Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 3 ième partie
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 3 ième partie
Tu voulais dire "pour la dépénalisation de l'euthanasie" ?Miangemidemon a écrit:François Hollande a toujours été contre la dépénalisation de l'euthanasie.
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 3 ième partie
Ben voyons ! Faire une piqure letale instrumentalise plus que débrancher un mourant et le regarder finir ?JO a écrit:Le projet de loi n'a pas été voté, que je sache ?
C'est que, si ce n'est pas seulement une question médicale alors que c’est une affaire citoyenne qui relève de l’intime, c'est AUSSI une question qui instrumentalise le médecin et fait question de société.
Débrancher tient compte de l'intime de qui ?
En quoi une loi de dépénalisation (j'insiste sur le terme) à la demande d'un malade et sous certaine conditions s'imposerait-elle à l'ensemble d'une population ?
Et encore une fois, en quoi le "mieux de la conscience" du médecin ne vaut-il pas le "mieux de la conscience" du principal intéressé ?
Parce que c'est la seconde structure de soins palliatifs de France avec ses pauvres 48 lits pour 1200 demandes par ans...gaston21 a écrit:Et pourquoi aller se fourrer chez les Diaconnesses de Reuilly ? A la Mirandière de Dijon, il n'y a pas de crucifix !
Au passage n'oublie pas que de nombreux croyants sont pour la dépénalisation de l'euthanasie... Et, précision, la structure visitée est une fondation protestante ; or si la hiérarchie catholique (et les vccs) s'affichent contre, les protestants ont un point de vue différent semble-t-il,
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1.1.2. Les protestants
Pour les protestants, chacun décide selon sa conscience : l'homme est maître de sa destinée et doit l'assumer. A leurs yeux, si la vie n'est plus que douleur, sans aucune chance de guérison, ils demandent à ce que leurs souffrances soient abrégées.
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 3 ième partie
eh bien,à mon avis F.H.est contre la dépénalisation de l'euthanasie,mais pour la légalisation de l'euthanasie.Selon moi,d'après ce que j'ai pu lire ici et là,il y a une ou des différences entre dépénalisation et légalisation de l'euthanasie.Bulle a écrit:Tu voulais dire "pour la dépénalisation de l'euthanasie" ?Miangemidemon a écrit:François Hollande a toujours été contre la dépénalisation de l'euthanasie.
Par ex.en Belgique il me semble qu'elle est légalisée sans être dépénalisée
Miangemidemon- Invité
Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 3 ième partie
si elle est légale, elle est dépénalisée, de facto, mais l'inverse ne l'est pas forcément .
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 3 ième partie
"Légalisation" veut dire qu'il existe une loi qui l'autorise.Par ex.en Belgique il me semble qu'elle est légalisée sans être dépénalisée
"Dépénalisation" veut dire qu'on ne risque pas de poursuites judiciaire si on le fait.
"Légaliser sans dépénaliser" voudrait dire qu'on aurait droit de le faire mais qu'on pourrait être puni si on le fait ! Ce serait complètement crétin.
Par contre, elle pourrait être dépénalisée sans être légalisée.
Dernière édition par Tibouc le Jeu 19 Juil 2012 - 16:26, édité 2 fois
Tibouc- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 3 ième partie
Ce n'est pas ce que j'ai lu pour ma part...Miangemidemon a écrit:eh bien,à mon avis F.H.est contre la dépénalisation de l'euthanasie,mais pour la légalisation de l'euthanasie.Selon moi,d'après ce que j'ai pu lire ici et là,il y a une ou des différences entre dépénalisation et légalisation de l'euthanasie.
Source l'Express (06 2012)Il n'est pas question de légaliser l'euthanasie. Le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a expliqué que le projet du gouvernement concernant la fin de vie consistait à "perfectionner la loi Leonetti" mais que ni lui, ni François Hollande n'avaient utilisé le mot "euthanasie", dans un entretien à Radio Fidélité lundi à Nantes. "Ce que nous voulons faire, c'est perfectionner la loi Leonetti", a déclaré le Premier ministre sur cette radio associative chrétienne, en faisant référence à la loi sur la fin de vie défendue par l'UMP Jean Leonetti et votée le 22 avril 2005.
