L'invasion poétique
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L'invasion poétique
« Chers poèspectateurs, chers poèspectatrices… » (Voix off, énervée : « Télé ! Télé ! »)
(La présentatrice prend un air hébété, puis se reprend)
« Chers téléspectateursrs, donc, et chers téléspectatrices, donc… Notre pays est plongé depuis une semaine dans une grave crise poétique » (voix off : « Politique ! »)
« Euh excusez-moi chers téléscripteurs… euh… téléspectateurs, je voulais bien sûr dire POLITIQUE. Mais revenons sur le début des événements. Comme vous le savez sans doute, cette crise a débuté lundi dernier, à l’occasion des vœux de notre bien aimé Président Auguste Fort à la nation et à l’ Assemblée.
Au lieu de faire jouer la Marseillaise, comme de coutume, le Président a réclamé qu’on lui apporte un piano (de marque Bösendorfer, maintenant détenue par Yamaha, pour la petite histoire). Sa demande ayant été finalement exaucée, le Président Auguste Fort s’est assis au piano et à joué la valse de Chopin Opus 64/2 avec beaucoup de talent et d’émotion devant les députés interloqués. Puis, le Président s’est levé sous les acclamations de l’Assemblée, a salué, puis est monté à la tribune pour délivrer son allocution qui a débuté par ces mots de Lamartine : « Oh, temps, suspends ton vol… »
C’est alors qu’un lourd silence s’est installé sur l’Assemblée (réunie au grand complet, comme je vous disais). Puis, un député peu connu de l’opposition (un élu de la Creuse, pour la petite histoire) s’est levé, et ,sans même demander le droit de parole, a enchainé ainsi :
« Et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !
Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux.
Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m’échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l’aurore
Va dissiper la nuit.
Aimons donc, aimons donc ! de l’heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ;
Il coule, et nous passons ! »
A la suite de ces paroles, les députés et le Président lui-même ont tous sorti leur mouchoir (de marque Kleenex pour certains, pour la petite histoire). Puis, un élu de la majorité présidentielle s’est levé à son tour et a déclamé d’un ton solennel le célèbre poème « Le drapeau Noir », ce qui a créé un certain remous parmi les élus de la gauche républicaine, mais l’émotion l’a emporté, et nous avons pu entendre, lors de cette exceptionnelle séance chaque député présent réciter d’un air pénétré son poème préféré. En ce qui me concerne (la présentatrice prend une expression exaltée) :
Tristesse d’été
Le soleil, sur le sable, ô lutteuse endormie,
En l’or de tes cheveux chauffe un bain langoureux
Et, consumant l’encens sur ta joue ennemie,
Il mêle avec les pleurs un breuvage amoureux.
De ce blanc Flamboiement l’immuable accalmie
T’a fait dire, attristée, ô mes baisers peureux,
« Nous ne serons jamais une seule momie
Sous l’antique désert et les palmiers heureux! »
Mais ta chevelure est une rivière tiède,
Où noyer sans frissons l’âme qui nous obsède
Et trouver ce Néant que tu ne connais pas.
Je goûterai le fard pleuré par tes paupières,
Pour voir s’il sait donner au cœur que tu frappas
L’insensibilité de l’azur et des pierres.
Hummmm… Hummm. C’est de Stéphane Mallarmé…. Mais revenons à nos moutons…
Le lendemain matin, les choses étaient claires : c’était le début d’une grave crise poétique (euh… POLITIQUE!).
Dans chaque école de France, les enfants connaissaient par cœur les textes dits à l’Assemblée ; les boulangers donnaient du pain et des croissants (au beurre) aux clients défavorisés de leur quartier ; les coiffeurs rasaient gratis tous les clients qui les récompensaient d’un poème de leur cru… Mais voici, pour illustrer la situation, un reportage pris « sur le vif », qui a été pris
hier matin au Collège Jean Moulin de la Tombe-Issoire. Il s’agit d’un cours d’anglais de 5ème :
(On voit alors une salle de classe parfaitement ordonnée. Tous les élèves lèvent la main pour être interrogés. Le professeur désigne un élève au hasard, celui-ci se lève, prends un air pénétré et récite :
Up with me! Up with me into the clouds!
