Sagesse du pluvian
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Promenade dansée
Un vieux récit, « Les Ailes du Désir »,
Nous montre un ange à la démarche lasse
Quittant un jour le Royaume de Grâce
Pour notre monde, où sont d’autres plaisirs.
La chose inverse, en a-t-on le loisir ?
La plasticienne à l’angélique face
D’un ange vrai suivrait-elle la trace ?
Ah ! d’ainsi croire, on le peut bien choisir :
Vers l’inconnu, son regard nous attire,
Et deux danseurs, que sa démarche inspire,
Montrent leur art, tout au long du chemin.
Marche d’un jour, promenade dansante,
Beaux souvenirs pour tous nos lendemains,
Visage d’ange, actrice ravissante.
Robert de comptoir
Robert se promenait en poursuivant un ange,
Sans vouloir le saisir (tu dis que c'est étrange ?)
Heureux fut-il, voyant les deux ailes s'ouvrir,
Dans un sombre quartier qu'on lui fit découvrir.
Robert se satisfit d'un repas fort léger,
Il aurait pu, tel l'ange, exister sans manger,
Mais, sa chair n'étant pas un noble corps de gloire,
Robert, c'est entendu, ne marche pas sans boire.
Robert à ses lecteurs apporte son amour
Sous forme de chansons qu'on chante chaque jour.
Vestiges
Dans quel oubli, ce jour, mes lectures anciennes !
Tant de beauté qui vint, et tant qui s’en alla,
Il est bien démuni, le vieillard que voilà ;
Sa finesse d’antan, faut-il qu’il s’en souvienne ?
Tant de pages, le soir, soigneusement coupées,
Le désir de savoir me brûlant de ses feux,
Mais je suis devenu ce reptile frileux
Qui peine à maintenir ses forces regroupées.
Allons, ça ne fait rien. Le ciel est toujours beau,
La muse infatigable arbore un long flambeau,
Je sens danser en moi mon coeur couleur de brique.
Il est temps de chanter la joie des écureuils,
L’ardeur des sangliers, le bonheur des chevreuils
Et le contentement des êtres chimériques !
J'attendrai
Midi sonne à l'orient l'angélus du soleil,
Je relève la tête et regarde là haut
Sur les toits enflammés la colline vermeille
Où l'automne empourpré veut virer au guindeau.
Car le temps appareille et va courir l'hiver,
Amassant dans la soute l'écume du large
Qu'il répandra, noël venu, au sapin vert.
On le connait, il reviendra, s'il est tard je
... L'attendrai.
pierre_b- Maître du Relatif et de l'Absolu
- Nombre de messages : 1214
Localisation : nord du lot
Identité métaphysique : c'est à dire?
Humeur : c'est suivant
Date d'inscription : 09/07/2014
Désinvolture
Éprouvant soudain une ivresse molle,
Leconte de Lisle, en un vert taillis,
Goûte des plaisirs récemment cueillis.
Son esprit s"enflamme et son grand coeur vole,
C'est son jeune temps qu'il a ranimé.
Ah, noble rhapsode à trogne vermeille,
Le livre d'Eros n'est jamais fermé ;
Que Bacchus y joigne un air de sa treille,
Tu ne dis pas non, barde bien-aimé.
Le barde aux iris
Au jardin, cette fleur est-elle messagère,
Est-ce un feuillet secret, finement replié,
Par lequel un amant aurait son coeur lié ?
Un prince a-t-il écrit à la jolie bergère ?
Est-ce un paquet discret que cousit la lingère
Pour dire son amour au seigneur chancelier ?
Un clandestin sonnet, un poème oublié
Formé des mots obscurs d’une langue étrangère ?
Ce ne sont que des fleurs, des plantes sans façon,
Arborant leurs couleurs à la bonne saison,
Puis, mortes sous la brise, inclinant leur dépouille.
Ainsi va ce jardin, à petits pas égaux,
Entretenu qu’il est par fort peu de travaux ;
Puis, sachez qu’une fleur, c’est mieux qu’une bafouille.
Armorial
Plaisir de contempler les vieux blasons de France,
Rêvant des anciens ports et des anciens chemins ;
Ermitages déserts et bourgs grouillant d'humains,
Seigneurs en leurs palais, poètes en errance...
Ici, l'azur promet de nobles lendemains ;
Gueules un peu plus loin témoignent de vaillance,
Le sable avec l'argent, quelle forte alliance !
Ces métaux, ces émaux ornent le parchemin.
Autrecourt-et-Pourron arbore trois étoiles,
La ville de Paris une nef et ses voiles,
Qui porte tour d'argent, si ce n'est Créancey ?
