Sagesse du pluvian
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Joyeux primate
image d'Herald Dick
Singe de Chine, aimant les plaisirs de la vie,
Tu n'es jamais astreint au labeur douloureux,
Ni ne dois dans tes choix te montrer rigoureux ;
Car ton âme jamais ne peut être asservie.
Au temps où l'existence est souvent obscurcie,
Tu savoures des fruits dans le bocage ombreux ;
Ton sommeil est exempt de songes ténébreux,
Ta personnalité ne s'est pas endurcie.
Quel plaisir, si j'étais ce primate ici-bas !
Éperdu de loisir, jusqu'au temps du trépas,
Combien je goûterais l'écoulement des heures ;
Mais non, je suis humain, j'apprécie la rigueur,
Je mérite ma joie au prix de ma langueur,
Il suffit seulement que mon espoir ne meure.
Remembrances d'un vieux roi de gueules
image d'Herald Dick
Un très vieux roi se remémore
Tous les succès qu'il n'a pas eus ;
C'est comme un rêve décousu,
C'est comme un recueil d'oxymores.
Surtout, il entend mille voix,
Fortes parfois, et souvent frêles,
Qui vont chantant la chanson grêle
Des petits jardins d'autrefois.
Sois en paix, vieux roi, c'est dimanche,
Sois heureux sous la lune blanche.
Serpent du ciel de gueules
image d'Herald Dick
Il va, ce beau serpent, d’une allure assurée ;
Son errance, pourtant, dure depuis longtemps,
Trompé qu’il fut, souvent, par ce ciel inconstant,
Mais il sait s’accrocher sur la longue durée.
Or, cette place aux cieux ne lui fut pas donnée ;
Il a dû se montrer habile combattant,
Et son entraînement a duré quarante ans.
Il a persévéré, sûr de sa destinée.
C’est la paix, maintenant, serpent des rouges cieux,
Aucun mal, désormais, ne se montre à tes yeux,
Le destin ne t’oppose aucune résistance.
Tu revis ces instants où, presque foudroyé,
Tu bénissais le sort de t’avoir octroyé
La vaillance et la joie pour toute récompense.
Dernière édition par Cochonfucius le Lun 8 Fév 2016 - 16:30, édité 1 fois
La planète des singes
image d'Herald Dick
Vois-les qui jouent dans la poussière,
Leur corps est baigné de lumière ;
Comme ils jacassent dans le soir !
Les singes sont charmants à voir.
Tous ces jolis postérieurs roses
Font penser à des fleurs écloses ;
Je cherche ma peinture à l'eau
Pour fixer ce charmant tableau.
Que j'aimerais être, au Japon,
Un de ces primates fripons !
Chèvre bipède
image d'Herald Dick
De ce rouge soleil est la chèvre ravie,
Qui conforte son âme en la froide saison ;
Elle attend, chaque jour, qu’il monte à l’horizon,
Sa belle forme étant de rayons poursuivie.
Cette chèvre est un monstre à l’étonnante vie,
Dont le profil défie vraisemblance et raison ;
Aussi sa fantaisie n’est jamais en prison,
Elle marche, elle danse, en dépit de l’envie.
J’aimerais ressembler à cette chèvre vive
Dont l’allure amusante artistement dévie ;
Mais je suis un balourd, classiquement planté
Dans la ville, où chacun rit de mon impuissance,
Cette jobarderie trouvant sa récompense
Dans les humbles plaisirs de la simplicité.
Un monstre de sable et d'argent
image d'Herald Dick
Un monstre fait par la nature
Peut charmer les petits enfants ;
Ils s'en font un enchantement,
Y compris de sa face obscure.
Noir et blanc, il l'est, par magie ;
En lui s'échangent des rayons,
Donnez-moi mon plus beau crayon
Pour refléter cette énergie !
Contempler ce monstre divin,
C'est une jouissance profonde ;
Je me dis qu'en ce vaste monde,
Peut-être bien, tout n'est pas vain.
