Sagesse du pluvian
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Planète Mille Plateaux
Sur les vastes plateaux sont de blanches coupoles,
Elles sont l’ornement d’antiques nécropoles ;
Un prophète y repose en un tombeau banal
Près d’une source d’eau, sous un arbre automnal.
Pas de scribe, jamais, pour noter ses paroles,
Lui dont la voix plaisait aux passereaux qui volent ;
Or, quand il s’endormit de son sommeil fatal,
Il lui sembla revivre en son azur natal.
Son corps n’est plus astreint aux stériles efforts ;
Il fait à ses amis l’éloge de la mort
Qui vient à point nommé, quand elle est naturelle.
Mots d’encouragement, paroles fraternelles,
Car il ne prenait point de poses solennelles ;
Avec chaque disciple il était en accord.
Le Seigneur d’Alpha Pavonis
Sur Alpha Pavonis la vie est lumineuse,
On y observe un Troll qui s’y connaît en fruits ;
C’est un monde paisible où rien ne se produit,
Où ne se posent point de questions épineuses.
Aucun archéologue ici ne vient et creuse,
Aucun trésor caché nos âmes ne séduit ;
Le Cosmos tout autour se forme et se détruit,
Le ciel est indulgent, la vie est savoureuse.
Le Seigneur, quelquefois, du trône descendant,
Parcourt à petits pas cet univers ardent
Dont il sait admirer la subtile ordonnance.
Ce bon maître avec nous se montre paternel ;
Il ne fait pas semblant d’être un prince éternel,
Il trouve la sagesse en son impermanence.
Saint Romuald
C’est un bélier divin, ce n’est pas un jocrisse,
Il vit dans un alpage au magique décor ;
Plusieurs petits serpents gigotent en coulisse
Et le chien du troupeau prend bien soin de son corps.
L’aigle vole un peu bas, le sphinx a des caprices
Et parfois l’on entend le son lointain du cor ;
L’alpage ne connaît nul agent de police,
Une sage brebis règle les désaccords.
C’est au printemps, surtout, que la montagne est belle,
Austère par endroits mais jamais trop cruelle ;
Le berger se comporte en humble serviteur.
Veuillez prier pour nous, saint bélier plein de grâce,
Aussi pur que la neige où vous laissez vos traces
Ou qu’un agneau dont vous êtes le géniteur.
Cardioptère
Je vois voler un coeur vibrant comme une lyre
Et si tendre avec moi que ça me fait sourire ;
Car il croit que pour lui le monde est caressant
Et que la joie est là pour tout ce qui respire.
Il fut parfois fébrile et parfois languissant,
Il fut même enivré par les fumées d’encens ;
Il est vieux maintenant, peu de choses l’attirent,
Il vole, calme et lent, dans le jour finissant.
Il sait que son histoire est un récit sans suite
Dont il garde pourtant des souvenirs charmants,
Il sait que l’univers lui fut assez clément.
Les nuits suivent les nuits, les jours prennent la fuite
Et du comte Roland je n’entends plus le cor ;
D’un orchestre lointain résonnent les accords.
Fleur de Saint Denis
Cette fleur a poussé près de la basilique
Au jardin de l’évêque au pied des nobles tours ;
Monseigneur l’aime plus que les saintes reliques,
Il ne se lasse point d’admirer ses atours.
Quelques enfants de choeur à l’arroser s’appliquent,
Les nonnes du couvent lui parlent tour à tour ;
L’herbe de Saint Denis n’est pas mélancolique,
D’autres charmantes fleurs se montrent alentour.
Elle s’endort au son de la cloche qui tinte
En contemplant au ciel la lune presque éteinte ;
Une bénédiction d’une étoile parvient.
Je sais que d’une fleur l’existence est fort brève,
Mais elle dure assez pour nourrir un beau rêve :
Un qui comble le coeur, un dont on se souvient.
L’amphore de Diogène
Acceptant tour à tour la joie et la douleur,
Le sage en un logis plutôt précaire habite ;
Mais sa vieillesse est digne et n’est pas décrépite,
Endurant sans broncher le froid ou la chaleur.