"Si la loi Leonetti doit être complétée dans l'esprit du projet de François Hollande, les décisions ne pourront pas être prises comme ça: il y aura un collège de médecins et puis l'engagement de la personne concernée qui sera évidemment sa totale liberté et détermination", a-t-il précisé.
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 3 ième partie
Ah oui,le Premier Ministre JM Ayrault(d'origine catho et homo,je crois ),je considère que son discours est de la belle manipulation pour endormir les intégristes,
enfin,c'est mon avis perso..!!!..Engagement du patient,totale liberté et détermination=
euthanasie choisie ou suicide assisté
enfin,c'est mon avis perso..!!!..Engagement du patient,totale liberté et détermination=
euthanasie choisie ou suicide assisté
Miangemidemon- Invité
Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 3 ième partie
Quand bien même cela serait, ça te pose un problème ?Miangemidemon a écrit:Ah oui,le Premier Ministre JM Ayrault(d'origine catho et homo,je crois )
Au passage il ne parle pas en son nom propre, il explique le projet du gouvernement.
Et il était question de souligner la nuance entre la légalisation de l'euthanasie à laquelle tu penses qu'Hollande est favorable et sa dépénalisation par un amendement à la loi Léonetti afin qu'elle permette que la volonté de mourir plus rapidement, d'un malade en fin de vie soit enfin prise en compte.
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 3 ième partie
Légalisation/Dépénalisation.
Les deux mots sont parfois indistinctement utilisés.
En Belgique, l'euthanasie est une possibilité légale, moyennant les conditions précisées par la loi.
Si ces conditions sont remplies, l'euthanasie pratiquée est dépénalisée, cad soustraite à la sanction du droit pénal.
Les deux mots sont parfois indistinctement utilisés.
En Belgique, l'euthanasie est une possibilité légale, moyennant les conditions précisées par la loi.
Si ces conditions sont remplies, l'euthanasie pratiquée est dépénalisée, cad soustraite à la sanction du droit pénal.
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Avec Dieu, ce qu'il y a de terrible, c'est qu'on ne sait jamais si ce n'est pas un coup du diable...
(Jean Anouilh)
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 3 ième partie
Protestants/Catholiques.
Tous les protestants n'y sont pas favorables.
Certains courants seulement, notamment en Suisse et en Hollande.
Quant à la position catholique, elle peut se résumer par ces mots de Benoît XVI en 2009 :
"Jésus a souffert et il est mort sur la croix par amour. De cette façon, il a donné sens à notre souffrance, un sens que beaucoup d'hommes et de femmes ont compris, en vivant dans une sérénité profonde de dures épreuves physiques et morales. L'euthanasie est une fausse solution au drame de la souffrance, une solution indigne de l'homme".
Allez dire ça à un grand souffrant demandant l'euthanasie.... !
Et puis soyons réalistes, que diable : certaines souffrances incurables sont impossibles à vivre "dans la sérénité profonde".... .
Tous les protestants n'y sont pas favorables.
Certains courants seulement, notamment en Suisse et en Hollande.
Quant à la position catholique, elle peut se résumer par ces mots de Benoît XVI en 2009 :
"Jésus a souffert et il est mort sur la croix par amour. De cette façon, il a donné sens à notre souffrance, un sens que beaucoup d'hommes et de femmes ont compris, en vivant dans une sérénité profonde de dures épreuves physiques et morales. L'euthanasie est une fausse solution au drame de la souffrance, une solution indigne de l'homme".
Allez dire ça à un grand souffrant demandant l'euthanasie.... !
Et puis soyons réalistes, que diable : certaines souffrances incurables sont impossibles à vivre "dans la sérénité profonde".... .
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 3 ième partie
Ben non, mais leur conclusion, en France (puisque nous parlions de l'éventuelle dépénalisation en France) au comité d'éthique a tout de même été que chacun puisse décider [pour soi] selon sa conscience... Contrairement au point de vue officiel des catholiques qui ne se contentent pas de s'occuper de leur mort mais veulent aussi s'occuper de celle des autres.Magnus a écrit:Protestants/Catholiques.
Tous les protestants n'y sont pas favorables.
