Démocratie en Danger ???
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Démocratie en Danger ???
1. Qui sont les salafistes ?
Le salafisme puise sa racine dans le mot arabe salaf, qui veut littéralement dire « les prédécesseurs ». On parle d'essalaf essalah, ou des « pieux prédécesseurs », pour désigner les premiers compagnons du prophète Mahomet. Aujourd'hui, les salafistes les prennent pour exemple et appellent à un retour à « l'islam des origines », expurgé de la bidaa ou des « innovations blâmables » qui, de leur point de vue, pervertissent la religion. Ainsi, toutes les influences occidentales, toutes les idées humanistes et les principes philosophiques, comme la démocratie ou la laïcité, sont-ils rejetés. C'est l'école de pensée hanbalite, fondée par l'imam Ahmed ibn Hanbal (780-855) au IXe siècle, qui a forgé les racines de l'idéologie salafiste. Deux disciples de cette doctrine, l'imam ibn Taymiya (1263-1328) et Mohamed ibn Abdelwahab (1703-1792), en deviendront ensuite les deux principales références idéologiques. Abdelwahab, fondateur du dogme wahhabite et néanmoins cofondateur de la monarchie saoudienne, donnera naissance à ce « salafisme missionnaire » (sujet de notre enquête) véhiculé de nos jours : inégalité entre les hommes et les femmes ; droit pénal reposant sur les châtiments corporels ; rigorisme dans les rapports sociaux ; rejet des droits de l'homme. Dopé à coups de pétrodollars, ce salafisme s'est progressivement propagé à travers le monde.
Au XXe siècle, cette pensée salafiste se politise également en se « réformant » sous l'impulsion des Frères musulmans, une confrérie intégriste fondée en Egypte, en 1928, par Hasan al-Banna (1906-1949). Les Frères n'hésitent pas à créer des partis et à s'engager dans la vie politique et associative. Néanmoins, leurs divergences doctrinales avec les tenants du wahhabisme ne font pas d'eux pour autant des « progressistes » : eux aussi prônent l'application de la charia (la loi coranique) et l'instauration de républiques islamistes. Les Frères musulmans, qu'on affuble parfois du qualificatif de « salafistes en costard-cravate », sont représentés en France par l'Union des organisations islamiques de France (UOIF). Partisans d'une réislamisation « en douceur », ils sont en apparence plus « ouverts » que les « salafistes en barbe et djellaba ».
D'autres salafistes, dits djihadistes, préfèrent la confrontation. Leur doctrine est suivie aujourd'hui par une nébuleuse comme al-Qaida. Qualifiés également de takfiris (ceux qui pratiquent l'excommunication), ces adeptes de la guerre sainte ont les mêmes références idéologiques que les autres.
2. Que veulent-ils ?
Bien que minoritaires dans le monde musulman, les salafistes occupent le devant de la scène grâce à l'activisme effréné de leurs militants et autres idéologues. La pensée salafiste contrôle aujourd'hui plusieurs mosquées et une grande partie de la littérature musulmane. S'agissant de l'Occident, ils appellent aussi au communautarisme, espérant réislamiser les membres de la communauté musulmane et convertir autant que faire se peut des personnes séduites par une idéologie politico-religieuse incompatible avec les valeurs universelles. Pour autant, contrairement à certains fantasmes entretenus par des milieux d'extrême droite, l'objectif principal des salafistes n'est pas l'islamisation de l'Europe, mais la mise en place de conditions qui leur permettraient de pratiquer leur vision de l'islam comme ils l'entendent, même si celle-ci est contradictoire avec l'esprit des Lumières. De leur côté, les Frères musulmans souhaitent ériger un groupe de pression à même de peser sur les débats nationaux et internationaux, et veulent constituer une force lobbyiste susceptible de faire naître un « vote musulman ».
3. Combien sont-ils en France ?
Il est difficile de connaître avec exactitude le nombre de salafistes présents en France (et en Europe). Il serait possible néanmoins d'avoir une estimation quand on sait que seuls 10 % des 5 millions de musulmans de France sont des pratiquants réguliers qui fréquentent les 1 900 mosquées et salles de prière avec assiduité. Ayant centré leur vie autour du lieu de culte et de la pratique, ils représentent une forte minorité de ces pratiquants. Mais ils donnent l'impression d'être majoritaires grâce à leur activisme, leur excitation militante, leur présence sur le net, leur accoutrement ostensiblement prosélyte, et à travers leur engagement dans l'action sociale au sein des quartiers. Les salafistes ont ainsi montré leur poids réel lors des manifestations contre la loi interdisant les signes religieux à l'école. A analyser également, les rencontres annuelles du Bourget qu'organise l'UOIF, cette filiale française de la pensée des Frères musulmans, qui peine à rassembler plus de 20 000 personnes, même si elle prétend le contraire.
Il existerait une cinquantaine de mosquées ou de lieux de prière tenus par les partisans du wahhabisme saoudien et de la pensée salafiste prosélyte, et beaucoup plus dirigés par l'UOIF, qui ne représente cependant qu'un tiers des musulmans pratiquants dans les instances du Conseil français du culte musulman (CFCM).
Les mosquées salafistes wahhabites sont souvent implantées au cœur des cités populaires. Il en existe en région parisienne - à Sartrouville, Argenteuil ou Gennevilliers notamment -, dans la région lyonnaise, dans le Nord, ainsi qu'à Marseille ou Besançon. Mais on en trouve aussi dans Paris intra-muros, au cœur des quartiers de Belleville et de Barbès.
4. Qui finance la propagation du salafisme ?
Outre l'Etat saoudien qui, au travers de la Ligue islamique mondiale, a longtemps financé cette idéologie, de nombreux mécènes arabes du golfe Persique accordent des millions d'euros par an pour faire rayonner à travers le monde le « vrai islam », comme ils aiment qualifier le salafisme. En France, plusieurs mosquées ont été construites grâce à des fonds provenant des monarchies arabes et de la Ligue islamique mondiale : les mosquées d'Evry et de Mantes-la-Jolie, par exemple. L'Arabie saoudite propage le salafisme en formant dans ses universités de Riyad, de La Mecque et de Médine des milliers d'étudiants saoudiens ou étrangers. Ce salafisme « missionnaire » a été véhiculé aussi par les écoles coraniques pakistanaises, notamment celle de Karachi, qui enseigne la pensée dite deobandie, une version indo-pakistanaise du salafisme ayant donné naissance aux fameux talibans. Les Frères musulmans ont, quant à eux, longtemps bénéficié de l'aide des Saoudiens, qui ont permis l'ouverture en Europe du Centre islamique de Genève, fondé par Saïd Ramadan (père de Tariq Ramadan et gendre de Hasan al-Banna). Et, lorsque l'UOIF est créée, au début des années 80, par des islamistes tunisiens et par l'activiste libanais Fayçal Mawlawi, l'organisation profitera de nombreux soutiens émanant des Emirats arabes unis. Aujourd'hui, l'UOIF recevrait, selon les différentes estimations, entre 30 et 60 % de son financement de pays ou de personnalités arabes. Les associations qui sont liées à l'UOIF tirent également une partie de leur argent de la certification halal, un commerce communautaire qu'ils ne cessent de promouvoir tant il est lucratif.
5. Qui sont leurs idéologues ?
Parmi les contemporains, on peut compter des Egyptiens issus des Frères musulmans comme Sayyid Qutb (1906-1966) ou Youssouf al-Qaradawi, qui ne cesse de justifier les attentats suicides et l'instauration de la charia. Bien qu'il s'en défende, Tariq Ramadan, qui se laisse complaisamment affubler parfois du titre de théologien, est en réalité un idéologue de la pensée salafiste des Frères musulmans. Il n'hésite pas à fustiger le wahhabisme saoudien, mais cela ne fait pas de lui un progressiste ou un libéral ni un réformateur. Ses références idéologiques demeurent les fondateurs de la pensée des Frères et les théoriciens qui l'ont sophistiquée pour en faire un instrument de lutte politico-idéologique, en l'occurrence son propre grand-père Hasan al-Banna, auquel il voue une admiration sans pareille, ou encore le Pakistanais Abu al-Ala al-Mawdoudi (1903-1979). Tariq Ramadan s'est singularisé en utilisant des codes de langage et d'écriture occidentaux pour propager une pensée frériste qui a su adapter son discours aux opinions publiques européennes. Il ne propose qu'une version d'un salafisme en apparence plus « doux ».
D'autres « penseurs », des Saoudiens, ont assuré le rayonnement du salafisme wahhabite à travers le monde. C'est le cas du cheikh Ibn Baz (1909-1999), qui a toujours prêché un islam pur et dur. Salih bin Fawzan al-Fawzan, un Saoudien, est « apprécié » par les salafistes européens : il recommande à ses adeptes de ne pas «ressembler aux mécréants dans ce qui leur est spécifique». Il est de ceux qui incitent les femmes à porter le voile intégral, refusant même le voile classique qui permet de laisser le visage des femmes visible. Autre gourou très écouté par les salafistes : le cheikh Mohamed ibn Saleh al-Otheimine. Il interdit, entre autres, de «féliciter les mécréants [juifs et chrétiens notamment] durant leurs fêtes religieuses». Enfin le cheikh Nacereddine al-Albani (1914-1999), un idéologue albano-syrien, a produit une floraison de fatwas (édits religieux) tout aussi intégristes les unes que les autres et a notamment prohibé l'usage de la télévision et de la radio.