For thy song, Lark, is strong;
Up with me, up with me into the clouds!
Singing, singing,
With clouds and sky about thee ringing,
Lift me, guide me till I find
That spot which seems so to thy mind!
I have walked through wildernesses dreary
And to-day my heart is weary;
Had I now the wings of a Faery,
Up to thee would I fly.
There is madness about thee, and joy divine
In that song of thine;
Lift me, guide me high and high
To thy banqueting-place in the sky.
Joyous as morning
Thou art laughing and scorning;
Thou hast a nest for thy love and thy rest,
And, though little troubled with sloth,
Drunken Lark! thou would’st be loth
To be such a traveller as I.
Happy, happy Liver,
With a soul as strong as a mountain river
Pouring out praise to the Almighty Giver,
Joy and jollity be with us both!
Alas! my journey, rugged and uneven,
Through prickly moors or dusty ways must wind;
But hearing thee, or others of thy kind,
As full of gladness and as free of heaven,
I, with my fate contented, will plod on,
And hope for higher raptures, when life’s day is done.
(To a Sky Lark, William Wordsworth)
Inutile de vous dire chers… humm… téléspectateuses et téléspectateurs… hummm… que la situation est extrêmement grave. Les distributeurs automatiques de billets ne distribuent plus que des poèmes plus ou moins longs, parfois des phrases dénuées de signification évidente. Ainsi moi-même, j’ai pu constater le fait quand j’ai reçu le billet suivant : « Je garde de très mauvais souvenirs de mon amnésie ». Il en va de même dans les stations service, ce qui entraîne un blocage complet de l’économie. La situation semble malheureusement plus inquiétante dans les villes, où tous les citoyens parcourent les rues à pied, en rollers, ou a bicyclette avec pour certains une expression béate, pour d’autres sinistre ou extrêmement mélancolique en déclamant des vers de leur cru ou d’auteurs plus ou moins connus ou méconnus.
Les scientifiques n’arrivent pas à trouver d’explication à ce phénomène, si ce n’est peut-être, soit une attaque chimique, soit un phénomène naturel -on a pensé un moment à Al-Kaïda, mais on a vite écarté cette piste : la poésie n’a jamais été une arme des terroristes Islamiques. Les chercheurs, tous sur le pied de guerre, penchent pour la deuxième hypothèse, étant donné que les bâtiments publics eux-mêmes subissent des transformations rapides autant qu’étranges : ainsi, la Pyramide du Louvre s’est littéralement renversée et repose désormais sur sa pointe ; l’Arc de Triomphe et les Champs-Élysées se sont recouverts de textes, poèmes, ou autres pamphlets qui semblent gravés dans la pierre et l’asphalte.
Le Gouvernement, réuni ce matin en cellule de crise, devrait annoncer des mesures pour faire face à ce drame que traverse notre pays.
Bon, quant à moi, j’en ai ma claque, je vous le dis franchement, je vais dans la rue écouter et dire des poèmes. A plus, dans la rue j’espère ! (La présentatrice se lève, fait un gros clin d’œil et quitte le plateau).
(La présentatrice prend un air hébété, puis se reprend)
« Chers téléspectateursrs, donc, et chers téléspectatrices, donc… Notre pays est plongé depuis une semaine dans une grave crise poétique » (voix off : « Politique ! »)
« Euh excusez-moi chers téléscripteurs… euh… téléspectateurs, je voulais bien sûr dire POLITIQUE. Mais revenons sur le début des événements. Comme vous le savez sans doute, cette crise a débuté lundi dernier, à l’occasion des vœux de notre bien aimé Président Auguste Fort à la nation et à l’ Assemblée.