Au recueil des blasons, les lecteurs feront fête ;
Peut-être, il recevra l'hommage d'un poète
Qu'amuse un petit peu ce folklore français.
Jeune prêtresse
En rêve je vois la Vestale
Portant de sobres ornements ;
Au coeur du temple elle s’installe
Et je la suis dévotement.
Le firmament est de turquoise
Ou de sinople ou bien d’azur ;
Le vin aux odeurs de framboise
Est du plus clair, et du plus pur.
Écarte donc ce drap, vestale,
Pour dévoiler tes cheveux blonds ;
Je t’offre, en cette nuit fatale,
Un chant modeste, et pas trop long.
Le sais-tu, vestale pensive,
L’amour, en ce monde flottant,
Est fugitif, comme l’eau vive ;
Nous te le disons en chantant.
Prophète
Dans Paris, chacun boit l'eau des claires fontaines ;
Ou s'il n'en trouve pas, des transparents ruisseaux.
Car Parisiens, vraiment, ne sont peuple de sots :
Et juvéniles sont, jusqu'à la soixantaine.
Dans Paris est un noble et loyal amoureux,
Son prénom est Robert, et c'est un vrai prophète :
Il instruit fréquemment la foule stupéfaite
Tout en éclaircissant son destin nébuleux.
Non, je me suis trompé, son nom est Jean-Baptiste ;
Il n'est point un prophète, il n'est qu'un vieux faquin,
Abritant son esprit au fond d'un vieux bouquin,
Se faisant passer pour un ténébreux artiste.
Félix, puissant évêque
Nous respectons Priape et louons Dionysos
Sans lesquels l'univers partirait en quenouille ;
Nous écoutons chanter l'amoureuse grenouille,
Qui dit en son jargon : Peut-être, c'est un os.
Nous aimons le taureau, presque fils de Minos,
Pour qui, en son palais, la vierge se dépouille ;
Ainsi que ce héros qui le long fil débrouille
Afin de ne rester prisonnier de Cnossos.
Mais nous aimons surtout un évêque lubrique
Dont le folklore a dit la geste magnifique :
C'est Félix Dupanloup, évêque d'Orléans,
Qui, ne se contentant d'une modeste flamme,
Se plaisait à combler la chair ainsi que l'âme ;
Méritant, sur un point, le titre de géant.
Vent d'automne
Tu parcours la Terre,
Souffle déployé,
Brise solitaire,
Esprit foudroyé.
Brise vagabonde,
Tu suis le chemin
Où la feuille abonde,
Fort loin des humains.
Souffle de fortune
Ignoré de Dieu,
Bourrasque importune
Issue d'un ciel bleu,
Que l'automne naisse,
Saison du bois mort ;
Où est ma jeunesse ?
Perdue, sans remords.
La brise éternelle
Me guide, tremblant ;
Je marche avec elle
Vers un hiver blanc.
Blasonnement hésitant
De gueules, cet écu, cette pure merveille
À deux lions orangés qui dorment à moitié,
À un monstre volant qui dit : Ayez pitié !
(Mais que peut donc bien être une bête pareille ?)
Comment le blasonner, si l’un des lions s’éveille
Et sort pour se livrer à son sort de guerrier,
Ou si d’une antilope il se fait meurtrier ?
(Ou si, sur son museau, se posait une abeille ?)
Ou si, parmi les lions, venait un tamanoir,
Un phoque, un éléphant, un ours, un cheval noir,
Un bestiau non décrit dans la littérature ?
Ou si le vent changeait la teinture du champ,
S’il devenait de sable, ou d’azur, ou d’argent ?
Du cercle, l’héraldique est parfois quadrature !
Serpent qui parle
L’homme premier, le fier Adam,
La femme à lui donnée par Dieu :
À qui t’en prendras-tu, serpent ?
-- Aux deux.
Le discours fait de mots charmants,
Le raisonnement rigoureux,
Lequel pratiques-tu, serpent ?
-- Les deux.
La colère du Dieu vivant,
Les pleurs des enfants malheureux,
À quoi t’exposes-tu, serpent ?
-- Aux deux.
Ainsi jouaient au Paradis,
Moitié farceurs, moitié sérieux
Le noir serpent avec l’Esprit,
Eux deux.
Mon maître Robert
De ton ivresse je fus ivre,
De tes rêves cauchemardé ;
Si je me plonge dans tes livres,
Au miroir je crois regarder.
Robert, maître des hommes libres,
Seigneur des bagnards évadés,
Nous te devons notre équilibre,
Et ce don de baguenauder !
