Illumination.
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Illumination.
Etre capable d'expérimenter la réalité telle qu'elle est, sans interférence, sans distorsion, sans apport personnel, dans une complète acceptation, sans projection, sans peur, sans attente, sans espoir, est un état d'illumination. Cela revient à déposer ses charges, ses fardeaux, son passé et toutes les identifications qui s'y sont greffées. Il s'agit des fardeaux d'ordre mental. Ils peuvent bien entendu avoir des répercussions sur le physique. Cette conscience temporelle dont nous disposons peut se retourner contre notre plénitude. Elle installe une charge émotionnelle, majoritairement inconsciente. Pour entrer dans cette acceptation libératrice il est indispensable d'établir la liste de ces fardeaux, de les identifier et de prendre conscience qu'ils ne sont pas ce que nous sommes. Ils sont l'image que nous avons donné de la vie mais ils ne sont pas la vie. La vie n'est rien d'autre que l'énergie qui vibre en chacun de nous. Elle ne doit pas être salie, alourdie, morcelée par cette vision temporelle à laquelle nous nous attachons. Les pensées que nous avons établi comme l'étendard de notre puissance est un mal qui nous ronge. L'égo y prend forme et se détache dès lors de la conscience de la vie. L'individu se couvre d'oripeaux comme autant de titres suprêmes. Ca n'est que souffrance et dans la reconnaissance que nous y puisons nous créons des murailles carcérales. L'illumination consiste à briser ce carcan. L'individu n'en a pas toujours la force, il manque de lucidité, d'observation, il est perdu dans le florilège d'imbrications sociales, familiales, amoureuses, professionnelles. Il se fie à son mental nourri inlassablement par les hordes de pensées.
Survient alors, parfois, le drame. L'évènement qui fait voler en éclat les certitudes, les attachements, les conditionnements. La douleur physique se lie à la souffrance morale. Les repères sont abolis, les références sont bannies. L'individu sombre dans une détresse sans fond, il en appelle à l'aide, il cherche des solutions extérieures, condamne, maudit, répudie, nie, rejette, conspue, insulte le sort qui s'acharne sur lui alors qu'il est lui-même le bourreau, le virus, le mal incarné. Il a construit consciencieusement les murs de sa geôle et jure qu'il n'est pour rien. Dieu, lui-même, peut devenir l'ennemi juré alors qu'il avait jusque là été totalement ignoré. Tout est bon pour nourrir la révolte.
S'installe alors peu à peu l'épuisement. Le dégoût de tout devant tant de douleur. Ca n'est qu'une autre forme de pensée, une autre déviance, une résistance derrière laquelle se cache l'attente d'une délivrance, un espoir qui se tait, qui n'ose pas se dire. Une superstition qu'il ne faut pas dévoiler. La colère puis le dégoût, des alternances hallucinantes, des pensées qui s'entrechoquent, des rémissions suivies d'effondrements, rien ne change, aucune évolution spirituelle, juste le délabrement continu des citadelles. Cette impression désespérante, desctructrice de tout perdre, de voir s'étendre jour après jour l'étendue des ruines.
Il ne reste que l'illumination. Elle est la seule issue. Car lorsqu'il ne reste rien de l'individu conditionné, lorsque tout a été ravagé jusqu'aux fondations, lorsque le mental n'est plus qu'un mourrant qui implore la sentence, lorsque le corps n'a plus aucune résistance, qu'il goûte avec délectation quelques secondes d'absence, cette petite mort pendant laquelle les terminaisons nerveuses s'éteignent, comme par magie, comme si le cerveau lui-même n'en pouvait plus, c'est là que les pensées ne sont plus rien, que le silence intérieur dévoile des horizons ignorés.
Révélation. Illumination.
Je ne suis pas ma douleur, je ne suis rien de ce que je veux sauver. Je ne suis rien de ce que j'ai été.
Je suis la vie en moi. Je suis l'énergie, la beauté de l'ineffable.
