Ecce Homo
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Re: Ecce Homo
Le Seigneur solitaire
En son château un Seigneur solitaire
Vit dans le silence et l'obscurité
De ce château caché, peut-être en Forterre
Depuis longtemps sa porte a condamné.
La nuit dans le halo d'une lanterne
Le Seigneur se prend à déambuler
Dans les longs couloirs, jusqu'à la poterne,
Puis revient dans sa chambre se coucher.
De son domaine jamais il ne sort.
Il ne va pas au-delà des murailles
Quand ses grands bois et son parc il explore
Ou du château visite les entrailles.
Le vent d'Ouest apporte une rumeur
Qu'il connait bien : grondement lointain,
Venu des routes et de la ville, à l'heure
Où l'on comprend qu'il va pleuvoir demain.
En son château il n'est pas prisonnier.
Il a connu le monde et ses affaires.
Il attend depuis plus de trente années
Sans ouvrir la lourde porte de fer.
Seigneur reclus entouré de mystères,
Il attend dans son château retranché.
D'ouïr l'appel pour la dernière guerre
Où il s'illustrera en chevalier.
Ce jour il sortira de son silence,
le sombre Seigneur qui longtemps s'est tu :
On entendra partout son existence
Dans un grand bruit qui touchera les nues.
Alors il descendra de son donjon
Sur un cheval noir s'appelant Folie,
Un cheval noir avec l'écume au front,
Avec les chasseurs sonnant l'hallali.
Ils sèmeront vengeance par milliers
Sur leurs chevaux bondissant de l'enfer
Pour nous autres ils n'auront point pitié,
Car de justice nous n'avons que faire.
En son château un Seigneur solitaire
Vit dans le silence et l'obscurité
De ce château caché, peut-être en Forterre
Depuis longtemps sa porte a condamné.
La nuit dans le halo d'une lanterne
Le Seigneur se prend à déambuler
Dans les longs couloirs, jusqu'à la poterne,
Puis revient dans sa chambre se coucher.
De son domaine jamais il ne sort.
Il ne va pas au-delà des murailles
Quand ses grands bois et son parc il explore
Ou du château visite les entrailles.
Le vent d'Ouest apporte une rumeur
Qu'il connait bien : grondement lointain,
Venu des routes et de la ville, à l'heure
Où l'on comprend qu'il va pleuvoir demain.
En son château il n'est pas prisonnier.
Il a connu le monde et ses affaires.
Il attend depuis plus de trente années
Sans ouvrir la lourde porte de fer.
Seigneur reclus entouré de mystères,
Il attend dans son château retranché.
D'ouïr l'appel pour la dernière guerre
Où il s'illustrera en chevalier.
Ce jour il sortira de son silence,
le sombre Seigneur qui longtemps s'est tu :
On entendra partout son existence
Dans un grand bruit qui touchera les nues.
Alors il descendra de son donjon
Sur un cheval noir s'appelant Folie,
Un cheval noir avec l'écume au front,
Avec les chasseurs sonnant l'hallali.
Ils sèmeront vengeance par milliers
Sur leurs chevaux bondissant de l'enfer
Pour nous autres ils n'auront point pitié,
Car de justice nous n'avons que faire.
Re: Ecce Homo
Noces du corbeau et de la fouine
La fouine était en proie à l'amoureuse flamme,
Et la tour du corbeau, très vieux mais toujours vert,
Droite et ferme, montait dans l'écume des lames.
Sous le fouet redoublé des rafales d'hiver,
Le donjon du corbeau dressait sa masse haute,
Telle qu'un toboggan qui regarde la mer.
Cochonfucius buvait quelques ballons de côtes.
Dans Cluny palpitaient, blêmes, de toutes parts,
Les âmes des rentiers qui moururent en faute.
Le toboggan tintait contre les noirs remparts,
Et Leconte de Lisle écrivait à la chaîne
D'improbables chansons sur des papiers épars.
http://lutecium.org/stp/cochonfucius/union.html
Dans les fourrés craquaient les rameaux morts des chênes,
Tandis que par instants un maigre cafetier
Hurlait lugubrement sur les dunes prochaines.
