Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 1ière partie
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 1ière partie
Même dans d'autres cas, il y a des personnes qui sont totalement allergiques à la morphine. Alors, en fin de vie, pour une agonie de trois ou quatre mois, il faut soulager les douleurs comment ? avec des cachets d'aspirine ?Bulle a écrit:Seulement voilà on ne peut pas donner de morphine+ hypnovel à tout le monde sous peine détresse respiratoire dans le cas des cancers ayant métastasé aux poumons ; mais comme il n'y a pas d'autre protocole, on le fait tout de même... Et le malade étouffe, et cela peut durer une semaine.
Alors on l'isole pour ne pas paniquer les autres...
C'est cela pour vous une "mort douce" ?
Décidément, plus j'avance, plus je suis sidéré par les arguments des adversaires de l'euthanasie.
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 1ière partie
JO est intervenue plusieurs fois sur le sujet . Ses réponses me donnent à penser que , suivant les régions où l' on se trouve, la conduite des médecins est différente . Dans le Sud-Ouest où existe une vieille tradition de protestantisme et de gauche, on semble moins réticent à donner le coup de sifflet final . " Cheu " nous, on est moins évolué, hélas...
bernard1933- Aka Tpat
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 1ière partie
J'ai beaucoup fréquenté médecins et hôpitaux ( et pour cause : j'en ai épousé un, de médecin ). Maintenant, il semble qu'on plonge plutôt les gens dans le coma artificiel, quand ça devient trop difficile . Le résultat est le même . C'est vrai que la morphine a des effets pas sympathiques, en plus .
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 1ière partie
Quelle est la différence avec la mort pour le malade ?
Et pour la famille ?
Et pour la famille ?
Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 1ière partie
aucune, justement .La famille n'a pas le traumatisme de donner la mort à celui qui part, et ce dernier, au point où il en est ...
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 1ière partie
Hello JO !
Tu as dis :
Il n'est donc pas question d'un choix de la famille.
Par contre avec ta solution, c'est la porte ouverte aux décisions familiales pures et dures. Décisions qui nous amènent à une situation pour le moins bizarre...
D'un côté "la famille" réclame à corps et à cri que la volonté du défunt soit respectée en matière de transmission de patrimoine et donc, juste quand il s'agit de transmettre le pognon.
Donc la famille aura le droit d'augmenter ledit capital aux frais de la société : et oui les pensions tombent tant que le titulaire n'est pas passé de vie à trépas et entre dans la part d'héritage et c'est l'Etat qui finance les soins.
Désolée je pousse l'argument jusqu'au bout, mais je regrette, mais les pensions de réversions étant ce qu'elles sont cela peut parfaitement être une motivation envisageable pour garder un "mari" dans un état comateux, contre sa volonté.
Tu as dis :
Quel traumatisme de donner la mort ? Il est question de permettre à un mourant d'avoir le choix d'une assistance médicale pour mettre fin à ses jours lorsqu'il est incurable et le souhaite.aucune, justement .La famille n'a pas le traumatisme de donner la mort à celui qui part, et ce dernier, au point où il en est ...
Il n'est donc pas question d'un choix de la famille.
Par contre avec ta solution, c'est la porte ouverte aux décisions familiales pures et dures. Décisions qui nous amènent à une situation pour le moins bizarre...
D'un côté "la famille" réclame à corps et à cri que la volonté du défunt soit respectée en matière de transmission de patrimoine et donc, juste quand il s'agit de transmettre le pognon.
Donc la famille aura le droit d'augmenter ledit capital aux frais de la société : et oui les pensions tombent tant que le titulaire n'est pas passé de vie à trépas et entre dans la part d'héritage et c'est l'Etat qui finance les soins.
Désolée je pousse l'argument jusqu'au bout, mais je regrette, mais les pensions de réversions étant ce qu'elles sont cela peut parfaitement être une motivation envisageable pour garder un "mari" dans un état comateux, contre sa volonté.
Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 1ière partie
Exact, Cuddy. Je contaste avec satisfaction que votre logique ne se trouve pas uniquement dans votre soutien-gorge.
On n'a pas encore entendu Foreman sur ce sujet... .
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Dernière édition par Magnus le Lun 10 Mai 2010 - 15:54, édité 1 fois
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 1ière partie
Moi, je ne comprends même pas que l'on puisse être contre....Magnus a écrit:Exact, Cuddy. Je contaste avec satisfaction que votre logique ne se trouve pas uniquement dans votre soutien-gorge.
On n'a pas encore entendu Foreman sur ce sujet... .
Pour une question de religion ? Mais de quoi ils s'occupent ? Qu'ils commencent à faire le ménage avec leurs pédophiles avant de s'occuper si c'est bien d'être assisté pour mourir quand une personne le souhaite !
