La virginité de Marie
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Gerard
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Re: La virginité de Marie
...
Pas mal ton film Magnus... Tu devrais le proposer à Alexandre Astier. Aprés le mythe d'Arthur, il pourrait nous refaire l'évangile, et je le verrais bien dans le rôle de Ponce Pilate...
- Non seulement je m'en lave les mains, mais je m'en bats les couilles ! C'est clair dans vos tronches de branques ?!!
Et pour Hérode :
- Moi quand on me fait chier : JE CRAME. ...Ou je crucifie quand je suis de bonne humeur..
Y a un vrai potentiel, non ?
Les disciples de Jesus :
- Jesus apporte un point de vue CONTONDANT à la philosophie SPORADIQUE de l'humanité..
Et evidemment Joseph et Marie :
- Joseph, si je comprends bien, je vais rester vierge et nous n'aurons jamais de tendres ébats ?..
- Voilà. Vous avez tout compris, trés chère..
ça pourrait expliquer la virginité éternelle de Marie, non ?
...
Pas mal ton film Magnus... Tu devrais le proposer à Alexandre Astier. Aprés le mythe d'Arthur, il pourrait nous refaire l'évangile, et je le verrais bien dans le rôle de Ponce Pilate...
- Non seulement je m'en lave les mains, mais je m'en bats les couilles ! C'est clair dans vos tronches de branques ?!!
Et pour Hérode :
- Moi quand on me fait chier : JE CRAME. ...Ou je crucifie quand je suis de bonne humeur..
Y a un vrai potentiel, non ?
Les disciples de Jesus :
- Jesus apporte un point de vue CONTONDANT à la philosophie SPORADIQUE de l'humanité..
Et evidemment Joseph et Marie :
- Joseph, si je comprends bien, je vais rester vierge et nous n'aurons jamais de tendres ébats ?..
- Voilà. Vous avez tout compris, trés chère..
ça pourrait expliquer la virginité éternelle de Marie, non ?
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" On sait tout sur rien et on sait rien sur tout. "
Re: La virginité de Marie
ça fait du bien de rire de bon matin!Merci Gerard
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: La virginité de Marie
Magnus, encore ! Quelle imagination !
bernard1933- Aka Tpat
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Re: La virginité de Marie
Je dirais que t'es le seul chrétien, si je ne me trompe.libremax a écrit:Oui, je suis chrétien! Catholique. C'est marqué sous le pseudo.Moustarchid a écrit:Non, serais-tu chrétien ?libremax a écrit:Pardon : j'ai embêté quelqu'un dans la section Islam?
Je parle des chrétiens qui embêtent les musulmans dans Islam, je ne pense pas que tu en fasses partie, même si tu es chrétien.
Il y en a très peu, de chrétiens, sur ce forum.
Beaucoup d'agnostiques, d'athées, des chrétiens gnostiques, théistes, indépendants.
Et puis, de temps à autres, un catholique, un protestant... Noyés dans la masse.
Ceux qui emmerdent les musulmans dans la section Islam sont surtout des complexés. Ils n'osent même pas s'identifier comme chrétien.
Moustarchid- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Re: La virginité de Marie
Moustarchid a écrit:
Ceux qui emmerdent les musulmans dans la section Islam sont surtout des complexés. Ils n'osent même pas s'identifier comme chrétien.
Ils ne sont pas croyants, c'est tout. Après, si pour vous, hériter d'une culture marquée par des siècles de christianisme occidental signifie "être chrétien", c'est un autre débat.
libremax- Aka Taulique
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Re: La virginité de Marie
Moi j'dis : Nietzsche avait raison (première phrase de ma signature). Ça règle le débat, comme ça. Les guerres de religions entre chrétiens et musulmans n'ont plus lieu d'être puisqu'il n'y a pas de chrétiens.
MrSonge- Seigneur de la Métaphysique
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Re: La virginité de Marie
Bernard
Il ne fait ici qu'un sondage, pour tester ce qu'il va montrer au public...
Il a 30ans de péllicule, ça fait un film de 100.000 heures...
Il ne veut pas tout brader d'un coup.
Il veut en laisser à sa descendance....
détrompes-toi, il a les bandes originales...Magnus, encore ! Quelle imagination !
Il ne fait ici qu'un sondage, pour tester ce qu'il va montrer au public...
Il a 30ans de péllicule, ça fait un film de 100.000 heures...
Il ne veut pas tout brader d'un coup.
Il veut en laisser à sa descendance....
tango- Seigneur de la Métaphysique
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Humeur : volatile
Date d'inscription : 18/07/2010
Re: La virginité de Marie
Les Noces de Cana.
Dialogue entre Jésus et sa mère.
- Doux Jésus ? Il y a eu une erreur de livraison. Nous n'avons pas assez de vin.
- Une erreur de livraison, Mamounette ? Comment est-ce possible ?
- Dieu seul le sait, donc tu devrais le savoir. Mais n'est-ce pas ici que tu es censé me dire : Femme, qu'y a-t-il entre toi et moi ?
- C'est nécessaire ?
- Quoi, mon doux Jésus, le vin ?
- Mais non Mamounette : cette phrase.
- Il paraît que oui.
- Bon. Femme, qu'y a-t-il entre toi et moi ? Voilà c'est dit. Les festivités durent trois jours et trois nuits, nous avons le temps d'en recommander. Le marchand n'habite qu'à trois kilomètres.
- Oui, certes, mais...
- Mais...?
- Mon fils ! ne crois-tu pas qu'il serait temps que tu fasses ton premier miracle ?
- Ca y est, ça recommence... il y a au moins un an que tu me poses cette question. C'est agaçant, tu sais, à la fin.
- Ne te fâche pas, mon doux Jésus. Je calcule qu'il ne te reste que trois ans.
- C'est largement suffisant. C'est fatigant, tu sais, de faire des miracles. On est complètement vidé, après.
- Tu... tu as déjà essayé ?
- Evidemment. A l'école, dans la cour de récré, j'ai changé des oiseaux d'argile en de véritables oiseaux, un prof hyper-chiant en vieil hibou et une petite mocheté en petit bijou. Tu aurais dû voir comme elle était belle, après... .
- Mais tu ne m'en avais jamais parlé... .
- J'ai eu peur que papa le prenne mal. Tu sais comme il est. Et comme tu lui dis tout, à papa... .
- Non, voyons, je ne dis pas tout à Joseph, je sais garder un secret.
- Allons, allons, tu lui as tout dit sur ton aventure avec...
- Chûût... ne prononce pas ce nom !
- Ecoute, Mamounette, tu sais bien que les Témoins de Jéhovah ont raison : le Saint-Esprit avec des majuscules, ça n'existe pas. Il y a le souffle de Dieu, c'est tout, sa force, si tu veux, avec une minuscule. Comment veux-tu qu'un souffle fasse un bébé ? Ou qu'une force, même bien membrée, en fasse un ? Une abstraction ne peut pas faire d'enfants.
- Mais, dit Marie, Dieu, lui, ce n'est pas une abstraction.
- Oui mais tu n'as pas épousé Dieu, à ce que je sache. Sinon tu serais à la fois ma mère et ma femme.
- Oui, bon, d'accord, c'était l'Archange.
- Arrête de te mentir à toi-même, Mamounette. Les anges n'ont pas de sexe et je n'ai pas envie de perdre mon temps à parler du sexe des anges. Tu l'aimais, hein, ce centurion ? Il sentait bon le sable frais, enfin : les cailloux du désert. Et la potion que tu as donnée à papa un soir afin qu'il fasse la nuit un rêve allant dans le sens de ton pieux mensonge, a été très efficace. Tu sais, un jour, il est venu me voir, ce Lucius Angélus. Il m'a serré très fort dans ses bras et il m'a dit : "Comme tu me ressembles, fiston, comme tu me ressembles !" Il était ému jusqu'aux larmes.
- Sois gentil, mon doux Jésus, ne me parle plus de tout ça. C'est ton père que j'aime. Malgré son caractère de cochon. Bon, alors, tes petits miracles privés, c'est bien, tu t'es fait la main, mais ne penses-tu pas qu'il te faudrait commencer ta vie publique ? Il faut faire vite. Les Témoins de Jéhovah dont tu parles annoncent la fin du monde pour l'an 33 de ton ère.
- Ils n'ont pas tort : ce sera la fin d'un monde. Mais pour la fin du monde, tu sais, ils se fourrent le doigt dans l'oeil droit jusqu'à l'omoplate gauche. Paul ne fera d'ailleurs pas mieux.
- Paul ?
- Un avorton qui persécutera mes disciples puis retournera sa veste en tombant de cheval suite à une insolation. Est-ce qu'il reste assez d'eau ?
- De l'eau ? Non, pas des masses non plus. Par cette sècheresse... .
- Alors voyons... voyons, voyons... Du coca, il en reste ?
- Oh oui ! Y'a que les enfants qui en ont bu, jusqu'à présent.
- Bien. Je leur dirai de m'apporter les outres de canettes et je changerai le coca en vin.
- Oh merci, mon doux Jésus, merci ! Enfin, tu te lances dans ta vie publique. Je suis fière de toi.
- Heu, Mamounette, tant qu'on y est, et qu'on peut bavarder un peu seuls tranquillement, il faudrait mettre deux ou trois petites choses au point concernant ton avenir.
- Je t'écoute, mon doux Jésus.
- Tu te souviens que je t'ai déjà un peu parlé de Bernadette Soubirous ?
- ...Oui. Un peu. Vaguement.
- Et que t'ai-je dit qu'il faudra que tu lui dises ?
- Heu... ben non, j'ai oublié.
- Bon. Répète lentement après moi : "Je suis l'immaculée conception".
- Je suis la maculée...
- L'immaculée, Mamounette, l'immaculée !
- Je suis l'immaculée... conception, c'est ça ?
- Eh bien voilà, bravo !
- Et ça veut dire quoi ?
- A la limite on s'en fout, hein, ils se démerderont avec ça. Mais bon, en gros, ça veut dire qu'à ta naissance tu as été libérée du poids du péché originel. Tu as été conçue sans péché.
- Mais bien sûr, je ne vois pas en quoi mes parents auraient péché en...
- Oh c'est beaucoup plus complexe que ça, tu sais. Bon, passons à Medjugorje.
- Quel nom barbare ! dit Marie.
- Là, tu devras parler tous les jours pendant des mois et des mois, et dire un tas de trucs.
- Quoi, exactement ?
- Ils inventeront tout à ta place, ne t'inquiète pas, mais retiens quand même ceci; répète après moi : "Mes petits enfants, vous ne devez plus regarder la télévision".
- C'est quoi, la télévison ?
- Té-lé-vi-sion. C'est une sorte de meuble, si tu veux, sur lequel on pourra voir tout ce qui se passe dans le monde en restant chez soi...
- Jésus, tu n'aurais pas déjà un peu trop forcé sur le vin ?
- ...Et toi, tu partiras du principe que ce n'est pas bon de regarder tout ça, qu'il vaut mieux consacrer son temps à lire les Ecritures saintes, par exemple. Tu vois ?
- Non, pas du tout. Enfin bon, je leur dirai quand même.
- Oui mais attention : je t'interdis, tu m'entends ? : je t'interdis de faire des apparitions en-dehors des pays à majorité culturelle catholique. Ne me demande pas pourquoi.
- Mais mon doux Jésus, comment je ferai la différence entre les pays cataleptiques et les autres ?
- Cathodiques, heu catholiques, retiens-bien : ca-tho-liques. Il te suffira de regarder sur la carte, mise à jour au fil des époques, la liste des pays qui te vouent un culte.
- Me vouer un culte, à moi ?
- Hé oui, Mamounette, à toi.
- Et à Joseph ?
- Oui, aussi, mais... trois fois rien. Papa ne fera d'ailleurs aucune apparition.
- Mon pauvre Joseph, toujours dans l'ombre.
- Allons, Mamounette, reprends-toi : tu ne vas pas te mettre à chialer en pleine noce. Même d'émotion. Ce n'est pas moi, le marié. Sauf dans le roman d'Anthony Burgess, mais bon, ce n'est que de la fiction, n'est-ce pas ?
- Mais ça aussi, ça me rend triste, mon doux Jésus. Je voudrais tellement que tu sois comme les autres. Tu sais que chez nous, l'état de célibat est une véritable malédiction, tout de même.
- Qu'ils aillent péter, je fais ma vie comme je l'entends, non ?
- Tu aurais une jolie petite femme, qui te ferait ta lessive et à manger, qui te gâterait..., qui, le soir... .
- Oui eh bien ça c'est pour le commun des mortels. Je ne suis pas le commun des mortels.
- Ne me dis pas que..., enfin : que le sexe ne te tente pas...?
- Mais bien sûr que si, qu'il me tente. Mais je n'aurai bientôt plus une minute à moi.
- Oui mais... jusqu'ici, tu n'as pas...?
- Non, je n'ai pas. Y'en a aucune qui prennent la pilule, et je ne tiens pas à me retrouver avec une descendance où chaque mâle se prétendra le fils de Dieu. Il n'y en a qu'un et c'est moi.
- Tu es le fils d'Angélus, voyons, Jésus. Et c'est en Egypte que tu as appris l'art de guérir, en grand secret, d'ailleurs, et sans nous en faire bénéficier. Quand ton père a eu le grippe porcine, tu n'as même pas levé le petit doigt.