Je me disais donc que pour pouvoir décider il faut bien qu'il y ait un choix.
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 3 ième partie
Alors parlons de la Belgique, aussi.Bulle a écrit:Ben non, mais leur conclusion, en France (puisque nous parlions de l'éventuelle dépénalisation en France) au comité d'éthique a tout de même été que chacun puisse décider [pour soi] selon sa conscience... Contrairement au point de vue officiel des catholiques qui ne se contentent pas de s'occuper de leur mort mais veulent aussi s'occuper de celle des autres.Magnus a écrit:Protestants/Catholiques.
Tous les protestants n'y sont pas favorables.
Je me disais donc que pour pouvoir décider il faut bien qu'il y ait un choix.
L'EPUB, l'Eglise protestante unifiée de Belgique, déclare que "la souffrance n'a pas de vertu et peut faire obstacle à nos relations avec Dieu et avec les autres.
En quoi choisir sa mort peut-elle porter atteinte à la souveraineté de Dieu? Il nous a voulus libres et responsables, en dialogue avec lui. Il faut aussi mettre en avant les valeurs de liberté, de responsabilité, d'authenticité."
Nous sommes là, fort heureusement, aux antipodes du discours de l'Eglise catholique !
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 3 ième partie
c'est classique : l'eglise catholique est dirigiste et ultra conformiste au dogme des pères de l'Eglise, le protestantisme reconnaissant à la conscience individuelle la légitime décision, en toute responsabilité personnelle . Jean- paul II dans l'encyclique de 1995, précise :
"
ça laisse une petite marge , avec l'intentionnalité . Le catholique peut dire "je ne veux plus souffrir" et là, les moyens sont légitimés par l'église .
Le pape rappelle le dogme , il ne l'impose pas . C'est son job .
"
».L’euthanasie se situe donc au niveau des intentions et à celui des procédés employés
ça laisse une petite marge , avec l'intentionnalité . Le catholique peut dire "je ne veux plus souffrir" et là, les moyens sont légitimés par l'église .
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JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 3 ième partie
Donc : selon Rome, Jésus donne un sens à notre souffrance et il est criminel de vouloir y échapper par l'euthanasie,
et selon les protestants de l'Epub la souffrance fait au contraire obstacle à la relation avec Dieu.
Toute la différence entre le crucifix des catholiques et la croix nue du ressuscité chez les protestants.
et selon les protestants de l'Epub la souffrance fait au contraire obstacle à la relation avec Dieu.
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 3 ième partie
Il a une curieuse façon de ne pas l'imposer, quand on voit ses campagnes de désinformation, ses procès contre la Belgique (via des associations Pro-Vie) etc.Jo a écrit:Le pape rappelle le dogme , il ne l'impose pas. C'est son job ..
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 3 ième partie
"J.M.Ayrault,d'origine catho et homo".Bulle,tu me demandes si cela me pose un pb.Cela m'en pose un s'il se sert de son origine catho pour retarder une légalisation de l'aide active à mourir.Il ne se servira pas de cette origine catho pour légaliser le mariage des homos et l'adoption..C'est injuste quelque part !Ceci,tout çà,ce n'est pas certain,ce n'est que probable.Il n'était pas obligé de parler sur Radio Fidèlité..en tout cas.C'est vrai que certains courants protestants sont plus cool face aux pbs de société(comme l'Eglise Réformé de France et les Luthériens)parce qu'ils ont une vision positive de la laïcité et ils ne cherchent pas à imposer leurs idées à la société..Quant à Benoît XVI,espérons que son successeur sera plus humain !
Miangemidemon- Invité
Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 3 ième partie
Je ne le défends pas . La papauté est une institution caduque, aux yeux mêmes des catholiques qui ne pratiquent que de loin .
Quant à l'aide active à mourir , ce n'est pas ce que demande le texte proposé, mais la dépénalisation du geste terminal, fût-il lytique . C'est à dire, d'en finir avec l'hypocrisie qui met en danger celui qui abrège les souffrances terminales de la vie d'un tiers , même demandeur .
