Contes zen
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Contes zen
Les 2 moines et la belle jeune femme
Deux moines Zen s’apprêtaient à traverser une rivière. Ils rencontrèrent une belle jeune femme qui désirait aussi traverser, mais elle avait peur. Aussi l’un des moines la prit dans ses bras et la porta sur l’autre rive.
Son camarade était furieux. Il ne dit rien, mais il bouillonnait à l’intérieur: c’était interdit ! Un moine bouddhiste ne devait pas toucher une femme. Et non seulement il l’avait touchée, mais il l’avait portée dans ses bras.
Les kilomètres passèrent. Lorsqu’ils atteignirent le monastère, en franchissant la porte, le moine en colère se retourna vers son compagnon et lui dit:
– Eh bien, je vais devoir parler de cette affaire au Maître et tout lui raconter. Ce que tu as fait est interdit !
Le premier moine s’étonna:
– De quoi parles-tu, qu’est-ce qui est interdit ?
– L’as-tu oublié ? demanda le second. Tu as porté cette belle jeune femme dans tes bras !
Le premier moine rit et dit :
– Oui, je l’ai portée. Mais je l’ai laissée près de la rivière, loin d’ici. Mais toi, es-tu encore en train de la porter ?
http://www.metafora.ch/le-moine-et-la-belle-jeune-femme/
Deux moines Zen s’apprêtaient à traverser une rivière. Ils rencontrèrent une belle jeune femme qui désirait aussi traverser, mais elle avait peur. Aussi l’un des moines la prit dans ses bras et la porta sur l’autre rive.
Son camarade était furieux. Il ne dit rien, mais il bouillonnait à l’intérieur: c’était interdit ! Un moine bouddhiste ne devait pas toucher une femme. Et non seulement il l’avait touchée, mais il l’avait portée dans ses bras.
Les kilomètres passèrent. Lorsqu’ils atteignirent le monastère, en franchissant la porte, le moine en colère se retourna vers son compagnon et lui dit:
– Eh bien, je vais devoir parler de cette affaire au Maître et tout lui raconter. Ce que tu as fait est interdit !
Le premier moine s’étonna:
– De quoi parles-tu, qu’est-ce qui est interdit ?
– L’as-tu oublié ? demanda le second. Tu as porté cette belle jeune femme dans tes bras !
Le premier moine rit et dit :
– Oui, je l’ai portée. Mais je l’ai laissée près de la rivière, loin d’ici. Mais toi, es-tu encore en train de la porter ?
http://www.metafora.ch/le-moine-et-la-belle-jeune-femme/
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Contes zen
Être mentalement encombré d'un obstacle, cela présente beaucoup plus d'inconvénients que d'en être physiquement surchargé.
Cette leçon est importante.
Voir aussi une légende du forum :
https://www.forum-metaphysique.com/t4395p60-hymne-lamour#101412
« longue marche du ruisseau vers la maison »
Cette leçon est importante.
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« longue marche du ruisseau vers la maison »
Re: Contes zen
Quatre moines zen ont décidé de faire un sesshin (retraite zen) dans un silence absolu. Ils sont installés en zazen. La nuit est venue. Le froid est vif.
– La bougie s’est éteinte ! dit le plus jeune des moines.
– Tu ne dois pas parler. C’est un sesshin de silence total, fait observer sévèrement un moine plus âgé.
– Pourquoi parlez-vous, au lieu de vous taire, comme nous en étions convenus ! remarque avec humeur le troisième moine.
– Je suis le seul qui n’ait pas parlé ! dit avec satisfaction le quatrième moine.
– La bougie s’est éteinte ! dit le plus jeune des moines.
– Tu ne dois pas parler. C’est un sesshin de silence total, fait observer sévèrement un moine plus âgé.
– Pourquoi parlez-vous, au lieu de vous taire, comme nous en étions convenus ! remarque avec humeur le troisième moine.
– Je suis le seul qui n’ait pas parlé ! dit avec satisfaction le quatrième moine.
