Les poèmes de Dari
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Les poèmes de Dari
Le sondage est ouvert pendant trois mois. Date de début : 12 avril 2013.
L'AME ET L'ANCOLIE
Les couleurs du printemps me semblent étrangères
L’ostracisme a frappé mon aporie d’errance
L’éveil aux tragédies transforme l’espérance
La musique en la nuit telle un ange est légère
C’est l’esprit qui fait face aux flux de l’inconscience
La théorie du vide éteignant la douleur
Dionysos en sourdine est le divin souffleur
Je deviens lentement le maître du silence
Le rythme emplit l’iceberg d’un semblant de chaleur
Dans l’océan furieux de vagues insensées
Les amours et le drame irriguent mes pensées
Tandis que le soleil s’en va comme un voleur
Nous songeons sans plaisir à ces fées offensées
Tandis que nous scandons les oraisons funèbres
Lointain est le rivage en ces vastes ténèbres
Absentes les déesses jadis encensées
Nous récitons la nuit la poétique algèbre
Tandis que nous volons trop souvent de travers
La pensée désirant contempler l’univers
Fable du papillon poursuivi par un zèbre
Sur le drakkar du temps nous sillonnons les mers
Autour des fleurs arctiques cherchant l’unique flamme
Qui les feront mourir paisible idéogramme
Mouvement libéré du carcan doux des vers
SONNET
La mémoire est un fleuve aspiré par le temps
Palimpseste où graver les vastes solitudes
La mort est le delta, la fin des certitudes
Avant cet hallali le rêve est un printemps
Ta voix s’imprime en moi dans la douceur des nuits
Les monstres de papier dorment dans le feuillage
Tes yeux sont la porte où commence mon voyage
Quand tu quittes mes bras, le silence est un puits
Pourquoi tenons-nous tant à ces instants précaires
Alors que le soleil incline à disparaître ?
Nous fuyons notre exil, mais sans pouvoir renaître
Pourtant le feu transmet aux fumées ordinaires
L’étreinte et la tendresse aux rires des naïades
Tandis que nos chansons deviennent des noyades
L'AME ET L'ANCOLIE
Les couleurs du printemps me semblent étrangères
L’ostracisme a frappé mon aporie d’errance
L’éveil aux tragédies transforme l’espérance
La musique en la nuit telle un ange est légère
C’est l’esprit qui fait face aux flux de l’inconscience
La théorie du vide éteignant la douleur
Dionysos en sourdine est le divin souffleur
Je deviens lentement le maître du silence
Le rythme emplit l’iceberg d’un semblant de chaleur
Dans l’océan furieux de vagues insensées
Les amours et le drame irriguent mes pensées
Tandis que le soleil s’en va comme un voleur
Nous songeons sans plaisir à ces fées offensées
Tandis que nous scandons les oraisons funèbres
Lointain est le rivage en ces vastes ténèbres
Absentes les déesses jadis encensées
Nous récitons la nuit la poétique algèbre
Tandis que nous volons trop souvent de travers
La pensée désirant contempler l’univers
Fable du papillon poursuivi par un zèbre
Sur le drakkar du temps nous sillonnons les mers
Autour des fleurs arctiques cherchant l’unique flamme
Qui les feront mourir paisible idéogramme
Mouvement libéré du carcan doux des vers
SONNET
La mémoire est un fleuve aspiré par le temps
Palimpseste où graver les vastes solitudes
La mort est le delta, la fin des certitudes
Avant cet hallali le rêve est un printemps
Ta voix s’imprime en moi dans la douceur des nuits
Les monstres de papier dorment dans le feuillage
Tes yeux sont la porte où commence mon voyage
Quand tu quittes mes bras, le silence est un puits
Pourquoi tenons-nous tant à ces instants précaires
Alors que le soleil incline à disparaître ?
Nous fuyons notre exil, mais sans pouvoir renaître
Pourtant le feu transmet aux fumées ordinaires
L’étreinte et la tendresse aux rires des naïades
Tandis que nos chansons deviennent des noyades
Dari- Affranchi des Paradoxes
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Localisation : ici et là...
Identité métaphysique : humain, trop humain
Humeur : la nuit sera calme
Date d'inscription : 13/04/2012
Re: Les poèmes de Dari
Tu as un sens poétique évident.
J'aime beaucoup.
J'aime beaucoup.
ElBilqîs- Aka Peace & Love
- Nombre de messages : 4073
Localisation : là haut dans les étoiles
Identité métaphysique : qu'importe
Humeur : douce et calme
Date d'inscription : 12/04/2008
Re: Les poèmes de Dari
J'avais loupé...
_________________
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Re: Les poèmes de Dari
AUTOBIOGRAPHIE A NEUF ANS
Les nattes de Pauline élevées par le vent
Ses petits pieds menus trottinant sur les pierres
Le corbeau me conseille et le lièvre me ment
Les yeux de Pauline sont de vastes rivières…
Regard de braise bleue, bassin souple d’argent
D’où l’eau sacrée du lac a coulé sur mon corps :
Autour de la branche s’enroule le serpent,
Pauline sait l’art des brumes et des aurores…
En-deça des chants de bataille,
Avec l’ardeur des nouveaux jours,
L’innocence d’avant la faille
Et l’élan des premiers amours…
Revigorent mon corps éteint
Par trop de perfidies du sort,
Maintenant l’éther est ce vin
D’où l’esprit subjugue la mort…
Enfin tout seul : sans dieu, sans miroir illusoire ;
La caverne et la cime, attentif au présent ;
Le sang bleu préservé, lyrisme dérisoire,
Etincelle aux lèvres de Pauline : âpre temps…
Dans la cruauté rare, en l’effort inutile,
Ma jeunesse a bondi, laissant la proie pour l’ombre…
Pauline me trouvait parfois maussade et sombre
Et je lui répondais : l’espèce humaine est vile…
Dans la séparation du noyau d’un atome
Naît l’énergie nacrée de tous les désaveux ;
Pauline murmurait : quand tu seras un homme,
Tu sauras rallumer l’éclat sacré des dieux…
Elle me dit déjà la suite et le voyage…
Nietzsche et ses descendants dans la steppe atomique :
Nomades chevauchant le désordre cosmique ;
Pauline me disait : aime-moi et sois sage…
Dans le tourbillon bleu de notre destruction,
Pauline retardait l’éclat mauve à l’enfance ;
Broyée par le concert atroce en la nation,
La terre natale est devenue lieu d’errance…
Tard dans le crépuscule, elle ouvre mes cratères,
Vulcain des champs d’or fait le mirage élégiaque,
Dionysos a semé les Grâces éphémères
A défaut de trouver le chemin pour Ithaque…
Au soleil éclatant de juin dans la vallée
Nous jouons à rêver l’histoire et la noblesse,
Le pouvoir est à prendre en bas de cette allée
Pauline me dit : là ce n’est pas la richesse…
Aussi nous fabriquons l’alchimique ouragan
Des sens et de l’âme dans l’air ô météore :
L’ange ou la salope, la sainte ou le tyran ?
Pauline me dit : viens, sous le grand sycomore…
Cachons nos sabres-là : soyons doux l’un pour l’autre,
L’Urstaat écrasera la poussière en nos songes,
Un Cochon carnivore au Firmament se vautre
Mais nous avons encore assez d’encre et d’oronges…
Loin des vieux compromis, des cynismes nouveaux,
Les mains de Pauline caressent ma douleur :
Ses mains de magicienne, ensorcellants oiseaux,
Guérissent la plaie noire au-dessus de mon cœur…
Adieu, spectateur anonyme, place à la farandole : ô masques
Grimaçant aux doigts de nos fées : masques de chair et de beauté,
Vos perfections font la folie de cette infinité de frasques,
Le doux visage de Pauline ô masque de mon jeune été…
Sur la peau de filles sublimes, dans l’espace,
Au regard de contrées sauvages sibyllines,
Je retrouvais toujours le parfum et la trace
De nos ébats : cœur pourpre entre nos deux poitrines.
Dans les profondeurs de la citadelle,
La salle aux trésors veillée par les mages
Renferme un coffret de puissance éternelle
Ignorée des soldats, des marchands et des sages…
Ivresse sensuelle aux mouvements des ailes,
Pauline me chante : l’azur est notre amour !
La fureur du magma fait trembler nos liens frêles
Deux cavaliers s’en vont quand s’effondre la tour…
Les nattes de Pauline élevées par le vent
Ses petits pieds menus trottinant sur les pierres
Le corbeau me conseille et le lièvre me ment
Les yeux de Pauline sont de vastes rivières…
Regard de braise bleue, bassin souple d’argent
D’où l’eau sacrée du lac a coulé sur mon corps :
Autour de la branche s’enroule le serpent,
Pauline sait l’art des brumes et des aurores…
En-deça des chants de bataille,
Avec l’ardeur des nouveaux jours,
L’innocence d’avant la faille
Et l’élan des premiers amours…
Revigorent mon corps éteint
Par trop de perfidies du sort,
Maintenant l’éther est ce vin
D’où l’esprit subjugue la mort…
Enfin tout seul : sans dieu, sans miroir illusoire ;
La caverne et la cime, attentif au présent ;
Le sang bleu préservé, lyrisme dérisoire,
Etincelle aux lèvres de Pauline : âpre temps…
Dans la cruauté rare, en l’effort inutile,
Ma jeunesse a bondi, laissant la proie pour l’ombre…
Pauline me trouvait parfois maussade et sombre
Et je lui répondais : l’espèce humaine est vile…
Dans la séparation du noyau d’un atome
Naît l’énergie nacrée de tous les désaveux ;
Pauline murmurait : quand tu seras un homme,
Tu sauras rallumer l’éclat sacré des dieux…
Elle me dit déjà la suite et le voyage…
Nietzsche et ses descendants dans la steppe atomique :
Nomades chevauchant le désordre cosmique ;
Pauline me disait : aime-moi et sois sage…
Dans le tourbillon bleu de notre destruction,
Pauline retardait l’éclat mauve à l’enfance ;
Broyée par le concert atroce en la nation,
La terre natale est devenue lieu d’errance…
Tard dans le crépuscule, elle ouvre mes cratères,
Vulcain des champs d’or fait le mirage élégiaque,
Dionysos a semé les Grâces éphémères
A défaut de trouver le chemin pour Ithaque…
Au soleil éclatant de juin dans la vallée
Nous jouons à rêver l’histoire et la noblesse,
Le pouvoir est à prendre en bas de cette allée
Pauline me dit : là ce n’est pas la richesse…
Aussi nous fabriquons l’alchimique ouragan
Des sens et de l’âme dans l’air ô météore :
L’ange ou la salope, la sainte ou le tyran ?