Ce citoyen de Grèce est homme de valeur,
Aussi dans sa poitrine un noble coeur palpite ;
La mort s’en vient vers lui sans qu’il s’y précipite,
Qu’il traite plaisamment de jeune fille en fleur.
Il mange calmement sa soupe réchauffée,
Et sa jeunesse alors lui revient par bouffées ;
Peut-être qu’en ce temps les dieux le trouvaient beau.
Le cynique penseur ne croit pas aux présages,
Mais il lit quelquefois l’amour sur le visage
D’une muse rêveuse, aux abords d’un tombeau.
Nef des moines cénobites
Cette nef est chargée de moines cordeliers
Qui franchissent la mer, tels de nobles corsaires ;
Je les vois naviguer vers de nouvelles terres
Où d’étranges oiseaux survolent les halliers.
Veuille les accueillir, rivage hospitalier,
Ce sont des visiteurs, et non des adversaires ;
Car les moines jamais ne sont fauteurs de guerre,
Même s’ils sont vaillants comme des chevaliers.
Ne crois pas qu’ils sont là pour une vie sans peine
Ou que l’abbé convoite une richesse vaine ;
Ils seront vertueux, le jour comme la nuit.
Abreuve de bon vin la troupe franciscaine
Qui plus ne reverra la terre armoricaine ;
Propose-leur aussi l’eau de ton meilleur puits.
Aigle-charpentier
Il connaît le cosmos et ses lois éternelles,
La terre, l’eau, la flamme et la douceur de l’air ;
Pour lui, les équations sont un langage clair,
La trigonométrie est chose naturelle.
Les neutrinos dansant comme des étincelles
Traversent vivement les atomes de fer ;
Les photons vont au loin, plus vifs que des éclairs,
L’aigle va s’élevant sur ses puissantes ailes.
Par un son d’inframonde il peut être alerté,
Il redescend alors, quittant le ciel sublime
Afin d’intervenir dans le sinistre abîme.
Certains jours, dans le vide, il vogue en liberté,
Comme un nuage errant, comme un oiseau de rêve ;
Nul ne s’offensera de ces absences brèves.
Ceci est mon cor
En Aquitaine, à l’ombre des grands bois,
Résonne au soir une note orpheline ;
Elle s’élève et franchit la colline,
L’herbe la goûte et le chêne la boit.
On dirait bien que du cor c’est la voix,
J’en reconnais l’harmonie opaline
Qui fait danser une martre féline
Et soupirer une biche aux abois.
Entends ce cor, ô montagne assoupie,
Pour lui se tait la jacassante pie,
Pour lui s’éveille un lézard nonchalant.
Cette chanson, c’est un hymne à l’automne,
Elle est d’ici, que nul ne s’en étonne ;
Je reconnais son timbre clair et lent.
La main du chevalier
Cette main qui portait une branche fleurie
S’empare d’une épée, ce n’est guère prudent ;
Mais tel est le vouloir du chevalier ardent,
Et son ange gardien ne veut pas qu’on en rie.
S’affrontant pour le coeur de la reine Marie,
Deux seigneurs sont en lice, et malheur au perdant ;
Du clair soleil déjà proche de l’Occident
Sont bientôt la lumière et la force taries.
Entraînés sans merci vers une issue fatale,
Ces hommes sont guidés par leur âme brutale ;
La reine les contemple avec des yeux cléments.
Elle voit ces héros qui leur vigueur étalent,
Et leur folle vaillance, et leur pulsion vitale ;
Elle les aime bien, ceux-là, décidément.
Fleur-hiéroglyphe
On la trouve en Éden, auprès d’un vieux pommier,
Celui qui vit venir un tentateur notoire ;
Elle s’incline au vent, cette fleur sans histoire,
En se remémorant Adam, le jardinier.
Sur la branche de l’arbre est un pigeon ramier
Qui de ces temps bénis conserve la mémoire ;
Un hibou lui succède au coeur de la nuit noire,
Qui pour cueillir la pomme est souvent le premier.