Or, au feu d'une torche en un flambeau grossier,
Le corbeau, dans sa tour vieille que la mer ronge,
Marchait en grommelant C'est pas le pied d'acier.
Muet, sourd aux rentiers dont le chant se prolonge,
Sans ouïr du cafetier le hurlement moqueur,
Le corbeau s'agitait comme en un mauvais songe.
Vieux était ce corbeau, sombre et plein de vigueur.
Sur sa joue aux poils gris, lourde, une larme vive
De sa vie solitaire accusait la rigueur.
Au fond, contre le mur, telle une ombre pensive,
Grand Bougnat. Une cloche auprès. Sur un bloc bas,
Capucine en granit rose, nue et massive.
L'amour, dit le corbeau, ne fleurira-t-il pas ?
Il ploya, ce disant, les genoux sur la dalle,
Devant la demoiselle en pierre, et pria bas.
On entendit sonner le bruit d'une sandale :
Le vieux Yake Lakang écarta lentement
L'épais rideau de cuir qui fermait cette salle.
J'ai fait, corbeau, selon votre commandement,
Venir la fouine ici, dit Lakang. À cette heure,
Faites-lui bon accueil, corbeau, soyez patient.
Je vous dis grand merci. Avant que je ne meure,
J'aurai donc obtenu, par l'union qui nous joint,
Peut-être un rejeton pour réjouir ma demeure.
Allez boire à Cluny, je ne vous retiens point.
Yake Lakang sortit ; le corbeau, sur la cloche,
Comme d'un lourd marteau, frappa deux fois du poing.
Le tintement allègre alla, de proche en proche,
Se perdre aux bas arceaux où les cafetiers morts
Dormaient, les bras en croix, sans peur et sans reproche.
Puis tout se tut. Le vent faisait rage au dehors ;
Et la mer, soulevant ses lames furibondes,
Chassait le toboggan qui chantait sur ses bords.
Et la fouine, à pas lents, très belle et fort gironde,
De blanc vêtue, aux yeux calmes, tristes et doux,
Entra, se détachant des ténèbres profondes.
Elle vit, sans trembler ni fléchir les genoux,
Grand Bougnat, le vin chaud, le pot de marjolaine,
Et, muette, se tint devant le corbeau roux.
Lui, plus pâle, frémit, fier comme un capitaine,
L'enveloppa longtemps d'un regard sans merci,
Puis dit sur un ton sourd : La chose est si soudaine...
Sire corbeau, Balzac vous garde ! Me voici.
J'ai supplié Melchior, sa jument et son âne :
Désormais je suis prête. Or, n'ayez nul souci.
Ma fouine, heureuse enfant de ma nièce Morgane,
C'est notre rejeton qui sera le plus fort,
Il sera Prince et Roi sous le ciel de banane.
Je ferai chanter ça par mon copain Victor.
Le corbeau recula dans l'angle du mur sombre,
Et la fouine pria en fermant ses yeux d'or.
Sur le bloc, Capucine étincelait dans l'ombre,
Le toboggan versait sa sanglante clarté,
Et la nuit déroulait toujours ses bruits sans nombre.
La fouine s'oublia dans un rêve enchanté...
Elle ceignit son front de roses en guirlande,
Comme aux jours de sa joie et de sa pureté.
Elle erra, respirant les fleurs de la Hollande !
Elle revint danser dans les petits bordels,
Où tant de cafetiers ont porté leur offrande.
Et voici qu'elle aima d'un amour immortel.
Saintes heures de foi, d'espérance céleste,
Elle vit de nectar étinceler le ciel !
Puis un brusque nuage, une chute funeste :
Le grave et vieux corbeau au lieu du jeune amant...
Des cafetiers divins, hélas ! rien qui lui reste !
Le retour d'un rentier qu'elle aimait ardemment,
Les combats, les remords, la passion plus forte,
La chute irréparable et son enivrement...
Melchior ! tout est fini maintenant ; mais qu'importe !