Pauline me dit : viens, sous le grand sycomore…
Cachons nos sabres-là : soyons doux l’un pour l’autre,
L’Urstaat écrasera la poussière en nos songes,
Un Cochon carnivore au Firmament se vautre
Mais nous avons encore assez d’encre et d’oronges…
Loin des vieux compromis, des cynismes nouveaux,
Les mains de Pauline caressent ma douleur :
Ses mains de magicienne, ensorcellants oiseaux,
Guérissent la plaie noire au-dessus de mon cœur…
Adieu, spectateur anonyme, place à la farandole : ô masques
Grimaçant aux doigts de nos fées : masques de chair et de beauté,
Vos perfections font la folie de cette infinité de frasques,
Le doux visage de Pauline ô masque de mon jeune été…
Sur la peau de filles sublimes, dans l’espace,
Au regard de contrées sauvages sibyllines,
Je retrouvais toujours le parfum et la trace
De nos ébats : cœur pourpre entre nos deux poitrines.
Dans les profondeurs de la citadelle,
La salle aux trésors veillée par les mages
Renferme un coffret de puissance éternelle
Ignorée des soldats, des marchands et des sages…
Ivresse sensuelle aux mouvements des ailes,
Pauline me chante : l’azur est notre amour !
La fureur du magma fait trembler nos liens frêles
Deux cavaliers s’en vont quand s’effondre la tour…
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Re: Les poèmes de Dari
AUTOBIOGRAPHIE A NEUF ANS ET TROIS JOURS
Entends-tu le chant des vagues
La douleur de mes vingt-ans
Entre les spectres qui me draguent
Et cette araignée qui m’attend
Entends-tu le bruit du monde
Et la confusion dans les âmes
Je m’abandonne au fil de l’onde
Pour oublier les psychodrames
Cette folie contemporaine
N’atteint pas mes regards d’enfance
Je me repose dans la plaine
Et les étoiles me relancent
Comprends-tu que si Pauline
S’en va c’est pour mieux revenir
Comprends-tu que ses racines
Sont aussi mon avenir...
J’ai perçu dans le cœur des astres
La beauté des cosmologies
Tout en traversant les désastres
J’allume de neuves bougies
L’amour est ma seule raison
Le ciel est mon petit dortoir
Je vis au rythme des saisons
En hiver je dors comme un loir
Toi qui es là-bas perçois-tu
Ce qui pourtant nous réunit
Ce qui brille dans la vertu
Est rarement ce qu’on nous dit
Je vole au rythme des musiques
Tu voyages dans ma caboche
Fini les mélodies tragiques
Plutôt le sifflet que la pioche
Si ton regard devient léger
Mes mots deviennent des abeilles
Qui vont butiner les sommets
Pour nous apporter du soleil
Le bien-être est simplicité
Que parle-t-on donc de la crise
Il me suffit d’un brin d’été
Pour que tout mon futur s’irise
J’aimerais tant te renvoyer
Cette douceur au creux des mots
T’emmener en haut du verger
T’apprendre à suivre les oiseaux
Si Pauline est si silencieuse
C’est que la beauté l’émerveille
Son âme est toujours mélodieuse
Quand ma sentinelle est en veille
Si nous brisions le cercle noir
Verrions-nous l’espace infini
Quand je me regarde au miroir
C’est toujours elle qui sourit...
Entends-tu le chant des vagues
La douleur de mes vingt-ans
Entre les spectres qui me draguent
Et cette araignée qui m’attend
Entends-tu le bruit du monde
Et la confusion dans les âmes
Je m’abandonne au fil de l’onde
Pour oublier les psychodrames
Cette folie contemporaine
N’atteint pas mes regards d’enfance
Je me repose dans la plaine
Et les étoiles me relancent
Comprends-tu que si Pauline
S’en va c’est pour mieux revenir
Comprends-tu que ses racines
Sont aussi mon avenir...
J’ai perçu dans le cœur des astres
La beauté des cosmologies
Tout en traversant les désastres
J’allume de neuves bougies
L’amour est ma seule raison
Le ciel est mon petit dortoir
Je vis au rythme des saisons
En hiver je dors comme un loir
Toi qui es là-bas perçois-tu
Ce qui pourtant nous réunit
Ce qui brille dans la vertu
Est rarement ce qu’on nous dit
Je vole au rythme des musiques
Tu voyages dans ma caboche
Fini les mélodies tragiques
Plutôt le sifflet que la pioche
Si ton regard devient léger
Mes mots deviennent des abeilles
Qui vont butiner les sommets
Pour nous apporter du soleil
Le bien-être est simplicité
Que parle-t-on donc de la crise
Il me suffit d’un brin d’été
Pour que tout mon futur s’irise
J’aimerais tant te renvoyer
Cette douceur au creux des mots
T’emmener en haut du verger
T’apprendre à suivre les oiseaux
Si Pauline est si silencieuse
C’est que la beauté l’émerveille
Son âme est toujours mélodieuse
Quand ma sentinelle est en veille
Si nous brisions le cercle noir
Verrions-nous l’espace infini
Quand je me regarde au miroir
C’est toujours elle qui sourit...
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Re: Les poèmes de Dari
DUNES
Les yeux du grand lézard éclairaient la pénombre
Tandis que le chamane entrait dans la caverne
Et le terrible amour que le désespoir cerne
Faisait trembler aux cieux la puissance et son ombre
Loin des constructions sophistiquées de la ville
Au sirocco gardant les pensées prisonnières
Le désert dévorant les couleurs familières
Des nuances de noir faisaient l’aube intranquille
Dans le sable où s’enfoncent le risque et la mort
Scintille quelquefois le sang des sacrifices
Avons-nous dépassé le temps de ces supplices
Ou est-ce encore ici le règne du plus fort ?
Dans la désolation de la nuit des plus braves
L’étoile orange est là qui guide nos transports
Les dunes ondulant nous éloignent des ports
Notre errance est la clef des Enfers que tu paves
Alors d’une étincelle une déesse étrange
Fille de l’esprit qui survit pendant la guerre
De ses doigts d’hirondelle allume une lumière
Qui délivre les mots de l’or et de la fange
Au désert infini où maintenant le ciel
Perce les nuages qui masquent l’espérance
Nous poursuivons le jeu combattre la souffrance
Laissant derrière un trait d’amertume et de fiel
L’univers se reflète en une gouttelette
Vision fugitive échappée dans la torpeur
La sécheresse ici fait place à la candeur
Voici mon seul trésor pour éponger la dette
Et tandis que le monde arachnéen mirage
Tisse les destinées courtes et inutiles
Nous nous désaltérons aux images futiles
De la beauté chantant l’arrivée de l’orage
C’est la fin de la lutte et la fin des douleurs
Vague intense couvrant la précédente vague
Abandonnant l’éclat de la précieuse bague
Le don de la musique enfin rendu aux fleurs
Les yeux du grand lézard éclairaient la pénombre
Tandis que le chamane entrait dans la caverne
Et le terrible amour que le désespoir cerne
Faisait trembler aux cieux la puissance et son ombre
Loin des constructions sophistiquées de la ville
Au sirocco gardant les pensées prisonnières
Le désert dévorant les couleurs familières
Des nuances de noir faisaient l’aube intranquille
Dans le sable où s’enfoncent le risque et la mort
Scintille quelquefois le sang des sacrifices
Avons-nous dépassé le temps de ces supplices
Ou est-ce encore ici le règne du plus fort ?