Survient alors, parfois, le drame. L'évènement qui fait voler en éclat les certitudes, les attachements, les conditionnements. La douleur physique se lie à la souffrance morale. Les repères sont abolis, les références sont bannies. L'individu sombre dans une détresse sans fond, il en appelle à l'aide, il cherche des solutions extérieures, condamne, maudit, répudie, nie, rejette, conspue, insulte le sort qui s'acharne sur lui alors qu'il est lui-même le bourreau, le virus, le mal incarné. Il a construit consciencieusement les murs de sa geôle et jure qu'il n'est pour rien. Dieu, lui-même, peut devenir l'ennemi juré alors qu'il avait jusque là été totalement ignoré. Tout est bon pour nourrir la révolte.
S'installe alors peu à peu l'épuisement. Le dégoût de tout devant tant de douleur. Ca n'est qu'une autre forme de pensée, une autre déviance, une résistance derrière laquelle se cache l'attente d'une délivrance, un espoir qui se tait, qui n'ose pas se dire. Une superstition qu'il ne faut pas dévoiler. La colère puis le dégoût, des alternances hallucinantes, des pensées qui s'entrechoquent, des rémissions suivies d'effondrements, rien ne change, aucune évolution spirituelle, juste le délabrement continu des citadelles. Cette impression désespérante, desctructrice de tout perdre, de voir s'étendre jour après jour l'étendue des ruines.
Il ne reste que l'illumination. Elle est la seule issue. Car lorsqu'il ne reste rien de l'individu conditionné, lorsque tout a été ravagé jusqu'aux fondations, lorsque le mental n'est plus qu'un mourrant qui implore la sentence, lorsque le corps n'a plus aucune résistance, qu'il goûte avec délectation quelques secondes d'absence, cette petite mort pendant laquelle les terminaisons nerveuses s'éteignent, comme par magie, comme si le cerveau lui-même n'en pouvait plus, c'est là que les pensées ne sont plus rien, que le silence intérieur dévoile des horizons ignorés.
Révélation. Illumination.
Je ne suis pas ma douleur, je ne suis rien de ce que je veux sauver. Je ne suis rien de ce que j'ai été.
Je suis la vie en moi. Je suis l'énergie, la beauté de l'ineffable.
Thierry- Maître du Temps
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Date d'inscription : 03/06/2009
Re: Illumination.
Donc, tu penses que la pensée est l'ennemie ?
Geveil- Akafer
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Humeur : changeante
Date d'inscription : 18/05/2008
Re: Illumination.
très très beau texte, qui explique bien ce que c'est. Merci Thierry.
Je vais le copier/coller dans "bouddhisme", parce qu'il est une parfaite illustration de ce qui y est enseigné, c'est tout le but de la méditation et des exercices qu'on y pratique.
On n'arrive pas à l'illumination par la méditation: elle ne fait que nous y préparer, de lui faciliter le chemin, ou d'en avoir de petits échantillons. Méditer dans le but de recevoir l'illumination est une illusion, et peut-être même un obstacle: c'est l'ego qui "veut" et qui se renforce !
Ceux qui l'ont vécue, c'est "par hasard", lord d'un événement ou simplement en éternuant ou en attendant le bus.
Gereve: la pensée n'est pas ennemie, mais amie; elle est un outil, mais n'en sera un bon que quand on cesse de s'identifier à elle. Elle est associée à notre ego et notre corps matériel, "la précieuse existence humaine" comme disent les bouddhistes.
Je vais le copier/coller dans "bouddhisme", parce qu'il est une parfaite illustration de ce qui y est enseigné, c'est tout le but de la méditation et des exercices qu'on y pratique.
On n'arrive pas à l'illumination par la méditation: elle ne fait que nous y préparer, de lui faciliter le chemin, ou d'en avoir de petits échantillons. Méditer dans le but de recevoir l'illumination est une illusion, et peut-être même un obstacle: c'est l'ego qui "veut" et qui se renforce !
Ceux qui l'ont vécue, c'est "par hasard", lord d'un événement ou simplement en éternuant ou en attendant le bus.
Gereve: la pensée n'est pas ennemie, mais amie; elle est un outil, mais n'en sera un bon que quand on cesse de s'identifier à elle. Elle est associée à notre ego et notre corps matériel, "la précieuse existence humaine" comme disent les bouddhistes.
