Sagesse du pluvian
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Re: Sagesse du pluvian
Tu veux parler du blason officiel de Cluny.
Je faisais allusion à une muse de taverne :
http://images.google.fr/images?q=%22forum+metaphysique%22+%22taverne+de+Cluny%22
pour laquelle j'invente ces armoiries.
Je faisais allusion à une muse de taverne :
http://images.google.fr/images?q=%22forum+metaphysique%22+%22taverne+de+Cluny%22
pour laquelle j'invente ces armoiries.
Re: Sagesse du pluvian
...et qui donc a son gîte à Cluny. Bien bien.
pierre_b- Maître du Relatif et de l'Absolu
- Nombre de messages : 1214
Localisation : nord du lot
Identité métaphysique : c'est à dire?
Humeur : c'est suivant
Date d'inscription : 09/07/2014
Marche au hasard
Je traverse la ville, un rêve poursuivant,
Assez indifférent à ce que fait la foule
Et fort peu attentif aux pavés que je foule ;
Je vais, ainsi que vont les feuilles dans le vent.
Je ne réfléchis point, et je vais de l’avant,
Je ne songe pas plus que la froide eau qui coule ;
Un moineau qui sautille, un pigeon qui roucoule,
J’imite en mes actions ces modestes vivants.
Je suis celui qui va, sans clameur et sans fièvre,
La paix dans mon regard et le sourire aux lèvres :
Le beffroi me salue de sa voix de métal.
Pour des compétitions, faut-il que l’on s’entraîne ?
Je ne suis point de ceux qu’attire un piédestal,
Non plus de ceux pour qui le monde est une arène.
Plume admirable
Du Bellay nous émeut par son verbe précis,
Qu’il dise un jour normal ou un matin de fête ;
Il plante le décor sans se prendre la tête,
Personnages debout, personnages assis,
On trouve en le lisant que la vie est ainsi,
On est dans le respect de ce rhapsode honnête,
On rit lorsque l’auteur évoque une conquête,
Une table servie, et du vin rouge, aussi.
Du Bellay, ces écrits qui sortent de ta main
Sont un précieux tableau des empires humains ;
En quelques traits bien noirs, tu en dis l’apparence,
Et, de ta plume ayant savouré la vertu,
Je te tiens pour celui qui a le mieux vêtu
De merveilleux habits nos muses de la France.
Retour à la Terre
Un archange épuisé vers la Terre descend,
Non point vers une ville aux terribles arènes,
Mais vers l’obscurité d’un petit bois de frênes
Où reposer son corps, plus guère incandescent.
Lui qui fut un lutteur, un athlète puissant,
Sur le sol forestier, misérable, il se traîne,
Intriguant au passage une muse sereine
Qui de la jeune lune admirait le croissant.
Le voilà s’asseyant sur une pierre fraîche,
Faible comme l’oiseau traversé d’une flèche,
D’un étang minuscule il contemple les eaux.
L’ondine tout à coup remarque sa présence.
Elle décide alors d’être sa providence
Et le change en grenouille, au milieu des roseaux.
Charmante hôtesse
Paris montré par Rosemonde,
Ça donne de charmants couplets
Chanson à nulle autre seconde,
C'est le guide qu'il nous fallait.
Ce sont les plus diverses choses
Et de charmantes fleurs aussi ;
Ce sont des oiseaux qui se posent
Auprès des buveurs bien assis.
C'est le Luxembourg sous la neige
Ou bien sous un soleil de plomb ;
Les ronds-points, comme des manèges,
Où le temps peut paraître long.
Puis, c'est la Seine aux vertes ondes,
Et c'est le lilas qui fleurit,
C'est tous les touristes du monde
Qui se rencontrent à Paris.
C'est le contraire d'un empire :
Un assemblage de quartiers
Où comme au village, on respire
Un parfum de franche amitié.
Songe égrillard
Paul Verlaine en dormant voit des chairs féminines ;
Sans être un cauchemar, ça le tourmente un peu,
Il aimerait mieux voir, peut-être, un dragon bleu,
Ou, par la grande route, un errant qui chemine.
Comme un renard aux bois n’ose aborder l’hermine,
Verlaine s’en remet à la grâce de Dieu :
Il ne se sent pas fort pour jouer à ce jeu
Qui gentiment commence, et fort mal se termine.
Combien mieux aime-t-il une beuverie folle,
Une nuit de chansons, une orgie de paroles,
Tout, sauf l’aveuglement d’un sulfureux plaisir !
Paul, ne t’affole pas, beau troubadour de France,
D’autres sont, plus que toi, prisonniers du désir,
Toi qu’on peut appeler maître en indifférence.
Inversion
Un archange que l'âge a rendu vénérable
Entre en méditation, tête en bas, suspendu,
Chauve-souris géante, aux branches d'un érable,
Dont, jusqu'à nouvel ordre, il n'est pas descendu.
