Sagesse du pluvian
4 participants
Page 24 sur 40
Page 24 sur 40 • 1 ... 13 ... 23, 24, 25 ... 32 ... 40
Le seigneur Coq d’Azur
Jamais il ne sourit, qui sait ce que ça cache,
Une absence de coeur, une froideur du sang ?
Ce n’est pas un poulet, car c’est un coq puissant,
Mirabelle l’a dit, c’est une sainte vache.
Si à plus d’une poule au printemps il s’attache,
Son désir se retrouve, en été, décroissant ;
Mais il aime accueillir des poussins ravissants,
Il s’amuse avec eux, jouant à cache-cache.
En ce poulailler sont des habitants heureux,
Des poulettes je vois les regards amoureux,
Jamais ne vient ici le goupil diabolique.
Ce coq aime citer des vers d’Albert Samain
Ou des textes sacrés, qu’on dit apostoliques,
Lui qui jamais n’aura souci du lendemain.
.
Dernière édition par Cochonfucius le Mar 10 Nov 2020 - 12:02, édité 1 fois
Re: Sagesse du pluvian
T'as bouffé le J du premier mot ....
Nuage- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 13093
Localisation : Drôme du Nord (Rhône-Alpes-Auvergne - France)
Identité métaphysique : La mienne
Humeur : Fluctuante
Date d'inscription : 31/10/2011
Gardien du sanctuaire babylonien
Il a les pieds sur terre, il n’est pas acrobate,
Il ne porte jamais d’ornements à son cou ;
Il ne dort pas souvent, ne mange pas beaucoup,
Il fut, me dit un prêtre, instruit dans la Vulgate.
Une louve est sa mère, et son père un chien fou,
Il fut jadis épris de sa cousine Agathe ;
Mais elle voulut vivre avec un pélobate,
Il a juste pensé « C’est bon, chacun ses goûts ».
L’orgue le fait vibrer, la prière le touche,
Ce vigilant gardien pour écouter se couche,
Il a compris que Dieu ne peut l’abandonner.
Il fréquente parfois la maison d’une dame,
À la boisson, tous deux, je les crois adonnés,
Et que ferait-il d’autre, en face d’une femme ?
Azur et candeur
Au coeur du terrain vague est une fleur très pure
Qui veille chaque nuit sur l’herbage qui dort ;
Elle aime méditer dans les heures obscures,
Il lui plaît de rêver, aussi, au soleil d’or.
Elle a toujours mené sa vie sans aventures,
Pas de voyage en mer, pas de chasse au trésor ;
Mais elle entend souvent courir des créatures
Que le chasseur poursuit en sonnant de son cor.
Quand l’automne survient, ses voisines se fanent,
Que recueillent parfois les korrigans qui glanent ;
Ils marchent lentement sous le ciel qui pâlit.
Elle écoute les mots du prince et de sa rose,
Ainsi que du serpent qui jamais ne faiblit ;
Jamais on n’entendit plus savoureuse prose.
----------------------------------------------
https://paysdepoesie.wordpress.com/2013/08/05/le-serpent/
------------------
Minotaure de pourpre
D’une île minuscule il est le souverain,
Il est bien entouré, mais il n’a pas de reine ;
Il eut une aventure avec une sirène
Qui après quelque temps le trouva trop taurin,
Elle refit sa vie avec un vieux marin;
Il but quelques flacons pour soulager sa peine;
Ensuite il se perdit dans des amours humaines,
Mais de les oublier le rendit plus serein.
Il sort se promener dans le froid de novembre,
Il compose des vers dans sa petite chambre ;
Il aime se détendre en lisant des romans.
La reine de ces lieux, quand il l’aura choisie,
Pour l’endormir, le soir, chantera doucement
Des couplets inventés selon sa fantaisie.
L’oiseau qui trouve des non-réponses
Il aime s’exprimer par d’étranges mimiques,
Il comprend les questions, les énigmes aussi ;
Mais il ne parle point, c’est notre seul souci,
On n’en tire aucun mot, même polysémique.
Quelques bouddhistes Zen trouvent cela comique,
Un Maître, selon eux, peut se conduire ainsi ;
Un moine tibétain y ajoute ceci,
Qu’on se préserve ainsi des vaines polémiques.
Or, pour le consulter, des gens viennent de loin,
Apportant des cadeaux choisis avec grand soin ;
Ils savent contenter ses goûts de méliphage.
Entendant les questions, quelquefois il s’endort,
Ensuite il ne dit rien, car le silence est d’or ;
C’est ainsi qu’il échappe aux pièges du langage.
En l’honneur de Mister Natural
Robert Crumb nous présente un naturiste sage,
Contre tout maléfice il se bat calmement ;
Ne lui demande pas quel sera son message,
Il dira qu’il n’est point marchand de boniments.