Quant à l'aide active à mourir , ce n'est pas ce que demande le texte proposé, mais la dépénalisation du geste terminal, fût-il lytique . C'est à dire, d'en finir avec l'hypocrisie qui met en danger celui qui abrège les souffrances terminales de la vie d'un tiers , même demandeur .
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 3 ième partie
Une petite marge ? C'est de l'humour JO ?JO a écrit:c'est classique : l'eglise catholique est dirigiste et ultra conformiste au dogme des pères de l'Eglise, le protestantisme reconnaissant à la conscience individuelle la légitime décision, en toute responsabilité personnelle . Jean- paul II dans l'encyclique de 1995, précise :
"».L’euthanasie se situe donc au niveau des intentions et à celui des procédés employés
ça laisse une petite marge , avec l'intentionnalité . Le catholique peut dire "je ne veux plus souffrir" et là, les moyens sont légitimés par l'église .
Le pape rappelle le dogme , il ne l'impose pas . C'est son job .
Voici la phrase remise dans le contexte
- Spoiler:
- je déplore ces maux encore une fois et avec la même force au nom de l'Eglise tout entière, certain d'être l'interprète du sentiment authentique de toute conscience droite: « Tout ce qui s'oppose à la vie elle-même, comme toute espèce d'homicide, le génocide, l'avortement, l'euthanasie et même le suicide délibéré; tout ce qui constitue une violation de l'intégrité de la personne humaine, comme les mutilations, la torture physique ou morale, les tentatives de contraintes psychiques; tout ce qui est offense à la dignité de l'homme, comme les conditions de vie infra-humaines, les emprisonnements arbitraires, les déportations, l'esclavage, la prostitution, le commerce des femmes et des jeunes; ou encore les conditions de travail dégradantes qui réduisent les travailleurs au rang de purs instruments de rapport, sans égard pour leur personnalité libre et responsable: toutes ces pratiques et d'autres analogues sont, en vérité, infâmes. Tandis qu'elles corrompent la civilisation, elles déshonorent ceux qui s'y livrent plus encore que ceux qui les subis- sent, et elles insultent gravement à l'honneur du Créateur ». 5
4. Malheureusement, ce panorama inquiétant, loin de se rétrécir, va plutôt en s'élargissant: avec les nouvelles perspectives ouvertes par le progrès scientifique et technique, on voit naître de nouvelles formes d'attentats à la dignité de l'être humain. En même temps, se dessine et se met en place une nouvelle situation culturelle qui donne aux crimes contre la vie un aspect inédit et — si cela se peut — encore plus injuste, ce qui suscite d'autres graves préoccupations: de larges couches de l'opinion publique justifient certains crimes contre la vie au nom des droits de la liberté individuelle, et, à partir de ce présupposé, elles prétendent avoir non seulement l'impunité, mais même l'autorisation de la part de l'Etat, afin de les pratiquer dans une liberté absolue et, plus encore, avec l'intervention gratuite des services de santé.
Tout cela provoque un profond changement dans la façon de considérer la vie et les relations entre les hommes. Le fait que les législations de nombreux pays, s'éloignant le cas échéant des principes mêmes qui fondent leurs Constitutions, aient accepté de ne pas punir ou, plus encore, de reconnaître la légitimité totale de ces pratiques contre la vie est tout à la fois un symptôme préoccupant et une cause non négligeable d'un grave effondrement moral: des choix considérés jadis par tous comme criminels et refusés par le sens moral commun deviennent peu à peu socialement respectables. La médecine elle-même, qui a pour vocation de défendre et de soigner la vie humaine, se prête toujours plus largement dans certains secteurs à la réalisation de ces actes contre la personne; ce faisant, elle défigure son visage, se met en contradiction avec elle-même et blesse la dignité de ceux qui l'exercent. Dans un tel contexte culturel et légal, même les graves problèmes démographiques, sociaux ou familiaux, qui pèsent sur de nombreux peuples du monde et qui exigent une attention responsable et active des communautés nationales et internationales, risquent d'être résolus de manière fausse et illusoire, en contradiction avec la vérité et avec le bien des personnes et des nations.