Dans la désolation de la nuit des plus braves
L’étoile orange est là qui guide nos transports
Les dunes ondulant nous éloignent des ports
Notre errance est la clef des Enfers que tu paves
Alors d’une étincelle une déesse étrange
Fille de l’esprit qui survit pendant la guerre
De ses doigts d’hirondelle allume une lumière
Qui délivre les mots de l’or et de la fange
Au désert infini où maintenant le ciel
Perce les nuages qui masquent l’espérance
Nous poursuivons le jeu combattre la souffrance
Laissant derrière un trait d’amertume et de fiel
L’univers se reflète en une gouttelette
Vision fugitive échappée dans la torpeur
La sécheresse ici fait place à la candeur
Voici mon seul trésor pour éponger la dette
Et tandis que le monde arachnéen mirage
Tisse les destinées courtes et inutiles
Nous nous désaltérons aux images futiles
De la beauté chantant l’arrivée de l’orage
C’est la fin de la lutte et la fin des douleurs
Vague intense couvrant la précédente vague
Abandonnant l’éclat de la précieuse bague
Le don de la musique enfin rendu aux fleurs
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Re: Les poèmes de Dari
SPIRALE
Les nuits sont longues dans le cœur
De qui a perdu l’insouciance
La musique offre à la douleur
Une fugace délivrance
J’ai trop connu la déshérence
D’une philosophie qui pleure
La mort des dieux dans le silence
Et la salvation comme gageure
Réveillez sur la terre
La symphonie qui s’est perdue
Réveillez sur la terre
La beauté qui s’en va déçue
Réveillez sur la terre
La merveilleuse aube océane
Pour qu’éclose un parterre
De bouquets et de lianes
L’artiste veille et persévère
Il veut affiner sa vision
Mais ce qu’il croit être lumière
N’est que l’éternelle Illusion
Ainsi le voici qui s’évade
Maquillant la réalité
En oubliant dans la parade
L’horreur qui le tient alité
Fonder des soleils et des mondes
De l’eau pour tempérer la glace
Apercevoir au cours de l’onde
Une élévation vers la grâce
Jusqu’à se brûler à l’étoile
Qu’il a créée pour exister
Jusqu’à déchirer la grand-voile
A force de trop insister
Réveillez sur la terre
La symphonie qui s’est perdue
Réveillez sur la terre
La beauté qui s’en va déçue
Réveillez sur la terre
La merveilleuse aube océane
Pour qu’éclose un parterre
Digne d’une sultane
Fuir la foule et la solitude
Fuir la violence et ses clameurs
Trouver la neuve latitude
Au magma d’une autre chaleur
Mais toutes les lueurs du ciel
Qui se reflétaient dans les vagues
Sont la chimère au goût de miel
Pour oublier le sang des dagues
Car tous les brasiers de l’Enfer
Sont ici cendres refroidies
J’ai jeté l’amour à l’amer
Aux feux éteints du Paradis
Réveillez sur la terre
La symphonie qui s’est perdue
Réveillez sur la terre
La beauté qui s’en va déçue
Réveillez sur la terre
La merveilleuse aube océane
Pour qu’éclose un parterre
De fleurs en filigrane
Ainsi notre univers étroit
Devient la ligne horizontale
La science est pour nous comme un toit
Masquant le chœur et la spirale
Nous nous échinons sur le sol
A rêver d’or dans les ordures
Nous ne prenons plus notre envol
Ailleurs que dans la démesure
Pourtant les clefs existent encore
Pour ouvrir le flux des images
Assied-toi sous un sycomore
Sens la puissance des orages
Les fous t’inventent des envies
Et te vendent un faux printemps
Wall Street c’est la bourse ou la vie
Fuis-les quand il est encore temps
Réveillez sur la terre
La symphonie qui s’est perdue
Réveillez sur la terre
La beauté qui s’en va déçue
Réveillez sur la terre
La merveilleuse aube océane
Pour qu’éclose un parterre
Avant que ton cœur ne se fane
Les nuits sont longues dans le cœur
De qui a perdu l’insouciance
La musique offre à la douleur
Une fugace délivrance
J’ai trop connu la déshérence
D’une philosophie qui pleure
La mort des dieux dans le silence
Et la salvation comme gageure
Réveillez sur la terre
La symphonie qui s’est perdue
Réveillez sur la terre
La beauté qui s’en va déçue
Réveillez sur la terre
La merveilleuse aube océane
Pour qu’éclose un parterre
De bouquets et de lianes
L’artiste veille et persévère
Il veut affiner sa vision
Mais ce qu’il croit être lumière
N’est que l’éternelle Illusion
Ainsi le voici qui s’évade
Maquillant la réalité
En oubliant dans la parade
L’horreur qui le tient alité
Fonder des soleils et des mondes
De l’eau pour tempérer la glace
Apercevoir au cours de l’onde
Une élévation vers la grâce
Jusqu’à se brûler à l’étoile
Qu’il a créée pour exister
Jusqu’à déchirer la grand-voile
A force de trop insister
Réveillez sur la terre
La symphonie qui s’est perdue
Réveillez sur la terre
La beauté qui s’en va déçue
Réveillez sur la terre
La merveilleuse aube océane
Pour qu’éclose un parterre
Digne d’une sultane
Fuir la foule et la solitude
Fuir la violence et ses clameurs
Trouver la neuve latitude
Au magma d’une autre chaleur
Mais toutes les lueurs du ciel
Qui se reflétaient dans les vagues
Sont la chimère au goût de miel
Pour oublier le sang des dagues
Car tous les brasiers de l’Enfer
Sont ici cendres refroidies
J’ai jeté l’amour à l’amer
Aux feux éteints du Paradis
Réveillez sur la terre
La symphonie qui s’est perdue
Réveillez sur la terre
La beauté qui s’en va déçue
Réveillez sur la terre
La merveilleuse aube océane
Pour qu’éclose un parterre
De fleurs en filigrane
Ainsi notre univers étroit
Devient la ligne horizontale
La science est pour nous comme un toit
Masquant le chœur et la spirale
Nous nous échinons sur le sol
A rêver d’or dans les ordures
Nous ne prenons plus notre envol
Ailleurs que dans la démesure
Pourtant les clefs existent encore
Pour ouvrir le flux des images
Assied-toi sous un sycomore
Sens la puissance des orages
Les fous t’inventent des envies
Et te vendent un faux printemps
Wall Street c’est la bourse ou la vie
Fuis-les quand il est encore temps
Réveillez sur la terre
La symphonie qui s’est perdue
Réveillez sur la terre
La beauté qui s’en va déçue
Réveillez sur la terre
La merveilleuse aube océane
Pour qu’éclose un parterre
Avant que ton cœur ne se fane
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Re: Les poèmes de Dari
PSAUME
A l’ange qui chuchote à l’oreille du chœur
Au diable qui régit le rythme des carnages
A la saveur mêlée des vins doux et sauvages
A la mélancolie qui est comme une sœur
A l’enfant qui sanglote aux ruines du vieux monde
A la mère éplorée des adolescents morts
A la violence des guerriers qui se croient forts
A la fureur terrestre évanouie dans l’onde
A la mécanique des corps dans l’industrie
A l’âpre communion des errants dans le sable
A la sève au printemps qui coule d’un érable
A l’ignorance et à la mort pour la patrie
A la fraîcheur des nuits dans les champs en été
Au baiser que ta bouche accroche aux paysages
Au vent qui tisse nos cheveux dans les nuages
A l’éphémère émoi d’une frêle beauté
Aux marchés qui s’éveillent dans la frénésie
Aux banquiers affamant de très lointains déserts
Aux corbeaux méditant qui ne sont pas diserts
A l’horloge engendrant souffrance et poésie
A la petite fille effleurant les soleils
Au rire qui flamboie des fugaces séjours
A l’imagination qui transcende les jours
Au crépuscule de l’enfance aux cieux vermeils
A la lyre éreintée par l’aride du sol
A l’hymne automatique entonnant le métro
A la valse oubliée de notre amour rétro
A la grâce fugace ouverte au tournesol
A la dure infamie que l’homme fait à l’homme
A l’idée de justice étendue dans la boue
A l’or que la déesse écarte d’une moue
A la splendeur des souvenirs que le temps gomme
A l’étendard sacré des folies religieuses
Au sang répandu par d’incessantes croisades
Au silence imposant des prières nomades
Aux visions peut-être fausses mais merveilleuses
Au paysan madré qui trime et qui transpire
Au cheval qui ahane et à l’âne qui geint
Au creux dans la vallée que la lumière peint
Au labeur éternel où l’insouciance expire
A l’hiver qui s’installe en nos cœurs comme un ciel
A l’étendue livide au-dessus de nos têtes
A la foule des fous là où vibrent les fêtes
A la peau diaphane qui a le goût du miel
Au phare illuminant la musique des soirs
A la perfection des courants de l’harmonie
A la vague inconnue qui crée la symphonie
A la pointe des mats qui fendent les flots noirs
A ceux qui ne sont pas ce qu’on voulait qu’ils soient
Aux chantres égarés clamant la différence
A la neuve vigueur et à la décadence
A la norme illusoire où les singes s’emploient
A la joie précaire des désirs et des heures
A l’oiseau qui chante les couleurs de demain
A l’ombre traversée tous deux main dans la main
Au plaisir déchaîné du tremblement des fleurs
Aux chansons du retour qui peuple le rivage
A Pénélope qui guette les horizons
A l’éclat de l’exil au fond de nos prisons
A la liberté qui est notre ardent mirage
A la nuit de l’esprit qui perdure en nos âmes
A la santé de cette énergie qui nous broie
A la respiration du rêveur qui se noie
A l’éclair dans tes yeux avant que tu te pâmes
A l’ange qui chuchote à l’oreille du chœur
Au diable qui régit le rythme des carnages
A la saveur mêlée des vins doux et sauvages
A la mélancolie qui est comme une sœur
A l’enfant qui sanglote aux ruines du vieux monde
A la mère éplorée des adolescents morts
A la violence des guerriers qui se croient forts
A la fureur terrestre évanouie dans l’onde
A la mécanique des corps dans l’industrie
A l’âpre communion des errants dans le sable
A la sève au printemps qui coule d’un érable
A l’ignorance et à la mort pour la patrie
A la fraîcheur des nuits dans les champs en été
Au baiser que ta bouche accroche aux paysages
Au vent qui tisse nos cheveux dans les nuages
A l’éphémère émoi d’une frêle beauté
Aux marchés qui s’éveillent dans la frénésie
Aux banquiers affamant de très lointains déserts
Aux corbeaux méditant qui ne sont pas diserts
A l’horloge engendrant souffrance et poésie
A la petite fille effleurant les soleils
Au rire qui flamboie des fugaces séjours
A l’imagination qui transcende les jours
Au crépuscule de l’enfance aux cieux vermeils
A la lyre éreintée par l’aride du sol
A l’hymne automatique entonnant le métro
A la valse oubliée de notre amour rétro
A la grâce fugace ouverte au tournesol
A la dure infamie que l’homme fait à l’homme
A l’idée de justice étendue dans la boue
A l’or que la déesse écarte d’une moue
A la splendeur des souvenirs que le temps gomme
A l’étendard sacré des folies religieuses
Au sang répandu par d’incessantes croisades
Au silence imposant des prières nomades
Aux visions peut-être fausses mais merveilleuses
Au paysan madré qui trime et qui transpire
Au cheval qui ahane et à l’âne qui geint
Au creux dans la vallée que la lumière peint
Au labeur éternel où l’insouciance expire
A l’hiver qui s’installe en nos cœurs comme un ciel
A l’étendue livide au-dessus de nos têtes
A la foule des fous là où vibrent les fêtes
A la peau diaphane qui a le goût du miel
Au phare illuminant la musique des soirs
A la perfection des courants de l’harmonie
A la vague inconnue qui crée la symphonie
A la pointe des mats qui fendent les flots noirs
A ceux qui ne sont pas ce qu’on voulait qu’ils soient
Aux chantres égarés clamant la différence
A la neuve vigueur et à la décadence
A la norme illusoire où les singes s’emploient
A la joie précaire des désirs et des heures
A l’oiseau qui chante les couleurs de demain
A l’ombre traversée tous deux main dans la main
Au plaisir déchaîné du tremblement des fleurs
Aux chansons du retour qui peuple le rivage
A Pénélope qui guette les horizons
A l’éclat de l’exil au fond de nos prisons
A la liberté qui est notre ardent mirage
A la nuit de l’esprit qui perdure en nos âmes
A la santé de cette énergie qui nous broie
A la respiration du rêveur qui se noie
A l’éclair dans tes yeux avant que tu te pâmes
Dari- Affranchi des Paradoxes
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Re: Les poèmes de Dari
Bravo ! Quelle imagination, quelle profondeur de sentiments, quelle sensibilité!
