n’est pas pareil,
Car leurs péchés jamais sur l’enfer ne débouchent :
Dieu préserve l’esprit de ces oiseaux farouches,
Chacun plus pur qu’un ange ou que le clair soleil.
Le fruit ne pourra pas gâcher leur âme pure ;
Cette âme qui jamais ne peut se montrer dure
Sait ignorer la honte et sa froide pâleur,
Des pommes pour festin, une danse amoureuse.
La vache sourit comme une Ève bienheureuse
Et point ne quittera ce jardin, ni ses fleurs.
Serpent d'azur et de mars
Il ne s’arrête point aux écueils de ce monde ;
Les démons contre lui ont beau se conjurer,
Ils ont beau redoubler d’efforts démesurés,
Indemne est son mental que jamais ils ne sondent.
Serpent, ne perds point coeur ! par les génies de l’onde
Ton salut, semble-t-il, est ce jour assuré,
Car ils furent séduits par ton corps azuré,
Ainsi que ceux du vent et de la mer profonde.
Tu es un chevalier, tu n’es pas un ilote ;
Lorsque souffle le vent, et que ce monde flotte,
Ta sagesse toujours peut te conduire au port.
L’univers te séduit, tu ne t’en veux soustraire.
Serein devant la vie comme devant la mort,
Jamais ton bel esprit ne craint le vent contraire.
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