Sagesse du pluvian
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Verlaine voit un parc
Moi, dont l’esprit jamais ne fut trop pénétrant,
Je préfère les jours qui passent sans problème,
Qui ne sont, chaque fois, ni tout à fait le même
Ni tout à fait un autre, et rien ne m’y surprend.
Saveur de ce dimanche en mon coeur transparent :
Au ciel un doux soleil, de mon bonheur l’emblème,
Sur l’horizon parfois quelques nuages blêmes,
Et la brise au jardin dansant et murmurant.
Qu’apportera demain, pour l’instant, je l’ignore.
Je marche dans les rues du village sonore
Reconnaissant (ou non) les passants qui sont là.
La neige semble avoir modelé des statues,
Et, dans le parc, si blanche, et calme, et grave, elle a
Fait que beaucoup de voix aujourd’hui se sont tues.
Un miroir abstrait
Le rêve est toujours accueillant,
Il porte des couleurs subtiles.
On y croise de noirs reptiles
Ou parfois, un cheval vaillant ;
L’esprit croît en se dépouillant
De toutes ses colères viles,
Le corps aime flâner en ville
Sous le feu des astres brillants.
L’éveil survient, au bout du compte ;
C’est la fin d’un merveilleux conte
Qui s’endort au fond d’un tiroir.
Le rêve joue à cache-cache
Et ses fragments forment des taches
Sur nos coeurs, ou sur nos miroirs.
Re: Sagesse du pluvian
J'aime bien cette mise en place. Merci.
(sauf miroir, je ne m'y attendais pas, mais pourquoi pas).
Mais finalement, ton miroir de la fin du texte, celui du coeur, c'est l'inverse de celui du titre, comme je le comprends en lisant ; l'abstrait ne serait plus celui qu'on croit).
(sauf miroir, je ne m'y attendais pas, mais pourquoi pas).
Mais finalement, ton miroir de la fin du texte, celui du coeur, c'est l'inverse de celui du titre, comme je le comprends en lisant ; l'abstrait ne serait plus celui qu'on croit).
Nuage- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 13093
Localisation : Drôme du Nord (Rhône-Alpes-Auvergne - France)
Identité métaphysique : La mienne
Humeur : Fluctuante
Date d'inscription : 31/10/2011
Re: Sagesse du pluvian
Ce matin à mon réveil, dans mon lit, je repensais à ce miroir.
Je me disais : mais comment ça un miroir ?
Cela ressemble plus à quelque chose comme si c'était de l'eau.
C'est vrai que sur l'eau, à sa surface il peut y avoir un reflet qui sert de miroir.
Mais ce n'est pas le reflet sur la surface extérieur qui m'intéresse dans l'eau, mais le fait de plonger dedans.
Alors je me suis dit qu'il devait exister toutes sortes de miroirs, et que celui dont tu parlais dans ton texte, ou plutôt celui que je peux moi me représenter dans une logique qui me convient,
ça serait un "miroir" ou quand tu passes à travers, il y a une sorte de grosse épaisseur, est que le passage, ce couloir est comme un couloir perpendiculaire qui prend du volume entre un plan est un autre plan.
(un peu de mal à m'expliquer avec des mots alors que je le vois très bien schématiquement et en mouvement).
Je veux dire que ce "couloir", ce "passage", et bien il est comme un télescope ou une colonne, qui traduit - retranscrit un codage.
Un peu en quelque sorte, comme les caractères binaires d'un ordinateur, qui une fois assemblés dans une caractéristique, va donner la même chose sous un autre format.
C'est finalement comme un miroir : y'a un plan le binaire, et y'a un autre plan celui d'une autre forme (dont je ne connais pas le nom).
Donc voila, la substence du rêve, c'est celle d'origine (pour moi), et de l'autre côté du miroir cette chose abstraite que l'on appelle la matérialisation, c'est une forme d'aboutissement en continuité (une parmi d'autres peut-être), suite à un assemblage particulier.
Par contre je n'ai pas dit que c'était une fin en soi.