" J’ai jeté l’amour à l’amer
Aux feux éteints du Paradis "
Dari, tu as vraiment la fibre du poète ! Et une question: un poète peut-il être heureux ? Une question que je pose aussi à notre chère Elbi, trop absente sur le forum ! On sent dans tes vers une certaine tristesse , et même une certaine amertume . Tu es jeune, l'avenir est devant toi; mange la vie à pleines dents , et sans attendre ! Tu vois, j'ai quatre-vingt ans ; que puis-je espérer manger, sinon les pissenlits par la racine...
" J’ai jeté l’amour à l’amer
Aux feux éteints du Paradis "
Dari, tu as vraiment la fibre du poète ! Et une question: un poète peut-il être heureux ? Une question que je pose aussi à notre chère Elbi, trop absente sur le forum ! On sent dans tes vers une certaine tristesse , et même une certaine amertume . Tu es jeune, l'avenir est devant toi; mange la vie à pleines dents , et sans attendre ! Tu vois, j'ai quatre-vingt ans ; que puis-je espérer manger, sinon les pissenlits par la racine...
gaston21- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Les poèmes de Dari
N'oublie alors pas de voter, Gaston.
edit : le compteur n'a pas bougé depuis deux heures, c'est pour ça que je te rappelle de voter.
(A moins que tu l'aies fait ce matin ou hier, bien entendu )
edit : le compteur n'a pas bougé depuis deux heures, c'est pour ça que je te rappelle de voter.
(A moins que tu l'aies fait ce matin ou hier, bien entendu )
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MES POEMES :
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Avec Dieu, ce qu'il y a de terrible, c'est qu'on ne sait jamais si ce n'est pas un coup du diable...
(Jean Anouilh)
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Re: Les poèmes de Dari
gaston21 a écrit: On sent dans tes vers une certaine tristesse , et même une certaine amertume . Tu es jeune, l'avenir est devant toi; mange la vie à pleines dents , et sans attendre ! Tu vois, j'ai quatre-vingt ans ; que puis-je espérer manger, sinon les pissenlits par la racine...
J'ai tendance à penser qu'un homme heureux n'a rien à dire, tout du moins en littérature (si tant est que l'on puisse qualifier de "littérature" les quelques tentatives juvéniles que voilà) ; il me semble que c'est le sentiment d'incomplétude qui me pousse à écrire, et que, si ma vie était parfaite en tous points, peut-être que l'écriture serait alors superflue ; je crois que c'est la souffrance qui incite à créer, parce qu'elle est un défi à notre capacité d'apprivoiser le monde et d'en surmonter les laideurs, mais il y a aussi, je l'espère, des traces de la joie que j'éprouve dans ce que j'écris...
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Re: Les poèmes de Dari
J'ai lu avec beaucoup de plaisir
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Re: Les poèmes de Dari
ALPHA DU CENTAURE
Ta peau blanche et noire est le clavier du désir
Chevelure ô rivière aux boucles impassibles
Le silence est la clef des visions intangibles
Tu chevauches le vent des gouffres sans frémir
C’est la petite étoile et la sève et le sang
Berger guidant le rêve infini sur la terre
A l’Orient ton sourire est un grand cimeterre
Tranchant le nœud gordien aux reflets d’un étang
Tandis que cet éclair entre nous dans le vide
Est un cri flamboyant que la tristesse emmure
Qui chavire en mon cœur la profonde fêlure
C’est le chant des dauphins consumé par l’acide
Alors de la rosée que le langage exsude
La princesse des nuits crée de nouveaux rivages
Les lignes de ta main font de beaux paysages
Entre l’aube et la fin la tempérance est rude
Ta peau blanche et noire est le clavier du désir
Chevelure ô rivière aux boucles impassibles
Le silence est la clef des visions intangibles
Tu chevauches le vent des gouffres sans frémir
C’est la petite étoile et la sève et le sang
Berger guidant le rêve infini sur la terre
A l’Orient ton sourire est un grand cimeterre
Tranchant le nœud gordien aux reflets d’un étang
Tandis que cet éclair entre nous dans le vide
Est un cri flamboyant que la tristesse emmure
Qui chavire en mon cœur la profonde fêlure
C’est le chant des dauphins consumé par l’acide
Alors de la rosée que le langage exsude
La princesse des nuits crée de nouveaux rivages
Les lignes de ta main font de beaux paysages
Entre l’aube et la fin la tempérance est rude
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Re: Les poèmes de Dari
SONNET II
La lumière étincelle à la ville alanguie
Ivresse des couleurs avant le crépuscule
Un rayon de soleil sur la toiture ondule
Puis s’efface et se perd pourpre palinodie
Encore un jour d’effort pour les preux travailleurs
Encore une journée douce pour les oisifs
La procrastination guette leurs chants lascifs
Tandis que l’ouvrier rêve aux lointains ailleurs
Dans cette fourmilière intense qu’est la ville
La cigale imitant l’ardeur industrielle
Du labeur bien menée la joie superficielle
Et les cieux se couchant étant enfin tranquille
Elle peint la lumière ardente qui succombe
Faisant du corbeau noir une svelte colombe
LA VOIX DES AGES
J’attends la nuit prochaine et le prochain voyage
J’attends le train qui passe et renverse les âmes
J’attends la muse ailée qui ne parle qu’au sage
J’attends de célébrer les actions que tu blâmes
J’attends l’harmonie qui fait trembler le séjour
J’attends la pluie de feu, féerie des étoiles,
J’attends la fin des temps tout en haut de la tour
J’attends que la tempête annihile les voiles
J’attends l’aurore encore irradiant dans l’azur
J’attends la chaude étreinte aux averses d’été
J’attends nonchalamment l’espoir toujours futur
J’attends de naviguer sur les eaux du Léthé
J’attends le cri divin le cri de la naissance
J’attends l’être hilarant qui résiste à l’horloge
J’attends la volupté lorsque j’ai la jouissance
J’attends que le printemps ressorte de sa loge
J’attends les conquérants sur leurs chevaux d’airain
J’attends que finisse en poussière leurs idoles
J’attends la trêve pour me glisser hors du bain
J’attends de me sécher à l’air des chants créoles
J’attends que le volcan crache sur l’ère inique
J’attends la destruction de ce monde éphémère
J’attends la création qui vient du vent cosmique
J’attends l’enfant patient qui lui attend sa mère
J’attends la crécelle du serpent qui s’agite
J’attends la mort sûre et l’existence incertaine
J’attends le progrès qui va de plus en plus vite
J’attends le paresseux fleuve irriguant la plaine
J’attends la vacuité car j’en suis le héraut
J’attends les pas nouveaux qui couvriront mes pas
J’attends la chute de ce qui triomphe en haut
J’attends que s’élève ce qui se trouve en bas
J’attends le métro et j’attends que tu t’en ailles
J’attends de disperser les cendres de l’amour
J’attends de refermer les gouffres et les failles
J’attends de m’en aller vers la clarté du jour
SONNET III
Dès lors que la tristesse irradie dans mes veines
Chantent les instruments à vent de mon exil
Les étendues glacées font des vagues sereines
