Sagesse du pluvian
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Ladysan
Cochonfucius
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Chien bimétallique
image de l'auteur
Le chien bimétallique est en quête de gloire ;
Du plus splendide argent est façonné son corps,
Un rêve fantastique hante sa tête d'or,
Mais qui sait s'il aura la joie d'une victoire ?
Qui sait s'il franchira d'imposantes murailles ?
Qui sait si son chemin sera jonché de fleurs ?
Et sera-t-il suivi par tout un peuple en pleurs
Au jour de son trépas, et de ses funérailles ?
Deviendra-t-il, peut-être, un séducteur agile
Qui, sur les grands chemins, aux foules parlera ?
Nous verrions l'éléphant, la colombe et le rat
Réciter à sa suite un nouvel évangile !
Monstre papelonné
image de l'auteur
Ce monstre a son logis dans un monde vermeil ;
Il peut boire du cidre, ou parfois de la bière.
Il pense que, surtout, on ne doit pas s’en faire,
Toujours, il se produit dans un simple appareil.
Jamais, en aucun lieu, n’a vécu son pareil.
Nul aquilon, pour lui, ne fut un vent contraire :
On dirait que le monde est là pour lui complaire,
Que c’est d’abord pour lui que brille le soleil.
La perspicacité se lit sur son visage ;
Au sein d’une assemblée, il parle avec courage,
Car, depuis son enfance, en lui-même il a foi.
Ce monstre bienveillant jamais de se dépite,
Jamais il n’a tenu de propos hypocrites.
Je ne l’ai jamais vu ; je ne sais pas pourquoi.
Autour de l’égise
image de l'auteur
L’église vibre au son du chant de trente moines ;
Au-dehors, deux démons qui dansent dans les airs,
Personne ne les voit, le village est désert
Tout autant que la friche où vivait Saint Antoine.
Dans la nef, un galant raconte des sornettes
À une Margoton d’exemplaire piété ;
Quand ils en sortiront, par ce beau soir d’été,
Les démons auront pris la poudre d’escampette.
Un glaneur, satisfait de sa maigre moisson,
Reste au fond de la nef, que l’encensoir parfume,
Faiblement éclairé par un cierge qui fume
Et songeant à l’auberge aux coûteuses boissons.
Autour de la lune
image de l'auteur
La lune est survolée par deux monstres pensifs
Dont la conversation est en langue bretonne ;
Le contenu en est bien terne et monotone,
Car nos deux compagnons sont des êtres poussifs.
Ils éclatent parfois d'un rire compulsif,
Comme des écoliers retrouvant en automne
Un maître plein d'humour, dont l'esprit les étonne,
Et qu'ils vont savourant son verbe corrosif.
Ils pensent que le ciel est trop immense, et triste ;
Ils le préféreraient revêtu d'améthyste,
Ou bien, à la rigueur, de quelques beaux saphirs.
Volez sans vous lasser, monstres insaisissables ;
Bavardez en breton sous le grand ciel de sable,
Qu'ici ne parcourt point le printanier zéphir.
Bicorbeau
image de l'auteur
Voici presque le soir : le bicorbeau s’approche
Il a sonné sept fois de sa petite cloche,
Le poète aussitôt ferme son atelier
Pour rejoindre au comptoir ses voisins de palier
Et courtiser aussi la jolie tavernière.
Il boira lentement de la bière ordinaire,
En versant au corbeau dans l’un et l’autre bec ;
Puis ils picoreront des petits gâteaux secs.
La taverne est sympa, ce n’est pas un palace,
Mais on y sert du vin, et non de la vinasse ;
Regarde les clients, dans le soir, qu’ils sont beaux
Quant ils sont égayés des cris du bicorbeau !
Ambicerf
image de l'auteur
Cet ambicerf est est là pour sanctifier le monde
Et pour nous éviter les impairs, les faux pas ;
S’ils entendent sa voix, les esprits lui répondent
Et viennent s’enquérir, s’il ne leur parle pas.
S’il voit quelqu’un trembler à l’idée du trépas,
Il reste auprès de lui, le soutient, le seconde,
Lui raconte une fable à l’heure du repas
Ou le remet sur pied avec de bonnes ondes.