Le résultat auquel on parvient est dramatique: s'il est particulièrement grave et inquiétant de voir le phénomène de l'élimination de tant de vies humaines naissantes ou sur le chemin de leur déclin, il n'est pas moins grave et inquiétant que la conscience elle-même, comme obscurcie par d'aussi profonds conditionnements, ait toujours plus de difficulté à percevoir la distinction entre le bien et le mal sur les points qui concernent la valeur fondamentale de la vie humaine.
(...)
65. Pour porter un jugement moral correct sur l'euthanasie, il faut avant tout la définir clairement. Par euthanasie au sens strict, on doit entendre une action ou une omission qui, de soi et dans l'intention, donne la mort afin de supprimer ainsi toute douleur. « L'euthanasie se situe donc au niveau des intentions et à celui des procédés employés ». 76
Il faut distinguer de l'euthanasie la décision de renoncer à ce qu'on appelle l'« acharnement thérapeutique », c'est-à-dire à certaines interventions médicales qui ne conviennent plus à la situation réelle du malade, parce qu'elles sont désormais disproportionnées par rapport aux résultats que l'on pourrait espérer ou encore parce qu'elles sont trop lourdes pour lui et pour sa famille. Dans ces situations, lorsque la mort s'annonce imminente et inévitable, on peut en conscience « renoncer à des traitements qui ne procureraient qu'un sursis précaire et pénible de la vie, sans interrompre pourtant les soins normaux dus au malade en pareil cas ». 77 Il est certain que l'obligation morale de se soigner et de se faire soigner existe, mais cette obligation doit être confrontée aux situations concrètes; c'est-à-dire qu'il faut déterminer si les moyens thérapeutiques dont on dispose sont objectivement en proportion avec les perspectives d'amélioration. Le renoncement à des moyens extraordinaires ou disproportionnés n'est pas équivalent au suicide ou à l'euthanasie; il traduit plutôt l'acceptation de la condition humaine devant la mort. 78
Dans la médecine moderne, ce qu'on appelle les « soins palliatifs » prend une particulière importance; ces soins sont destinés à rendre la souffrance plus supportable dans la phase finale de la maladie et à rendre possible en même temps pour le patient un accompagnement humain approprié. Dans ce cadre se situe, entre autres, le problème de la licéité du recours aux divers types d'analgésiques et de sédatifs pour soulager la douleur du malade, lorsque leur usage comporte le risque d'abréger sa vie. De fait, si l'on peut juger digne d'éloge la personne qui accepte volontairement de souffrir en renonçant à des interventions anti-douleur pour garder toute sa lucidité et, si elle est croyante, pour participer de manière consciente à la Passion du Seigneur, un tel comportement « héroïque » ne peut être considéré comme un devoir pour tous. Pie XII avait déjà déclaré qu'il est licite de supprimer la douleur au moyen de narcotiques, même avec pour effet d'amoindrir la conscience et d'abréger la vie, « s'il n'existe pas d'autres moyens, et si, dans les circonstances données, cela n'empêche pas l'accomplissement d'autres devoirs religieux et moraux ». 79 Dans ce cas, en effet, la mort n'est pas voulue ou recherchée, bien que pour des motifs raisonnables on en courre le risque: on veut simplement atténuer la douleur de manière efficace en recourant aux analgésiques dont la médecine permet de disposer. Toutefois, « il ne faut pas, sans raisons graves, priver le mourant de la conscience de soi »: 80 à l'approche de la mort, les hommes doivent être en mesure de pouvoir satisfaire à leurs obligations morales et familiales, et ils doivent surtout pouvoir se préparer en pleine conscience à leur rencontre définitive avec Dieu.
Ces distinctions étant faites, en conformité avec le Magistère de mes Prédécesseurs 81 et en communion avec les Evêques de l'Eglise catholique, je confirme que l'euthanasie est une grave violation de la Loi de Dieu, en tant que meurtre délibéré moralement inacceptable d'une personne humaine. Cette doctrine est fondée sur la loi naturelle et sur la Parole de Dieu écrite; elle est transmise par la Tradition de l'Eglise et enseignée par le Magistère ordinaire et universel. 82
Une telle pratique comporte, suivant les circonstances, la malice propre au suicide ou à l'homicide.