- Mon heure n'était pas venue. Et changer du coca en vin ne relève pas de la guérison, Mamounette. J'ai des pouvoirs, je ne sais d'où ils viennent, mais ils sont là. Ce n'est d'ailleurs pas en Egypte que j'ai appris à ressusciter des gens. Or, j'en suis certain, je ressusciterai un jour quelqu'un. Evidemment, après qu'il soit resté si longtemps dans son tombeau, le résultat ne sera pas brillant, mais bon. Je ressusciterai aussi une gamine. Mais qui ne sera pas réellement morte. Mais ça, ils n'en sauront rien. Et puis de toute manière ce ne sont pas ces prodiges l'essentiel. L'essentiel, c'est "aimez-vous les uns les autres", point barre. Je suis prêt à mourir pour que cela se réalise.
- Tu penses donc qu'un jour tout le monde va s'aimer grâce à toi ?
- Mais bien sûr, je l'espère, je l'espère vivement. Oh bien sûr, il y aura les bûchers de l'Inquisition, mais ce n'est qu'un détail de l'Histoire.
- Tu sais, mon doux Jésus, puisque nous avons un petit peu bu et que nos langues se délient, laisse-moi te dire que tu nous as beaucoup chagrinés, ton père et moi, lorsque tu avais douze ans, que nous te cherchions partout, que nous pensions t'avoir perdu, et que nous t'avons retrouvé dans le Temple où tu nous as rabroués en nous disant : "Je me dois aux affaires de mon père." Les affaires de ton père, c'est la charpenterie. Et toi, tu étais là, au milieu des Docteurs du Temple, à discutailler métaphysique et philosophie. Nous n'avons d'ailleurs rien compris à ton charabia. Et tu nous as paru totalement déconnecté de la réalité.
- C'est quoi, la réalité ?
- Oh non, ne recommence pas, tu as déjà tenté de nous expliquer ça cent fois. Cent fois la même chose !
- Je suis bien obligé de dire cent fois la même chose, puisque vous me posez cent fois les mêmes questions sur ce que j'ai déjà dit cent fois et que vous ne voulez cent fois pas comprendre !
Quelques minutes plus tard...
- Messire, heu pardon : Messie, voici le coca que vous nous avez demandé d'apporter.
- Bon, voyons ça...
- Du grand cru, Messie, du Zéro millésimé 2008 de votre ère.
- Mon doux Jésus, tu crois que tu vas y parvenir ?
- Oui, mais il sera un peu plus corsé que les autres.
- C'est de l'ultra-léger, Messie, sans sucre du tout.
- Oui mais c'est la caféine que je vais devoir alcooliser. Bon, allez, c'est bon pour une fois. Ensuite, vous boirez du vin nouveau dans des outres nouvelles sous des cieux nouveaux sur une terre nouvelle.
- Mon doux Jésus, ce n'est pas maintenant, je crois, que tu devais la placer, celle-là.
- Eh bien, je la ressortirai plus tard, ils n'auront qu'à ne cataloguer que la deuxième.
Encore quelques minutes plus tard...
Jésus est assis seul, songeur, une ravissante créature s'approche de lui.
- Bonjour, beau brun. Curieuses noces : le vin le meilleur a été servi après le vin le moins bon.
- Tu es une amie des jeunes mariés ?
- Oui et non. Disons (je peux m'asseoir ?) disons qu'ils m'ont engagée pour satisfaire certains appétits de leurs invités.
- Ah oui, je vois... Ton nom ?
- Marie. Marie-Madeleine.
- N'éprouves-tu aucune honte à faire du commerce avec ton corps ?
- Non, pourquoi ? Je devrais ? Et toi, quel est ton nom ?
- Jésus. Ce n'est pas bien, ce que tu fais.
- Je tiens à me faire une petite pension pour ma vieillesse, parce que la sécurité sociale, ici, pardon ! Et puis, franchement, j'aime ça. J'allie donc l'utile à l'agréable. Tu es choqué ?
- Non. Je constate seulement que ce n'est pas bien. Moralement. Tu comprends ?
- Non.
- Mais sais-tu, pauvre fille, que même un homme qui ne fait que regarder la femme de son voisin avec concupiscence, sans la toucher, mieux vaut pour lui qu'il arrache ses yeux et entre aveugle dans le Royaume des Cieux plutôt que d'entrer en entier en Enfer ? Combien d'hommes pousses-tu à l'adultère !
- Je ne fais que leur donner, en échange de quelques deniers, ce que leur femme leur refuse. Tu trouves normal que leur femme leur refuse certaines choses ? Ne seraient-ce pas elles qui ne sont pas morales, finalement ?
- A quoi penses-tu en particulier ?
- La fellation. C'est ce qu'ils demandent le plus. J'ai vécu en Egypte, un moment. Là-bas, elle est considérée comme normale. Ici, non. Ca leur coûte moins cher de payer mes services que de s'offrir le voyage jusqu'en Egypte, tout de même, non ? Je leur fais faire des économies. Je pense à ça, mais y'a d'autres trucs aussi. Ou tout simplement, faire l'amour, en position du missionnaire, du moins à partir du moment où il y en aura. Certaines femmes sont de véritables momies, pendant l'amour.
- Va boire plus loin, tu veux ? Laisse-moi.
- D'accord, d'accord, comme tu voudras.
"Mais on se retrouvera, tous les deux. Crois-moi, on se retrouvera... .
Dialogue entre Jésus et sa mère.
- Doux Jésus ? Il y a eu une erreur de livraison. Nous n'avons pas assez de vin.
- Une erreur de livraison, Mamounette ? Comment est-ce possible ?
- Dieu seul le sait, donc tu devrais le savoir. Mais n'est-ce pas ici que tu es censé me dire : Femme, qu'y a-t-il entre toi et moi ?
- C'est nécessaire ?
- Quoi, mon doux Jésus, le vin ?
- Mais non Mamounette : cette phrase.
- Il paraît que oui.
- Bon. Femme, qu'y a-t-il entre toi et moi ? Voilà c'est dit. Les festivités durent trois jours et trois nuits, nous avons le temps d'en recommander. Le marchand n'habite qu'à trois kilomètres.
- Oui, certes, mais...
- Mais...?
- Mon fils ! ne crois-tu pas qu'il serait temps que tu fasses ton premier miracle ?
- Ca y est, ça recommence... il y a au moins un an que tu me poses cette question. C'est agaçant, tu sais, à la fin.
- Ne te fâche pas, mon doux Jésus. Je calcule qu'il ne te reste que trois ans.
- C'est largement suffisant. C'est fatigant, tu sais, de faire des miracles. On est complètement vidé, après.
- Tu... tu as déjà essayé ?
- Evidemment. A l'école, dans la cour de récré, j'ai changé des oiseaux d'argile en de véritables oiseaux, un prof hyper-chiant en vieil hibou et une petite mocheté en petit bijou. Tu aurais dû voir comme elle était belle, après... .
- Mais tu ne m'en avais jamais parlé... .
- J'ai eu peur que papa le prenne mal. Tu sais comme il est. Et comme tu lui dis tout, à papa... .
- Non, voyons, je ne dis pas tout à Joseph, je sais garder un secret.
- Allons, allons, tu lui as tout dit sur ton aventure avec...
- Chûût... ne prononce pas ce nom !
- Ecoute, Mamounette, tu sais bien que les Témoins de Jéhovah ont raison : le Saint-Esprit avec des majuscules, ça n'existe pas. Il y a le souffle de Dieu, c'est tout, sa force, si tu veux, avec une minuscule. Comment veux-tu qu'un souffle fasse un bébé ? Ou qu'une force, même bien membrée, en fasse un ? Une abstraction ne peut pas faire d'enfants.
- Mais, dit Marie, Dieu, lui, ce n'est pas une abstraction.
- Oui mais tu n'as pas épousé Dieu, à ce que je sache. Sinon tu serais à la fois ma mère et ma femme.
- Oui, bon, d'accord, c'était l'Archange.
- Arrête de te mentir à toi-même, Mamounette. Les anges n'ont pas de sexe et je n'ai pas envie de perdre mon temps à parler du sexe des anges. Tu l'aimais, hein, ce centurion ? Il sentait bon le sable frais, enfin : les cailloux du désert. Et la potion que tu as donnée à papa un soir afin qu'il fasse la nuit un rêve allant dans le sens de ton pieux mensonge, a été très efficace. Tu sais, un jour, il est venu me voir, ce Lucius Angélus. Il m'a serré très fort dans ses bras et il m'a dit : "Comme tu me ressembles, fiston, comme tu me ressembles !" Il était ému jusqu'aux larmes.
- Sois gentil, mon doux Jésus, ne me parle plus de tout ça. C'est ton père que j'aime. Malgré son caractère de cochon. Bon, alors, tes petits miracles privés, c'est bien, tu t'es fait la main, mais ne penses-tu pas qu'il te faudrait commencer ta vie publique ? Il faut faire vite. Les Témoins de Jéhovah dont tu parles annoncent la fin du monde pour l'an 33 de ton ère.
- Ils n'ont pas tort : ce sera la fin d'un monde. Mais pour la fin du monde, tu sais, ils se fourrent le doigt dans l'oeil droit jusqu'à l'omoplate gauche. Paul ne fera d'ailleurs pas mieux.
- Paul ?
- Un avorton qui persécutera mes disciples puis retournera sa veste en tombant de cheval suite à une insolation. Est-ce qu'il reste assez d'eau ?
- De l'eau ? Non, pas des masses non plus. Par cette sècheresse... .
- Alors voyons... voyons, voyons... Du coca, il en reste ?
- Oh oui ! Y'a que les enfants qui en ont bu, jusqu'à présent.
- Bien. Je leur dirai de m'apporter les outres de canettes et je changerai le coca en vin.
- Oh merci, mon doux Jésus, merci ! Enfin, tu te lances dans ta vie publique. Je suis fière de toi.
- Heu, Mamounette, tant qu'on y est, et qu'on peut bavarder un peu seuls tranquillement, il faudrait mettre deux ou trois petites choses au point concernant ton avenir.
- Je t'écoute, mon doux Jésus.
- Tu te souviens que je t'ai déjà un peu parlé de Bernadette Soubirous ?
- ...Oui. Un peu. Vaguement.
- Et que t'ai-je dit qu'il faudra que tu lui dises ?
- Heu... ben non, j'ai oublié.
- Bon. Répète lentement après moi : "Je suis l'immaculée conception".
- Je suis la maculée...
- L'immaculée, Mamounette, l'immaculée !
- Je suis l'immaculée... conception, c'est ça ?
- Eh bien voilà, bravo !
- Et ça veut dire quoi ?
- A la limite on s'en fout, hein, ils se démerderont avec ça. Mais bon, en gros, ça veut dire qu'à ta naissance tu as été libérée du poids du péché originel. Tu as été conçue sans péché.
- Mais bien sûr, je ne vois pas en quoi mes parents auraient péché en...
- Oh c'est beaucoup plus complexe que ça, tu sais. Bon, passons à Medjugorje.
- Quel nom barbare ! dit Marie.
- Là, tu devras parler tous les jours pendant des mois et des mois, et dire un tas de trucs.
- Quoi, exactement ?
- Ils inventeront tout à ta place, ne t'inquiète pas, mais retiens quand même ceci; répète après moi : "Mes petits enfants, vous ne devez plus regarder la télévision".
- C'est quoi, la télévison ?
- Té-lé-vi-sion. C'est une sorte de meuble, si tu veux, sur lequel on pourra voir tout ce qui se passe dans le monde en restant chez soi...
- Jésus, tu n'aurais pas déjà un peu trop forcé sur le vin ?
- ...Et toi, tu partiras du principe que ce n'est pas bon de regarder tout ça, qu'il vaut mieux consacrer son temps à lire les Ecritures saintes, par exemple. Tu vois ?
- Non, pas du tout. Enfin bon, je leur dirai quand même.
- Oui mais attention : je t'interdis, tu m'entends ? : je t'interdis de faire des apparitions en-dehors des pays à majorité culturelle catholique. Ne me demande pas pourquoi.
- Mais mon doux Jésus, comment je ferai la différence entre les pays cataleptiques et les autres ?
- Cathodiques, heu catholiques, retiens-bien : ca-tho-liques. Il te suffira de regarder sur la carte, mise à jour au fil des époques, la liste des pays qui te vouent un culte.
- Me vouer un culte, à moi ?
- Hé oui, Mamounette, à toi.
- Et à Joseph ?
- Oui, aussi, mais... trois fois rien. Papa ne fera d'ailleurs aucune apparition.
- Mon pauvre Joseph, toujours dans l'ombre.
- Allons, Mamounette, reprends-toi : tu ne vas pas te mettre à chialer en pleine noce. Même d'émotion. Ce n'est pas moi, le marié. Sauf dans le roman d'Anthony Burgess, mais bon, ce n'est que de la fiction, n'est-ce pas ?
- Mais ça aussi, ça me rend triste, mon doux Jésus. Je voudrais tellement que tu sois comme les autres. Tu sais que chez nous, l'état de célibat est une véritable malédiction, tout de même.
- Qu'ils aillent péter, je fais ma vie comme je l'entends, non ?
- Tu aurais une jolie petite femme, qui te ferait ta lessive et à manger, qui te gâterait..., qui, le soir... .
- Oui eh bien ça c'est pour le commun des mortels. Je ne suis pas le commun des mortels.
- Ne me dis pas que..., enfin : que le sexe ne te tente pas...?
- Mais bien sûr que si, qu'il me tente. Mais je n'aurai bientôt plus une minute à moi.
- Oui mais... jusqu'ici, tu n'as pas...?
