Une lecture juive des évangiles
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Alice
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Re: Une lecture juive des évangiles
Si on me permet, j'aimerais ouvrir un échange de vues l'épisode où Barabbas est libéré plutôt que Jésus.Alice a écrit:- d’autres passages enfin, semblent tout à fait aberrants d’un point de vue historique quand on connaît le contexte de l’époque. Exemple : le passage que tu cites justement (Marc 14) on y voit que le « procès » de Jésus a lieu la nuit, dans la maison du nassi (grand prêtre, Caïphe), qui accuse Jésus de blasphème et le condamne à mort, la veille de la fête juive de Pessah.
Or :
- Les tribunaux juifs ne siègent pas la nuit
Est-ce une pure fiction?
ronron- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Une lecture juive des évangiles
Barabbas en araméen bar abba signifie "Fils du Père"... on aurait voulu faire d'une seule personne deux personnages distincts, on n'aurait pas fait mieux. D'autant plus qu'il me semble que la tradition dit que le petit nom de Barabbas était Yeshoua...
Jésus Fils du Père ou Jésus Fils du Père ?
Jésus le chef des révoltés ou Jésus le rebelle pacifiste ?
Une pure fiction ? Je n'en sais rien, mais toute l'histoire est selon moi un récit politico-idéologique composé comme tel, à partir de morceaux réels, ça c'est sûr. Mais quelle est la part de réel, quelle est la part d'invention politico-idéologique ?
Jésus Fils du Père ou Jésus Fils du Père ?
Jésus le chef des révoltés ou Jésus le rebelle pacifiste ?
Une pure fiction ? Je n'en sais rien, mais toute l'histoire est selon moi un récit politico-idéologique composé comme tel, à partir de morceaux réels, ça c'est sûr. Mais quelle est la part de réel, quelle est la part d'invention politico-idéologique ?
Alice- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Re: Une lecture juive des évangiles
Alice a écrit:D'où tirez vous cela ?Le texte est très précis : il s'agit de deux groupes hellénistes bien distincts.
Chère Alice,
c'était l'objet de mon précédent post : Je vois deux groupes différents dans la mesure où Luc désigne des personnes différentes. La première fois, il dit "Les Hellénistes" opposés aux Hébreux, après avoir évoqué le nombre des disciples. On parle donc ici de la partie des disciples qui sont hellénistes, et qu'on oppose à ceux qui sont hébreux.
La deuxième fois, Luc parle de "gens de la synagogue dite des Affranchis, des Cyrénéens, des Alexandrins et d'autres de Cilicie et d'Asie". Il situe ici ces personnes d'après leurs origines géographiques. Il n'utilise pas les mêmes mots : pour moi, il s'agit donc de personnes différentes.
En revanche, tout dépend de ce qu'on entend par "groupe".
Il me semble évident par exemple, que les personnes dont parle Luc la 1ère et la 2ème fois ont des origines communes : Ce sont tous des juifs hellénistes, pour autant qu'on puisse réunir tous les juifs parlant grec dans un seul groupe.
Maintenant, affirmer que les personnes qui se plaignaient de leur traîtement auprès des Apôtres, étaient les mêmes que ceux qui ont conduit Etienne devant le Sanhédrin, me semble difficilement soutenable. En premier lieu, parce qu'Etienne est, lui-même, un helléniste (il y en avait parmi les Apôtres aussi). Punir l'un des leurs parce qu'ils seraient méprisés par les judéo-chrétiens israélites ne me semble pas cohérent.
De plus, le problème dont les "Hellénistes" se plaignent au début n'est pas le même que celui qui provoque la comparution au Sanhédrin. Le premier est un problème de négligence vis à vis des veuves lors du service des tables. Donc de vie communautaire. Le second est un problème de discussion pure et simple, donc, de polémique. Les deux situations sont donc bien différentes.
J'ai trouvé un article sur wikipedia au sujet des Hellénistes, cela m'intéresserait de savoir ce que vous en pensez :
Hellénistes
Je ne suis pas sûre d'avoir tout saisi (je trouve l'article un peu confus par endroits... et il y a quelques raccourcis fâcheux en rapport avec les pratiques juives), mais un passage m'a interpelé, qui suggérerait une double origine du christianisme, l'une chez les "hébreux", l'autre ches les "hellénistes" (voir le chapitre "Dispersion et devenir").
Qu'en pensez-vous ?
C'est un article intéressant, mais qui prête à sourire.
J'y vois une réflexion qui convient tout à fait à votre vision des choses qui fait de Jésus un petit rabbi rebelle : les hellénistes, pour lesquels vous semblez ne pas avoir grande admiration, influencés par je ne sais quels délires des judéo-chrétiens, auraient vite fait de broder des idées de divinisation sur son mythe et auraient peaufiné le dogme chrétien, quitte à se fâcher avec les israélites, ce qui d'ailleurs a fini par se passer, quoi qu'il en soit.