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 1ière partie
mais je ne suis pas contre! vous pouvez bien tuer qui vous voulez . J'avais pas pensé à l'argument financier !! Je ne sais pas si beaucoup d'aspirantes veuves demandent à prolonger le candidat défunt jusqu'au trimestre suivant ...Chaque fois qu'un proche est mort, je l'ai accompagné jusqu'au bout , et je fais de même avec mes chiens: ils meurent dans mes bras et le vétérinaire est obligé de me consoler!! . Le fait de devoir faire euthanasier ces derniers ( pas les vétérinaires) m'est une telle souffrance que je n'ose même pas penser à ce que ce serait pour un de mes bienaimés . Aucun ne s'est montré pressé de mourir, je n'ai donc pas eu le cas de conscience. J'ai échangé tant d'amour, humain et canin, dans ces moments terribles, que je suis sûre qu'aucun n' a songé à les abréger . Pourquoi ? je ne sais pas: peut-être pour m'épargner .
Et je pense que bien des demandeurs d'euthanasie le font par égard pour des proches qui "souffrent trop " de leur déchéance .
Et je pense que bien des demandeurs d'euthanasie le font par égard pour des proches qui "souffrent trop " de leur déchéance .
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 1ière partie
jo:
Qui voudrait empêcher cet acte d'amour ? Et pourquoi ?
C'est un acte d'amour donc..."car si je t'aime je ne veux pas que tu souffres de me voir me décomposer".Et je pense que bien des demandeurs d'euthanasie le font par égard pour des proches qui "souffrent trop " de leur déchéance .
Qui voudrait empêcher cet acte d'amour ? Et pourquoi ?
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 1ière partie
ça m'embêterait de savoir qu'un être désire me débarrasser le plancher par courtoisie .
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 1ière partie
c'est toi qui parles de courtoisie, tu déformes ma pensée, moi je parle d'acte d'amour!JO a écrit:ça m'embêterait de savoir qu'un être désire me débarrasser le plancher par courtoisie .
S'empêcher d'être la cause (même involontaire) d'une souffrance sur autrui, sur celui que l'on aime, que l'on respecte.
C'est quand même pas compliqué de comprendre que lorsqu'il n'y a plus aucun espoir, que son corps devient décharné, que l'on est pratiquement grabataire et dépendant de tout pour survivre encore un peu, il est normal de ne plus désirer imposer à ceux que l'on aime un tel spectacle.
Il me semble que c'est même une question de pudeur de ne plus soumettre cette déchéance physique aux autres non ?
Meme les oiseaux se cachent pour mourir...
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Cervantes
Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 1ière partie
ce qui compte , c'est l'autre, pas soi. Et l'autre, s'il t'aime ... Je vais faire là, un aveu très intime : le dernier regard d'amour, le dernier "je t'aime" formé par des lèvres qui ne laissent plus passer le son...et ces heures où on sent bien que ce sont les ultimes moments, je ne les ai jamais regrettés : ils sont pour moi le plus précieux de mes amours ...On ne triche plus, là, on donne à l'autre le plus vrai, le plus profond , à jamais .Pourquoi l'anticiper, si la souffrance est maitrisée ?
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 1ière partie
Mais tu mélanges tout JO...on dirait à te lire, que les pro-euthanasie voudraient que tout le monde y passe ?! C'est faux, chacun est libre de choisir, il n'y a aucune obligation heureusement.JO a écrit:ce qui compte , c'est l'autre, pas soi. Et l'autre, s'il t'aime ... Je vais faire là, un aveu très intime : le dernier regard d'amour, le dernier "je t'aime" formé par des lèvres qui ne laissent plus passer le son...et ces heures où on sent bien que ce sont les ultimes moments, je ne les ai jamais regrettés : ils sont pour moi le plus précieux de mes amours ...On ne triche plus, là, on donne à l'autre le plus vrai, le plus profond , à jamais .Pourquoi l'anticiper, si la souffrance est maitrisée ?
Celui qui veut aller jusqu'au bout, qui ne souffre pas, ou même s'il souffre, ben....pourquoi pas ?
Vient ensuite l'étape où c'est le conjoint, la famille etc...qui optent pour une solution en accord avec le corps médical, parce que le malade n'est plus capable de dire, de prendre une décision.
Il a très bien pu en parler avant et dicter son souhait au cas où...
Dans l'exemple que tu donnes, c'est très beau ok! mais tu transposes éventuellement ton désir sur l'autre personne.
C'est une interprétation par ton ressenti, rien n'est moins sûr que l'autre personne (sauf si elle en a parlé), n'est pas dans une position de souffrance psychologique et souhaiterait ne pas se montrer aussi dégradé aux yeux des personnes qu'elle aime.
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Cervantes
Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 1ière partie
Des témoignages d'euthanasies bien préparées montrent, de façon très émouvante, que ce dernier regard d'amour, que ce dernier "je t'aime" sont tout aussi beaux et précieux lorsque c'est par la mort douce que le patient désire partir.JO a écrit:ce qui compte , c'est l'autre, pas soi. Et l'autre, s'il t'aime ... Je vais faire là, un aveu très intime : le dernier regard d'amour, le dernier "je t'aime" formé par des lèvres qui ne laissent plus passer le son...et ces heures où on sent bien que ce sont les ultimes moments, je ne les ai jamais regrettés : ils sont pour moi le plus précieux de mes amours ...On ne triche plus, là, on donne à l'autre le plus vrai, le plus profond , à jamais .Pourquoi l'anticiper, si la souffrance est maitrisée ?