Tu n’as point gagné de fortune
En ce monde où tu galérais ;
Tel n’étaient pas tes intérêts.
C’est notre richesse commune,
Et c’est notre commun trésor :
Deux ou trois mots qui sonnent fort.
Futur domicile
En rêve j'aperçois la hutte hospitalière
Où je savourerai les derniers de mes jours ;
Ni un vaste palais, ni le haut d'une tour,
Mais, domaine modeste, une maison de pierre.
La construction en est assez irrégulière ;
De la trouver si stable, on s'étonne toujours.
Les couloirs n'y font pas d'angles ni de détours,
Les murs y sont ornés d'images familières.
Les meubles n'y sont pas surencombrés d'objets,
C'est la maison d'un gars qui n'a plus de projets ;
Ou, tout au plus, celui d'explorer sa mémoire
Pour y trouver l'écho de ces jours enchantés
Où d'étranges chemins, d'ailleurs peu fréquentés,
Lui firent découvrir des lieux jubilatoires.
Émaux et métaux
– Jolis blasons de France,
Par nos seigneurs portés,
J’admire vos nuances
Et vos reflets dorés !
– De quel droit nous admires,
Toi qui ne nous connais ?
N’avons rien à te dire,
Retourne à tes sonnets.
– Jolis blasons de France,
Laissez-moi demeurer ;
J’apprendrai la science
De vous bien blasonner.
– Tu peux rester, rhapsode,
Nous allons t’affranchir ;
Avec règle et méthode,
Te ferons réfléchir.
– Jolis blasons de France,
Merci de m’inviter,
Bientôt, sur vos nuances,
Vous me verrez chanter.
Nul ne le sait
Je contemple un motif
De la tapisserie ;
Mon coeur, répétitif,
Frappe sa batterie...
Est-ce, ou non, important ?
Nul ne le sait, pourtant.
Je construis une phrase
Pour bâtir un décor ;
J'établis une base
Et mon texte prend corps.
Et ça parle de quoi ?
Nul ne le sait, ma foi.
Je vais dans la nature
Entendre les échos ;
J'en ferai la peinture,
Et ce sera fort beau.
Mais, en quelles couleurs ?
Nul ne le sait, mon coeur.
Dans les bois
Le renard trouve un os, et doucement le ronge ;
C’est un plat savoureux, c’est une riche part,
Un festin que l’on doit savourer à l’écart,
Comme en méditation, comme au ciel, comme en songe.
Notre esprit, lui aussi, en ses plaisirs se plonge ;
Derrière un petit mur ou derrière un rempart,
Perché sur une branche ainsi qu’un léopard,
Ou, plus perversement, sous couvert d’un mensonge.
Le renard, de ses pairs, est souvent désuni :
Comme larron et traître il est des cours banni,
Sans avoir trop d’espoir du pardon de ses fautes.
Ne ressemblez donc point au renard sans merci,
Ayez des commensaux, sans regret, sans souci :
D’un festin partagé la saveur est plus haute.
Chercheur et maître -- pour Jean Tirole
Jean, tu aimes lancer des chantiers, des projets,
Que fait bientôt mûrir ta direction sereine ;
Tu sais argumenter ton savoir dans l’arène,
Maîtrisant ton langage ainsi que ton sujet.
Si dans les équations, jadis, tu te plongeais,
(Cela ne te coûtait, d’ailleurs, pas trop de peine)
Tu traques désormais l’intelligence humaine
Au labyrinthe où vont ses trop subtils trajets ;
Le jury du Nobel, te décernant le prix
Récompense un esprit capable, ayant compris
Un nouveau résultat, d’en revenir aux bases.
Aussi nous n’allons point sur toi nous acharner,
Car à trop discourir il ne faut s’obstiner :
Buvons à ta santé, sans plus faire de phrases !
Bar d'Émile
À Verlaine versons la douce absinthe verte ;
Aux amants, du bordeaux qui renforce le coeur ;
Aux marmitons, de quoi se divertir en choeur,
Il viendra d’autres gens, laissez la porte ouverte !
Laissez se rafraîchir cet inconnu qui chante,
Donnez-lui ce vin frais qu’il réclame toujours ;
Donnez au charpentier son calice du jour,
Car il l’acceptera sans intention méchante.
Du vin ! Du pain grillé ! Des haricots ! Du lard !
Servez l’apéritif aux grands buveurs célèbres
Ainsi qu’aux vieux banquiers à la mine funèbre ;
Sur les trottoirs, déjà, se forme le brouillard.
