Appel aux artistes, poètes, humoristes et métaphysiciens

[Lila]

Les splendeurs de l'automne m'inspirent.

Je vous propose de poster ici vos plus belles photos ou tableaux (faits par VOUS).

Le autres pourront en sélectionner une (la mettre en citation) et y ajouter le texte que cela leur inspire: poème, réflexions métaphysiques, pastiche de critique d'art...
Bien sûr, il n'y a pas de limite quant au nombre de contributions.

Voici ma modeste contribution: quelques vues de cet après midi.

[Cochonfucius]

Je me lance:



Comme s'en vient l'automne, il faut vivre chez soi ;

Heureux qui, par mérite, en a gagné le droit.

Rien n'a plus de douceur que l'éclat invisible

Illuminant les murs d'un intérieur paisible.

S'il faut donner ton temps à un labeur commun,

Tu as déjà donné, autant qu'il est humain ;

Ou si tu veux porter encore un bloc de pierre,

Porte-le en ayant ta liberté entière.

Heureux qui a gagné ce à quoi il a droit

En ce beau jour d'automne, et peut vivre chez soi.

[apollonius]

Tendue détendue,
Feuillue pourvue,
De crocs pointus,
Toujours à l’affût…

Instant vécu pleinement,
Soleil irradiant réchauffant,
En attendant tranquillement,
Qu’intervienne l’imprudent…

Fée nettoyeuse des contrées,
Sur ce noisetier tu peux rester,
Faucher les fatigués,
De la vie qui vont passer...

[Lila]

supeeeeeeeer !

J'ai toujours apprécié les "arts croisés" et les créations collectives !
Je reviendrai vous lire ! Et qui sait si , avec votre permission, je ne ferai pas un petit coin "poésie+photos" lors d'une de mes prochaines expos (je l'ai déjà fait avec une amie photographe-poète)

[Radha2]

Des bois enchanteresse - buandière des lieux -
Toi qui, par le passé n'a soulevé esclandre
Qu'au boni exclusif de canaille triandre :
Combien, de ton action, à gager le sanieux ?

Dévote mante, voyez - comment votre nuance
Vous incline déjà à cruelle intention !
De la riflette au bois, et de l'idéation
D'un ennemi perçu - ou gît donc insipience ?

De votre fixité peut jaillir le véloce -
De précise portée, initiant quelques bosses
Aux crânes émaciés galopant au fendoir

Mais jamais ne pensez pour elle découvrir
Ce que l'inappétence l'exhorte à assouvir :
De la mante, les yeux, ignorent l'illusoire.

[Cochonfucius]

Voix du poète qu'on aime entendre en tous lieux,
Que tu apportes paix ou surprise ou esclandre,
Ne force pas le trait pour mieux te faire entendre:
Ton texte serait moins, alors, pris au sérieux.

Ton art est de vibrer dans le juste milieu,
Souligner un travers est mieux que le pourfendre.
C'est un art que tu peux facilement apprendre;
Car je sais que tu es bien assez astucieux.

Mais j'applaudis aussi ton sentiment féroce,
Il pourrait arriver que parfois je l'endosse,
Si j'étais sûr que nul ne saurait m'en vouloir.

La poésie, un feu qui trop clair se découvre,
Une fleur qui périt aussitôt qu'elle s'ouvre,
Le portrait d'un portrait dans un double miroir.

[tango]

Si je peux me permettre de faire le voyeur.....
[img][/img]

[Radha2]

(Joli, Tango)


Ô combien appréciable est telle émulation
Quand les voix de nos voies se fondent en un soupir
Agonisant parfois de voir en l'hétaïre
Indécente la cause de nos conciliations !

Les colombes dénoncent ce qui n'est pas blancheur
Plébéienne - et par vision dyschromatopsique,
Que l'iniquité frappe d'un secours diabolique :
Bientôt feront la grève les pharisiens bêcheurs.

Si Française oraison n'est guère amortissable
Philosophie porcine m'est certes préférable
À proser trop nuement ce qui nous est accore.

À bûcher le milieu, j'aimerai cependant
Troquer un vers ou deux (disons par accident)
Du féroce cité, ou son plus grand record.

[Curare-]

Mister Tango-dingo, le voyeur
Myster' Radha le nettoyeur- donc

Allons messieurs,
Le rire ..avant le lendemain d'1 chagrin ..