Du monde à l’inframonde il connaît les passages,
Mais ne s’engage point dans ces cheminements ;
Un Mahatma voulut qu’il apprît le tissage,
Mais ce grand paresseux refusa poliment.
Dans ce corps dénudé brille une excellente âme,
Dont souvent fut séduite une charmante dame ;
Ensemble je les vois faire un bout de chemin.
Quand nous avons un doute, il rit et nous rassure,
Puis il s’en va danser sur ses pieds sans chaussures ;
Il est gai comme Adam, le Père des humains.
et voir aussi
https://heraldiqueblog.wordpress.com/2019/06/03/ecart/
Camarade Escuiruel
Dans sa douce fourrure, il ne craint pas l’hiver,
Ses muscles sont d’acier, son coeur est une flamme ;
Si, dans cette forêt, s’aventure une dame,
Je le vois s’avancer vers elle, à découvert.
Il aime réciter des poèmes divers,
De modestes sonnets qui ont nourri son âme ;
Il y voit du bonheur, et quelquefois, des drames,
Il dit qu’un tel recueil est un vaste univers.
Le bûcheron l’invite en sa maison de planches,
Et c’est avec plaisir qu’il descend de sa branche ;
Pour lui, chaque saison est un nouveau printemps.
S’il se promène auprès de l’étang miroitant,
Il suit des alevins le parcours hésitant ;
Pour tous ces animaux, c’est chaque jour dimanche.
Tendresse de la baleine
Je te vois naviguer près des rives d’Armor,
Sur ton immense corps sont des reflets solaires ;
Ainsi voguaient jadis d’imposantes galères,
Vers Rome transportant de fabuleux trésors.
Tu n’es plus un gibier pour les pêcheurs du port,
Tu ne rencontres plus que des nefs débonnaires ;
À Brest je n’entends plus résonner le tonnerre,
Ni les marins jurer par les mille sabords.
Baleines et dauphins bientôt nous parleront,
C’est cela que m’a dit Maître Gaston Miron ;
Ils diront quelques mots, sans faire de vacarme.
Ils nous raconteront les récifs enchantés
Sur lesquels on entend la sirène chanter,
Eux qui en aucun cas ne tombent sous son charme.
Ambiboeuf
L’ambiboeuf n’est jamais servi dans les cantines
Ni dans les restaurants ; et j’ajoute un détail,
Il ne faut surtout pas lui donner du travail,
Sinon de commenter la poésie latine.
Il n’utilise point sa force éléphantine,
Car il ne voudrait pas être un épouvantail ;
Mais il aime tracer des phrases d’éventail,
On y voit s’exprimer son âme byzantine.
Ce bovin remarquable est de cornes armé,
Mais de le constater, ne sois pas alarmé ;
Il ne s’en sert jamais, pas même quand il drague.
Notre roi volontiers l’accueille en son palais,
Comme un grand du royaume, et non comme un valet ;
Il vaut bien un bouffon pour raconter des blagues.
Deux cosmos
Deux univers peuvent interférer,
C’est peu fréquent, la chose est hasardeuse ;
Une frontière alors devient poreuse,
Vous passerez, si vous le désirez
Vers l’autre monde un chercheur attiré
A traversé la muraille brumeuse ;
Il observa de façon rigoureuse
Comment ce mur vint à se déchirer.
Croyant atteindre un pays sans souci,
Il découvrit un terroir sans merci ;
Il lui fallut prudemment se conduire.
A-t-il là-bas trouvé une amoureuse ?
Lui offrit-on des boissons savoureuses ?
Ses souvenirs à son retour s’enfuirent.
Traverser les saisons
L’hirondelle est aimée pour sa fidélité,
Peut-être s’agit-il d’une simple croyance ;
Souvent l’amour échappe à notre clairvoyance,
Il nous faut naviguer sans visibilité.
S'aimer dans la lumière ou dans l’obscurité,
C’est souvent renoncer à toute récompense ;
Nous qui savons que l’homme est un roseau qui pense,
Nous le voyons trembler face à la vérité.
L’oiseau n’est point partant pour nous servir de maître,
Il ne veut rien transmettre, il se contente d’être ;
Pourtant, c’est un modèle, un exemple vivant.
Ami, ne crains pas d’être un rêveur inutile,
Ces instants amoureux, ne les crois pas futiles,
Même si, pour finir, les emporte le vent.
La main de Piaf-Tonnerre
De Piaf-Tonnerre est légère la main,
Dont souvent fut une amante ravie :
Il ne veut point s’imposer dans leur vie,
Sache qu’il est plus subtil qu’un humain.