Voilà voilà, y'a plein de type de "miroirs" dans ce cas là.
Je me disais : mais comment ça un miroir ?
Cela ressemble plus à quelque chose comme si c'était de l'eau.
C'est vrai que sur l'eau, à sa surface il peut y avoir un reflet qui sert de miroir.
Mais ce n'est pas le reflet sur la surface extérieur qui m'intéresse dans l'eau, mais le fait de plonger dedans.
Alors je me suis dit qu'il devait exister toutes sortes de miroirs, et que celui dont tu parlais dans ton texte, ou plutôt celui que je peux moi me représenter dans une logique qui me convient,
ça serait un "miroir" ou quand tu passes à travers, il y a une sorte de grosse épaisseur, est que le passage, ce couloir est comme un couloir perpendiculaire qui prend du volume entre un plan est un autre plan.
(un peu de mal à m'expliquer avec des mots alors que je le vois très bien schématiquement et en mouvement).
Je veux dire que ce "couloir", ce "passage", et bien il est comme un télescope ou une colonne, qui traduit - retranscrit un codage.
Un peu en quelque sorte, comme les caractères binaires d'un ordinateur, qui une fois assemblés dans une caractéristique, va donner la même chose sous un autre format.
C'est finalement comme un miroir : y'a un plan le binaire, et y'a un autre plan celui d'une autre forme (dont je ne connais pas le nom).
Donc voila, la substence du rêve, c'est celle d'origine (pour moi), et de l'autre côté du miroir cette chose abstraite que l'on appelle la matérialisation, c'est une forme d'aboutissement en continuité (une parmi d'autres peut-être), suite à un assemblage particulier.
Par contre je n'ai pas dit que c'était une fin en soi.
Voilà voilà, y'a plein de type de "miroirs" dans ce cas là.
Nuage- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 13093
Localisation : Drôme du Nord (Rhône-Alpes-Auvergne - France)
Identité métaphysique : La mienne
Humeur : Fluctuante
Date d'inscription : 31/10/2011
Miroir ou tunnel
La substance du rêve est celle d'origine,
Mais de l'autre côté d'un étrange miroir
C'est une autre substance, et je ne peux la voir,
Pourtant, à mon réveil, parfois je l'imagine.
Est-ce un miroir, ou bien, un tunnel, un couloir ?
Serait-ce l'intérieur d'une sombre machine ?
C'est noir comme serait un flot d'encre de Chine,
Pas moyen de trouver quel nom ça peut avoir.
C'est peut-être de l'eau, mais peut-on s'y plonger ?
Est-ce froid, est-ce chaud, quels en sont les dangers ?
Est-ce un milieu poreux, est-ce une chose abstraite ?
Y parvenir serait un aboutissement...
Non par la progression, mais par un glissement ?
Y passer désormais sa paisible retraite ?
Apollinaire voit des anges
Apollinaire a dit : « Il neige, on voit des anges ».
Quel merveilleux propos ! « Deux anges costumés,
Dont l’un est cuisinier, occupé à plumer
Une oie (pour les flocons) et l’autre (c’est étrange)
Officier en tenue, est-ce donc lui qui mange
La chair de l’oie rôtie, a-t-il donc allumé
Un feu que nul, pourtant, ne semble voir fumer...
Et d’autres sont chanteurs, cela ne nous dérange
Pas, car c’est un métier qu’on leur voit souvent faire. »
Voilà, ce texte n’est pas truffé de mystères,
Pourquoi fut-il écrit, pour rien, pour des amours
Que la vie contrarie, une vie de poète
Qui au quotidien donne un petit air de fête ;
Retiens cette synthèse : « Il neigeait, un beau jour ».
Schwartz et Banach
Le maître Laurent Schwartz instruisait ses élèves.
« L'espace est de Banach quand il est vectoriel
Tout en étant normé, ce qui est essentiel,
Et complet par surcroît, ce qui, je le relève,
Pourrait se définir de manière assez brève.
Au pays de Banach, en voyage officiel,
J'aperçus un tramway qui portait (juste ciel)
Le nom de ce grand homme. Aussitôt je me lève
De sur mon banc public, pour tenter l'aventure
D'aller au terminus de ces belles voitures,
Une place Banach, à ce qu'il me semblait,
Où, si j'étais allé, j'aurais pris une vue
Du professeur Banach sous forme de statue ;
Mais je n'en ai rien fait. Le tram était complet. »
Le soleil préfère la lune
Lune et soleil glissant au long du firmament
Ont l'air de deux oiseaux qui jouent à se poursuivre.
De leur trajet forcé, nul jour ne se délivrent
Ces deux corps qui jamais ne furent des amants.
La vie de tous les jours a son lot de tourments ;
C'est ce que le folklore appelle « apprendre à vivre »,
Et ce n'est qu'en marchant qu'on voit la marche à suivre.
On ne la voit jamais longtemps ni clairement.
Lune et soleil du fait ne semblent point conscients,
C'est pourquoi on les voit toujours rester patients,
Exécutant leur danse absurde et innocente.
Quant à nous, il nous faut des doses de fiction
Pour échapper à nos fatales conditions,
Et à ce long parcours qui n'est qu'une descente.
Piaf-Tonnerre et les nuages
Piaf-Tonnerre alla voir le marchand de nuages
Pour en emprunter un d'ici le lendemain,
Grand comme trois maisons ou guère davantage,
De quoi y recevoir quelques frères humains
Choisis parmi les fous, les rêveurs, les volages,
De ceux à qui l'argent coule au travers des mains.
Il en a recruté de tous lieux, de tous âges,
Qu'il avait rencontrés au hasard des chemins.
Le marchand bienveillant lui montre le système
Pour amener au sol les beaux nuages blêmes.
Il dit à Piaf-Tonnerre : « Allons, prenez-en soin,
Ne les tachez pas trop, ne froissez pas leur ailes. »
Piaf-Tonnerre, au milieu des ces murs de dentelles,
N'entend plus le marchand, dont il est déjà loin.
Re: Sagesse du pluvian
Celui-là je l'adore !
Nuage- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 13093
Localisation : Drôme du Nord (Rhône-Alpes-Auvergne - France)
Identité métaphysique : La mienne
Humeur : Fluctuante
Date d'inscription : 31/10/2011
Arthur entend des phrases
Vole dans l'air un goût de cendre
Et dans l'âtre un bois brûle fort,
Pendant que le village dort.
J'ai des chaînes que je veux tendre
D'étoile en étoile, et m'y rendre
Pour danser sur ces chaînes d'or,
Par-dessus l'étang dont le bord
Verra les frondaisons descendre.
C'est une cloche de feu rose
Qui sonne au ciel. Je me repose
Après avoir goûté l'air pur.
Il pleuvra de l'encre de Chine
Et ce seront des gouttes fines
Traçant des lignes sur les murs.
Moréas voit des matelots
Marins presque noyés par l'océan qui danse,
Capable d'épuiser les plus vaillants rameurs,
Comme ils ont regretté de n'avoir nul rimeur
Parmi eux pour chanter cette aventure intense !
Sur le sable ils ont pu terminer leurs errances,
S’installer sur le sol, bercés par la rumeur
De l'océan qui peut se montrer endormeur
Au temps où le soleil a perdu sa brillance.
Le sommeil des errants est bercé par les ondes
Parvenant sur les bords de cette mer profonde
Pour apporter aux gens rêves et cauchemars.
Maint dormeur voit en songe une immense baleine,
Ou croit entendre au loin la voix de la sirène,
Ou rêve, avec plaisir, qu'il mange du homard.
Re: Sagesse du pluvian
Cochonfucius, il est de quelle date ce poème ?
Nuage- Seigneur de la Métaphysique
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Localisation : Drôme du Nord (Rhône-Alpes-Auvergne - France)
Identité métaphysique : La mienne
Humeur : Fluctuante
Date d'inscription : 31/10/2011
Re: Sagesse du pluvian
Du 10 février 2013, inspiré par une oeuvre de Jean Moréas de 1895 peut-être, voir ici :
http://www.unjourunpoeme.fr/poeme/lorsque-sous-la-rafale
http://www.unjourunpoeme.fr/poeme/lorsque-sous-la-rafale
Jean Moréas a écrit:
Lorsque sous la rafale et dans la brume dense,
Autour d’un frêle esquif sans voile et sans rameurs,
On a senti monter les flots pleins de rumeurs
Et subi des ressacs l’étourdissante danse,
Il fait bon sur le sable et le varech amer
S’endormir doucement au pied des roches creuses,
Bercé par les chansons plaintives des macreuses,
A l’heure où le soleil se couche dans la mer.
Richepin voit l'infini
L'infini ne tient pas dans une petite âme.
Tu peux, sans te lasser, voir le soleil levant,
T'imprégner de la mer et t'enivrer du vent,
Te glacer dans les monts, te rôtir à la flamme,
T'exclamer comme un coq ou comme un cerf qui brame,
T'asseoir dans un fauteuil ou marcher en rêvant,
Tu peux lire jusqu'à devenir un savant,
Tu peux même rimer des sonnets et des drames,
Mais tu n'atteindras pas (et tu l'as toujours su)
Le seuil de l'infini. Or, n'en sois point déçu,
Et ne te montre pas à toi-même implacable,
Puisque l'espoir en toi est ferme, et persistant.
Il ne convient donc point qu'un songe ne t'accable...
-- Je sais bien. Je sais bien... Et je souffre, pourtant.
Baudelaire voit des encensoirs
L'amour est une fleur dont la vie est la tige,
Nos poèmes ne sont que vapeurs d'encensoirs ;
La fin est assombrie par la venue du soir,
Puis survient, dans la nuit, un semblant de vertige.
Nos poèmes ne sont que vapeurs d'encensoirs ;
Au plus profond des bois le son du cor s'afflige,
Puis survient, dans la nuit, un semblant de vertige,
Pour l'âme solitaire éternel reposoir
Au plus profond des bois le son du cor s'afflige,
Peut-on illuminer un ciel bourbeux et noir ?
Pour l'âme solitaire éternel reposoir ;
Le café refroidi au fond du bol se fige.
Peut-on illuminer un ciel bourbeux et noir ?
De ce soir envoûtant je n'ai pas de vestige.
Le café refroidi au fond du bol se fige,
Le fils du charpentier dort dans son ostensoir.
Avec Rosemonde Gérard
Le fils du charpentier ne dit point « Sois soumise »
À l'abeille, à la fleur, à l'ombre, à la fourmi.
Il ne leur a pas dit de venir à l'église
Chanter "Pater Noster" avec tous leurs amis.
Il aime les frissons de leur âme indécise
Et leur soulagement sous le ciel éclairci.
Parfois, pour s'amuser, il leur fait des surprises
Et j'ai comme une idée qu'ils lui en font aussi.
Mais l'homme est obstiné à dire sa prière,
Alors que s'il aimait respirer la bruyère
Au profond des forêts, si son coeur palpitait
Pour un bleu papillon qui dans la brise vole,
Il serait entouré de forces bénévoles
Dans ce vaste univers qui frémit, et se tait !
Fréchette voit des sonnets
Un sonnet, c'est plus grand qu'un insecte ou qu'un ver ;
Il peut enthousiasmer une foule joyeuse,
Faire rire la femme en sa robe soyeuse,
Et parfois, au plaisir, il donne le feu vert.
Si la vie du poète a parfois des revers,
Si sa plume a des jours d'inspiration railleuse,
Il demeure au pouvoir des muses merveilleuses
Qui changent en printemps les plus sombres hivers.
Aujourd'hui, ton coeur est au pouvoir d'une femme :
Il ne t'est plus donné de disperser ta flamme,
Vous êtes l'un pour l'autre un monde, désormais.
Aussi, que dirais-tu, homme à l'esprit véloce,
Si tous tes invités, rimeurs comme jamais,
Lui offraient leurs sonnets comme présents de noce ?
Re: Sagesse du pluvian
Très joli pour la St-Valentin , mais le piège dans lequel il ne faut pas tomber!!!
"Aujourd'hui, ton coeur est au pouvoir d'une femme :
Il ne t'est plus donné de disperser ta flamme,
Vous êtes l'un pour l'autre un monde, désormais."
"Aujourd'hui, ton coeur est au pouvoir d'une femme :
Il ne t'est plus donné de disperser ta flamme,
Vous êtes l'un pour l'autre un monde, désormais."
gaston21- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 6875
Localisation : Bourgogne
Identité métaphysique : agnostique
Humeur : ricanante
Date d'inscription : 26/07/2011
Théophile de Viau voit une flamme
Étrange est ce métier que l'on fait en rêvant.
Le poète, emporté dans d'obscures pensées,
Soit de l'instant présent, soit de sa vie passée,
En imagination plus qu'en acte est vivant.
Il est vibrant de mots, dans l'aube, se levant,
Il a devant ses yeux une image insensée,
Sa syntaxe est parfois quelque peu défoncée
Car ce qui est derrière eût pu être devant.
Sa versification est un jeu de folie ;
C'est de vaine passion et de mélancolie
Qu'il fait proliférer les rimes sans raison.
L'écho d'anciens sonnets résonne dans son âme,
Il mijote un breuvage, assemblant des poisons
Qui tout au long des jours alimentent sa flamme.
Lion avec HDR
Le loup dit au lapin : « Que fais-tu, ces jours-ci ? »
Le lapin lui répond : « Je prépare une thèse. »
Le loup se dit alors : « Serait-ce une foutaise ?
(Mais je l'ai vu souvent sur son derrière assis). »
Or, sur ce loup, nul n'a plus rien su de précis.
De même a disparu le tigre du diocèse ;
Puis nombre de jaguars, sans la moindre exégèse.
Donc le renard s'y est intéressé aussi.
Au terrier du lapin, il fait une inspection ;
Rien de particulier n'attire l'attention,
Sauf, du tigre, les os, morceaux non comestibles,
Auprès d'un lion qui siège en un vaste fauteuil.
Que vous soyez lapin, belette ou écureuil,
Choisissez, pour la thèse, un directeur crédible.
Rimbaud à Roncevaux
Charlemagne, empereur à la barbe fleurie,
Avance vers l'Espagne avec le fier Roland.
De Sarrazins feront grandiose boucherie ;
Déjà leur pas est vif, et leur coeur est ardent.
L'empereur aime mieux la guerre qu'une orgie,
Sur un champ de bataille est plus de liberté
Qu'en une riche salle éclairée de bougies.
Tout le jour il chevauche, et n'est point éreinté.
Roland est absorbé dans sa pensée muette.
Il craint que l'avenir n'apporte du remords,
Il craint la damnation, s'il ne craint pas la mort.
Turpin marche, tenant les saintes amulettes,
Il voit passer au ciel un nuage de feu :
"Seigneurs, s'exclame-t-il, il ne faut tenter Dieu."
Moréas voit une bouteille
Il a, ce petit vin, des couleurs épatantes.
En plus, sur l'estomac, il n'est pas bien méchant.
Il peut rendre bavarde une langue hésitante
Et conduire une fille à des aveux touchants.
Rien de tel qu'un godet pour bien reprendre haleine,
Pour chanter ses amours en des vers fulgurants,
Pour que chacun se marre ainsi qu'une baleine
Et pour faire surgir des couplets hilarants.
Remets-en donc un peu, puisque mon verre est vide,
Remplis aussi le tien, car tu en es avide,
Le vin, dit le poète, induit la joie au coeur,
Qu'il soit jeune et fruité, ou sombre et vénérable,
Qu'il soit bu par un riche ou par un misérable,
Des tristesses du jour, ce nectar est vainqueur.
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