[Curare-]

La Dame du lac

Près des eaux endormies la muse, assise, lit
Les Judas d'orviétan, triant leurs déjections
D'esquives automnales pourpres de chienlit
Près du lac de glace, l'amusement se lie

Distraite elle s'évade, d'1 coulis d'arc en ciel
Effaçant la morsure de ces monstres hagards
qui combattent les vers, ensemançant de fiel
ces niaiseries d'esprit nées d'1 jeu de hasard

Près de l'occulte source, la feuille étourdie
Cadavre au vent s'envole délivrée et ourdie
Des ruses trinitaires du malin invisible

La muse avec douceur, effleure son ami
qui s'ennuie de ces arts, sans goût de salami
Allons marcher dit-elle, nul n'est imputrescible

[Curare-]

Lila, je laisse à ton talentueux savoir faire la vision automnale que tu pourrai avoir de ce sonnet et si l'envie te vient de lui assembler 1 image d'1 muse ..de passage ou pas sage.. sourire

Bonne soirée et paix sur la Terre-

- Pour Escp, euh Apollogénius 1 message -

'' La muse, autorise le petit oiseau à faire son nid dans sa couronne de violettes..''

(Sonnet qu'il faudra reprendre d'ailleurs, ne soyez pas trop dur avec la tardive muse, lavandière, Conchita, Sénorita, amante ..amarante..
z'ossi,Quelle vie mes z'amis ! ..)

[Cochonfucius]

Philosophie porcine m'est certes préférable
À proser trop nuement ce qui nous est accore.

À bûcher le milieu, j'aimerai cependant
Troquer un vers ou deux (disons par accident)
Du féroce cité, ou son plus grand record.

Poésie porcine
Ne vole pas loin du sol,
Mais n'y traîne pas.

Chaque vers dit peu de chose,
Mais leur accord, un peu plus.

Près de l'occulte source, la feuille étourdie
Cadavre au vent s'envole délivrée et ourdie
Des ruses trinitaires du malin invisible

La muse avec douceur, effleure son ami
qui s'ennuie de ces arts, sans goût de salami
Allons marcher dit-elle, nul n'est imputrescible

Allons marcher, dit-il, où sont les bouquinistes,
Sur les bords de la Seine ils nous accueilleront,
En me reconnaissant, bouteilles trouveront;
Prenons le verre en main, car vraiment ils insistent.

Suivre les arcs-en-ciel, c'est une bonne piste,
Vers de plus beaux jardins, derrière eux, nous irons,
Et Paris a aussi de charmants environs
Qui ont su autrefois inspirer les artistes.

Ou bien nous flânerons comme des étourdis
Sans que de nos soucis nos coeurs soient alourdis,
Avançant tout au long d'un sentier invisible.

Les villages discrets où vivent mes copains
Ont des auberges qui proposent du bon pain,
Dans des salles vibrant d'une rumeur paisible.

[tango]

Si je peux me permettre de vous écouter....[img][/img]

Allons marcher dit-elle, nul n'est imputrescible

Sage proposition, avant que nos cellules ne se séparent...que leurs atomes ne marchent ailleurs....

[Curare-]

Philosophie automnale du soir :

'' N'offense pas qui veut ''

Des pensées fleurs fleurs fleurs sans mal à tous présents sur ce forum ..
Merci à l'auteur (qui se veut rester dans l'ombre pour l'image associée au sonnet de -La Dame du Lac- )

La Dame du lac

Près des eaux endormies la muse, assise, lit
Les Judas d'orviétan, triant leurs artifices
D'esquives automnales pourpres de maléfices
Près du lac de glace, l'amusement se lie

Distraite elle s'évade, d'1 coulis d'arc en ciel
Effaçant la mort sure de ces monstres hagards
Qui combattent les vers, ensemançant de fiel
Ces niaiseries d'esprit nées d'1 jeu de hasard

Près de l'occulte source, cette feuille étourdie
Cadavre au vent s'envole, emportée et ourdie
Happée par le destin du malin invisible

La muse avec douceur, effleure son ami
Qui s'ennuie de ces arts et feint d'être endormi
Allons marcher dit-elle, nul n'est imputrescible

(1 pensée affectueuse à Esc4 qui me manque ..)

[selene]

Ma contribution...un poème de Paul Verlaine.

Chanson d'automne

Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure.

Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.


Je laisse la place aux artistes, poètes, humoristes et métaphysiciens d'ici de s'exprimer. Bravo pour l'idée!

[apollonius]

La fleur est un papillon de terre
Le papillon, une fleur de lumière

Noces aériennes éphémères
Noces de la lumière et de la Terre

....y'a plus qu'à....

[Curare-]

http://feeclochette.chez.com/Andersen/papillon.htm

Est ce vain et désespéré ce lien ? - pour notre Appolonius et, sachant sa mémoire pleine et saturée -souriait la muse couronnée de violettes en caressant le papillon se poser sur l'1 d'entre elles..

- Il faut cliquer sur le lien pour comprendre ce qu'il arriva au papillon esseulé-

"Ce n'est pas tout de vivre", pensa-t-elle en observant Cochonfucius qui pavoisait au bord de l'eau..face à 1 biche qui l'avait remarqué..sans rester trop éloigné de la cause finale.

[Cochonfucius]

Tu vois une biche?
Je croyais vois une ondine,
Vraiment, je suis myope.