Clapotis de l’écume aux sources du Nihil
Parfum de mélodie qui pleure et qui se fane
L’égérie de ma joie danse avec Astaroth
Énigme millénaire à la splendeur profane
Terrible voix d’airain dont le sphinx se dote
Alors chevaux transis par l’ère et le déluge
Nos fougueuses visions fourbues dans l’air du soir
Atteignent l’anse où dort le spectre de l’espoir
Et les dieux ravis de leur nouveau subterfuge
Compliquent par leurs jeux l’humaine volupté
Lui donnant l’illusion d’avoir une volonté
La lumière étincelle à la ville alanguie
Ivresse des couleurs avant le crépuscule
Un rayon de soleil sur la toiture ondule
Puis s’efface et se perd pourpre palinodie
Encore un jour d’effort pour les preux travailleurs
Encore une journée douce pour les oisifs
La procrastination guette leurs chants lascifs
Tandis que l’ouvrier rêve aux lointains ailleurs
Dans cette fourmilière intense qu’est la ville
La cigale imitant l’ardeur industrielle
Du labeur bien menée la joie superficielle
Et les cieux se couchant étant enfin tranquille
Elle peint la lumière ardente qui succombe
Faisant du corbeau noir une svelte colombe
LA VOIX DES AGES
J’attends la nuit prochaine et le prochain voyage
J’attends le train qui passe et renverse les âmes
J’attends la muse ailée qui ne parle qu’au sage
J’attends de célébrer les actions que tu blâmes
J’attends l’harmonie qui fait trembler le séjour
J’attends la pluie de feu, féerie des étoiles,
J’attends la fin des temps tout en haut de la tour
J’attends que la tempête annihile les voiles
J’attends l’aurore encore irradiant dans l’azur
J’attends la chaude étreinte aux averses d’été
J’attends nonchalamment l’espoir toujours futur
J’attends de naviguer sur les eaux du Léthé
J’attends le cri divin le cri de la naissance
J’attends l’être hilarant qui résiste à l’horloge
J’attends la volupté lorsque j’ai la jouissance
J’attends que le printemps ressorte de sa loge
J’attends les conquérants sur leurs chevaux d’airain
J’attends que finisse en poussière leurs idoles
J’attends la trêve pour me glisser hors du bain
J’attends de me sécher à l’air des chants créoles
J’attends que le volcan crache sur l’ère inique
J’attends la destruction de ce monde éphémère
J’attends la création qui vient du vent cosmique
J’attends l’enfant patient qui lui attend sa mère
J’attends la crécelle du serpent qui s’agite
J’attends la mort sûre et l’existence incertaine
J’attends le progrès qui va de plus en plus vite
J’attends le paresseux fleuve irriguant la plaine
J’attends la vacuité car j’en suis le héraut
J’attends les pas nouveaux qui couvriront mes pas
J’attends la chute de ce qui triomphe en haut
J’attends que s’élève ce qui se trouve en bas
J’attends le métro et j’attends que tu t’en ailles
J’attends de disperser les cendres de l’amour
J’attends de refermer les gouffres et les failles
J’attends de m’en aller vers la clarté du jour
SONNET III
Dès lors que la tristesse irradie dans mes veines
Chantent les instruments à vent de mon exil
Les étendues glacées font des vagues sereines
Clapotis de l’écume aux sources du Nihil
Parfum de mélodie qui pleure et qui se fane
L’égérie de ma joie danse avec Astaroth
Énigme millénaire à la splendeur profane
Terrible voix d’airain dont le sphinx se dote
Alors chevaux transis par l’ère et le déluge
Nos fougueuses visions fourbues dans l’air du soir
Atteignent l’anse où dort le spectre de l’espoir
Et les dieux ravis de leur nouveau subterfuge
Compliquent par leurs jeux l’humaine volupté
Lui donnant l’illusion d’avoir une volonté
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Re: Les poèmes de Dari
LA CHANSON DU TEMPS QUI PASSE
Le sablier du temps fendu sur l’échiquier
Les grains de l’existence épandus sur la terre
C’est la course effrénée de l’aube au cimetière
Rire enfantin qui reste à l’ombre d’un figuier
Au grand désert moderne où vit l’absurdité
Caravanes d’acier voguant aux citadelles
L’ivresse dit que nos danses sont éternelles
Au chant de l’espérance ô vaste surdité
Dans la nuit de mon cœur où brillent les étoiles
Béatitude inerte aux mouvements du jour
Est-ce la voix sacrée d’un immortel amour
Ou l’illusion du vent qui fait bouger les voiles ?
Toujours le vieux navire espère entrer au port
Tandis que la tempête éclairée de l’orage
Lui fait regretter d’avoir quitté le rivage
Il cherche vainement comment tromper la mort
Est-ce hallucination la voix qui me murmure
Que cette incarnation n’est qu’un bref passage
Dont la beauté futile émerveille le sage
A l’univers vibrant la promesse qui dure
Puisque même Orphée perd au jeu de la puissance
J’abandonne le rêve et je m’ouvre au grand fleuve
Amplitude océane où la pensée s’abreuve
Sentiment de la paix sublime concordance
Le sablier du temps fendu sur l’échiquier
Enfin le roi est mort le royaume s’éveille
Disparaître n’est rien pour l’âme qui sommeille
L’allégresse demeure à l’ombre d’un figuier
Le sablier du temps fendu sur l’échiquier
Les grains de l’existence épandus sur la terre
C’est la course effrénée de l’aube au cimetière
Rire enfantin qui reste à l’ombre d’un figuier
Au grand désert moderne où vit l’absurdité
Caravanes d’acier voguant aux citadelles
L’ivresse dit que nos danses sont éternelles
Au chant de l’espérance ô vaste surdité
Dans la nuit de mon cœur où brillent les étoiles
Béatitude inerte aux mouvements du jour
Est-ce la voix sacrée d’un immortel amour
Ou l’illusion du vent qui fait bouger les voiles ?
Toujours le vieux navire espère entrer au port
Tandis que la tempête éclairée de l’orage
Lui fait regretter d’avoir quitté le rivage
Il cherche vainement comment tromper la mort
Est-ce hallucination la voix qui me murmure
Que cette incarnation n’est qu’un bref passage
Dont la beauté futile émerveille le sage
A l’univers vibrant la promesse qui dure
Puisque même Orphée perd au jeu de la puissance
J’abandonne le rêve et je m’ouvre au grand fleuve
Amplitude océane où la pensée s’abreuve
Sentiment de la paix sublime concordance
Le sablier du temps fendu sur l’échiquier
Enfin le roi est mort le royaume s’éveille
Disparaître n’est rien pour l’âme qui sommeille
L’allégresse demeure à l’ombre d’un figuier
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Re: Les poèmes de Dari
"Disparaître n'est rien pour l'âme qui sommeille"...
Voilà un joli sujet de réflexion...Et pour l'âme qui trépigne, comme la tienne, Dari ! Tu es si jeune ! C'est l'âge où l'on entend "la voix sacrée de l'immortel amour" ! Plus tard, même avec le sonotone sur On, plus rien, le vide sidéral...
Bravo, en tout cas ! Tu sais faire vibrer le rythme des mots et des syllabes ; il y a de la musique dans tes rimes !
Voilà un joli sujet de réflexion...Et pour l'âme qui trépigne, comme la tienne, Dari ! Tu es si jeune ! C'est l'âge où l'on entend "la voix sacrée de l'immortel amour" ! Plus tard, même avec le sonotone sur On, plus rien, le vide sidéral...
Bravo, en tout cas ! Tu sais faire vibrer le rythme des mots et des syllabes ; il y a de la musique dans tes rimes !