Hélas, cet article est typique de l'auto-centrisme occidental qui sert de fondation à l'exégèse chrétienne classique. Il omet que l'Eglise d'Orient s'est développée avec les mêmes dogmes sans recevoir une influence grecque d'aucune sorte. - Attention : je ne parle pas ici de l' "Eglise d'Orient" qu'on assimile à l'Eglise Orthodoxe : celle-ci hérite directement des églises byzantines, donc grecques. Il s'agit plutôt des églises judéo-chrétiennes qui ont pu se développer en Mésopotamie, en Perse, et en Asie durant les premiers siècles du christianisme.
Ces églises ont subi des vagues de persécutions systématiques, des empereurs Perses jusqu'aux musulmans, mais il en persiste un petit reste aujourd'hui. Et l'étude de leurs textes ne laisse aucun doute à ce sujet.
libremax- Aka Taulique
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Re: Une lecture juive des évangiles
ronron a écrit:
Si on me permet, j'aimerais ouvrir un échange de vues l'épisode où Barabbas est libéré plutôt que Jésus.
Est-ce une pure fiction?
Le fait est que la coutume de Ponce Pilate de libérer un condamné les jours de fête n'est répertoriée dans aucune autre source que les évangiles. Cela rend-il la chose impossible pour autant ... ?
"Abba" était aussi un patronyme juif. Bar Abba peut avoir été le nom de ce Jésus Barabbas.
Maintenant, il faudrait se demander l'intérêt religieux pour une secte chrétienne naissante de mettre en scène un tel choix entre deux "fils du père"... Barabbas n'a aucun rôle catéchétique, et l'appellation de "Fils du Père" est absente des Evangiles.
libremax- Aka Taulique
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Un témoignage
« Trouble à l'ordre public, a jugé le Romain,
Mais l'affaire pour moi n'a rien d'irrémédiable.
Ce fils de charpentier, ce n'est qu'un pauvre diable,
Il parle, on l'applaudit, ce n'est rien, c'est humain ».
« Tu dois le crucifier, aujourd'hui ou demain,
Ont répondu alors les principaux notables.
Ton apprenti prophète est un irresponsable
Qui sème la révolte au long de son chemin. »
Alors le magistrat consulta les oracles,
Qui, n'aimant pas beaucoup les faiseurs de miracles,
Ont demandé la mort pour de pareils forfaits.
Mais ils ont accordé aussi une indulgence :
Libérer par ailleurs un gibier de potence.
Et, foi de Bar-Abbas, je dis qu'ils ont bien fait.
Mais l'affaire pour moi n'a rien d'irrémédiable.
Ce fils de charpentier, ce n'est qu'un pauvre diable,
Il parle, on l'applaudit, ce n'est rien, c'est humain ».
« Tu dois le crucifier, aujourd'hui ou demain,
Ont répondu alors les principaux notables.
Ton apprenti prophète est un irresponsable
Qui sème la révolte au long de son chemin. »
Alors le magistrat consulta les oracles,
Qui, n'aimant pas beaucoup les faiseurs de miracles,
Ont demandé la mort pour de pareils forfaits.
Mais ils ont accordé aussi une indulgence :
Libérer par ailleurs un gibier de potence.
Et, foi de Bar-Abbas, je dis qu'ils ont bien fait.
Dernière édition par Cochonfucius le Ven 8 Avr 2011 - 16:32, édité 1 fois
Re: Une lecture juive des évangiles
À supposer qu'il en soit ainsi, qui pourrait-on penser composait la foule de ceux qui criaient pour Jésus ou Barabbas?libremax a écrit:Le fait est que la coutume de Ponce Pilate de libérer un condamné les jours de fête n'est répertoriée dans aucune autre source que les évangiles. Cela rend-il la chose impossible pour autant ... ?
ronron- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Une lecture juive des évangiles
Les textes parlent de "la foule", ( ou du "peuple" ), et certains laissent entendre que celle-ci est poussée par les grands prêtres, les magistrats, les prêtres, les scribes, les anciens, à réclamer la mort de Jésus plutôt que celle de Barabbas.
Il y a donc, devant Pilate, les personnes qui ont amené Jésus à Pilate, dans un seul but : celui d'obtenir sa mort. Il s'y trouve aussi les inévitables curieux, qui s'intéressent à l'affaire, et qui sont en train de s'apercevoir que celui qu'ils avaient, peut-être, acclamés à grands cris lors de son arrivée à Jérusalem, juché sur un âne, n'est visiblement pas le sauveur qu'ils attendaient.