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Contes zen
Un jour, Tokusan eut vent de la présence dans le sud d'un maître fameux du nom de Ryutan ; celui-ci enseignait disait-on le Dharma authentique. Tokusan ne pu retenir sa jalousie et décida de mettre le maître à l'épreuve. Il prit avec lui quelques volumes de ses notes et de ses commentaires et se mit en route pour mener à bien sa croisade. Un jour qu’il était fatigué et affamé, il s’arrêta au bord du chemin pour acheter à une vieille femme des gâteaux de riz. La vieille femme, le voyant si chargé, lui demanda ce qu’il transportait. « Les commentaires du Sutra du diamant », répondit-il avec une certaine suffisance, « mais cela ne vous concerne pas, donnez-moi mes gâteaux. » « Je vous les donnerai », dit la marchande, « lorsque vous aurez satisfait ma curiosité : n’est-il pas écrit dans le Sutra du diamant que l’esprit du passé est insaisissable, et que ceux du présent et du futur le sont tout autant ? Avec quel esprit, vénérable, allez-vous manger mes gâteaux ? » Ne trouvant rien à répondre et se trouvant battu, Tokusan demanda humblement à son interlocutrice s’il y avait dans les parages un homme compétent dans l’enseignement du zen. La vieille l’aiguilla vers maître Ryutan.
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Contes zen
Si le Maître, avant de parler, commence par manger un gâteau,
cela lui permet de répondre sur les trois points :
(passé) grâce à sa connaissance préalable des gâteaux, le Maître peut reconnaître ce qu'il est en train de manger.
(présent) la décision de manger peut s'opérer sans attendre aucun complément d'information.
(avenir) le mangeur mesure son désir d'avoir d'autres gâteaux dans l'avenir.
======================
Passé, présent, futur, répartis de la sorte,
Ils ne peuvent jamais revenir sur leurs pas ;
Et moi, dans mon jardin, je songe aux années mortes.
https://paysdepoesie.wordpress.com/2018/02/11/trois-beaux-oiseaux-de-sinople/
https://paysdepoesie.wordpress.com/2018/02/05/trois-faucilles-de-gueules/
https://paysdepoesie.wordpress.com/2015/10/26/trois-messagers-de-gueules/
https://paysdepoesie.wordpress.com/2015/09/13/trois-monarques/
https://paysdepoesie.wordpress.com/2015/10/20/trois-penseurs-vetus-decailles/
https://paysdepoesie.wordpress.com/2015/09/19/trois-leopards-de-gueules/
https://paysdepoesie.wordpress.com/2017/02/25/batrachochronie/
https://paysdepoesie.wordpress.com/2015/02/26/lunes/
https://paysdepoesie.wordpress.com/2018/08/13/trois-plumes-dazur/
https://paysdepoesie.wordpress.com/2015/09/18/trois-abeilles-dor/
https://paysdepoesie.wordpress.com/2015/03/05/sagesse-porcine/
.
cela lui permet de répondre sur les trois points :
(passé) grâce à sa connaissance préalable des gâteaux, le Maître peut reconnaître ce qu'il est en train de manger.
(présent) la décision de manger peut s'opérer sans attendre aucun complément d'information.
(avenir) le mangeur mesure son désir d'avoir d'autres gâteaux dans l'avenir.
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Passé, présent, futur, répartis de la sorte,
Ils ne peuvent jamais revenir sur leurs pas ;
Et moi, dans mon jardin, je songe aux années mortes.
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Dernière édition par Cochonfucius le Ven 28 Déc 2018 - 18:25, édité 6 fois
Re: Contes zen
La vague
Je me sens triste ! » dit une vague de l’océan en constatant que les autres vagues étaient plus grandes qu’elle. « Les vagues sont si grandes, si vigoureuses, et moi je suis si petite, si chétive. »
Une autre vague lui répondit : « Ne sois pas triste. Ton chagrin n’existe que parce que tu t’attaches à l’apparent, tu ne conçois pas ta véritable nature. »
« Ne suis-je donc pas une vague ? »
« La vague n’est qu’une manifestation transitoire de ta nature. En vérité tu es l’eau. »
« L’eau ? »
« Oui. Si tu comprends clairement que ta nature est l’eau, tu n’accorderas plus d’importance à ta forme de vague et ton chagrin disparaîtra. »
Avoir à l’esprit que l’humanité fait partie d’un ensemble est important. Car l’être humain se considère souvent comme le centre des choses en s’arrogeant des droits particuliers qui n’ont pas de raison d’être. Ainsi il ne voit que chez son prochain ce qu’il n’a pas, sans voir ce qu’il a déjà, et se cause les plus inutiles soucis.