6. Quels sont leurs relais médiatiques ?
Bien que certains idéologues interdisent la télévision, d'autres appellent à ce que l'utilisation de ce média soit exclusivement réservée à la propagation de l'islam. C'est le cas par exemple de plusieurs chaînes satellitaires arabes, qui accordent une large place à ces salafiste prêchant « la bonne parole » tant en direction des sociétés musulmanes que de l'Occident. Les prêcheurs se succèdent sur des chaînes qui, du Qatar à l'Egypte en passant par les Emirats, font de la surenchère en jouant sur les notions du licite et de l'illicite très chères à Youssouf al-Qaradawi. Une fois par semaine, celui-ci anime l'émission phare « Al-Sharia oua Al-Hayat » (la charia et la vie) sur les plateaux de la chaîne al-Jezira, au cours de laquelle il traite de toutes les questions d'actualité, parfois avec une violence inouïe. Cela dit, internet est devenu le moyen principal pour véhiculer les idées salafistes, que ce soient celles des Frères musulmans ou celles des wahhabites et même celles des djihadistes. Les sites et les forums se comptent par centaines et, là aussi, tous les sujets sont abordés. Actuellement, plusieurs salafistes tentent de se mobiliser sur le net contre une éventuelle loi sur le voile intégral. Mobilisation qui voit son prolongement sur le web 2.0 et notamment sur des réseaux sociaux tels que Facebook, qui recèle des dizaines de profils se revendiquant clairement de cette idéologie. Enfin, les nombreuses librairies dites musulmanes propagent en réalité l'idéologie salafiste. C'est le cas d'al-Tawhid à Lyon, qui diffuse la littérature des frères Ramadan et celle des penseurs fréristes, ou d'autres échoppes qui proposent, quant à elles, les ouvrages des idéologues saoudiens.
7. Le salafisme est-il compatible avec la République ?
Les salafistes sont contre la mixité, ils rejettent les minorités religieuses et sexuelles, encouragent le communautarisme, ne reconnaissent pas les valeurs de fraternité en dehors de l'oumma (la nation islamique) et refusent toutes les notions de liberté qui contredisent leur vision de l'islam. Les textes salafistes montrent l'étendue qui sépare cette idéologie totalitaire des principes républicains. Ainsi, le cheikh Otheimine, par exemple, appelle-t-il les femmes musulmanes à ne quitter leur domicile qu'en cas de nécessité et qu'avec «l'autorisation du mari ou du tuteur». Il précise : «La femme est libre chez elle, elle se rend dans toutes les pièces de la maison et travaille en accomplissant les tâches ménagères.» Et d'ajouter à leur intention : «Que ces femmes craignent Allah et délaissent les propagandes occidentales corruptrices!» Un autre cheikh, Salih bin Fawzan al-Fawzan, défenseur du voile intégral, affirmait dans l'une de ses fatwas que «le visage de la femme est une awrah (partie à dissimuler) et qu'il est obligatoire de le couvrir». Pour lui, «c'est la partie la plus forte en tentation». Et il en va de même pour d'autres principes fondamentaux qui forgent l'identité républicaine et laïque de la France. Le salafisme, par exemple, n'accepte pas la liberté de conscience. S'il cherche à endoctriner et à convertir des non-musulmans, il refuse catégoriquement qu'un musulman puisse renier l'islam pour une autre religion. L'auteur d'une telle apostasie doit être, selon eux, condamné à mort. De même que la liberté d'expression et d'opinion, la critique des dogmes et des religions est prohibée.
8. Le salafisme est-il violent ?
Les multiples courants salafistes représentent différents niveaux de dangerosité. Les djihadistes ou les takfiris prônent le djihad et donc les actions terroristes. Durant ces dernières années, plusieurs d'entre eux ont été arrêtés et condamnés dans des affaires «d'associations de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste».
Le courant objet de notre enquête se veut, lui, beaucoup plus réservé sur la question de la violence. Ces fondamentalistes missionnaires préfèrent généralement raffermir leur foi et considèrent parfois qu'étant donné les divergences qui existent entre les « théologiens » au sujet du djihad, il n'est pas permis de s'engager dans cette voie. Néanmoins, ils représentent un danger pour le vivre ensemble, et leur vision de l'islam est incompatible avec les règles d'une société laïque et démocratique. En effet, tous les salafistes, y compris ceux qui prétendent le contraire, rejettent la laïcité. Il ne peut y avoir, selon leurs idéologues, de séparation entre les Eglises et l'Etat puisque, pour eux, «l'islam est un englobant qui doit régir toute la vie du musulman». Idem pour la démocratie, qu'ils considèrent comme une mécréance dans la mesure où celle-ci consacre le principe de la souveraineté du peuple alors qu'ils estiment que «la souveraineté ne doit revenir qu'à Dieu et à Dieu seul».
Les Frères musulmans prétendent officiellement accepter ces deux valeurs. Le salafisme dit réformiste qu'ils incarnent prend part, en effet, au jeu démocratique lorsqu'il s'agit d'élections. C'est le cas des Frères musulmans égyptiens ou du Hamas palestinien. Cela étant dit, ils instrumentalisent la démocratie dans l'espoir de s'approprier le pouvoir et ne la considèrent certainement pas comme un système consacrant toutes les égalités et toutes les libertés.
9. Le voile est-il une obligation de l'islam ?
Au lendemain de la révolution iranienne en 1979, le voile est devenu, dans l'imaginaire collectif, le signe de l'oppression de la femme et notamment du militantisme politique. D'un point de vue théologique, les salafistes en font une véritable obsession, bien qu'il n'existe que deux versets coraniques qui évoquent, de manière peu explicite, le voile sans en déterminer sa forme exacte : «Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles : elles en seront plus vite reconnues et éviteront d'être offensées. Dieu est Pardonneur et Miséricordieux.» (sourate 33, verset 59) ; et «Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu'elles rabattent leur voile sur leurs poitrines; et qu'elles ne montrent leurs atours qu'à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu'elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des femmes. Et qu'elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l'on sache ce qu'elles cachent de leurs parures. Et repentez-vous tous devant Dieu, ô croyants, afin que vous récoltiez le succès.» (sourate 24, verset 31).
Pour les littéralistes, ces versets seraient « clairs » et exigeraient le port du voile voire du niqab, mais pour beaucoup de penseurs et de rationalistes musulmans, le port du voile n'est pas une obligation. Gamal al-Banna, frère du fondateur des Frères musulmans, pense, lui, que le voile n'est plus valable de nos jours étant donné que ces versets s'adressaient à des femmes qui vivaient à une période précise où, de Médine à Athènes, toutes les femmes étaient voilées. D'ailleurs, nombre de musulmanes, en Tunisie ou en Turquie, y compris de ferventes pratiquantes, ne le mettent que lors de l'accomplissement des prières ; d'autres, plus âgées, le portent par tradition ou par pudeur. Récemment, le cheikh d'al-Azhar, le grand institut de théologie du Caire, a déclaré que le port du voile intégral relevait d'une «tradition et non pas du culte». Le cheikh Khaled Bentounès, guide spirituel du soufisme maghrébin, a affirmé pour sa part qu'«on a fait du voile un instrument idéologique pour avoir un stéréotype de femme modèle», dénonçant ainsi cet uniforme de l'idéologie salafiste. En tout état de cause, le retour du voile, sous ses différents aspects, coïncide avec l'avènement du salafisme contemporain.
10. Une loi contre le voile intégral est-elle applicable?
La question est actuellement en débat. La commission d'enquête parlementaire rendra son avis en janvier 2010. Pour l'heure, de nombreuses associations et des personnalités de la société civile sont auditionnées par les députés. Il aurait sans doute été préférable de créer une véritable commission d'enquête pour mieux connaître l'idéologie salafiste et son ancrage dans la société française.
Dans le cas de la mise en place d'une loi, il faudrait réfléchir dès à présent à son application. Nous sommes là devant une situation sensiblement différente de celle qui avait prévalu durant la polémique sur le voile à l'école, puisque l'interdiction de cet autre « signe » de l'islamisme fut appliquée par les responsables des établissements scolaires. Le respect d'une mesure visant à interdire le voile intégral devra cette fois être assuré par la force publique, qui devra verbaliser ou emmener au poste les éventuelles récalcitrantes. Et il y en aura ! Il faudrait en outre avoir l'assurance que cette loi, si elle venait à être promulguée, s'appliquera également l'été, lorsque les femmes et les filles ainsi que les servantes des riches princes saoudiens ou qataris déambuleront sur les Champs-Elysées.
* Journaliste, Mohamed Sifaoui est le coauteur avec Philippe Bercovici de «Ben Laden
dévoilé, la BD-attentat contre Al-Qaïda», Editions 12 Bis. Il est aussi l’auteur de «Pourquoi l’islamisme séduit-il ?», Editions Armand Colin, à paraître le 27 janvier 2010.
Le salafisme puise sa racine dans le mot arabe salaf, qui veut littéralement dire « les prédécesseurs ». On parle d'essalaf essalah, ou des « pieux prédécesseurs », pour désigner les premiers compagnons du prophète Mahomet. Aujourd'hui, les salafistes les prennent pour exemple et appellent à un retour à « l'islam des origines », expurgé de la bidaa ou des « innovations blâmables » qui, de leur point de vue, pervertissent la religion. Ainsi, toutes les influences occidentales, toutes les idées humanistes et les principes philosophiques, comme la démocratie ou la laïcité, sont-ils rejetés. C'est l'école de pensée hanbalite, fondée par l'imam Ahmed ibn Hanbal (780-855) au IXe siècle, qui a forgé les racines de l'idéologie salafiste. Deux disciples de cette doctrine, l'imam ibn Taymiya (1263-1328) et Mohamed ibn Abdelwahab (1703-1792), en deviendront ensuite les deux principales références idéologiques. Abdelwahab, fondateur du dogme wahhabite et néanmoins cofondateur de la monarchie saoudienne, donnera naissance à ce « salafisme missionnaire » (sujet de notre enquête) véhiculé de nos jours : inégalité entre les hommes et les femmes ; droit pénal reposant sur les châtiments corporels ; rigorisme dans les rapports sociaux ; rejet des droits de l'homme. Dopé à coups de pétrodollars, ce salafisme s'est progressivement propagé à travers le monde.