Un démon sans visage
image d'Herald Dick
Celui que l’Univers ne connaît pas encore,
Du fond de sa retraite, étudie constamment
L’idée d’un renouveau, l’espoir d’un changement,
Hardi jusqu’au sommet des cornes qu’il arbore.
Je ne méprise pas le feu qui le dévore ;
Il voudrait, pour ce monde, un bel embrasement,
Autant lui pardonner un peu d’aveuglement
S’il pense qu’il sera l’Envoyé qu’on adore.
Logé dans l’inframonde, il n’est pas malheureux,
Il peut y voir flamber d’autres sortes de feux
Et, tout au long du jour, rêver à leur nature ;
Un grand espoir, vraiment, c’est un joli trésor,
Il ne le lâcherait pour argent, ni pour or :
Ne décevons donc pas cette humble créature.
Un refuge incertain
image d'Herald Dick
Lucifer veut se mettre hors de la vue de Dieu.
Il sait que celui-ci peut le voir en tous lieux,
Mais peut-être moins bien dans les cavernes sombres
Où nul son ne descend, où nul rayon ne sombre.
-- Si dans ces profondeurs je savais me cacher,
Sans doute, vainement, l'on voudrait m'y chercher ;
Ce sont lieux qu'aujourd'hui nul ne croit habitables,
Endroits abandonnés, refuges véritables.
Mais bien facilement, le démon fut trouvé,
Bien qu'il eût appliqué le remède éprouvé,
Que du fil d'araignée en cet endroit le voile ;
Mais elle avait brodé son prénom sur la toile.
Senryû pour Isaac Newton
image d'Héraldie
Vache en parachute,
C'est pour mieux vous découvrir,
Nouveaux pâturages.
Senryû pour Assurancetourix
image d'Héraldie
Vache envie de lyre,
C'est pas fait pour les cochons,
Même un peu Fucius
Coq gardien d'une clé
image d'Héraldie
Le coq ne cueille nulle rose
De l’aurore jusqu’au couchant,
Tout juste ose-t-il une pause
Pour glaner dans un petit champ.
Car il surveille une clé-fée,
C’est bien dur, sans en avoir l’air,
Mais il est fier de ce trophée
Qui comble son âme et sa chair.
Rarement fermant ses paupières,
ll plonge en un rêve subtil,
Tout en admirant la lumière
Qui baigne le pavot d’avril.
Méditation du coq du toit
image d'Héraldie
Je contemple d'en haut la cour aux grandes vasques,
Sur le sommet du toit par l'honneur enchaîné.
Je n'imiterai pas le guerrier forcené
Qui s'approche de l'eau pour en emplir son casque;
Je suis un coq gardien, pas un oiseau fantasque,
Pas un jars au jardin par les fleurs fasciné,
Et le vaste horizon, par mes yeux dominé,
En vain, quand vient le soir, de nuages se masque.
En vain, l'orage noir déchaîne ses éclairs,
Leur flamme ne saurait émouvoir Chantecler ;
Son âme d'un orgueil éternel se cuirasse.
Vous pouvez m'admirer, je suis un coq vainqueur,
Vous pouvez m'applaudir et m'offrir votre coeur,
L'héraldicien toujours conservera ma trace.
Le serpent avec le coq
image d'Héraldie
Auprès d'un coq célèbre,
Je remarque un serpent
Qui chante à voix funèbre
(C'est fort préoccupant).
-- Dis-moi ce qui t'attriste,
Aimable serpent d'or.
-- Pour être un grand artiste,
Point ne suis assez fort.
-- Apprends donc ma manière,
Travaille en liberté,
Construisant, pierre à pierre,
Un grand palais d'été.
Splendeur du coq de sable
image d'Héraldie
Le coq de sable observe un beau lever de lune.
La nuit vient apporter le songe et son oubli,
Le soleil au Ponant s’étant enseveli ;
Sur la minuit viendra la longue dame brune.