Ces oiseaux pour ailleurs bientôt vont s’envoler,
Je pense qu’il leur plaît d’aller batifoler ;
La fleur s’endormira dans l’ombre du feuillage.
Les humains de jadis en d’autres terres sont ;
Mais l’arbre se souvient d’une de leurs chansons,
Quelques vers qui parfois flottaient dans leur sillage.
Arbre d’Orphée
Un arbre s’éleva, d’un élan rigoureux,
En entendant ta voix, Orphée, venant de Grèce ;
Tes doigts sur l’instrument dansaient avec adresse
Au rythme régulier de ton chant langoureux.
Une biche attentive, aux grands yeux amoureux,
Oublia le grand cerf dont elle fut maîtresse ;
Les animaux du bois furent pleins d’allégresse
En écoutant ce son qui les rendait heureux.
Toi qui pourrais charmer le soleil, les planètes
Et les démons du ciel, ces lanceurs de comètes,
Tu es de l’univers le meilleur musicien.
Comme elle songe à toi, l’Aphrodite marine
Qui voudrait te serrer sur sa douce poitrine
Et qui depuis longtemps te reconnaît pour sien !
D’argent à trois feuilles de sinople
Un modeste blason qui de trois feuilles s’orne,
Un emblème banal, à bien d’autres pareil ;
Il n’y figure point de monstre à mille cornes,
Ni l’impossible fleur qu’on voit dans le sommeil.
Quand je le vois, je songe à des jardins sans bornes,
Au pampre d’une vigne, à du lierre vermeil ;
Et je songe à flâner loin de la ville morne,
Pensif sous un nuage, heureux sous le soleil.
Un saule près de l’eau fleurit pour un ondin,
Un lézard nonchalant rampe sur un rondin ;
Les fleurs ne disent rien, l’univers est tranquille.
Le vent fait avancer des rides vers le bord
De cette onde paisible, immuable décor ;
Tout ça m’est inspiré par ces feuilles subtiles.
Faisan d’Adam, faisane d’Ève
Édéniques oiseaux, plutôt fiers de leur corps,
C’est une vanité qui parfois les égare ;
L’arbre interdit leur plaît, le serpent les effare,
Avec lequel jamais ils ne sont en accord.
Or, sur Adam qui veille et sur Ève qui dort.
S’annonce le malheur que nul fruit ne répare ;
Quittant ce beau jardin pour un monde barbare,
Ils n’ont pas de plaisir à changer de décor.
Le chemin des humains n’est pas jonché de roses,
Ils seront occupés à de pénibles choses ;
Mais les faisans viendront en visite, parfois.
Peut-être, ils gagneront des quartiers de noblesse,
Adam sera seigneur, Ève sera princesse ;
Le fils d’un charpentier, bien plus tard, sera roi.
Entre tes mains
En inframonde obscur je ne veux point descendre,
C’est un endroit maudit, c’est un lieu sans amour ;
Il est trop éloigné de la clarté du jour,
Brûlez donc mon cadavre et dispersez les cendres.
Quand je songe à la mort, dont on ne peut s’éprendre,
Je ne saurais aimer ce chemin sans retour ;
La vie nous y conduit, malgré tous nos détours,
C’est un long fleuve orné d’inutiles méandres.
Vainement à son sort cette âme résistait,
Qui de pures amours autrefois attestait ;
Elle avait su trouver refuge en l’Écriture.
Maître de l’Univers, toi dont le coeur est droit,
Toi qui nous as donné de pacifiques lois,
Reprends entre tes mains ta douce créature.
Clé du Jardin des Oliviers
Ce jour se montra sombre et cette nuit fut noire,
Que les chauves-souris traversaient au hasard ;
Le fils du charpentier posait son doux regard
Sur le reste du vin qu’il eut plaisir à boire.
Il tenait une clé, non celle de la gloire,
Mais celle d’un jardin aux oliviers blafards ;
Il dit à ses amis «N’ayez pas le cafard,
Car je serai vivant pour qui pourra le croire».
Il priait, entouré de sa troupe au complet,
À son père disant tous les mots qu’il fallait ;
Son âme souffrait tant que je ne sais le dire.