Lui, dont l’esprit jadis fut incertain,
Le voilà maître, en toute modestie ;
En maints plaisirs est sa force investie,
Sans qu’il n’en vienne à perdre son latin.
Étant jadis le bouffon d’une dame,
Il conserva toujours sa grandeur d’âme ;
Il fit des vers ni trop courts, ni trop longs.
Quand un cochon s’éprend d’une hirondelle,
Chacun des deux peut se montrer fidèle ;
En autre lieu, de cela nous parlons.
-----------------------------------------------
https://paysdepoesie.wordpress.com/?s=Piaf-Tonnerre
------------------------------------------
Re: Sagesse du pluvian
J'aime particulièrement la fin de ton avant dernier poème :
Ami, ne crains pas d’être un rêveur inutile,
Ces instants amoureux, ne les crois pas futiles,
Même si, pour finir, les emporte le vent.
Ami, ne crains pas d’être un rêveur inutile,
Ces instants amoureux, ne les crois pas futiles,
Même si, pour finir, les emporte le vent.
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 11670
Localisation : Lot
Identité métaphysique : Abeille
Humeur : Emeraude
Date d'inscription : 04/07/2018
Re: Sagesse du pluvian
Voir aussi
http://www.unjourunpoeme.fr/poeme/ballade-en-vieil-langage-francois
« Autant en emporte le vent »
http://www.unjourunpoeme.fr/poeme/ballade-en-vieil-langage-francois
« Autant en emporte le vent »
Maison de quelques cénobites
À vivre saintement les anges nous appellent,
Et nous les écoutons, ce sont nos protecteurs ;
Saint Benoît de Nursie est notre directeur, ---------- *
Ayant jadis écrit la règle la plus belle.
C’est un petit grenier qui nous sert de chapelle,
Où point ne peut entrer le démon séducteur ;
Ici chaque novice entend ses instructeurs,
Que son coeur soit docile ou bien qu’il soit rebelle.
Celui qui, du chemin, cette maison contemple,
Devine qu’à ce jour elle nous sert de temple ;
Il ôte son chapeau, souvent, pour ce motif.
Nous n’avons pas ici un logis de paresse,
Cet endroit ne verra nulle scène d’ivresse ;
De tout cela témoigne un monument votif.
----------------------------------------
* ------ https://heraldiqueblog.wordpress.com/2018/04/15/les-saints-en-heraldie/
--------------------------------------------
Propos du serpent d’azur
Je n’ai pas rencontré le prince aux cheveux blonds,
Je n’ai point vu le fruit qui met l’eau à la bouche ;
Or, quand on me les dit, ces histoires me touchent,
Ainsi que tes malheurs, petit soldat de plomb.
De cet arbre en Eden ne reste que la souche,
Les démons, tout autour, ont tracé leurs sillons ;
Je vois danser Lilith, devenue papillon,
Elle a choisi cela, plutôt qu’être une mouche.
D’une reine je fus le chevalier servant,
Avec qui je vécus des instants émouvants ;
Je me croyais alors au Pays des Merveilles.
Ce monde est éprouvant pour les simples mortels,
Abel fut massacré au pied de son autel ;
Le spectre de Caïn bien souvent se réveille.
Hippotaure de gueules
Quand il était très jeune, il tenait dans ma poche,
Par la suite, il devint plus gros qu’un écureuil ;
Dans l’étable, les boeufs lui firent bon accueil,
J’en ai connu plusieurs qui de lui furent proches.
Mon oncle Jean, qui fut seigneur de Roquefeuil, ------------ *
Dans un savant traité le compare à Gavroche :
Aristide Bruant me dit qu’à la Bastoche
Il franchissait souvent des tavernes le seuil.
L’hippotaure n’est pas des animaux le pire,
Ce n’est point un goupil qui ment comme il respire ;
Une muse l’instruit, dont il est le filleul.
Concernant son métier, il n’en a pas encore,
Peut-être, il deviendra chasseur de manticores,
Il aurait du succès, car il serait le seul.
----------------------------------
* ---------------------- https://paysdepoesie.wordpress.com/2019/08/06/un-livre-esoterique/
Sanctuaire ambulant
Sur le grand crocodile une église est greffée,
Où sonne un carillon lorsque le soir descend ;
Ce tintement sacré, dans l’air retentissant,
Fait pour quelques instants disparaître Morphée.
L’allure est soutenue, le reptile est puissant,
Lui qui jadis dansa sur les accents d’Orphée ;
De son chef, Héraclès voulut faire un trophée,
Or il sut échapper à ses coups menaçants.
De ce temple arborant des colonnes splendides,
Je vois que bien souvent les salles restent vides ;
Mais quelques vagabonds y vont boire en hiver.