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Re: Les poèmes de Dari
LA NEUVIÈME VAGUE
Enfant de la beauté des grandes solitudes
J’ai ciselé mes vers aux saphirs de la nuit
La douleur de l’absence a façonné sans bruit
Mon goût pour la musique et pour les altitudes
Loin du cœur de la ville et du chœur de la fête
J’ai fait de mon ennui le creuset de mes rêves
Le voyage intérieur m’a mené sur des grèves
Sur lesquels graver le récit de la tempête
Je n’ai pas découvert les archipels sublimes
Dont parle à ciel ouvert le vogueur égaré
Toujours cherchant le nord le visage effaré
Je n’ai fait qu’effleurer les ineffables rimes
Dormant dans le délire ô jungle du désir
J’ai couru pour trouver ce que j’avais déjà
Quand enfin la déesse aux yeux sombres fut là
Je n’ai pas su trouver la bravoure pour agir
Et je me suis plongé dans le sable impassible
Vieux serpent corps du monde ondulation du temps
Je me suis enivré de tous ces faux printemps
Sans la flamme adorée tout le reste est risible
Passent les parfums faux et les fleurs fugitives
Au matin c’est toujours l’horreur d’être lucide
Le plaisir est futile et son envers bien vide
Quand manque l’émotion qui soulève les rives
Alors passant perdu sous le souffle du feu
Flânant sous le déluge et pleurant sur l’abîme
Ne sachant pas revoir les grâces que nous fîmes
J’ai renié l’amour et j’ai craché sur Dieu
En connaissant la mort la souffrance et la pluie
L’espérance entêtante et toujours dérisoire
J’ai peuplé de spectres le flux de ma mémoire
Regrettant les éclats de la lumière enfuie
Maintenant j’attends une éclaircie dans la brume
Enfant fatigué par les grandes solitudes
Mon goût pour la musique et pour les altitudes
Me sauvant de l’amer abandon de l’écume
Enfant de la beauté des grandes solitudes
J’ai ciselé mes vers aux saphirs de la nuit
La douleur de l’absence a façonné sans bruit
Mon goût pour la musique et pour les altitudes
Loin du cœur de la ville et du chœur de la fête
J’ai fait de mon ennui le creuset de mes rêves
Le voyage intérieur m’a mené sur des grèves
Sur lesquels graver le récit de la tempête
Je n’ai pas découvert les archipels sublimes
Dont parle à ciel ouvert le vogueur égaré
Toujours cherchant le nord le visage effaré
Je n’ai fait qu’effleurer les ineffables rimes
Dormant dans le délire ô jungle du désir
J’ai couru pour trouver ce que j’avais déjà
Quand enfin la déesse aux yeux sombres fut là
Je n’ai pas su trouver la bravoure pour agir
Et je me suis plongé dans le sable impassible
Vieux serpent corps du monde ondulation du temps
Je me suis enivré de tous ces faux printemps
Sans la flamme adorée tout le reste est risible
Passent les parfums faux et les fleurs fugitives
Au matin c’est toujours l’horreur d’être lucide
Le plaisir est futile et son envers bien vide
Quand manque l’émotion qui soulève les rives
Alors passant perdu sous le souffle du feu
Flânant sous le déluge et pleurant sur l’abîme
Ne sachant pas revoir les grâces que nous fîmes
J’ai renié l’amour et j’ai craché sur Dieu
En connaissant la mort la souffrance et la pluie
L’espérance entêtante et toujours dérisoire
J’ai peuplé de spectres le flux de ma mémoire
Regrettant les éclats de la lumière enfuie
Maintenant j’attends une éclaircie dans la brume
Enfant fatigué par les grandes solitudes
Mon goût pour la musique et pour les altitudes
Me sauvant de l’amer abandon de l’écume
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Re: Les poèmes de Dari
RESSOUVENANCE
Du Tigre vers l’Euphrate et de l’Indus au Gange
J’ai vécu tant d’années et connu tant de terres
Contemplé le ballet des passions et des guerres
Et mon âme a senti tout cet espoir étrange
J’ai vu le premier toit de la première ville
Se dresser face aux dieux face aux intempéries
Ecouté leurs fables vibrant de féeries
Les hommes furent dix et puis cent et puis mille
Avec un sentiment au ventre qui chavire
Je les ai vus cueillir la première azalée
Au bord de l’océan cette étreinte salée
Fut le chant du mystère ô le premier navire
J’ai regardé l’espèce humaine évoluer
Apprendre l’écriture et tisser la mémoire
Inventer le vin de la poésie pour boire
Commencer à compter penser évaluer
Ce fut aussi le temps des premiers anathèmes
La mauvaise récolte et le sorcier maudit
L’immortelle bêtise éclose d’un non-dit
La haine est un ferment pour assembler les dèmes
Je les ai vus dresser bûchers et cathédrales
Imaginer toujours le pire et le meilleur
Devenant tour à tour endormi puis veilleur
L’homme se contredit jusqu’à ses derniers râles
J’ai beaucoup voyagé depuis le premier jour
En quittant à regret le soleil de l’Afrique
Entendu les clameurs d’une beauté tragique
Perçu l’harmonie et le chaos de l’amour
Les pythagoriciens m’ont enseigné la danse
La beauté la musique et les mathématiques
J’ai passé des années à suivre leurs mystiques
Au tréfonds de la nuit le rythme de la transe
Plus tard j’ai voyagé longtemps jusqu’au Levant
Rencontrer les peintres du séjour impavide
De leurs regards plissés bénissant chaque ride
Le temps est différent pour l’esprit s'élevant
Puis je suis revenu par les sommets de neige
Vers la vallée fertile où vibrait Babylone
Déjà la symphonie me semblait monotone
Car partout la violence est l’unique solfège
J’ai connu le vieux sage assis sur la montagne
Et l’amoureux du monde accablé sur sa croix
Du monstre d’énergie j’ai entendu la voix :
"C’est toujours la fureur qui renverse et qui gagne !"
J’ai vu Constantinople au flamboiement du ciel
Majestueuse élégie du luxe et du confort
La lumière éclairant les mouvements du port
Euphorie d’un esthète au rêve artificiel
Et le temps a passé sur mon corps de poussière
Les civilisations vers leur efflorescence
Donnant leur apogée pour une incandescence
Chaque goutte de pluie revient à la rivière
Les Huns et les Vikings et Slaves et Germains
Tous foulant l’herbe où sommeillent les nuages
Alternant les couplets de douceurs et de rages
Rien ne demeure intact au fil des lendemains
Les châteaux et l’azur le sang les monastères
Qui comprendrait le sens de ces palinodies
Toujours transformant le flux de leurs mélodies
Habitant cette eau bleue qui tournoie dans les sphères
Les mêmes fous de Dieu voulaient me convertir
Ils partaient guerroyer aux lointaines croisades
Qu’ils disent « pour le Christ » ou qu’ils disent « Djihad »
C’est la langue acérée de qui se veut martyr
Ailleurs dans la campagne aux aubes paysannes
Litanie d’une vie vouée toute au labeur
Entre deux marées d’un cycle de la douleur
Un feu de joie flambait sous des lueurs profanes
J’ai visité le nord les canaux d’Amsterdam
La splendeur de Florence et l’attrait de Venise
Tableau crépusculaire à la pâleur exquise
Avant l’âge grossier couvert de macadam
Puis à Gênes fuyant l’ombre et l’Inquisition
Je me suis embarqué là pour le Nouveau Monde
Et tel un coquillage ensablé pris dans l’onde
L’Europe m’oublia ce fut ma rédemption
J’ai connu l’Amérique avant l’explorateur
Peuplades envoûtant l’âme pour l’allégresse
La danse de leur corps subtil est une ivresse
Dont l’hybris naturelle est le détonateur
J’ai mené avec eux la plus douce existence
Malgré la cruauté de leurs joies haruspices
Et sans participer au jeu des sacrifices
La forêt m’a donné des leçons de silence
Puis est venu le temps du fer et des canons
Le temps de défricher la terre et la détruire
Au début ce fut sans l’idée même de nuire
Que l’homme blanc lança d’âpres révolutions
Buildings fleurissant sur les vertes prairies
Or noir éclaboussant la blancheur des colombes
Pour se mettre d’accord on fabriqua les bombes
Le progrès prépara de splendides tueries
Ce fut l’heure à gagner la machine à vapeur
Les voies ferrées l’opium et puis le télégraphe
Pour les Sioux je traçais cette brève épitaphe
Leur tombeau fut aussi celui de leur douleur
L’homme inventa les chars les tranchées les avions
Le racisme devint un flambeau pour les masses
L’on affréta des trains des barbelés des nasses
De redoutables fous parlèrent de nations
Maintenant c’est le siècle au feu d’années-lumière
La furie de la guerre ô chancre économique
Mourir pour des millions n’est qu’une statistique
Partir en fumée c’est demeurer dans l’ornière
Avec un sentiment au ventre qui chavire
Je les regarde encore aimer les azalées
Malgré la profondeur des pentes dévalées
C'est à la vacuité que leur pauvre âme aspire
Et demain direz-vous demain qu’en sera-t-il ?
Sauverons-nous l’éclat de l’étoile du nord ?
Les hommes sauront-il s’arrêter juste au bord
Et Dieu reviendra-t-il de son lointain exil ?
Du Tigre vers l’Euphrate et de l’Indus au Gange
Il y a toujours des fleurs poussant entre les pierres
Au chemin des années qui se couvre de lierres
La voix du souvenir a la candeur d’un ange
Du Tigre vers l’Euphrate et de l’Indus au Gange
J’ai vécu tant d’années et connu tant de terres
Contemplé le ballet des passions et des guerres
Et mon âme a senti tout cet espoir étrange
J’ai vu le premier toit de la première ville
Se dresser face aux dieux face aux intempéries
Ecouté leurs fables vibrant de féeries
Les hommes furent dix et puis cent et puis mille
Avec un sentiment au ventre qui chavire
Je les ai vus cueillir la première azalée
Au bord de l’océan cette étreinte salée
Fut le chant du mystère ô le premier navire
J’ai regardé l’espèce humaine évoluer
Apprendre l’écriture et tisser la mémoire
Inventer le vin de la poésie pour boire
Commencer à compter penser évaluer
Ce fut aussi le temps des premiers anathèmes
La mauvaise récolte et le sorcier maudit
L’immortelle bêtise éclose d’un non-dit
La haine est un ferment pour assembler les dèmes
Je les ai vus dresser bûchers et cathédrales
Imaginer toujours le pire et le meilleur
Devenant tour à tour endormi puis veilleur
L’homme se contredit jusqu’à ses derniers râles
J’ai beaucoup voyagé depuis le premier jour
En quittant à regret le soleil de l’Afrique
Entendu les clameurs d’une beauté tragique
Perçu l’harmonie et le chaos de l’amour
Les pythagoriciens m’ont enseigné la danse
La beauté la musique et les mathématiques
J’ai passé des années à suivre leurs mystiques
Au tréfonds de la nuit le rythme de la transe
Plus tard j’ai voyagé longtemps jusqu’au Levant
Rencontrer les peintres du séjour impavide
De leurs regards plissés bénissant chaque ride
Le temps est différent pour l’esprit s'élevant
Puis je suis revenu par les sommets de neige
Vers la vallée fertile où vibrait Babylone
Déjà la symphonie me semblait monotone
Car partout la violence est l’unique solfège
J’ai connu le vieux sage assis sur la montagne
Et l’amoureux du monde accablé sur sa croix
Du monstre d’énergie j’ai entendu la voix :
"C’est toujours la fureur qui renverse et qui gagne !"