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 1ière partie
bien sûr! ça doit être optionnel. Mais attention à ce qu'on dit désirer, avant d'y être ...en rédigeant son testament de vie . Moi j'ai dit que je souhaitais seulement ne pas souffrir . Mes proches supporteront ma déchéance éventuelle avec amour, j'en suis sûre . Et tant pis si c'est égoïste .
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 1ière partie
Oui c'est très égoiste !JO a écrit:bien sûr! ça doit être optionnel. Mais attention à ce qu'on dit désirer, avant d'y être ...en rédigeant son testament de vie . Moi j'ai dit que je souhaitais seulement ne pas souffrir . Mes proches supporteront ma déchéance éventuelle avec amour, j'en suis sûre . Et tant pis si c'est égoïste .
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 1ière partie
Voici un extrait de Féeries anatomiques, Généalogie du corps faustien où Michel Onfray critique la pratique des soins palliatifs et présente des raisons en faveur de l'euthanasie :
Que les thuriféraires des soins palliatifs affirment : le bénéfice de l’agonie dans l’enrichissement qui les humanise, eux, les survivants; la réalité d’un bénéfice mutuel à l’accompagnement, l’utilité du mourant qui sert encore un peu avant de passer ad patres, en l’occurrence à réaliser le salut de ceux qui s’en servent et les exploitent, les instrumentalisent, les utilisent et volent la mort des agonisants, voilà autant de preuves d’une avance masquée des défenseurs de ces thèses malsaines.
Ils dissimulent une option partisane et néo-chrétienne, militent pour une cause personnelle et non générale. En un mot : les soins palliatifs défendent une logique de soignants soucieux de leur salut plutôt qu’une logique de soignés motivée par le respect de la volonté, de la dignité, de la souveraineté, de la liberté et de l’autonomie du malade. L’euthanasie permet d’avancer sur le terrain de la déchristianisation du corps et des institutions qui s’en occupent, puis de progresser dans la construction d’un corps faustien.
De la même manière que les palliatifs récusent la demande euthanasique sous prétexte qu’elle cache autre chose – un besoin inconscient de vie et d’amour -, ils réduisent la mort douce à des arguments triviaux. L’accusation de nazisme, on l’a déjà vu, sert à éviter de penser et de réfléchir sur cette question… A quoi l’on ajoute, sur le même principe – paralogismes, rhétoriques spécieuses et déni – une série de causes triviales pour s’y opposer : on euthanasie à cause du manque de lits; pour le confort des familles; afin d’en finir avec un patient récalcitrant; parce que les médecins ne savent pas affronter la mort; à cause de leur couardise ou de leur incompétence à accompagner. Vénalité, cruauté, méchanceté, incapacité, lâcheté, uniquement de mauvaises raisons…
Autre logique spécieuse : la législation de l’euthanasie entraînerait une débauche de pratiques sauvages. On imagine mal comment un encadrement juridique digne de ce nom, une législation ad hoc extrêmement précise, rigoureuse et respectueuse des droits du malade, un protocole défini dans la clarté et qui suppose transparence et collégialité des prises de décision devenues accessibles aux malades et à leurs familles, pourraient augmenter une pratique sauvage ! D’abord parce qu’avec un texte elle cesse d’être incontrôlable et incontrôlée, ensuite parce que justement la loi rend caduque cette façon de procéder. Pour quelle raison cacher une pratique que la loi définit et rend possible ? L’euthanasie sauvage existe – et trop – dans l’actuel cas de figure : celui de la pénalisation, pas celui de la légalisation…
Militer pour les soins palliatifs consiste à voter non pas pour la vie, mais pour la mort. Car cette technique prolonge la mort, pas la vie. Seule la mort tue, pas celui qui la donne plus tôt pour éviter qu’elle obtienne plus que ce dont elle s’empare déjà. L’homicide qualifie moins le médecin qui abrège les souffrances que le soignant décidé à tout faire pour que le vivant soit le plus longtemps, le plus sûrement, le plus cruellement, le plus consciemment en présence de son agonie. On connaît le mot de Kafka à son médecin, sur son lit de mort : « Si vous ne me tuez pas, vous êtes un assassin »…
Chacun peut désirer une façon plus digne de mourir que pleurer dans les bras d’une soignante appelée maman entre deux gémissements pendant qu’elle nous raconte le Petit Chaperon rouge, le tout dans une ambiance d’encens, à la lumière de bougies vacillantes, pendant que passe en fond sonore une musique New Age, le corps transformé en immense blessure, bien que pommettes et menton soient masqués, la mort prenant déjà presque toute la place. D’aucuns préfèrent Caton ou Sénèque. Peut-on leur donner tort ?
Parmi les critiques faites par les tenants des soins palliatifs aux partisans de l’euthanasie, on trouve cet étrange reproche : l’agonisant qui réclame de l’aide pour mourir ne respecte pas la dignité… de celui à qui il formule sa demande ! Un comble… comme si les contrats en pareil cas se constituent sans la liberté des parties prenantes, en l’occurrence celle de l’individu sollicité toujours libre de refuser et nullement contraint d’obéir… L’euthanasie comme crime éthique contre le vivant à qui l’on demande de la pitié, voilà une bien étrange façon de considérer la volonté du mourant !