Un prêtre a demandé s’il parle au nom de Dieu ;
Non de Dieu, répond-il, mais de l’âme des lieux,
Je suis un thaumaturge, et non pas un apôtre.
Il a de la malice au fond de son panier
Autant que de charbon au sac d’un charbonnier ;
Mais aucune noirceur dans un chef, ni dans l’autre.
Des lézard et des hommes
image de l'auteur
Un groupe de marcheurs, vers le soir, arriva
Au pays des lézards, où nul être ne va.:
Ils se sont arrêtés pour un temps de prière,
Sachant que leur chemin n'irait pas en arrière.
Ce pays des lézards, c'est un pays sans vent,
Accueillant pour les morts, plus que pour les vivants ;
Une fois qu'on y vit, ce n'est pas si horrible,
Même si leur pinard n'est vraiment pas terrible.
Dans le moindre recoin, les lézards sont nombreux,
Apportant aux humains des songes ténébreux ;
Mais parfois, l'un d'entre eux, du haut d'une colline,
Fait plaisamment entendre un air de mandoline.
Lycanthropes
image de l'auteur
Le vil serpent, troublant Ève en son âme,
Nous fit quitter le jardin de splendeur ;
Car redoutable était ce séducteur,
Il fut premier à lui dire « Madame ».
Un autre monde est gardé de sa flamme ;
Aucune dame, et deux mâles seigneurs,
Rien ne leur fait l’animal engeigneur,
Ces deux messieurs n’encourront aucun blâme.
Je les ai vus, lavant leurs corps jumeaux
Dans leur Eden, car douces sont les eaux
Qui vont baignant cette retraite sûre.
Quand vient la nuit, un feu est allumé,
Bien éclairant, lent à se consumer ;
Et le serpent dort sur des pierres dures.
La Sagesse du pluvian
@ Cochonfucius,
Si j'étais un professeur de français, je ferais lire tes beaux poèmes par mes élèves.
Si j'étais un professeur de français, je ferais lire tes beaux poèmes par mes élèves.
Cirtice- Maître du Temps
- Nombre de messages : 877
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Identité métaphysique : adepte de la sentience
Humeur : subjugué
Date d'inscription : 27/02/2011
Bouddhas songeurs
image de l'auteur
Les Bouddhas, même s’ils ont gardé forme humaine,
N’éprouvent nulle peur, lorsque leur vie s’enfuit :
Tranquilles sont leurs jours, tranquilles sont leurs nuits,
Ils prennent, pour boisson, les eaux d’une fontaine.
Sans ardeur, sans dégoût; sans travail et sans peine,
Acceptant, pour offrande, un bol de riz bien cuit,
Ils donnent quelques grains au corbeau qui les suit,
Puis contemplent, au ciel, une étoile lointaine.
Nul désir de pouvoir ne les tient en ses liens,
Nulle soif n’est en eux d’amonceler des biens,
Quant à leur gourmandise, elle est bien assouvie.
Mais, dans leur paradis, je ne crois pas aller,
Et, quant à leurs vertus, puis-je les égaler ?
Même avec ses douleurs, autant vaut cette vie.
Aulnois en Perthois
image de l'auteur
Je songe à ton village, ainsi qu'à toi, Pascal,
À l'inframonde obscur où j'irai te rejoindre,
Deux polytechniciens dont l'importance est moindre
Que celle d'un Nobel, médaillé de cristal.
Tu as été pour moi ce grand frère amical
Dont plus rien, aujourd'hui, ne saurait me disjoindre
En ces jours que le deuil vient ravager et poindre ;
Mais ces vers ne sont point un sonnet sépulcral,
Car tu as cinq enfants, par qui tes regards vivent,
Cinq enfants qui sont sûrs de la route qu'ils suivent,
Et pleurer avec eux soulage mon vieux coeur.
En souvenir du temps de nos errances fières,
J'irai boire à l'auberge un grand verre de bière ;
J'en offrirai un autre au tavernier songeur.
Signalement
image de l'auteur
Un patron d'hôpital signale une évasion
Au policier du coin, qui veut des précisions.
-- Il pèse cent kilos, est tout petit, tout mince ...
À l'autre bout du fil, le policier se pince :
-- Tout mince, tout petit, et pesant deux cents livres ?