- Non, je n'ai pas. Y'en a aucune qui prennent la pilule, et je ne tiens pas à me retrouver avec une descendance où chaque mâle se prétendra le fils de Dieu. Il n'y en a qu'un et c'est moi.
- Tu es le fils d'Angélus, voyons, Jésus. Et c'est en Egypte que tu as appris l'art de guérir, en grand secret, d'ailleurs, et sans nous en faire bénéficier. Quand ton père a eu le grippe porcine, tu n'as même pas levé le petit doigt.
- Mon heure n'était pas venue. Et changer du coca en vin ne relève pas de la guérison, Mamounette. J'ai des pouvoirs, je ne sais d'où ils viennent, mais ils sont là. Ce n'est d'ailleurs pas en Egypte que j'ai appris à ressusciter des gens. Or, j'en suis certain, je ressusciterai un jour quelqu'un. Evidemment, après qu'il soit resté si longtemps dans son tombeau, le résultat ne sera pas brillant, mais bon. Je ressusciterai aussi une gamine. Mais qui ne sera pas réellement morte. Mais ça, ils n'en sauront rien. Et puis de toute manière ce ne sont pas ces prodiges l'essentiel. L'essentiel, c'est "aimez-vous les uns les autres", point barre. Je suis prêt à mourir pour que cela se réalise.
- Tu penses donc qu'un jour tout le monde va s'aimer grâce à toi ?
- Mais bien sûr, je l'espère, je l'espère vivement. Oh bien sûr, il y aura les bûchers de l'Inquisition, mais ce n'est qu'un détail de l'Histoire.
- Tu sais, mon doux Jésus, puisque nous avons un petit peu bu et que nos langues se délient, laisse-moi te dire que tu nous as beaucoup chagrinés, ton père et moi, lorsque tu avais douze ans, que nous te cherchions partout, que nous pensions t'avoir perdu, et que nous t'avons retrouvé dans le Temple où tu nous as rabroués en nous disant : "Je me dois aux affaires de mon père." Les affaires de ton père, c'est la charpenterie. Et toi, tu étais là, au milieu des Docteurs du Temple, à discutailler métaphysique et philosophie. Nous n'avons d'ailleurs rien compris à ton charabia. Et tu nous as paru totalement déconnecté de la réalité.
- C'est quoi, la réalité ?
- Oh non, ne recommence pas, tu as déjà tenté de nous expliquer ça cent fois. Cent fois la même chose !
- Je suis bien obligé de dire cent fois la même chose, puisque vous me posez cent fois les mêmes questions sur ce que j'ai déjà dit cent fois et que vous ne voulez cent fois pas comprendre !
Quelques minutes plus tard...
- Messire, heu pardon : Messie, voici le coca que vous nous avez demandé d'apporter.
- Bon, voyons ça...
- Du grand cru, Messie, du Zéro millésimé 2008 de votre ère.
- Mon doux Jésus, tu crois que tu vas y parvenir ?
- Oui, mais il sera un peu plus corsé que les autres.
- C'est de l'ultra-léger, Messie, sans sucre du tout.
- Oui mais c'est la caféine que je vais devoir alcooliser. Bon, allez, c'est bon pour une fois. Ensuite, vous boirez du vin nouveau dans des outres nouvelles sous des cieux nouveaux sur une terre nouvelle.
- Mon doux Jésus, ce n'est pas maintenant, je crois, que tu devais la placer, celle-là.
- Eh bien, je la ressortirai plus tard, ils n'auront qu'à ne cataloguer que la deuxième.
Encore quelques minutes plus tard...
Jésus est assis seul, songeur, une ravissante créature s'approche de lui.
- Bonjour, beau brun. Curieuses noces : le vin le meilleur a été servi après le vin le moins bon.
- Tu es une amie des jeunes mariés ?
- Oui et non. Disons (je peux m'asseoir ?) disons qu'ils m'ont engagée pour satisfaire certains appétits de leurs invités.
- Ah oui, je vois... Ton nom ?
- Marie. Marie-Madeleine.
- N'éprouves-tu aucune honte à faire du commerce avec ton corps ?
- Non, pourquoi ? Je devrais ? Et toi, quel est ton nom ?
- Jésus. Ce n'est pas bien, ce que tu fais.
- Je tiens à me faire une petite pension pour ma vieillesse, parce que la sécurité sociale, ici, pardon ! Et puis, franchement, j'aime ça. J'allie donc l'utile à l'agréable. Tu es choqué ?
- Non. Je constate seulement que ce n'est pas bien. Moralement. Tu comprends ?
- Non.
- Mais sais-tu, pauvre fille, que même un homme qui ne fait que regarder la femme de son voisin avec concupiscence, sans la toucher, mieux vaut pour lui qu'il arrache ses yeux et entre aveugle dans le Royaume des Cieux plutôt que d'entrer en entier en Enfer ? Combien d'hommes pousses-tu à l'adultère !
- Je ne fais que leur donner, en échange de quelques deniers, ce que leur femme leur refuse. Tu trouves normal que leur femme leur refuse certaines choses ? Ne seraient-ce pas elles qui ne sont pas morales, finalement ?
- A quoi penses-tu en particulier ?
- La fellation. C'est ce qu'ils demandent le plus. J'ai vécu en Egypte, un moment. Là-bas, elle est considérée comme normale. Ici, non. Ca leur coûte moins cher de payer mes services que de s'offrir le voyage jusqu'en Egypte, tout de même, non ? Je leur fais faire des économies. Je pense à ça, mais y'a d'autres trucs aussi. Ou tout simplement, faire l'amour, en position du missionnaire, du moins à partir du moment où il y en aura. Certaines femmes sont de véritables momies, pendant l'amour.
- Va boire plus loin, tu veux ? Laisse-moi.
- D'accord, d'accord, comme tu voudras.
"Mais on se retrouvera, tous les deux. Crois-moi, on se retrouvera... .
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Avec Dieu, ce qu'il y a de terrible, c'est qu'on ne sait jamais si ce n'est pas un coup du diable...
(Jean Anouilh)
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Re: La virginité de Marie
Magnus, pour la fellation en Egypte, es-tu sûr de tes sources ? Tu ne donnes pas de références . N' y aurait-il pas quelqu' un ou quelqu' une
qui connaîtrait ce pays et nous expliquerait ?..Et puis la potion pour endormir ce pauvre Joseph me rappelle mes débuts à la SNCF , vers 1960...Une belle garde-barrières de passage à niveau à Seurre, vers Dijon . Elle s' appelait Hélène. Elle avait mis du somnifère dans la boisson du mari, " bourré " et affalé sur la table de la cuisine , puis rejoint son amant dans le lit conjugal ...
Le somnifère a agi un certain temps... Le mari s' est réveillé, s' est dirigé d' un pas lourd vers la chambre... Heureusement, cette chambre était au rez-de-chaussée de la maisonnette . L' amant est passé par la fenêtre. Le mari a appliqué la charia avec un peu d' indulgence ...
La belle Hélène a eu quelques jours les yeux noirs...
qui connaîtrait ce pays et nous expliquerait ?..Et puis la potion pour endormir ce pauvre Joseph me rappelle mes débuts à la SNCF , vers 1960...Une belle garde-barrières de passage à niveau à Seurre, vers Dijon . Elle s' appelait Hélène. Elle avait mis du somnifère dans la boisson du mari, " bourré " et affalé sur la table de la cuisine , puis rejoint son amant dans le lit conjugal ...
Le somnifère a agi un certain temps... Le mari s' est réveillé, s' est dirigé d' un pas lourd vers la chambre... Heureusement, cette chambre était au rez-de-chaussée de la maisonnette . L' amant est passé par la fenêtre. Le mari a appliqué la charia avec un peu d' indulgence ...
La belle Hélène a eu quelques jours les yeux noirs...
bernard1933- Aka Tpat
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Re: La virginité de Marie
Magnus
tu nous le fait façon "série télévisée"
fais gaffe, deux fois ça veut pas dire série, mais à partir de trois t'es fouttu...
si demain tu nous remets ça, tu seras obligé de continuer tous les jours
sinon on fera (grève + manif), peut-être même coup d'état...
c' est une drogue ton truc
tu nous le fait façon "série télévisée"
fais gaffe, deux fois ça veut pas dire série, mais à partir de trois t'es fouttu...
si demain tu nous remets ça, tu seras obligé de continuer tous les jours
sinon on fera (grève + manif), peut-être même coup d'état...
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tango- Seigneur de la Métaphysique
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Re: La virginité de Marie
@Bernard :
Thierry Leguay dans "Histoire raisonnée de la Fellation", Editions Le Cercle 1999, ne fournit aucune certitude sur la question, mais d'après son étude, il semblerait que cette pratique ait été plus facilement admise dans l'Egype antique qu'ailleurs.
Thierry Leguay dans "Histoire raisonnée de la Fellation", Editions Le Cercle 1999, ne fournit aucune certitude sur la question, mais d'après son étude, il semblerait que cette pratique ait été plus facilement admise dans l'Egype antique qu'ailleurs.
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Re: La virginité de Marie
Ca m'amuse beaucoup, moi aussi j'y prends goût, mais c'est passablement épuisant. Donc, il n'est pas dit que je continuerai. Ou alors, peut-être, un épisode de temps en temps.tango a écrit:Magnus
tu nous le fait façon "série télévisée"
fais gaffe, deux fois ça veut pas dire série, mais à partir de trois t'es fouttu...
si demain tu nous remets ça, tu seras obligé de continuer tous les jours
sinon on fera (grève + manif), peut-être même coup d'état...
c' est une drogue ton truc
Et puis, pour changer un peu, que diriez-vous, sur le même mode, de mettre en scène Mahomet ?...?
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Re: La virginité de Marie
Je ne suis pas certain que tu es la même audience, à moins que tu l' écrives en arabe classique, le problème sera de trouver un traducteur qui ait le sens de l'humour, le choix du mot exact sera nécessaire...que diriez-vous, sur le même mode, de mettre en scène Mahomet
Mais bon, le meilleur humour est quand même de se foutre de soi-même...
tango- Seigneur de la Métaphysique
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Re: La virginité de Marie
Mais oui, ça marcherait aussi ! Faut encore proposer l'idée à Alexandre Astier :Magnus a écrit: Et puis, pour changer un peu, que diriez-vous, sur le même mode, de mettre en scène Mahomet ?...?
Mahomet :
- J'en ai ras le bonbon d'être entouré d'une bande de poivrots torchés avec un picrate à deux balles, alors j'interdis l'alcool !!!
Le chef de LaMecque :
- Mahomet n'aurait jamais pu prendre LaMecque si on avait installé mes tourelles... seulement voilà : personne m'écoute.
Les disciples de Mahomet :
- Mahomet est un prophète PERPENDICULAIRE à Dieu..
- Non : "PARALLELE à la sporadicité de Dieu" !
- C'est pas faux.
Et evidemment Mahomet et Aisha :
- Mahomet, si je comprends bien, vous ne pouvez pas me toucher parce que je suis trop jeune ?..
- Evidemment : à 9 ans, ce serait de la pédophilie..
- Oui mais maintenant que j'ai 35 ans ?
- Vous n'allez pas me casser les noix ce soir ! J'ai 30 heures de chameau dans les bottes et j'aimerais bien pioncer tranquille dans mon padock !!!
...
Ha j'oubliais aussi l'alchimiste de Mahomet :
- Ha non mais moi, la potion de conversion religieuse, j'ai jamais su la faire ! Va falloir leur savater la gueule si vous voulez qu'ils vous suivent.
PS : Magnus, je crois quand même que tu devrais verser ce post dans la rubrique "Bistrot"... on est loin d'un débat religieux, non ?...
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Re: La virginité de Marie
Oui, tu as raison, Gégé.
Ce sujet est à présent dans BISTROT.
A plus pour un dernier épisode.... .
(Il sortira ce soir ou cette nuit.)
Ce sujet est à présent dans BISTROT.
A plus pour un dernier épisode.... .
(Il sortira ce soir ou cette nuit.)
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Re: La virginité de Marie
La Dernière Cène.
Les disciples sont à l'avance.
Quand Jésus entre, il est accueilli par des :
- Alléluïa, alléluïa, bénis sois-tu Seigneur, oh oui, alléluïa, bénis sois-tu, bénis sois-tu, oui Seigneur, alléluïa, bénis sois-tu, alléluïa, al...
- Ho ho ho ho ! Du calme ! C'est quoi, ce chahut ? Où vous croyez-vous ?...? Asseyez-vous.
Long silence, puis :
- Messieurs, je ne vous cache pas que l'heure est grave. Je vous ai conviés à ce repas, ce sera notre dernier repas. Et après cela, je cracherai au Ciel des rabbins une dernière fois.
- Loubiamaché illetiou takam loulou kenadiatoula illiotachi mamatatché !
- Pierre, je ne comprends pas ce que tu viens de dire.
- Je faisais de la glossolalie, Seigneur.
- Il a dit : "Jésus : quelqu'un parmi nous te trahira", dit Judas.
- Oui, je sais, quelqu'un qui mettra les doigts dans la saucière en même temps que moi.
- Ce sera qui ? demande Jean.
- Celui qui est parvenu à traduire. Bon. Ecoutez, on arrête tout ce tralala, et on passe directement au plus important, j'ai hâte que tout ceci soit terminé. Passez-moi un morceau de pain gaulois.
- J'ai eu un mal fou à en trouver, dit Matthieu. Pourquoi du pain gaulois ?
- Parce que, dit Jean, la Gaule sera la fille aînée de l'Eglise.
- Jean, dit Pierre, tu es hermétique. Matthieu, tu l'as trouvé dans quelle boutique ?