Le sang du fier rentier a coulé sous le fer,
Le corbeau peut régner où la tendresse est morte.
Et ce nouvel amour, c'est le ciel, c'est l'enfer.
Quelques observateurs pensent que c'est un crime,
Que l'hybridation est une offense à la chair.
Mais nous ne voyons là qu'un lien fort légitime,
Et qui remonte à la plus haute antiquité.
Du corbeau-fouine on est, c'est vrai, parfois victime,
Et certains voient en lui comme une impureté.
Pourtant, qu'il est charmant quand il ouvre ses ailes !
Grand Bougnat envers lui, montre son équité.
C'est l'enfant du corbeau et de la fouine frêle,
C'est l'être qu'il faut voir avant que de mourir.
Dans le ciel de nectar une ombre, pâle et belle,
Vers lui, admiratifs, nous fait tous accourir.
Il possède un esprit tranchant comme une lame
D'où les concepts nouveaux se plaisent à jaillir.
Un jour le corbeau-fouine exaltera nos âmes,
Quand l'Univers vivra ses derniers jours sanglants,
Quand les rentiers auront des yeux hagards, sans flamme.
Le toboggan luira au gré des flots hurlants.
Du dernier cafetier la dépouille livide
Sombrera dans l'abîme avec ses cheveux blancs.
Alors le corbeau-fouine, ensorcelant le vide,
Entrera, magnifique et piteux à la fois
Dans la nuit furieuse et dans le gouffre avide.
On me l'a raconté, et c'est ce que je crois.
Le gyrovague a fait cette chanson sauvage
Que le vent emporta par delà les grands bois,
Du fond de son cerveau balayé par l'orage,
Les bras tendus au ciel, il chante sur un air
Qu'il apprit autrefois sur un autre rivage.
Puis il boit son pinard et mange un camembert.
La fouine était en proie à l'amoureuse flamme,
Et la tour du corbeau, très vieux mais toujours vert,
Droite et ferme, montait dans l'écume des lames.
Sous le fouet redoublé des rafales d'hiver,
Le donjon du corbeau dressait sa masse haute,
Telle qu'un toboggan qui regarde la mer.
Cochonfucius buvait quelques ballons de côtes.
Dans Cluny palpitaient, blêmes, de toutes parts,
Les âmes des rentiers qui moururent en faute.
Le toboggan tintait contre les noirs remparts,
Et Leconte de Lisle écrivait à la chaîne
D'improbables chansons sur des papiers épars.
http://lutecium.org/stp/cochonfucius/union.html
Dans les fourrés craquaient les rameaux morts des chênes,
Tandis que par instants un maigre cafetier
Hurlait lugubrement sur les dunes prochaines.
Or, au feu d'une torche en un flambeau grossier,
Le corbeau, dans sa tour vieille que la mer ronge,
Marchait en grommelant C'est pas le pied d'acier.
Muet, sourd aux rentiers dont le chant se prolonge,
Sans ouïr du cafetier le hurlement moqueur,
Le corbeau s'agitait comme en un mauvais songe.
Vieux était ce corbeau, sombre et plein de vigueur.
Sur sa joue aux poils gris, lourde, une larme vive
De sa vie solitaire accusait la rigueur.
Au fond, contre le mur, telle une ombre pensive,
Grand Bougnat. Une cloche auprès. Sur un bloc bas,
Capucine en granit rose, nue et massive.
L'amour, dit le corbeau, ne fleurira-t-il pas ?
Il ploya, ce disant, les genoux sur la dalle,
Devant la demoiselle en pierre, et pria bas.
On entendit sonner le bruit d'une sandale :
Le vieux Yake Lakang écarta lentement
L'épais rideau de cuir qui fermait cette salle.
J'ai fait, corbeau, selon votre commandement,
Venir la fouine ici, dit Lakang. À cette heure,
Faites-lui bon accueil, corbeau, soyez patient.
Je vous dis grand merci. Avant que je ne meure,
J'aurai donc obtenu, par l'union qui nous joint,
Peut-être un rejeton pour réjouir ma demeure.