Il y a donc, devant Pilate, les personnes qui ont amené Jésus à Pilate, dans un seul but : celui d'obtenir sa mort. Il s'y trouve aussi les inévitables curieux, qui s'intéressent à l'affaire, et qui sont en train de s'apercevoir que celui qu'ils avaient, peut-être, acclamés à grands cris lors de son arrivée à Jérusalem, juché sur un âne, n'est visiblement pas le sauveur qu'ils attendaient.
libremax- Aka Taulique
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Re: Une lecture juive des évangiles
Ça m'intrigue parce que le pape, dans son dernier livre sur Jésus de Nazareth, veut démontrer que la foule était constituée uniquement des religieux et des partisans de Barabbas à crier en faveur de ce dernier. Donc personne parmi le peuple...libremax a écrit:Les textes parlent de "la foule", ( ou du "peuple" ), et certains laissent entendre que celle-ci est poussée par les grands prêtres, les magistrats, les prêtres, les scribes, les anciens, à réclamer la mort de Jésus plutôt que celle de Barabbas.
Il y a donc, devant Pilate, les personnes qui ont amené Jésus à Pilate, dans un seul but : celui d'obtenir sa mort. Il s'y trouve aussi les inévitables curieux, qui s'intéressent à l'affaire, et qui sont en train de s'apercevoir que celui qu'ils avaient, peut-être, acclamés à grands cris lors de son arrivée à Jérusalem, juché sur un âne, n'est visiblement pas le sauveur qu'ils attendaient.
J'avoue que je trouve tout de même ça exagéré même si on peut comprendre l'intention.
ronron- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Une lecture juive des évangiles
...C'est un avis qui n'engage que lui.
Cependant, les "partisans de Barabbas" ne sont pas forcément issus de la seule élite.
Quoi qu'il en soit, il ressort des textes que l'influence résolue des opposants à Jésus a été déterminante. Le pape va jusqu'à dire, finalement, que d'éventuels partisans de Jésus étaient soit absents soit incapables de se manifester... C'est une nuance sur laquelle il est difficile d'être certain.
Cependant, les "partisans de Barabbas" ne sont pas forcément issus de la seule élite.
Quoi qu'il en soit, il ressort des textes que l'influence résolue des opposants à Jésus a été déterminante. Le pape va jusqu'à dire, finalement, que d'éventuels partisans de Jésus étaient soit absents soit incapables de se manifester... C'est une nuance sur laquelle il est difficile d'être certain.
libremax- Aka Taulique
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Re: Une lecture juive des évangiles
Les romains se fichent bien pas mal des agitateurs religieux, non ?
D'autant plus que celui qui est mis en cause ici déclare qu'il faut rendre à César ce qui lui appartient.
Par contre, un agitateur politique comme Barabbas, hostile à Rome, ne doit pas laisser Pilate indifférent.
Son choix me semble assez curieux.
D'autant plus que celui qui est mis en cause ici déclare qu'il faut rendre à César ce qui lui appartient.
Par contre, un agitateur politique comme Barabbas, hostile à Rome, ne doit pas laisser Pilate indifférent.
Son choix me semble assez curieux.
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Avec Dieu, ce qu'il y a de terrible, c'est qu'on ne sait jamais si ce n'est pas un coup du diable...
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Re: Une lecture juive des évangiles
Spin rétorquerait (avec raison, m'est avis) que l'agitateur religieux n'agitait pas que le domaine religieux, mais bel et bien le politique.
Il y a une donnée capitale à ne pas négliger pour bien comprendre l'affaire : c'est qu'en Israël, politique et religieux ne font qu'un.
Il y a une donnée capitale à ne pas négliger pour bien comprendre l'affaire : c'est qu'en Israël, politique et religieux ne font qu'un.
libremax- Aka Taulique
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Re: Une lecture juive des évangiles
Bonjour Libremax,
"Abba" est effectivement aussi un prénom assez répandu à l'époque, tout comme "Yeoshoua".
N'empêche, la coincidence est quand même assez lourde de sens.
Quant à l'intérêt de mettre en scène cet "événement" ? Disqualifier le peuple juif, une fois de plus dirais-je... et donner le beau rôle à Ponce Pilate le Romain "magnanime".
Ajoutons que Barabbas n'est mentionné dans aucune autre source que les évangiles (Flavius Josèphe n'en parle pas ni la mishna, ni personne d'autres, alors que de nombreux chefs rebelles sont mentionnés par ailleurs).
"Abba" était aussi un patronyme juif. Bar Abba peut avoir été le nom de ce Jésus Barabbas.
Maintenant, il faudrait se demander l'intérêt religieux pour une secte chrétienne naissante de mettre en scène un tel choix entre deux "fils du père"...
"Abba" est effectivement aussi un prénom assez répandu à l'époque, tout comme "Yeoshoua".
N'empêche, la coincidence est quand même assez lourde de sens.
Quant à l'intérêt de mettre en scène cet "événement" ? Disqualifier le peuple juif, une fois de plus dirais-je... et donner le beau rôle à Ponce Pilate le Romain "magnanime".
Ajoutons que Barabbas n'est mentionné dans aucune autre source que les évangiles (Flavius Josèphe n'en parle pas ni la mishna, ni personne d'autres, alors que de nombreux chefs rebelles sont mentionnés par ailleurs).