Là encore apparaît cette idée que le palliatif place moins le malade au centre de ses préoccupations que le soigné obsédé par la triviale opération du salut de son âme. Si en pareil moment un membre du personnel hospitalier trouve qu’on lui manque de respect en lui demandant de l’aide à mourir, à quoi ressemble sa capacité à la compassion, au sens étymologique ? Il ne souffre pas avec, mais pense à sa seule personne tout en souhaitant ne pas mettre en péril son paradis potentiel, fût-ce au prix d’un geste compassionnel que peut-être leur Jésus n’aurait pas renié – mais que l’Eglise condamne…
Quelle inhumanité d’interdire à un mourant, qui d’une certaine manière a tous les droits - il lui reste si peu à vivre -, de se réapproprier ce qui peut encore l’être ? Tous les philosophes qui théorisent la toute-puissance de la nécessité insistent sur la définition de la liberté dans le cas de cette impasse éthique : consentir, aimer ce qui advient, vouloir ce qui nous veut, voire aller au-devant de ce qui nous attend si l’on sait ne pouvoir y échapper. Le suicide romain s’appuie sur cette aporie : en décidant ce qui a été imposé par le destin, je reconquiers partiellement la liberté de m’y soustraire. Comment priver un être de ce pouvoir ? De quel droit ?
Les palliatifs tiennent la vie pour une valeur en soi, sur le principe de la religion catholique apostolique et romaine. La cohérence métaphysique et ontologique devrait leur interdire la mise à mort de tout ce qui vit – les rats, les cafards, les moustiques, les mouches, les morpions, etc. -, donc déclencher en eux un végétarisme militant, voire un austère végétalisme, doublé d’un pacifisme militant, puis d’une opposition absolue à la peine de mort. On en est loin…
Du côté des défenseurs de l’euthanasie, on ne communie pas dans la religion de la vie: elle n’est pas un absolu, un en-soi sur le principe d’une divinité appelant la prosternation. La vie compte pour ce qu’on en fait et sa qualité, pas sa quantité, elle vaut pour son usage, pas son essence, elle importe par sa construction, sa jouissance, par son être-là en dehors de tout projet et de toute incarnation nominaliste. Une vie présente de l’intérêt quand elle permet la fabrication, l’émergence et l’entretien de l’humain en l’homme. Quand l’humanité quitte un corps dans lequel il ne reste que la vie, elle ne signifie plus rien et pèse autant que tout ce qui vit par ailleurs sur la planète. La mort a déjà fait son travail….
[...]
A l’évidence, l’euthanasie pose moins de problèmes quand elle relève d’une demande claire formulée par une personne saine de corps et d’esprit que dans le cas d’un individu définitivement coupé du monde par la maladie, relié à la vie par la seule technique, silencieux de son vivant sur son éventuel désir d’en appeler à la mort douce, se trouvant dans un lit d’hôpital artificiellement en vie, prolongé par l’appareillage, maintenu vivant par des machines. L’idéal consiste en un testament de vie rédigé bien avant le jour fatal dans lequel la personne signataire confie ses désirs de ne pas subir d’acharnement thérapeutique, de bénéficier de tous les antalgiques possibles et imaginables, fût-ce au prix du raccourcissement de la vie, enfin de pouvoir profiter d’un geste euthanasique.
Avec ce papier porté sur soi, son auteur prolonge sa vie et sa conscience dans le moment où celles-ci disparaissent. Le même document peut mentionner le nom d’une personne à qui l’on délègue le pouvoir de décider pour soi. Le mandataire dispose dès lors du pouvoir de représenter le mourant auprès du corps médical et de mener à bien les discussions que son aimé ne peut plus conduire. Cette disposition montre que la mort donnée dans l’euthanasie procède de l’affection, de la tendresse, de la pitié, de la fidélité et que dans ce geste une histoire d’amour se prolonge et se parfait.
L’euthanasie suppose donc la résolution de quelques problèmes philosophiques. Ainsi : aucun devoir de vivre ne s’oppose à un droit de mourir : qu’est-ce qui justifierait ce devoir, sinon une transcendance, un extérieur à l’individu – autant dire une fiction ? Quelle instance pourrait interdire ce droit à disposer de soi-même, de son corps, de sa vie et de ses usages libres ? Mais aussi : il n’existe aucun devoir envers soi-même, dont celui de ne pas attenter à son existence, seulement des droits, sur ce terrain personne n’est obligé à rien d’autre que ce à quoi il se contraint. Egalement : le droit de mourir est supérieur au devoir de ne pas tuer, car tuer un autre que soi et se tuer relèvent d’une semblance seulement en regard d’un sophisme et d’une idéologie visibles à l’œil nu… dans un monde sans Dieu, sans âme immatérielle, sans transcendance, le mourant n’a de comptes à rendre qu’à lui-même.