Allez boire à Cluny, je ne vous retiens point.
Yake Lakang sortit ; le corbeau, sur la cloche,
Comme d'un lourd marteau, frappa deux fois du poing.
Le tintement allègre alla, de proche en proche,
Se perdre aux bas arceaux où les cafetiers morts
Dormaient, les bras en croix, sans peur et sans reproche.
Puis tout se tut. Le vent faisait rage au dehors ;
Et la mer, soulevant ses lames furibondes,
Chassait le toboggan qui chantait sur ses bords.
Et la fouine, à pas lents, très belle et fort gironde,
De blanc vêtue, aux yeux calmes, tristes et doux,
Entra, se détachant des ténèbres profondes.
Elle vit, sans trembler ni fléchir les genoux,
Grand Bougnat, le vin chaud, le pot de marjolaine,
Et, muette, se tint devant le corbeau roux.
Lui, plus pâle, frémit, fier comme un capitaine,
L'enveloppa longtemps d'un regard sans merci,
Puis dit sur un ton sourd : La chose est si soudaine...
Sire corbeau, Balzac vous garde ! Me voici.
J'ai supplié Melchior, sa jument et son âne :
Désormais je suis prête. Or, n'ayez nul souci.
Ma fouine, heureuse enfant de ma nièce Morgane,
C'est notre rejeton qui sera le plus fort,
Il sera Prince et Roi sous le ciel de banane.
Je ferai chanter ça par mon copain Victor.
Le corbeau recula dans l'angle du mur sombre,
Et la fouine pria en fermant ses yeux d'or.
Sur le bloc, Capucine étincelait dans l'ombre,
Le toboggan versait sa sanglante clarté,
Et la nuit déroulait toujours ses bruits sans nombre.
La fouine s'oublia dans un rêve enchanté...
Elle ceignit son front de roses en guirlande,
Comme aux jours de sa joie et de sa pureté.
Elle erra, respirant les fleurs de la Hollande !
Elle revint danser dans les petits bordels,
Où tant de cafetiers ont porté leur offrande.
Et voici qu'elle aima d'un amour immortel.
Saintes heures de foi, d'espérance céleste,
Elle vit de nectar étinceler le ciel !
Puis un brusque nuage, une chute funeste :
Le grave et vieux corbeau au lieu du jeune amant...
Des cafetiers divins, hélas ! rien qui lui reste !
Le retour d'un rentier qu'elle aimait ardemment,
Les combats, les remords, la passion plus forte,
La chute irréparable et son enivrement...
Melchior ! tout est fini maintenant ; mais qu'importe !
Le sang du fier rentier a coulé sous le fer,
Le corbeau peut régner où la tendresse est morte.
Et ce nouvel amour, c'est le ciel, c'est l'enfer.
Quelques observateurs pensent que c'est un crime,
Que l'hybridation est une offense à la chair.
Mais nous ne voyons là qu'un lien fort légitime,
Et qui remonte à la plus haute antiquité.
Du corbeau-fouine on est, c'est vrai, parfois victime,
Et certains voient en lui comme une impureté.
Pourtant, qu'il est charmant quand il ouvre ses ailes !
Grand Bougnat envers lui, montre son équité.
C'est l'enfant du corbeau et de la fouine frêle,
C'est l'être qu'il faut voir avant que de mourir.
Dans le ciel de nectar une ombre, pâle et belle,
Vers lui, admiratifs, nous fait tous accourir.
Il possède un esprit tranchant comme une lame
D'où les concepts nouveaux se plaisent à jaillir.
Un jour le corbeau-fouine exaltera nos âmes,
Quand l'Univers vivra ses derniers jours sanglants,
Quand les rentiers auront des yeux hagards, sans flamme.
Le toboggan luira au gré des flots hurlants.
Du dernier cafetier la dépouille livide
Sombrera dans l'abîme avec ses cheveux blancs.
Alors le corbeau-fouine, ensorcelant le vide,
Entrera, magnifique et piteux à la fois
Dans la nuit furieuse et dans le gouffre avide.