Au XXe siècle, cette pensée salafiste se politise également en se « réformant » sous l'impulsion des Frères musulmans, une confrérie intégriste fondée en Egypte, en 1928, par Hasan al-Banna (1906-1949). Les Frères n'hésitent pas à créer des partis et à s'engager dans la vie politique et associative. Néanmoins, leurs divergences doctrinales avec les tenants du wahhabisme ne font pas d'eux pour autant des « progressistes » : eux aussi prônent l'application de la charia (la loi coranique) et l'instauration de républiques islamistes. Les Frères musulmans, qu'on affuble parfois du qualificatif de « salafistes en costard-cravate », sont représentés en France par l'Union des organisations islamiques de France (UOIF). Partisans d'une réislamisation « en douceur », ils sont en apparence plus « ouverts » que les « salafistes en barbe et djellaba ».
D'autres salafistes, dits djihadistes, préfèrent la confrontation. Leur doctrine est suivie aujourd'hui par une nébuleuse comme al-Qaida. Qualifiés également de takfiris (ceux qui pratiquent l'excommunication), ces adeptes de la guerre sainte ont les mêmes références idéologiques que les autres.
2. Que veulent-ils ?
Bien que minoritaires dans le monde musulman, les salafistes occupent le devant de la scène grâce à l'activisme effréné de leurs militants et autres idéologues. La pensée salafiste contrôle aujourd'hui plusieurs mosquées et une grande partie de la littérature musulmane. S'agissant de l'Occident, ils appellent aussi au communautarisme, espérant réislamiser les membres de la communauté musulmane et convertir autant que faire se peut des personnes séduites par une idéologie politico-religieuse incompatible avec les valeurs universelles. Pour autant, contrairement à certains fantasmes entretenus par des milieux d'extrême droite, l'objectif principal des salafistes n'est pas l'islamisation de l'Europe, mais la mise en place de conditions qui leur permettraient de pratiquer leur vision de l'islam comme ils l'entendent, même si celle-ci est contradictoire avec l'esprit des Lumières. De leur côté, les Frères musulmans souhaitent ériger un groupe de pression à même de peser sur les débats nationaux et internationaux, et veulent constituer une force lobbyiste susceptible de faire naître un « vote musulman ».
3. Combien sont-ils en France ?
Il est difficile de connaître avec exactitude le nombre de salafistes présents en France (et en Europe). Il serait possible néanmoins d'avoir une estimation quand on sait que seuls 10 % des 5 millions de musulmans de France sont des pratiquants réguliers qui fréquentent les 1 900 mosquées et salles de prière avec assiduité. Ayant centré leur vie autour du lieu de culte et de la pratique, ils représentent une forte minorité de ces pratiquants. Mais ils donnent l'impression d'être majoritaires grâce à leur activisme, leur excitation militante, leur présence sur le net, leur accoutrement ostensiblement prosélyte, et à travers leur engagement dans l'action sociale au sein des quartiers. Les salafistes ont ainsi montré leur poids réel lors des manifestations contre la loi interdisant les signes religieux à l'école. A analyser également, les rencontres annuelles du Bourget qu'organise l'UOIF, cette filiale française de la pensée des Frères musulmans, qui peine à rassembler plus de 20 000 personnes, même si elle prétend le contraire.
Il existerait une cinquantaine de mosquées ou de lieux de prière tenus par les partisans du wahhabisme saoudien et de la pensée salafiste prosélyte, et beaucoup plus dirigés par l'UOIF, qui ne représente cependant qu'un tiers des musulmans pratiquants dans les instances du Conseil français du culte musulman (CFCM).
Les mosquées salafistes wahhabites sont souvent implantées au cœur des cités populaires. Il en existe en région parisienne - à Sartrouville, Argenteuil ou Gennevilliers notamment -, dans la région lyonnaise, dans le Nord, ainsi qu'à Marseille ou Besançon. Mais on en trouve aussi dans Paris intra-muros, au cœur des quartiers de Belleville et de Barbès.
4. Qui finance la propagation du salafisme ?
Outre l'Etat saoudien qui, au travers de la Ligue islamique mondiale, a longtemps financé cette idéologie, de nombreux mécènes arabes du golfe Persique accordent des millions d'euros par an pour faire rayonner à travers le monde le « vrai islam », comme ils aiment qualifier le salafisme. En France, plusieurs mosquées ont été construites grâce à des fonds provenant des monarchies arabes et de la Ligue islamique mondiale : les mosquées d'Evry et de Mantes-la-Jolie, par exemple. L'Arabie saoudite propage le salafisme en formant dans ses universités de Riyad, de La Mecque et de Médine des milliers d'étudiants saoudiens ou étrangers. Ce salafisme « missionnaire » a été véhiculé aussi par les écoles coraniques pakistanaises, notamment celle de Karachi, qui enseigne la pensée dite deobandie, une version indo-pakistanaise du salafisme ayant donné naissance aux fameux talibans. Les Frères musulmans ont, quant à eux, longtemps bénéficié de l'aide des Saoudiens, qui ont permis l'ouverture en Europe du Centre islamique de Genève, fondé par Saïd Ramadan (père de Tariq Ramadan et gendre de Hasan al-Banna). Et, lorsque l'UOIF est créée, au début des années 80, par des islamistes tunisiens et par l'activiste libanais Fayçal Mawlawi, l'organisation profitera de nombreux soutiens émanant des Emirats arabes unis. Aujourd'hui, l'UOIF recevrait, selon les différentes estimations, entre 30 et 60 % de son financement de pays ou de personnalités arabes. Les associations qui sont liées à l'UOIF tirent également une partie de leur argent de la certification halal, un commerce communautaire qu'ils ne cessent de promouvoir tant il est lucratif.
5. Qui sont leurs idéologues ?
Parmi les contemporains, on peut compter des Egyptiens issus des Frères musulmans comme Sayyid Qutb (1906-1966) ou Youssouf al-Qaradawi, qui ne cesse de justifier les attentats suicides et l'instauration de la charia. Bien qu'il s'en défende, Tariq Ramadan, qui se laisse complaisamment affubler parfois du titre de théologien, est en réalité un idéologue de la pensée salafiste des Frères musulmans. Il n'hésite pas à fustiger le wahhabisme saoudien, mais cela ne fait pas de lui un progressiste ou un libéral ni un réformateur. Ses références idéologiques demeurent les fondateurs de la pensée des Frères et les théoriciens qui l'ont sophistiquée pour en faire un instrument de lutte politico-idéologique, en l'occurrence son propre grand-père Hasan al-Banna, auquel il voue une admiration sans pareille, ou encore le Pakistanais Abu al-Ala al-Mawdoudi (1903-1979). Tariq Ramadan s'est singularisé en utilisant des codes de langage et d'écriture occidentaux pour propager une pensée frériste qui a su adapter son discours aux opinions publiques européennes. Il ne propose qu'une version d'un salafisme en apparence plus « doux ».
D'autres « penseurs », des Saoudiens, ont assuré le rayonnement du salafisme wahhabite à travers le monde. C'est le cas du cheikh Ibn Baz (1909-1999), qui a toujours prêché un islam pur et dur. Salih bin Fawzan al-Fawzan, un Saoudien, est « apprécié » par les salafistes européens : il recommande à ses adeptes de ne pas «ressembler aux mécréants dans ce qui leur est spécifique». Il est de ceux qui incitent les femmes à porter le voile intégral, refusant même le voile classique qui permet de laisser le visage des femmes visible. Autre gourou très écouté par les salafistes : le cheikh Mohamed ibn Saleh al-Otheimine. Il interdit, entre autres, de «féliciter les mécréants [juifs et chrétiens notamment] durant leurs fêtes religieuses». Enfin le cheikh Nacereddine al-Albani (1914-1999), un idéologue albano-syrien, a produit une floraison de fatwas (édits religieux) tout aussi intégristes les unes que les autres et a notamment prohibé l'usage de la télévision et de la radio.
6. Quels sont leurs relais médiatiques ?
Bien que certains idéologues interdisent la télévision, d'autres appellent à ce que l'utilisation de ce média soit exclusivement réservée à la propagation de l'islam. C'est le cas par exemple de plusieurs chaînes satellitaires arabes, qui accordent une large place à ces salafiste prêchant « la bonne parole » tant en direction des sociétés musulmanes que de l'Occident. Les prêcheurs se succèdent sur des chaînes qui, du Qatar à l'Egypte en passant par les Emirats, font de la surenchère en jouant sur les notions du licite et de l'illicite très chères à Youssouf al-Qaradawi. Une fois par semaine, celui-ci anime l'émission phare « Al-Sharia oua Al-Hayat » (la charia et la vie) sur les plateaux de la chaîne al-Jezira, au cours de laquelle il traite de toutes les questions d'actualité, parfois avec une violence inouïe. Cela dit, internet est devenu le moyen principal pour véhiculer les idées salafistes, que ce soient celles des Frères musulmans ou celles des wahhabites et même celles des djihadistes. Les sites et les forums se comptent par centaines et, là aussi, tous les sujets sont abordés. Actuellement, plusieurs salafistes tentent de se mobiliser sur le net contre une éventuelle loi sur le voile intégral. Mobilisation qui voit son prolongement sur le web 2.0 et notamment sur des réseaux sociaux tels que Facebook, qui recèle des dizaines de profils se revendiquant clairement de cette idéologie. Enfin, les nombreuses librairies dites musulmanes propagent en réalité l'idéologie salafiste. C'est le cas d'al-Tawhid à Lyon, qui diffuse la littérature des frères Ramadan et celle des penseurs fréristes, ou d'autres échoppes qui proposent, quant à elles, les ouvrages des idéologues saoudiens.