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 3 ième partie
il faut le demander à un mourant catholique . Je ne suis ni l'un ni l'autre . Mais je connais bien les catholiques et je sais que les petites marges font les gros accomodements avec le dogme . Il y a belle lurette qu'on n'enterre plus les suicidés en terre païenne ...
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 3 ième partie
Ma question était mal formulée je vais donc la reformuler : une fois la petite phrase remise dans son contexte, elle est où la "petite marge" (puisque tu trouves qu'il y a une "petite marge avec l'intentionnalité") laissée par Jean Paul II dans son encyclique ?JO a écrit:il faut le demander à un mourant catholique . Je ne suis ni l'un ni l'autre .
Mais effectivement, il fait un rappel dans cette même encyclique : "De fait, si l'on peut juger digne d'éloge la personne qui accepte volontairement de souffrir en renonçant à des interventions anti-douleur pour garder toute sa lucidité et, si elle est croyante, pour participer de manière consciente à la Passion du Seigneur, un tel comportement «héroïque » ne peut être considéré comme un devoir pour tous."
Youpi : les catholiques souffrants prêts à renoncer à la catégorie "digne d'éloge" peuvent accepter les calmants "What else" ?
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 3 ième partie
Benoît XVI souffre de délire religieux de type sado-masochiste.
Lui et ses sbires devraient être interdits d'opinion sur le sujet de la dépénalisation de l'euthanasie.
Un malade mental à la tête du plus puissant des lobbies anti-libre-choix ne peut pas être capable de raisonner normalement.
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 3 ième partie
Benoît XVI souffre surtout d'une maladie inguérissable, la vieillesse...Comment l'Eglise pourrait-elle s'adapter au monde moderne alors que son état-major n'est constitué que de vieillards dont le cerveau tourne au ralenti ( et, croyez-moi, je suis bien placé pour en parler...) et ne fonctionne que sur des schémas hors d'âge . Une Eglise fossilisée...
L'Eglise est complètement inadaptée à notre temps. Elle est devenue complètement sourde et n'entend même plus le
Saint-Esprit qui lui crie dans les oreilles !
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 3 ième partie
la vieillesse n'est pas une excuse . Mais nous ne sommes pas , ni les uns ni les autres, catholiques masochistes adeptes du martyre.La dépénalisation sera votée , dans le cadre des soins palliatifs, si on peut augurer de la tendance présidentielle .
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 3 ième partie
Le quotidien du Médecin a interviewé le Pr. Didier Sicard.
Je mets l'article complet dans le spoiler au cas où il ne serait plus en ligne ...
D'après cet article, le second médecin de la mission sera Jean Claude Amesein ; s'ajouteront deux infirmiers, deux cadres hospitaliers et un psychologue. Et ce sera un philosophe qui sera responsable des débats.
A noter que le référendum de l'ADMD, ne semble pas exclu d'office... (quoique vu les finances de l'Etat et le coût d'un référendum, je n'y crois pas vraiment...)
Je mets l'article complet dans le spoiler au cas où il ne serait plus en ligne ...
- Sur la fin de vie : "La médecine est tentée de s'approprier tous les pouvoirs":
Pr Didier Sicard : sur la fin de vie, « la médecine est tentée de s’approprier tous les pouvoirs »
Le Pr Didier Sicard vient de se voir confier par le chef de l’État une mission sur la fin de vie. Président d’honneur du Conseil consultatif national d’éthique et ancien chef de service de médecine interne à l’hôpital Cochin (AP-HP), il explique au « Quotidien » le rôle que pourraient tenir les médecins dans le débat. La mission rendra ses conclusions à l’Élysée à la fin de l’année.
LE QUOTIDIEN DU MÉDECIN - Vous dites que la question de la fin de vie n’appartient pas aux médecins. Pourtant ce sont eux qui recueillent les demandes d’euthanasie, affrontent la douleur des patients et de leurs proches...
Pr DIDIER SICARD - Dans mon expérience du débat public, j’ai été frappé de constater que la société avait le sentiment, à tort ou à raison, que le débat était confisqué par les médecins, que la médecine dépouillait les citoyens de leur liberté face à leur vie et leur mort. Certes, les médecins sont en première ligne : ils prennent en charge la maladie et la fin de vie, on leur délègue la responsabilité des choix. Ils n’ont pas attendu la mission pour s’exprimer, individuellement, ou à travers les sociétés savantes !
