Bribes
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_pandore
bernard1933
Curare-
Cochonfucius
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Bribes
Outil de construction :
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/hasard.php
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Ce soir, au fond d'un ciel uniforme d'automne, avec une chemise sale, le front, la joue et la narine que recouvre de la farine, je n'irai pas si loin, et, si mes quinze lustres font encor de la peine aux modernes illustres, on dirait un souffle d'amant qui craint d'éveiller sa maîtresse.
Quel démon a soudain noué la trame infâme ?
Quand ma nymphette jolie tourne devers moi ses yeux, comme un calice étincelant, elle ouvre sa bouche enfantine. Quand tes yeux je regarde, je me perds dedans moi !
Et je lui dis : « Amour, obéis ; j'ai la lyre ! » J'écoutais des accords la bruyante harmonie, du charme de sa voix la douceur infinie.
Je fus ravi d'un doux contentement, tant que ma vie en fut toute pâmée. Dans le bleu du ciel volent les chansons.
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/hasard.php
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Ce soir, au fond d'un ciel uniforme d'automne, avec une chemise sale, le front, la joue et la narine que recouvre de la farine, je n'irai pas si loin, et, si mes quinze lustres font encor de la peine aux modernes illustres, on dirait un souffle d'amant qui craint d'éveiller sa maîtresse.
Quel démon a soudain noué la trame infâme ?
Quand ma nymphette jolie tourne devers moi ses yeux, comme un calice étincelant, elle ouvre sa bouche enfantine. Quand tes yeux je regarde, je me perds dedans moi !
Et je lui dis : « Amour, obéis ; j'ai la lyre ! » J'écoutais des accords la bruyante harmonie, du charme de sa voix la douceur infinie.
Je fus ravi d'un doux contentement, tant que ma vie en fut toute pâmée. Dans le bleu du ciel volent les chansons.
Re: Bribes
Neiges, neiges neiges sur papier de riz,
le mont glisse à mes lèvres.
J'ai froid, je suis heureuse...
(Ossip MANDELSTAM)
le mont glisse à mes lèvres.
J'ai froid, je suis heureuse...
(Ossip MANDELSTAM)
Curare-- Affranchi des Paradoxes
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Humeur : -
Date d'inscription : 16/07/2010
Fraternité
Abel, mon compagnon, accepte un peu de bière !
Car, depuis bien des jours, tu n'en as pas repris ;
Pourtant c'est un plaisir qui toujours vaut son prix,
L'homme qui a bien bu aime la terre entière.
Abel, mon doux frangin, prends un peu de gruyère !
Le mangeur de fromage est gai comme un cabri ;
Il oublie la fatigue, il oublie le ciel gris,
Et que l'homme est un corps qui retombe en poussière.
Abel, tu ne bois pas, et tu ne manges rien,
Mais tu devrais, pourtant, puisque c'est pour ton bien,
Je fais tous mes efforts... ah, vraiment, ça me navre.
Or, Caïn continue à être prévenant,
Cela fait quelque temps qu'il parle, maintenant ;
Abel ne répond rien, ce n'est que son cadavre.
Car, depuis bien des jours, tu n'en as pas repris ;
Pourtant c'est un plaisir qui toujours vaut son prix,
L'homme qui a bien bu aime la terre entière.
Abel, mon doux frangin, prends un peu de gruyère !
Le mangeur de fromage est gai comme un cabri ;
Il oublie la fatigue, il oublie le ciel gris,
Et que l'homme est un corps qui retombe en poussière.
Abel, tu ne bois pas, et tu ne manges rien,
Mais tu devrais, pourtant, puisque c'est pour ton bien,
Je fais tous mes efforts... ah, vraiment, ça me navre.
Or, Caïn continue à être prévenant,
Cela fait quelque temps qu'il parle, maintenant ;
Abel ne répond rien, ce n'est que son cadavre.
Hommage à Nelligan
L'amour immaculé n'étant pas de ce monde,
Dans une aubade rouge il mit sa joie profonde.