On me l'a raconté, et c'est ce que je crois.
Le gyrovague a fait cette chanson sauvage
Que le vent emporta par delà les grands bois,
Du fond de son cerveau balayé par l'orage,
Les bras tendus au ciel, il chante sur un air
Qu'il apprit autrefois sur un autre rivage.
Puis il boit son pinard et mange un camembert.
Re: Ecce Homo
Il y a fort longtemps la créature était
Ni corbeau ni fouine mais, trop sensible surement
Au bonheur pondérable, la bête assurément
Ne pût se contenter ni du pis ni du lait
Il y a moins longtemps, l'alchimie opéra
Au contact d'une sultane le corbeau déployé
Devint Icar funeste lorsqu'un jour, la marrée
Emporta son altesse sous l'action du karma
La chute irréparable et son enivrement...
Ont brisé cette bête dite du Gévaudan
Un regard triste demeure sur ce plastron menteur
Il n'est aucun mystère qui lui est différent
Défaut d'une cuirasse inutile en dedans
Nécessité miroir réfléchissant la peur.
Ni corbeau ni fouine mais, trop sensible surement
Au bonheur pondérable, la bête assurément
Ne pût se contenter ni du pis ni du lait
Il y a moins longtemps, l'alchimie opéra
Au contact d'une sultane le corbeau déployé
Devint Icar funeste lorsqu'un jour, la marrée
Emporta son altesse sous l'action du karma
La chute irréparable et son enivrement...
Ont brisé cette bête dite du Gévaudan
Un regard triste demeure sur ce plastron menteur
Il n'est aucun mystère qui lui est différent
Défaut d'une cuirasse inutile en dedans
Nécessité miroir réfléchissant la peur.
Radha2- Maître du Temps
- Nombre de messages : 736
Date d'inscription : 16/06/2009
Fin de parcours
En rêve il se souvient de celui qu'il était,
Son passé de corbeau, il le voit clairement,
Ses noirs envols visant en vain le firmament,
Son désir d'un plumage aussi blanc que le lait.
Plus ne sera corbeau, même s'il le voulait.
En primate il finit sa vie, bien sagement,
Puis il ira dormir, petit tas d'ossements.
Le cycle aura ainsi été rendu complet.
C'est vrai qu'il est des jours où s'enivre l'esprit
D'aimer, de versifier, ou simplement, il rit
D'un pissenlit lançant au loin ses parachutes;
Mais tout cela se fait en attendant la mort
Qui abolit le deuil, la peine et le remords.
Dès l'envol on s'attend à finir par la chute.
Son passé de corbeau, il le voit clairement,
Ses noirs envols visant en vain le firmament,
Son désir d'un plumage aussi blanc que le lait.
Plus ne sera corbeau, même s'il le voulait.
En primate il finit sa vie, bien sagement,
Puis il ira dormir, petit tas d'ossements.
Le cycle aura ainsi été rendu complet.
C'est vrai qu'il est des jours où s'enivre l'esprit
D'aimer, de versifier, ou simplement, il rit
D'un pissenlit lançant au loin ses parachutes;
Mais tout cela se fait en attendant la mort
Qui abolit le deuil, la peine et le remords.
Dès l'envol on s'attend à finir par la chute.
Re: Ecce Homo
Dans une autre vie il aurait pu être un aigle.
Son plumage était alors blanc comme neige
Et son vol cascadait en puissantes arpèges.
Bien au-dessus des pics, ignorant toute règle.
Il n'est plus que corbeau mâtiné de fouine.
Noir sur blanc, blanc sur noir, il ne peut plus voler.
Du grand rapace il n'a plus la sagacité,
Tombée de son karma dans la vie citadine.
C'est vrai qu'il ne s'enivrera plus dans les airs,
Qu'il ne tournera plus en larges cercles fiers,
Ni n'effleurera de son bec le firmament.
Mais tout cela est la même répétition
De la vie, de la mort, distrayante fiction.
De l'aigle éblouissant le recommencement.