Au lieu de faire jouer la Marseillaise, comme de coutume, le Président a réclamé qu’on lui apporte un piano (de marque Bösendorfer, maintenant détenue par Yamaha, pour la petite histoire). Sa demande ayant été finalement exaucée, le Président Auguste Fort s’est assis au piano et à joué la valse de Chopin Opus 64/2 avec beaucoup de talent et d’émotion devant les députés interloqués. Puis, le Président s’est levé sous les acclamations de l’Assemblée, a salué, puis est monté à la tribune pour délivrer son allocution qui a débuté par ces mots de Lamartine : « Oh, temps, suspends ton vol… »
C’est alors qu’un lourd silence s’est installé sur l’Assemblée (réunie au grand complet, comme je vous disais). Puis, un député peu connu de l’opposition (un élu de la Creuse, pour la petite histoire) s’est levé, et ,sans même demander le droit de parole, a enchainé ainsi :
« Et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !
Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux.
Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m’échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l’aurore
Va dissiper la nuit.
Aimons donc, aimons donc ! de l’heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ;
Il coule, et nous passons ! »
A la suite de ces paroles, les députés et le Président lui-même ont tous sorti leur mouchoir (de marque Kleenex pour certains, pour la petite histoire). Puis, un élu de la majorité présidentielle s’est levé à son tour et a déclamé d’un ton solennel le célèbre poème « Le drapeau Noir », ce qui a créé un certain remous parmi les élus de la gauche républicaine, mais l’émotion l’a emporté, et nous avons pu entendre, lors de cette exceptionnelle séance chaque député présent réciter d’un air pénétré son poème préféré. En ce qui me concerne (la présentatrice prend une expression exaltée) :
Tristesse d’été
Le soleil, sur le sable, ô lutteuse endormie,
En l’or de tes cheveux chauffe un bain langoureux
Et, consumant l’encens sur ta joue ennemie,
Il mêle avec les pleurs un breuvage amoureux.
De ce blanc Flamboiement l’immuable accalmie
T’a fait dire, attristée, ô mes baisers peureux,
« Nous ne serons jamais une seule momie
Sous l’antique désert et les palmiers heureux! »
Mais ta chevelure est une rivière tiède,
Où noyer sans frissons l’âme qui nous obsède
Et trouver ce Néant que tu ne connais pas.
Je goûterai le fard pleuré par tes paupières,
Pour voir s’il sait donner au cœur que tu frappas
L’insensibilité de l’azur et des pierres.
Hummmm… Hummm. C’est de Stéphane Mallarmé…. Mais revenons à nos moutons…
Le lendemain matin, les choses étaient claires : c’était le début d’une grave crise poétique (euh… POLITIQUE!).
Dans chaque école de France, les enfants connaissaient par cœur les textes dits à l’Assemblée ; les boulangers donnaient du pain et des croissants (au beurre) aux clients défavorisés de leur quartier ; les coiffeurs rasaient gratis tous les clients qui les récompensaient d’un poème de leur cru… Mais voici, pour illustrer la situation, un reportage pris « sur le vif », qui a été pris
hier matin au Collège Jean Moulin de la Tombe-Issoire. Il s’agit d’un cours d’anglais de 5ème :
(On voit alors une salle de classe parfaitement ordonnée. Tous les élèves lèvent la main pour être interrogés. Le professeur désigne un élève au hasard, celui-ci se lève, prends un air pénétré et récite :
Up with me! Up with me into the clouds!
For thy song, Lark, is strong;
Up with me, up with me into the clouds!
Singing, singing,
With clouds and sky about thee ringing,
Lift me, guide me till I find
That spot which seems so to thy mind!
I have walked through wildernesses dreary
And to-day my heart is weary;
Had I now the wings of a Faery,
Up to thee would I fly.
There is madness about thee, and joy divine
In that song of thine;
Lift me, guide me high and high
To thy banqueting-place in the sky.