L'automne était pour lui solitaire saison,
Béatrice ayant fui la commune maison ;
Bergère trop volage, aux décisions bien lestes
Inspirées par Dieu sait quel doux billet céleste.
C'était l'automne... et les feuilles tombaient toujours.
Caprice blanc, la neige advint dans les trois jours.
Chapelle dans les bois devenue tombe blanche,
Chapelle de la morte, un arbre dessus penche,
Chapelle ruinée dont l'allure aurait séduit
Charles Baudelaire ou des rêveurs comme lui.
Dans son château rural, le fier poète écoute
Chopin en descendant un whisky pour la route.
Un Christ en croix le voit d'un air sage et profond,
Il fait un clair de lune intellectuel à fond.
Sur son clavier d'antan il compose des rimes
Chantant les coeurs blasés que leurs amours dépriment,
La communion pascale et le gigot d'agneau ;
Dans l'allée travaille un jardinier solognot.
Or, devant deux portraits de ma mère en enfance,
Et devant mon berceau chargé de souvenances,
Un diptyque envahit mon imagination.
Ah, ce frisson d'hiver refroidit mes passions,
Gretchen la pâle amie de mes jours bucoliques
D'hiver continental, presque mélancolique,
M'invite-t-elle en son sentimental jardin?
Une vierge, une rose y languit ce matin,
Chantée par l'organiste, au paradis éclose,
Où la Bénédictine un air nouveau compose.
***
Une clé :
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/emile_nelligan/index.html
Dans une aubade rouge il mit sa joie profonde.
L'automne était pour lui solitaire saison,
Béatrice ayant fui la commune maison ;
Bergère trop volage, aux décisions bien lestes
Inspirées par Dieu sait quel doux billet céleste.
C'était l'automne... et les feuilles tombaient toujours.
Caprice blanc, la neige advint dans les trois jours.
Chapelle dans les bois devenue tombe blanche,
Chapelle de la morte, un arbre dessus penche,
Chapelle ruinée dont l'allure aurait séduit
Charles Baudelaire ou des rêveurs comme lui.
Dans son château rural, le fier poète écoute
Chopin en descendant un whisky pour la route.
Un Christ en croix le voit d'un air sage et profond,
Il fait un clair de lune intellectuel à fond.
Sur son clavier d'antan il compose des rimes
Chantant les coeurs blasés que leurs amours dépriment,
La communion pascale et le gigot d'agneau ;
Dans l'allée travaille un jardinier solognot.
Or, devant deux portraits de ma mère en enfance,
Et devant mon berceau chargé de souvenances,
Un diptyque envahit mon imagination.
Ah, ce frisson d'hiver refroidit mes passions,
Gretchen la pâle amie de mes jours bucoliques
D'hiver continental, presque mélancolique,
M'invite-t-elle en son sentimental jardin?
Une vierge, une rose y languit ce matin,
Chantée par l'organiste, au paradis éclose,
Où la Bénédictine un air nouveau compose.
***
Une clé :
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/emile_nelligan/index.html
Sans rêves
Abel, ce n'est pas moi, c'est cette lourde pierre
Qui t'a ôté la vie, et tu m'en vois surpris.
De mon triste forfait, comment payer le prix,
Même en me repentant pendant ma vie entière ?
Abel, ton nom sera toujours dans mes prières,
Chaque année je ferai l'offrande d'un cabri,
Même quand mes cheveux seront devenus gris,
Et la veille du jour où je serai poussière.
Abel, si tu m'aimais, dans mes rêves reviens
Pour me garder du mal, et m'indiquer le bien,
Comme une étoile guide un marin vers son havre.
Or, quelques jours plus tard, la voix d'un revenant
Vint prédire à Caïn : « Ton sommeil maintenant
Sans rêves coulera, tel celui d'un cadavre. »
Qui t'a ôté la vie, et tu m'en vois surpris.
De mon triste forfait, comment payer le prix,
Même en me repentant pendant ma vie entière ?