Compte rendu de Michel Onfray, Féeries anatomiques , Généalogie du corps faustien, Paris, Éd. Grasset, 2003 par
P. Yves Ledure dans Esprit et Vie, n°113 - octobre 2004.
Source
Que les thuriféraires des soins palliatifs affirment : le bénéfice de l’agonie dans l’enrichissement qui les humanise, eux, les survivants; la réalité d’un bénéfice mutuel à l’accompagnement, l’utilité du mourant qui sert encore un peu avant de passer ad patres, en l’occurrence à réaliser le salut de ceux qui s’en servent et les exploitent, les instrumentalisent, les utilisent et volent la mort des agonisants, voilà autant de preuves d’une avance masquée des défenseurs de ces thèses malsaines.
Ils dissimulent une option partisane et néo-chrétienne, militent pour une cause personnelle et non générale. En un mot : les soins palliatifs défendent une logique de soignants soucieux de leur salut plutôt qu’une logique de soignés motivée par le respect de la volonté, de la dignité, de la souveraineté, de la liberté et de l’autonomie du malade. L’euthanasie permet d’avancer sur le terrain de la déchristianisation du corps et des institutions qui s’en occupent, puis de progresser dans la construction d’un corps faustien.
De la même manière que les palliatifs récusent la demande euthanasique sous prétexte qu’elle cache autre chose – un besoin inconscient de vie et d’amour -, ils réduisent la mort douce à des arguments triviaux. L’accusation de nazisme, on l’a déjà vu, sert à éviter de penser et de réfléchir sur cette question… A quoi l’on ajoute, sur le même principe – paralogismes, rhétoriques spécieuses et déni – une série de causes triviales pour s’y opposer : on euthanasie à cause du manque de lits; pour le confort des familles; afin d’en finir avec un patient récalcitrant; parce que les médecins ne savent pas affronter la mort; à cause de leur couardise ou de leur incompétence à accompagner. Vénalité, cruauté, méchanceté, incapacité, lâcheté, uniquement de mauvaises raisons…
Autre logique spécieuse : la législation de l’euthanasie entraînerait une débauche de pratiques sauvages. On imagine mal comment un encadrement juridique digne de ce nom, une législation ad hoc extrêmement précise, rigoureuse et respectueuse des droits du malade, un protocole défini dans la clarté et qui suppose transparence et collégialité des prises de décision devenues accessibles aux malades et à leurs familles, pourraient augmenter une pratique sauvage ! D’abord parce qu’avec un texte elle cesse d’être incontrôlable et incontrôlée, ensuite parce que justement la loi rend caduque cette façon de procéder. Pour quelle raison cacher une pratique que la loi définit et rend possible ? L’euthanasie sauvage existe – et trop – dans l’actuel cas de figure : celui de la pénalisation, pas celui de la légalisation…
Militer pour les soins palliatifs consiste à voter non pas pour la vie, mais pour la mort. Car cette technique prolonge la mort, pas la vie. Seule la mort tue, pas celui qui la donne plus tôt pour éviter qu’elle obtienne plus que ce dont elle s’empare déjà. L’homicide qualifie moins le médecin qui abrège les souffrances que le soignant décidé à tout faire pour que le vivant soit le plus longtemps, le plus sûrement, le plus cruellement, le plus consciemment en présence de son agonie. On connaît le mot de Kafka à son médecin, sur son lit de mort : « Si vous ne me tuez pas, vous êtes un assassin »…
Chacun peut désirer une façon plus digne de mourir que pleurer dans les bras d’une soignante appelée maman entre deux gémissements pendant qu’elle nous raconte le Petit Chaperon rouge, le tout dans une ambiance d’encens, à la lumière de bougies vacillantes, pendant que passe en fond sonore une musique New Age, le corps transformé en immense blessure, bien que pommettes et menton soient masqués, la mort prenant déjà presque toute la place. D’aucuns préfèrent Caton ou Sénèque. Peut-on leur donner tort ?
Parmi les critiques faites par les tenants des soins palliatifs aux partisans de l’euthanasie, on trouve cet étrange reproche : l’agonisant qui réclame de l’aide pour mourir ne respecte pas la dignité… de celui à qui il formule sa demande ! Un comble… comme si les contrats en pareil cas se constituent sans la liberté des parties prenantes, en l’occurrence celle de l’individu sollicité toujours libre de refuser et nullement contraint d’obéir… L’euthanasie comme crime éthique contre le vivant à qui l’on demande de la pitié, voilà une bien étrange façon de considérer la volonté du mourant !
Là encore apparaît cette idée que le palliatif place moins le malade au centre de ses préoccupations que le soigné obsédé par la triviale opération du salut de son âme. Si en pareil moment un membre du personnel hospitalier trouve qu’on lui manque de respect en lui demandant de l’aide à mourir, à quoi ressemble sa capacité à la compassion, au sens étymologique ? Il ne souffre pas avec, mais pense à sa seule personne tout en souhaitant ne pas mettre en péril son paradis potentiel, fût-ce au prix d’un geste compassionnel que peut-être leur Jésus n’aurait pas renié – mais que l’Eglise condamne…
Quelle inhumanité d’interdire à un mourant, qui d’une certaine manière a tous les droits - il lui reste si peu à vivre -, de se réapproprier ce qui peut encore l’être ? Tous les philosophes qui théorisent la toute-puissance de la nécessité insistent sur la définition de la liberté dans le cas de cette impasse éthique : consentir, aimer ce qui advient, vouloir ce qui nous veut, voire aller au-devant de ce qui nous attend si l’on sait ne pouvoir y échapper. Le suicide romain s’appuie sur cette aporie : en décidant ce qui a été imposé par le destin, je reconquiers partiellement la liberté de m’y soustraire. Comment priver un être de ce pouvoir ? De quel droit ?