- Ca suffit ! dit Jésus.
- Hou là, il est pas de bonne humeur, le patron, aujourd'hui.
- On se tait ! dit Jésus. Bon. Vous voyez ce morceau de pain ?
- Oui.
- Eh bien : désormais ceci est mon corps. Passez-moi une coupe de vin. ...Merci. Vous voyez ce vin ?
- Oui.
- Désormais, ce vin est mon sang.
"Mangeons et buvons maintenant.
- Manger ton corps et boire ton sang ? dit Pierre. Mais enfin, Maître, tu n'y penses pas ! Nous ne sommes pas cannibales.
- C'est profond, comme symbole, dit Jean.
- Oh toi et tes symboles ! soupire Pierre.
- Ce n'est pas un symbole, dit Jésus. C'est la réalité. Ce pain est vraiment mon corps, ce sang est vraiment mon sang.
- J'en ai marre ! crie Judas. Tu devrais être sur le trône d'Hérode, à l'heure qu'il est. Et, à la place, tu nous proposes ce truc sans queue ni tête.
- Oui, car mon heure est venue. Les romains vont m'exécuter.
- Quoi ? dit Pierre. Attends un peu, je serai là, moi, et je ne les laisserai pas faire !
- Tu ne peux rien contre les Ecritures et les prophéties, Pierre, dit Jean. D'ailleurs, le coq aura à peine chanté trois fois que tu auras renié Jésus quatre fois.
- Tu as vraiment de l'imagination, toi, lui dit Pierre. Tu devrais écire un livre.
- J'en écrirai un... .
- Compte pas sur moi pour l'acheter.
- Bon, c'est fini, oui ? dit Jésus. Allez, mangez et buvez.
- Mon chéri, dit Marie-Madeleine, te boire et te manger comme ça, non, je ne veux pas.
- Toi, mon chou, je te demanderai de bien vouloir te taire. Sans vouloir te vexer, tu n'es pas censée être ici.
"J'ajouterai que chaque fois que vous ferez cela, vous le ferez en mémoire de moi.
- J'ai déjà fait les comptes, dit Matthieu. Dans un premier temps, une fabrique d'hosties et de vin de messe, nous rapportera...
- Et avec quel capital tu vas investir là-dedans ? lui demande Judas. Notre ministère ne nous a rien rapporté, rien, pas un radis !
- Vous allez la clouer, oui ou merde ! dit Jésus.
- La clouer, ah ah, la bien bonne, la clouer ! dit Judas.
- Ecoute, si t'es pas content, toi tu sors, d'accord ?
- Tu ne m'intimides plus, Boss, tu ne m'intimides plus. Tu veux que je te dise ? Tu n'es qu'un lâche ! oui, parfaitement : un lâche. La foule t'a accueilli comme un roi, avec les rameaux. En t'alliant à Barabass, tu aurais pu devenir à la fois le roi des Juifs et le roi du Ciel. Ensuite, quelques bonnes négociations avec Rome, et le tour était joué. Luc aurait fait un excellent et habile négociateur. Mais non : Môssieur a préféré jouer la carte du dolorisme et se poser en victime. C'est cette femme qui t'a rendu mou.
- Toi, je ne te permets pas, dit Marie-Madeleine.
- Madeleine, répète Jésus, je te rappelle que tu n'es pas censée être ici.
- La taille du cerveau de ce type est égale à celle de son pénis ! Même moi, je n'ai jamais réussi à le faire bander, continue-t-elle.
- Toi la putain, dit Judas, ferme ta gueule qui te sert de vagin !
- Judas, dit Jésus, sors !
- Ben voyons. La seule personne lucide, ici, c'est moi. C'est donc moi qui dois sortir. Classique ! Tu sais pourtant ce que je vais faire, quand je serai sorti... .
- Il faut bien que quelqu'un le fasse, non ? dit Jésus.
- Contre monnaie sonnante et trébuchante, dit Madeleine. Avec ça, il pourra aller se rincer la gueule dans tous les bistrots de la ville.
- Je connais, dit Luc, un remède souverain contre la gueule de bois.
- Ah oui ? raille Judas. C'est sans doute pour ça que tu n'as jamais réussi à ouvrir un cabinet de médecin.
- C'est vrai, ça, dit Matthieu, Luc est toubib et il n'a jamais réussi à guérir la moindre petite maladie. Tandis que notre Maître, lui...
- Allez, bon sang, taisez-vous ! dit Jésus, on n'a pas toute l'éternité devant nous.
- Toi : si, dit Jean.
- Nous allons maintenant procéder au lavement des pieds, dit Jésus.
- Mes pieds sont propres, dit Judas. Ceux des autres aussi. Nous nous sommes tous lavés les pieds et les mains avant d'entrer ici. Tu ne connais plus nos coutumes ?
- Mais c'est symbolique, dit Jean. Cela signifie que le Maître doit se faire le serviteur.
- Ah oui ? dit Pierre. Et tu te figures qu'Hérode, lui, lave les pieds de ses serviteurs ?
- Vous mélangez tout, dit Jean. C'est vraiment tout et n'importe quoi.
- Enlevez vos sandales, dit Jésus. Et apportez de l'eau. Je vais vous laver les pieds.
- Pourquoi pas avec du parfum coûteux, comme tu l'as fait avec Marie-Madeleine ? demande Judas.
- C'est vrai que ça a fait un gros trou dans la caisse, dit Matthieu.
- Que voulez-vous, dit Judas, les amantes sont mieux traitées que les disciples.
- Mais je t'ai déjà dit que tu pouvais sortir, Judas, dit Jésus. Tu n'es pas content, tu n'es pas d'accord ? Eh bien, tu sors, c'est tout. Allez, sors, va chercher tes deniers.
- Judas, dit Matthieu, si tu veux, je te fais un prêt sans intérêts. Après tout, nous sommes là pour nous entraider, non ? Si tu as vraiment besoin d'argent, tu n'es tout de même pas obligé de... .
- Les prophéties doivent s'accomplir, dit Jean, les prophéties doivent s'accomplir. Certes, il eût mieux valu que Judas ne naisse point, mais d'un autre côté les prophéties doivent se réaliser. N'est-ce pas, Jésus ?
- Je ne sais pas. Mon père m'a fourni un scénario, je dois le suivre, c'est tout.
- J'espère, dit Judas, que ton vrai père ne te fournissait pas de tels scénarii quand il t'apprenait la charpenterie !
- Les charpentiers font aussi des croix..., dit Luc. Oh pardon, excusez-moi, c'est de l'humour mal placé, et idiot, j'en conviens. Qu'il en soit fait selon la volonté de ton père céleste, Jésus.
- "Notre" père céleste, rectifie Jésus.
- Un tel tordu comme père ? Non merci, dit Judas.
- A propos, j'y songe, dit Matthieu à Jésus. Pourquoi ta maman n'est-elle pas venue ?
- Mais tu sais bien, dit Pierre, que depuis qu'elle a perdu Joseph, elle reste cloîtrée chez elle.
- Non, je ne le savais pas. C'est vrai, ça, Jésus ?
- Ceci est une assemblée d'hommes, dit Jésus. Une assemblée d'hommes pour les hommes.
- C'est symbolique aussi, dit Jean. Pour le futur.
- Et que fait donc ici mademoiselle Marie de la Madeleine ? demande Judas d'un ton ironique et mauvais, elle représente le futur ?
- Ferme-la, eunuque ! dit Madeleine.
- Vous allez tous la fermer, dit Jésus. A présent, je vais vous laver les pieds.
- 'Sont propres, répète Judas.
- Toi, dit Jean, c'est plutôt ton âme qu'il faudrait laver.
- Tu disais à l'instant que je ne faisais que réaliser les prophéties ?
- Il y a moyen, dit Jean, de réaliser une prophétie avec l'âme propre.
- Laisse-le, dit Marie-Madeleine, qu'il aille se faire pendre !
Après le lavement des pieds, auquel Judas s'est prêté de mauvaise grâce et auquel Marie-Madeleine n'a pas participé vu que c'était déjà fait :
- Maintenant, mangeons, dit Jésus, et festoyons. Il a l'air excellent ce gibier à la sauce aux champignons.
Les onze, en choeur; et Marie-Madeleine plus discrètement :
- 'Plus faim !
Judas :
- Moi, je salive depuis que je suis entré. Tu manges avec moi, "Maître"....?
Et le voici qu'il trempe une cuisse de gibier dans la sauce aux champignons en même temps que Jésus.
- Alea jacta est, dit Luc.
- Tout est foutu, dit Matthieu.
- Tout commence, dit Jean.
- Oh et puis zut à la fin, dit Matthieu, allez ! : tous à la bouffe, autant en profiter encore une fois. D'ailleurs, si ça se peut, les choses se passeront autrement que nous le pensons. Après tout, mon cher Jean, les prophéties n'entrent pas vraiment dans le détail, n'est-ce pas ?
- Pour moi, juste un peu de salade, dit Marie-Madeleine. Je n'ai vraiment pas le coeur à manger plus.
- Souviens-toi, lui dit Jésus : "On se retrouvera, tous les deux. Crois-moi, on se retrouvera." Tu te souviens que tu m'as dit ça ?
Elle fond en larmes.
- Et voilà la Madeleine qui pleure comme une Madeleine, lance Judas. Madeleine, Madeleine qui n'viendra plus, tant pis pour le tram 33 et les frites chez Eugène !
- Ca y est, cette fois il disjoncte vraiment, dit Luc.
- Et ce n'est que le début, dit Jean.
- Eh bien vois-tu, Madeleine, dit Jésus, ces paroles que tu m'as dites, je te les redis aujourd'hui : "On se retrouvera, tous les deux. Crois-moi, on se retrouvera...".
- Pfff ! fait Judas : l'histoire de la résurrection au troisième jour ? Vous y croyez, vous ?
- Non, dit Jésus. Ils n'y croient pas vraiment. Ah ! hommes de peu de foi. Dire qu'il vous suffirait d'avoir un grain de foi pas plus gros qu'un grain de sénevé, et vous pourriez déplacer les montagnes !
Après le repas.
Pierre, ayant un coup dans l'aile :
- Moi, je suis Pierre ! Et sur cette pierre sera bâtie mon église ! Jésus ! je te suivrai jusqu'à la croix s'il le faut, je te déclouerai s'il le faut, et je leur dirai haut et fort, à tous ces salauds, qu'ils ont commis l'erreur la plus abominable de toute l'humanité !
- C'est ce que je dis depuis le début, dit Judas. Il doit être un roi terrestre, et seulement ensuite un roi céleste. Il pourrait détruire leur temple et en rebâtir un nouveau en trois jours, c'est lui-même qui l'a dit. Il pourrait multiplier les pains et les poissons pour que toute la population ait de quoi se nourrir décemment. Il pourrait d'un seul regard faire tomber Hérode raide-mort. Il pourrait jouer la carte de la diplomatie avec Rome, il pourrait, il pourrait, il pourrait, mais non ! il préfère tout laisser tomber et remettre cette soi-disant prophétie entre les mains d'un pauv'type comme moi ! Mais c'est à se pendre, une histoire pareille, à se pendre !
Et il se met à pleurer.
Marie-Madeleine s'approche de lui, et :
- Allez... excuse-moi pour ce que j'ai dit.
Judas, continuant à pleurer :
- C'est pas vrai que j'ai une petite bitte. Elle est pas grosse, d'accord, mais elle est pas petite non plus. C'est pas pour ça que les femmes ne veulent pas de moi. C'est parce que je suis petit, bossu et pas beau. Moi j'aurais tellement voulu rendre une femme heureuse, tellement !
- Mais oui, Judas, mais oui, je sais.
- Et Jésus, lui, il sait que je suis malheureux. Et il a toujours prêché qu'il était là en priorité pour les malheureux. Et t'as vu comment il me regarde, hein ? Même toi, une femme, une prostituée, il te regarde avec admiration. Moi, il me regarde comme on regarde un monstre, sans compter toutes les fois où il me regarde sans me regarder, son regard passe à travers moi comme si je n'étais pas là.
- Tu te trompes, Judas, dit doucement Marie-Madeleine. Je t'assure qu'il a beaucoup d'estime pour toi.
- C'est vrai ? Il te l'a dit ? Dis, il te l'a dit ?
- Oui, il me l'a dit.
- Alors, qu'est-ce que je dois faire, moi, maintenant, hein ? demande-t-il en sanglotant. Je dois lui laisser gâcher sa vie, le laisser mourir comme le dernier des malfaiteurs ? Pourquoi est-ce moi qui dois le livrer ? Est-ce que les prophéties mentionnent mon nom ? Il m'a toujours laissé faire les sales besognes ! T'as entendu ce que Jean a dit ? qu'il aurait mieux valu que je ne sois jamais né ! Eh bien : il a raison !
- Ho là, dis, Judas, Judas ?
- Oui, quoi ?
- Tu ne vas pas faire de bêtises, n'est-ce pas ?
- J'aurais tant aimé avoir une femme comme toi.
- Judas, tu ne vas pas faire de bêtises ?
- N...non, dit-il en se mouchant. Mais.. j'estime que ça vaut au moins trois cents deniers. Quand tout ça sera terminé, je voudrais acheter un champ, avec dedans une petite maison bien à moi. Et qu'on ne vienne plus jamais me parler de Jawhé. C'est fini, je n'y crois plus, je suis athée.
- Tu sais, si tu leur demandes trois cents deniers, tu n'en auras que trente tout au plus. Et si tu leur en demandes trois mille, ils ne te les donneront pas. 'Faut pas croire que tu seras payé d'avance.