Abel, ton nom sera toujours dans mes prières,
Chaque année je ferai l'offrande d'un cabri,
Même quand mes cheveux seront devenus gris,
Et la veille du jour où je serai poussière.
Abel, si tu m'aimais, dans mes rêves reviens
Pour me garder du mal, et m'indiquer le bien,
Comme une étoile guide un marin vers son havre.
Or, quelques jours plus tard, la voix d'un revenant
Vint prédire à Caïn : « Ton sommeil maintenant
Sans rêves coulera, tel celui d'un cadavre. »
Re: Bribes
Je ne résiste pas au plaisir de copier-coller le poème de Baudelaire...
Abel et Caïn
Race d'Abel, dors, bois et mange;
Dieu te sourit complaisamment.
Race de Caïn, dans la fange
Rampe et meurs misérablement.
Race d'Abel, ton sacrifice
Flatte le nez du Séraphin!
Race de Caïn, ton supplice
Aura-t-il jamais une fin?
Race d'Abel, vois tes semailles
Et ton bétail venir à bien;
Race de Caïn, tes entrailles
Hurlent la faim comme un vieux chien.
Race d'Abel, chauffe ton ventre
A ton foyer patriarcal;
Race de Caïn, dans ton antre
Tremble de froid, pauvre chacal!
Race d'Abel, aime et pullule!
Ton or fait aussi des petits.
Race de Caïn, coeur qui brûle,
Prends garde à ces grands appétits.
Race d'Abel, tu croîs et broutes
Comme les punaises des bois!
Race de Caïn, sur les routes
Traîne ta famille aux abois.
II
Ah! race d'Abel, ta charogne
Engraissera le sol fumant!
Race de Caïn, ta besogne
N'est pas faite suffisamment;
Race d'Abel, voici ta honte:
Le fer est vaincu par l'épieu!
Race de Caïn, au ciel monte,
Et sur la terre jette Dieu!
Abel et Caïn
Race d'Abel, dors, bois et mange;
Dieu te sourit complaisamment.
Race de Caïn, dans la fange
Rampe et meurs misérablement.
Race d'Abel, ton sacrifice
Flatte le nez du Séraphin!
Race de Caïn, ton supplice
Aura-t-il jamais une fin?
Race d'Abel, vois tes semailles
Et ton bétail venir à bien;
Race de Caïn, tes entrailles
Hurlent la faim comme un vieux chien.
Race d'Abel, chauffe ton ventre
A ton foyer patriarcal;
Race de Caïn, dans ton antre
Tremble de froid, pauvre chacal!
Race d'Abel, aime et pullule!
Ton or fait aussi des petits.
Race de Caïn, coeur qui brûle,
Prends garde à ces grands appétits.
Race d'Abel, tu croîs et broutes
Comme les punaises des bois!
Race de Caïn, sur les routes
Traîne ta famille aux abois.
II
Ah! race d'Abel, ta charogne
Engraissera le sol fumant!
Race de Caïn, ta besogne
N'est pas faite suffisamment;
Race d'Abel, voici ta honte:
Le fer est vaincu par l'épieu!
Race de Caïn, au ciel monte,
Et sur la terre jette Dieu!
bernard1933- Aka Tpat
- Nombre de messages : 10079
Localisation : Dijon
Identité métaphysique : agnostique
Humeur : serein
Date d'inscription : 23/03/2008
Re: Bribes
Sa poëfie et sa mufique lyre
Estonne,le Maiftres fplendeur plumes
En bon Roi, eftre pour elle tousjours
Myfterieufe muse coeur fçavoir gouft sieur
Échange mots en vers efcrits
Enlumine joye et chancelle en fclaire lune
La belle fçay d'où l'eftrange ftentiment eftoit venu
D'inventer elle mefme le ton ,la gloire du soleil regardé
Par railleries et plainfanteries d'esprit
l'étourdi amoureux , en vers entonne sa valse mots
En respondre poëmes du plus fins quitte à feindre
La lyre en efcarmouche !