Les étoiles du ciel s’allument une à une,
Le volatile noir nullement ne pâlit,
Car, retrouvant bientôt la douceur de son lit,
Il rêvera d’un monde aux éternelles dunes ;
Nous aimons, nous aussi, ce temps crépusculaire,
La douceur qui s’installe alors dans l’atmosphère
Et le printemps qui prend un parfum d’absolu
Sois béni, noble coq, par la voix d’une fée,
Toi qui es successeur et compagnon d’Orphée,
L’un des derniers témoins d’un monde révolu.
De gallo et porco
image d'Héraldie
Le cochon et le coq, dans l’ombre et dans l’azur,
Savouraient le printemps, comme font les coeurs purs.
Ces deux esprits sereins et délivrés du doute
Depuis le matin frais suivaient la grande route.
Oubliant les beautés dont ils furent amants,
Ensemble ils ont passé d’agréables moments
Loin de leurs deux maisons qu’envahissent les livres
Et sans jamais entrer aux lieux où l’on s’enivre.
Comme l’abeille allant tout un jour sous le ciel,
Qui d’un peu de nectar, chaque jour, fait du miel,
Ils se sont satisfaits de quelques fleurs choisies
Pour nourrir, en ce jour, leur humble poésie.
Très vieux cochon
image d'Héraldie
Le cochon, semble-t-il, a perdu sa jeunesse,
Mais qu'importe, il réside en son humble maison
Qu'orne un jardin de ville aux belles frondaisons ;
Son âme s'y revêt d'une douce finesse.
Car du destin, jamais il ne crut les promesses ;
Et puis, qu'en ferait-il en sa froide saison ?
Il entre, sur le tard, dans l'âge de raison,
Son coeur se complaisant en sa digne vieillesse.
Son oeuvre se bâtit ainsi, par petits bouts,
Avec nul éditeur il n'a de rendez-vous,
Mais, au fil des longs jours, il gagne en innocence
Peut-être est-ce la fin de toute adversité,
L'épanouissement de la félicité,
La découverte, enfin, de l'art de patience.
Chien d'argent
image d'Héraldie
Beau chien d’argent sur le sol
Au milieu de la verdure,
Le papillon s’aventure
À te narguer dans son vol.
Ne tue pas l’insecte d’or,
Lui qui comme toi respire,
Entendez tous deux la lyre
Aux subtils et doux accords.
L’un marchant, l’un voletant,
Votre énergie s’éparpille
Comme feraient des brindilles
Dans le souffle du printemps.
Chien de pourpre
image d'Héraldie
Du chien de pourpre, on sait la nature étourdie :
Dans une étrange nef, il vogue sous les cieux,
Dont jamais le parcours ne lui semble ennuyeux,
Même si, par moments, la brise est engourdie.
L’un des passagers semble atteint de maladie ;
On voit passer dans l’air un ange furieux,
Mais notre chien marin ne lève pas les yeux,
Préférant contempler la mer, qui est jolie.
Sur ce chien, dans ma vie, souvent j’ai pris modèle,
D’abord, parce que c’est un animal fidèle,
Et puis, pour son accès à d’étranges savoirs;
Si, de sa nef magique, il venait à descendre,
Dans les plus beaux jardins, nous le verrions se rendre,
Où sont les papillons, si merveilleux à voir.
Deux coqs d'argent
image d'Héraldie
Les deux grands coqs du moulin neuf,
Un peu buveurs, sans être ivrognes,
Ont dévalisé, sans vergogne,
Le caveau du meunier Leboeuf.
Goûtant le bon vin dans l'air vif,
Ils sont en pays de Cocagne ;
Ils ont pris, même, du champagne
Et le disent roboratif.
Un tonneau leur semble une nef
Qui dans un rouge océan baigne,
Mettant le cap sur la Sardaigne
Et voguant de son propre chef.