Alice- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Re: Une lecture juive des évangiles
Bonjour Magnus,
Les Romains ne se fichaient nullement des agitateurs religieux. Comme le dit Libremax, religion et politique sont intimement liées à cette époque et dans cette région du monde.
Jésus lui même est un agitateur à tenir à l'oeil pour les Romains, lui qui remet en cause la "stabilité politique" du moment, au même titre mais dans un registre différent que les zélotes (choix de l'action violente contre l'envahisseur romain idolatre), les pharisiens (opposition pacifiste à l'occupant par le biais d'une opposition à l'establishement du Temple), les Esseniens (opposition au Temple et retrait de la société civile), etc...
La Judée au 1er siècle devient progressivement un vrai "foutoir" pour les Romains qui voient l'opposition et le rejet de la "pax romana" grandir de plus en plus... ce qui amènera à de terribles répressions, surtout dans la seconde moitié du 1er siècle.
N'oublions pas qu'à cette époque, des dizaines de milliers (au moins) de juifs et autres opposants furent crucifiés par les romains, et des centaines de milliers finirent en esclavage, exilés un peu partout dans l'empire romain.
Cette époque fut aussi une époque de lutte fratricide au sein du peuple juif, notamment du fait des zélotes, prônant un extrémisme violent contre les Romains mais aussi contre tout juif jugé trop "modéré". Des sages, des prêtres, des dirigeants juifs furent assassinés à tour de bras par les zélotes qui pillèrent aussi à tour de bras, le fanatisme allant de pair avec le brigandage et les intérêts personnels de certains (Jean de Gischala notamment)
Les Romains ne se fichaient nullement des agitateurs religieux. Comme le dit Libremax, religion et politique sont intimement liées à cette époque et dans cette région du monde.
Jésus lui même est un agitateur à tenir à l'oeil pour les Romains, lui qui remet en cause la "stabilité politique" du moment, au même titre mais dans un registre différent que les zélotes (choix de l'action violente contre l'envahisseur romain idolatre), les pharisiens (opposition pacifiste à l'occupant par le biais d'une opposition à l'establishement du Temple), les Esseniens (opposition au Temple et retrait de la société civile), etc...
La Judée au 1er siècle devient progressivement un vrai "foutoir" pour les Romains qui voient l'opposition et le rejet de la "pax romana" grandir de plus en plus... ce qui amènera à de terribles répressions, surtout dans la seconde moitié du 1er siècle.
N'oublions pas qu'à cette époque, des dizaines de milliers (au moins) de juifs et autres opposants furent crucifiés par les romains, et des centaines de milliers finirent en esclavage, exilés un peu partout dans l'empire romain.
Cette époque fut aussi une époque de lutte fratricide au sein du peuple juif, notamment du fait des zélotes, prônant un extrémisme violent contre les Romains mais aussi contre tout juif jugé trop "modéré". Des sages, des prêtres, des dirigeants juifs furent assassinés à tour de bras par les zélotes qui pillèrent aussi à tour de bras, le fanatisme allant de pair avec le brigandage et les intérêts personnels de certains (Jean de Gischala notamment)
Alice- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Re: Une lecture juive des évangiles
Alice a écrit:
"Abba" est effectivement aussi un prénom assez répandu à l'époque, tout comme "Yeoshoua".
N'empêche, la coincidence est quand même assez lourde de sens.
Quant à l'intérêt de mettre en scène cet "événement" ? Disqualifier le peuple juif, une fois de plus dirais-je... et donner le beau rôle à Ponce Pilate le Romain "magnanime".
Ajoutons que Barabbas n'est mentionné dans aucune autre source que les évangiles (Flavius Josèphe n'en parle pas ni la mishna, ni personne d'autres, alors que de nombreux chefs rebelles sont mentionnés par ailleurs).
Oui, la coïncidence est lourde de sens... mais la figure obtenue est maladroite : Pourquoi composer ainsi une mise en scène du choix entre Jésus, Fils du Père, et un autre Jésus-fils-du-père? N'aurait-il pas été plus logique, dans ce genre de symbole, de faire un choix entre Fils du Père et, je ne sais pas, Fils de la Ténèbre, ou Fils du Péché, ou, en tout cas, quelque chose qui s'oppose au Fils du Père qu'est Jésus?
De quel père Barabbas était-il le fils dans le symbole ainsi représenté?
Pilate, magnanime? Il n'est pas plutôt traité comme un mou, et qui plus est, prompt à se lier d'amitié avec Hérode lui-même ?
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Re: Une lecture juive des évangiles
"Fils de la Ténèbre" ou "Fils du péché", ce nom ne serait pas très crédible. Parler de fils du père est quand même plus subtile et renvoie à une imagerie plus "idéaliste" : on y oppose ici le "fils du père" des chrétiens et celui que les juifs auraient choisis. On revient donc dans une logique des juifs refusant de reconnaître le "sauveur spirituel universel", préférant "perpétuer dans l'erreur d'un sauveur humain exclusif".