- Tu viendrais habiter avec moi, quand il... quand il ne sera plus là ?
- Il m'a dit qu'il serait toujours là. Et puis je ne t'aime pas, Judas, je t'aime bien, c'est tout.
- Pfff..., tu n'as jamais su me sentir.
- Allons, ne dis pas ça, voyons.
- J'suis bossu, pas beau et petit. Et, en plus, contrairement à Jean, je ne suis pas un érudit.
- Allons... Pierre n'est pas un érudit lui non plus.
- Il lui a quand même confié "les clefs de son Eglise", comme il a dit.
- Judas, c'est une histoire qui nous dépasse tous. Et ce soir, en plus, nous sommes à cran. Ne réfléchis pas trop, Judas. Fais ce que tu as à faire, c'est tout. Ou ne le fais pas. Tu es libre, tu sais, tu es libre de ne pas le faire.
- Et que se passera-t-il, si je ne le fais pas ?
- Il se livrera probablement lui-même, et leur dira quelque chose du genre : "L'heure est venue.". Ils veulent sa peau, ils l'auront. D'une manière ou d'une autre.
- L'ennui c'est que j'ai besoin d'argent. Et même sans intérêts, je ne saurai jamais rembourser Matthieu. Tu vois, je vais te dire : si j'étais vraiment sûr de sa résurrection, j'irais ensuite me jeter à ses pieds pour lui demander pardon, et tout pourrait continuer comme au bon vieux temps. Je me plains, mais j'ai quand même passé trois années formidables avec vous. Oh et puis non, même s'il ressuscitait, ça ne changerait rien, je suis fatigué, fatigué... . Je vais faire ce que j'ai à faire, et puis qu'on me laisse tranquille, c'est tout ce que je demande.
- Judas ?
- Oui ?
- Que décides-tu, demande Jésus.
- J'ai le choix ?
- On a toujours le choix.
- Dis-moi plutôt ce que tu préfères que je fasse.
- C'est à toi de décider, Judas.
- J'en ai marre. Qu'on en finisse.
- Bien, dit Jésus.
Luc, qui venait de s'approcher :
- Il nous couve une dépression nerveuse, oui. Il vaudrait mieux qu'il aille s'aliter quelques jours, se reposer, faire le vide.
- Redonne-moi plutôt une grande coupe de vin, dit Judas.
Il vide la coupe d'un trait, puis :
- J'y vais !
Jésus lui dit :
- C'est mon sang que tu viens de boire... .
Les disciples sont à l'avance.
Quand Jésus entre, il est accueilli par des :
- Alléluïa, alléluïa, bénis sois-tu Seigneur, oh oui, alléluïa, bénis sois-tu, bénis sois-tu, oui Seigneur, alléluïa, bénis sois-tu, alléluïa, al...
- Ho ho ho ho ! Du calme ! C'est quoi, ce chahut ? Où vous croyez-vous ?...? Asseyez-vous.
Long silence, puis :
- Messieurs, je ne vous cache pas que l'heure est grave. Je vous ai conviés à ce repas, ce sera notre dernier repas. Et après cela, je cracherai au Ciel des rabbins une dernière fois.
- Loubiamaché illetiou takam loulou kenadiatoula illiotachi mamatatché !
- Pierre, je ne comprends pas ce que tu viens de dire.
- Je faisais de la glossolalie, Seigneur.
- Il a dit : "Jésus : quelqu'un parmi nous te trahira", dit Judas.
- Oui, je sais, quelqu'un qui mettra les doigts dans la saucière en même temps que moi.
- Ce sera qui ? demande Jean.
- Celui qui est parvenu à traduire. Bon. Ecoutez, on arrête tout ce tralala, et on passe directement au plus important, j'ai hâte que tout ceci soit terminé. Passez-moi un morceau de pain gaulois.
- J'ai eu un mal fou à en trouver, dit Matthieu. Pourquoi du pain gaulois ?
- Parce que, dit Jean, la Gaule sera la fille aînée de l'Eglise.
- Jean, dit Pierre, tu es hermétique. Matthieu, tu l'as trouvé dans quelle boutique ?
- Ca suffit ! dit Jésus.
- Hou là, il est pas de bonne humeur, le patron, aujourd'hui.
- On se tait ! dit Jésus. Bon. Vous voyez ce morceau de pain ?
- Oui.
- Eh bien : désormais ceci est mon corps. Passez-moi une coupe de vin. ...Merci. Vous voyez ce vin ?
- Oui.
- Désormais, ce vin est mon sang.
"Mangeons et buvons maintenant.
- Manger ton corps et boire ton sang ? dit Pierre. Mais enfin, Maître, tu n'y penses pas ! Nous ne sommes pas cannibales.
- C'est profond, comme symbole, dit Jean.
- Oh toi et tes symboles ! soupire Pierre.
- Ce n'est pas un symbole, dit Jésus. C'est la réalité. Ce pain est vraiment mon corps, ce sang est vraiment mon sang.
- J'en ai marre ! crie Judas. Tu devrais être sur le trône d'Hérode, à l'heure qu'il est. Et, à la place, tu nous proposes ce truc sans queue ni tête.
- Oui, car mon heure est venue. Les romains vont m'exécuter.
- Quoi ? dit Pierre. Attends un peu, je serai là, moi, et je ne les laisserai pas faire !
- Tu ne peux rien contre les Ecritures et les prophéties, Pierre, dit Jean. D'ailleurs, le coq aura à peine chanté trois fois que tu auras renié Jésus quatre fois.
- Tu as vraiment de l'imagination, toi, lui dit Pierre. Tu devrais écire un livre.
- J'en écrirai un... .
- Compte pas sur moi pour l'acheter.
- Bon, c'est fini, oui ? dit Jésus. Allez, mangez et buvez.
- Mon chéri, dit Marie-Madeleine, te boire et te manger comme ça, non, je ne veux pas.
- Toi, mon chou, je te demanderai de bien vouloir te taire. Sans vouloir te vexer, tu n'es pas censée être ici.
"J'ajouterai que chaque fois que vous ferez cela, vous le ferez en mémoire de moi.
- J'ai déjà fait les comptes, dit Matthieu. Dans un premier temps, une fabrique d'hosties et de vin de messe, nous rapportera...
- Et avec quel capital tu vas investir là-dedans ? lui demande Judas. Notre ministère ne nous a rien rapporté, rien, pas un radis !
- Vous allez la clouer, oui ou merde ! dit Jésus.
- La clouer, ah ah, la bien bonne, la clouer ! dit Judas.
- Ecoute, si t'es pas content, toi tu sors, d'accord ?
- Tu ne m'intimides plus, Boss, tu ne m'intimides plus. Tu veux que je te dise ? Tu n'es qu'un lâche ! oui, parfaitement : un lâche. La foule t'a accueilli comme un roi, avec les rameaux. En t'alliant à Barabass, tu aurais pu devenir à la fois le roi des Juifs et le roi du Ciel. Ensuite, quelques bonnes négociations avec Rome, et le tour était joué. Luc aurait fait un excellent et habile négociateur. Mais non : Môssieur a préféré jouer la carte du dolorisme et se poser en victime. C'est cette femme qui t'a rendu mou.
- Toi, je ne te permets pas, dit Marie-Madeleine.
- Madeleine, répète Jésus, je te rappelle que tu n'es pas censée être ici.
- La taille du cerveau de ce type est égale à celle de son pénis ! Même moi, je n'ai jamais réussi à le faire bander, continue-t-elle.
- Toi la putain, dit Judas, ferme ta gueule qui te sert de vagin !
- Judas, dit Jésus, sors !
- Ben voyons. La seule personne lucide, ici, c'est moi. C'est donc moi qui dois sortir. Classique ! Tu sais pourtant ce que je vais faire, quand je serai sorti... .
- Il faut bien que quelqu'un le fasse, non ? dit Jésus.
- Contre monnaie sonnante et trébuchante, dit Madeleine. Avec ça, il pourra aller se rincer la gueule dans tous les bistrots de la ville.
- Je connais, dit Luc, un remède souverain contre la gueule de bois.
- Ah oui ? raille Judas. C'est sans doute pour ça que tu n'as jamais réussi à ouvrir un cabinet de médecin.
- C'est vrai, ça, dit Matthieu, Luc est toubib et il n'a jamais réussi à guérir la moindre petite maladie. Tandis que notre Maître, lui...
- Allez, bon sang, taisez-vous ! dit Jésus, on n'a pas toute l'éternité devant nous.
- Toi : si, dit Jean.
- Nous allons maintenant procéder au lavement des pieds, dit Jésus.
- Mes pieds sont propres, dit Judas. Ceux des autres aussi. Nous nous sommes tous lavés les pieds et les mains avant d'entrer ici. Tu ne connais plus nos coutumes ?
- Mais c'est symbolique, dit Jean. Cela signifie que le Maître doit se faire le serviteur.
- Ah oui ? dit Pierre. Et tu te figures qu'Hérode, lui, lave les pieds de ses serviteurs ?
- Vous mélangez tout, dit Jean. C'est vraiment tout et n'importe quoi.
- Enlevez vos sandales, dit Jésus. Et apportez de l'eau. Je vais vous laver les pieds.
- Pourquoi pas avec du parfum coûteux, comme tu l'as fait avec Marie-Madeleine ? demande Judas.
- C'est vrai que ça a fait un gros trou dans la caisse, dit Matthieu.
- Que voulez-vous, dit Judas, les amantes sont mieux traitées que les disciples.
- Mais je t'ai déjà dit que tu pouvais sortir, Judas, dit Jésus. Tu n'es pas content, tu n'es pas d'accord ? Eh bien, tu sors, c'est tout. Allez, sors, va chercher tes deniers.
- Judas, dit Matthieu, si tu veux, je te fais un prêt sans intérêts. Après tout, nous sommes là pour nous entraider, non ? Si tu as vraiment besoin d'argent, tu n'es tout de même pas obligé de... .
- Les prophéties doivent s'accomplir, dit Jean, les prophéties doivent s'accomplir. Certes, il eût mieux valu que Judas ne naisse point, mais d'un autre côté les prophéties doivent se réaliser. N'est-ce pas, Jésus ?
- Je ne sais pas. Mon père m'a fourni un scénario, je dois le suivre, c'est tout.
- J'espère, dit Judas, que ton vrai père ne te fournissait pas de tels scénarii quand il t'apprenait la charpenterie !
- Les charpentiers font aussi des croix..., dit Luc. Oh pardon, excusez-moi, c'est de l'humour mal placé, et idiot, j'en conviens. Qu'il en soit fait selon la volonté de ton père céleste, Jésus.
- "Notre" père céleste, rectifie Jésus.
- Un tel tordu comme père ? Non merci, dit Judas.
- A propos, j'y songe, dit Matthieu à Jésus. Pourquoi ta maman n'est-elle pas venue ?
- Mais tu sais bien, dit Pierre, que depuis qu'elle a perdu Joseph, elle reste cloîtrée chez elle.
- Non, je ne le savais pas. C'est vrai, ça, Jésus ?
- Ceci est une assemblée d'hommes, dit Jésus. Une assemblée d'hommes pour les hommes.
- C'est symbolique aussi, dit Jean. Pour le futur.
- Et que fait donc ici mademoiselle Marie de la Madeleine ? demande Judas d'un ton ironique et mauvais, elle représente le futur ?
- Ferme-la, eunuque ! dit Madeleine.
- Vous allez tous la fermer, dit Jésus. A présent, je vais vous laver les pieds.
- 'Sont propres, répète Judas.
- Toi, dit Jean, c'est plutôt ton âme qu'il faudrait laver.
- Tu disais à l'instant que je ne faisais que réaliser les prophéties ?
- Il y a moyen, dit Jean, de réaliser une prophétie avec l'âme propre.
- Laisse-le, dit Marie-Madeleine, qu'il aille se faire pendre !
Après le lavement des pieds, auquel Judas s'est prêté de mauvaise grâce et auquel Marie-Madeleine n'a pas participé vu que c'était déjà fait :
- Maintenant, mangeons, dit Jésus, et festoyons. Il a l'air excellent ce gibier à la sauce aux champignons.
Les onze, en choeur; et Marie-Madeleine plus discrètement :
- 'Plus faim !
Judas :
- Moi, je salive depuis que je suis entré. Tu manges avec moi, "Maître"....?
Et le voici qu'il trempe une cuisse de gibier dans la sauce aux champignons en même temps que Jésus.
- Alea jacta est, dit Luc.
- Tout est foutu, dit Matthieu.
- Tout commence, dit Jean.
- Oh et puis zut à la fin, dit Matthieu, allez ! : tous à la bouffe, autant en profiter encore une fois. D'ailleurs, si ça se peut, les choses se passeront autrement que nous le pensons. Après tout, mon cher Jean, les prophéties n'entrent pas vraiment dans le détail, n'est-ce pas ?
- Pour moi, juste un peu de salade, dit Marie-Madeleine. Je n'ai vraiment pas le coeur à manger plus.
- Souviens-toi, lui dit Jésus : "On se retrouvera, tous les deux. Crois-moi, on se retrouvera." Tu te souviens que tu m'as dit ça ?
Elle fond en larmes.
- Et voilà la Madeleine qui pleure comme une Madeleine, lance Judas. Madeleine, Madeleine qui n'viendra plus, tant pis pour le tram 33 et les frites chez Eugène !
- Ca y est, cette fois il disjoncte vraiment, dit Luc.
- Et ce n'est que le début, dit Jean.