[apollonius]

en suivant un lien, le danseur eu une corde
regarda l'épissure, puis les torons
une fois défaits, a vu son âme...

la fin d'Andersen, en centripète

...et le papillon ne bougea plus d'un pli
à l'Or, la boite à curiosité s'ouvrit,
souffle chaleur et buée
humidifie la lumière concentrée

...envolée...

[Cochonfucius]

Quand vient l'obscurité, la lumière s'envole,
Mais dans notre mémoire il reste son éclat.

* * *

[allégorie]

Oui, dans notre mémoire il en reste son éclat...

Père brave, père doux


Des hommes de ma vie, tu fus le premier
Inébranlable, de pierre et de roc tu me semblais
À tes cotés, rien ne pouvait arriver de mauvais
Mon dos toujours appuyé sur ce pilier.

Au fil du temps, quelques brèches sont apparues
Peines et doute que par pudeur tu nous cachais
N’ont pu ébranler ton image, Ah comme j’aimais
Ce mur lézardé d’avoir beaucoup vécu.

Tu fus pierre qui suinte comme pour pleurer
Dure, fraîche mais douce de ce lichen qui t’enveloppait
Du chant de cette source qui toujours t’accompagnait
Tendresse en mon âme toujours gravée.

Tu aimais tant la vie, mais cruelle elle fût
De t’emmener si vite loin de ceux que tu aimais
De l’intérieur, détruire ainsi ce père que j’adorais
Mais je t’aime davantage, c’est elle qui a perdu.



Je te revois souvent, fragile et tête nue
Impuissant, au creux de cette crevasse de souffrance
Mais toujours droit et fort d’amour et d’espérance
Pilier de ma jeunesse tu n’as pas déchu

Avec grâce, avec sérénité tu as su nous quitter
Père brave, père doux, en nous pour l’éternité.

Alma, printemps 1993

[allégorie]

L'ombre et la lumière...

À l’ombre de mon père


À ses pieds, je me sais toute petite
son ombre posée sur moi
comme le parfum dans le temps des lilas
me rappelle que la fraîcheur est d’ici
dans le vent qui passe et revient
dans l’eau de la rivière
cachée du monde et du regard du soleil
qui vous met à nue
son ombre en parasol de bienveillance
immuable, le temps d’une vie d’homme
sentiment d’éternité…


sa silhouette se dessine sur le paradis
ce colosse aux mains robustes et tendres
me caresse du bout des doigts
sa peau est lisse, rugueuse, parfois crevassée de souffrances
il se penche vers moi
éreinté, il se tord, se redresse
parfois…
dans le murmure de mes souvenirs
il s’élève encore
vers le ciel bleu


il se drape à l’automne de couleurs chaudes
pour braver le temps
jusqu’à ce que l’aquilon les lui ravisse
jusqu’à ce qu’il soit chauve
et nu
il grelotte, tremble de perdre sa vie
dans un dernier frisson
s’endort doucement à la douleur
dans mon paysage,
il semble mort
planté en glace
racines de frimas
et moi j’attends longtemps
sa résurrection


le jour de mai
bourgeons d’espoir suspendus au soleil
l’arbre revient de l’intérieur
j’écoute son sang qui bout
ma mémoire anticipe demain…
comme le parfum dans le temps des lilas
un parasol de bienveillance
sentiment d’éternité…
mon père n’est pas encore revenu.

Québec, 2009

[allégorie]

De la musique…


De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l’Impair,
Plus vague et plus soluble dans l’air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose,


Il fait aussi que tu n’ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise :
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l’indécis au Précis se joint.


C’est des beaux yeux derrière des voiles,
C’est le grand jour tremblant de midi,
C’est, par un ciel d’automne attiédi,
Le bleu fouillis des claires étoiles.


Car nous voulons la nuance encor,
Pas la couleur, rien que la nuance !
Oh ! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor !


Fuis du plus loin la Pointe assassine,
L’Esprit cruel et le Rire impur,
Qui font pleurer les yeux de l’Azur,
Et tout cet ail de basse cuisine !


Prends l’éloquence et tords-lui son cou !
Tu feras bien, en train d’énergie,
De rendre un peu la Rime assagie.
Si l’on n’y veille, elle ira jusqu’où ?


O qui dira les torts de la Rime !
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d’un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime ?


De la musique encore et toujours !
Que ton vers soit la chose envolée
Qu’on sent qui fuit d’une âme en allée
Vers d’autres cieux à d’autres amours.


Que ton vers soit la bonne aventure
Éparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym…
Et tout le reste est littérature.



Paul Verlaine, Jadis et Naguère

[Lila]

merci, allégorie, mais où sont les images ou les photos qu'illustrent tes poèmes ? (voir le premier post).

Mon idée était une échange, un dialogue d'images faites par certains d'entre nous et de textes faits par d'autres, pour que les "visuels" (dont je suis) puissent s'intégrer.

[lounaaa]