La matière à ses yeux devenant transparente,
Son regard porte loin, vers les points cardinaux,
Avec, il faut le dire, une exception marquante :
Grouillant de toutes parts, il voit des neutrinos.
Une galaxie
Petits textes coulant à flots,
Lesquels à tout un peu se prêtent,
Tels des débris que la tempête
Ferait danser par-dessus l’eau ;
Mots qui riment à tout propos,
Sans jamais se prendre la tête,
Travail d’un apprenti poète
Qui versifie en son repos ;
La muse, indulgente maîtresse,
Est volage, mais pas traîtresse ;
Elle connaît bien des émois.
Toujours, un monde nouveau s’ouvre,
Par ces poèmes, devant moi ;
Un univers que je découvre.
Trajectoires
Je me suis promené près des menhirs épars.
La chanson des grillons montait de toutes parts ;
On entendait au loin battre la mer profonde.
Mon coeur, qui sait pourquoi, se sentait seul au monde,
Alors je me servis un verre de calva,
Et vers les cieux, bientôt, mon regard dériva :
Les sept astres géants point ne se dérobèrent ;
Baignant dans leurs rayons qui du mal nous libèrent,
Je me sentis léger comme les papillons
Quand Phébus les soutient du bout de ses rayons.
Oratoire
Dupanloup, délaissant les maisons mal famées,
Se trouve un ermitage en un recoin perdu
Et, cessant d'être auprès des dames assidu,
Déclare pour toujours sa braguette fermée.
Plus de nuits au bordel, plus de corps étendus,
Plus de gémissements de femmes parfumées :
Par son ange gardien sa conscience est armée,
Il devint chaste, au point qu'il s'en trouve éperdu.
Félix poursuit l'effort sous cette voûte sombre,
Et sa vertu grandit et se durcit dans l'ombre,
Que l'ange tous les jours encourage et bénit.
Mais quelque temps plus tard, se produit un scandale :
Le brave ange gardien endure, sur les dalles,
L'assaut contre lequel il est fort démuni.
Gidouillette et gidouillon
Ma chair gidouillette,
Mon corps gidouillon,
Portant des chaussettes,
Portant des chaussons.
Gidouille-aiguillette,
Gidouille-aiguillon :
Gidouillon-fleurette,
Gidouillon-fleuron.
Regard de lorgnette,
Regard de lorgnon,
Buveur de piquette,
Buveur de Picon.
Gidouillon cocon,
Gidouille coquette ;
Gidouillon muon,
Gidouille muette.
Un livre d'images
Iconographe et barde, en un accord parfait,
Produisent un recueil qui des tableaux arbore ;
C’est comme un bel objet que l’artisan redore,
De la Terre et du Ciel un étonnant reflet.
Héphaïstos et Zeus en restent stupéfaits ;
Ils lisent un fragment, ils en veulent encore,
Que ce soit inspiré par Desbordes-Valmore
Ou par un vieux bouquin trouvé dans un buffet.
L’obscurité des nuits, la fraîcheur matinale
Et bien d’autres moments vivent dans ces Annales,
Jusqu’aux amusements des trolls et des lutins.
À trois muses, merci : la douce Dionysienne,
Puis, verseuse de vin, la folle Clunisienne,
Et celle à qui je dois ces jolis tableautins.
Ling- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 21694
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Date d'inscription : 09/07/2011
Loin des muses
Forêt dont toute muse est aujourd'hui absente,
J'aime tes chers oiseaux et leurs aimables mots ;
On croirait éprouver l'émotion qu'ils ressentent,
Même si l'on ne sait la source de leurs maux.
Merci de me parler, oiseaux pareils aux anges,
Avec tant de candeur et de civilité :
Merci de m'écouter, forêt où rien ne change,
Forêt aux noirs chemins, merci de m'abriter.
Esquisse
J'écris ce poème au crayon
Dans le matin qui s'illumine ;
Avec soin, j'ai taillé la mine
Même pour écrire au brouillon.
J'écris aussi en vermillon
(C'est pour les blagues, les comptines,
Ou pour une version latine,
Ou pour le Dit du Gidouillon).
Mais je n'écris point de romance,
Un tel souci n'est pas le mien,
Ni ne cherche de récompense
Pour fabriquer ces petits riens :
Jamais je n'eus le sens pratique
Ni ne voulus tenir boutique.
Nicolas Boileau
Auteur d'un Art Poétique,
Tu nous apprends à penser,
Tes vers sont une musique,
Un vrai trésor stylistique !
Sur tes airs, on peut danser,
Car le rythme les anime,
Danser sans emportement :
Trop de fougue, à ton estime,
Tombe en désordre aisément.
Tu maîtrises le comment
Et le pourquoi des mystères ;
Mais tu as les pieds sur terre,
Boileau, des muses l'amant.