- Eh bien vois-tu, Madeleine, dit Jésus, ces paroles que tu m'as dites, je te les redis aujourd'hui : "On se retrouvera, tous les deux. Crois-moi, on se retrouvera...".
- Pfff ! fait Judas : l'histoire de la résurrection au troisième jour ? Vous y croyez, vous ?
- Non, dit Jésus. Ils n'y croient pas vraiment. Ah ! hommes de peu de foi. Dire qu'il vous suffirait d'avoir un grain de foi pas plus gros qu'un grain de sénevé, et vous pourriez déplacer les montagnes !
Après le repas.
Pierre, ayant un coup dans l'aile :
- Moi, je suis Pierre ! Et sur cette pierre sera bâtie mon église ! Jésus ! je te suivrai jusqu'à la croix s'il le faut, je te déclouerai s'il le faut, et je leur dirai haut et fort, à tous ces salauds, qu'ils ont commis l'erreur la plus abominable de toute l'humanité !
- C'est ce que je dis depuis le début, dit Judas. Il doit être un roi terrestre, et seulement ensuite un roi céleste. Il pourrait détruire leur temple et en rebâtir un nouveau en trois jours, c'est lui-même qui l'a dit. Il pourrait multiplier les pains et les poissons pour que toute la population ait de quoi se nourrir décemment. Il pourrait d'un seul regard faire tomber Hérode raide-mort. Il pourrait jouer la carte de la diplomatie avec Rome, il pourrait, il pourrait, il pourrait, mais non ! il préfère tout laisser tomber et remettre cette soi-disant prophétie entre les mains d'un pauv'type comme moi ! Mais c'est à se pendre, une histoire pareille, à se pendre !
Et il se met à pleurer.
Marie-Madeleine s'approche de lui, et :
- Allez... excuse-moi pour ce que j'ai dit.
Judas, continuant à pleurer :
- C'est pas vrai que j'ai une petite bitte. Elle est pas grosse, d'accord, mais elle est pas petite non plus. C'est pas pour ça que les femmes ne veulent pas de moi. C'est parce que je suis petit, bossu et pas beau. Moi j'aurais tellement voulu rendre une femme heureuse, tellement !
- Mais oui, Judas, mais oui, je sais.
- Et Jésus, lui, il sait que je suis malheureux. Et il a toujours prêché qu'il était là en priorité pour les malheureux. Et t'as vu comment il me regarde, hein ? Même toi, une femme, une prostituée, il te regarde avec admiration. Moi, il me regarde comme on regarde un monstre, sans compter toutes les fois où il me regarde sans me regarder, son regard passe à travers moi comme si je n'étais pas là.
- Tu te trompes, Judas, dit doucement Marie-Madeleine. Je t'assure qu'il a beaucoup d'estime pour toi.
- C'est vrai ? Il te l'a dit ? Dis, il te l'a dit ?
- Oui, il me l'a dit.
- Alors, qu'est-ce que je dois faire, moi, maintenant, hein ? demande-t-il en sanglotant. Je dois lui laisser gâcher sa vie, le laisser mourir comme le dernier des malfaiteurs ? Pourquoi est-ce moi qui dois le livrer ? Est-ce que les prophéties mentionnent mon nom ? Il m'a toujours laissé faire les sales besognes ! T'as entendu ce que Jean a dit ? qu'il aurait mieux valu que je ne sois jamais né ! Eh bien : il a raison !
- Ho là, dis, Judas, Judas ?
- Oui, quoi ?
- Tu ne vas pas faire de bêtises, n'est-ce pas ?
- J'aurais tant aimé avoir une femme comme toi.
- Judas, tu ne vas pas faire de bêtises ?
- N...non, dit-il en se mouchant. Mais.. j'estime que ça vaut au moins trois cents deniers. Quand tout ça sera terminé, je voudrais acheter un champ, avec dedans une petite maison bien à moi. Et qu'on ne vienne plus jamais me parler de Jawhé. C'est fini, je n'y crois plus, je suis athée.
- Tu sais, si tu leur demandes trois cents deniers, tu n'en auras que trente tout au plus. Et si tu leur en demandes trois mille, ils ne te les donneront pas. 'Faut pas croire que tu seras payé d'avance.
- Tu viendrais habiter avec moi, quand il... quand il ne sera plus là ?
- Il m'a dit qu'il serait toujours là. Et puis je ne t'aime pas, Judas, je t'aime bien, c'est tout.
- Pfff..., tu n'as jamais su me sentir.
- Allons, ne dis pas ça, voyons.
- J'suis bossu, pas beau et petit. Et, en plus, contrairement à Jean, je ne suis pas un érudit.
- Allons... Pierre n'est pas un érudit lui non plus.
- Il lui a quand même confié "les clefs de son Eglise", comme il a dit.
- Judas, c'est une histoire qui nous dépasse tous. Et ce soir, en plus, nous sommes à cran. Ne réfléchis pas trop, Judas. Fais ce que tu as à faire, c'est tout. Ou ne le fais pas. Tu es libre, tu sais, tu es libre de ne pas le faire.
- Et que se passera-t-il, si je ne le fais pas ?
- Il se livrera probablement lui-même, et leur dira quelque chose du genre : "L'heure est venue.". Ils veulent sa peau, ils l'auront. D'une manière ou d'une autre.
- L'ennui c'est que j'ai besoin d'argent. Et même sans intérêts, je ne saurai jamais rembourser Matthieu. Tu vois, je vais te dire : si j'étais vraiment sûr de sa résurrection, j'irais ensuite me jeter à ses pieds pour lui demander pardon, et tout pourrait continuer comme au bon vieux temps. Je me plains, mais j'ai quand même passé trois années formidables avec vous. Oh et puis non, même s'il ressuscitait, ça ne changerait rien, je suis fatigué, fatigué... . Je vais faire ce que j'ai à faire, et puis qu'on me laisse tranquille, c'est tout ce que je demande.
- Judas ?
- Oui ?
- Que décides-tu, demande Jésus.
- J'ai le choix ?
- On a toujours le choix.
- Dis-moi plutôt ce que tu préfères que je fasse.
- C'est à toi de décider, Judas.
- J'en ai marre. Qu'on en finisse.
- Bien, dit Jésus.
Luc, qui venait de s'approcher :
- Il nous couve une dépression nerveuse, oui. Il vaudrait mieux qu'il aille s'aliter quelques jours, se reposer, faire le vide.
- Redonne-moi plutôt une grande coupe de vin, dit Judas.
Il vide la coupe d'un trait, puis :
- J'y vais !
Jésus lui dit :
- C'est mon sang que tu viens de boire... .
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MES POEMES :
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Avec Dieu, ce qu'il y a de terrible, c'est qu'on ne sait jamais si ce n'est pas un coup du diable...
(Jean Anouilh)
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Re: La virginité de Marie
C'est vraiment hilarant Magnus ! Et très généreux de ta part.
Je n'arrivais pas à dormir, alors je suis venue sur méta en espérant y trouver un autre épisode des aventures de Jésus dit le Christ. Et, oh ! Miracle ! La dernière cene était là !
Tu devrais en faire un livre de chevet pour Athées. "La naissance du vrai Christianisme" (revu et corrigé par Saint Magnus de méta. An 2010).
Je n'arrivais pas à dormir, alors je suis venue sur méta en espérant y trouver un autre épisode des aventures de Jésus dit le Christ. Et, oh ! Miracle ! La dernière cene était là !
Tu devrais en faire un livre de chevet pour Athées. "La naissance du vrai Christianisme" (revu et corrigé par Saint Magnus de méta. An 2010).
Ladysan- Seigneur de la Métaphysique
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Re: La virginité de Marie
Et puis, pour changer un peu, que diriez-vous, sur le même mode, de mettre en scène Mahomet ?...?
Tu vas te faire massacrer Magnus. Ils z'aiment pas rigoler...
Tu vas te faire massacrer Magnus. Ils z'aiment pas rigoler...
Ladysan- Seigneur de la Métaphysique
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Re: La virginité de Marie
Pour un athée, Magnus a une connaissance profonde du texte décalé, et, mieux , de son esprit . Je me prosterne . Tu es un homme rare, Mag . La dérision n'effleure pas le sens , elle le souligne, le rend tolérable . Je m'y étais essayée, naguère , mais arriver à ça ... chapeau .Elle a de la chance, madame Magnus . Mais à sa place, je m'inquièterais de tes poêmes, par contre .
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: La virginité de Marie
Magnus, bravo ! Quelle imagination ! Et on sent que tu connais bien tes évangiles ! Il me semble avoir lu que tu avais écrit des bouquins. Si oui, tu devrais nous les faire connaître, au moins en MP. S'ils sont de ce style
et si l' Index existait encore , tu serais classé dans les maudits !
Continue !
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bernard1933- Aka Tpat
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Date d'inscription : 23/03/2008
Re: La virginité de Marie
Ah bon ? Donc, les auteurs de thriller sont des serial-killer ? Si j'écris un texte où je mets un meurtre en scène, mon entourage doit se méfier ?JO a écrit:Elle a de la chance, madame Magnus. Mais à sa place, je m'inquièterais de tes poêmes, par contre .
Un autre épisode sera publié ce soir ou cette nuit.
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Re: La virginité de Marie
La poesie, c'est comme la musique ; rien voir avec les romans policiers ... mais bon. Si, moi, j'avais lu ce que tu écris , sous la plume de mon homme , j'y réfléchirais ...
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: La virginité de Marie
Adam et Eve
- Adam ?
- Oui ma toute belle ?
- Où étais-tu hier soir ? Tu es rentré bien tard.
- Je suis allé me promener et je me suis un peu perdu. Tu sais, y'a pas tellement longtemps que je connais cet endroit.
- Tu mens, dit Eve.
- Mais non, ma colombe d'or. Pourquoi te mentirais-je ?
- Tu étais avec une autre, n'est-ce pas ?
- Une autre ? Mais ma douce, quelle autre ????!
- Je t'ai aperçu près du pommier.
- Oui, je le contemplais. Ce n'est pas interdit, tout de même ?
- Tu as vu le serpent ? demande-t-elle.
- Oui. Quelle sale bête rampante !
- Il ne rampe pas, il a des pattes, voyons, Adam. Il ne sera rampant que lorsque...
- Lorsque ?... demande Adam.
- Lorsqu'il faudra bien trouver une image pour justifier tes conneries ! dit Eve.
- Mais mon amour...
- J'ai vu une femme, près du pommier.
- Voyons, ma toute belle, quelle femme ????! Tu sais donc bien que Dieu vient de créer le premier couple, et que le premier couple c'est toi et moi. De femelles, il n'y a que des animaux.
- Que penses-tu, lui demande Eve, de cette histoire de "connaissance du bien et du mal" ?
- Je pense qu'Il est un peu égoïste : il veut garder tout ce qu'il sait pour Lui. Ca serait intéressant d'avoir au moins la connaissance du bien, non ?
- Mais tout est bien, ici, Adam. Que veux-tu de plus ? N'as-tu pas réfléchi que si nous avions la connaissance du bien, nous aurions aussi celle du mal.
- Ben..., Il a dit "du bien 'et' du mal".
- Mais oui, mais cela allait de soi. La connaissance du bien entraîne celle de son contraire, celle du mal.
- Oui, je sais, ma biche, tu préfères la connaissance du mâle, toi, hein, petite coquine !
- Je suis sérieuse, Adam ! A partir du moment où nous aurions la connaissance du bien, nous aurions aussi celle du mal. Et à partir de là, nous pourrions le commettre, le mal.
- C'est un point de vue, dit Adam. Mais comment diable aurais-tu pu voir une femme près du pommier ? Tu as de l'imagination, tu sais, ma gazelle.
- Alors pourquoi murmurais-tu "Lila", près du pommier ?
- Je ne m'en souviens plus. Peut-être parce qu'il y avait là du lila.
- Elle a quoi, en plus que moi. Hein ? Elle a quoi que je n'ai pas ?
- Rien, voyons, puisqu'elle n'existe pas.
- Elle te fait quoi, comme saloperies ?
- Eve, tu commences à me les casser ! De quoi et de qui parles-tu et c'est quoi des "saloperies" ?
- Des choses qui t'excitent, dit Eve, et que moi je ne te fais pas.
- Tu veux dire... quand on fait l'amour ?
- Evidemment, si je te parle d'une autre femme, c'est pas pour savoir comment elle fait la cuisine !
- Mais voyons, Eve, quand nous sommes sur notre couche, nous faisons tout ce qu'il est possible et imaginable de faire. Dieu nous a tout permis dans ce domaine.
- Oui, mais il ne nous a pas permis de faire des acrobaties dans le pommier. Et ne me demande pas de quel genre d'acrobaties il s'agit. A un moment donné, ce n'est plus murmurer que tu faisais, tu hurlais.
- Je hurlais ?
- Oui, un peu comme Tarzan, tu vois ?
- Non, je ne vois pas.
- Elle est plus belle que moi, n'est-ce pas ?
- Je ne sais pas. Je n'ai pas de points de comparaison. Tu es la seule. Et Dieu t'a créée physiquement parfaite.
- Alors, c'est quoi, ce trognon de pomme que j'ai découvert ce matin en allant près du pommier ?
- Une pomme qui a dû tomber de l'arbre. Un animal qui l'a rongée. Dieu n'a pas interdit le pommier aux animaux, à ce que je sache.
- Et tu veux que j'avale ça ?
- Quoi, le trognon ?
- Ne te fous pas de ma tronche, Adam. L'intuition féminine, tu sais ce que c'est ?
- La "quoi" tu dis ?
