Sagesse du pluvian
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Lyre d’ermite
La musique de Jean charme les sauterelles,
Ce sont des airs de lyre amplement modulés ;
En cadence tu vois les herbes onduler,
Éprises de ces sons vraiment nouveaux pour elles.
Ce chant vient souligner la danse naturelle :
De mille papillons qu’ici tu vois voler,
Eux qui jamais ne sont de tâches accablés,
Sinon de prendre soin de leur voilure frêle.
Au désert n’a point cours l’éloquence latine,
La langue de chacun n’a nul style imposé ;
Au désert n’a point cours la pesante routine.
Un jour tous les sept ans la pluie vient arroser
Ce lieu que la nature à l’ascèse destine ;
Tu vois le bon ermite alors se reposer.
Une fleur pour l’infante
Je proviens du jardin d’un humble chevalier,
Sachez que mon image est sur ses armoiries ;
Lui, qui voudrait m’offrir à l’infante Marie,
Rêve de devenir un de ses familiers.
Il guette cette dame au bas des escaliers,
Porté par son amour qui jamais ne varie;
Il n’a pas les moyens d’offrir des pierreries,
Ses petits revenus ne sont pas réguliers.
D’autres jours, chevauchant sa monture piaffante,
Du royal édifice il fait sept fois le tour,
Même dans la saison des chaleurs étouffantes.
Sa flamme, cependant, n’est jamais triomphante,
Telle fut envers lui l’ironie de l’amour ;
Mieux que moi l’ont chanté jadis les troubadours.
Propos d’un oiseau de passage
Aucun de mes discours n’est porteur d’un message,
Ils vont vers l’horizon, tels des marins perdus ;
Comme je suis venu, je m’en vais sans bagages,
À la terre mon corps bientôt sera rendu.
Aux tavernes jadis vous m’avez entendu,
Vous avez pardonné mon maladroit langage ;
Mais chacun d’entre nous se tait dans son grand âge,
Notre bel enthousiasme est bien redescendu.
Ne me regrette point, tavernière jolie,
Ne sombre pas pour moi dans la mélancolie ;
Mon rouge coeur par toi jamais ne fut blessé.
Le bistrot va fermer, ma soif est abolie,
Je prends congé de toi par des phrases polies ;
Jamais ton souvenir je ne vais délaisser.
Ils vont vers l’horizon, tels des marins perdus ;
Comme je suis venu, je m’en vais sans bagages,
À la terre mon corps bientôt sera rendu.
Aux tavernes jadis vous m’avez entendu,
Vous avez pardonné mon maladroit langage ;
Mais chacun d’entre nous se tait dans son grand âge,
Notre bel enthousiasme est bien redescendu.
Ne me regrette point, tavernière jolie,
Ne sombre pas pour moi dans la mélancolie ;
Mon rouge coeur par toi jamais ne fut blessé.
Le bistrot va fermer, ma soif est abolie,
Je prends congé de toi par des phrases polies ;
Jamais ton souvenir je ne vais délaisser.
Planète Profdefacandra
Dans son nocturne ciel ne passe nulle lune,
Pas de marées en mer, est-ce un mal, est-ce un bien?
Sur les sept continents les gens n’en pensent rien,
Et certainement pas que c’est une lacune.
Contemplant un millier d’étoiles sur les dunes,
Un promeneur avec la brise s’entretient ;
Entre rêveur et vent sont solides les liens,
Mais l’homme les rompra pour une dame brune.
Le peuple de ces lieux suit des lois non écrites ;
Nul penseur n’a tenté d’interpréter leurs rites,
Ni ne fit un effort pour saisir leur humour.
D’ailleurs, connaissent-ils l’amour et la souffrance ?
Ils s’en moquent un peu, selon toute apparence ;
Car il leur suffit bien d’aimer au jour le jour.
Trinité des Pyrénées
Libère-nous du mal, triple dieu des montagnes,
Et que notre sort soit remis entre tes mains ;
Car nous avons tracé de périlleux chemins
Qui franchissent les monts de Capcir et Cerdagne.