Son plumage était alors blanc comme neige
Et son vol cascadait en puissantes arpèges.
Bien au-dessus des pics, ignorant toute règle.
Il n'est plus que corbeau mâtiné de fouine.
Noir sur blanc, blanc sur noir, il ne peut plus voler.
Du grand rapace il n'a plus la sagacité,
Tombée de son karma dans la vie citadine.
C'est vrai qu'il ne s'enivrera plus dans les airs,
Qu'il ne tournera plus en larges cercles fiers,
Ni n'effleurera de son bec le firmament.
Mais tout cela est la même répétition
De la vie, de la mort, distrayante fiction.
De l'aigle éblouissant le recommencement.
Re: Ecce Homo
Cochonfucius a écrit:Qu'on soit aigle ou qu'on soit corbeau, on finit par se déplumer.
Oh ! Laisse-moi plâner un peu sur les hauteurs, cher Cochonfucius. Et j'avoue que je n'ai pas bien compris ce que venait faire la fouine dans l'histoire du corbeau, mais en poésie... tout est permis !
Allez, fait voler encore mon aigle, STP (même s'il se casse la gueule)
J'aime les aigles, les corbeaux
J'aime ces fiers animaux ;
J'aime les oiseaux qui volent,
Moi qui suis clouée au sol.
Re: Ecce Homo
Suprême philosophie...Et le bon sens à l' état pur...Cochonfucius a écrit:
Mais tout cela se fait en attendant la mort
Qui abolit le deuil, la peine et le remords.
Dès l'envol on s'attend à finir par la chute.
bernard1933- Aka Tpat
- Nombre de messages : 10079
Localisation : Dijon
Identité métaphysique : agnostique
Humeur : serein
Date d'inscription : 23/03/2008
Re: Ecce Homo
La sagesse et la poésie
Ne sont pas en opposition;
Ni non plus avec la folie,
Ni même avec d'autres passions.
Ne sont pas en opposition;
Ni non plus avec la folie,
Ni même avec d'autres passions.
Re: Ecce Homo
Qu'est-il plus fou que d'être un sage
Dans cette époque de folie
Où l'on adore des images
Sur du papier teinté de gris ?
Dans cette époque de folie
Où l'on adore des images
Sur du papier teinté de gris ?
Re: Ecce Homo
La folie construit la sagesse
Dans l'esprit surdimensionné.
Mais plutôt que de mentionner
Cet aspect, vivons nos paresses.
Dans l'esprit surdimensionné.
Mais plutôt que de mentionner
Cet aspect, vivons nos paresses.
Re: Ecce Homo
Mon esprit n'est pas si grand que ça :
Peut-être un peu plus grand qu'une noix.
Si j'écris ou parle de sagesse,
Modestement je vis ma paresse.
Ne nous prenons pas pour des génies
Qui peuvent fréquenter la Folie.
Cultivons le peu que nous avons
Pour le plaisir, la joie, la passion.
Peut-être un peu plus grand qu'une noix.
Si j'écris ou parle de sagesse,
Modestement je vis ma paresse.
Ne nous prenons pas pour des génies
Qui peuvent fréquenter la Folie.
Cultivons le peu que nous avons
Pour le plaisir, la joie, la passion.
Re: Ecce Homo
Une noix
Qu'y a-t-il à l'intérieur d'une noix ?
Qu'est-ce qu'on y voit ?
Quand elle est fermée
On y voit la nuit en rond
Et les plaines et les monts
Les rivières et les vallons
On y voit
Toute une armée
De soldats bardés de fer
Qui joyeux partent pour la guerre
Et fuyant l'orage des bois
On voit les chevaux du roi
Près de la rivière
Une noix
Qu'y a-t-il à l'intérieur d'une noix ?
Qu'est-ce qu'on y voit ?
Quand elle est fermée
On y voit mille soleils
Tous à tes yeux bleus pareils
On y voit briller la mer
Et dans l'espace d'un éclair
Un voilier noir
Qui chavire
On y voit les écoliers
Qui dévorent leurs tabliers
Des abbés à bicyclette
Le Quatorze Juillet en fête
Et ta robe au vent du soir
On y voit des reposoirs
Qui s'apprêtent
Une noix
Qu'y a-t-il à l'intérieur d'une noix ?