Les palliatifs tiennent la vie pour une valeur en soi, sur le principe de la religion catholique apostolique et romaine. La cohérence métaphysique et ontologique devrait leur interdire la mise à mort de tout ce qui vit – les rats, les cafards, les moustiques, les mouches, les morpions, etc. -, donc déclencher en eux un végétarisme militant, voire un austère végétalisme, doublé d’un pacifisme militant, puis d’une opposition absolue à la peine de mort. On en est loin…
Du côté des défenseurs de l’euthanasie, on ne communie pas dans la religion de la vie: elle n’est pas un absolu, un en-soi sur le principe d’une divinité appelant la prosternation. La vie compte pour ce qu’on en fait et sa qualité, pas sa quantité, elle vaut pour son usage, pas son essence, elle importe par sa construction, sa jouissance, par son être-là en dehors de tout projet et de toute incarnation nominaliste. Une vie présente de l’intérêt quand elle permet la fabrication, l’émergence et l’entretien de l’humain en l’homme. Quand l’humanité quitte un corps dans lequel il ne reste que la vie, elle ne signifie plus rien et pèse autant que tout ce qui vit par ailleurs sur la planète. La mort a déjà fait son travail….
[...]
A l’évidence, l’euthanasie pose moins de problèmes quand elle relève d’une demande claire formulée par une personne saine de corps et d’esprit que dans le cas d’un individu définitivement coupé du monde par la maladie, relié à la vie par la seule technique, silencieux de son vivant sur son éventuel désir d’en appeler à la mort douce, se trouvant dans un lit d’hôpital artificiellement en vie, prolongé par l’appareillage, maintenu vivant par des machines. L’idéal consiste en un testament de vie rédigé bien avant le jour fatal dans lequel la personne signataire confie ses désirs de ne pas subir d’acharnement thérapeutique, de bénéficier de tous les antalgiques possibles et imaginables, fût-ce au prix du raccourcissement de la vie, enfin de pouvoir profiter d’un geste euthanasique.
Avec ce papier porté sur soi, son auteur prolonge sa vie et sa conscience dans le moment où celles-ci disparaissent. Le même document peut mentionner le nom d’une personne à qui l’on délègue le pouvoir de décider pour soi. Le mandataire dispose dès lors du pouvoir de représenter le mourant auprès du corps médical et de mener à bien les discussions que son aimé ne peut plus conduire. Cette disposition montre que la mort donnée dans l’euthanasie procède de l’affection, de la tendresse, de la pitié, de la fidélité et que dans ce geste une histoire d’amour se prolonge et se parfait.
L’euthanasie suppose donc la résolution de quelques problèmes philosophiques. Ainsi : aucun devoir de vivre ne s’oppose à un droit de mourir : qu’est-ce qui justifierait ce devoir, sinon une transcendance, un extérieur à l’individu – autant dire une fiction ? Quelle instance pourrait interdire ce droit à disposer de soi-même, de son corps, de sa vie et de ses usages libres ? Mais aussi : il n’existe aucun devoir envers soi-même, dont celui de ne pas attenter à son existence, seulement des droits, sur ce terrain personne n’est obligé à rien d’autre que ce à quoi il se contraint. Egalement : le droit de mourir est supérieur au devoir de ne pas tuer, car tuer un autre que soi et se tuer relèvent d’une semblance seulement en regard d’un sophisme et d’une idéologie visibles à l’œil nu… dans un monde sans Dieu, sans âme immatérielle, sans transcendance, le mourant n’a de comptes à rendre qu’à lui-même.
Compte rendu de Michel Onfray, Féeries anatomiques , Généalogie du corps faustien, Paris, Éd. Grasset, 2003 par
P. Yves Ledure dans Esprit et Vie, n°113 - octobre 2004.
Source
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(Jean Anouilh)
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 1ière partie
Ce Michel Onfray est décidément ... bon! Allons-y :Je vais mourir, tu vas mourir, Onfray aussi . Comment ça sera, nul ne peut le dire : brutal ou longuet . De toute façon, ça n'enthousiasme ni celui qui subit , ni ceux qui subissent les conséquences : l'entourage . Ceux que la mort d'un être aimé a détruits pour un temps, vidés, épuisés, savent que, comme un divorce, ça obère l'existence et la lumière de plein d'autres êtres autour du concerné . On n'est pas seul. Deuxième constat. C'est bien gentil de dire ce qui convient à moi, moi, moi, mais alors, faut aller crever dans un ermitage et ne jamais se soigner : ça facilite la venue de l'heure fatale et ça fait faire des économies aux hôpitaux .