Libre l'efprit qui ne se fourvoit en songe ....
Mon âme se peine en fins maux
D'une flamme coeur aimer
D'une absence qui me jette aux enfers
Me déchire la peau et hurle en moi ces interminables nuits
Reviens-moi...je t'en supplie
Estonne,le Maiftres fplendeur plumes
En bon Roi, eftre pour elle tousjours
Myfterieufe muse coeur fçavoir gouft sieur
Échange mots en vers efcrits
Enlumine joye et chancelle en fclaire lune
La belle fçay d'où l'eftrange ftentiment eftoit venu
D'inventer elle mefme le ton ,la gloire du soleil regardé
Par railleries et plainfanteries d'esprit
l'étourdi amoureux , en vers entonne sa valse mots
En respondre poëmes du plus fins quitte à feindre
La lyre en efcarmouche !
Libre l'efprit qui ne se fourvoit en songe ....
Mon âme se peine en fins maux
D'une flamme coeur aimer
D'une absence qui me jette aux enfers
Me déchire la peau et hurle en moi ces interminables nuits
Reviens-moi...je t'en supplie
_pandore- EXCLUE DU FORUM
- Nombre de messages : 2177
Localisation : Québec
Identité métaphysique : Femme
Humeur : Simple
Date d'inscription : 23/01/2010
Re: Bribes
Voir aussi
http://blog.veronis.fr/2010/06/google-la-reconnaiffance-de-caracteres.html
sur les " ſ " qui sont des " s ".
http://blog.veronis.fr/2010/06/google-la-reconnaiffance-de-caracteres.html
sur les " ſ " qui sont des " s ".
Re: Bribes
oui en quelques sortes...mais il me manque autre chose
Celui là est de Francois Villon....
Sy me souvient, ad mon advis,
Que je feiz à mon partement
Certains laiz, l'an cinquante six,
Qu'aucuns, sans mon consentement,
Voulurent nommer « testament » ;
Leur plaisir fut, non pas le myen.
Mais quoy! on dit communément:
« Ung chascun n'est maistre du scien.
Celui là est de Francois Villon....
Sy me souvient, ad mon advis,
Que je feiz à mon partement
Certains laiz, l'an cinquante six,
Qu'aucuns, sans mon consentement,
Voulurent nommer « testament » ;
Leur plaisir fut, non pas le myen.
Mais quoy! on dit communément:
« Ung chascun n'est maistre du scien.
_pandore- EXCLUE DU FORUM
- Nombre de messages : 2177
Localisation : Québec
Identité métaphysique : Femme
Humeur : Simple
Date d'inscription : 23/01/2010
Bribes de silence
visible invisible inexistant transparent amoureux
voyant aveugle ignorant ténébreux obsédant
présent absent "hors du temps" inconnu
tumulte endormi somnolent cauchemar
imaginaire fantasme réalité
cerisier parfum unique
sérénade corde lynx
brisure fil surface
délire onirique
recherche
voyant aveugle ignorant ténébreux obsédant
présent absent "hors du temps" inconnu
tumulte endormi somnolent cauchemar
imaginaire fantasme réalité
cerisier parfum unique
sérénade corde lynx
brisure fil surface
délire onirique
recherche
Re: Bribes
Cochonfucius a écrit:visible invisible inexistant transparent amoureux
voyant aveugle ignorant ténébreux obsédant
présent absent "hors du temps" inconnu
tumulte endormi somnolent cauchemar
imaginaire fantasme réalité
cerisier parfum unique
sérénade corde lynx
brisure fil surface
délire onirique
recherche
Pas mal comme bribes, ça peut faire du texte. Je vais voir ce que je peux en faire. Pour le moment j'écris sur l' ennui.
Re: Bribes
Note pour plus tard : il faudra que j'écrive sur l'ennui...