- C'est un petit quelque chose que Dieu m'a donné, et qu'il ne t'a pas donné à toi, tu vois.
- Homme et femme, il les créa, tu noteras le singulier, dit Adam. Dieu m'a donné la logique. Un petit quelque chose qu'il ne t'a pas donné. S'il y avait une autre femme dans ce paradis, il aurait écrit : "Homme et femmeS, il les créa".
- A ceci près que tu oublies qu'il n'a rien écrit, dit Eve.
- Lui, non. Mais un jour ce sera écrit quand même, dit Adam.
- Dans ce cas, dit Eve, il s'agira d'une erreur de moines copistes. Je suis persuadée qu'il y a une autre femme, ici.
- Mais tu sais bien qu'il n'y a que quatre personnes ici : Dieu, toi, moi, et le Diable.
- Et, demande Eve, il est de quel sexe, le Diable ?
- Il est bien entendu de sexe masculin, sinon Dieu aurait dit "La Diablesse". C'est le serpent. Le serpent, c'est masculin aussi.
- Adam, réfléchis un instant : il y a des chats et des chattes...
- Oh oui, et j'adore la tienne !
- ... Il y a des chiens et des chiennes. Etc. La femelle du serpent, ça doit bien exister, non ? Qui parlait de logique, tout à l'heure ?
- Bon, écoute, dit Adam, les scènes de ménage, j'en ai encore jamais eues, mais j'en ai déjà ras-le-bol ! J'avoue tout : j'ai couché avec Lila. Et alors ? La belle affaire ! Tu sais bien que c'est toi que j'aime. Tu es mon premier amour. Un premier amour, ça ne s'oublie pas.
- Et pourquoi ? Pourquoi tu as couché avec elle ? Qu'est-ce qu'elle a de plus que moi, je te le redemande ?
- Mais rien. Elle est juste un peu plus jeune, mais ça n'a aucune importance, c'était une passade, c'est tout.
- Plus jeune ? s'étonne Eve. Mais... Adam ?
- Quoi ?
- Dieu nous a tous deux créés à l'âge de dix-huit ans, il y a à peine deux mois. Et tu dis qu'elle est encore plus jeune que nous ?
- Oui, elle doit avoir environ douze ou treize ans.
- Adam ! Mais tu te rends compte ? Tu es pédophile !
- Oh Eve, s'il te plaît ! Aucune majorité n'a encore été fixée. Et je te signale qu'Aicha n'aura que neuf ans.
- Aïcha ? Qui c'est, celle-là ?
- Une des femmes d'un des plus grands prophètes de toute l'humanité, figure-toi. Un ange de Dieu lui-même interviendra en sa faveur. Alors, ton histoire de pédophilie avant la lettre, excuse-moi, mais ça ne tient pas debout.
- Mais cette gamine est encore innocente ! dit Eve.
- Innocente ? Ah tu parles... .
- Donc, c'est vrai, tu avoues, dit Eve, tu avoues tout ?
- Ce n'est pas ma faute, dit Adam.
- Bien sûr, dit Eve, c'est la mienne peut-être ? ...Dis ? c'est la mienne ? Qu'est-ce que je t'ai fait pour que tu...
- C'est la sienne, je te dis. J'étais près du pommier, je mourais d'envie de manger un morceau de pommme..., oh, un tout petit, tu sais, vraiment un tout petit morceau, pas assez pour avoir toute la connaissance du bien et du mal. Mais je n'osais pas. J'avais peur de Lui. Alors, elle, elle m'a dit que si je couchais avec elle, elle me trouverait sur l'arbre une pomme différente des autres. Une pomme inoffensive, qu'elle m'a dit. Ainsi, a-t-elle ajouté, tu connaîtras la saveur de la pomme sans avoir la connaissance du bien et du mal, et Dieu ne pourra pas t'en vouloir. Elle sait distinguer les pommes saines des pommes vénéneuses, tu vois. Elle-même ne mange que des pommes saines.
- Et tu l'as crue ? dit Eve.
- Ben... oui. Pourquoi ? Tu crois qu'elle m'a menti ?
- Eh bien ! nous voilà dans de beaux draps, et tous nos descendants avec nous.
- Tu crois ? demande Adam.
- Sûre et certaine !
- Mais attends.... : pas toi. Puisque toi tu n'en as pas mangé.
- Non, je n'en ai pas mangé, dit Eve. Mais tu me connais bien mal, Adam : tu crois que je vais te laisser tout seul avec cette Lila, qui te plaquera au moindre pépin de pomme, si j'ose dire, te laisser seul assumer les conséquences de ton acte ? Je suis ta femme, Adam. Je n'ai pas le droit de te laisser tomber. Mais tu iras trouver cette Lila et tu lui diras que tu ne veux plus jamais la voir, tu m'entends ? Plus jamais !
- Pourquoi ? On pourrait peut-être former un couple à trois, non ?
- Pédophilie et polygamie, un comble ! dit Eve. Tu es tombé bien bas, Adam.
- La polygamie n'est pas interdite par Dieu, dit Adam. Salomon lui-même aura le harem le plus vaste de son époque.
- Je m'en fous, dit Eve, moi je n'accepte pas. Surtout avec cette diablesse.
- Ecoute, dit Adam : il est écrit, ou plutôt : il sera écrit que nous aurons deux fils. Abel et Caïn. Comment veux-tu que notre race se perpétue ? Abel ne va pas faire des enfants à Caïn et Caïn à Abel, tout de même ? Tandis qu'avec Lila, j'aurai peut-être des filles. Ainsi, nos deux garçons pourront engrosser les filles que j'aurai eues de Lila. On appelle ça avoir le sens pratique.
- C'est elle qui t'a suggéré ça ?...
- Je suis assez intelligent pour avoir trouvé ça moi-même, non ? Oh mon dieu !!!
- Quoi, qu'y a-t-il ? Tu as l'air effrayé et tout honteux ?
- Mon dieu, répète Adam : tu es toute nue, et moi aussi !
- Et alors ? c'est comme ça depuis le début, non ? il fait bon, ici.
- Oui, dit Adam, mais je ne sais pas s'il est permis de se promener tout nu dans la nature.
- Et pourquoi pas ? dit Eve. Adam, que se passe-t-il ? Tu as honte de notre nudité ?
- Ben..., oui je crois bien.
- Et voilà, dit Eve, c'est bien ce que je disais : nous y sommes, nous y sommes vraiment. "Ils eurent honte de leur nudité".
- Tu es sûre ? demande Adam.
- Mais oui, hélas, dit Eve, tous les signes sont là.
- Dans quel livre tu as trouvé cette citation ?
- Dans la Genèse, dit Eve.
- Quel verset ?
- Je ne sais plus, mais c'est dans la Genèse, dit-elle.
- Dans la traduction de Chouraqui aussi ?
- Attention, dit Eve, le voilà...
- Qui, Chouraqui ?
Une voix tonne :
- Adam ! Tu as mangé du fruit de l'arbre défendu. Je t'avais pourtant prévenu.
- Ce n'est pas ma faute, ô Dieu, c'est la femme qui en a mangé et qui me l'a fait manger.
- Eve ? C'est vrai ?
- Non, c'est lui qui en a mangé le premier.
- Ainsi donc, vous vous rejetez mutuellement la faute l'un sur l'autre, si je comprends bien ?
- C'est..., c'est Lila, dit Adam. C'est elle qui a commencé.
- Lila ? dit Dieu. 'Connais pas. C'est qui ?
- Une ravissante jeune créature à peine pubère, dit Eve. C'est du propre !
- Nom de dieu ! dit Dieu. Ce salopard s'est encore déguisé !
- Quel salopard ? demande Adam.
- Mais le diable, sacrénom ! C'est son truc préféré, se déguiser ! Nous avions convenu, lui et moi, qu'il se déguise en serpent. Je m'étais dit : ils ne succomberont jamais au charme d'une sale bête. Et le salaud n'a pas tenu sa promesse : il s'est déguisé en jeune fille.
- "Il" ? dit Adam. Lila était donc...?
- Un travelo, oui, parfaitement, dit Dieu. Un travelo.
- Ciel ! dit Adam. Mais je n'ai rien remarqué, pourtant.
- Tu as du goût pour les petits garçons, maintenant ? dit Eve à Adam. De mieux en mieux !
- Ah le salaud, dit Dieu, le salaud, le salaud, le salaud !
- C'est lui qu'il faut punir, dit Adam. Tu vois bien, ô Dieu, que nous avons été trompés.
- Facile à dire, ça, dit Dieu. Pour punir ce tas de merde ambulant, je dois attendre la fin des temps.
- Et c'est quand, la fin des temps ? demande Eve.
- Oh ! pas pour demain, je peux vous le dire. Mêêêrde ! ah il m'a bien eu !
- Si tu ne peux pas le punir pour le moment, dit Adam, tu peux peut-être nous pardonner. Nous ne recommencerons plus, je te le jure.
- Si vous croyez que ça m'amuse, dit Dieu... Je veux bien, moi, pardonner. Mais malheureusement, l'heure n'est pas venue. Il faudra attendre Jésus, pour ça.
- Jésus, qui est-ce ?
- C'est mon fils, mon unique. Mais je ne peux pas le faire intervenir maintenant, il est beaucoup trop jeune. J'ai encore un tas de choses à lui apprendre. Mais un jour viendra où Marie, la nouvelle Eve...
- La nouvelle Moi ? dit Eve.
- Oui, la nouvelle Toi. Cherche pas trop à comprendre pour le moment. Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'elle écrasera la tête du serpent.
- Ah, alors c'est ça la fin des temps, dit Adam, ce sera quand ma nouvelle femme tuera le Diable.
- En principe oui, dit Dieu. Mais il a plus d'un tour dans son sac, le Malin !
- Mais dis, Dieu ? demande Adam. Pourquoi tu l'as créé, ce fumier ?
- Ce fumier, comme tu dis, était au départ d'accord avec moi pour continuer à faire de ce paradis un paradis. Et puis, tout d'un coup, il a retourné sa veste.
- Mais pourquoi ? demande Eve.
- Une partie de poker qui a mal tourné, dit Dieu. Nous avions un peu bu, tous les deux, et nous avons misé la création tout entière. Jusque là, je lui avais donné la moitié, pour le récompenser de sa fidélité. J'ai bien entendu gagné, mais il ne l'a pas digéré. Il m'a dit : "Non seulement, je récupérerai cette moitié, mais un jour je prendrai tout."
- Mais pourquoi as-tu joué avec lui ?
- Parce que je lui faisais confiance, tiens, quelle question ! Lucifer était la bonté, la générosité, la loyauté incarnées. Comment aurais-je pu deviner... .
- Mais, Seigneur, tu es omniscient, non ? dit Eve.
- Omniscient, tu parles ! dit Dieu. C'est à mon image que je vous ai créés. Vous êtes omniscients, vous ?
- Adam ?
- Oui ma toute belle ?
- Où étais-tu hier soir ? Tu es rentré bien tard.
- Je suis allé me promener et je me suis un peu perdu. Tu sais, y'a pas tellement longtemps que je connais cet endroit.
- Tu mens, dit Eve.
- Mais non, ma colombe d'or. Pourquoi te mentirais-je ?
- Tu étais avec une autre, n'est-ce pas ?
- Une autre ? Mais ma douce, quelle autre ????!
- Je t'ai aperçu près du pommier.
- Oui, je le contemplais. Ce n'est pas interdit, tout de même ?
- Tu as vu le serpent ? demande-t-elle.
- Oui. Quelle sale bête rampante !
- Il ne rampe pas, il a des pattes, voyons, Adam. Il ne sera rampant que lorsque...
- Lorsque ?... demande Adam.
- Lorsqu'il faudra bien trouver une image pour justifier tes conneries ! dit Eve.
- Mais mon amour...
- J'ai vu une femme, près du pommier.
- Voyons, ma toute belle, quelle femme ????! Tu sais donc bien que Dieu vient de créer le premier couple, et que le premier couple c'est toi et moi. De femelles, il n'y a que des animaux.
- Que penses-tu, lui demande Eve, de cette histoire de "connaissance du bien et du mal" ?
- Je pense qu'Il est un peu égoïste : il veut garder tout ce qu'il sait pour Lui. Ca serait intéressant d'avoir au moins la connaissance du bien, non ?
- Mais tout est bien, ici, Adam. Que veux-tu de plus ? N'as-tu pas réfléchi que si nous avions la connaissance du bien, nous aurions aussi celle du mal.
- Ben..., Il a dit "du bien 'et' du mal".
- Mais oui, mais cela allait de soi. La connaissance du bien entraîne celle de son contraire, celle du mal.
- Oui, je sais, ma biche, tu préfères la connaissance du mâle, toi, hein, petite coquine !
- Je suis sérieuse, Adam ! A partir du moment où nous aurions la connaissance du bien, nous aurions aussi celle du mal. Et à partir de là, nous pourrions le commettre, le mal.
- C'est un point de vue, dit Adam. Mais comment diable aurais-tu pu voir une femme près du pommier ? Tu as de l'imagination, tu sais, ma gazelle.
- Alors pourquoi murmurais-tu "Lila", près du pommier ?
- Je ne m'en souviens plus. Peut-être parce qu'il y avait là du lila.
- Elle a quoi, en plus que moi. Hein ? Elle a quoi que je n'ai pas ?
- Rien, voyons, puisqu'elle n'existe pas.
- Elle te fait quoi, comme saloperies ?
- Eve, tu commences à me les casser ! De quoi et de qui parles-tu et c'est quoi des "saloperies" ?
