La monnaie de mots
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La monnaie de mots
Il y a la monnaie de singe, la monnaie du pape, la fausse monnaie, la petite monnaie et j'ai inventé un nouveau concept: la monnaie de mots.
J'en ai eu l'idée au cours des nombreuses conversations que j'ai suivies auprès de mes frères humains: les gens se paient de mots.
1- « Je vais très mal, je crois que je vais mourir »
Mééééé non, vous vous portez comme un charme.
2- “ Connaissez-vous le restaurant « Au pot au feu » ? Non? Ah, qu'est-ce qu'il est bieuuuuuun !!!!“ En vérité, ce restaurant n'est pas mal, certes, mais tout à fait ordinaire.
3- « Vous connaissez le village de Troulala ? Non ? Ah, qu'est-ce qu'il est bôôôôô !!!
Bof !
4- lisez une critique d'œuvre d'art contemporaine.
5- « Oh! Comme il est mignooooon !!! »
C'est pas vrai, il est affreux !!!
6- «Nous devons aller de l'avant, ce n'est pas en faisant du sur place que nous avancerons ! » ( Un homme politique lambda )
Contre-exemples
1- « Je vais très mal, je crois que je vais mourir »
….......
On lui met la main sur le front ou on lui prend la main.
2- On ne parle pas de ce restaurant.
3- On ne parle pas de ce village.
4- Bon, il arrive que le critique soit vraiment touché par l'œuvre et exprime fort bien son émotion. Mais le mieux est de regarder l'œuvre, encore et encore ( Si on en a envie ) et de se taire.
5- On se contente de lui faire guiliguili, si on en a envie !!
6- « Voici les mesures que nous essayerons de prendre:......... »
( Suit un liste de mesures concrètes et réalistes )
Bon, des exemples et des contre-exemples, il y en des millions, sans doute de bien plus parlant ( Sans se payer de mots ) que ceux que je viens de donner. J'espère tout de même que le concept de monnaie de mots vous est clair.
J'en ai eu l'idée au cours des nombreuses conversations que j'ai suivies auprès de mes frères humains: les gens se paient de mots.
1- « Je vais très mal, je crois que je vais mourir »
Mééééé non, vous vous portez comme un charme.
2- “ Connaissez-vous le restaurant « Au pot au feu » ? Non? Ah, qu'est-ce qu'il est bieuuuuuun !!!!“ En vérité, ce restaurant n'est pas mal, certes, mais tout à fait ordinaire.
3- « Vous connaissez le village de Troulala ? Non ? Ah, qu'est-ce qu'il est bôôôôô !!!
Bof !
4- lisez une critique d'œuvre d'art contemporaine.
5- « Oh! Comme il est mignooooon !!! »
C'est pas vrai, il est affreux !!!
6- «Nous devons aller de l'avant, ce n'est pas en faisant du sur place que nous avancerons ! » ( Un homme politique lambda )
Contre-exemples
1- « Je vais très mal, je crois que je vais mourir »
….......
On lui met la main sur le front ou on lui prend la main.
2- On ne parle pas de ce restaurant.
3- On ne parle pas de ce village.
4- Bon, il arrive que le critique soit vraiment touché par l'œuvre et exprime fort bien son émotion. Mais le mieux est de regarder l'œuvre, encore et encore ( Si on en a envie ) et de se taire.
5- On se contente de lui faire guiliguili, si on en a envie !!
6- « Voici les mesures que nous essayerons de prendre:......... »
( Suit un liste de mesures concrètes et réalistes )
Bon, des exemples et des contre-exemples, il y en des millions, sans doute de bien plus parlant ( Sans se payer de mots ) que ceux que je viens de donner. J'espère tout de même que le concept de monnaie de mots vous est clair.
Geveil- Akafer
- Nombre de messages : 8776
Localisation : Auvergne
Identité métaphysique : universelle
Humeur : changeante
Date d'inscription : 18/05/2008
Re: La monnaie de mots
Gereve, tu es un pessimiste ! La monnaie de mots, je n'ai rien à y objecter, elle est nécessaire pour que le monde fonctionne. Et ça, c'est du sens tragique.
Invité- Invité
Re: La monnaie de mots
Ce qui veut dire, Escape, que le monde n'est pas assez beau et que les humains y mettent de la peinture.
Geveil- Akafer
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Date d'inscription : 18/05/2008
Re: La monnaie de mots
Les humains repeindre le monde ? Qui te dit qu'ils le repeignent ? Le monde ne peut-il pas être sans couleurs ?
Invité- Invité
Re: La monnaie de mots
Escape, entre dans la danse, ne te contente pas d'écouter la musique.
Ceci dit, il y a tout de même un aspect philosophique de la question et pour le traiter, il faut d'abord se référer au concept de séparation que j'ai explicité par ailleurs; mais je reprends: nous sommes tous séparés les uns des autres du fait que nous n'avons pas un accès direct à ce qu'ils éprouvent ou pensent.
Une des conséquences de cette séparation est que l'autre est à priori perçu comme un objet. C'est par un long apprentissage ou par un don d'empathie qu'on finit par envisager que c'est aussi le lieu de sensations, d'émotions, de pensées, donc qu'il est vivant.