Nous ne voulons point vivre au pays de Cocagne,
Nous sommes, tu le sais, de modestes humains ;
Nous réparons la route et les vieux ponts romains
Par où les promeneurs leurs pénates regagnent.
Nous écoutons souvent le tavernier narrant
Tes exploits d’autrefois, qu’il trouve assez marrants ;
Nous savons qu’un vieux texte interdit qu’on te nomme.
Un sculpteur du village, assemblant trois galets,
Fit ton triple portrait pour orner son chalet ;
Nous trouvons que ça fait un drôle de bonhomme.
Cheval fatidique
Le vieux de la frontière eut un cheval barbare,
Dans un texte chinois c’est ce que nous lisons ;
Cet animal, un jour, partit sans crier gare,
Mais, peu de temps après, revint à la maison.
Ainsi va le récit que le barde nous narre,
Tandis que nous entrons dans la grise saison ;
Le vieux prend la parole et dit des mots bizarres,
L’histoire, vers la fin, montre qu’il a raison.
C’est l’agent du Destin, l’étalon des ténèbres,
Doux comme les moutons, plus cruel que les loups ;
Tu le veux chevaucher, prends garde à tes vertèbres.
Nous suivons l’équidé vers un avenir flou,
C’est loin vers l’horizon, c’est peut-être un mirage,
Dieu sait quelle jument nous attend au virage.
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Sombres démons alpestres
Elle nous appartient, la montagne infernale,
Même sa neige pure est hostile aux glisseurs ;
D’assez mauvais destins nous sommes les tisseurs,
De morts inattendues et de vies trop banales.
Ne tente point d’un pic l’ascension triomphale,
De ton tragique sort tu verrais la noirceur ;
Tu ne dois surtout pas nous traiter de farceurs,
Une telle ironie pourrait t’être fatale.
Les Anges de la Mort, tu peux les voir voler,
Tu es, en leur présence, un peu déboussolé ;
En ces monts infernaux, tu dois t’attendre au pire.
Quant à nous, de ta vie, nous ne donnons pas cher ;
Tu ne connaîtras plus les plaisirs de la chair,
Ton coeur va s’endormir au ténébreux empire.
Illusoire Credo
Je suis un oiseau libre au Ciel de Vérité,
Je diffère d’Icare et suis sûr de mes ailes ;
Mon vol fut célébré par une demoiselle
Dans des vers qu’elle m’a bien souvent récités.
Très peu de mes pareils me peuvent imiter,
Ni le doux martinet, ni la fine hirondelle ;
Celle-ci nargue ceux qui sont amoureux d’elle,
Ils maudissent un sort qu’ils ont bien mérité.
Je suis très performant aux altitudes basses,
Pour admirer les fleurs, au ras du sol je passe ;
Je ne dis pas cela pour vous y inciter.
Mon âme se souvient de maîtres admirables ;
Elle acquit auprès d’eux des qualités durables
Et l’art de me garder de toute vanité.
Rêverie ferroviaire
Au bord de l’océan plusieurs veulent se rendre,
Je les vois envahir la gare, par milliers ;
Certains vont vers des lieux qui leur sont familiers,
D’autres par l’inconnu se laisseront surprendre.
Au milieu du ballast grandit une herbe tendre,
Cet aride terrain lui semble hospitalier ;
Nous passons sous un pont aux immenses piliers,
Les urbaines rumeurs se font à peine entendre.
Le parcours nous conduit par les prés et les champs
Entre lesquels on voit des randonneurs marchant,
Eux qui furent ravis de quitter leur demeure.
Bien peu de temps dura ce trajet merveilleux,
Fort rapide en effet, sans être périlleux,
L’arrivée fut paisible et le train fut à l’heure.
Un oiseau se désaltère
Tranquille je picore et tranquille je bois,
Ou bien je réconforte une oiselle égarée ;
Je lui dis : Chère amie, ne sois pas effarée,
Car aucun prédateur ne rôde au fond des bois.