Autre hypothèse : le récit originel est peut-être teinté d'une critique lucide des choix politiques fait par une partie du peuple juif à cette époque (préférer choisir le parti de zélotes extrémistes jusqu'auboutistes). Dans cette optique, la critique pourrait tout aussi bien venir du parti pharisien, enclin à plus de pragmatisme pacifiste, tout comme Jésus.
Beaucoup de questions et de confusion dans ce passage des évangiles, une fois de plus.
Pilate le magnanime, Pilate le mou... chou vert et vert chou, l'essentiel étant de ne pas le désigner comme Le responsable principal de la crucifixion, surtout vis-à-vis du lecteur issu du monde romain non-juif. (soi dit en passant, mou ou magnanime, ces deux caractéristiques sont à l'opposé du caractère du personnage tel que décrit dans les autres sources historiques de l'époque qui pointent plutôt la personnalité sanguinaire, violente, opportuniste, vénale de Ponce Pilate...)
Autre hypothèse : le récit originel est peut-être teinté d'une critique lucide des choix politiques fait par une partie du peuple juif à cette époque (préférer choisir le parti de zélotes extrémistes jusqu'auboutistes). Dans cette optique, la critique pourrait tout aussi bien venir du parti pharisien, enclin à plus de pragmatisme pacifiste, tout comme Jésus.
Beaucoup de questions et de confusion dans ce passage des évangiles, une fois de plus.
Pilate le magnanime, Pilate le mou... chou vert et vert chou, l'essentiel étant de ne pas le désigner comme Le responsable principal de la crucifixion, surtout vis-à-vis du lecteur issu du monde romain non-juif. (soi dit en passant, mou ou magnanime, ces deux caractéristiques sont à l'opposé du caractère du personnage tel que décrit dans les autres sources historiques de l'époque qui pointent plutôt la personnalité sanguinaire, violente, opportuniste, vénale de Ponce Pilate...)
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Re: Une lecture juive des évangiles
Visiblement, le nom de "Fils du Père" ne semble pas très crédible non plus, et pourtant...!
Il demeure que le "père" de Barabbas n'est pas identifié, contrairement à celui du Fils. ... Il manque quelque chose à cette construction symbolique ! Le nom signifie toujours quelque chose à propos de celui qui le porte, une telle reconstruction se satisferait-elle d'un simple doublon? Si les juifs avaient choisi un "fils du père" plutôt qu'un autre, de quel fils et de quel père parlait-on dès lors?
Il me semble que les auteurs des Evangiles sont amplement capables de pousser la réflexion jusque là.
Pilate est dépeint sous un jour que les documents historiques contredisent , c'est certain. Cela dit, il ne l'est pas uniquement dans les évangiles destinés aux non-juifs. Matthieu, est un évangile destiné aux communautés judéo-chrétiennes locales, et ne dément pas l'histoire de Barabbas.
Il demeure que le "père" de Barabbas n'est pas identifié, contrairement à celui du Fils. ... Il manque quelque chose à cette construction symbolique ! Le nom signifie toujours quelque chose à propos de celui qui le porte, une telle reconstruction se satisferait-elle d'un simple doublon? Si les juifs avaient choisi un "fils du père" plutôt qu'un autre, de quel fils et de quel père parlait-on dès lors?
Il me semble que les auteurs des Evangiles sont amplement capables de pousser la réflexion jusque là.
Pilate est dépeint sous un jour que les documents historiques contredisent , c'est certain. Cela dit, il ne l'est pas uniquement dans les évangiles destinés aux non-juifs. Matthieu, est un évangile destiné aux communautés judéo-chrétiennes locales, et ne dément pas l'histoire de Barabbas.
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Re: Une lecture juive des évangiles
Le "père de Barabbas" est identifié, il se nomme Abba. D'où le jeu de mot : un individu nommé Yehoshoua fils d'Abba (Bar-Abbas), face à un autre Yehoshoua fils de Yossef, présenté comme "le fils de Dieu (le Père)".
Le problème principal, c'est que Barabbas n'apparaît que dans les évangiles, aucune autre source historique n'en parle, ni d'une exécution où Ponce Pilate aurait laissé à la foule le choix de gracier un condamné...
D'où mon "autre hypothèse" citée plus haut :
le récit originel est peut-être teinté d'une critique lucide des choix politiques fait par une partie du peuple juif à cette époque (préférer choisir le parti de zélotes extrémistes jusqu'auboutistes). Dans cette optique, la critique pourrait tout aussi bien venir du parti pharisien, enclin à plus de pragmatisme pacifiste, tout comme Jésus.
Le problème principal, c'est que Barabbas n'apparaît que dans les évangiles, aucune autre source historique n'en parle, ni d'une exécution où Ponce Pilate aurait laissé à la foule le choix de gracier un condamné...
