Mysticisme et déconstruction
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JO
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Théo
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Re: Mysticisme et déconstruction
Théo : Intéressant sujet... ne part pas trop vite, parce qu'on sent que la réflexion n'est pas arrivée à son terme.
Je reprends ce que je pense avoir comprit du coeur de ton sujet (à quelques maladresses près, que tu es libre d'ajuster) : Pourquoi les mystiques relatent-ils leur "expérience" en des termes issus de leur bagage culturel initial ?
Je mets le mot expérience entre guillemets car, justement, je crois que ce terme n'est pas approprié ici, compte tenu du sens que tu lui donne.
Employons plutôt le terme "extase".
Or dans le cas des mystiques, l'extase semble consister en le fait de discriminer entre réalité et apparences et d'isoler ce qu'ils sont de ce dont ils font l'expérience.
L'extase n'est donc pas en soi une expérience à proprement parler. Ce n'est pas, semble-t-il, une image nouvelle sur le vieil écran, mais plutôt un renversement de l'écran lui-même.
Quant le mystique essaye par la suite de communiquer cette extase, il ne peut le faire qu'avec les mots et concepts qu'il connait via sa mémoire, donc son expérience... c'est comme si il essayait de décrire le renversement de l'écran en des termes qui ne relèvent que de l'image. D'entrée de jeu, le moyen est inadéquat. Il n'a donc pas d'autre choix que de se contenter de métaphores/symboles. Peut-être que la confession d'origine lui donne un jeu de symbole tout fait et familier avec lequel il s'exprimera avec une relative justesse/aisance. Peut-être que c'est en fonction du public qu'il adaptera ses images, pour éveiller des sentiments et des sens spécifiques, rapport à la culture des auditeurs.
Une autre option serait de penser que l'extase de ces mystiques n'est encore qu'un phénomène "périphérique", extraordinairement profond certes, mais pas encore "total" et relevant encore de l'expérience, donc fortement influencé par leur croyances... ce qui expliquerait l'adéquation avec leur bagage culturel initial. Qui sait ? Ces mystiques chrétiens, devant une expérience psychique singulière, ne trouvent ils aucun autre mot que "Dieu" pour lui donner sens.
Si j'administrais une dose de LSD à un cobaye sans l'en informer : comment interprétera-t-il cette expérience à posteriori ? Le croyant y verrait probablement une extase mystique, et l'athée... ?
Je ne sais pas... mais c'est effectivement intrigant.
Je reprends ce que je pense avoir comprit du coeur de ton sujet (à quelques maladresses près, que tu es libre d'ajuster) : Pourquoi les mystiques relatent-ils leur "expérience" en des termes issus de leur bagage culturel initial ?
Je mets le mot expérience entre guillemets car, justement, je crois que ce terme n'est pas approprié ici, compte tenu du sens que tu lui donne.
Employons plutôt le terme "extase".
Or dans le cas des mystiques, l'extase semble consister en le fait de discriminer entre réalité et apparences et d'isoler ce qu'ils sont de ce dont ils font l'expérience.
L'extase n'est donc pas en soi une expérience à proprement parler. Ce n'est pas, semble-t-il, une image nouvelle sur le vieil écran, mais plutôt un renversement de l'écran lui-même.
Quant le mystique essaye par la suite de communiquer cette extase, il ne peut le faire qu'avec les mots et concepts qu'il connait via sa mémoire, donc son expérience... c'est comme si il essayait de décrire le renversement de l'écran en des termes qui ne relèvent que de l'image. D'entrée de jeu, le moyen est inadéquat. Il n'a donc pas d'autre choix que de se contenter de métaphores/symboles. Peut-être que la confession d'origine lui donne un jeu de symbole tout fait et familier avec lequel il s'exprimera avec une relative justesse/aisance. Peut-être que c'est en fonction du public qu'il adaptera ses images, pour éveiller des sentiments et des sens spécifiques, rapport à la culture des auditeurs.
Une autre option serait de penser que l'extase de ces mystiques n'est encore qu'un phénomène "périphérique", extraordinairement profond certes, mais pas encore "total" et relevant encore de l'expérience, donc fortement influencé par leur croyances... ce qui expliquerait l'adéquation avec leur bagage culturel initial. Qui sait ? Ces mystiques chrétiens, devant une expérience psychique singulière, ne trouvent ils aucun autre mot que "Dieu" pour lui donner sens.
Si j'administrais une dose de LSD à un cobaye sans l'en informer : comment interprétera-t-il cette expérience à posteriori ? Le croyant y verrait probablement une extase mystique, et l'athée... ?
Je ne sais pas... mais c'est effectivement intrigant.
mothman- Affranchi des Paradoxes
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Humeur : Relax sauf incident
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Re: Mysticisme et déconstruction
Le problème surtout : c'est que Dieu est avant tout une entité culturelle humaine susceptible d'évoluer dans le temps, et que la réalité, la vraie de vraie, est ce qu'elle est, et le restera qu'on y crois ou non... assimiler l’archétype à la réalité ultime risque fort de manquer de pertinence, au mieux.
La question est donc : pourquoi le faire ? (surtout dans le cas d'un mystique qui semble être "en ligne directe")
A moins que le mystique lui même ne soit victime de ses propres interprétations et croyances, il ne faut pas l'exclure.
La question est donc : pourquoi le faire ? (surtout dans le cas d'un mystique qui semble être "en ligne directe")
A moins que le mystique lui même ne soit victime de ses propres interprétations et croyances, il ne faut pas l'exclure.
mothman- Affranchi des Paradoxes
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Humeur : Relax sauf incident
Date d'inscription : 14/08/2012
Re: Mysticisme et déconstruction
Les humains parlent des langues différentes, avec des références sémantiques qui prennent des visages différents, pour une même réalité sous-jacente . Bernadette a vu "une belle dame", que son curé a identifié comme la vierge Marie des chrétiens. Une petite hindoue aurait vu une divinité hindoue, et une indienne Pachamama. Même émission, mais réception en fonction du récepteur .
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Date d'inscription : 23/08/2009
Re: Mysticisme et déconstruction
J'irais même jusqu'à dire : "Emission en fonction du récepteur"... encore une fois je crois que nous aurions beaucoup à gagner en intégrant le paradigme quantique pour interpréter plus finement ce genre de choses...
L’émetteur, le signal et le récepteur ? qui peut justifier solidement une telle division ontologique ?
L’émetteur, le signal et le récepteur ? qui peut justifier solidement une telle division ontologique ?
mothman- Affranchi des Paradoxes
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Humeur : Relax sauf incident
Date d'inscription : 14/08/2012
Re: Mysticisme et déconstruction
JO a écrit:Les humains parlent des langues différentes, avec des références sémantiques qui prennent des visages différents, pour une même réalité sous-jacente . Bernadette a vu "une belle dame", que son curé a identifié comme la vierge Marie des chrétiens. Une petite hindoue aurait vu une divinité hindoue, et une indienne Pachamama. Même émission, mais réception en fonction du récepteur .
La schizophrénie n'a pas d'ethnie, religion ou race préférentielles.
petit chaperon rouge- Affranchi des Paradoxes
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