Sagesse du pluvian
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Doctorat du lapin
J’eus pour ma soutenance un élégant costume,
Ceux du jury s’étaient contentés d’oripeaux ;
Un copain de promo fit passer le chapeau,
Ce qui des musiciens est aussi la coutume.
Le premier rapporteur eut un cerveau d’enclume,
Le deuxième s’était pinté dans un tripot ;
Mais je fus applaudi par trois nobles crapauds
Qui surent savourer la verve de ma plume.
Ce jury m’adressa des reproches mineurs
Auxquels je répondis en sauvant mon honneur,
Défendant le succès qui mes efforts couronne.
Le savoir, dirent-ils, est en de bonnes mains ;
Ne ratons surtout pas l’heure du pot, qui sonne ;
On va se régaler, autant qu’il est humain.
Prince du désert
Dans chaque grain de sable est un peu de mémoire,
Archives dont le vent peut faire sa pâture ;
Le désert se souvient d’un seigneur immature,
Mais peu d’explorateurs déchiffrent ce grimoire.
Un rhapsode se fit l’écho de cette histoire
En un texte illustré de ses propres peintures ;
Une fable qui tient du récit d’aventure,
Tour à tour nostalgique, ou bien, prémonitoire.
Les lecteurs ont suivi ce prince randonneur
Qui fit bien du chemin pour trouver le bonheur ;
Nous l’entendons parler au pilote, un brave homme.
La rose et le serpent prirent grand soin de lui ;
Une étoile du ciel lui parla dans la nuit,
Ses yeux la voyaient mieux que ceux des astronomes.
Un peu sage et presque fou
Ce vieillissant cochon, le monde est, à ses yeux,
Comme un grand réservoir de sagesse immortelle ;
Ses paroles jamais ne font dans la dentelle,
Même, il peut se moquer de l’enfer et des cieux
Nous lui disons souvent que se taire vaut mieux
Que tenir des propos dignes d’un infidèle ;
Il nous répond qu’il prend Diogène pour modèle,
Celui qui méprisait les nobles et les dieux.
Certains traitent ce porc de faiseur de poèmes,
Lui qui ne fut jamais auteur d’un théorème ;
De sa plume il nous sort des mots d’un autre temps.
Ses amours de jadis, il les passe en revue,
Mais de toute rancoeur son âme est dépourvue ;
Car Cupidon le laisse en paix depuis longtemps.
Re: Sagesse du pluvian
Voiles gonflées par le vent qui se lève,
Je prends pour cap le soleil qui s’éteint ;
Quelques oiseaux planent dans le lointain,
Depuis longtemps je ne vois nulle grève.
Je n’ai pas su choisir la route brève,
Car mon savoir est un peu trop restreint ;
Je vais pourtant sans perdre mon entrain
Au long du flot qui dérive sans trêve.
D’autres voudront vaincre les grands sommets ;
Un tel projet ne m’effleure jamais,
Plus qu’un torrent me plaît une rivière.
L’ondine danse et se moque de moi,
Je ne dis rien, car c’est de bon aloi,
Puisqu’elle et moi, nous cherchons la lumière.
Navigation imprécise
Voiles gonflées par le vent qui se lève,
Je prends pour cap le soleil qui s’éteint ;
Quelques oiseaux planent dans le lointain,
Depuis longtemps je ne vois nulle grève.
Je n’ai pas su choisir la route brève,
Car mon savoir est un peu trop restreint ;
Je vais pourtant sans perdre mon entrain
Au long du flot qui dérive sans trêve.
D’autres voudront vaincre les grands sommets ;
Un tel projet ne m’effleure jamais,
Plus qu’un torrent me plaît une rivière.
L’ondine danse et se moque de moi,
Je ne dis rien, car c’est de bon aloi,
Puisqu’elle et moi, nous cherchons la lumière.
Ouroboros de novembre
Je ne regrette point la splendeur de l’été,
La fine pluie me semble un bienfaisant liquide ;
La grisaille des jours a la couleur du vide
Pour moi qui la préfère à de fortes clartés.
L’automne est à mes yeux le temps de la beauté,
Les feuillages sont roux, le monde est translucide ;
Aux celliers s’élabore un breuvage limpide,
Les ondins du marais nagent en liberté.
Un bel oiseau picore une pomme arrondie,
L’ours commence à gaver sa panse rebondie ;
Le vent sur ton chemin rit de tes maux, passant.
Un parfum de sous-bois chatouille mes narines,
Le sang de la dryade échauffe sa poitrine ;
Le ciel est assombri, mais n’est point menaçant.