Hespéria- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Re: Contes zen
(...) un petit élément
Qui dans le vaste Tout, n’est rien d’indispensable.
L’individu qui sent l’intérêt général
En subit la contrainte et l’ascendant moral,
Comme au souffle du vent se livre un grain de sable .
https://paysdepoesie.wordpress.com/2013/10/26/la-sagesse-du-jardinier/
https://www.forum-metaphysique.com/t5688-sont-ce-des-soeurs#266469
Qui dans le vaste Tout, n’est rien d’indispensable.
L’individu qui sent l’intérêt général
En subit la contrainte et l’ascendant moral,
Comme au souffle du vent se livre un grain de sable .
https://paysdepoesie.wordpress.com/2013/10/26/la-sagesse-du-jardinier/
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Re: Contes zen
Moi j'aurais dit à la vieille dame ; "je le mangerai avec l'esprit de quelqu'un prêt à vous rendre le gâteau de riz que vous ne lui auriez pas donné".
Je ne sais pas néanmoins si la vieille aurait été satisfaite, car elle aurait pu répondre ; "alors gardez-le !" et je serais sans doute moi aussi reparti le ventre creux.
Dans un autre contexte, voici une réponse de Jôshû , venue là aussi à la suite de la volonté de son maître d'éprouver sa connaissance du Dharma.
Deux groupes de moines se disputaient la possession d'un chat. Nansen survint, armé d'un grand couteau. Il empoigna le chat et dit à la cantonade:
"Quelle est l'essence du Dharma ? Si quelqu'un parmi vous peut me répondre, le chat sera sauvé. Sinon, je le tuerai."
Personne ne put répondre. Sans hésitation, Nansen coupa le chat en deux.
Le soir venant, Jôshû, qui était devenu son grand disciple, revint du samu et Nansen lui expliqua toute l'histoire. Il lui demanda:
"Et toi, qu'aurais-tu répondu?"
Alors, sans un mot, Jôshû enleva une de ses sandales de paille, la posa sur sa tête et sortit. Nansen ajouta:
"Si tu avais été là, le chat aurait été sauvé."
Je ne sais pas néanmoins si la vieille aurait été satisfaite, car elle aurait pu répondre ; "alors gardez-le !" et je serais sans doute moi aussi reparti le ventre creux.
Dans un autre contexte, voici une réponse de Jôshû , venue là aussi à la suite de la volonté de son maître d'éprouver sa connaissance du Dharma.
Deux groupes de moines se disputaient la possession d'un chat. Nansen survint, armé d'un grand couteau. Il empoigna le chat et dit à la cantonade:
"Quelle est l'essence du Dharma ? Si quelqu'un parmi vous peut me répondre, le chat sera sauvé. Sinon, je le tuerai."
Personne ne put répondre. Sans hésitation, Nansen coupa le chat en deux.
Le soir venant, Jôshû, qui était devenu son grand disciple, revint du samu et Nansen lui expliqua toute l'histoire. Il lui demanda:
"Et toi, qu'aurais-tu répondu?"
Alors, sans un mot, Jôshû enleva une de ses sandales de paille, la posa sur sa tête et sortit. Nansen ajouta:
"Si tu avais été là, le chat aurait été sauvé."
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Contes zen
Hôichi sans oreilles...
Un jeune aveugle prénommé Hôichi vit dans un temple, où sa principale occupation est de chanter les récits des batailles anciennes tout en s’accompagnant au biwa, un instrument traditionnel très populaire dans la classe des samouraïs. Un soir d’été, il est appelé auprès d’un samouraï, dans ce qu’il devine être son palais, pour chanter devant son auditoire le récit d’une bataille célèbre entre toute, celle de Dan-no-ura.