J’ai vu Constantinople au flamboiement du ciel
Majestueuse élégie du luxe et du confort
La lumière éclairant les mouvements du port
Euphorie d’un esthète au rêve artificiel
Et le temps a passé sur mon corps de poussière
Les civilisations vers leur efflorescence
Donnant leur apogée pour une incandescence
Chaque goutte de pluie revient à la rivière
Les Huns et les Vikings et Slaves et Germains
Tous foulant l’herbe où sommeillent les nuages
Alternant les couplets de douceurs et de rages
Rien ne demeure intact au fil des lendemains
Les châteaux et l’azur le sang les monastères
Qui comprendrait le sens de ces palinodies
Toujours transformant le flux de leurs mélodies
Habitant cette eau bleue qui tournoie dans les sphères
Les mêmes fous de Dieu voulaient me convertir
Ils partaient guerroyer aux lointaines croisades
Qu’ils disent « pour le Christ » ou qu’ils disent « Djihad »
C’est la langue acérée de qui se veut martyr
Ailleurs dans la campagne aux aubes paysannes
Litanie d’une vie vouée toute au labeur
Entre deux marées d’un cycle de la douleur
Un feu de joie flambait sous des lueurs profanes
J’ai visité le nord les canaux d’Amsterdam
La splendeur de Florence et l’attrait de Venise
Tableau crépusculaire à la pâleur exquise
Avant l’âge grossier couvert de macadam
Puis à Gênes fuyant l’ombre et l’Inquisition
Je me suis embarqué là pour le Nouveau Monde
Et tel un coquillage ensablé pris dans l’onde
L’Europe m’oublia ce fut ma rédemption
J’ai connu l’Amérique avant l’explorateur
Peuplades envoûtant l’âme pour l’allégresse
La danse de leur corps subtil est une ivresse
Dont l’hybris naturelle est le détonateur
J’ai mené avec eux la plus douce existence
Malgré la cruauté de leurs joies haruspices
Et sans participer au jeu des sacrifices
La forêt m’a donné des leçons de silence
Puis est venu le temps du fer et des canons
Le temps de défricher la terre et la détruire
Au début ce fut sans l’idée même de nuire
Que l’homme blanc lança d’âpres révolutions
Buildings fleurissant sur les vertes prairies
Or noir éclaboussant la blancheur des colombes
Pour se mettre d’accord on fabriqua les bombes
Le progrès prépara de splendides tueries
Ce fut l’heure à gagner la machine à vapeur
Les voies ferrées l’opium et puis le télégraphe
Pour les Sioux je traçais cette brève épitaphe
Leur tombeau fut aussi celui de leur douleur
L’homme inventa les chars les tranchées les avions
Le racisme devint un flambeau pour les masses
L’on affréta des trains des barbelés des nasses
De redoutables fous parlèrent de nations
Maintenant c’est le siècle au feu d’années-lumière
La furie de la guerre ô chancre économique
Mourir pour des millions n’est qu’une statistique
Partir en fumée c’est demeurer dans l’ornière
Avec un sentiment au ventre qui chavire
Je les regarde encore aimer les azalées
Malgré la profondeur des pentes dévalées
C'est à la vacuité que leur pauvre âme aspire
Et demain direz-vous demain qu’en sera-t-il ?
Sauverons-nous l’éclat de l’étoile du nord ?
Les hommes sauront-il s’arrêter juste au bord
Et Dieu reviendra-t-il de son lointain exil ?
Du Tigre vers l’Euphrate et de l’Indus au Gange
Il y a toujours des fleurs poussant entre les pierres
Au chemin des années qui se couvre de lierres
La voix du souvenir a la candeur d’un ange
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Re: Les poèmes de Dari
SONNET IV
Fatigué de n’être qu’une âme sensitive
Lassé de ma virile apparence indolente
Fugace épanchement lignes d’une missive
Fatigué de sentir la douleur trop ardente
Pourquoi l’angoisse est-elle ici la quintessence
De ce qui veut mourir en la délicatesse ?
Pourquoi suis-je privé de cette incandescence
Qui serait de finir en une ultime ivresse ?
Les jours sont gris l’amour est loin de mon exil
Je traîne un faux-sourire en vainqueur épuisé
Mais la boue de l’ennui où je suis enlisé
Me laisse au goût tranchant du rasoir sur le fil
Et mon cœur ne veut plus s’occuper de grand-chose
Voilà le dur tourment d’où ma prose est éclose
Fatigué de n’être qu’une âme sensitive
Lassé de ma virile apparence indolente
Fugace épanchement lignes d’une missive
Fatigué de sentir la douleur trop ardente
Pourquoi l’angoisse est-elle ici la quintessence
De ce qui veut mourir en la délicatesse ?
Pourquoi suis-je privé de cette incandescence
Qui serait de finir en une ultime ivresse ?
Les jours sont gris l’amour est loin de mon exil
Je traîne un faux-sourire en vainqueur épuisé
Mais la boue de l’ennui où je suis enlisé
Me laisse au goût tranchant du rasoir sur le fil
Et mon cœur ne veut plus s’occuper de grand-chose
Voilà le dur tourment d’où ma prose est éclose
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Re: Les poèmes de Dari
LIED
Marchant dans la forêt profonde
Loin de l’épître et loin de l’homme
La clairière où le miel abonde
Ne mène nulle part en somme
La vision du bonheur est ronde
C'est le doux parler du silence
Côtoyant la sphère infernale
Mouvements de l’arborescence
Au fruit d’une évasion fatale
C’est la fin de l’adolescence
Je sens encore le feu des guerres
Dans la paix souple du matin
C’est la pénombre où tu t’enferres,
Me dit le passeur florentin,
Piétinant les fleurs des parterres
Chrysanthème ô cercle d’orage
Eclair zébrure en la rivière
Palinodie du temps sauvage
Chantre à la lumière éphémère
Pouvons-nous toucher le rivage ?
Nuit de l’esprit et du passé
A mon oreille qui fredonne
Chant du voyageur harassé
Désespérance qui se donne
Puits d’un exil trop ressassé
Nous quittons l’eau crépusculaire
Coulant des yeux et des nuages
Pour la langue vernaculaire
Tramant de calmes paysages
Aux traits que la mémoire éclaire
Ce sont les lilas des beaux jours
Faisant la douceur de tes mains
C’est la magie de tes atours
Sans te soucier des lendemains
Croyant au rire et aux amours
Vaste complot de la matière
Eclat puis dégénérescence
Je n’ai pas l’envie d’une prière
Pas le talent pour la sentence
Qui puisse défier la poussière
Vaste séjour et courte vue
Sur l’existence et sur le monde
La pensée à peine apparue
Affleurant nymphéas sur l’onde
Déjà la pensée s’est perdue
Marchant dans la forêt profonde
Loin de l’épître et loin de l’homme
La clairière où le miel abonde
Ne mène nulle part en somme
La vision du bonheur est ronde
C'est le doux parler du silence
Côtoyant la sphère infernale
Mouvements de l’arborescence
Au fruit d’une évasion fatale
C’est la fin de l’adolescence
Je sens encore le feu des guerres
Dans la paix souple du matin
C’est la pénombre où tu t’enferres,
Me dit le passeur florentin,
Piétinant les fleurs des parterres
Chrysanthème ô cercle d’orage
Eclair zébrure en la rivière
Palinodie du temps sauvage
Chantre à la lumière éphémère
Pouvons-nous toucher le rivage ?
Nuit de l’esprit et du passé
A mon oreille qui fredonne
Chant du voyageur harassé
Désespérance qui se donne
Puits d’un exil trop ressassé
Nous quittons l’eau crépusculaire
Coulant des yeux et des nuages
Pour la langue vernaculaire
Tramant de calmes paysages
Aux traits que la mémoire éclaire
Ce sont les lilas des beaux jours
Faisant la douceur de tes mains
C’est la magie de tes atours
Sans te soucier des lendemains
Croyant au rire et aux amours
Vaste complot de la matière
Eclat puis dégénérescence
Je n’ai pas l’envie d’une prière
Pas le talent pour la sentence
Qui puisse défier la poussière
Vaste séjour et courte vue
Sur l’existence et sur le monde
La pensée à peine apparue
Affleurant nymphéas sur l’onde
Déjà la pensée s’est perdue
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Re: Les poèmes de Dari
gaston21 a écrit:"Disparaître n'est rien pour l'âme qui sommeille"...
Voilà un joli sujet de réflexion...
RÉPLIQUE DU CORPS À LA PENSÉE
« Disparaître n’est rien pour l’âme qui sommeille »
Voilà bien le langage étourdi du cerveau
Oh, pour lui tout est clair, tout est pur, tout est beau
Il quitte la vie comme un navire appareille
Mais pour moi, pour le corps, pour le flux des organes
Souffrir n’est pas un vain concept ou un vertige
Ce qu’il reste de moi dans les années, vestige
De ma gloire oubliée, les anciennes arcanes :
Je sue et je respire, je ressens et j’endure
Ce que l’esprit vaillant ne pourrait supporter
Et jamais les idées ne pourront m’apporter
De quoi soigner assez la réelle blessure
La pensée dit : mourir n’est qu’un enfantillage
Et le sang dit « survis ! » battant jusqu’à mes tempes
Quand tu ne penses pas aux lèvres que tu trempes
Je me dis : n’est-ce pas un poison, ce breuvage ?