- Des choses qui t'excitent, dit Eve, et que moi je ne te fais pas.
- Tu veux dire... quand on fait l'amour ?
- Evidemment, si je te parle d'une autre femme, c'est pas pour savoir comment elle fait la cuisine !
- Mais voyons, Eve, quand nous sommes sur notre couche, nous faisons tout ce qu'il est possible et imaginable de faire. Dieu nous a tout permis dans ce domaine.
- Oui, mais il ne nous a pas permis de faire des acrobaties dans le pommier. Et ne me demande pas de quel genre d'acrobaties il s'agit. A un moment donné, ce n'est plus murmurer que tu faisais, tu hurlais.
- Je hurlais ?
- Oui, un peu comme Tarzan, tu vois ?
- Non, je ne vois pas.
- Elle est plus belle que moi, n'est-ce pas ?
- Je ne sais pas. Je n'ai pas de points de comparaison. Tu es la seule. Et Dieu t'a créée physiquement parfaite.
- Alors, c'est quoi, ce trognon de pomme que j'ai découvert ce matin en allant près du pommier ?
- Une pomme qui a dû tomber de l'arbre. Un animal qui l'a rongée. Dieu n'a pas interdit le pommier aux animaux, à ce que je sache.
- Et tu veux que j'avale ça ?
- Quoi, le trognon ?
- Ne te fous pas de ma tronche, Adam. L'intuition féminine, tu sais ce que c'est ?
- La "quoi" tu dis ?
- C'est un petit quelque chose que Dieu m'a donné, et qu'il ne t'a pas donné à toi, tu vois.
- Homme et femme, il les créa, tu noteras le singulier, dit Adam. Dieu m'a donné la logique. Un petit quelque chose qu'il ne t'a pas donné. S'il y avait une autre femme dans ce paradis, il aurait écrit : "Homme et femmeS, il les créa".
- A ceci près que tu oublies qu'il n'a rien écrit, dit Eve.
- Lui, non. Mais un jour ce sera écrit quand même, dit Adam.
- Dans ce cas, dit Eve, il s'agira d'une erreur de moines copistes. Je suis persuadée qu'il y a une autre femme, ici.
- Mais tu sais bien qu'il n'y a que quatre personnes ici : Dieu, toi, moi, et le Diable.
- Et, demande Eve, il est de quel sexe, le Diable ?
- Il est bien entendu de sexe masculin, sinon Dieu aurait dit "La Diablesse". C'est le serpent. Le serpent, c'est masculin aussi.
- Adam, réfléchis un instant : il y a des chats et des chattes...
- Oh oui, et j'adore la tienne !
- ... Il y a des chiens et des chiennes. Etc. La femelle du serpent, ça doit bien exister, non ? Qui parlait de logique, tout à l'heure ?
- Bon, écoute, dit Adam, les scènes de ménage, j'en ai encore jamais eues, mais j'en ai déjà ras-le-bol ! J'avoue tout : j'ai couché avec Lila. Et alors ? La belle affaire ! Tu sais bien que c'est toi que j'aime. Tu es mon premier amour. Un premier amour, ça ne s'oublie pas.
- Et pourquoi ? Pourquoi tu as couché avec elle ? Qu'est-ce qu'elle a de plus que moi, je te le redemande ?
- Mais rien. Elle est juste un peu plus jeune, mais ça n'a aucune importance, c'était une passade, c'est tout.
- Plus jeune ? s'étonne Eve. Mais... Adam ?
- Quoi ?
- Dieu nous a tous deux créés à l'âge de dix-huit ans, il y a à peine deux mois. Et tu dis qu'elle est encore plus jeune que nous ?
- Oui, elle doit avoir environ douze ou treize ans.
- Adam ! Mais tu te rends compte ? Tu es pédophile !
- Oh Eve, s'il te plaît ! Aucune majorité n'a encore été fixée. Et je te signale qu'Aicha n'aura que neuf ans.
- Aïcha ? Qui c'est, celle-là ?
- Une des femmes d'un des plus grands prophètes de toute l'humanité, figure-toi. Un ange de Dieu lui-même interviendra en sa faveur. Alors, ton histoire de pédophilie avant la lettre, excuse-moi, mais ça ne tient pas debout.
- Mais cette gamine est encore innocente ! dit Eve.
- Innocente ? Ah tu parles... .
- Donc, c'est vrai, tu avoues, dit Eve, tu avoues tout ?
- Ce n'est pas ma faute, dit Adam.
- Bien sûr, dit Eve, c'est la mienne peut-être ? ...Dis ? c'est la mienne ? Qu'est-ce que je t'ai fait pour que tu...
- C'est la sienne, je te dis. J'étais près du pommier, je mourais d'envie de manger un morceau de pommme..., oh, un tout petit, tu sais, vraiment un tout petit morceau, pas assez pour avoir toute la connaissance du bien et du mal. Mais je n'osais pas. J'avais peur de Lui. Alors, elle, elle m'a dit que si je couchais avec elle, elle me trouverait sur l'arbre une pomme différente des autres. Une pomme inoffensive, qu'elle m'a dit. Ainsi, a-t-elle ajouté, tu connaîtras la saveur de la pomme sans avoir la connaissance du bien et du mal, et Dieu ne pourra pas t'en vouloir. Elle sait distinguer les pommes saines des pommes vénéneuses, tu vois. Elle-même ne mange que des pommes saines.
- Et tu l'as crue ? dit Eve.
- Ben... oui. Pourquoi ? Tu crois qu'elle m'a menti ?
- Eh bien ! nous voilà dans de beaux draps, et tous nos descendants avec nous.
- Tu crois ? demande Adam.
- Sûre et certaine !
- Mais attends.... : pas toi. Puisque toi tu n'en as pas mangé.
- Non, je n'en ai pas mangé, dit Eve. Mais tu me connais bien mal, Adam : tu crois que je vais te laisser tout seul avec cette Lila, qui te plaquera au moindre pépin de pomme, si j'ose dire, te laisser seul assumer les conséquences de ton acte ? Je suis ta femme, Adam. Je n'ai pas le droit de te laisser tomber. Mais tu iras trouver cette Lila et tu lui diras que tu ne veux plus jamais la voir, tu m'entends ? Plus jamais !
- Pourquoi ? On pourrait peut-être former un couple à trois, non ?
- Pédophilie et polygamie, un comble ! dit Eve. Tu es tombé bien bas, Adam.
- La polygamie n'est pas interdite par Dieu, dit Adam. Salomon lui-même aura le harem le plus vaste de son époque.
- Je m'en fous, dit Eve, moi je n'accepte pas. Surtout avec cette diablesse.
- Ecoute, dit Adam : il est écrit, ou plutôt : il sera écrit que nous aurons deux fils. Abel et Caïn. Comment veux-tu que notre race se perpétue ? Abel ne va pas faire des enfants à Caïn et Caïn à Abel, tout de même ? Tandis qu'avec Lila, j'aurai peut-être des filles. Ainsi, nos deux garçons pourront engrosser les filles que j'aurai eues de Lila. On appelle ça avoir le sens pratique.
- C'est elle qui t'a suggéré ça ?...
- Je suis assez intelligent pour avoir trouvé ça moi-même, non ? Oh mon dieu !!!
- Quoi, qu'y a-t-il ? Tu as l'air effrayé et tout honteux ?
- Mon dieu, répète Adam : tu es toute nue, et moi aussi !
- Et alors ? c'est comme ça depuis le début, non ? il fait bon, ici.
- Oui, dit Adam, mais je ne sais pas s'il est permis de se promener tout nu dans la nature.
- Et pourquoi pas ? dit Eve. Adam, que se passe-t-il ? Tu as honte de notre nudité ?
- Ben..., oui je crois bien.
- Et voilà, dit Eve, c'est bien ce que je disais : nous y sommes, nous y sommes vraiment. "Ils eurent honte de leur nudité".
- Tu es sûre ? demande Adam.
- Mais oui, hélas, dit Eve, tous les signes sont là.
- Dans quel livre tu as trouvé cette citation ?
- Dans la Genèse, dit Eve.
- Quel verset ?
- Je ne sais plus, mais c'est dans la Genèse, dit-elle.
- Dans la traduction de Chouraqui aussi ?
- Attention, dit Eve, le voilà...
- Qui, Chouraqui ?
Une voix tonne :
- Adam ! Tu as mangé du fruit de l'arbre défendu. Je t'avais pourtant prévenu.
- Ce n'est pas ma faute, ô Dieu, c'est la femme qui en a mangé et qui me l'a fait manger.
- Eve ? C'est vrai ?
- Non, c'est lui qui en a mangé le premier.
- Ainsi donc, vous vous rejetez mutuellement la faute l'un sur l'autre, si je comprends bien ?
- C'est..., c'est Lila, dit Adam. C'est elle qui a commencé.
- Lila ? dit Dieu. 'Connais pas. C'est qui ?
- Une ravissante jeune créature à peine pubère, dit Eve. C'est du propre !
- Nom de dieu ! dit Dieu. Ce salopard s'est encore déguisé !
- Quel salopard ? demande Adam.
- Mais le diable, sacrénom ! C'est son truc préféré, se déguiser ! Nous avions convenu, lui et moi, qu'il se déguise en serpent. Je m'étais dit : ils ne succomberont jamais au charme d'une sale bête. Et le salaud n'a pas tenu sa promesse : il s'est déguisé en jeune fille.
- "Il" ? dit Adam. Lila était donc...?
- Un travelo, oui, parfaitement, dit Dieu. Un travelo.
- Ciel ! dit Adam. Mais je n'ai rien remarqué, pourtant.
- Tu as du goût pour les petits garçons, maintenant ? dit Eve à Adam. De mieux en mieux !
- Ah le salaud, dit Dieu, le salaud, le salaud, le salaud !
- C'est lui qu'il faut punir, dit Adam. Tu vois bien, ô Dieu, que nous avons été trompés.
- Facile à dire, ça, dit Dieu. Pour punir ce tas de merde ambulant, je dois attendre la fin des temps.
- Et c'est quand, la fin des temps ? demande Eve.
- Oh ! pas pour demain, je peux vous le dire. Mêêêrde ! ah il m'a bien eu !
- Si tu ne peux pas le punir pour le moment, dit Adam, tu peux peut-être nous pardonner. Nous ne recommencerons plus, je te le jure.
- Si vous croyez que ça m'amuse, dit Dieu... Je veux bien, moi, pardonner. Mais malheureusement, l'heure n'est pas venue. Il faudra attendre Jésus, pour ça.
- Jésus, qui est-ce ?
- C'est mon fils, mon unique. Mais je ne peux pas le faire intervenir maintenant, il est beaucoup trop jeune. J'ai encore un tas de choses à lui apprendre. Mais un jour viendra où Marie, la nouvelle Eve...
- La nouvelle Moi ? dit Eve.
- Oui, la nouvelle Toi. Cherche pas trop à comprendre pour le moment. Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'elle écrasera la tête du serpent.
- Ah, alors c'est ça la fin des temps, dit Adam, ce sera quand ma nouvelle femme tuera le Diable.
- En principe oui, dit Dieu. Mais il a plus d'un tour dans son sac, le Malin !
- Mais dis, Dieu ? demande Adam. Pourquoi tu l'as créé, ce fumier ?
- Ce fumier, comme tu dis, était au départ d'accord avec moi pour continuer à faire de ce paradis un paradis. Et puis, tout d'un coup, il a retourné sa veste.
- Mais pourquoi ? demande Eve.
- Une partie de poker qui a mal tourné, dit Dieu. Nous avions un peu bu, tous les deux, et nous avons misé la création tout entière. Jusque là, je lui avais donné la moitié, pour le récompenser de sa fidélité. J'ai bien entendu gagné, mais il ne l'a pas digéré. Il m'a dit : "Non seulement, je récupérerai cette moitié, mais un jour je prendrai tout."
- Mais pourquoi as-tu joué avec lui ?
- Parce que je lui faisais confiance, tiens, quelle question ! Lucifer était la bonté, la générosité, la loyauté incarnées. Comment aurais-je pu deviner... .
- Mais, Seigneur, tu es omniscient, non ? dit Eve.
- Omniscient, tu parles ! dit Dieu. C'est à mon image que je vous ai créés. Vous êtes omniscients, vous ?
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MES POEMES :
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Avec Dieu, ce qu'il y a de terrible, c'est qu'on ne sait jamais si ce n'est pas un coup du diable...
(Jean Anouilh)
*****************
Re: La virginité de Marie
Je comprends enfin le péché originel ! Ca, c'est pas de la bouillie de théologien ! Et le personnage d' Eve ne semble pas tellement avoir changé... De nos jours encore: " Dis donc, où t' étais ? "
-" Je courais après l' épagneul qui s'était barré..."
-" Je courais après l' épagneul qui s'était barré..."
bernard1933- Aka Tpat
- Nombre de messages : 10079
Localisation : Dijon
Identité métaphysique : agnostique
Humeur : serein
Date d'inscription : 23/03/2008
Re: La virginité de Marie
Je ne rigole pas Magnus : Envoie ta prose à Alexandre Astier !
- Si je comprends bien Adam, il ne fallait pas manger le fruit défendu ?
- Vous avez bien compris, trés chère Eve.. Mais trop tard...
- Ha bon ?...
- Beh oui.
- Si je comprends bien Adam, il ne fallait pas manger le fruit défendu ?
- Vous avez bien compris, trés chère Eve.. Mais trop tard...
- Ha bon ?...
- Beh oui.
_________________
" On sait tout sur rien et on sait rien sur tout. "
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