Ça y est, on est à plus tard.c'est arrivé comme ça sans que je m'en aperçoive : on est le lendemain du jour où j'ai écrit "Il faudra que j'écrive sur l'ennui". Je m'ennuyais ferme quand j'ai écrit cette note. Et puis le temps a passé avec ses gros sabots -non, avec ses énormes pieds d'éléphant ou de mammouth en écrasant chaque dixième de fraction de seconde à la minute dans le silence le plus complet.Qu'ai-je fait hier ? Je ne me rappelle pas. Pour me rappeler, il faudrait faire un effort. Faire une effort mental, ça prend du temps. Pendant ce temps, j'oublierai encore d'écrire sur l'ennui .L'ennui, c'est que c'est ennuyeux. Si je me mettais à écrire sur l'ennui, je pourrais remplir des bibliothèques entières. Ca ne prendrait jamais fin, ça déborderait de partout, ça dégoulinerait jusqu'à plus soif. Jusqu'à la mort. La mort : je suppose que quand on est mort, on ne s'ennuie pas. On n'a pas le temps. D'abord, on n'a plus de montre. (Tiens, où ai-je mis ma montre ? Quelle heure est-il ? Faut passer à table ? Débarrasser ? Faire la vaisselle ? Le café ?)
Technique de base pour chasser l'ennui : faire des listes. Des listes de choses à faire. Mais aussi, trier, ranger, déranger, ordonner, classer, déclasser, empiler, dépoussiérer, chercher sa montre, regarder les aiguilles de la montre bouger, casser la montre, la démonter, l'emmener chez l'horloger, mais pour cela il faut descendre l'escalier, sans oublier de mettre des chaussures, une veste, ses clefs dans son sac, vérifier les lumières, le gaz, fermer les fenêtres, descendre l'étage, dire au revoir au chien, sortir la poubelle (à cause du chien), fermer la porte à clé, aller jusqu'à la voiture sans marcher dans les crottes de chien, ouvrir le portail, retourner à la voiture, démarrer...
C'est ennuyeux. De plus, je n'ai pas d'argent, d'essence, de parapluie (il pleut), de pain pour ce midi (quelle heure est-il ?), d'appétit mais, bon dieu, j'ai soif ! Voilà, tout cela me donne soif. Arrêter tout : le rangement, le classement, le dépoussiérage, le démontage de montre, mes projets, dont celui de me faire une liste de projets. Déboucher la bouteille de je sais-pas-quoi qui traîne au fond du placard à droite de l'évier sous la plaque de cuisson, prendre un verre, des glaçons (c'est meilleur avec des glaçons), s'asseoir dans le canapé (enlever la veste avant) avec le verre à moitié plein et la bouteille à moitié vide, et hop ! Shootée, scotchée, liquéfiée, noyée, essorée, évaporée, envolée..
Mais c'est trop banal, alors je prends le téléphone, compose le numéro d'untelle, allume une cigarette, allô ? Quoi de neuf ? Ça va ? Ça va, et toi ? Ben, moi, doucement, c'est pour ça que je t'appelle, ah ! bon, qu'est-ce qui t'arrive ? Ben, rien, qu'est-ce que tu fais là ? Je bosse. Ah ? Je te dérange ? Mais non bien sûr, alors qu'est-ce qui ne va pas ? Rien ne va. je sais pas quoi faire. T'as rien à faire, quelle chance ! Et si tu en profitais pour te promener ? Non, j'ai pas envie, et puis il pleut. Ben, trouve quelque chose à faire. Oui, bonne idée, qu'est-ce que je pourrais faire ? Ben , t'as forcément des choses à faire, allez bouge-toi, tiens, j'ai une idée : fais une liste.