Madeleine, rêveuse, au son de cette voix,
Demande au Créateur de raffermir sa foi ;
Mais ce qu’elle pensait, je ne veux pas l’écrire.
Litanie de Saint Tripode
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Saint Poziom, Saint Bollik, priez pour nos chevaux,
Saint Griffon, Saint Gulier, priez pour nos rizières ;
Saint Pliste, Saint Simpson, protégez nos rosières,
Sainte Marie Pas Claire, éloignez nos rivaux.
Grand Saint Regenbogen, bénissez nos travaux,
Beau Saint Martin Pêcheur, abritez nos croisières ;
Sainte Iris, Sainte Hélène, absolvez nos chaisières,
Saint Mort, Saint Trépassé, veillez sur nos caveaux.
Modeste Saint Walfroy, rendez-nous un peu sobres,
Noble Saint Graphomane, évitez-nous l’opprobre ;
Joli Saint Emplumé, clarifiez nos discours.
Gentil Saint Volatile, exorcisez nos peurs,
Brave Saint Pif le Chien, gardez-nous des trompeurs ;
Heureux Saint Idolastre, apprenez-nous l’amour.
Antimécanoptère
ambimecanopter
L’antimécanoptère, une entité discrète,
Quand il vole au printemps ça fait battre son coeur ;
Mais quand l’automne arrive, il est plein de langueur,
Aristote en son oeuvre aux anciens jours en traite.
Ses amis sont lointains, sa demeure est secrète,
Ses grandes ailes sont d’une sombre couleur ;
Il semble n’éprouver ni plaisir, ni douleur,
Lui qui son jeune temps nullement ne regrette.
S’il visite un village, il se cache en un puits,
Vérifiant qu’en ce lieu personne ne le suit ;
D’ailleurs, même au grand jour, nul n’a vu son visage.
La tradition de l’Inde en offre un témoignage,
Qui nous présente même une fable sur lui ;
Seulement, c’est écrit en un obscur langage.
La chute d’une branche
Sous la rafale noire, une branche qui tombe,
La fleur périt avant que survienne l’hiver ;
Le promeneur alors songe à sa propre tombe
Même si, près de lui, les feuillages sont verts.
Un jour il ne pleut pas, plus tard vient une trombe,
Tout cela ne saurait déranger l’univers ;
Mais nous devons pleurer sur la vie qui succombe,
Sur le corps refroidi, d’un linceul recouvert.
Les croix du cimetière, une grise forêt,
Le soleil comme ailleurs y passe, et disparaît ;
Par-dessus les tombeaux dorment des fleurs séchées.
C’est le prix à payer pour traverser le temps,
Mais nul ne portera son propre deuil, pourtant ;
Mort, nous te préférons quand tu restes cachée.
L’oiseau qui lit Ronsard
Sur un arbre, rêveur, cet oiseau lit Ronsard,
Mais sans lui reprocher ses images païennes ;
Il est admiratif de sa grâce italienne,
Lui qui rêve parfois de cultiver cet art.
Il ne jalouse point l’aigle au perçant regard,
Il savoure vraiment les joies qui lui surviennent :
Lire quelques sonnets des époques anciennes,
Saluer l’hirondelle au temps de son départ.
Son cousin lui apporte un petit vin de Beaune
Dans lequel le soleil transfuse un éclat jaune ;
Il oublie la chaleur à l’ombre d’un noyer.
Il médite à loisir dans son nid de brindilles,
Il mange une cerise, à la vigne il grappille ;
Une lettre il écrit, mais qu’il n’ose envoyer.
Sanctissima crux
Ce sont deux beaux poissons, ce ne sont pas deux planches,
C’est la croix que je vois sur le mur du couvent.
Le fils du charpentier leur a parlé souvent
Quand il marchait sur l’eau, tout seul, à l’aube blanche.
Heureux comme l’oiseau qui chante sur sa branche,
Ces poissons immortels tout le jour vont rêvant ;
Tombe sur eux la pluie, souffle sur eux le vent,
Jamais il ne craindront l’éclair ni l’avalanche.