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 1ière partie
je ne comprends pas ta réaction, JO: "dépénalisation" ne signifie pas "obligation". Si la personne ne le demande pas, et désire mourir "naturellement", c'est se qui se passera.
Un ami de la famille a agonisé plus de 6 mois en suppliant qu'on l'aide à "passer", sa famille l'a veillé chaque jour et chaque nuit, ils se sont tous relayés mais épuisés au-delà du possible, au point de faire appel aux amis (il est d'ailleurs mort quand c'était mon tour). Je ne pense pas que ce prolongement ait apporté quelque chose de positif, au contraire, j'ai ressenti lassitude, et même rejet. Aucun de ces grands sentiments que tu décris...
Chaque cas est différent... Dépénaliser laisserait vraiment le choix à chacun, tandis que dans la situation actuelle, on n'est PAS libre de choisir, à moins de se suicider, mais on peut rater son suicide... Il y a d'ailleurs beaucoup de suicides chez les personnes âgées, mais on les fait passer pour des arrêts cardiaques pour ne pas choquer. Quelle souffrance, et quelle solitude, quelle culpabilisation pour ceux qui en viennent là ! Quelle culpabilisation aussi pour l'entourage ! Quels problèmes et souffrances si c'est raté: ils devront surveiller sans cesse la personne pour qu'elle ne recommence pas ! Un voisin a essayé trois fois avant de réussir, cela a été l'enfer pour sa famille pendant des mois. Il faut aussi penser à ces cas là, JO: ils sont beaucoup plus nombreux que l'on pense. La soeur d'une amie aussi (cancer de la peau). La souffrance était si horrible, si longue, impossible à soulager, les supplications de mourir si répétées, que l'entourage a été profondément traumatisé: mon amie ne s'en remet pas, même des années après...
Un ami de la famille a agonisé plus de 6 mois en suppliant qu'on l'aide à "passer", sa famille l'a veillé chaque jour et chaque nuit, ils se sont tous relayés mais épuisés au-delà du possible, au point de faire appel aux amis (il est d'ailleurs mort quand c'était mon tour). Je ne pense pas que ce prolongement ait apporté quelque chose de positif, au contraire, j'ai ressenti lassitude, et même rejet. Aucun de ces grands sentiments que tu décris...
Chaque cas est différent... Dépénaliser laisserait vraiment le choix à chacun, tandis que dans la situation actuelle, on n'est PAS libre de choisir, à moins de se suicider, mais on peut rater son suicide... Il y a d'ailleurs beaucoup de suicides chez les personnes âgées, mais on les fait passer pour des arrêts cardiaques pour ne pas choquer. Quelle souffrance, et quelle solitude, quelle culpabilisation pour ceux qui en viennent là ! Quelle culpabilisation aussi pour l'entourage ! Quels problèmes et souffrances si c'est raté: ils devront surveiller sans cesse la personne pour qu'elle ne recommence pas ! Un voisin a essayé trois fois avant de réussir, cela a été l'enfer pour sa famille pendant des mois. Il faut aussi penser à ces cas là, JO: ils sont beaucoup plus nombreux que l'on pense. La soeur d'une amie aussi (cancer de la peau). La souffrance était si horrible, si longue, impossible à soulager, les supplications de mourir si répétées, que l'entourage a été profondément traumatisé: mon amie ne s'en remet pas, même des années après...
Dernière édition par Lila le Jeu 13 Mai 2010 - 8:04, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 1ière partie
bon, je résume :
je suis pour le droit à l'euthansie et POUR les soins palliatifs .
donc POUR la dépénalisation de l'une mais pour le maintien et l'approfondissement des soins palliatifs de confort, quand la médecine ne peut plus rien . La mort des uns profite à celle des autres, oui, et c'est bien qu'elle serve encore à l'humanité .
Ne vous leurrez pas : TOUS les mourants servent de cobayes . Et j'approuve . C'est encore une fraternité . On ne meurt plus comme avant l'anesthésie: qui s'en plaint ?
Ce "philosophe" me donne de l'urticaire, décidément !! Cessons de le citer comme les musulmans invoquent le Coran et les cathos, le catéchisme . Les uns et les autres veulent soumettre l'opinion, pas lui permettre d'y voir clair, impartialement .
je suis pour le droit à l'euthansie et POUR les soins palliatifs .
donc POUR la dépénalisation de l'une mais pour le maintien et l'approfondissement des soins palliatifs de confort, quand la médecine ne peut plus rien . La mort des uns profite à celle des autres, oui, et c'est bien qu'elle serve encore à l'humanité .
Ne vous leurrez pas : TOUS les mourants servent de cobayes . Et j'approuve . C'est encore une fraternité . On ne meurt plus comme avant l'anesthésie: qui s'en plaint ?
Ce "philosophe" me donne de l'urticaire, décidément !! Cessons de le citer comme les musulmans invoquent le Coran et les cathos, le catéchisme . Les uns et les autres veulent soumettre l'opinion, pas lui permettre d'y voir clair, impartialement .
