Sagesse du pluvian
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Ladysan
Cochonfucius
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D’argent à la nef invisible
image d'Herald Dick
Je regarde, et ne vois rien :
Pas un contour, pas une ombre,
Cette nef se cache bien,
Avec ses marins sans nombre.
Ce navire, pour le coup,
Vers on ne sait où chemine ;
Les matelots rient beaucoup,
Combien joyeuse est leur mine !
Le capitaine barbu
Voit la sirène aguichante ;
Avec elle, ayant bien bu,
Le voilà qui danse et chante.
D'or au château transparent
image d'Herald Dick
Dans le ciel d'or, à la saison passée,
Furent esprits invisibles, roulant
De transparents matériaux, et coulant
Un fin mortier aux couleurs effacées.
Pierres par eux en hauteur amassées
Font un palais qui n'est point rutilant,
Mais sans couleur, et c'est horripilant,
Nul n'en peut voir une image tracée.
Un tel château est-il abandonné,
Comme est un champ, quand il est moissonné ?
Il est des gens qui de la sorte pensent.
M'en approchant, m'est avis que j'entends
Un châtelain sur sa lyre chantant ;
Mais ce peut être illusoire semblance.
Pêcheur de drapeaux
image d'Herald Dick
L'oiseau de sable et d'argent
Pêche les drapeaux magiques ;
C'est un canard nostalgique
Qui, tout le jour, va songeant.
Drapeaux aux champs divisés
Dont les ornements s'effacent,
Drapeaux dont les couleurs passent
Dans les embruns irisés.
C'est sous un ciel tricolore
Qu'est la plus douce chaleur ;
Je reconnais ta valeur,
Oiseau, gardien du folklore.
Sagesse du paon
image d'Herald Dick
Beauté du paon, dans son noble manteau,
Qui, parcourant son terrain dès l’aurore,
Va picorant des lombrics qu’il dévore ;
Que de sagesse en son vaste cerveau !
Mon oeil, croisant son regard clair et beau,
Sourit au ciel qu’un tel oiseau décore ;
On n’en voit pas de plus charmant encore
Sous le soleil, sur la terre et sur l’eau.
Cette sagesse à-demi sommeillante
Lui fait chanter des notes surprenantes,
Tel un buccin, tel un tube d’airain.
Paon, car il faut que le monde le sache,
Et n’est raison que ma voix le lui cache :
Des beaux oiseaux, tu es le souverain.
Royal clébard
image d'Herald Dick
Beau petit chien courant,
Le roi te fera comte ;
Tu lui diras des contes,
Ou bien des trucs marrants.
Tu auras un manteau
Pour courir sur la rive
Ou pour chasser la grive
(C'est en se levant tôt).
Petit chien plein d'espoir,
Protège le royaume
Contre tous les fantômes
Qui hantent les couloirs.
Pyramide précolombienne
image d'Herald Dick
Semblant vouloir capter la foudre de la nue,
La pyramide effraie les démons soulevés ;
Chacun d’eux, d’épouvante et de crainte abreuvé,
Invoque en frémissant la vestale chenue.
Mais ce jour, aux autels, elle n’est pas venue,
Car un oiseau fantôme, occupé à couver,
Voulut que son amie s’en vînt le retrouver
Afin de bavarder sous l’averse menue.
Rassure-toi, démon, je sais qu’un vieux pasteur
Du vaste monument surveille la hauteur,
Et sur les escaliers répand ses bonnes ondes ;
Cette magie rustique a de quoi soutenir
La pierre, en assurant son futur devenir,
Ces vieux mages ruraux sont connaisseurs du monde.
Quadruple royaume
image d'Herald Dick
Montant plus haut que les nuages,
Les colonnes, dans la chaleur,
Invitent les gens au voyage ;
Ce pays fait battre nos coeurs.
Un monstre royal, plein de doutes,
Trois quartiers, fort nobles aussi,
Un jardin aux étranges routes,
Des détours, puis des raccourcis.
Ce royaume, qui sait me plaire,
Brille de trésors argentés ;
J'adore son vocabulaire,
C'est lui qui m'apprit à chanter.
