Re: L'antichambre de destruction de l'ego

par Vent d'Est Sam 11 Fév 2012 - 14:13

Jipé a écrit:On parle ici de quel égo d'abord ?
L'égoïsme
L'égocentrisme
L'égotisme
...il y a eu déjà des sujets ici sur l'égo, et je demande toujours de définir de quel égo parle-t-on, sinon le débat est faussé dès le départ...

Tu confonds les comportements avec ce qui génère ces comportements.
Il n'y a qu'un ego (à moins que le sujet soit schizo).
De lui procède l'égoïsme, l'égocentrisme et l'égotisme.

L'ego n'est pas à détruire, il faut le mettre à sa place. C'est comme dans la métaphore du Roi et du cheval. L'ego, doit avoir la place du cheval et être un moteur. Mais lorsque que le cheval est incontrôlable, ou pire, lorsqu'il inverse les rôles et devient Roi, là l'être blesse les autres ou se blesse lui-même.

Pour remettre les choses à leur place, dans un premier temps un auto-examen a posteriori suffira, après que l'émotion soit retombée.

Avec le temps, on devient capable de s'auto-examiner beaucoup plus tôt après nos défaillances, parfois suffisamment tôt pour éviter de dire ou faire une connerie.

Je suppose qu'on arrive un jour à garder son ego sous contrôle en temps-réel...

Qu'est-ce que l'ego?
Selon moi c'est une fonction de l'individualité, son rôle est d'affirmer l'individu.

Comme toujours, rien n'est bon, rien n'est mauvais, tout est dans le juste équilibrage. En ce sens, quand il fonctionne correctement, il préserve l'individu des aléas de l'extérieur, de ses dangers et de ses manipulations. Il permet à l'être de ne pas s'oublier soi-même, après tout, nous avons un corps à entretenir, nous devons en prendre soin, et nous avons un esprit à préserver.

Quand l'ego est excessif, il y a rupture de l'équilibre. L'individu n'entretient plus un rapport équilibré avec l'extérieur, mais se considère comme prévalant sur le reste du monde. Cela peut se caractériser par un repli sur soi (= on ignore l'extérieur), ou au contraire une attitude tyrannique envers l'extérieur (= dévalorisation de l'extérieur). Des comportements comme la mauvaise foi ou le refus d'admettre ses torts sont des réactions d'auto-défense pour se prémunir des blessures de la culpabilité. A noter qu'un individu qui a un trop fort ego est comme un enfant sur-protégé: finalement à force de se protéger des heurts de la vie derrière son ego, quand un coup est suffisamment fort pour percer la carapace, ces individus là mettent énormément de temps à s'en remettre... car si l'ego est fort, l'être, lui, est devenu chétif.

Au contraire, quand l'ego est trop faible, l'équilibre est rompu dans l'autre sens, et l'individu s'assujettit lui-même à l'extérieur. Il se sent alors sacrifiable, il ignore sa personne et ses besoins propres (tant corporels que spirituels) et ainsi se fatigue et s'use. Typiquement un ego brimé pense toujours qu'il ne mérite pas ceci ou cela, et a de grandes difficultés amoureuses parce qu'il ne comprends pas pourquoi l'autre l'aime, et de ce fait fini par douter de l'existence de cet amour qu'il ne mérite pas. Il ne s'affirme pas et se fait dominer (manière forte et directe) ou manipuler (manière subtile et détourné) par autrui. Dans le pire des cas, il y a dégoût de soi, dépression, voire suicide qui représente fréquemment une volonté de cesser totalement d'exister en tant qu'individu au profit d'un monde extérieur trop écrasant, avec lequel le sujet n'a plus la force de se battre.