7. Le salafisme est-il compatible avec la République ?
Les salafistes sont contre la mixité, ils rejettent les minorités religieuses et sexuelles, encouragent le communautarisme, ne reconnaissent pas les valeurs de fraternité en dehors de l'oumma (la nation islamique) et refusent toutes les notions de liberté qui contredisent leur vision de l'islam. Les textes salafistes montrent l'étendue qui sépare cette idéologie totalitaire des principes républicains. Ainsi, le cheikh Otheimine, par exemple, appelle-t-il les femmes musulmanes à ne quitter leur domicile qu'en cas de nécessité et qu'avec «l'autorisation du mari ou du tuteur». Il précise : «La femme est libre chez elle, elle se rend dans toutes les pièces de la maison et travaille en accomplissant les tâches ménagères.» Et d'ajouter à leur intention : «Que ces femmes craignent Allah et délaissent les propagandes occidentales corruptrices!» Un autre cheikh, Salih bin Fawzan al-Fawzan, défenseur du voile intégral, affirmait dans l'une de ses fatwas que «le visage de la femme est une awrah (partie à dissimuler) et qu'il est obligatoire de le couvrir». Pour lui, «c'est la partie la plus forte en tentation». Et il en va de même pour d'autres principes fondamentaux qui forgent l'identité républicaine et laïque de la France. Le salafisme, par exemple, n'accepte pas la liberté de conscience. S'il cherche à endoctriner et à convertir des non-musulmans, il refuse catégoriquement qu'un musulman puisse renier l'islam pour une autre religion. L'auteur d'une telle apostasie doit être, selon eux, condamné à mort. De même que la liberté d'expression et d'opinion, la critique des dogmes et des religions est prohibée.
8. Le salafisme est-il violent ?
Les multiples courants salafistes représentent différents niveaux de dangerosité. Les djihadistes ou les takfiris prônent le djihad et donc les actions terroristes. Durant ces dernières années, plusieurs d'entre eux ont été arrêtés et condamnés dans des affaires «d'associations de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste».
Le courant objet de notre enquête se veut, lui, beaucoup plus réservé sur la question de la violence. Ces fondamentalistes missionnaires préfèrent généralement raffermir leur foi et considèrent parfois qu'étant donné les divergences qui existent entre les « théologiens » au sujet du djihad, il n'est pas permis de s'engager dans cette voie. Néanmoins, ils représentent un danger pour le vivre ensemble, et leur vision de l'islam est incompatible avec les règles d'une société laïque et démocratique. En effet, tous les salafistes, y compris ceux qui prétendent le contraire, rejettent la laïcité. Il ne peut y avoir, selon leurs idéologues, de séparation entre les Eglises et l'Etat puisque, pour eux, «l'islam est un englobant qui doit régir toute la vie du musulman». Idem pour la démocratie, qu'ils considèrent comme une mécréance dans la mesure où celle-ci consacre le principe de la souveraineté du peuple alors qu'ils estiment que «la souveraineté ne doit revenir qu'à Dieu et à Dieu seul».
Les Frères musulmans prétendent officiellement accepter ces deux valeurs. Le salafisme dit réformiste qu'ils incarnent prend part, en effet, au jeu démocratique lorsqu'il s'agit d'élections. C'est le cas des Frères musulmans égyptiens ou du Hamas palestinien. Cela étant dit, ils instrumentalisent la démocratie dans l'espoir de s'approprier le pouvoir et ne la considèrent certainement pas comme un système consacrant toutes les égalités et toutes les libertés.
9. Le voile est-il une obligation de l'islam ?
Au lendemain de la révolution iranienne en 1979, le voile est devenu, dans l'imaginaire collectif, le signe de l'oppression de la femme et notamment du militantisme politique. D'un point de vue théologique, les salafistes en font une véritable obsession, bien qu'il n'existe que deux versets coraniques qui évoquent, de manière peu explicite, le voile sans en déterminer sa forme exacte : «Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles : elles en seront plus vite reconnues et éviteront d'être offensées. Dieu est Pardonneur et Miséricordieux.» (sourate 33, verset 59) ; et «Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu'elles rabattent leur voile sur leurs poitrines; et qu'elles ne montrent leurs atours qu'à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu'elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des femmes. Et qu'elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l'on sache ce qu'elles cachent de leurs parures. Et repentez-vous tous devant Dieu, ô croyants, afin que vous récoltiez le succès.» (sourate 24, verset 31).
Pour les littéralistes, ces versets seraient « clairs » et exigeraient le port du voile voire du niqab, mais pour beaucoup de penseurs et de rationalistes musulmans, le port du voile n'est pas une obligation. Gamal al-Banna, frère du fondateur des Frères musulmans, pense, lui, que le voile n'est plus valable de nos jours étant donné que ces versets s'adressaient à des femmes qui vivaient à une période précise où, de Médine à Athènes, toutes les femmes étaient voilées. D'ailleurs, nombre de musulmanes, en Tunisie ou en Turquie, y compris de ferventes pratiquantes, ne le mettent que lors de l'accomplissement des prières ; d'autres, plus âgées, le portent par tradition ou par pudeur. Récemment, le cheikh d'al-Azhar, le grand institut de théologie du Caire, a déclaré que le port du voile intégral relevait d'une «tradition et non pas du culte». Le cheikh Khaled Bentounès, guide spirituel du soufisme maghrébin, a affirmé pour sa part qu'«on a fait du voile un instrument idéologique pour avoir un stéréotype de femme modèle», dénonçant ainsi cet uniforme de l'idéologie salafiste. En tout état de cause, le retour du voile, sous ses différents aspects, coïncide avec l'avènement du salafisme contemporain.
10. Une loi contre le voile intégral est-elle applicable?
La question est actuellement en débat. La commission d'enquête parlementaire rendra son avis en janvier 2010. Pour l'heure, de nombreuses associations et des personnalités de la société civile sont auditionnées par les députés. Il aurait sans doute été préférable de créer une véritable commission d'enquête pour mieux connaître l'idéologie salafiste et son ancrage dans la société française.
Dans le cas de la mise en place d'une loi, il faudrait réfléchir dès à présent à son application. Nous sommes là devant une situation sensiblement différente de celle qui avait prévalu durant la polémique sur le voile à l'école, puisque l'interdiction de cet autre « signe » de l'islamisme fut appliquée par les responsables des établissements scolaires. Le respect d'une mesure visant à interdire le voile intégral devra cette fois être assuré par la force publique, qui devra verbaliser ou emmener au poste les éventuelles récalcitrantes. Et il y en aura ! Il faudrait en outre avoir l'assurance que cette loi, si elle venait à être promulguée, s'appliquera également l'été, lorsque les femmes et les filles ainsi que les servantes des riches princes saoudiens ou qataris déambuleront sur les Champs-Elysées.
* Journaliste, Mohamed Sifaoui est le coauteur avec Philippe Bercovici de «Ben Laden
dévoilé, la BD-attentat contre Al-Qaïda», Editions 12 Bis. Il est aussi l’auteur de «Pourquoi l’islamisme séduit-il ?», Editions Armand Colin, à paraître le 27 janvier 2010.
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Re: Démocratie en Danger ???
La République ou la burqa ! Un grand combat féministe, un enjeu de société
vendredi 18 septembre 2009, par Guylain Chevrier
Le 9 juin dernier sur France-infos, un membre de la Commission parlementaire qui travaille sur la question d’une loi contre la burqa et la Présidente de NPNS qui venait d’y être entendue s’exprimaient, après l’annonce du chiffre selon lequel environ 2000 femmes porteraient la burqa en France contrairement aux chiffres précédemment minorés.
Ils ont tous deux participé à un de ces moments de bravoure qui compte dans l’histoire d’une société, dénonçant avec virulence l’abjection de la burqa, le mouvement dangereux de revoilement des femmes musulmanes en France et en Europe, pour affirmer la nécessité d’une loi pour l’interdire parlant de « cercueils ambulants », ainsi que le voile total. Ils ont appelé à une loi pour inverser la tendance à se répandre de l’obscurantisme et du fanatisme musulman, en raison d’un laisser faire qui perdure depuis une quinzaine d’années et qui atteint aujourd’hui ses limites. La burqa est incompatible avec la République, avec les droits des femmes conquis de hautes luttes, ont –ils dit. « Entre la burqa et la République il faut choisir » a insisté Sihem Habchi.
Une mission parlementaire pour défendre la République contre la banalisation de l’intégrisme musulman
Environ 2.000 femmes" porteraient la burqa en France selon "un rapport sur l’islam, rédigé cet été par la sous-direction de l’information générale du ministère de l’Intérieur et resté confidentiel" dont le Figaro à fait état, contredisant un rapport de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) qui avait fait précédemment état de 367 femmes concernées seulement. Et on est sans aucun doute encore là en dessous de la réalité car bien des femmes dans cette situation ne sortent même plus de chez elle en y étant par leurs maris assignées. Depuis qu’à l’initiative d’André Gérin une soixantaine de députés de tous bords (trois communistes, sept socialistes, 43 UMP, deux Nouveau Centre et trois non-inscrits) ont souhaité la création d’une commission parlementaire sur la question de savoir s’il faut une loi pour interdire la burqa, les choses se sont précisées.
Un premier bilan a fait argument pour donner du sens à cette démarche : "Nous sommes aujourd’hui confrontés, dans les quartiers de nos villes, au port par certaines femmes musulmanes de la burqa, voilant et enfermant intégralement le corps et la tête dans de véritables prisons ambulantes", écrivait André Gérin dans sa proposition. "Il y en a de plus en plus, non seulement dans les grandes villes, mais aussi dans le monde rural. Il faut sortir d’une sorte de silence des responsables politiques de ce pays » et "définir des propositions afin de lutter contre ces méthodes qui constituent une atteinte aux libertés individuelles sur le territoire national" (…) "Il faut qu’on puisse ouvrir un dialogue tout à fait loyal et franc avec l’ensemble des musulmans". Une situation dénoncée depuis sa création par Riposte Laïque qui a lancé la première pétition pour l’interdiction de la burqa il y a déjà plus d’un an en ne comptant pas pour rien dans la préparation de cette réaction face à ce phénomène inconcevable dans un pays démocratique.
La mission d’information sur la pratique du port du voile intégral, présidée par André Gerin (PCF), a été créée au mois de juin, au lendemain du discours de Nicolas Sarkozy devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles. Elle est composée de 32 députés issus des quatre groupes de l’Assemblée : 17 UMP, 11 PS, 2 Nouveau centre et 2 PCF. Les membres de la commission, présidée par le député PCF du Rhône André Gérin, avaient auparavant vivement contesté les critiques dont ils ont fait l’objet au cours de l’été et décidé de "mieux communiquer".
La lutte contre le voile et la burqa, au cœur d’un combat féministe qui concerne toute la société. "C’est la République ou la burqa !"