Ça y est, on est à plus tard.c'est arrivé comme ça sans que je m'en aperçoive : on est le lendemain du jour où j'ai écrit "Il faudra que j'écrive sur l'ennui". Je m'ennuyais ferme quand j'ai écrit cette note. Et puis le temps a passé avec ses gros sabots -non, avec ses énormes pieds d'éléphant ou de mammouth en écrasant chaque dixième de fraction de seconde à la minute dans le silence le plus complet.Qu'ai-je fait hier ? Je ne me rappelle pas. Pour me rappeler, il faudrait faire un effort. Faire une effort mental, ça prend du temps. Pendant ce temps, j'oublierai encore d'écrire sur l'ennui .L'ennui, c'est que c'est ennuyeux. Si je me mettais à écrire sur l'ennui, je pourrais remplir des bibliothèques entières. Ca ne prendrait jamais fin, ça déborderait de partout, ça dégoulinerait jusqu'à plus soif. Jusqu'à la mort. La mort : je suppose que quand on est mort, on ne s'ennuie pas. On n'a pas le temps. D'abord, on n'a plus de montre. (Tiens, où ai-je mis ma montre ? Quelle heure est-il ? Faut passer à table ? Débarrasser ? Faire la vaisselle ? Le café ?)
Technique de base pour chasser l'ennui : faire des listes. Des listes de choses à faire. Mais aussi, trier, ranger, déranger, ordonner, classer, déclasser, empiler, dépoussiérer, chercher sa montre, regarder les aiguilles de la montre bouger, casser la montre, la démonter, l'emmener chez l'horloger, mais pour cela il faut descendre l'escalier, sans oublier de mettre des chaussures, une veste, ses clefs dans son sac, vérifier les lumières, le gaz, fermer les fenêtres, descendre l'étage, dire au revoir au chien, sortir la poubelle (à cause du chien), fermer la porte à clé, aller jusqu'à la voiture sans marcher dans les crottes de chien, ouvrir le portail, retourner à la voiture, démarrer...
C'est ennuyeux. De plus, je n'ai pas d'argent, d'essence, de parapluie (il pleut), de pain pour ce midi (quelle heure est-il ?), d'appétit mais, bon dieu, j'ai soif ! Voilà, tout cela me donne soif. Arrêter tout : le rangement, le classement, le dépoussiérage, le démontage de montre, mes projets, dont celui de me faire une liste de projets. Déboucher la bouteille de je sais-pas-quoi qui traîne au fond du placard à droite de l'évier sous la plaque de cuisson, prendre un verre, des glaçons (c'est meilleur avec des glaçons), s'asseoir dans le canapé (enlever la veste avant) avec le verre à moitié plein et la bouteille à moitié vide, et hop ! Shootée, scotchée, liquéfiée, noyée, essorée, évaporée, envolée..
Mais c'est trop banal, alors je prends le téléphone, compose le numéro d'untelle, allume une cigarette, allô ? Quoi de neuf ? Ça va ? Ça va, et toi ? Ben, moi, doucement, c'est pour ça que je t'appelle, ah ! bon, qu'est-ce qui t'arrive ? Ben, rien, qu'est-ce que tu fais là ? Je bosse. Ah ? Je te dérange ? Mais non bien sûr, alors qu'est-ce qui ne va pas ? Rien ne va. je sais pas quoi faire. T'as rien à faire, quelle chance ! Et si tu en profitais pour te promener ? Non, j'ai pas envie, et puis il pleut. Ben, trouve quelque chose à faire. Oui, bonne idée, qu'est-ce que je pourrais faire ? Ben , t'as forcément des choses à faire, allez bouge-toi, tiens, j'ai une idée : fais une liste.
Re: Bribes
Encore des bribes de silence:
boulevard persistance rut voiture
caisse prise courant
fioriture bug
citron millésime
plume
vampire sureau
ours renard labyrinthe
manche épines sacre
boulevard persistance rut voiture
caisse prise courant
fioriture bug
citron millésime
plume
vampire sureau
ours renard labyrinthe
manche épines sacre
Re: Bribes
le silence apporte à chacun le rêve
Un mot en appelle un autre, parfois, c'est celui qu'on attend qui arrive, d'autre fois, un mot-choc un mot qui n'a rien à voir
?
vraiment rien à voir?
Mais pourquoi?
Ne savons nous pas regarder par l'autre bout de la lorgnette?