Cela dit, il ne l'est pas uniquement dans les évangiles destinés aux non-juifs. Matthieu, est un évangile destiné aux communautés judéo-chrétiennes locales, et ne dément pas l'histoire de Barabbas..
D'où mon "autre hypothèse" citée plus haut :
le récit originel est peut-être teinté d'une critique lucide des choix politiques fait par une partie du peuple juif à cette époque (préférer choisir le parti de zélotes extrémistes jusqu'auboutistes). Dans cette optique, la critique pourrait tout aussi bien venir du parti pharisien, enclin à plus de pragmatisme pacifiste, tout comme Jésus.
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Re: Une lecture juive des évangiles
Oui, Barabbas pouvait symboliser un "fils de père" tout humain, mis en balance avec le Fils de Dieu. C'est ce dernier qui était rejeté.
Le fait que personne d'autre que les évangélistes ne connait Barabbas ne pose pas, en soi, un problème insoluble.
Il faudrait statuer que tous les chefs de rebellion devraient forcément être répertoriés quelque part par un historien ou un chroniqueur... vu le nombre probable de clans et de factions de rebelles, est-ce réaliste ?
Les pharisiens pouvaient tout à fait ne pas tous être d'accord avec une telle exécution. Les textes mettent plutôt en cause les prêtres qui, si je ne me trompe, étaient plutôt du parti des sadducéens...
Mais de quel "récit originel" parlez-vous ...? Selon vous, quel a été son parcours ?
Le fait que personne d'autre que les évangélistes ne connait Barabbas ne pose pas, en soi, un problème insoluble.
Il faudrait statuer que tous les chefs de rebellion devraient forcément être répertoriés quelque part par un historien ou un chroniqueur... vu le nombre probable de clans et de factions de rebelles, est-ce réaliste ?
Les pharisiens pouvaient tout à fait ne pas tous être d'accord avec une telle exécution. Les textes mettent plutôt en cause les prêtres qui, si je ne me trompe, étaient plutôt du parti des sadducéens...
Mais de quel "récit originel" parlez-vous ...? Selon vous, quel a été son parcours ?
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Re: Une lecture juive des évangiles
Admettant que Jésus aie existé et que ce soit formé autour de lui et de son enseignement un groupe de juifs, et qu'il soit mort exécuté, il est évident que ses disciples ont du consigner par écrit si ce ne sont des faits liés à sa vie, au moins ses enseignements, comme cela se faisait habituellement à cette époque dans cette région du monde en particulier.Mais de quel "récit originel" parlez-vous ...? Selon vous, quel a été son parcours ?.
Dans cette optique, Jésus aurait jusqu'à une certain point été un digne représentant de l'école de pensée pharisienne (tendance Hillel l'Ancien), défendant le petit peuple contre l'establishement, un retour aux valeurs morales de la Loi, une vision humaniste et donc critique des autorités religieuses en place et des extrémistes religieux zélés...
Une hypothèse : suite à des divergences de vue entre lui et les autres courants pharisiens, certains de ses disciples auraient décidé de se différencier de plus en plus du courant pharisien principal, seul courant "survivant" de la guerre des juifs du 1er siècle, après la destruction du Temple. Le christianisme ne serait donc pas seulement une branche du judaisme, mais bien une branche dissidente du pharisianisme rabbinique, dont l'enseignement aurait été réinterprété et réapproprié par le monde païen romain et mis à une sauce plus digeste pour ce monde polythéiste à la logique "cartésienne".
Simple hypothèse bien sûr.
Un chef de rébellion sauvé de l'exécution dans de telles circonstances inhabituelles, son nom - ou du moins l'événement de son exécution évitée de peu - aurait été répertorié quelque part (que ce soit chez les Romains ou chez les juifs).Il faudrait statuer que tous les chefs de rebellion devraient forcément être répertoriés quelque part par un historien ou un chroniqueur... vu le nombre probable de clans et de factions de rebelles, est-ce réaliste ?
Alice- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Re: Une lecture juive des évangiles
[quote="Alice"]
Une chose, au départ, me semble acquise, c'est que le christianisme est né comme une branche dissidente du courant pharisien, « seul survivant de la guerre des juifs du Ier siècle ». Un autre élément, qui ressort des écrits néo-testamentaires, c’est la position de ces groupes « proto-chrétiens » à l’égard du pouvoir romain ; il semble bien que, dans ces groupes, se retrouvaient des gens qui avaient été tentés par l’aventure zélote, mais que la répression romaine de la révolte juive de 70 avait fait réfléchir, comprenant qu’il était inutile d’affronter directement le pouvoir romain ; leur position politique aurait alors été d’une « résistance passive », une contestation non violente de l’ordre romain.
Jésus est présenté comme un rebelle puisqu’il a été crucifié ; il est la figure de tous les révoltés juifs exécutés par les romains. Sait-on ce que les romains faisaient des rebelles juifs qu’ils pouvaient capturer ?