Saisons de Sauveterre
image d'Herald Dick
En hiver circule un ruisseau morose
Dont le flot, qui coule éternellement,
Ne peut s’arrêter, pas même un moment ;
Quand l’hiver finit, les fleurs sont écloses.
Le spectre sans corps de la Reine Rose
Couronné s’avance, au printemps clément ;
L’été, sur les tours, s’en vient, lentement,
Visitant ce lieu, puis il se repose.
La feuille en automne est couleur de feu
Dessus la montagne et sous un ciel bleu ;
Le gazon verdit dans la plaine immense.
Revient un hiver, et le vent qui mord,
Le fantôme rit, beau temps pour les morts,
Près du clair ruisseau, l’année recommence.
Sagesse du coq-bouc
image d'Herald Dick
Du coq-bouc les claires pensées
Ne sont pas dépourvues d'attraits ;
Mais parfois, comme il est distrait !
Et sa trouvaille est effacée.
Or, comme nul ne la réclame,
Il ne la fait point revenir ;
Ce fantôme de souvenir
S'endort, pour toujours, dans son âme.
Un tel trésor d'une seconde
Ne lui sera jamais rendu ;
Ah, qu'importe qu'il soit perdu !
Il est tant d'autres joies au monde.
Gardienne de l’Empire
image d'Herald Dick
L’Empire a pour vizir la chèvre belle à voir,
Qui surveille le trône et traque la bévue ;
Elle voit loin devant, car elle a bonne vue,
Et sait les ennemis durement recevoir.
On ne regrette pas qu’elle ait ce grand pouvoir,
Car par elle, on échappe à la guerre imprévue ;
La contrée, sous sa loi, de richesse est pourvue,
Et chaque citoyen se plaît à son devoir.
Tous les ambassadeurs lui font la révérence,
Sa Sainteté aussi s’incline en sa présence ;
Le soir, elle retrouve un gentil bouc poilu
Qui ne néglige pas de la couvrir d’hommages ;
Du bonheur domestique, ils sont la belle image,
Dans la fidélité, sans rien de dissolu.
Six fois neuf facettes
image d'Herald Dick
Un ours qui manipule un cube diabolique
Trouve que cet engin n'est pas très catholique ;
Il poursuit néanmoins son effort symbolique.
L'ours, faisant pivoter les petits éléments,
Ne trouvant pas le truc, s'énerve sacrément ;
Il se croit prisonnier d'une histoire qui ment.
Le cube lui répond qu'il est un jeu de nombres,
Non pas un petit jeu trouvé dans les décombres,
Mais le joli produit d'une logique sombre.
Bon, dit le plantigrade, on baisse pas les bras !
On ne cherchera point à trier ce fatras,
On prendra six couleurs, et l'on te repeindra.
Ours de sable
image d'Herald Dick
Il marche dans le soir, et capte la lumière,
Tournant vers l’horizon son regard aimanté ;
Sa demeure sur terre est un manoir hanté
Dont les vastes couloirs se couvrent de poussière.
Il mange son dîner dans de vieilles soupières,
Des navets succulents que lui-même a plantés,
Des assaisonnements qu’il a su inventer,
Il mange son dîner sur la table de pierre.
Puis il sort de chez lui, dans la clarté mystique
Envahissant, le soir, son jardin fantastique,
Quand se refroidit l’air, quand rougit le soleil.
Près d’une cheminée où ne vit nulle flamme,
Il trouve le repos de la chair et de l’âme,
Toujours aussi serein, quand survient le réveil.
Forteresse d'acier
image d'Herald Dick
La tour se dresse, solitaire,
Entre les arbres, sur un mont ;
Or, qui s'y cache ? Un vieux démon ?
Un moine, un scribe, un militaire ?
Nul bruit, dans cette sombre tour,
Car nul n'y parle, et nul n'y chante :
Ce n'est qu'une ruine que hante
Le spectre d'un mandarin sourd.
J'y vais, le soir, avec deux coupes
Et du bon vin, dans un carton :
Ensemble, nous nous éclatons,
Autant qu'une joyeuse troupe.
Acropole métallique
image d'Herald Dick
Sur la tour d’or s’agite une étoffe d’argent :
Une salutation pour la nef d’or qui passe.