Joyous as morning
Thou art laughing and scorning;
Thou hast a nest for thy love and thy rest,
And, though little troubled with sloth,
Drunken Lark! thou would’st be loth
To be such a traveller as I.
Happy, happy Liver,
With a soul as strong as a mountain river
Pouring out praise to the Almighty Giver,
Joy and jollity be with us both!
Alas! my journey, rugged and uneven,
Through prickly moors or dusty ways must wind;
But hearing thee, or others of thy kind,
As full of gladness and as free of heaven,
I, with my fate contented, will plod on,
And hope for higher raptures, when life’s day is done.
(To a Sky Lark, William Wordsworth)
Inutile de vous dire chers… humm… téléspectateuses et téléspectateurs… hummm… que la situation est extrêmement grave. Les distributeurs automatiques de billets ne distribuent plus que des poèmes plus ou moins longs, parfois des phrases dénuées de signification évidente. Ainsi moi-même, j’ai pu constater le fait quand j’ai reçu le billet suivant : « Je garde de très mauvais souvenirs de mon amnésie ». Il en va de même dans les stations service, ce qui entraîne un blocage complet de l’économie. La situation semble malheureusement plus inquiétante dans les villes, où tous les citoyens parcourent les rues à pied, en rollers, ou a bicyclette avec pour certains une expression béate, pour d’autres sinistre ou extrêmement mélancolique en déclamant des vers de leur cru ou d’auteurs plus ou moins connus ou méconnus.
Les scientifiques n’arrivent pas à trouver d’explication à ce phénomène, si ce n’est peut-être, soit une attaque chimique, soit un phénomène naturel -on a pensé un moment à Al-Kaïda, mais on a vite écarté cette piste : la poésie n’a jamais été une arme des terroristes Islamiques. Les chercheurs, tous sur le pied de guerre, penchent pour la deuxième hypothèse, étant donné que les bâtiments publics eux-mêmes subissent des transformations rapides autant qu’étranges : ainsi, la Pyramide du Louvre s’est littéralement renversée et repose désormais sur sa pointe ; l’Arc de Triomphe et les Champs-Élysées se sont recouverts de textes, poèmes, ou autres pamphlets qui semblent gravés dans la pierre et l’asphalte.
Le Gouvernement, réuni ce matin en cellule de crise, devrait annoncer des mesures pour faire face à ce drame que traverse notre pays.
Bon, quant à moi, j’en ai ma claque, je vous le dis franchement, je vais dans la rue écouter et dire des poèmes. A plus, dans la rue j’espère ! (La présentatrice se lève, fait un gros clin d’œil et quitte le plateau).
Wordsworth parle aux alouettes, Cochonfucius traduit
To a Sky Lark, William Wordsworth
(tentative de traduction par Cochonfucius)
Up with me! Up with me into the clouds!
For thy song, Lark, is strong;
Monte avec moi! Monte avec moi jusqu'aux nuages!
Car ton chant, alouette, est un puissant ramage;
Up with me, up with me into the clouds!
Singing, singing,
With clouds and sky about thee ringing,
Monte avec moi! Monte avec moi jusqu'aux nuages!
Ton chant, ton chant,
Le ciel et le nuage alentour résonnants,
Lift me, guide me till I find
That spot which seems so to thy mind!
Guide-moi vers le haut jusqu'à atteindre ensemble
Le lieu qui à ton coeur le plus idoine semble!
I have walked through wildernesses dreary
And to-day my heart is weary;
Had I now the wings of a Faery,
Up to thee would I fly.
Par de mornes déserts longtemps j'ai cheminé,
Et désormais mon coeur est accablé de peine;
D'une fée pour voler si l'art m'était donné,
Vers toi je monterais d'une course aérienne.
There is madness about thee, and joy divine
In that song of thine;
Lift me, guide me high and high
To thy banqueting-place in the sky.
En toi est la folie et divine jouissance,
L'une et l'autre, je les entends dans ta chanson;
Fais-moi monter vers toi d'une vive ascension
Au ciel de ton festin plein de magnificence.