Donner aux mots une autre dimension?
Silence!
On tourne!
Et les mots s'envolent sur les ailes de la brume, sur l'air du temps, au gré de l'imagination, du désir, du plaisir.
Sourire.
Un mot en appelle un autre, parfois, c'est celui qu'on attend qui arrive, d'autre fois, un mot-choc un mot qui n'a rien à voir
?
vraiment rien à voir?
Mais pourquoi?
Ne savons nous pas regarder par l'autre bout de la lorgnette?
Donner aux mots une autre dimension?
Silence!
On tourne!
Et les mots s'envolent sur les ailes de la brume, sur l'air du temps, au gré de l'imagination, du désir, du plaisir.
Sourire.
ElBilqîs- Aka Peace & Love
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Localisation : là haut dans les étoiles
Identité métaphysique : qu'importe
Humeur : douce et calme
Date d'inscription : 12/04/2008
Re: Bribes
rudimentaire hiéroglyphe sinueux sourd cuisine
mirliton Graal cristal termite brouette
gymnastique cataracte centaure chenapan tortue
reflet platine horizon globule confort
virement sieste braconnier pinson batracien
mirliton Graal cristal termite brouette
gymnastique cataracte centaure chenapan tortue
reflet platine horizon globule confort
virement sieste braconnier pinson batracien
Re: Bribes
élaboré alphabétique rectiligne entendant grenier
clavecin gobelet coton cigale parachute
beuverie puits minotaure héros lièvre
masque charbon sol os galère
perte travail garde porte patricien
clavecin gobelet coton cigale parachute
beuverie puits minotaure héros lièvre
masque charbon sol os galère
perte travail garde porte patricien
Re: Bribes
Et tous ces mots ont un lien avec Cochonfucius!
ElBilqîs- Aka Peace & Love
- Nombre de messages : 4073
Localisation : là haut dans les étoiles
Identité métaphysique : qu'importe
Humeur : douce et calme
Date d'inscription : 12/04/2008
Re: Bribes
robe oméga engin ADN renne
Nice ténèbres note égale étui
Irlande style hétéronyme lézard éveil
examen noble lot seau règle
mètre bavard drague trop neutre
Nice ténèbres note égale étui
Irlande style hétéronyme lézard éveil
examen noble lot seau règle
mètre bavard drague trop neutre
Re: Bribes
pantalon sphère rugby filiation aurore
Strasbourg éclat nuance contraste farce
Sibérie contenu homonyme mouche endormissement
préparation roturier contribution tuyau exception
litre taciturne ermite insuffisamment partisan
Strasbourg éclat nuance contraste farce
Sibérie contenu homonyme mouche endormissement
préparation roturier contribution tuyau exception
litre taciturne ermite insuffisamment partisan
Re: Bribes
people drunk government share queen
wrong yellow magical pig song
wheel French network containing bird
English book slang death dark
frog wisdom first island flag
wrong yellow magical pig song
wheel French network containing bird
English book slang death dark
frog wisdom first island flag
Re: Bribes
Teufel Freiheit Erkenntnis schreiben Mond
Himmel Gott Erfahrung Ordnung Kunst
dumm Schatten Entfernung Vertrauen Zufall
Wissenschaftler Begegnung Geld Gefahr Vorbereitung
selbst Gegenwart Ruhe Insel Ausstellung
Himmel Gott Erfahrung Ordnung Kunst
dumm Schatten Entfernung Vertrauen Zufall
Wissenschaftler Begegnung Geld Gefahr Vorbereitung
selbst Gegenwart Ruhe Insel Ausstellung
Re: Bribes
boire parler sombrer voter pomper
monter coder discuter chuter tracer
jouer flinguer chanter lire tester
pondre mourir polémiquer écrire rouler
coudre sonder espérer penser dessiner
monter coder discuter chuter tracer
jouer flinguer chanter lire tester
pondre mourir polémiquer écrire rouler
coudre sonder espérer penser dessiner
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