Jésus est donc présenté comme un rebelle à l’ordre romain, mais les évangélistes prennent bien soin de rejeter, de façon tout à fait invraisemblable, sur les juifs la responsabilité de la condamnation de ce rebelle ; et la prédication de Paul invite clairement ses disciples à respecter l’ordre politique existant.
Par ailleurs, les écrits pauliniens témoignent d’une ouverture au monde et à la culture gréco-romaine, question qui se posait dans le monde juif depuis l’époque des Maccabées.
Une hypothèse qui me parait fort vraisemblable, c'est que la personnalité de Jésus, telle qu'elle nous est présentée dans les écrits "néo-testamentaires", est une personnalité "construite", réunissant les traits d'un pharisien un peu indépendant du courant pharisien officiel, d'un guérisseur exorciste, et d'un rebelle à l'ordre romain. Et donc, au lieu de nous acharner à disséquer les écrits pour essayer de retrouver ce qu’aurait pu être le « Jésus historique », partons de ce que nous savons, par l’histoire, de la situation politico-religieuse de l’époque.
Une hypothèse : suite à des divergences de vue entre lui et les autres courants pharisiens, certains de ses disciples auraient décidé de se différencier de plus en plus du courant pharisien principal, seul courant "survivant" de la guerre des juifs du 1er siècle, après la destruction du Temple. Le christianisme ne serait donc pas seulement une branche du judaisme, mais bien une branche dissidente du pharisianisme rabbinique, dont l'enseignement aurait été réinterprété et réapproprié par le monde païen romain et mis à une sauce plus digeste pour ce monde polythéiste à la logique "cartésienne".
Simple hypothèse bien sûr.
Une chose, au départ, me semble acquise, c'est que le christianisme est né comme une branche dissidente du courant pharisien, « seul survivant de la guerre des juifs du Ier siècle ». Un autre élément, qui ressort des écrits néo-testamentaires, c’est la position de ces groupes « proto-chrétiens » à l’égard du pouvoir romain ; il semble bien que, dans ces groupes, se retrouvaient des gens qui avaient été tentés par l’aventure zélote, mais que la répression romaine de la révolte juive de 70 avait fait réfléchir, comprenant qu’il était inutile d’affronter directement le pouvoir romain ; leur position politique aurait alors été d’une « résistance passive », une contestation non violente de l’ordre romain.
Jésus est présenté comme un rebelle puisqu’il a été crucifié ; il est la figure de tous les révoltés juifs exécutés par les romains. Sait-on ce que les romains faisaient des rebelles juifs qu’ils pouvaient capturer ?
Jésus est donc présenté comme un rebelle à l’ordre romain, mais les évangélistes prennent bien soin de rejeter, de façon tout à fait invraisemblable, sur les juifs la responsabilité de la condamnation de ce rebelle ; et la prédication de Paul invite clairement ses disciples à respecter l’ordre politique existant.
Par ailleurs, les écrits pauliniens témoignent d’une ouverture au monde et à la culture gréco-romaine, question qui se posait dans le monde juif depuis l’époque des Maccabées.
Il faudrait statuer que tous les chefs de rebellion devraient forcément être répertoriés quelque part par un historien ou un chroniqueur... vu le nombre probable de clans et de factions de rebelles, est-ce réaliste ?
Mais est-ce qu’il était tenu un registre des chefs de rébellion exécutés ?Un chef de rébellion sauvé de l'exécution dans de telles circonstances inhabituelles, son nom - ou du moins l'événement de son exécution évitée de peu - aurait été répertorié quelque part (que ce soit chez les Romains ou chez les juifs).
lagaillette- Maître du Temps
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Re: Une lecture juive des évangiles
Bonjour Lagaillette,
Un registre romain ? Je n'en sais rien, mais je ne pense pas... les romains exécutaient à tour de bras, et à part les grands chefs de révolte, amenés pour participer aux triomphes à Rome, les autres étaient crucifiés ou tués lors de combat.
Par contre Flavius Josèphe cite dans les Antiquités Juives et La Guerre des Juifs de nombreux chefs de la rébellion et leur sort... mais on parle ici surtout de la révolte des années 60, donc plus de 30 ans après l'histoire de Jésus.
Les sources juives, à travers notamment la Mishna, font référence à certains chefs révoltés - par forcément sous leur nom, mais par allusion aux événements auquels ils sont liés.
Un registre romain ? Je n'en sais rien, mais je ne pense pas... les romains exécutaient à tour de bras, et à part les grands chefs de révolte, amenés pour participer aux triomphes à Rome, les autres étaient crucifiés ou tués lors de combat.
Par contre Flavius Josèphe cite dans les Antiquités Juives et La Guerre des Juifs de nombreux chefs de la rébellion et leur sort... mais on parle ici surtout de la révolte des années 60, donc plus de 30 ans après l'histoire de Jésus.
Les sources juives, à travers notamment la Mishna, font référence à certains chefs révoltés - par forcément sous leur nom, mais par allusion aux événements auquels ils sont liés.