Coq de sinople
image d'Héraldie
On lui connaît des talents fort divers,
Une attention tout le jour éveillée ;
Il ne craint point, sur une herbe mouillée,
De s’avancer en son plumage vert.
Quand un lézard est par lui découvert,
Il le poursuit, sa cachette est fouillée ;
Puis il menace une charrue rouillée,
D’un chant qui fait sursauter l’Univers.
Toujours au ciel levant sa belle tête,
Narguant l’orage, appelant la tempête,
Sur son domaine il règne sans effort.
Dans notre vie, prenons ce coq pour guide,
Soyons vaillants et soyons intrépides ;
Et chantons clair, ainsi nous serons forts.
Cinq coqs d'or
image d'Héraldie
Des coqs d'or nous voyons passer la troupe fière,
Leurs plumages pareils aux trésors minéraux.
Plus d'un poussin voudrait rejoindre ces héros
Et défiler, comme eux, sur les dalles de pierre.
D'autres, loin d'admirer le destin de leurs pères,
Voudraient se distinguer dans le commerce en gros,
D'autres, faire du sport, et devenir des pros ;
Puis, j'en connais qui n'ont aucun point de repère.
Coq d'azur
image d'Héraldie
Ce coq d’azur, nous l’avons découvert
Dans sa maison aux parois chatoyantes ;
Il nous ouvrit son âme clairvoyante
Et nous mena dans son beau jardin vert.
En un kiosque est un grand livre ouvert
Où l’on distingue une encre rougeoyante :
C’est, dicté par sa muse flamboyante,
Le lourd recueil de ses élégants vers.
Jamais ne sont de vindicte ni d’ire,
Mais bien, toujours, propos plaisants à dire,
De beaux sermons pour gens bien élevés.
Mais ce grand coq, ce seigneur de la plaine,
Ce magicien des divines fontaines,
N’existe pas, je l’ai juste rêvé.
Coqs de minuit
image de l'auteur
Je reviens du Ponant, moi, le coq de Saint Pierre,
Vers le jardin magique où grandissait Adam ;
Je vois le coq de Jean qui de l’Enfer ardent
A quitté la fournaise, et la rouge lumière.
Le serpent nous observe, il n’a guère changé,
Car il est demeuré le gardien de son arbre ;
La Parole de Dieu, ça le laisse de marbre,
À chaque visiteur, il propose à manger.
Mais deux coqs peuvent-ils recommencer l’histoire?
Adam n’est que poussière, et ne peut revenir ;
Nous allons disparaître, et cendre devenir,
Ainsi, seul restera le Serpent dans sa gloire.
Deux monstres de sable
image de l'auteur
Grands monstres du ciel d’or, qu’êtes-vous devenus ?
Le lent déclin du monde inspire-t-il vos âmes ?
Êtes-vous informés des meurtres et des drames
Devant lesquels, toujours, un homme se sent nu ?
Où sont vos amis sûrs, et de si près tenus ?
Combien sont transformés en galériens qui rament,
Combien sont refroidis, bien loin du ciel de flammes,
Ne se répétant plus vos serments ingénus !
Car il en est ainsi, un jour, l’homme se couche
Et bien faible devient le souffle de sa bouche,
On demande « Où est-il ? », on voit qu’il n’est plus là.
Vous, monstres, vous gardez votre splendeur première,
Votre grand corps de sable est baigné de lumière,
Sur ce joli blason, j’en admire l’éclat.
Ange égaré
image de l'auteur
Un pauvre ange s'est égaré,
Il vole au-dessus de la porte.
Aucun archange ne l'escorte,
Que cet ange est désemparé !
Il devait aller à la suite
D'un compagnon, dans le printemps;
Mais, trop léger et trop distant,
Ce compagnon volait trop vite.
Notre ange porte, sans sourire,
Le pain du fournil enchanté ;
Il ne peut rire ni chanter,
Plus triste qu'on ne peut le dire.
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