Faute de ressentir ce que sentent les autres, chaque individu lutte pour son compte. Ça commence avec le spermatozoïde, ça continue avec le nourrisson. A observer le monde, je finis par l'assimiler à un immense cri: "Et môa, et môa , et môa !!!". C'est la volonté de vivre qui s'affirme, comme le dit Schopenhauer.
Et parer le vécu de mots qui l'embellissent est une façon de demander de la considération.
Ceci dit, pour la survie de l'espèce, la vie a doté les individus d'une capacité d'altruisme, qui se manifeste en particulier lorsque l'espèce est menacée. Dans ce cas, les individus cessent de crier " et môa!", mais même dans ce cas, les humains trouvent le moyen de se payer de mots, en exagérant la brutalité de l'adversité ou de l'adversaire, ou en magnifiant des actes de courage, en se désignant des héros.
Le nœud du problème philosophique est alors là: le monde est-il si moche qu'il nous faille l'embellir par du rêve? De fait, l'industrie du rêve n'est-elle pas une des plus juteuse ? De nos jours, les média la favorise, mais de tous temps l'homme a eu besoin de rêver, pourquoi ?
Ceci dit, il y a tout de même un aspect philosophique de la question et pour le traiter, il faut d'abord se référer au concept de séparation que j'ai explicité par ailleurs; mais je reprends: nous sommes tous séparés les uns des autres du fait que nous n'avons pas un accès direct à ce qu'ils éprouvent ou pensent.
Une des conséquences de cette séparation est que l'autre est à priori perçu comme un objet. C'est par un long apprentissage ou par un don d'empathie qu'on finit par envisager que c'est aussi le lieu de sensations, d'émotions, de pensées, donc qu'il est vivant.
Faute de ressentir ce que sentent les autres, chaque individu lutte pour son compte. Ça commence avec le spermatozoïde, ça continue avec le nourrisson. A observer le monde, je finis par l'assimiler à un immense cri: "Et môa, et môa , et môa !!!". C'est la volonté de vivre qui s'affirme, comme le dit Schopenhauer.
Et parer le vécu de mots qui l'embellissent est une façon de demander de la considération.
Ceci dit, pour la survie de l'espèce, la vie a doté les individus d'une capacité d'altruisme, qui se manifeste en particulier lorsque l'espèce est menacée. Dans ce cas, les individus cessent de crier " et môa!", mais même dans ce cas, les humains trouvent le moyen de se payer de mots, en exagérant la brutalité de l'adversité ou de l'adversaire, ou en magnifiant des actes de courage, en se désignant des héros.
Le nœud du problème philosophique est alors là: le monde est-il si moche qu'il nous faille l'embellir par du rêve? De fait, l'industrie du rêve n'est-elle pas une des plus juteuse ? De nos jours, les média la favorise, mais de tous temps l'homme a eu besoin de rêver, pourquoi ?
Geveil- Akafer
- Nombre de messages : 8776
Localisation : Auvergne
Identité métaphysique : universelle
Humeur : changeante
Date d'inscription : 18/05/2008
Re: La monnaie de mots
Tu es vraiment bien nommé, d'après Schopenhauer le philosophe pessimiste, qui ne pouvait s'empêcher de faire la grimace même en mangeant sa soupe. Saviez-vous que Schopenhauer avait l'habitude de souper tous les soirs dans certaine auberge où se rendaient également quatre officiers, et qu'avant de manger il sortait un louis d'or qu'il posait à droite de son assiette, et qu'après manger, il le reprenait invariablement ?
Quelqu'un lui ayant demandé pourquoi, Schopenhauer répliqua qu'il donnerait le louis d'or aux pauvres le jour où les quatre officiers qui étaient à table parleraient d'autre choses ensemble que de chevaux ou de femmes.
Tu me fais penser à ce Schopenhauer, Gereve. Comme lui, tu espères en vain amender la nature humaine ou du moins tu la juges erronée puisque elle serait en somme perfectible. Ce que tu n'as pas compris dans mon pas de danse, c'est que la nature humaine n'est pas perfectible, parce qu'elle est déjà parfaite, - que le monde n'est pas coloré car il est incolore, - et qu'en somme il n'y a pas à regretter que les gens repeignent mal l'univers pour se payer de mots parce que c'est ce qu'ils feraient de toutes façons et même dans le meilleur des mondes possibles.
Repeins le monde, toi aussi, et cesse d'en faire un drame !
Quelqu'un lui ayant demandé pourquoi, Schopenhauer répliqua qu'il donnerait le louis d'or aux pauvres le jour où les quatre officiers qui étaient à table parleraient d'autre choses ensemble que de chevaux ou de femmes.
Tu me fais penser à ce Schopenhauer, Gereve. Comme lui, tu espères en vain amender la nature humaine ou du moins tu la juges erronée puisque elle serait en somme perfectible. Ce que tu n'as pas compris dans mon pas de danse, c'est que la nature humaine n'est pas perfectible, parce qu'elle est déjà parfaite, - que le monde n'est pas coloré car il est incolore, - et qu'en somme il n'y a pas à regretter que les gens repeignent mal l'univers pour se payer de mots parce que c'est ce qu'ils feraient de toutes façons et même dans le meilleur des mondes possibles.
Repeins le monde, toi aussi, et cesse d'en faire un drame !
Invité- Invité
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