Manoir des bouquinistes
Nos étagères sont d’assez robuste bois,
Ici, nous aimons tous cette noble matière;
De livres s’est emplie notre demeure entière,
Qui valent, à nos yeux, les richesse d’un Roi.
Des auteurs de tout poil dorment sous notre toit,
Des poètes, des fous, des chercheurs de lumière ;
Plus vivront leurs écrits qu’un monument de pierre,
Ils sont nos éclaireurs, en eux nous avons foi.
Dans leurs rêves subtils les rimeurs nous embarquent,
Nul besoin, pour cela, du bâton de Plutarque ;
Mais nous les révisons, le soir, entre les draps.
Les livres empilés sont une architecture,
Un jardin foisonnant, un parcours d’aventure ;
Viens t’y perdre, lecteur, et tu le comprendras.
Moulin de Baba Yaga
Je tourne par magie quand ne souffle aucun vent,
Jamais d’autres moulins ne prirent cette peine ;
J’agis pour contenter ma maîtresse inhumaine,
Plus qu’un moulin, je suis un chevalier servant.
Les démons volontiers visitent ce domaine,
Ils viennent boire ici presque chaque semaine ;
Mon oreille est charmée à l’écho de leurs chants,
Je ne suis pas de ceux qui les trouvent méchants.
Il m’arriva jadis d’aimer une diablesse ;
J’évoque sa mémoire, au seuil de ma vieillesse,
Maintenant nous pouvons en rire tous les deux.
Dans ce domaine-là, mes soifs sont assouvies ;
D’un moulin je ne sais combien dure la vie,
Mais ce doute jamais ne me rend cafardeux.
Anima Florum
Platon nous enseigna que les fleurs ont une âme
Qui souvent à la nôtre intimement se joint ;
Elles peuvent aussi nous regarder de loin,
S’attendrissant aux jeux des hommes et des femmes.
Un dieu de notre coeur leur donna le sésame,
Qu’elles peuvent scruter dans ses moindres recoins ;
De prendre la parole elles n’ont pas besoin,
Ne voulant prononcer d’éloge ni de blâme.
Elles voient nos printemps, elles voient nos hivers
Et notre itinérance, ainsi que nos dérives ;
Elles parlent de nous aux pinsons et aux grives.
Elles prennent le frais sous les feuillages verts,
Goûtant l’odeur des fruits dont le verger regorge ;
Puis s’amusent des vers que le rhapsode forge.
Fantôme d’une feuille
Je plane en cette allée, n’en soyez pas surpris,
Un fantôme je suis, une feuille je semble ;
Le spectre-coq et moi, nous circulons ensemble
Dans ce vaste jardin dont nous fûmes épris.
Un fabuliste fit notre éloge (en sanscrit),
Qui en seul cahier mille quatrains rassemble ;
Il parle de l’automne et de mes soeurs qui tremblent,
Et des bons jardiniers apaisant leur esprit.
L’héraldiste parfois notre portrait dessine,
En ces simples blasons des sonnets s’enracinent,
Joliment commentés par des lecteurs subtils.
Du grand feu de la vie nous sommes la fumée ;
Souvent nous regrettons nos forces consumées
Et de nos souvenirs se perd aussi le fil.
Re: Sagesse du pluvian
Quelle beauté !
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Tour de Carabas
Je m’orne du portrait d’un prédateur subtil,
Ce chat qui déployait des ruses étonnantes ;
Or, une fois vaincu l’ogre à la voix tonnante,
Aucun autre agresseur ne le mit en péril.
Au cellier du château sont d’énormes barils,
Mais ce félin s’abstient des boissons enivrantes ;
Il n’est pas amateur d’images délirantes,
Il ne veut pas trinquer avec des êtres vils.
Il est le confident de la fille du roi,
Il marche à ses côtés dans l’ombre des grands bois ;
Il ne se prend jamais pour un grand personnage.
Il s’est assez souvent du moulin souvenu
Où il donnait la chasse à des rongeurs menus ;
Lui-même et son bon maître ont tourné cette page.
Crosse de sable
J’appartiens au primat d’une terre étrangère,
Des portraits de démons sont en ses livres saints ;
Il en a mille et un sur sa grande étagère,
Dont sa main reproduit, certains jours, les dessins.
Ne me prenez pas pour une canne légère,
Je sors de l’atelier d’un habile voisin ;
Héphaïstos, qui est du prélat le cousin,
En son antre me fit, que sagement il gère.
L’évêque aime Lilith, plus que sa cousine Eve ;
Il aime l’inframonde où jamais ne s’élève
La voix d’un célébrant qui les prières lit.
Il se montrait jadis avec sa crosse mauve
Qui fut abandonnée en une sombre alcôve,
Et le primat n’est point retourné dans ce lit.