Mais je ne veux pas que cette mission soit une énième audition des experts : cela aboutirait à un état des lieux qui n’avancerait en rien la situation.
Ce qui manque, c’est l’expression des inquiétudes et avis des citoyens sur la fin de vie. La mission tentera de leur redonner la parole, car ils ont l’impression de n’être plus maîtres de leur destin. Il faut essayer d’apporter du nouveau matériau de pensée pour qu’ils ne tombent pas dans le piège de raisonnements binaires : la vie à tout prix ou l’euthanasie comme marque du progrès.
Les médecins, comme les représentants des associations ou églises, répondront aux questions des citoyens dans le cadre d’un échange, plutôt que de s’exprimer dans la revendication. La mission, composée de deux médecins, le Pr Régis Aubry et Jean-Claude Ameisen, deux cadres infirmiers, une psychologue et un philosophe, sera responsable de la tenue de ces débats.
5 ou 6 débats
QM : La mission apportera-t-elle tout de même des réponses aux médecins ?
DS : Oui, mais elle montrera aussi que le jugement des médecins n’est qu’un jugement parmi d’autres, même s’il est essentiel. Comme dans l’esprit de la loi Kouchner, il faut rééquilibrer le respect qu’on doit aux personnes. Il est toujours tentant pour la médecine de s’approprier tous les pouvoirs ! Dans cette perspective, nous devrions organiser les 5 ou 6 débats que nous comptons mener en région et à Paris dans des universités de sciences humaines, non dans des facultés de médecine ou de droit.
QM : Pourquoi ne pas organiser, comme le réclame l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), un référendum, ou comme le souhaite le conseil consultatif national d’éthique (CCNE) des états généraux ?
DS :Le référendum est la revendication de l’ADMD. Je n’ai pas à me prononcer, ni à vouloir écarter l’ADMD de son vœu. Quant au CCNE, François Hollande et moi-même sommes très conscients de son importance. Le président a installé une mission pour qu’elle démarre rapidement, mais le Pr Alain Grimfeld, à la tête du CCNE, a tout à fait vocation à lancer des états généraux. Ce conseil peut avoir sa propre réflexion, ce ne sera pas redondant avec notre travail.
Entre ignorance et agressivité
QM : Sur le fond, faut-il aller plus loin que la loi Leonetti de 2005 ?
C’est une loi remarquable. Si on l’avait eue en 2000, le CCNE, que je présidais, n’aurait pas eu besoin d’émettre un avis en faveur d’« une exception d’euthanasie » : c’était une pré-loi Leonetti, qui partait du constat que l’acharnement thérapeutique était quelque fois maléfique.
DS: Cette loi a été extraordinairement reçue en Europe, alors que les positions belges, hollandaises, luxembourgeoises sont restées enfermées dans leur pays.
Mais comme toute loi, elle ne couvre pas l’ensemble des cas. Et son problème majeur est qu’elle est très mal connue du public et des médecins, qui la regardent d’un œil parfois sommaire et la résume à quelques mots d’ordre, en faisant preuve d’un étrange mélange d’ignorance et d’agressivité.
Pour le reste, je ne peux préjuger de ce que conclura la mission : dans mon expérience de médecin, mes convictions de départs ont souvent été bouleversées à l’arrivée. Et dans ce cas, ce ne sont pas mes convictions qui vont écrire le débat.
Source
D'après cet article, le second médecin de la mission sera Jean Claude Amesein ; s'ajouteront deux infirmiers, deux cadres hospitaliers et un psychologue. Et ce sera un philosophe qui sera responsable des débats.
A noter que le référendum de l'ADMD, ne semble pas exclu d'office... (quoique vu les finances de l'Etat et le coût d'un référendum, je n'y crois pas vraiment...)
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 3 ième partie
Tout cela me semble très équilibré . Ameisen est aussi écrivain, et son livre "la sculpture du vivant" est une réflexion philosophique sur la vie et la mort .
JO- Seigneur de la Métaphysique
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