Mais ici, la parole et le rire font rage,
Le malheur n’entre point, la honte, le mépris
Ni le regret frappant tous ces gens incompris ;
Il est doux d’être là quand retentit l’orage.
À boire dans un seau pour ces éléphants roses !
Pour venir jusqu’à nous, bien long fut leur chemin,
Acceptez ce pinard, chers amis des humains,
Et remplissez-vous-en, ne soyez pas moroses.
À boire pour le Maître à l’éclatante gloire !
Qu’il savoure au comptoir un hydromel doré
Car c’est le temps de rire, et non point de pleurer ;
N’écoutons des corbeaux la villanelle noire.
Chers buveurs, votre zèle en cet endroit m’honore :
Vous formez en ces lieux un merveilleux tableau.
Non content de verser les boissons à grands flots,
Je rouvrirai pour vous la boîte de Pandore.
Flots tièdes
Immense est l’océan, et du maître-nageur,
Il faut le constater, vaste est la bienveillance.
La baignade avec lui, c’est un instant majeur ;
À l’écouter parler, on prend de la vaillance.
Retenez la leçon : la vague est pleine d’eau,
Laquelle, notez-le, est fréquemment humide ;
Oui, mais quel grand bonheur de nager sur le dos
À minuit, le regard perdu dans l’air limpide !
Barque mélancolique
Fille du roi voguant sur une mer immense,
Une planète au ciel semble aller à rebours,
Environnée de brume et de nuages lourds ;
Les animaux marins observent le silence.
« Fille du roi, pourquoi cette improbable errance ?
Les embruns ont blanchi ta robe de velours
Et ton âme a regret des pages de la Cour ;
Bien frêle est ton esquif sur la vague qui danse. »
La demoiselle a dit : « La mer n’est pas méchante,
Sauf certains jours, bien sûr, quand la sirène chante ;
Mon coeur à cette voix est déjà presque sourd. »
« Es-tu en train de fuir un impossible amour
Avec un vieil évêque, ou un jeune tambour ? »
« Non. J’aime dériver dans cette barque lente. »
Un page de la Cour
C'est la fille du roi qui m'offrit une bague,
Elle qui maintenant navigue au long des vagues ;
Et moi, je deviendrai peut-être un doux berger
Ou bien un jardinier soignant les orangers.
S'il se tourne vers toi, mon regard est amer,
Toi que j'aimais tant voir, splendide et vaste mer ;
Et les oiseaux marins, lorsque je les écoute,
Je n'aime plus leur voix, ça me met en déroute.
Je partirai d'ici, pour des mois, pour des ans,
Et je ne craindrai pas les trajets épuisants ;
Et je surmonterai les embûches du monde,
Mais nul ne me verra naviguer sur les ondes.
Drôles d'oiseaux
Les parents de Piaf-Tonnerre
Furent oiseaux inconnus ;
Loin de tous les sanctuaires,
En ce monde ils sont venus.
Menant la vie primitive
Du Cosmos en création,
Leur démarche fut hâtive,
Mais sans précipitation.
Goûtant l'ombre et le silence
Et les horizons sans fin
Où d'autres mondes commencent,
Ils n'avaient rien de divin.
Ils ressentaient l'harmonie,
Cependant, de l'univers,
Et les cent voix de la vie
S'unissant dans un concert.
En ce temps, les fleurs vivantes
Rivalisaient de beauté,
Sous les tornades puissantes
Conservant leur liberté.
Ce monde subsiste encore ;
Mais c'est en songe, ma foi !
C'est en rêve que se dore
Le blason des vieilles lois.
C'est un goût de sacrifice
Ici, qui règne, éternel :
Comme une envie de supplice
Chaque jour tombant du ciel.
Madeleine immaculée
Dont pleurent les jolis yeux,
Quelle oiselle désolée
Pour les oisillons de Dieu !
Jardins de poètes
Tout au long des saisons, les poètes nous donnent
Des mots sur leur maison et sur ses alentours :
L’un de son ermitage et l’autre de sa tour,
Chacun va célébrant ce dont il s’environne.
D’aucuns montrent le roi, son sceptre et sa couronne ;
D’autres un laboureur que fatiguent ses jours ;
Ici des cris de guerre, ici des mots d’amour,
Ici le philosophe à l’ombre des colonnes.
S’il faut à l’un d’entre eux décerner le rameau
Récompensant son art de nommer toute chose,
Demandez au soleil, demandez à l’oiseau
Demandez à l’ondine en la rivière enclose,
Interrogez Eros et Bacchus, son jumeau :
Tous voudront que Ronsard soit couronné de roses.
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