Paul Valéry
Mon maître, tu n’es point naïf :
Ton coeur fut instruit aux portiques
Où marchaient les sages antiques,
Dans l’ombre des pins et des ifs.
Mon maître, ton esprit furtif
Produit des sons aromatiques ;
Même dans ton oeuvre érotique,
On décèle un accent pensif.
Tous les mystères qui te hantent
Font que subtilement tu chantes
Le fort, l’amer et le sucré ;
Cher Paul, dans ton grand coeur farouche
Ont mûri quelques mots sacrés
Que nous transmet ta noble bouche !
Horizon
On dirait que la route
Va de la terre aux cieux ;
Ce n'est point vrai, sans doute,
Et d'ailleurs, c'est tant mieux ;
Mais plus qu'hier, ça monte,
(Et bien moins que demain),
Car, je le dis sans honte,
Je m'essouffle en chemin.
Voix humaine
La guirlande qu’avait le rhapsode tressée
Sur quelques impressions du début de l’hiver
Inspira la lectrice à la voix cadencée,
Un jour où chacun lut quelques pages de vers.
Ce jour, nous aurions pu aller tous au concert,
Mais ce fut à l’auberge, une fête bercée
Par de beaux madrigaux, joyaux de la pensée,
Porteurs d’un sens profond, sans trop en avoir l’air.
Sages observations et amusants délires,
Le druide avec César se partageant l’Empire,
Auteurs qui, ce jour-là, s’amusaient, simplement.
Et je me souvenais d’une époque plus noire
Où, la lectrice et moi, vivions quelques déboires,
Sans que l’abandonnât son sourire charmant.
Colloque des pluvians
Les pluvians sur la rive ont débattu entre eux.
Ce sont de beaux discours, d’étranges envolées,
Sonores arguments, vocalises mêlées,
D’être orateurs les rend visiblement heureux.
Du crocodile on voit le regard vaporeux
Émettre vers la scène une lueur voilée ;
Il ne dit pas un mot, de sa voix désolée,
La plage à son corps lourd fait un lit dans un creux.
La rivière à leurs pieds s’écoule, toute fraîche,
Le débat se poursuit, jusque fort tard, le soir,
Les arbres riverains sont des fantômes noirs.
Un artiste, auprès d’eux, s’active et se dépêche,
Scrupuleux chroniqueur, dessinateur fiévreux :
Gotlib fait des oiseaux un portrait rigoureux.
Sagesse de Jules César
César, qu’on représente avec un dé qui roule
Et qu’il vient de lancer d’une fiévreuse main,
Avait prémédité les destins des Romains
Comme un sculpteur penché sur l’esquisse et le moule ;
Levé dès l’aube, à l’heure où le ramier roucoule,
Il faisait tout le jour un effort surhumain
En vue de merveilleux et nobles lendemains,
Mais cela n’était point approuvé par la foule.
Le peuple n’aime pas qu’on progresse par bonds,
Ni qu’on fasse des gars des soldats vagabonds
Couverts par la Légion d’un lourd manteau de laine ;
Et César, sur la fin, s’en trouva bien d’accord :
Parmi les sénateurs, retenant son haleine,
L’homme baigné de sang souriait à la mort.
D'airain sonné
Cinquante ans sonnés les reins clochent,
On entend l'angélus tinter
Au midi, la vie éreintée
A pourtant mis la bourse en poche.
Alors quel est ce corps si las
Qu'il pèse tant sur les guiboles?
Ne prend du maigre qu'un symbole
Pour mieux céder au cervelas?
Tourmenter, je l'avoue c'est moche,
Mon cerveau là par cette accroche,
C'est un peu regarder la fiole
Moitié vide ou moitié remplie
La ride au front traçant son pli
Quand le plafond tourne en sa piaule.
pierre_b- Maître du Relatif et de l'Absolu
- Nombre de messages : 1214
Localisation : nord du lot
Identité métaphysique : c'est à dire?
Humeur : c'est suivant
Date d'inscription : 09/07/2014
Célébration nostalgique
Buvons à la santé des passions endormies,
Aux charmantes erreurs que commit Cupidon,
Aux tendres amitiés qui sont à l’abandon ;
Buvons à notre ardeur, de sagesse ennemie.
D’Éros et de Bacchus la jumelle alchimie
Peut nous faire oublier jusqu’à nos propres noms ;
Ils veulent notre bien, ne leur disons pas non,
Sans boire et sans aimer, le jour n’est qu’infamie.
Venu le temps des fruits, ne reste-t-il des fleurs ?
Auprès de la taverne, admirons leurs couleurs,
Qu’aujourd’hui, sans raison, devienne un jour de fête.
Où s’en ira notre âme au jour de son trépas,
Vous et moi, chers buveurs, nous ne le savons pas,
Au temps même où le corps à défaillir s’apprête.
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