Par mon ramage expert, et sobre toutefois,
La douce créature est bientôt rassurée ;
Tu verras qu’elle peut se montrer délurée,
Ce spectacle est charmant, j’en suis heureux, ma foi.
Combien ai-je connu de ces rencontres brèves ?
L’âme s’y abandonne ainsi que dans un rêve,
De notre corps l’esprit ne ressent plus les maux.
Chacune a son secret, chacune est sans égale ;
Je leur rends un hommage en assemblant des mots,
À défaut de chanter comme fait la cigale.
Porte d’une ville morte
Admirable fut la cité,
Mais je n’y trouve plus personne ;
D’observer cela, je m’étonne,
Ce sort ne fut pas mérité.
C’étaient des gens sans vanité,
Eux qui respectaient la Couronne ;
Ce qui leurs ruines environne,
C’est le désert, en vérité.
Nous n’en ferons pas un roman,
Car notre plume maladroite
Ne suit que des pistes étroites.
Il reste quelques monuments
Dont une porte, belle et bonne,
Toute en pierre de Carcassonne
Monstre griffu
Cet obscur prédateur dévore des prophètes,
C’est à peine, parfois, s’il en laisse aux vautours ;
Il bouscule souvent les hyènes stupéfaites,
Il peut même effrayer les gardiens dans leur tour.
Face à lui, les chasseurs craignent une défaite,
Les plus vaillants d’entre eux le diront sans détour ;
Même les braconniers ne sont pas à la fête,
Dont plusieurs sont partis sans espoir de retour.
Ce monstre n’aime point se donner en spectacle,
Il ne demande pas qu’on le porte au pinacle ;
Jamais il ne voulut rencontrer ses pareils.
Or, si tu veux le vaincre, il faut que tu l’enivres
En célébrant Bacchus qui de lui te délivre ;
Le vin le plongera dans son dernier sommeil.
Croix magique
C’est un gage d’honneur et de fidélité,
La croix qui du passé garde la remembrance ;
D’un objet ordinaire elle prend l’apparence,
Seuls quelques érudits savent ses qualités.
Son transcendant pouvoir ne peut être imité,
Pas même par l’esprit d’une vestale en transe ;
Tout seigneur qui en use évite les outrances,
Ses désirs abusifs se trouvent limités.
Au rhapsode elle dit des mots surnaturels,
Au prêtre elle décrit des faits intemporels ;
Ils laissent de côté ce monde transitoire.
L’Empereur, cependant, la range en un placard,
Disant que la magie c’est fait pour les tocards
Et que lui ne veut plus de ces vieilles histoires.
Océan francilien
Nous quittâmes le port d’Issy-les-Moulineaux,
Nous tirâmes un bord jusqu’à Vigneux-sur-Seine :
Puis, laissant à tribord l’écueil de Bourg-la-Reine,
Nous t’avons emprunté, chenal de Longjumeau.
Vinrent trois passagers dans Magny-les-Hameaux,
Eux qui voulaient se rendre à Brou-sur-Chantereine ;
Nous les avons laissés dans les docks de Suresnes,
Car le noroît soufflait du Mesnil-Amelot.
Nous fûmes déventés par les digues du Pecq,
Cela nous conduisit jusqu’à Noisy-le-Sec ;
Là nous avons rejoint ceux de de Villetaneuse.
Vers le soir s’éclaira le phare d’Antony,
Sa lumière portait par-delà Taverny ;
Nous ne vîmes jamais Saint-Rémy-lès-Chevreuse.
Le seigneur d’Alpha Minotauri
Je suis un cancrelat, que nul ne s’en étonne,
J’ai conquis le pouvoir, car je suis très savant ;
Je tâche d’être noble et d’être un bon vivant,
Même si le Cosmos est ici monotone.