Il chanta si bien, le récit était si émouvant que l’on revint le chercher la nuit suivante.
La troisième nuit, il fut suivi par les moines du temple, intrigués par ses absences répétées.
Hôichi avançait seul!! et c’est sur la tombe de l’Empereur Antoku, entourés par les lumières des morts qu’il le trouvèrent.
Pas de palais, pas de samouraïs, juste l’appel des morts de la bataille de Dan-no-ura. Afin de le sauver, le prêtre traça sur son corps des sutra, de telle sorte qu’il ne restait plus un morceau de peau nu. Il recommanda à Hôichi d’attendre, comme les autres nuits, sur la terrasse, mais de ne pas répondre à l’appel, de ne bouger sous aucun prétexte.
C’est ce que fit Hôichi, le coeur battant. L’esprit vint le chercher, l’appela et ne le vit pas,.à l’exception de …ses oreilles, qu’il coupa, comme preuve de sa mission accomplie. C’est à cette place que le prêtre trouva Hôichi: il n’avait pas bougé, pas émis un son. Le prêtre avait oublié de dessiner des sutras sur les oreilles !
Depuis ce jour on le surnomma « Hôichi le sans oreilles », ses talents de chanteur et musicien furent reconnus et il devint riche.
Un jeune aveugle prénommé Hôichi vit dans un temple, où sa principale occupation est de chanter les récits des batailles anciennes tout en s’accompagnant au biwa, un instrument traditionnel très populaire dans la classe des samouraïs. Un soir d’été, il est appelé auprès d’un samouraï, dans ce qu’il devine être son palais, pour chanter devant son auditoire le récit d’une bataille célèbre entre toute, celle de Dan-no-ura.
Il chanta si bien, le récit était si émouvant que l’on revint le chercher la nuit suivante.
La troisième nuit, il fut suivi par les moines du temple, intrigués par ses absences répétées.
Hôichi avançait seul!! et c’est sur la tombe de l’Empereur Antoku, entourés par les lumières des morts qu’il le trouvèrent.
Pas de palais, pas de samouraïs, juste l’appel des morts de la bataille de Dan-no-ura. Afin de le sauver, le prêtre traça sur son corps des sutra, de telle sorte qu’il ne restait plus un morceau de peau nu. Il recommanda à Hôichi d’attendre, comme les autres nuits, sur la terrasse, mais de ne pas répondre à l’appel, de ne bouger sous aucun prétexte.
C’est ce que fit Hôichi, le coeur battant. L’esprit vint le chercher, l’appela et ne le vit pas,.à l’exception de …ses oreilles, qu’il coupa, comme preuve de sa mission accomplie. C’est à cette place que le prêtre trouva Hôichi: il n’avait pas bougé, pas émis un son. Le prêtre avait oublié de dessiner des sutras sur les oreilles !
Depuis ce jour on le surnomma « Hôichi le sans oreilles », ses talents de chanteur et musicien furent reconnus et il devint riche.
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Contes zen
Le Moine et le Samuraï...
Un jour, un samuraï se présenta devant le maître zen Hakuin pour lui demander:
- Y a t-il un paradis et un enfer?
Hakuin répondit:
- Qui es-tu?
- Je suis le samuraï... Mais Hakuin ne le laissa pas finir et s'exclama:
- Toi, un guerrier? Regarde toi! Quel seigneur voudrait t'avoir à son service? Tu as l'air d'un mendiant!
Le samuraï fut prit de colère et dégaina alors son sabre. Hakuin dit:
- Tu as même un sabre? Mais tu dois sûrement être trop maladroit pour me couper la tête..
Le samuraï s'apprêtait à frapper, quand le maître déclara:
- Ici s'ouvrent les portes de l'Enfer.
Devant un telle assurance, le samuraï rengaina son sabre et s'inclina. Hakuin conclut ainsi:
- Ici s'ouvrent les portes du Paradis.