Pachyderme antédiluvien
Avant Noé vécut un ambiphant sur terre,
Un être délicat, qui buvait du vin vieux :
Jamais il ne craignit les diables ni les dieux,
Mais il fut attentif aux rythmes planétaires.
Refusant d’embarquer sur l’Arche salutaire,
Il crut que l’Everest le protégerait mieux ;
Mais, pour l’escalader, son corps était trop vieux,
Trop faible son tonus, trop raides ses artères.
Un doux apaisement de lui s’est emparé,
À son dernier sommeil il sut se préparer;
Tout ce que fait Nature, un jour elle l’efface.
Il fit ses derniers pas sur un étroit chemin
Sans jamais espérer le secours des humains ;
Du fils du charpentier il ne vit point la face.
Seigneur de la mare
Je règne sur l’étang du Pays des Légendes,
Aucun autre pouvoir n’existe en cet endroit ;
C’est moi qui suis l’arbitre, et la source du droit,
Je n’en abuse point, car ma sagesse est grande.
Certains de mes pareils se déplacent en bandes,
Quant à moi, je vis seul, et pourtant sans effroi.
J’ai vu passer ici des jours chauds, des jours froids,
Aux caprices de l’air personne ne commande.
Nulle révélation ne me fut dévoilée,
Nul message ne vient de la nuit étoilée,
Sauf l’immobilité du bel astre du Nord.
De l’inframonde, si je dois franchir la porte,
Tu ne verras faiblir ni frissonner mon corps ;
La mort est un repos, cela me réconforte.
Prédateur omnivore
Linné nomma cet animal qui court,
C’est un cousin des panthères volantes ;
Il mange tout, les bêtes et les plantes,
Sans s’encombrer d’inutiles discours.
Ce prédateur engraisse au fil des jours,
Sa vive course en devient un peu lente ;
Son âme aussi se fait bien moins galante,
À ces plaisirs il veut passer son tour.
Plus d’une fois j’ai cru l’entendre en songe
Qui déclamait des mots de Francis Ponge,
Un locuteur tout de même hésitant.
Il fut l’ami d’une sombre déesse
Dont il n’acquit pas la moindre sagesse ;
Mais du bon sens, il en montre, pourtant.
Monarque hybride
Le cerf porte des bois, le roi les porte aussi,
C’est l’oeuvre d’un sorcier qui jadis fut son hôte ;
Il dut payer ainsi je ne sais quelle faute,
Il ne craint pourtant pas de s’exhiber ainsi.
Concernant le royaume, il a d’autres soucis,
Les Varègues souvent débarquent sur nos côtes ;
Quand ce ne sont pas eux, ce sont les Argonautes,
Le sort de nos armées toujours est indécis.
Notre premier Ministre a le corps d’un gorille,
Lui qui, malgré cela, par sa sagesse brille ;
Il cite Confucius, ou Platon, c’est selon.
Au bord des grands chemins, les mages vont et viennent,
Mais que faut-il penser du savoir qu’ils détiennent ?
Un rhapsode pourrait nous en dire plus long.
Loin des chasseurs
Plus de péril, déserte est la campagne,
Ailleurs s’en vont ces primates fautifs ;
Rapide fut leur élan fugitif,
Rassurés sont nos fils et nos compagnes.
Terre sans l’Homme est Pays de Cocagne,
C’en est fini pour nous des jours craintifs ;
Tu n’entendras aucun soupir plaintif,
Paisibles sont la plaine et la montagne.
Fin des humains ! Ce n’est pas malheureux
Eux qui du monde ont gâché la beauté,
Eux dont la vie était ignoble et vaine.
Nul animal ne fut si dangereux,
Nul ne fut tant expert en cruauté ;
Noir fut le sang qui coulait en leurs veines.
Revanche de la tortue
Tu ne cours plus autant, compère, une fois vieux,
Tu ne tires plus rien de tes jambes de lièvre ;
Moi, je vais mieux que toi, j’ai le sourire aux lèvres,
Mon médecin me dit que tout va pour le mieux.
Un petit nombre d’ans te donnèrent les dieux,
Une brève jeunesse aussi, pleine de fièvre ;
Certes, nos créateurs ne sont pas des orfèvres,
Ils ont même du mal pour ordonner les cieux.
Te voilà donc perdant, mais sois sans amertume,
Les plaisirs d’une vie ne sont que de la brume ;
Nous souffrons un peu moins pendant notre sommeil.
Seras-tu consolé par une adolescente ?
Mieux vaut t’épanouir de façon plus décente,
Contente-toi d’aimer la lune et le soleil.