J’entrepose mon vin dans deux ou trois bonbonnes,
Et c’est le sang de Dieu, je me le dis souvent ;
Nous avons de cela des récits émouvants
Que me narre mon scribe, et sa mémoire est bonne.
Presque tous mes sujets sont un peu bordéliques,
Sauf, bien sûr, le curé de notre Basilique
Qui sur de nombreux points raisonne élégamment.
Mes planètes n’ont pas encore été nommées,
Juste numérotées, je ne sais pas comment,
Par vos observateurs, qui sont toute une armée.
Fauve d’argent
Je suis le tigre blanc, le Maître des forêts,
Il est déconseillé de suivre mes empreintes ;
Les dryades souvent savourent mon étreinte
Et la préfèrent même à celle du goret.
Mais je ne la vois plus, celle qui m’adorait,
Avec qui au comptoir je vidais une pinte ;
De ses soeurs éplorées je partage les craintes,
J’ai rêvé l’autre nuit que sa voix m’implorait.
Le Destin nous ravit les personnes aimées ;
En de pareils moments notre âme est désarmée,
Rien ne sert, en tel cas, de se croire un héros.
Une amante s’absente et le monde bascule ;
Le deuil nous désempare et nous désarticule,
Les simples matelots comme les amiraux.
Grand oiseau martien
Mon chant ressemble au son d’une cloche qui tinte,
Mais depuis quelques mois, souvent je me suis tu ;
Avec mes compagnons j’ai fort peu débattu,
Rarement plaisanté, guère vidé de pintes.
Ma bonne humeur, pourtant, n’en fut jamais atteinte,
Et mon sens de l’humour, je ne l’ai pas perdu ;
Je n’ai point rencontré de problèmes ardus,
La flamme du désir n’est nullement éteinte.
Mais, je ne le nie pas, je suis devenu vieux,
Même, il est presque temps de faire mes adieux ;
Je veux être serein dans mes heures dernières.
Sur un pareil sujet, je ne m’étendrai pas,
Je préfère songer à mon prochain repas
Ou faire mon métier de chercheur de lumière.
Forteresse pyramidale
Grise sur mes quatre côtés,
Je fus bénie par un prophète ;
Les architectes qui m’ont faite
N’en tirent point de vanité.
Gardant ma fraîcheur en été,
J’offre une plaisante retraite ;
Le froid, de même, je l’arrête,
D’ailleurs on te l’a raconté.
En mes murs réside une Dame,
Laquelle est pure et noble d’âme ;
Elle ne fit jamais le mal.
Elle a quatre fleurs qu’elle arrose
En un rituel baptismal,
La plus belle est appelée Rose.
Sérénité d’un buisson
D’automnes successifs j’ai connu la saveur,
Où le vent composait des rimes insensées ;
Je ne parvins jamais à capter ses pensées,
Mais ce détail est loin d’être en sa défaveur.
Les insectes des bois chantaient avec ferveur,
Reprenant mille fois la strophe commencée ;
La dryade d’ici n’en fut pas offensée,
Ni l’ondin délirant, ni le faune rêveur,
Le vent, depuis toujours, suit ses propres chemins,
Il n’en changera point du jour au lendemain ;
Il s’accommode bien d’une absence de route.
Un souvenir s’endort dans mon coeur de buisson,
Celui d’une lumière ou celui d’un frisson ;
Rien ne réparera ma mémoire en déroute.
Fleur de sable
J’aime la nuit, qui me sert de manteau,
Je m’y blottis en attendant l’aurore ;
Quand cette friche au grand soleil se dore,
Je me rendors pour des rêves nouveaux.
Avec l’iris j’échange quelques mots,
Avec la rose, avec la mandragore ;
Nous commentons la vie de Pythagore
Qui nous aimait mieux que les animaux.
Nous délassons nos âmes nonchalantes
Et nos esprits, dont la démarche est lente,
En observant les nuages sereins.
Nous t’aimons bien, je veux que tu le saches ;
Les jolies fleurs dans une peau de vache,
Ce n’est pas nous, ce sont les romarins.