La lutte contre le voile intégral, symbole violent de l’oppression des femmes" est un nouveau combat féministe affirment Sihem Habchi, présidente de Ni Putes ni soumises et la philosophe Elisabeth Badinter. Elles ont chacune à leur façon et avec talent, exprimé leur rejet du port du voile intégral et de la burqa en France, lors de leur audition par la mission d’information parlementaire créée à ce sujet.
Le voile intégral est "un symbole violent de l’oppression des femmes" et marque "un point de non retour sur la voie de l’émancipation", a estimé Sihem Habchi, déplorant que le voile ait gagné du terrain en quelques années en France. Pour elle, cette question est un "nouveau combat féministe" contre la "relégation" des filles et des femmes dans les quartiers. Elle refuse que sous prétexte de respect des libertés individuelles, s’instaure une "coexistence entre deux mondes qui s’ignorent". "Le message doit être clair, a-t-elle insisté, c’est ’la République ou la burqa ! (...) On peut interdire la burqa au nom de la dignité de la personne humaine".
Avec beaucoup d’émotion, elle a raconté l’histoire de Kamina, à qui son mari, devenu musulman intégriste, a progressivement interdit de porter des chaussures à talons, de se parfumer, de montrer ses cheveux, pour finalement l’obliger à porter le voile intégral et l’enfermer au domicile. "Je demande à la République, a-t-elle insisté, de protéger les femmes du fanatisme le plus vil qui gangrène la société". Sihem Habchi a souhaité que la France soit le "porte-drapeau de valeurs qui sont nécessaires" et défende "le principe de laïcité".
La présidente de NPNS a insisté sur les "deux volets" de la question, celui du "droit des femmes" et celui de la "ségrégation". En portant le voile intégral, "on se balade avec son ghetto", a-t-elle lancé. "C’est visible (...) C’est la séparation des populations et ça, c’est fondamental", a-t-elle souligné. "Il ne faut pas attendre que ça dégénère", a averti Sihem Habchi, appelant les députés à "ne pas avoir peur" de légiférer. " Il en va de la survie de beaucoup de jeunes femmes". Il en va évidemment de notre vivre ensemble et de la vision d’une société fondée sur le mélange et l’égalité et non la séparation, les mises à parts, l’apartheid du communautarisme.
Pour Elisabeth Badinter, « le port du voile est l’étendard du salafisme » !
La philosophe Elisabeth Badinter, également connue pour ses positions féministes, a ensuite été à son tour auditionnée par la commission. Pour elle, "les femmes voilées sont la partie visible de la progression de l’intégrisme musulman, (...) le port du voile est l’étendard du salafisme". "En France, on combat les idéologies destructrices, qui portent atteinte à la dignité humaine, on lutte contre les sectes, le nazisme, l’antisémitisme, il faut combattre l’intégrisme", a-elle déclaré avec force.
Elle devait imager son propos en parlant d’"auto-mutilation civile", estimant que le port du voile est contraire au principe de fraternité parce qu’il symbolise "le refus d’entrer en contact avec l’autre, le refus de la réciprocité". (La burqa comme manifestation antisociale, antihumaniste) Elle rappelait aussi que pour quelques femmes affirmant se voiler en toute liberté, il y en a beaucoup qui sont obligées de le faire et n’ont pas les moyens de s’y opposer.
Ecartant l’argument selon lequel le voile répond à une tradition culturelle et/ou cultuelle, elle répond qu’il "faut se plier aux us et coutumes du pays où l’on vit". "Que faire, pour que les filles et les femmes dans les quartiers ne soient pas obligées de cacher leur corps pour ne pas être agressées physiquement ?" Selon elle il faut une loi !
Elisabeth Badinter expliquait voir une perversion dans le fait de se cacher entièrement, au nom de la décence, alors que les autres sont visibles, au risque de susciter la curiosité et les fantasmes. On pourrait rajouter ici dans le prolongement, que le voile et la burqa sont comme les manifestations d’une pureté religieuse qui renvoie les autres à l’impur et à la négation. On connait où l’idée de race pure par l’ethnie ou la religion a pu mener dans histoire et à plusieurs reprises, dont la shoah a été le pire abime.
De Fadela Amara pour l’interdiction de la burqa à Cohn-Bendit, le super démagogue, contre toute loi touchant à celle-ci
Du côté du gouvernement certaines langues se sont déliées, qui jusque-là étaient restées bien discrète sur le sujet. "Il est hors de question que l’on voit en France des femmes couvertes de la tête au pied", a affirmé aussi Xavier Darcos sur i-Télé au lendemain de la proposition de la création de cette commission. "Imaginer une seconde une femme qui arrive en burqa à l’école, c’est une horreur. Et dans la rue, c’est une oppression", a lancé le ministre de l’Education nationale. "Je suis pour l’interdiction", a déclaré de son côté Fadela Amara sur France Info. "Si on veut réellement aider à lutter efficacement contre les fondamentalistes ; la burqa ce n’est que l’expression visible et physique des fondamentalistes et des intégristes dans notre pays", a estimé la secrétaire d’Etat à la Ville. "Il faut (...) que la démocratie et la République se donnent les moyens de stopper la propension de la burqa."
Dans ce contexte, Dalil Boubakeur, ancien Président du Conseil Français du Culte musulman, a dit son hostilité vis-à-vis du vêtement traditionnaliste, avec certaines réserves sur la loi : "Le port de la burqa ne répond pas formellement à une prescription de l’islam. Ce mot n’est pas signifié dans le Coran" a précisé le recteur de la Grande Mosquée de Paris sur Europe 1. "Il n’y a aucune raison en France, ni religieuse, ni social de porter un vêtement aussi étranger à nos traditions".
L’ancien président du conseil français du culte musulman (CFCM) craint toutefois un "conflit des lois" ( ?). "Une loi sur la burqa s’opposera à d’autres lois qui sont celles de la liberté d’expression, de la liberté des droits de l’Homme." Tient ! A moins qu’au contraire, si les droits de l’Homme sont aussi les droits de la femme, sachant qu’on accepterait jamais qu’on impose à un homme ce qu’on impose aux femmes assujetties à la burqa, on devrait supposer qu’en la matière une loi interdisant cette pratique soit en pleine cohérence avec les droits de l’homme, et tout particulièrement avec les libertés individuelles dont l’exercice se trouve pour le moins à travers cette pratique amputé.
Cohn-Bendit, aujourd’hui se définissant libertaire-libéral, qui avec les Verts défend depuis toujours le communautarisme à travers la logique de la reconnaissance des différences confinant à la différence des droits, a exprimé clairement sur France 2 dans l’émission « A vous de jugez » dont il était l’invité jeudi dernier, qu’il était contre une loi pour interdire la burqa. Il expliquait selon un refrain bien connu, qu’une loi pousserait les femmes portant la burqa à rester chez elle, sans s’interroger sur le fait qu’elles ne sortent déjà plus de leur prison quelque soit l’endroit où elles vont ! Seule une loi pourrait mettre en recul la dérive communautariste de notre société, comme un rappel à l’ordre républicain des libertés dont l’égalité hommes-femmes est un pilier central.
Dans la même émission, Manuel Valls (PS) prenait fermement position en faveur de l‘interdiction. Il était temps serait-on tenter de lui opposer, alors qu’il a trop souvent flatté dans ses pratiques de gestion municipale ceux qui travaillent à une remise en cause de la laïcité, par opportunisme politique.
Rejeter l’argument de la liberté individuelle de porter la burqa qui ici joue en réalité contre cette liberté
Si on défend la liberté individuelle comme étant celle du « droit » de porter le vêtement religieux de son choix, tant que celle qui est concernée ne demande pas qu’on l’aide, on devrait laisser ces femmes dépérir, à la façon d’une non assistance à personne en danger. A moins encore qu’on considère la burqa pour ce qu’elle est, un instrument de domination sexué, par l’effet d’une tradition qui est celle de la soumission des femmes relative à une religion donnée, représentant une forme de pouvoir communautaire tourné contre celles-ci. Sans négliger que cette pratique est l’expression d’une volonté politique de faire jouer à la religion ce rôle de peser sur les grands choix collectifs qui orientent la société, en remettant en cause la séparation du religieux et du politique. Voilà pourquoi en fait, il faut l’interdire sans concession. Laisser dans notre pays une seule femme porter cette chose, c’est valider la possibilité que toutes puissent être ainsi maltraitées, dégradées.
Et puis, on avance souvent l’argument selon lequel ces femmes seraient volontaires pour porter la burqa. Mais cela ne constitue nullement un argument contre une loi l’interdisant. Car tout d’abord, cela ne concerne pas que ces femmes, cela concerne la représentation que la société se donne d’elle-même, et si elle devait considérer qu’en raison d’une origine on acceptait que certaines femmes soient maltraitées au nom de la liberté de leur culte et du respect de la diversité, ce serait une sorte de ségrégation et de racisme, un traitement à part de ces femmes dans notre société sous nos yeux qui aurait alors qu’elle valeur !
D’autre part, la question n’est pas relative à la liberté de ces femmes d’accepter ou pas le port de cette obscénité, mais de revenir au sens de la loi qui est de protéger l’individu parfois contre lui-même, en prévenant par l’interdit, la prohibition de certaines pulsions néfastes. Si une femme est masochiste et met son intégrité physique en risque, on ne la laissera pas s’y détruire on la protégera au titre qu’elle est une personne vulnérable. La règlementation de l’interdit est un des éléments fondamentaux du pacte social qui nous permet justement de vivre en société en s’interdisant un certain nombre de pulsions qui sont dangereuses pour la collectivité et sa cohésion, pour nos libertés communes. La loi sert à protéger l’individu contre se propres excès qui mettent en cause au final la liberté de soi et des autres, comme la religion qui à travers la burqa invite à un traitement infamant et dégradant de toutes les femmes.
Il y a bien des pulsions contre lesquelles l’homme a eu à ferrailler pour parvenir à se les interdire afin de vivre en société, d’entrer dans la civilisation moderne qui vaut par le fait que la liberté de chacun ait pour garantie l’égalité avec celle des autres, ne se transformant pas en « chacun sa liberté » mais s’inscrivant en tant que bien commun ensemble à défendre au cœur de l’intérêt général et de la citoyenneté.