Invité- Invité
Re: Illumination.
Gereve a écrit:Donc, tu penses que la pensée est l'ennemie ?
Non pas une ennemie mais un outil à qui on attribue des tâches démesurées qui ne sont pas de son ressort. Dès lors, le dérèglement s'installe et la "perception" est faussée.
Leela l'a très bien expliqué d'ailleurs :)
Thierry- Maître du Temps
- Nombre de messages : 751
Localisation : Savoie
Identité métaphysique : celle qui vous plaira
Humeur : celle qui me convient
Date d'inscription : 03/06/2009
Re: Illumination.
Ouais, mais tu plus tu VEUX faire le silence, et plus ça gronde. Mais bon, on peut tout de même y arriver, par exemple quand je tente de résoudre un Nordaucul, pardon, un sudoku, je m'efforce de privilégier la vue des chiffres comme s'ils étaient des signes sans nom, mais mon cerveau m'envoie le nom. C'est très difficile à éviter. Une méthode pour y arriver, c'est d'aller très vite et de prononcer quelque chose comme " crac" quand on a trouvé le chiffre.
Ceci dit, Thierry, je PENSE que tu PENSES bien et que les problèmes viennent de ce que l'on confie à la pensée des tâches exhorbitantes.
Et maintenant que je viens juste d'écrire cela, je me demande si c'est vrai, mais c'est encore de la pensée que de se questionner, donc je m'éloignerais du UN ?
Dur, dur d'être un humain !!
Ceci dit, Thierry, je PENSE que tu PENSES bien et que les problèmes viennent de ce que l'on confie à la pensée des tâches exhorbitantes.
Et maintenant que je viens juste d'écrire cela, je me demande si c'est vrai, mais c'est encore de la pensée que de se questionner, donc je m'éloignerais du UN ?
Dur, dur d'être un humain !!
Geveil- Akafer
- Nombre de messages : 8776
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Identité métaphysique : universelle
Humeur : changeante
Date d'inscription : 18/05/2008
Re: Illumination.
Ecrit pendant une nuit blanche, après avoir marché sur la route.
Marcher sans fardeau.
Tu n'es pas Je.
Qui es-Tu, toi, qui m'étouffes sous tes certitudes
entassées comme autant de fêlures ?
Tu as établi ta prétention au royaume des altitudes,
miasmes enluminés d'infinies convenances,
soumissions passives, perverses accoutumances.
Qui es-Tu pour vouloir ainsi me perdre alors que Je t'héberge ?
Tu as voulu te nourrir des amitiés soudoyées,
honorer les vénérations, les reconnaissances
Te gaver sans répit des amours galvaudés.
Tu as cru prendre forme, pâte malléable
abandonnée langoureusement aux caresses versatiles
Tu réclamais ta pitance, le coeur éteint
et l'égo malhabile, prêt à t'humilier pour calmer Ta faim,
l'euphorie anarchique Te servait de remède et
Tu refusais d'écouter en ton sein
vibrer une âme éteinte qui tendait vers sa fin.
Mais la Vie a trouvé la faille et t'a mené vers le tombeau
nulle crainte pour elle tu n'étais qu'un vaisseau
Tu pouvais bien sombrer dans les abysses lointaines
elle était l'Océan, Tu te croyais capitaine,
au creux des montagnes mouvantes Tu as eu peur enfin,
Tes pensées se sont tues et Je suis revenu.
De mon corps paralytique ont jailli des lumières,
des étreintes amoureuses ruisselant de semence,
palpitations d'univers comme autant de naissances,
J'ai compris les douleurs car Tu n'étais plus là,
dressé à la barre d'un navire perdu Tu n'avais pas le choix,
Ta solitude morbide t'emplissait de morve,
il fallait que Tu craches toutes tes nuisances,
pour échapper enfin aux avides noirceurs.