Un jour, un samuraï se présenta devant le maître zen Hakuin pour lui demander:
- Y a t-il un paradis et un enfer?
Hakuin répondit:
- Qui es-tu?
- Je suis le samuraï... Mais Hakuin ne le laissa pas finir et s'exclama:
- Toi, un guerrier? Regarde toi! Quel seigneur voudrait t'avoir à son service? Tu as l'air d'un mendiant!
Le samuraï fut prit de colère et dégaina alors son sabre. Hakuin dit:
- Tu as même un sabre? Mais tu dois sûrement être trop maladroit pour me couper la tête..
Le samuraï s'apprêtait à frapper, quand le maître déclara:
- Ici s'ouvrent les portes de l'Enfer.
Devant un telle assurance, le samuraï rengaina son sabre et s'inclina. Hakuin conclut ainsi:
- Ici s'ouvrent les portes du Paradis.
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Contes zen
Par un bel après-midi de printemps, un maître zen rentre de promenade. Le temps est délicieux, ni chaud, ni froid, un temps d'équilibre et de grâce auquel l'âme spontanément s'accorde. Une légère brise souffle et en arrivant face au portail du monastère, le maître constate que la bannière à l’effigie du Bouddha faseye doucement au vent. Deux jeunes novices sont plantés devant.
« C'est la bannière qui bouge !
- Non, c'est le vent !
- Selon la bonne doctrine, ce qui importe, c'est ce que nous voyons devant nous maintenant. Et c'est la bannière, et elle bouge !
Pas du tout, ta vision est erronée, car l'agitation de la bannière n'est que la conséquence du vent, c'est lui la cause première, la réalité au-delà de l'apparence.
- Mais l'existence du vent est une hypothèse !
- La bannière ne bouge pas sans motif, sa réalité est constitutive du vent !
- Pure spéculation !
- Évidence !
- Non, pas du tout !
- Mais si ! »
Les deux moines s'échauffent, ce qui n'était qu'une conversation aimable devient une dispute, une bataille. Peu s'en faut qu'ils n'en viennent aux mains. C'est alors qu'ils aperçoivent le maître du temple, qui les regarde impassible. Un peu confus, ils se tournent vers lui :
« Maître, est-ce la bannière qui bouge, est-ce le vent ?
- Ce n’est pas la bannière, ce n'est pas le vent, c'est votre esprit qui bouge. »
« C'est la bannière qui bouge !
- Non, c'est le vent !
- Selon la bonne doctrine, ce qui importe, c'est ce que nous voyons devant nous maintenant. Et c'est la bannière, et elle bouge !
Pas du tout, ta vision est erronée, car l'agitation de la bannière n'est que la conséquence du vent, c'est lui la cause première, la réalité au-delà de l'apparence.
- Mais l'existence du vent est une hypothèse !
- La bannière ne bouge pas sans motif, sa réalité est constitutive du vent !
- Pure spéculation !
- Évidence !
- Non, pas du tout !
- Mais si ! »
Les deux moines s'échauffent, ce qui n'était qu'une conversation aimable devient une dispute, une bataille. Peu s'en faut qu'ils n'en viennent aux mains. C'est alors qu'ils aperçoivent le maître du temple, qui les regarde impassible. Un peu confus, ils se tournent vers lui :
« Maître, est-ce la bannière qui bouge, est-ce le vent ?
- Ce n’est pas la bannière, ce n'est pas le vent, c'est votre esprit qui bouge. »
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Contes zen
C’est une histoire que je vais devoir raconter de mémoire.
Il s’agit de deux sumos devant s’affronter sur le tatami. Les voilà face à face, ils se saluent respectueusement, puis la cloche retentit pour annoncer le départ du combat. Les voilà ne bougeant pas d’un poil, trente seconde, une minute, rien, aucun des deux lutteurs ne tente d’attaquer l’autre. La cloche retentit une nouvelle fois pour annoncer la fin du combat : match nul et nouvelles salutations.