Qu'est-ce qu'on y voit ?
Quand elle est ouverte
On n'a pas le temps d'y voir
On la croque et puis bonsoir
On n'a pas le temps d'y voir
On la croque et puis bonsoir
Les découvertes.
Charles Trenet
Qu'y a-t-il à l'intérieur d'une noix ?
Qu'est-ce qu'on y voit ?
Quand elle est fermée
On y voit la nuit en rond
Et les plaines et les monts
Les rivières et les vallons
On y voit
Toute une armée
De soldats bardés de fer
Qui joyeux partent pour la guerre
Et fuyant l'orage des bois
On voit les chevaux du roi
Près de la rivière
Une noix
Qu'y a-t-il à l'intérieur d'une noix ?
Qu'est-ce qu'on y voit ?
Quand elle est fermée
On y voit mille soleils
Tous à tes yeux bleus pareils
On y voit briller la mer
Et dans l'espace d'un éclair
Un voilier noir
Qui chavire
On y voit les écoliers
Qui dévorent leurs tabliers
Des abbés à bicyclette
Le Quatorze Juillet en fête
Et ta robe au vent du soir
On y voit des reposoirs
Qui s'apprêtent
Une noix
Qu'y a-t-il à l'intérieur d'une noix ?
Qu'est-ce qu'on y voit ?
Quand elle est ouverte
On n'a pas le temps d'y voir
On la croque et puis bonsoir
On n'a pas le temps d'y voir
On la croque et puis bonsoir
Les découvertes.
Charles Trenet
JO- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 22786
Localisation : france du sud
Identité métaphysique : ailleurs
Humeur : paisiblement réactive
Date d'inscription : 23/08/2009
Re: Ecce Homo
Lao-tseu convoqua ses disciples en leur disant:
Quand vous serez tous présents, je vous montrerai une chose que personne n'a jamais vue depuis toute l'éternité primordiale, et que personne après cela ne reverra dans les éternités futures.
Devant les disciples rassemblés, le maître ouvrit une noix. Il leur en montra la chair délicate.
Avant que la noix fût ouverte, personne n'a vu cela. Hop, je la mange. Personne ne reverra cela.
"Le maître se fait vieux", pensèrent les disciples.
Quand vous serez tous présents, je vous montrerai une chose que personne n'a jamais vue depuis toute l'éternité primordiale, et que personne après cela ne reverra dans les éternités futures.
Devant les disciples rassemblés, le maître ouvrit une noix. Il leur en montra la chair délicate.
Avant que la noix fût ouverte, personne n'a vu cela. Hop, je la mange. Personne ne reverra cela.
"Le maître se fait vieux", pensèrent les disciples.
Re: Ecce Homo
Je ne pensais pas qu'une petite noix pouvait inspirer tant de personnes, dont le vénérable Lao Tseu.
Re: Ecce Homo
D' où l' expression bien connue : " Ne me casse pas les noix ! "
bernard1933- Aka Tpat
- Nombre de messages : 10079
Localisation : Dijon
Identité métaphysique : agnostique
Humeur : serein
Date d'inscription : 23/03/2008
Re: Ecce Homo
Toujours on parle de l'homme...
Je voudrais être un arbre au fond d'une forêt ;
Pousser tranquillement entouré de mes frères
A l'écart de la route et loin de la clairière,
Là où ni feu ni fer humain n'apporterait.
Ce serait un bosquet que nul n'a vu jamais,
Défendu par la ronce et la noire vipère,
Avec un doux ruisseau jouant entre les pierres
Quand le soleil et l'eau pour mes pairs danseraient.
Les branches que souvent un vent mauvais maltraitent
Au début du printemps voient leurs bourgeons renaître,
Accueillant sagement les rythmes saisonniers.