Le roc est découvert par une marée basse,
Un ciel d’azur bénit les bêtes et les gens.
Sur le mont de sinople, un moine va songeant
Aux marins qui d’aller sur les mers ont l’audace,
Et jamais ne voudrait se trouver à leur place,
Préférant de l’abbé le régime indulgent.
Sur un long parchemin, il s’efforce d’écrire
La beauté de ces lieux, tout ce qu’il peut en dire,
Préférant une image à de beaux arguments.
Moine, charge de vers les pages de ton livre,
Dis-nous ce qu’en ton temps tu as pu voir et vivre,
Sans craindre de bâtir un vaste monument.
Ramure de poisson
image d'Herald Dick
Vêtu de ses écailles nues,
S'avance le calme poisson ;
Pour lui, j'ai fait cette chanson,
Pour cette figure inconnue.
Il nage dans un lac obscur,
Couronné de bois gigantesques ;
Grands comme ceux du cerf, ou presque,
Du cerf qui danse dans l'azur.
Célébrons ce poisson tranquille
Qui barbote dans les lointains ;
Où donc, je n'en suis pas certain,
Mais c'est très loin de notre ville.
Prêtre-veau
image d'Herald Dick
Un veau mélancolique a reçu la prêtrise,
Il regarde le monde avec sévérité,
Entretient chaque jour la fleur de sainteté
Et se montre, pensif, au seuil de son église.
La prière est exacte en sa tête, et précise ;
Le taux de pénitence est fort bien arrêté,
Le fruit du séminaire, il ne l’a point gâté,
C’est un vaillant curé, Messieurs, qu’on se le dise.
Au bord d’un petit pré, sa mère est attachée,
De se rendre à la messe, elle est bien empêchée,
Les bestiaux n’y vont point, cela n’est pas nouveau.
Quand du prêtre sera la carrière finie,
Tous les anges viendront, dans leur douce harmonie,
Pour emporter son âme au paradis des veaux.
Oasis de sinople
image d'Herald Dick
Le dromadaire songe auprès de la rivière,
Les ailes du palmier dansent au vent d'avril ;
Les flots, s'accompagnant d'un murmure subtil,
Vont, en s'évaporant, vers leurs heures dernières.
Vers le soir se promène un lion mélancolique,
Qui, depuis quelque temps, rarement va chassant ;
Son regard se brouillant, ses muscles se lassant,
Je le vois devenir un errant famélique.
L'eau semble raconter une histoire aux graviers,
Distrait, le dromadaire a brouté quelques herbes,
Sans jeter un regard au lion jadis superbe ;
Sur les herbages frais s'endorment les bouviers.
Oiseaux d’inframonde
image d'Herald Dick
Ici, point de chaleur, ni d’extrême froidure ;
Pas un herbage au sol, pas un nuage aux cieux,
Nul arbre, nulle fleur ne se montre à nos yeux,
L’inframonde n’est pas un havre de verdure.
Des oiseaux, cependant, dans l’atmosphère obscure,
Animent de leur vol les ombres de ces lieux ;
Et moi, j’aime leur chant qui jamais, jusqu’à Dieu,
Ne peut faire monter ses quelques notes pures.
Souvent leurs douces voix s’élèvent tour à tour,
Pour parler de labeur et pour parler d’amour,
Plus douces que le son de deux flûtes jumelles ;
Ils sont les troubadours de ce sombre château,
Si je l’ose, j’irai leur demander, bientôt,
De bien vouloir m’apprendre une chanson nouvelle.
Le coq de sable et l'écrevisse
image d'Herald Dick
Invités par la baleine,
Devant des coupes bien pleines,
L'écrevisse et le coq noir
Trinquent avant de s'asseoir.
On leur offre un coquillage
Qui semble issu d'un mirage ;
Il surgit des océans
Ainsi qu'un plateau géant.
Pendant ce petit banquet,
Quelques nuages coquets
Offrent des morceaux de glace
Aux deux animaux voraces.
Anguille d’azur
image d'Herald Dick
L’écrevisse, occupant la rouge citadelle,
Veut au peuple, aujourd’hui, un message apporter :
Par l’anguille d’azur sera réconforté
Le royaume, qui peut être sauvé par elle.