Parmi ces pulsions il y a celle de la domination de l’homme sur la femme, qui fait du combat féministe un des vecteurs contemporains essentiels de l’émancipation collective, du progrès non seulement des mœurs, mais politique et social. Car l’égalité est à l’origine des grands progrès politiques et sociaux de l’homme, et le combat de notre temps s’il en est un est celui de l’égalité hommes-femmes à l’échelle planétaire. La France est ici encore une fois de plus dans l’histoire à la pointe du combat pour la liberté et montre en quelque sorte la voie, n’en déplaise à ceux qui ne veulent y voir qu’une exception française replier sur elle-même, ce combat est avant tout universel dans le prolongement des valeurs des Lumières et de la Révolution française ! L’interdiction de la burqa semble s’imposer ici sous cette logique d’elle-même.
Burqa : neuf députés UMP demandent la démission de Yazid Sabeg qui bafoue les valeurs de la République !
La mission d’information sur la pratique du port du voile intégral a unanimement condamné les propos de Yazid Sabeg, commissaire à la diversité et l’égalité des chances. Dans une interview parue dans La Croix, il estimait que le débat ouvert par la mission sur le port du voile intégral « pourrait bien » être « un nouveau piège tendu à notre pays (...) car la polémique sur la burqa va rouvrir des frustrations, des antagonismes, des racismes alors qu’il faut au contraire rassembler les Français » conseillant de s’occuper des "vrais sujets" économiques et sociaux. Il rajoutait sur France-infos que le problème n’existe pas, qu’on est hors sujet car le vrai serait celui de l’égalité des chances, que la question d’une loi stigmatise encore les musulmans…
Neuf députés UMP, membres de la mission parlementaire sur le port de la burqa, Jacques Myard, Lionnel Luca, Georges Mothron, Yves Albarello, Jacques Remiller, Françoise Hostalier, Bérangère Poletti, Arlette Grosskost et Patrice Calmejeane, ont demandé mercredi la démission de Yazid Sabeg après ces propos. Ils ont exprimé leur sentiment dans un communiqué dans des termes sans ambages : « C’est avec stupéfaction que les députés membres de la mission sur le voile intégral (burqa) ont pris connaissance des déclarations de Yazid Sabeg (…) Ces propos mettent directement en cause le travail de la mission parlementaire et foulent au pied l’égalité des sexes et la dignité de la personne », dénoncent les signataires.
Pour ce Monsieur, le problème de la discrimination des femmes, le fait qu’elles puissent être enterrées vivantes au nom d’une religion, qu’elles circulent comme des disparues dont on exhiberait les cercueils, ces pratiques religieuses ignominieuses s’attaquant directement aux libertés et aux droits, ne concerneraient pas la République. Ce commissaire à la diversité c’est l’antithèse de la République, c’est l’homme de la discrimination positive contre l’égalité.
Il existe un antagonisme total entre la vision que M. Sabeg a de la société et la nôtre ! Lui défend une société fondée sur les discriminations comme régime normal de son fonctionnement, nous, nous défendons un monde fondé sur les droits de l’homme où il n’existe aucune exception à l’égalité portée au-dessus des différences et n’abandonnant aucun individu aux religions, à l’ethnicisme contenu dans la discrimination positive qu’il défend.
La Halde aurait du faire ici déjà son travail en mettant en cause cet individu qui défigure les valeurs de la République au lieu de les représenter. Elle aurait du dénoncer et poursuivre ceux qui professent le port de la burqa qui est l’une des pires discriminations de l’histoire des sociétés humaines, qui fait tache et pointe les manquements impardonnables de cette haute-autorité qui est plus préoccupée par la défendre de la demande des femmes voilées d’accompagner les sorties scolaires, pourtant dans un cadre des missions d’un service public dont la charte de la laïcité l’interdit ! C’est une institution à réformer en profondeur aujourd’hui à l’aune de ce que révèle d’inacceptable la burqa, instrument d’un terrorisme religieux et des intégristes qui la défendent qui fleurissent au Conseil Français du Culte Musulman !
Un combat pour la laïcité pour faire faire un pas de géant à l’homme dans l’ordre de la civilisation
Interdire la burqa et porter le débat sur la mise en cause du port du voile, c’est préparer un pas de géant en avant pour notre vivre ensemble et les rapports de toute la société. C’est lutter contre le libéralisme qui s’adjoint les services du communautarisme pour diviser le peuple en ethnies, en religions, en cultures afin de le rendre incapable de distinguer son intérêt qui est d’unir tous les hommes et de prendre conscience de sa force.
Cette lutte contre la burqa et le voile qui donne du sens au combat pour la laïcité participe de libérer des espaces pour un nouvel idéal, qui préfigure de nouvelles révolutions, qui précède l’opportunité de les faire... Casser les divisions entre les individus, c’est favoriser la possibilité qu’ils se rencontrent, qu’ils se mélangent, qu’ils bannissent l’individualisme qui est la prochaine pulsion à dépasser, à abattre, pour faire faire un pas de géant à l’homme dans l’ordre de la civilisation.
Avec l’interdiction de la burqa nous faisons œuvre de salut public, car celle-ci sera un nouveau marqueur pour les populations d’origine immigrée, celui d’une France laïque qui passe incontournablement par l’égalité hommes/femmes sans la moindre concession, tirant l’ensemble des personnes d’origine arabo-musulmane vers l’intérêt général, et concrètement faisant progresser toute une population qui aujourd’hui est assujettie au revoilement et à la soumission religieuse. Ce sera montrer une fois de plus que l’émancipation des femmes joue un rôle capital dans l’ordre de l’émancipation générale de la société, montre la voie de la modernité, renforce les valeurs de la démocratie, de notre République laïque et sociale. Ce sera aussi affirmer un magnifique paradoxe, celui de montrer à des hommes qui voient les femmes comme des êtres inférieurs à eux (le Coran sourate IV verset 38) que ce sont elles qui vont les libérer des oripeaux qui les enferment dans des représentations arriérées, pour leur montrer la voie vers la liberté !
Guylain Chevrier
Historien
vendredi 18 septembre 2009, par Guylain Chevrier
Le 9 juin dernier sur France-infos, un membre de la Commission parlementaire qui travaille sur la question d’une loi contre la burqa et la Présidente de NPNS qui venait d’y être entendue s’exprimaient, après l’annonce du chiffre selon lequel environ 2000 femmes porteraient la burqa en France contrairement aux chiffres précédemment minorés.
Ils ont tous deux participé à un de ces moments de bravoure qui compte dans l’histoire d’une société, dénonçant avec virulence l’abjection de la burqa, le mouvement dangereux de revoilement des femmes musulmanes en France et en Europe, pour affirmer la nécessité d’une loi pour l’interdire parlant de « cercueils ambulants », ainsi que le voile total. Ils ont appelé à une loi pour inverser la tendance à se répandre de l’obscurantisme et du fanatisme musulman, en raison d’un laisser faire qui perdure depuis une quinzaine d’années et qui atteint aujourd’hui ses limites. La burqa est incompatible avec la République, avec les droits des femmes conquis de hautes luttes, ont –ils dit. « Entre la burqa et la République il faut choisir » a insisté Sihem Habchi.
Une mission parlementaire pour défendre la République contre la banalisation de l’intégrisme musulman
Environ 2.000 femmes" porteraient la burqa en France selon "un rapport sur l’islam, rédigé cet été par la sous-direction de l’information générale du ministère de l’Intérieur et resté confidentiel" dont le Figaro à fait état, contredisant un rapport de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) qui avait fait précédemment état de 367 femmes concernées seulement. Et on est sans aucun doute encore là en dessous de la réalité car bien des femmes dans cette situation ne sortent même plus de chez elle en y étant par leurs maris assignées. Depuis qu’à l’initiative d’André Gérin une soixantaine de députés de tous bords (trois communistes, sept socialistes, 43 UMP, deux Nouveau Centre et trois non-inscrits) ont souhaité la création d’une commission parlementaire sur la question de savoir s’il faut une loi pour interdire la burqa, les choses se sont précisées.
Un premier bilan a fait argument pour donner du sens à cette démarche : "Nous sommes aujourd’hui confrontés, dans les quartiers de nos villes, au port par certaines femmes musulmanes de la burqa, voilant et enfermant intégralement le corps et la tête dans de véritables prisons ambulantes", écrivait André Gérin dans sa proposition. "Il y en a de plus en plus, non seulement dans les grandes villes, mais aussi dans le monde rural. Il faut sortir d’une sorte de silence des responsables politiques de ce pays » et "définir des propositions afin de lutter contre ces méthodes qui constituent une atteinte aux libertés individuelles sur le territoire national" (…) "Il faut qu’on puisse ouvrir un dialogue tout à fait loyal et franc avec l’ensemble des musulmans". Une situation dénoncée depuis sa création par Riposte Laïque qui a lancé la première pétition pour l’interdiction de la burqa il y a déjà plus d’un an en ne comptant pas pour rien dans la préparation de cette réaction face à ce phénomène inconcevable dans un pays démocratique.
La mission d’information sur la pratique du port du voile intégral, présidée par André Gerin (PCF), a été créée au mois de juin, au lendemain du discours de Nicolas Sarkozy devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles. Elle est composée de 32 députés issus des quatre groupes de l’Assemblée : 17 UMP, 11 PS, 2 Nouveau centre et 2 PCF. Les membres de la commission, présidée par le député PCF du Rhône André Gérin, avaient auparavant vivement contesté les critiques dont ils ont fait l’objet au cours de l’été et décidé de "mieux communiquer".
La lutte contre le voile et la burqa, au cœur d’un combat féministe qui concerne toute la société. "C’est la République ou la burqa !"