Joyous as morning
Thou art laughing and scorning;
Thou hast a nest
for thy love and thy rest,
Tel un matin d'allégresse,
Un rire moqueur te presse,
Ton nid sait te prémunir
Pour aimer et pour dormir,
And, though little troubled with sloth,
Drunken Lark! thou would’st be loath
To be such a traveller as I.
Et sans être paresseuse,
Tu serais bien malheureuse
Dans mon errance hasardeuse.
Happy, happy Liver,
With a soul as strong as a mountain river
Pouring out praise to the Almighty Giver,
Joy and jollity be with us both!
Tu as si grande joie de vivre,
Tel un torrent qui, sans faiblir
A son grand créateur délivre
Notre éloge et notre plaisir.
Alas! my journey, rugged and uneven,
Through prickly moors or dusty ways must wind;
Hélas, mon parcours est un pénible voyage,
Passant par sèche route et bourbeux marécages.
But hearing thee, or others of thy kind,
As full of gladness and as free of heaven,
I, with my fate contented, will plod on,
And hope for higher raptures, when life’s day is done.
Mais je t'entends, et les autres oiseaux,
Tous pleins de joie, qui de tous maux délivre;
Je suis ma route, acceptant mon fardeau,
D'une autre vie j'attendrai de mieux vivre.
(tentative de traduction par Cochonfucius)
Up with me! Up with me into the clouds!
For thy song, Lark, is strong;
Monte avec moi! Monte avec moi jusqu'aux nuages!
Car ton chant, alouette, est un puissant ramage;
Up with me, up with me into the clouds!
Singing, singing,
With clouds and sky about thee ringing,
Monte avec moi! Monte avec moi jusqu'aux nuages!
Ton chant, ton chant,
Le ciel et le nuage alentour résonnants,
Lift me, guide me till I find
That spot which seems so to thy mind!
Guide-moi vers le haut jusqu'à atteindre ensemble
Le lieu qui à ton coeur le plus idoine semble!
I have walked through wildernesses dreary
And to-day my heart is weary;
Had I now the wings of a Faery,
Up to thee would I fly.
Par de mornes déserts longtemps j'ai cheminé,
Et désormais mon coeur est accablé de peine;
D'une fée pour voler si l'art m'était donné,
Vers toi je monterais d'une course aérienne.
There is madness about thee, and joy divine
In that song of thine;
Lift me, guide me high and high
To thy banqueting-place in the sky.
En toi est la folie et divine jouissance,
L'une et l'autre, je les entends dans ta chanson;
Fais-moi monter vers toi d'une vive ascension
Au ciel de ton festin plein de magnificence.
Joyous as morning
Thou art laughing and scorning;
Thou hast a nest
for thy love and thy rest,
Tel un matin d'allégresse,
Un rire moqueur te presse,
Ton nid sait te prémunir
Pour aimer et pour dormir,
And, though little troubled with sloth,
Drunken Lark! thou would’st be loath
To be such a traveller as I.
Et sans être paresseuse,
Tu serais bien malheureuse
Dans mon errance hasardeuse.
Happy, happy Liver,
With a soul as strong as a mountain river
Pouring out praise to the Almighty Giver,
Joy and jollity be with us both!
Tu as si grande joie de vivre,
Tel un torrent qui, sans faiblir
A son grand créateur délivre
Notre éloge et notre plaisir.
Alas! my journey, rugged and uneven,
Through prickly moors or dusty ways must wind;
Hélas, mon parcours est un pénible voyage,
Passant par sèche route et bourbeux marécages.
But hearing thee, or others of thy kind,
As full of gladness and as free of heaven,
I, with my fate contented, will plod on,
And hope for higher raptures, when life’s day is done.
Mais je t'entends, et les autres oiseaux,
Tous pleins de joie, qui de tous maux délivre;
Je suis ma route, acceptant mon fardeau,
D'une autre vie j'attendrai de mieux vivre.
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