La foule, applaudissant à la bonne nouvelle,
Approuve un tel signal, dont on ne peut douter ;
Chacun, se recueillant, veut, dès lors, écouter
De ce poisson sacré la sagesse éternelle.
-- « Anguille, parle-nous, tu es notre recours,
Notre cité, sans toi, resterait sans secours. »
L’anguille, se taisant, bouge d’étrange sorte.
-- « Écrevisse, prends donc la parole, à ton tour ! »
-- « Ce poisson, mes amis, nous le cuirons au four,
Car tel est, selon moi, le bonheur qu’il nous porte. »
Trône de sinople
image d'Herald Dick
C'est un monarque au coeur placide
Qui lit en un livre argenté ;
Il est épris de liberté,
Il promulgue des lois limpides.
Sa bienveillance est octroyée
Au laboureur sur son sillon,
Au marin sous son pavillon,
À toute foule déployée.
Ah, l'illusoire solution !
Au boulevard, le canon tonne ;
Un hymne magistral résonne,
Celui de la Révolution.
Lampassé d’or
image d'Herald Dick
Excellent orateur, lampassé d’or je suis,
Trouver la fin d’un vers jamais ne me tourmente,
Mon parchemin n’est pas de ceux qui se lamentent ;
Belle prose et beaux vers administrer je puis.
Que liesse me prenne, ou que j’aie des ennuis,
Ma plume d’un beau trait les célèbre et les chante ;
Les gens trouvent ces mots, et cela les enchante,
J’y songe tous les jours, et j’en rêve la nuit.
Dès lors, jour après jour, se bâtit cet ouvrage,
Ainsi que se prolonge un patient labourage,
Comme on voit s’élever les murs d’une maison.
Cela fait tantôt rire un galérien qui rame
Et tantôt, un rhapsode obsédé d’une dame ;
Voyez, cet univers n’est pas une prison !
Petits chevaliers de sable
image d'Herald Dick
Nous sortons en hiver sans craindre le grand froid,
Car, de sable vêtu, notre corps est à l'aise.
Un grand fleuve d'azur coule entre deux falaises,
Le trait de l'arc magique est rapide, il va droit.
Le fleuve nous fournit des rations de saumon,
La plaine, des lapins, ou parfois, d'autres chasses ;
Nous sommes chevaliers, maîtres du temps qui passe,
Paisible est le manoir où, la nuit, nous dormons.
En hiver, il nous plaît de voir tomber la neige,
Notre immense jardin devient un désert blanc ;
Nous y courons alors, sans projet, sans nul plan,
Sans craindre la froidure et sans craindre les pièges.
Dragon d’azur sombre
image d'Herald Dick
Sur le vaste ciel d’or son grand corps est posé ;
L’astre rouge, écoutant sa parole féconde,
Arbore un grand sourire en éclairant le monde,
Le faisant profiter d’un éclat maîtrisé.
De nuages d’argent le décor composé
Forme le vêtement de la planète ronde ;
Je les vois, sur la terre et sur la mer profonde,
Soit rares, soit nombreux, savamment disposés.
Le ciel d’or, tout le jour, ne cesse de s’étendre ;
Par l’orage d’un soir, il peut bien nous surprendre :
Du ciel, on doit s’attendre à de l’inattendu.
La place du dragon est toujours la plus haute ;
D’ici, tu peux le voir, il s’y trouve, sans faute,
Peut-être, quelquefois, tu l’as même entendu.
Oiseaux de bonne humeur
image d'Herald Dick
Le plumage d'azur de ces deux volatiles
Reflète, ce matin, leur bonheur flamboyant ;
Leur regard, qui poursuit les astres tournoyants,
Est aussi chaleureux que leur coeur versatile.
Le marais bienveillant les nourrit de grenouilles ;
La forêt les abrite en ses ombrages frais.
Quand le soleil se couche, ils boivent à grands traits
Dans le ruisseau limpide où leurs beaux pieds se mouillent.
Oiseaux d'azur, chantez ce noble territoire :
C'est un jardin fleuri en toutes les saisons,
Le feuillage y verdit murs et toits des maisons,
C'est un pays prospère, un pays sans histoires.
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