De moi, vous moquez-vous ?
Je ne me moque point, et je ne suis pas ivre ;
Mais il s'agit d'un fou !
Don Quichotte du Pacifique
image de l'auteur
Don Quichotte chevauche un poisson monstrueux.
D’est en ouest, une étoile a traversé les cieux,
Sa route est rectiligne, et je la trouve étrange ;
On peut en soupçonner l’ivresse de son ange.
Voyant le chevalier s’avancer, on sentait
L’auguste majesté d’un héros qui se tait ;
Dans l’immobilité de son visage blême,
On captait la grandeur d’un combattant suprême.
Pança, qui le suivait, sur un congre d’airain,
Semblait faire confiance à l’Océan Serein ;
L’honorable valet, qui nullement ne tremble,
Par l’intrépidité à son maître ressemble.
Démons gardiens
image de l'auteur
Nous, les démons gardiens de ces agneaux timides,
Nous restons avec eux pour qu'ils deviennent forts :
Croire, ils ne doivent point que l'inframonde est vide,
Autrement, leur sommeil serait comme la mort.
Même si nous offrons des cauchemars morbides,
C'est pour que leur esprit fasse quelques efforts
Afin de parvenir à ce monde limpide
Où toujours est joli ce qu'apporte le sort.
Agneaux, presque jamais, ne vont boire en taverne,
Mais le roi, pour cela, nul prix ne leur décerne,
Lui qui s'emplit souvent d'un excès de liqueur.
Agneaux jamais n'auront ce travers lamentable
De paresseusement s'endormir sous la table :
Ainsi, de leurs démons, leur coeur sobre est vainqueur.
Jardin des oliviers
image de l'auteur
La lune éclaire mal les sentiers tortueux ;
Un figuier, au jardin, se dresse, infructueux.
Quelques bicoqs saluent le Maître qu'ils révèrent,
Mais on sent qu'il n'est pas ici pour boire un verre.
Disciples endormis juste après leur souper,
Frileusement au parc, allongés, regroupés,
Car, dans leurs rangs, n'est point de vaillant Saint Christophe
Qui les aide à veiller avant la catastrophe.
Le fils du charpentier les laisse à leur sommeil,
Il ira leur parler au lever du soleil ;
Il ne peut avec eux partager sa souffrance,
Mais ne veut pas, non plus, la passer sous silence.
Palais du Bouddha
image de l'auteur
En son manoir, Bouddha souvent s’occupe à voir
Ce que font, en leur vie, les gens de tous les âges ;
Ceux qui sont timorés, ceux qui ont du courage,
Ceux qui sont fort soumis, ceux qui ont du pouvoir.
Ce Bouddha , dans son coeur, ne s’en peut émouvoir,
Pas plus qu’un cachalot ne s’émeut d’un orage
Ni que le charpentier ne punit un outrage ;
Mais, au Bicupidon, il prête son miroir ;
Ils sont deux occupants dans la vaste demeure ;
L’un ou l’autre veillant, ainsi, au gré des heures,
Ou parfois, tous les deux, s’il en était besoin.
Or, ils n’aident jamais le pauvre, ou le prospère :
La même indifférence anime ces deux frères,
Si tu le sais, humain, de toi-même prends soin.
Manoir de l'aigle
image de l'auteur
Parfois, je plane et vole ;
Et parfois, plus frivole,
Je danse en mon castel
Fait de roc immortel.
Mon âme, alors, s'élève
Sur des ailes de rêve ;
Je me retrouve dans
Un monde transcendant.
Cette univers baroque
Me rappelle l'époque
Où j'allais, d'un vol sûr,
Au bout du bel azur.
Palais de l'ambigriffe
image de l'auteur
Quand son aile est lassée de parcourir les nues,
L’ambigriffe se meut de son pas fier et lent
Jusqu’à son blanc castel à-demi s’écroulant ;
Du désir d’évasion, son âme est moins émue.
Il voit planer au ciel des bêtes inconnues,
Le grand dauphin céleste et le renard volant,
L’ange, du haut du ciel, brusquement dévalant,
Ce que ne fera plus sa vieillesse chenue.
Peut-être, en ce vieux corps, reparaîtra le feu
Qui saura, pour un temps, le rajeunir un peu ;
Mais pas le grand amour qui tous les coeurs entame.