Je ne t'en veux pas, Tu sais,
Tu as fait ce que Tu croyais juste,
le courant était bien trop fort pour Toi,
Je te tends la main,
il n'y a plus rien à fuir, ni peur à nourrir,
Tu as rejoint ton âme et Tu t'y sens bien,
laisse -toi porter la Vie sait ce dont elle a besoin,
l'Océan n'existe que là où Je me trouve,
cesse de regarder les horizons lointains,
ils ne sont que chimères et Je te le prouve.
Je suis là maintenant, Tu es mort pour ton bien.
Marcher sans fardeau.
Tu n'es pas Je.
Qui es-Tu, toi, qui m'étouffes sous tes certitudes
entassées comme autant de fêlures ?
Tu as établi ta prétention au royaume des altitudes,
miasmes enluminés d'infinies convenances,
soumissions passives, perverses accoutumances.
Qui es-Tu pour vouloir ainsi me perdre alors que Je t'héberge ?
Tu as voulu te nourrir des amitiés soudoyées,
honorer les vénérations, les reconnaissances
Te gaver sans répit des amours galvaudés.
Tu as cru prendre forme, pâte malléable
abandonnée langoureusement aux caresses versatiles
Tu réclamais ta pitance, le coeur éteint
et l'égo malhabile, prêt à t'humilier pour calmer Ta faim,
l'euphorie anarchique Te servait de remède et
Tu refusais d'écouter en ton sein
vibrer une âme éteinte qui tendait vers sa fin.
Mais la Vie a trouvé la faille et t'a mené vers le tombeau
nulle crainte pour elle tu n'étais qu'un vaisseau
Tu pouvais bien sombrer dans les abysses lointaines
elle était l'Océan, Tu te croyais capitaine,
au creux des montagnes mouvantes Tu as eu peur enfin,
Tes pensées se sont tues et Je suis revenu.
De mon corps paralytique ont jailli des lumières,
des étreintes amoureuses ruisselant de semence,
palpitations d'univers comme autant de naissances,
J'ai compris les douleurs car Tu n'étais plus là,
dressé à la barre d'un navire perdu Tu n'avais pas le choix,
Ta solitude morbide t'emplissait de morve,
il fallait que Tu craches toutes tes nuisances,
pour échapper enfin aux avides noirceurs.
Je ne t'en veux pas, Tu sais,
Tu as fait ce que Tu croyais juste,
le courant était bien trop fort pour Toi,
Je te tends la main,
il n'y a plus rien à fuir, ni peur à nourrir,
Tu as rejoint ton âme et Tu t'y sens bien,
laisse -toi porter la Vie sait ce dont elle a besoin,
l'Océan n'existe que là où Je me trouve,
cesse de regarder les horizons lointains,
ils ne sont que chimères et Je te le prouve.
Je suis là maintenant, Tu es mort pour ton bien.
Thierry- Maître du Temps
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Humeur : celle qui me convient
Date d'inscription : 03/06/2009
Re: Illumination.
Qui a écrit ce poème, Thierry, moi ou JE ?
Geveil- Akafer
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Localisation : Auvergne
Identité métaphysique : universelle
Humeur : changeante
Date d'inscription : 18/05/2008
Re: Illumination.
Gereve a écrit:Qui a écrit ce poème, Thierry, moi ou JE ?
Je, en se servant de moi ^^
L'ouvrier n'est pas l'architecte.
Thierry- Maître du Temps
- Nombre de messages : 751
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Humeur : celle qui me convient
Date d'inscription : 03/06/2009
Re: Illumination.
Nous avons suivi des chemins différents, je pense, mais nous voilà sur la même route, compagnon.
Geveil- Akafer
- Nombre de messages : 8776
Localisation : Auvergne
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Humeur : changeante
Date d'inscription : 18/05/2008
Re: Illumination.
je pense aussi que tous les chemins, suivis avec intrépidité et honnêteté, mènent au même point. Même celui qui prétend qu'il n'y a pas de chemin
Invité- Invité
Re: Illumination.
Gereve a écrit:Nous avons suivi des chemins différents, je pense, mais nous voilà sur la même route, compagnon.
Compagnon de cordée ^^Les meilleurs.
Thierry- Maître du Temps
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Date d'inscription : 03/06/2009
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