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 1ière partie
Bien sûr, Lila . Je suis de ton avis, entièrement . Pour la libre décision, au moment voulu, et pas dix ans avant, en pleine forme . Le moment venu, on peut avoir changé d'avis .
Je suis même pour le droit au suicide et la non intervention, face à la découverte d'un suicidé "raté". Donc l'abolition du délit de non assistance à personne volontairement en danger .
Voir ce nouveau thread :
https://www.forum-metaphysique.com/sociologie-problemes-de-societe-f38/abolition-du-delit-de-non-assistance-a-personne-volontairement-en-danger-t5276.htm#130608
Magnus.
T'as pas une clope et buvons un verre pour sceller cet accord
Je suis même pour le droit au suicide et la non intervention, face à la découverte d'un suicidé "raté". Donc l'abolition du délit de non assistance à personne volontairement en danger .
Voir ce nouveau thread :
https://www.forum-metaphysique.com/sociologie-problemes-de-societe-f38/abolition-du-delit-de-non-assistance-a-personne-volontairement-en-danger-t5276.htm#130608
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JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 1ière partie
En Belgique, le "testament" peut se remplir dix, quinze ou vingt ans avant : il indique ainsi que la personne qui le remplit ne le fait pas sous le choc de la souffrance, mais bien par idéologie.JO a écrit:Pour la libre décision, au moment voulu, et pas dix ans avant, en pleine forme.
Le volet consacré aux cas d'inconscience, inconscience qui peut survenir du jour au lendemain suite à un accident grave, par ex, ne doit pas attendre que la victime soit inconsciente pour le rédiger..., cela va de soi.
Le volet consacré aux traitements à refuser (refus de l'acharnement thérapeutique) indique que son signataire a réfléchi à la question, sain et lucide d'esprit.
Ce n'est pas un problème. Le testament est à renouveler tous les cinq ans. Si tu ne le renouvelles pas, cela signifie clairement que tu as changé d'avis.Le moment venu, on peut avoir changé d'avis.
Pendant ces intervalles de cinq années, tu peux aussi demander à l'ADMD, qui possède un des exemplaires de ton testament, de le déchirer; tu peux demander la même chose au mandataire qui a co-signé ce testament.
Plus simple encore : si, le moment venu, tu es encore conscient, il te suffit tout simplement de ne PAS demander l'euthanasie.
Crois-moi, personne ne viendra te dire :
- Vous avez rempli un testament à l'Admd, vous êtes donc prié de demander l'euthanasie !
Voir un nouveau thread sur ce sujet :Jo a écrit:Je suis même pour le droit au suicide et la non intervention, face à la découverte d'un suicidé "raté". Donc l'abolition du délit de non assistance à personne volontairement en danger.
ICI
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 1ière partie
Les soins palliatifs me semblent un relent du vieux fonds judeo-chrétien .
Le droit de décider de sa mort doit être un droit fondamental qui
n' intéresse que la personne elle-même, et personne d' autre , sa
" dernière liberté ", comme l' a écrit François de Closets, membre
d' honneur de l' ADMD . Je ne vois pas de quel droit on s' opposerait
au bout de papier qui ne quitte pas mon porte-feuille !
Le droit de décider de sa mort doit être un droit fondamental qui
n' intéresse que la personne elle-même, et personne d' autre , sa
" dernière liberté ", comme l' a écrit François de Closets, membre
d' honneur de l' ADMD . Je ne vois pas de quel droit on s' opposerait
au bout de papier qui ne quitte pas mon porte-feuille !
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Re: Pour ou contre la dépénalisation de l'euthanasie ? 1ière partie
Pas de problême .Revenons donc à l'euthanasie . Je suis pour, dans le cadre d'un accompagnement personnalisé, au cas par cas . L'abattage légal à la chaine, je suis contre. Mais la loi étant faite pour être transgressée : pas d'importance .
Mais le sujet doit englober l'assistance au suicide volontaire ... Ce n'est pas un autre sujet . Exemple :Mon père a un cancer, mais pour l'instant, rien ne l'indique , il veut abréger, anticipant les douleurs futures, refuse tout traitement : je fais quoi ? A partir de quel âge? de quel stade ? J'ai 80 ans , je peux demander à mourir dans la dignité, demain après-midi, sur rendez-vous ? Ma condition est incurable , pourtant !
Hitler s'était montré très cohérent , en remontant le fil .Si on veut légiférer, il faudra tout prévoir , pour éviter les dérives .
Mais le sujet doit englober l'assistance au suicide volontaire ... Ce n'est pas un autre sujet . Exemple :Mon père a un cancer, mais pour l'instant, rien ne l'indique , il veut abréger, anticipant les douleurs futures, refuse tout traitement : je fais quoi ? A partir de quel âge? de quel stade ? J'ai 80 ans , je peux demander à mourir dans la dignité, demain après-midi, sur rendez-vous ? Ma condition est incurable , pourtant !
Hitler s'était montré très cohérent , en remontant le fil .Si on veut légiférer, il faudra tout prévoir , pour éviter les dérives .
JO- Seigneur de la Métaphysique
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