Plus que tous les démons, ce crocodile est fort,
Pour franchir un obstacle il saute sans effort ;
Il aime, au long des jours, découvrir l’univers.
Pétales de gueules
Je suis ce presque rien qui fleurit sur les pentes,
Petite tache rouge au sein d’un monde vert ;
En ces lieux ne prospère aucun démon pervers,
Mais un homme rêveur dont Lilith fut l’amante.
J’ai de l’admiration pour les oiseaux qui chantent,
Mon coeur regrette un peu leur absence en hiver ;
Je tiens un petit rôle en ce vaste univers,
Sévère est la nature, elle n’est pas méchante.
Mon corps au long du jour se nourrit de soleil,
Je bois de la rosée au sortir du sommeil ;
Ces deux trésors pour moi sont comme une fortune.
Mon regard de fleur voit plus loin que l’horizon,
Mon délire est savant plus que votre raison ;
Je compose des vers aux soirs de pleine lune.
Canard poétique
J’aime ce canard, il sait des histoires,
Parfois gratinées, je le reconnais ;
Je m’en suis servi pour quelques sonnets,
Ou pour d’autres vers, la chose est notoire.
Ayant pauvre sens et pauvre mémoire,
Mon art poétique est fort imparfait ;
Les mots du canard me sont un bienfait,
Et ses manuscrits dans ma grande armoire.
Nous buvons ensemble en notre tanière,
Ma muse s’amuse et la sienne aussi ;
Nous les entraînons sous notre bannière.
Des livres anciens posés sur la table,
Les auteurs nous sont amis véritables ;
Il serait trop long d’en parler ici.
Enfant de vouivre et de pluvian
Je naquis de la vouivre en la grotte sacrée,
Je ne fus que le fruit d’un amour passager ;
Mon père, ce pluvian, n’aimait point s’engager,
N’ayant nulle confiance aux liens que l’on se crée.
En l’humour gotlibien ma sagesse est ancrée,
Qui tant a diverti Newton en son verger ;
J’ai bien souvent rêvé de sa pomme sucrée
Qui sait tomber tout droit, sans jamais diverger.
Par des chants de jadis mon âme est enflammée,
Que ma mère parfois chantait sous la ramée ;
Rien ne put égaler cette voix de cristal.
Or, que ferai-je donc de ma vie qui commence ?
Serai-je vagabond, loin de mon sol natal ?
Tant de chemins tracés sur cette terre immense !
----------------------------------------
https://paysdepoesie.wordpress.com/2017/03/17/pluvian-vouivre/
-------------------------------------
Docte Goupil
Maître Goupil, dit-on, de ce monde a l’usage,
Des trésors de sa ruse on a fait un roman ;
En des temps très anciens j’en ai lu quelques pages,
Et même des extraits traduits en allemand.
En deux ou trois sonnets je lui rendis hommage
Afin de le dépeindre en héros triomphant ;
Car il sut du corbeau susciter le ramage,
Pour notre amusement, pour celui des enfants.
C’est un bon compagnon pour les jours de misère ;
Ceux qui de l’imiter autrefois s’avisèrent
Eurent moins de tourment, ne dites pas que non.
Le renard n’écrit pas, mais il sait très bien lire ;
Il aime rencontrer la science et le délire,
Ainsi que les auteurs qui célèbrent son nom.
Le Seigneur d’Alpha Pontis
Je règne sur cet astre, et quelques autres lieux,
Je suis un Roi Cosmique, un Gardien des Lumières ;
Je peux mobiliser trois cents mille guerrières,
Aucun de mes voisins ne saurait faire mieux.
Je ne crains point les rocs qui traversent les cieux,
Je les jette au Trou Noir qui est gourmand de pierres ;
Il me sourit alors en plissant ses paupières,
Son visage est obscur, on ne voit pas ses yeux.
La Dame du Quasar (je suis sous son emprise)
A visité souvent mon palais par surprise ;
Bien après son départ, je reste tout rêveur.
Mais au long des années, l’Univers devient sombre,
Bon nombre de soleils ne sont plus que des ombres ;
Et beaucoup de plaisirs ont perdu leur saveur.
Page 24 sur 40 • 1 ... 13 ... 23, 24, 25 ... 32 ... 40
Sujets similaires
» Sagesse du pluvian
» Sagesse du pluvian
» Sagesse du pluvian
» Sagesse du pluvian
» L'islam pyramidale : le groupe qadiriya boutchichiya
» Sagesse du pluvian
» Sagesse du pluvian
» Sagesse du pluvian
» L'islam pyramidale : le groupe qadiriya boutchichiya
Page 24 sur 40
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum