Poèmes d'ici... et d'ailleurs...
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ElBilqîs
Imala
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Poèmes d'ici... et d'ailleurs...
Ici quelques poèmes que j'aime de manière particulière...
(Premier d'une trilogie)
(Premier d'une trilogie)
Chanson de fou (1)
Le crapaud noir sur le sol blanc
Me fixe indubitablement
Avec des yeux plus grands que n'est grande sa tête ;
Ce sont les yeux qu'on m'a volés
Quand mes regards s'en sont allés,
Un soir, que je tournai la tête.
Mon frère ? - il est quelqu'un qui ment,
Avec de la farine entre ses dents ;
C'est lui, jambes et bras en croix,
Qui tourne au loin, là-bas,
Qui tourne au vent,
Sur ce moulin de bois.
Et Celui-ci, c'est mon cousin
Qui fut curé et but si fort du vin
Que le soleil en devint rouge ;
J'ai su qu'il habitait un bouge,
Avec des morts, dans ses armoires.
Car nous avons pour génitoires
Deux cailloux
Et pour monnaie un sac de poux,
Nous, les trois fous,
Qui épousons, au clair de lune,
Trois folles dames, sur la dune.
Emile Verhaeren (1855-1916)
Le crapaud noir sur le sol blanc
Me fixe indubitablement
Avec des yeux plus grands que n'est grande sa tête ;
Ce sont les yeux qu'on m'a volés
Quand mes regards s'en sont allés,
Un soir, que je tournai la tête.
Mon frère ? - il est quelqu'un qui ment,
Avec de la farine entre ses dents ;
C'est lui, jambes et bras en croix,
Qui tourne au loin, là-bas,
Qui tourne au vent,
Sur ce moulin de bois.
Et Celui-ci, c'est mon cousin
Qui fut curé et but si fort du vin
Que le soleil en devint rouge ;
J'ai su qu'il habitait un bouge,
Avec des morts, dans ses armoires.
Car nous avons pour génitoires
Deux cailloux
Et pour monnaie un sac de poux,
Nous, les trois fous,
Qui épousons, au clair de lune,
Trois folles dames, sur la dune.
Emile Verhaeren (1855-1916)
Imala- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Re: Poèmes d'ici... et d'ailleurs...
c'est ainsi que l'on peut contempler les poètes s'envoler au pays des rêves fous.
ElBilqîs- Aka Peace & Love
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Re: Poèmes d'ici... et d'ailleurs...
Chanson de fou (2)
Je les ai vus, je les ai vus,
Ils passaient, par les sentes,
Avec leurs yeux, comme des fentes,
Et leurs barbes, comme du chanvre.
Deux bras de paille,
Un dos de foin,
Blessés, troués, disjoints,
Ils s'en venaient des loins,
Comme d'une bataille.
Un chapeau mou sur leur oreille,
Un habit vert comme l'oseille ;
Ils étaient deux, ils étaient trois,
J'en ai vu dix, qui revenaient du bois.
L'un d'eux a pris mon âme
Et mon âme comme une cloche
Vibre en sa poche.
L'autre a pris ma peau
- Ne le dites à personne -
Ma peau de vieux tambour
Qui sonne.
Un paysan est survenu
Qui nous piqua dans le sol nu,
Eux tous et moi, vieilles défroques,
Dont les enfants se moquent.
Je les ai vus, je les ai vus,
Ils passaient, par les sentes,
Avec leurs yeux, comme des fentes,
Et leurs barbes, comme du chanvre.
Deux bras de paille,
Un dos de foin,
Blessés, troués, disjoints,
Ils s'en venaient des loins,
Comme d'une bataille.
Un chapeau mou sur leur oreille,
Un habit vert comme l'oseille ;
Ils étaient deux, ils étaient trois,
J'en ai vu dix, qui revenaient du bois.
L'un d'eux a pris mon âme
Et mon âme comme une cloche
Vibre en sa poche.
L'autre a pris ma peau
- Ne le dites à personne -
Ma peau de vieux tambour
Qui sonne.
Un paysan est survenu
Qui nous piqua dans le sol nu,
Eux tous et moi, vieilles défroques,
Dont les enfants se moquent.