Que lui importe, au fond ? Jours de plus, jours de moins,
De tant de bons moments, ses yeux furent témoins
Qu’ils garderont toujours un vestige de flamme.
Chants du chérubin
image de l'auteur
-- Ah ! s’il t’arrivait de l’entendre,
Tu n’oublierais pas cette voix :
Car jamais chant d’oiseau plus tendre
Ne fut entendu dans ces bois.
Veux-tu imiter sa cadence ?
Je crois bien que ça te plairait
D’entrer dans l’immobile danse
Qui vient charmer champs et guérets.
-- Mais je dois garder mes gorets !
Car, s’ils s’enfuyaient par la plaine,
Ils iraient jusqu’à la forêt ;
Mon âme serait dans la peine.
Heptatroll
image de l'auteur
Je ne suis pas un seigneur florentin
Ayant pour gîte un palais magnifique ;
J’ai mon abri, auprès d’un barde elfique,
Dans une auberge, en plein Quartier Latin.
Point n’ai choisi les castels angevins,
Ni l’Acropole en son décor attique ;
Car, de ce barde, est l’âme poétique,
Et j’en apprends le chant noble et divin.
J’installerai, plus tard, une guérite
En son jardn, fleuri de marguerites,
Pour écouter quelques merles siffleurs.
Si leur langage aux humains semble étrange,
Je sais qu’il dit du printemps la louange :
Je l’entendrai, buvant parmi les fleurs.
Lézards de lézardes
image de l'auteur
L'art du lézard est ambigu,
Est-ce assortir sa couleur verte
À mon jardin trop exigu,
Ou méditer, la bouche ouverte ?
Je crois que c'est aimer l'air pur
Et ne jamais être morose,
Ainsi qu'un enfant de l'azur
Qui sourit à la belle rose.
Le lézard a de beaux genoux
Pour mieux ramper dans l'herbe blonde ;
Comme les meilleurs d'entre nous,
Il est indifférent au monde.
Trinité de sable
image de l'auteur
La trinité de sable est comme une chandelle,
Ou comme le Surmoi, plus le Ça, plus l’Ego,
Trois actants en un seul, mais peut-être inégaux,
C’est pas simple à capter pour une âme mortelle.
Par la mèche et la cire est une flamme belle;
Pied, cornes et coquille animent l’escargot.
Par Sartre et par Beauvoir vivent les Deux Magots,
Le charpentier n’est rien, sans un Esprit rebelle.
Or, de ces trois seigneurs, aucun n’a de chapeau ;
Aucun n’a de blason, ni, non plus, de drapeau,
Aucun ne passe une heure à se rempllr la panse.
Mais j’ai bâti un temple à cette trinité,
C’est le présent sonnet, par ma plume imité
D’un bon auteur auquel, avec respect, je pense.
Grande lune de gueules
image de l'auteur
De deux choses, c'est lune, et l'autre est le soleil ,
Ainsi chanta Prévert, quand la nuit fut de sable,
Éternel jouvenceau, vieillard irresponsable :
Pavée de cauchemars est la Voie de l'Éveil.
Sans muscles va le fleuve, et vois comme il est fort !
Et sans savoir nager, à la mer il se jette,
Nullement n'est son âme aux noyades sujette,
C'est en s'évaporant qu'il rencontre la mort.
Oh ! que rouge est la lune, et mon coeur, si bavard !
Ainsi que le grand fleuve absorbe la rivière,
Ce site est un abri pour ma langue vulgaire :
J'y vis, comme un piéton qui suit le boulevard.
Dans la nuit de sable
image de l'auteur
Marsupilami, nuit sans lune,
Les parfums du jour sont restés ;
Aussi, la douceur de l’été,
Puis, le firmament, sans lacune.
Quelques insectes, sur les dunes,
Vont explorant des cavités ;
Le Marsu, plein de gravité,
Croque leurs carapaces brunes.
Coléoptère aux reflets d’or,
Ton prédateur jamais ne dort :
S’il dort, c’est une sieste brève.
-- Marsupilami, dis quel vin
Accompagna ce repas fin !
-- Je suis sobre, et ne bois qu’en rêve.
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