Démon berger
C’est un démon à face de crapaud
Qui, l’autre jour, voulant changer de tête ;
Se fit agneau, qui est charmante bête,
Puis fut élu berger de son troupeau.
L’ancien gardien repose en un tombeau,
En qui vibrait une âme de prophète ;
Le faux agneau se prend pour un poète,
Il s’aventure en quelques jeux verbaux.
Le grand bélier s’approche d’un pas lourd,
Lui adressant un menaçant discours ;
— Quitte ces lieux, descends parmi les ombres !
Voici l’agneau qui change de couleur ;
Intimidé par ces paroles sombres,
Il se transforme en innocente fleur.
Litanie barbare
Étanchez notre soif, brave et noble Saint Serge,
Préservez notre tête, excellent Saint Denis ;
Parlez-nous en latin, saints Apôtres bénis,
Apaisez nos enfants, mignonne Sainte Vierge.
Protégez nos poireaux, vaillante Sainte Asperge,
Venez chez nous le soir, tendre Sainte Fanny ;
Montrez-nous les Védas, docte Sainte Rani,
Parlez de nos voisins, aimable Saint Concierge.
Dansez dans nos jardins, joyeux Saint Papillon,
Consacrez nos cercueils, sage Saint Goupillon,
Gardez-nous de l’ennui, vieux Saint Impondérable.
Chantez-nous des chansons, grand Saint Éloi pas mort,
Donnez-nous de l’espoir, heureux Saint Libérable,
Épargnez-nous la peur, saint Prince de Timor.
Noblesse d’un ermite
Son regard est tourné vers le ciel qui blanchit,
Cela lui semble bon, l’aube n’est point traîtresse ;
Ce solitaire, ayant l’insomnie pour maîtresse,
Ne craint pas la fatigue, il s’en est affranchi.
Dans un ruisseau glacé son vin se rafraîchit,
Son immobilité semble de la paresse ;
Mais son esprit travaille, et, sans qu’il n’y paraisse,
Résoudra le problème auquel il réfléchit.
Une souple dryade, invisible à ses yeux,
Voudrait bien aborder ce gentil petit vieux ;
Mais il ne l’entend point, c’est ce qu’elle déplore.
Nulle amoureuse ardeur n’échauffera son sang ;
Il n’est point de ceux qui, entre leurs bras puissants,
Savent aimablement une compagne enclore.
Ambibaron
Du vieil ambibaron l’origine est obscure,
Issu d’aïeux vaillants ou de brigands pervers ;
Sinistre est son manoir, l’été comme l’hiver,
En sa chapelle on voit des idoles impures.
Il est armé d’un sabre aux fines ciselures
Qui d’un fourreau de bronze est toujours recouvert ;
Jamais il n’entrera dans un conflit ouvert,
Chose qu’il percevrait comme une salissure.
Jamais il n’a rêvé d’un exploit fabuleux,
Jamais il ne se rend aux endroits populeux,
Lui qui n’a nul besoin d’être en pleine lumière.
Un jour, il s’en ira comme il était venu ;
Sera-t-il regretté, ce seigneur inconnu ?
À sa mémoire on va juste boire une bière.
Ange félin
C’est un individu disant peu de paroles
Qui pour méditer va dans le jardin s’asseoir ;
Sur ses ailes planant, vers les forêts il vole,
Il dort l’après-midi, puis s’éveille le soir.
De sagesse, en Egypte, il était un symbole,
Tout spécialement si son pelage était noir;
Un prêtre lui donnait des souris pour obole,
Un scribe l’abritait en son noble manoir.
Il connaît la valeur et les pouvoirs du rêve,
Lui qui reste assoupi quand le soleil se lève ;
Un mandarin, dit-on, voit l’heure dans ses yeux.
Il va jusqu’au Tibet quand un lama l’invite,
Je l’entends ronronner quand ce moine lévite ;
Il sait que ce n’est pas un miracle de Dieu.
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