Laissez-moi me moquer un instant des tournures
Que la savante plume invente en badinant
Tandis que la caresse et les égratignures
Provoque les remous de l’eau réfléchissant
Quand vient le danger tu n’es qu’un pauvre organisme
Vivant par le hasard et voulant vivre encore
Face au vide la paix n’est qu’un lointain sophisme
Alors, je t’en prie, pense un peu plus à ton corps !
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Re: Les poèmes de Dari
SAMSÂRA
Nervures de l’amour irriguées par la sève
Nous avons peu de temps pour calmer nos montures
La lumineuse ardeur de l’astre qui s’élève
Donne aux couleurs du ciel d’innombrables zébrures
Méditant dans le vent sur le nord de la grève
J’essaye de purifier les vagues de mon cœur
De ne pas m’attacher au miroir des plaisirs
D’oublier aussitôt l’angoisse et la douleur
Entre les arbres morts dorment les souvenirs
Je marche sur la route entre l’aube et la peur
Mouvements de chaleur et confusion de l’âme
Le printemps brouille les antennes de l’esprit
Le désir pénètre le corps comme une lame
Entends l’écho lointain d’une nymphe qui rit
Occultant le jeu de la splendeur et du drame
Mais qui dans sa noirceur inutile et grotesque
A transformé le rêve en volupté vorace ?
Qui a fait de l’amour cette infernale fresque
Où ne survit que le plus terrible et vivace ?
Qui a fait de l’Eden cet entonnoir dantesque ?
Pour la légèreté du voile sur le monde
Qui couvre et qui découvre à la lueur des pages
La voie de la beauté et la voie de l’immonde
Samsâra qui retient l’élan de nos nuages
Mensonge enveloppant la liberté féconde
Nous cheminons toujours vers la pointe au levant
Tendus par la vigueur dans le feu de l’effort
Nous voulons dépasser les inepties d’avant
Lever la grand-voile et quitter enfin le port
Toucher l’éternité dans l’océan suivant
Car l’aiguillon du rire et l’horreur du naufrage
Présents dans chaque instant tourbillon de la vie
Que ce soit la douceur ou que ce soit la rage
Spectre de la souffrance et spectre de l’envie
Nous masquent l’illusion d’atteindre le rivage
Pour connaître le fond de ce calme alcyonien
Dissiper la morsure à ce désir dément
Pour se dégager de l’esclavage du lien
Découvrir le vrai fond de l’horizon clément
Il faudra commencer par ne penser à rien…
Nervures de l’amour irriguées par la sève
Nous avons peu de temps pour calmer nos montures
La lumineuse ardeur de l’astre qui s’élève
Donne aux couleurs du ciel d’innombrables zébrures
Méditant dans le vent sur le nord de la grève
J’essaye de purifier les vagues de mon cœur
De ne pas m’attacher au miroir des plaisirs
D’oublier aussitôt l’angoisse et la douleur
Entre les arbres morts dorment les souvenirs
Je marche sur la route entre l’aube et la peur
Mouvements de chaleur et confusion de l’âme
Le printemps brouille les antennes de l’esprit
Le désir pénètre le corps comme une lame
Entends l’écho lointain d’une nymphe qui rit
Occultant le jeu de la splendeur et du drame
Mais qui dans sa noirceur inutile et grotesque
A transformé le rêve en volupté vorace ?
Qui a fait de l’amour cette infernale fresque
Où ne survit que le plus terrible et vivace ?
Qui a fait de l’Eden cet entonnoir dantesque ?
Pour la légèreté du voile sur le monde
Qui couvre et qui découvre à la lueur des pages
La voie de la beauté et la voie de l’immonde
Samsâra qui retient l’élan de nos nuages
Mensonge enveloppant la liberté féconde
Nous cheminons toujours vers la pointe au levant
Tendus par la vigueur dans le feu de l’effort
Nous voulons dépasser les inepties d’avant
Lever la grand-voile et quitter enfin le port
Toucher l’éternité dans l’océan suivant
Car l’aiguillon du rire et l’horreur du naufrage
Présents dans chaque instant tourbillon de la vie
Que ce soit la douceur ou que ce soit la rage
Spectre de la souffrance et spectre de l’envie
Nous masquent l’illusion d’atteindre le rivage
Pour connaître le fond de ce calme alcyonien
Dissiper la morsure à ce désir dément
Pour se dégager de l’esclavage du lien
Découvrir le vrai fond de l’horizon clément
Il faudra commencer par ne penser à rien…
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Re: Les poèmes de Dari
LA CHANSON DU DÉPART
Puisque dès demain tu t’en vas
Tandis que moi je reste ici
Puisque ainsi tu me quitteras
Quand aura fini cette nuit
Je murmurerai sans un bruit
La chanson d’un jeune indécis
Puisque je me tiendrai sans toi
Sur le bord d’un rêve imprécis
Sans te crier : ne t’en vas pas !
Puisque l’aurore est meurtrière
Aux douces chimères de l’âge
Puisque le jour à sa crinière
Portera mon cœur en ravage
Petite mort de la lumière
Mon corps redeviendra sauvage
Loin de ta voix douce rivière
Je ferai semblant d’être sage
Car le bonheur est éphémère
Nihil ô le chant du départ
Au creux d’une âme abandonnée
Terrible est le jeu du hasard
Allant année après année
Couvrir de neige tout mon art
Refroidissant ma peau tannée
L’émotion qui m’étreint hagard
Comme un dérisoire étendard
Au vent de ma tristesse innée
Puisque à l’aube tout est fini
Les couleurs s’en vont de nouveau
Par l’horloge qui toujours nie
La durée de ce qui est beau
Ce mouvement quelle ironie
Est l’arabesque d’un oiseau
Le vol étudié d’un corbeau
Ce malheureux phénix impie
Laissant du déluge la lie
Pour le cœur qui est un roseau
Puisque s’achève la douceur
Commencée aux feux de la fête
Est-ce la joie ou la douleur
Qui me donne mal à la tête
J’envie le repos du dormeur
La facilité du hâbleur
J’envie enfin ce que vous êtes
Ô vous qui vivez pour une heure
Loin de ces secrètes tempêtes !
Puisque le songe au matin brûle
Ta peau souple comme une orange
Sanguine comme un crépuscule
Ton regard illusion d’un ange
Fait de ma pensée qui recule
Celle d’un démon bien étrange
Que la désespérance accule
Ô l’oubli serein dans le Gange
Fin de la furie funambule !
Puisque ainsi passe le soleil
Éclairant l’ombre amourachée
Des flammes sur le mur vermeil
Ma chemise de vin tâchée
Ton sourire comme une abeille
Piquant la corolle arrachée
De mon amour en plein sommeil
Dessinant la splendeur cachée
D’une autre forme de l’éveil
Puisque les Temples les Empires
Dorment sous le pavot du temps
Fugaces élans et sourires
Manège connu du printemps
Puisque je ne ressens pas l’ire
Pas plus qu’aucun contentement
Pour toi le moment de partir
Dès lors la pluie et le désir
Font un florilège inconstant
Notre étreinte dure un instant
Puisque dès demain tu t’en vas
Tandis que moi je reste ici
Puisque ainsi tu me quitteras
Quand aura fini cette nuit
Je murmurerai sans un bruit
La chanson d’un jeune indécis
Puisque je me tiendrai sans toi
Sur le bord d’un rêve imprécis
Sans te crier : ne t’en vas pas !
Puisque l’aurore est meurtrière
Aux douces chimères de l’âge
Puisque le jour à sa crinière
Portera mon cœur en ravage
Petite mort de la lumière
Mon corps redeviendra sauvage
Loin de ta voix douce rivière
Je ferai semblant d’être sage
Car le bonheur est éphémère
Nihil ô le chant du départ
Au creux d’une âme abandonnée
Terrible est le jeu du hasard
Allant année après année
Couvrir de neige tout mon art
Refroidissant ma peau tannée
L’émotion qui m’étreint hagard
Comme un dérisoire étendard
Au vent de ma tristesse innée
Puisque à l’aube tout est fini
Les couleurs s’en vont de nouveau
Par l’horloge qui toujours nie
La durée de ce qui est beau
Ce mouvement quelle ironie
Est l’arabesque d’un oiseau
Le vol étudié d’un corbeau
Ce malheureux phénix impie
Laissant du déluge la lie
Pour le cœur qui est un roseau
Puisque s’achève la douceur
Commencée aux feux de la fête
Est-ce la joie ou la douleur
Qui me donne mal à la tête
J’envie le repos du dormeur
La facilité du hâbleur
J’envie enfin ce que vous êtes
Ô vous qui vivez pour une heure
Loin de ces secrètes tempêtes !
Puisque le songe au matin brûle
Ta peau souple comme une orange
Sanguine comme un crépuscule
Ton regard illusion d’un ange
Fait de ma pensée qui recule
Celle d’un démon bien étrange
Que la désespérance accule
Ô l’oubli serein dans le Gange
Fin de la furie funambule !
Puisque ainsi passe le soleil
Éclairant l’ombre amourachée
Des flammes sur le mur vermeil
Ma chemise de vin tâchée
Ton sourire comme une abeille
Piquant la corolle arrachée
De mon amour en plein sommeil
Dessinant la splendeur cachée
D’une autre forme de l’éveil
Puisque les Temples les Empires
Dorment sous le pavot du temps
Fugaces élans et sourires
Manège connu du printemps
Puisque je ne ressens pas l’ire
Pas plus qu’aucun contentement
Pour toi le moment de partir
Dès lors la pluie et le désir
Font un florilège inconstant
Notre étreinte dure un instant
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