La lutte contre le voile intégral, symbole violent de l’oppression des femmes" est un nouveau combat féministe affirment Sihem Habchi, présidente de Ni Putes ni soumises et la philosophe Elisabeth Badinter. Elles ont chacune à leur façon et avec talent, exprimé leur rejet du port du voile intégral et de la burqa en France, lors de leur audition par la mission d’information parlementaire créée à ce sujet.
Le voile intégral est "un symbole violent de l’oppression des femmes" et marque "un point de non retour sur la voie de l’émancipation", a estimé Sihem Habchi, déplorant que le voile ait gagné du terrain en quelques années en France. Pour elle, cette question est un "nouveau combat féministe" contre la "relégation" des filles et des femmes dans les quartiers. Elle refuse que sous prétexte de respect des libertés individuelles, s’instaure une "coexistence entre deux mondes qui s’ignorent". "Le message doit être clair, a-t-elle insisté, c’est ’la République ou la burqa ! (...) On peut interdire la burqa au nom de la dignité de la personne humaine".
Avec beaucoup d’émotion, elle a raconté l’histoire de Kamina, à qui son mari, devenu musulman intégriste, a progressivement interdit de porter des chaussures à talons, de se parfumer, de montrer ses cheveux, pour finalement l’obliger à porter le voile intégral et l’enfermer au domicile. "Je demande à la République, a-t-elle insisté, de protéger les femmes du fanatisme le plus vil qui gangrène la société". Sihem Habchi a souhaité que la France soit le "porte-drapeau de valeurs qui sont nécessaires" et défende "le principe de laïcité".
La présidente de NPNS a insisté sur les "deux volets" de la question, celui du "droit des femmes" et celui de la "ségrégation". En portant le voile intégral, "on se balade avec son ghetto", a-t-elle lancé. "C’est visible (...) C’est la séparation des populations et ça, c’est fondamental", a-t-elle souligné. "Il ne faut pas attendre que ça dégénère", a averti Sihem Habchi, appelant les députés à "ne pas avoir peur" de légiférer. " Il en va de la survie de beaucoup de jeunes femmes". Il en va évidemment de notre vivre ensemble et de la vision d’une société fondée sur le mélange et l’égalité et non la séparation, les mises à parts, l’apartheid du communautarisme.
Pour Elisabeth Badinter, « le port du voile est l’étendard du salafisme » !
La philosophe Elisabeth Badinter, également connue pour ses positions féministes, a ensuite été à son tour auditionnée par la commission. Pour elle, "les femmes voilées sont la partie visible de la progression de l’intégrisme musulman, (...) le port du voile est l’étendard du salafisme". "En France, on combat les idéologies destructrices, qui portent atteinte à la dignité humaine, on lutte contre les sectes, le nazisme, l’antisémitisme, il faut combattre l’intégrisme", a-elle déclaré avec force.
Elle devait imager son propos en parlant d’"auto-mutilation civile", estimant que le port du voile est contraire au principe de fraternité parce qu’il symbolise "le refus d’entrer en contact avec l’autre, le refus de la réciprocité". (La burqa comme manifestation antisociale, antihumaniste) Elle rappelait aussi que pour quelques femmes affirmant se voiler en toute liberté, il y en a beaucoup qui sont obligées de le faire et n’ont pas les moyens de s’y opposer.
Ecartant l’argument selon lequel le voile répond à une tradition culturelle et/ou cultuelle, elle répond qu’il "faut se plier aux us et coutumes du pays où l’on vit". "Que faire, pour que les filles et les femmes dans les quartiers ne soient pas obligées de cacher leur corps pour ne pas être agressées physiquement ?" Selon elle il faut une loi !
Elisabeth Badinter expliquait voir une perversion dans le fait de se cacher entièrement, au nom de la décence, alors que les autres sont visibles, au risque de susciter la curiosité et les fantasmes. On pourrait rajouter ici dans le prolongement, que le voile et la burqa sont comme les manifestations d’une pureté religieuse qui renvoie les autres à l’impur et à la négation. On connait où l’idée de race pure par l’ethnie ou la religion a pu mener dans histoire et à plusieurs reprises, dont la shoah a été le pire abime.
De Fadela Amara pour l’interdiction de la burqa à Cohn-Bendit, le super démagogue, contre toute loi touchant à celle-ci
Du côté du gouvernement certaines langues se sont déliées, qui jusque-là étaient restées bien discrète sur le sujet. "Il est hors de question que l’on voit en France des femmes couvertes de la tête au pied", a affirmé aussi Xavier Darcos sur i-Télé au lendemain de la proposition de la création de cette commission. "Imaginer une seconde une femme qui arrive en burqa à l’école, c’est une horreur. Et dans la rue, c’est une oppression", a lancé le ministre de l’Education nationale. "Je suis pour l’interdiction", a déclaré de son côté Fadela Amara sur France Info. "Si on veut réellement aider à lutter efficacement contre les fondamentalistes ; la burqa ce n’est que l’expression visible et physique des fondamentalistes et des intégristes dans notre pays", a estimé la secrétaire d’Etat à la Ville. "Il faut (...) que la démocratie et la République se donnent les moyens de stopper la propension de la burqa."
Dans ce contexte, Dalil Boubakeur, ancien Président du Conseil Français du Culte musulman, a dit son hostilité vis-à-vis du vêtement traditionnaliste, avec certaines réserves sur la loi : "Le port de la burqa ne répond pas formellement à une prescription de l’islam. Ce mot n’est pas signifié dans le Coran" a précisé le recteur de la Grande Mosquée de Paris sur Europe 1. "Il n’y a aucune raison en France, ni religieuse, ni social de porter un vêtement aussi étranger à nos traditions".
L’ancien président du conseil français du culte musulman (CFCM) craint toutefois un "conflit des lois" ( ?). "Une loi sur la burqa s’opposera à d’autres lois qui sont celles de la liberté d’expression, de la liberté des droits de l’Homme." Tient ! A moins qu’au contraire, si les droits de l’Homme sont aussi les droits de la femme, sachant qu’on accepterait jamais qu’on impose à un homme ce qu’on impose aux femmes assujetties à la burqa, on devrait supposer qu’en la matière une loi interdisant cette pratique soit en pleine cohérence avec les droits de l’homme, et tout particulièrement avec les libertés individuelles dont l’exercice se trouve pour le moins à travers cette pratique amputé.
Cohn-Bendit, aujourd’hui se définissant libertaire-libéral, qui avec les Verts défend depuis toujours le communautarisme à travers la logique de la reconnaissance des différences confinant à la différence des droits, a exprimé clairement sur France 2 dans l’émission « A vous de jugez » dont il était l’invité jeudi dernier, qu’il était contre une loi pour interdire la burqa. Il expliquait selon un refrain bien connu, qu’une loi pousserait les femmes portant la burqa à rester chez elle, sans s’interroger sur le fait qu’elles ne sortent déjà plus de leur prison quelque soit l’endroit où elles vont ! Seule une loi pourrait mettre en recul la dérive communautariste de notre société, comme un rappel à l’ordre républicain des libertés dont l’égalité hommes-femmes est un pilier central.
Dans la même émission, Manuel Valls (PS) prenait fermement position en faveur de l‘interdiction. Il était temps serait-on tenter de lui opposer, alors qu’il a trop souvent flatté dans ses pratiques de gestion municipale ceux qui travaillent à une remise en cause de la laïcité, par opportunisme politique.
Rejeter l’argument de la liberté individuelle de porter la burqa qui ici joue en réalité contre cette liberté
Si on défend la liberté individuelle comme étant celle du « droit » de porter le vêtement religieux de son choix, tant que celle qui est concernée ne demande pas qu’on l’aide, on devrait laisser ces femmes dépérir, à la façon d’une non assistance à personne en danger. A moins encore qu’on considère la burqa pour ce qu’elle est, un instrument de domination sexué, par l’effet d’une tradition qui est celle de la soumission des femmes relative à une religion donnée, représentant une forme de pouvoir communautaire tourné contre celles-ci. Sans négliger que cette pratique est l’expression d’une volonté politique de faire jouer à la religion ce rôle de peser sur les grands choix collectifs qui orientent la société, en remettant en cause la séparation du religieux et du politique. Voilà pourquoi en fait, il faut l’interdire sans concession. Laisser dans notre pays une seule femme porter cette chose, c’est valider la possibilité que toutes puissent être ainsi maltraitées, dégradées.
Et puis, on avance souvent l’argument selon lequel ces femmes seraient volontaires pour porter la burqa. Mais cela ne constitue nullement un argument contre une loi l’interdisant. Car tout d’abord, cela ne concerne pas que ces femmes, cela concerne la représentation que la société se donne d’elle-même, et si elle devait considérer qu’en raison d’une origine on acceptait que certaines femmes soient maltraitées au nom de la liberté de leur culte et du respect de la diversité, ce serait une sorte de ségrégation et de racisme, un traitement à part de ces femmes dans notre société sous nos yeux qui aurait alors qu’elle valeur !
D’autre part, la question n’est pas relative à la liberté de ces femmes d’accepter ou pas le port de cette obscénité, mais de revenir au sens de la loi qui est de protéger l’individu parfois contre lui-même, en prévenant par l’interdit, la prohibition de certaines pulsions néfastes. Si une femme est masochiste et met son intégrité physique en risque, on ne la laissera pas s’y détruire on la protégera au titre qu’elle est une personne vulnérable. La règlementation de l’interdit est un des éléments fondamentaux du pacte social qui nous permet justement de vivre en société en s’interdisant un certain nombre de pulsions qui sont dangereuses pour la collectivité et sa cohésion, pour nos libertés communes. La loi sert à protéger l’individu contre se propres excès qui mettent en cause au final la liberté de soi et des autres, comme la religion qui à travers la burqa invite à un traitement infamant et dégradant de toutes les femmes.
Il y a bien des pulsions contre lesquelles l’homme a eu à ferrailler pour parvenir à se les interdire afin de vivre en société, d’entrer dans la civilisation moderne qui vaut par le fait que la liberté de chacun ait pour garantie l’égalité avec celle des autres, ne se transformant pas en « chacun sa liberté » mais s’inscrivant en tant que bien commun ensemble à défendre au cœur de l’intérêt général et de la citoyenneté.