Ils vivent dans la paix, puisque leur coeur est droit,
Leur entrelacement représente la Croix
Que chanta le rhapsode ainsi que le trouvère.
Or, j’ai de l’amitié pour ces poissons pensifs,
Avec eux, je suis loin du monde convulsif ;
Et je crains un peu moins l’approche du calvaire.
Manoir suspendu
Il peut voler vers les terres lointaines,
Le roi d’Espagne en a du déplaisir ;
Ses habitants n’ont guère de désirs,
Ils sont heureux dans la nef incertaine.
C’est l’eau du ciel qui leur sert de fontaine,
Elle se change en vin, pour leur plaisir ;
De leur manoir, qui peut les dessaisir,
Ou du trésor, ou des barriques pleines ?
Beaucoup plus bas sont les vertes pâtures,
C’est peu fréquent qu’ils ne s’y aventurent,
Mais le sol ferme, ils le trouvent marrant.
Ils sont volants, comme leurs grands-parents,
Ces habitants d’un monde transparent ;
Étranges sont les lois de la Nature.
Trinité Méconnue
Nous ne percevons pas tout ce qui nous surplombe ;
Le cosmos, traversé par des êtres puissants,
N’a pas souvent pitié de nous, pauvres passants,
Et nos pauvres jardins sont noyés sous les trombes.
Aristote a parlé d’un trio menaçant :
Un Penseur obsédé par la fosse et la tombe,
Un Guerrier dont le coeur s’enthousiasme et retombe,
Un seigneur d’Inframonde, et vers lui tout descend.
La Trinité s’abrite en de sombres murailles,
Loin du sage qui songe et du barde qui raille ;
Sur la porte un tracé, signe d’Éternité.
Si chez nous, certains jours, la souffrance est ardente,
Si ce monde est pareil à des cercles de Dante,
Ils diront qu’ils en ont toute Paternité.
Le dolmen et la crypte
Sur le lourd mégalithe, un signe ésotérique ;
Un grand paléographe, en l’ayant sous les yeux,
Dit «Je n’y comprends rien, vraiment, je me fais vieux,
Ces mots semblent vouloir que je tourne en bourrique».
De la crypte parvient une étrange musique,
Mélodie d’un démon ou mélodie d’un dieu ;
Profond est le mystère en ce magique lieu,
De rien ne serviront les lois de la physique.
Aucun arbre alentour, ni aucune maison,
La crypte cependant n’est pas une prison ;
Quels sont les rituels que l’on y mit en scène ?
Le dolmen accueillit Bacchus et ses neveux,
Ainsi que la bacchante aux flamboyants cheveux,
Mais je n’en parle point, pour ne pas être obscène.
Piaf-Modeste
Ce bel oiseau modestement s’efface,
La vanité jamais ne l’accabla ;
Seule, une oiselle, un jour, son coeur troubla,
Mais guère plus qu’un nuage qui passe.
C’est un rêveur, ce n’est pas un rapace,
La lune au ciel souvent il contempla ;
Presque amoureux de ce visage plat,
Il dit un mot de prière, à voix basse.
L’obscurité, dont il se trouve bien,
Cette forêt, pour lui c’est mieux que rien,
Il fait des voeux que le hasard exauce.
Il est patient dans la saison d’hiver
Car, il le sait, tout redeviendra vert,
Cette espérance, elle au moins, n’est pas fausse.
Re: Sagesse du pluvian
Ombrages verdoyants, jardin fleuri de roses ;
Ici, le vieux poète habite un pavillon.
Le vent avec la feuille y danse en tourbillons,
À l’intérieur, on lit des vers et de la prose.
L’homme, qui ses repas modestement arrose,
A cessé de tracer son timide sillon,
Mais de la muse encore éprouve l’aiguillon ;
Son cul, chaque matin, dans son bureau se pose.
Il compose un sonnet, chaussé de charentaises,
Grave comme un évêque inspectant son diocèse,
En ce pavillon règne un silence absolu.
Il écrit des propos, des fables, des légendes
Mais de peu d’importance, et qui rien ne transcendent :
Sur le froid, sur la nuit, sur les temps révolus.
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