Alice- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Re: Une lecture juive des évangiles
Mais justement, de cet hypothétique Jésus ayant vécu 30 ans avant la guerre juive de 60-70, nous ne savons rien d'autre que ce qui a été écrit après 70.Alice a écrit:Bonjour Lagaillette,
Par contre Flavius Josèphe cite dans les Antiquités Juives et La Guerre des Juifs de nombreux chefs de la rébellion et leur sort... mais on parle ici surtout de la révolte des années 60, donc plus de 30 ans après l'histoire de Jésus.
J'en reviens toujours à mon hypothèse d'une figure "construite" à partir du sage "rabbi", du guérisseur exorciste, du prédicateur itinérant, et du rebelle crucifié.
Sans qu'on sache de quoi ils sont morts ?Les sources juives, à travers notamment la Mishna, font référence à certains chefs révoltés - par forcément sous leur nom, mais par allusion aux événements auquels ils sont liés.
lagaillette- Maître du Temps
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Re: Une lecture juive des évangiles
Alice a écrit:
Le christianisme ne serait donc pas seulement une branche du judaisme, mais bien une branche dissidente du pharisianisme rabbinique, dont l'enseignement aurait été réinterprété et réapproprié par le monde païen romain et mis à une sauce plus digeste pour ce monde polythéiste à la logique "cartésienne".
Simple hypothèse bien sûr.
Hypothèse qui n'explique pas comment le christianisme se serait répandu en Babylonie et en Perse dès le Ier siècle, sans contact avec le monde romain, au contraire, rendu totalement coupé de l'Empire romain par l'antagonisme croissant entre empires romain et perse.
A cela, il faudrait ajouter comment un homme comme Paul, dès les années 50, professait un christianisme aussi éloigné du simple pharisaisme?
libremax- Aka Taulique
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Re: Une lecture juive des évangiles
Bonjour Libremax,
Laisse moi donc compléter mon hypothèse :-)
Le christianisme originel s'est développé d'abord au sein des communautés juives de diaspora, les disciples de Jésus - juifs eux-mêmes - trouvaient des relais naturels au sein de ces communautés de l'exil, implantée en Babylonie, dans le monde parthe, voire même plus loin à l'orient.
Ils y prêchèrent au sein même des synagogues, où ils firent sûrement des adeptes, avant d'en être rejetés à cause de leur hétérodoxie.
Cela complète la base de mon hypothèse (le christianisme originel n'est "qu'un" des nombreux courants de pensée qui existaient au sein du monde juif au 1er-2ème siècle), et je pense que cela va aussi dans le sens des divergences théologiques qui opposèrent les églises chrétiennes "orientales" et "occidentales" : issue du judaisme, ces deux églises prirent chacune racine dans un environnement différent (orient vs monde romain) ce qui explique des développements parfois très différents (et les conflits théologiques qui en découlent). Au fur et à mesure que le christianisme s'éloignait de sa base juive, le terreau juif pharisien perdit de son influence, au profit des autres croyances et conceptions de monde environnantes. Et plus il devenait hétérodoxe, moins il attirait les juifs, plus il attirait les païens.
Hypothèse qui n'explique pas comment le christianisme se serait répandu en Babylonie et en Perse dès le Ier siècle, sans contact avec le monde romain, au contraire, rendu totalement coupé de l'Empire romain par l'antagonisme croissant entre empires romain et perse.
Laisse moi donc compléter mon hypothèse :-)
Le christianisme originel s'est développé d'abord au sein des communautés juives de diaspora, les disciples de Jésus - juifs eux-mêmes - trouvaient des relais naturels au sein de ces communautés de l'exil, implantée en Babylonie, dans le monde parthe, voire même plus loin à l'orient.
Ils y prêchèrent au sein même des synagogues, où ils firent sûrement des adeptes, avant d'en être rejetés à cause de leur hétérodoxie.
Cela complète la base de mon hypothèse (le christianisme originel n'est "qu'un" des nombreux courants de pensée qui existaient au sein du monde juif au 1er-2ème siècle), et je pense que cela va aussi dans le sens des divergences théologiques qui opposèrent les églises chrétiennes "orientales" et "occidentales" : issue du judaisme, ces deux églises prirent chacune racine dans un environnement différent (orient vs monde romain) ce qui explique des développements parfois très différents (et les conflits théologiques qui en découlent). Au fur et à mesure que le christianisme s'éloignait de sa base juive, le terreau juif pharisien perdit de son influence, au profit des autres croyances et conceptions de monde environnantes. Et plus il devenait hétérodoxe, moins il attirait les juifs, plus il attirait les païens.
Alice- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Re: Une lecture juive des évangiles
Donc le christianisme a changé en devenant de plus en plus hétérodoxe mais en changeant le texte évangélique ou pas ?On a interprété un texte de référence différemment ou on a réécrit le texte connu aujourdhui ?
...
...
Hannetton- Affranchi des Paradoxes
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