Dominus Leo
De dormir tout un jour il se donne licence,
Ce roi sans volonté, ce paresseux seigneur ;
Il dit que ce plaisir est de tous le meilleur,
Son épouse en convient, mais avec réticence.
Le peuple désapprouve une telle carence,
Et le grand mage aussi, de démons pourfendeur ;
Personne ne respecte un tel maître glandeur,
Un chef plus énergique aurait leur préférence.
Nul parmi les voisins ne convoite ces lieux,
Car ces parages sont trop pauvres, à leurs yeux ;
Donc, le roi fainéant peut rester dans ses rêves.
Le mage n’y peut rien, malgré tout son savoir,
Il s’obstine pourtant, par pur sens du devoir ;
Et cette hypersomnie le tourmente sans trêve.
Forgeron boiteux
J’ai forgé le trident du Seigneur des Sept Mers,
Hadès me doit aussi son armure spectrale ;
Je rêve d’assembler des nefs interastrales
Pour explorer les bords de ce vaste Univers..
Je suis Héphaïstos, un armurier d’enfer,
Je chante en travaillant des chansons sépulcrales ;
Cela m’importe peu que quelques voisins râlent,
À Pégase c’est moi qui donnai quatre fers.
Je m’alimente bien, mais sans être vorace,
D’excédent pondéral je n’ai pas une trace ;
Les liens sentimentaux, je les veux éviter.
Mes talents sont connus dans tout le monde antique,
Des clients distingués fréquentent ma boutique ;
Mais je n’accepte plus Arès comme invité.
Manoir de quelques inconnus
Nous avons pour demeure un modeste édifice,
Mais, dit-on, dans la cave un trésor est caché ;
Aucun de nous, pourtant, jamais ne l’a cherché,
Nous craignons qu’il ne soit porteur d’un maléfice.
Autrefois, Cupidon, l’infatigable archer,
Pour cible nous prenait de ses tirs subreptices ;
Nous en fûmes troublés, mais point mis au supplice,
Ses feux ne brûlent pas comme ceux des bûchers.
Dans le jardin fleuri bourdonnent les abeilles,
Des grappes lentement mûrissent sur la treille ;
Il fait bon savourer ce rassurant décor.
De gestes caressants est la muse assouvie,
Dans un élan de l’âme et dans la paix du corps ;
Rien ne vient perturber le cours de notre vie.
Reptile admiratif
Le serpent voit la femme et croit voir une reine,
Il se transforme alors en bouffon de la Cour ;
Il déclame des vers ainsi qu’un troubadour,
Il chante des refrains que les démons reprennent.
Devant ces clowneries, Eve reste sereine,
Mais ce vert soupirant lui paraît un peu lourd ;
Le jardin, par ailleurs, est un plaisant séjour,
C’est un terrain de jeux, ce n’est pas une arène.
La pomme sur son arbre est de toute beauté,
L’autre dit « Mange-la, tu deviendras déesse,
Ce qui pour toi serait un sort bien mérité. »
Eve ne répond rien, réticente princesse,
Il est vrai que le fruit pourrait être un trésor,
Mais il pourrait aussi être porteur de mort.
Trésor de l'escuiruel
Je suis un fier rongeur, expert en friandises,
J’en ai tout un paquet qui sous la terre dort ;
Mais pour les retrouver, je ne suis pas très fort
Et je tombe, en creusant, sur d’autres marchandises.
Or, je ne m’en plains pas, car j’aime les surprises,
Heureux de voir parfois surgir un lingot d’or ;
D’adorer ce métal, les humains n’ont pas tort,
Mais je ne voudrais point tomber sous son emprise.
Perdre deux ou trois noix, ce n’est pas un malheur,
Car ces modestes fruits sont presque sans valeur,
Surtout quand on connaît des coins où ils abondent.
Enterrer déterrer, certes, c’est du boulot,
Même avec le secours des ouvriers mulots ;
Mais sur de tels efforts ma morale se fonde.
Goupil sylvestre
Ce fier seigneur, c’est le renard des bois,
Le protecteur des poules orphelines ;
Dans son refuge, au bas d’une colline,
Il se calfeutre et ne craint pas le froid.
Presque jamais je n’entendis sa voix,
Qui, me dit-on, peut se montrer câline ;
Pour protectrice, il a Sainte Céline
Dont le fiston consacra notre roi.
Mais il est vieux, son âme est assoupie
Et sa parole est faiblement glapie ;
Pour bien chasser, il est trop nonchalant.
Sois rassuré, brave goupil d’automne,
Il faut vieillir ; que nul ne s’en étonne,
Nul ne pourra s’en défendre en râlant.
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