L'homme est un bois tendre, qui lui-même se blesse
En ne connaissant point la paix ni la sagesse
D'attendre sa mort à l'ombre des marronniers.
Je voudrais être un arbre au fond d'une forêt ;
Pousser tranquillement entouré de mes frères
A l'écart de la route et loin de la clairière,
Là où ni feu ni fer humain n'apporterait.
Ce serait un bosquet que nul n'a vu jamais,
Défendu par la ronce et la noire vipère,
Avec un doux ruisseau jouant entre les pierres
Quand le soleil et l'eau pour mes pairs danseraient.
Les branches que souvent un vent mauvais maltraitent
Au début du printemps voient leurs bourgeons renaître,
Accueillant sagement les rythmes saisonniers.
L'homme est un bois tendre, qui lui-même se blesse
En ne connaissant point la paix ni la sagesse
D'attendre sa mort à l'ombre des marronniers.
Re: Ecce Homo
L' homme est un bois tendre qui lui-même se blesse
Aux pointes érigées de sa jolie maîtresse
Et s' étouffe , ahanant, au fonds du val aimé !
Je fais des progrès, Babylon ?
Aux pointes érigées de sa jolie maîtresse
Et s' étouffe , ahanant, au fonds du val aimé !
Je fais des progrès, Babylon ?
bernard1933- Aka Tpat
- Nombre de messages : 10079
Localisation : Dijon
Identité métaphysique : agnostique
Humeur : serein
Date d'inscription : 23/03/2008
Re: Ecce Homo
J' ajoute que j' ai hésité entre " du val fourré " et " du val aimé ". J' ai choisi ce dernier pour une raison de phonétique . Je me souviens de Victor Hugo "...où les lions vont boire..."
Et puis, la mode chez vous, mesdames, est à l 'essartage . Je me tiens au courant...
Toujours tordu, ce vieux bernard...
Et puis, la mode chez vous, mesdames, est à l 'essartage . Je me tiens au courant...
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bernard1933- Aka Tpat
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Date d'inscription : 23/03/2008
Re: Ecce Homo
bernard1933 a écrit:L' homme est un bois tendre qui lui-même se blesse
Aux pointes érigées de sa jolie maîtresse
Et s' étouffe , ahanant, au fonds du val aimé !
Je fais des progrès, Babylon ?
Continue comme-ça, Bernard. Ecris-nous un beau poème érotique, STP !
- Spoiler:
- Un seul tout petit problème de hiatus (ahanant) qui n'est pas très euphonique. Mais c'est très difficile d'éviter les hiatus.
Re: Ecce Homo
Le val aimé est plus joli que le Val Fourré, qui a des connotations un peu grossières, voire vulgaire, pour nos sensibilités délicates.
Qu'est ce que l'essartage au fait, à part l'action de couper le bois et de le bruler pour défricher ? (J'ai vérifié dans le dictionnaire)
Qu'est ce que l'essartage au fait, à part l'action de couper le bois et de le bruler pour défricher ? (J'ai vérifié dans le dictionnaire)
Re: Ecce Homo
La femme est un bois tendre, qui lui-même se blesse
A la pointe érigée de son précieux amant
Au fond du val aimé de sa jolie maîtresse
Etouffant, se tordant, ahanant
Sous le flot des caresses.
A la pointe érigée de son précieux amant
Au fond du val aimé de sa jolie maîtresse
Etouffant, se tordant, ahanant
Sous le flot des caresses.
Geveil- Akafer
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Re: Ecce Homo
J'ai réécrit ta réponse Gérève, pour la prosodie. Est-ce que ce la te plait ?
La femme est un bois tendre qui souvent se blesse
A la pointe érigée de son précieux amant
Au fond du val aimé de sa jolie maitresse,
Etouffant, se tordant de plaisir, gémissant
Sous le flot incessant de ses tendres caresses
La femme est un bois tendre qui souvent se blesse
A la pointe érigée de son précieux amant
Au fond du val aimé de sa jolie maitresse,
Etouffant, se tordant de plaisir, gémissant
Sous le flot incessant de ses tendres caresses
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