Parmi ces pulsions il y a celle de la domination de l’homme sur la femme, qui fait du combat féministe un des vecteurs contemporains essentiels de l’émancipation collective, du progrès non seulement des mœurs, mais politique et social. Car l’égalité est à l’origine des grands progrès politiques et sociaux de l’homme, et le combat de notre temps s’il en est un est celui de l’égalité hommes-femmes à l’échelle planétaire. La France est ici encore une fois de plus dans l’histoire à la pointe du combat pour la liberté et montre en quelque sorte la voie, n’en déplaise à ceux qui ne veulent y voir qu’une exception française replier sur elle-même, ce combat est avant tout universel dans le prolongement des valeurs des Lumières et de la Révolution française ! L’interdiction de la burqa semble s’imposer ici sous cette logique d’elle-même.
Burqa : neuf députés UMP demandent la démission de Yazid Sabeg qui bafoue les valeurs de la République !
La mission d’information sur la pratique du port du voile intégral a unanimement condamné les propos de Yazid Sabeg, commissaire à la diversité et l’égalité des chances. Dans une interview parue dans La Croix, il estimait que le débat ouvert par la mission sur le port du voile intégral « pourrait bien » être « un nouveau piège tendu à notre pays (...) car la polémique sur la burqa va rouvrir des frustrations, des antagonismes, des racismes alors qu’il faut au contraire rassembler les Français » conseillant de s’occuper des "vrais sujets" économiques et sociaux. Il rajoutait sur France-infos que le problème n’existe pas, qu’on est hors sujet car le vrai serait celui de l’égalité des chances, que la question d’une loi stigmatise encore les musulmans…
Neuf députés UMP, membres de la mission parlementaire sur le port de la burqa, Jacques Myard, Lionnel Luca, Georges Mothron, Yves Albarello, Jacques Remiller, Françoise Hostalier, Bérangère Poletti, Arlette Grosskost et Patrice Calmejeane, ont demandé mercredi la démission de Yazid Sabeg après ces propos. Ils ont exprimé leur sentiment dans un communiqué dans des termes sans ambages : « C’est avec stupéfaction que les députés membres de la mission sur le voile intégral (burqa) ont pris connaissance des déclarations de Yazid Sabeg (…) Ces propos mettent directement en cause le travail de la mission parlementaire et foulent au pied l’égalité des sexes et la dignité de la personne », dénoncent les signataires.
Pour ce Monsieur, le problème de la discrimination des femmes, le fait qu’elles puissent être enterrées vivantes au nom d’une religion, qu’elles circulent comme des disparues dont on exhiberait les cercueils, ces pratiques religieuses ignominieuses s’attaquant directement aux libertés et aux droits, ne concerneraient pas la République. Ce commissaire à la diversité c’est l’antithèse de la République, c’est l’homme de la discrimination positive contre l’égalité.
Il existe un antagonisme total entre la vision que M. Sabeg a de la société et la nôtre ! Lui défend une société fondée sur les discriminations comme régime normal de son fonctionnement, nous, nous défendons un monde fondé sur les droits de l’homme où il n’existe aucune exception à l’égalité portée au-dessus des différences et n’abandonnant aucun individu aux religions, à l’ethnicisme contenu dans la discrimination positive qu’il défend.
La Halde aurait du faire ici déjà son travail en mettant en cause cet individu qui défigure les valeurs de la République au lieu de les représenter. Elle aurait du dénoncer et poursuivre ceux qui professent le port de la burqa qui est l’une des pires discriminations de l’histoire des sociétés humaines, qui fait tache et pointe les manquements impardonnables de cette haute-autorité qui est plus préoccupée par la défendre de la demande des femmes voilées d’accompagner les sorties scolaires, pourtant dans un cadre des missions d’un service public dont la charte de la laïcité l’interdit ! C’est une institution à réformer en profondeur aujourd’hui à l’aune de ce que révèle d’inacceptable la burqa, instrument d’un terrorisme religieux et des intégristes qui la défendent qui fleurissent au Conseil Français du Culte Musulman !
Un combat pour la laïcité pour faire faire un pas de géant à l’homme dans l’ordre de la civilisation
Interdire la burqa et porter le débat sur la mise en cause du port du voile, c’est préparer un pas de géant en avant pour notre vivre ensemble et les rapports de toute la société. C’est lutter contre le libéralisme qui s’adjoint les services du communautarisme pour diviser le peuple en ethnies, en religions, en cultures afin de le rendre incapable de distinguer son intérêt qui est d’unir tous les hommes et de prendre conscience de sa force.
Cette lutte contre la burqa et le voile qui donne du sens au combat pour la laïcité participe de libérer des espaces pour un nouvel idéal, qui préfigure de nouvelles révolutions, qui précède l’opportunité de les faire... Casser les divisions entre les individus, c’est favoriser la possibilité qu’ils se rencontrent, qu’ils se mélangent, qu’ils bannissent l’individualisme qui est la prochaine pulsion à dépasser, à abattre, pour faire faire un pas de géant à l’homme dans l’ordre de la civilisation.
Avec l’interdiction de la burqa nous faisons œuvre de salut public, car celle-ci sera un nouveau marqueur pour les populations d’origine immigrée, celui d’une France laïque qui passe incontournablement par l’égalité hommes/femmes sans la moindre concession, tirant l’ensemble des personnes d’origine arabo-musulmane vers l’intérêt général, et concrètement faisant progresser toute une population qui aujourd’hui est assujettie au revoilement et à la soumission religieuse. Ce sera montrer une fois de plus que l’émancipation des femmes joue un rôle capital dans l’ordre de l’émancipation générale de la société, montre la voie de la modernité, renforce les valeurs de la démocratie, de notre République laïque et sociale. Ce sera aussi affirmer un magnifique paradoxe, celui de montrer à des hommes qui voient les femmes comme des êtres inférieurs à eux (le Coran sourate IV verset 38) que ce sont elles qui vont les libérer des oripeaux qui les enferment dans des représentations arriérées, pour leur montrer la voie vers la liberté !
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Re: Démocratie en Danger ???
Et les hommes et femmes de l’île de Réunion quand vont-ils accéder à la démocratie, à la modernité, à l’égalité et à la liberté ?
_bradou- EXCLU DU FORUM
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Re: Démocratie en Danger ???
Broeders! C'est peut-être passionnant, mais tes messages sont trop longs!
D'ailleurs, n'est-ce pas un "copié collé"?
D'ailleurs, n'est-ce pas un "copié collé"?
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Re: Démocratie en Danger ???
bradou a écrit:Et les hommes et femmes de l’île de Réunion quand vont-ils accéder à la démocratie, à la modernité, à l’égalité et à la liberté ?
théoriquement, c'est déjà le cas.
pratiquement, ça...
ElBilqîs- Aka Peace & Love
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Re: Démocratie en Danger ???
ElBilqîs a écrit:Broeders! C'est peut-être passionnant, mais tes messages sont trop longs!
D'ailleurs, n'est-ce pas un "copié collé"?
Oui, c'est un copier coller, mais si i l ne faut pas le faire, je me débrouillerai autrement. ceci dit il y a le nom de celui qui a fait ce texte.
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Re: Démocratie en Danger ???
bradou a écrit:Et les hommes et femmes de l’île de Réunion quand vont-ils accéder à la démocratie, à la modernité, à l’égalité et à la liberté ?
Excuse moi mais je ne comprend pas, la réunion c'est un département, les gens votes, payent des impôts. etc., comme en France, d'ailleurs c'est la France, jusqu'à preuve du contraire. la réunion c'est super moderne, mais il y a trop de chômage. je t' y invite. nous somme éloigné de la métropole. Il y a un problème linguistique qui bloque les jeunes qui voudrait partir en métropole, cela c'est du domaine de l'éducation national. C'est plutôt défaillant.
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Re: Démocratie en Danger ???
BROEDERS a écrit:bradou a écrit:Et les hommes et femmes de l’île de Réunion quand vont-ils accéder à la démocratie, à la modernité, à l’égalité et à la liberté ?
Excuse moi mais je ne comprend pas, la réunion c'est un département, les gens votes, payent des impôts. etc., comme en France, d'ailleurs c'est la France, jusqu'à preuve du contraire. la réunion c'est super moderne, mais il y a trop de chômage. je t' y invite. nous somme éloigné de la métropole. Il y a un problème linguistique qui bloque les jeunes qui voudrait partir en métropole, cela c'est du domaine de l'éducation national. C'est plutôt défaillant.
Magnifique la Réunion. Un paradis, si j’en juge par les paysages qu’on m’en montre. Les Réunionnais, « les meilleurs des gens » sans nul doute.
Très intéressant aussi ce que tu rapportes de la Réunion.
Donc théoriquement c’est la démocratie, la modernité, l’égalité et la liberté. Mais pratiquement, c’est
C’est un département et c’est la France parce que les gens votent et paient des impôts comme en France.
Elle est supermoderne, mais il y a beaucoup de chomage, les jeunes voudraient rejoindre la métropole mais ils ont un handicap linguistique pour cause de faillite du système éducatif.
C’est grosso modo, ce que j’ai lu aussi de la Réunion.
Mais dis, Broeders, tu ne t’es jamais demandé ce que signifient démocratie, égalité et liberté théoriques ?
Tu ne t’es jamais demandé si la Réunion peut ressembler à la France autrement que par le vote et l’impôt ?
Et c’est quoi un département super moderne où il y a trop de chomage, le système éducatif est sinistré, où les jeunes sont illétrés et aspirent à partir ailleurs ?
Y aurait pas par hasard 5% de salauds qui s’accaparent 90% des richesses créées ?
_bradou- EXCLU DU FORUM
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Re: Démocratie en Danger ???
c'est la France ! qu' on le veuille ou non. il y a les même problèmes , et il y a pas mal d'illettré en métropole aussi, et des région sinistré bourré de chomage aussi, mais vous en metropole vous avez l'opportunité d'allez ailleurs plus facilement, et l' histoire des 5% de riches c'est comme ça partous dans le monde alors c'est pas un critére
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