Emile Verhaeren (1855-1916)
Imala- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Re: Poèmes d'ici... et d'ailleurs...
tu m'as fait découvrir ce poète! merci
j'ai aimé me promener sous le regard moqueur des oiseaux
patience!, je crois que je vais t'en soumettre un ....le temps de le retrouver! (pas le poète! son oeuvre!)
j'ai aimé me promener sous le regard moqueur des oiseaux
patience!, je crois que je vais t'en soumettre un ....le temps de le retrouver! (pas le poète! son oeuvre!)
ElBilqîs- Aka Peace & Love
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Re: Poèmes d'ici... et d'ailleurs...
Chanson de fou (3)
Brisez-leur pattes et vertèbres,
Chassez les rats, les rats.
Et puis versez du froment noir,
Le soir,
Dans les ténèbres.
Jadis, lorsque mon coeur cassa,
Une femme le ramassa
Pour le donner aux rats.
- Brisez-leur pattes et vertèbres.
Souvent je les ai vus dans l'âtre,
Taches d'encre parmi le plâtre,
Qui grignotaient ma mort.
- Brisez-leur pattes et vertèbres.
L'un d'eux, je l'ai senti
Grimper sur moi la nuit,
Et mordre encor le fond du trou
Que fit, dans ma poitrine,
L'arrachement de mon coeur fou.
- Brisez-leur pattes et vertèbres.
Ma tête à moi les vents y passent,
Les vents qui passent sous la porte,
Et les rats noirs de haut en bas
Peuplent ma tête morte.
- Brisez-leur pattes et vertèbres.
Car personne ne sait plus rien.
Et qu'importent le mal, le bien,
Les rats, les rats sont là, par tas,
Dites, verserez-vous, ce soir,
Le froment noir,
A pleines mains, dans les ténèbres ?
Brisez-leur pattes et vertèbres,
Chassez les rats, les rats.
Et puis versez du froment noir,
Le soir,
Dans les ténèbres.
Jadis, lorsque mon coeur cassa,
Une femme le ramassa
Pour le donner aux rats.
- Brisez-leur pattes et vertèbres.
Souvent je les ai vus dans l'âtre,
Taches d'encre parmi le plâtre,
Qui grignotaient ma mort.
- Brisez-leur pattes et vertèbres.
L'un d'eux, je l'ai senti
Grimper sur moi la nuit,
Et mordre encor le fond du trou
Que fit, dans ma poitrine,
L'arrachement de mon coeur fou.
- Brisez-leur pattes et vertèbres.
Ma tête à moi les vents y passent,
Les vents qui passent sous la porte,
Et les rats noirs de haut en bas
Peuplent ma tête morte.
- Brisez-leur pattes et vertèbres.
Car personne ne sait plus rien.
Et qu'importent le mal, le bien,
Les rats, les rats sont là, par tas,
Dites, verserez-vous, ce soir,
Le froment noir,
A pleines mains, dans les ténèbres ?
Emile Verhaeren (1855-1916)
Imala- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Re: Poèmes d'ici... et d'ailleurs...
AU BORD DU QUAI
Et qu'importe d'où sont venus ceux qui s'en vont,
S'ils entendent toujours un cri profond
Au carrefour des doutes !
Mon corps est lourd, mon corps est las,
Je veux rester, je ne peux pas ;
L'âpre univers est un tissu de routes
Tramé de vent et de lumière ;
Mieux vaut partir, sans aboutir,
Que de s'asseoir, même vainqueur, le soir,
Devant son oeuvre coutumière,
Avec, en son coeur morne, une vie
Qui cesse de bondir au-delà de la vie.
Et qu'importe d'où sont venus ceux qui s'en vont,
S'ils entendent toujours un cri profond
Au carrefour des doutes !
Mon corps est lourd, mon corps est las,
Je veux rester, je ne peux pas ;
L'âpre univers est un tissu de routes
Tramé de vent et de lumière ;
Mieux vaut partir, sans aboutir,
Que de s'asseoir, même vainqueur, le soir,
Devant son oeuvre coutumière,
Avec, en son coeur morne, une vie
Qui cesse de bondir au-delà de la vie.
Imala- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Identité métaphysique : Gnostique
Humeur : Tranquille
Date d'inscription : 21/05/2008
Re: Poèmes d'ici... et d'ailleurs...
Bravo !Imala a écrit:AU BORD DU QUAI
Et qu'importe d'où sont venus ceux qui s'en vont,
S'ils entendent toujours un cri profond
Au carrefour des doutes !
Mon corps est lourd, mon corps est las,
Je veux rester, je ne peux pas ;
L'âpre univers est un tissu de routes
Tramé de vent et de lumière ;
Mieux vaut partir, sans aboutir,
Que de s'asseoir, même vainqueur, le soir,
Devant son oeuvre coutumière,
Avec, en son coeur morne, une vie
Qui cesse de bondir au-delà de la vie.
Etant décidément un maniaque de la métrique (pair ou impair, c'est dans la chair, il faut choisir, mieux que moisir... enfin ce que j'en dis...) je suggère : "Avec au coeur morne une vie" ou alors "Avec dedans son coeur morne une vie" (etc.).
à+
_Spin- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 9506
Date d'inscription : 23/03/2008
Re: Poèmes d'ici... et d'ailleurs...
Imala, ton poème m' inspire... J' ai gardé ton pseudo , qui " sonne "
agréablement, mais ce n' est pas toi que je décris ! C' est uniquement imaginaire ! Amitiés !
Oh Imala, que de tracas !
Ton corps est lourd, ton corps est las ;
Et ton cœur morne, qui bat bien bas
Se débat là dans le fatras…
Au bord du quai, comme un oiseau,
Les yeux mouillés , et loin du monde,
Contemples-tu l’onde profonde
Dont tu voudrais faire un tombeau …
Ton âme est triste, ton esprit lourd…
L’amour t’a-t-il abandonné ?
Sur ton visage laminé
Je vois le doute affreux qui sourd…
Devant ce flot de lames noires
L’amour perdu ronge ton sein ;
Vers quel destin tends-tu la main ?
Oublie la farce du miroir…
N’as-tu donc plus aucun dessein ?
Envole-toi ! Et d’un seul bond
Vers ces nuages vagabonds
Va respirer un air plus sain…
Les années passent, rides parcourent…
Cheveux blanchissent, pas se font lourds…
Chacun se dit : où va l’amour
Quand la beauté nous joue des tours …
et s’est-il sur toi
agréablement, mais ce n' est pas toi que je décris ! C' est uniquement imaginaire ! Amitiés !
Oh Imala, que de tracas !
Ton corps est lourd, ton corps est las ;
Et ton cœur morne, qui bat bien bas
Se débat là dans le fatras…
Au bord du quai, comme un oiseau,
Les yeux mouillés , et loin du monde,
Contemples-tu l’onde profonde
Dont tu voudrais faire un tombeau …
Ton âme est triste, ton esprit lourd…
L’amour t’a-t-il abandonné ?
Sur ton visage laminé
Je vois le doute affreux qui sourd…
Devant ce flot de lames noires
L’amour perdu ronge ton sein ;
Vers quel destin tends-tu la main ?
Oublie la farce du miroir…
N’as-tu donc plus aucun dessein ?
Envole-toi ! Et d’un seul bond
Vers ces nuages vagabonds
Va respirer un air plus sain…
Les années passent, rides parcourent…
Cheveux blanchissent, pas se font lourds…
Chacun se dit : où va l’amour
Quand la beauté nous joue des tours …
et s’est-il sur toi
bernard1933- Aka Tpat
- Nombre de messages : 10079
Localisation : Dijon
Identité métaphysique : agnostique
Humeur : serein
Date d'inscription : 23/03/2008
Re: Poèmes d'ici... et d'ailleurs...
Magnifique !!!
...Si mon pseudo "sonne" bien pour son début, la suite résonne en moi comme un écho ...
...J'ai pensé : la vérité de l'autre, son âme... finit toujours par nous parvenir... et lorsqu'en toute innocence, nous la dévoilont, c'est que nous avons trouvé une autre manière finalement, de dire : je suis là !
Merci pour l'amitié Bernard. De moi à toi, tout pareillement, avec une vraie tendresse.
Imala
...Si mon pseudo "sonne" bien pour son début, la suite résonne en moi comme un écho ...
...J'ai pensé : la vérité de l'autre, son âme... finit toujours par nous parvenir... et lorsqu'en toute innocence, nous la dévoilont, c'est que nous avons trouvé une autre manière finalement, de dire : je suis là !
Merci pour l'amitié Bernard. De moi à toi, tout pareillement, avec une vraie tendresse.