Un apprenti sumo qui se trouvait dans le publique demande à son maître de lui expliquer ce bien étrange combat. « Ces sumos sont des lutteurs accomplis. », explique le sensei, « Aucun des deux n’a bougé car ni l’un ni l’autre n’a laissé paraître d’ouverture. Si l’un d’entre eux avait voulu remporter à tout prix le combat, il se serait sur le champ exposé. Comme aucun des deux n’a laissé d’ouverture, toute attaque se serait nécessairement soldée par l’échec de l’assaillant. Ceci, chacun l’a compris, raison pour laquelle le combat s’est déroulé de cette manière. »
Il s’agit de deux sumos devant s’affronter sur le tatami. Les voilà face à face, ils se saluent respectueusement, puis la cloche retentit pour annoncer le départ du combat. Les voilà ne bougeant pas d’un poil, trente seconde, une minute, rien, aucun des deux lutteurs ne tente d’attaquer l’autre. La cloche retentit une nouvelle fois pour annoncer la fin du combat : match nul et nouvelles salutations.
Un apprenti sumo qui se trouvait dans le publique demande à son maître de lui expliquer ce bien étrange combat. « Ces sumos sont des lutteurs accomplis. », explique le sensei, « Aucun des deux n’a bougé car ni l’un ni l’autre n’a laissé paraître d’ouverture. Si l’un d’entre eux avait voulu remporter à tout prix le combat, il se serait sur le champ exposé. Comme aucun des deux n’a laissé d’ouverture, toute attaque se serait nécessairement soldée par l’échec de l’assaillant. Ceci, chacun l’a compris, raison pour laquelle le combat s’est déroulé de cette manière. »
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Contes zen
loofrg a écrit:Par un bel après-midi de printemps, un maître zen rentre de promenade. Le temps est délicieux, ni chaud, ni froid, un temps d'équilibre et de grâce auquel l'âme spontanément s'accorde. Une légère brise souffle et en arrivant face au portail du monastère, le maître constate que la bannière à l’effigie du Bouddha faseye doucement au vent. Deux jeunes novices sont plantés devant.
« C'est la bannière qui bouge !
- Non, c'est le vent !
- Selon la bonne doctrine, ce qui importe, c'est ce que nous voyons devant nous maintenant. Et c'est la bannière, et elle bouge !
Pas du tout, ta vision est erronée, car l'agitation de la bannière n'est que la conséquence du vent, c'est lui la cause première, la réalité au-delà de l'apparence.
- Mais l'existence du vent est une hypothèse !
- La bannière ne bouge pas sans motif, sa réalité est constitutive du vent !
- Pure spéculation !
- Évidence !
- Non, pas du tout !
- Mais si ! »
Les deux moines s'échauffent, ce qui n'était qu'une conversation aimable devient une dispute, une bataille. Peu s'en faut qu'ils n'en viennent aux mains. C'est alors qu'ils aperçoivent le maître du temple, qui les regarde impassible. Un peu confus, ils se tournent vers lui :
« Maître, est-ce la bannière qui bouge, est-ce le vent ?
- Ce n’est pas la bannière, ce n'est pas le vent, c'est votre esprit qui bouge. »
- Reflet.:
Dodo- Seigneur de la Métaphysique
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Identité métaphysique : Magicien distrait
Humeur : Aux anges…
Date d'inscription : 21/07/2021
Re: Contes zen
Je me demandais si vous pouviez associer celle-ci aux philosophie orientale... sous forme de conte.
Dodo- Seigneur de la Métaphysique
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Localisation : Alma - (Saguenay)
Identité métaphysique : Magicien distrait
Humeur : Aux anges…
Date d'inscription : 21/07/2021
Re: Contes zen
Ca me fait penser à la belle au bois dormant réveillée par le baiser du prince charmant, mais ce n'est pas très oriental.
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Humeur : Emeraude
Date d'inscription : 04/07/2018
Re: Contes zen
Vu sous cet angle...
Dodo- Seigneur de la Métaphysique
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Localisation : Alma - (Saguenay)
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Humeur : Aux anges…
Date d'inscription : 21/07/2021
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