Imala
Imala- Maître du Relatif et de l'Absolu
- Nombre de messages : 1239
Localisation : Près des étoiles
Identité métaphysique : Gnostique
Humeur : Tranquille
Date d'inscription : 21/05/2008
Re: Poèmes d'ici... et d'ailleurs...
Hello Spin,
Merci, mais ce poème n'est pas de moi. Il était dans mes papiers sans nom d'auteur...
Tu as raison : avec au coeur morne une vie, c'est mieux.
La métrique... Je vais essayer... Mais bon, je me dis au travers de mes poèmes, et je n'attache pas trop d'importance au reste... je pense aux rimes, et à ce qu'il y ait un certain rithme, mais en réalité je n'y connais pas grand-chose dans l'art de poétiser...
Imala
Bravo !
Merci, mais ce poème n'est pas de moi. Il était dans mes papiers sans nom d'auteur...
Etant décidément un maniaque de la métrique (pair ou impair, c'est dans la chair, il faut choisir, mieux que moisir...
enfin ce que j'en dis...) je suggère : "Avec au coeur morne une vie" ou alors "Avec dedans son coeur morne une vie" (etc.).
Tu as raison : avec au coeur morne une vie, c'est mieux.
La métrique... Je vais essayer... Mais bon, je me dis au travers de mes poèmes, et je n'attache pas trop d'importance au reste... je pense aux rimes, et à ce qu'il y ait un certain rithme, mais en réalité je n'y connais pas grand-chose dans l'art de poétiser...
Imala
Imala- Maître du Relatif et de l'Absolu
- Nombre de messages : 1239
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Identité métaphysique : Gnostique
Humeur : Tranquille
Date d'inscription : 21/05/2008
Re: Poèmes d'ici... et d'ailleurs...
Poésie? non merci... sa métrique étriquée
Avec rimes obligées rend le rythme pesant.
Pour ma part, la musique est un art bien plus grand;
Douze pieds ne pourraient surpasser sa beauté.
Avec rimes obligées rend le rythme pesant.
Pour ma part, la musique est un art bien plus grand;
Douze pieds ne pourraient surpasser sa beauté.
Muad'Dib- Affranchi des Paradoxes
- Nombre de messages : 134
Date d'inscription : 15/08/2011
Re: Poèmes d'ici... et d'ailleurs...
Parce que je viens de le redécouvrir, et que c'est un vrai bonheur...
Le cancre
Il dit non avec la tête
Mais il dit oui avec le coeur
Il dit oui à ce qu'il aime
Il dit non au professeur
Il est debout
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
Les dates et les noms
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodiges
Avec des craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur. Jacques Prévert
Il dit non avec la tête
Mais il dit oui avec le coeur
Il dit oui à ce qu'il aime
Il dit non au professeur
Il est debout
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
Les dates et les noms
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodiges
Avec des craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur. Jacques Prévert
Imala- Maître du Relatif et de l'Absolu
- Nombre de messages : 1239
Localisation : Près des étoiles
Identité métaphysique : Gnostique
Humeur : Tranquille
Date d'inscription : 21/05/2008
Re: Poèmes d'ici... et d'ailleurs...
Gilles Vigneault:
Les gens de mon pays
Ce sont gens de paroles
Et gens de causerie
Qui parlent pour s´entendre
Et parlent pour parler
Il faut les écouter
C´est parfois vérité
Et c´est parfois mensonge
Mais la plupart du temps
C´est le bonheur qui dit
Comme il faudrait de temps
Pour saisir le bonheur
A travers la misère
Emmaillée au plaisir
Tant d´en rêver tout haut
Que d´en parler à l´aise
Les gens de mon pays
Ce sont gens de paroles
Et gens de causerie
Qui parlent pour s´entendre
Et parlent pour parler
Il faut les écouter
C´est parfois vérité
Et c´est parfois mensonge
Mais la plupart du temps
C´est le bonheur qui dit
Comme il faudrait de temps
Pour saisir le bonheur
A travers la misère
Emmaillée au plaisir
Tant d´en rêver tout haut
Que d´en parler à l´aise
Nailsmith- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Localisation : Québec,Canada
Identité métaphysique : Chrétien lucide
Humeur : Égale
Date d'inscription : 06/01/2011
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