20 décembre 1848
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20 décembre 1848
plus de 60000 personnes, soit 60% de la population réunionnaise attendaient ce jour avec impatience. les 40% qui restent le virent comme une catastrophe depuis longtemps annoncée.
l'abolition de l'esclavage selon le décret du 27 avril de la même année.
voici le texte prononcé par Sarda Garriga, commissaire de la République, qui libéra officiellement la population africaine des colonies françaises.
ainsi les propriétaires très hostile à ce nouveau statu de leurs esclaves, refusèrent de traiter les Noirs comme des citoyens.
"Le commissaire de la République, Sarda Garriga lui-même, n’eut pas le courage de résister à la pression des ex-propriétaires d’esclaves venus le supplier - à l’occasion des législatives du 21 octobre 1849 - « d’épargner à l’urne française l’humiliation de recevoir des suffrages africains ».
Le refus de traiter les Noirs en citoyens de la République, comme l’exigeait la loi, se perpétua pendant toute l’époque coloniale et même au début de la départementalisation de La Réunion.
Ainsi, pour ne prendre qu’un exemple, le 12 mai 1898, Édouard Petit, le plus proche collaborateur du chef de la colonie, n’hésitait pas à écrire : « On peut dire qu’en appliquant le suffrage universel sans restriction à un pays où la race noire n’est représentée que par des brutes, on achève sa démoralisation. Une réforme s’impose donc dans cette colonie pour relever la dignité du suffrage universel, qui est la base de nos institutions républicaines, mais dont l’intelligence obtuse des noirs ne saisira jamais le but élevé ». "
je vous épargne les 133 ans de querelles politiques qui s'en suivirent. ce n'est enfin qu'en 1981 que le tabou fut levé et que la Réunion pu fêter officiellement la fét kaf qui est depuis un jour férié.
l'abolition de l'esclavage selon le décret du 27 avril de la même année.
voici le texte prononcé par Sarda Garriga, commissaire de la République, qui libéra officiellement la population africaine des colonies françaises.
mais un discours paternaliste, s'il calme les effusions ne suffit pas à rendre à un peuple sa dignité ni à régler les problèmes économiques résultant de l'Abolition.
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ
20 DÉCEMBRE 1848.
AUX TRAVAILLEURS.
Mes amis.
Les décrets de la République française sont exécutés : Vous êtes libres. Tous égaux devant la loi, vous n'avez autour de vous que des frères.
La liberté, vous le savez, vous impose des obligations. Soyez dignes d'elle, en montrant à la France et au monde qu'elle est inséparable de l'ordre et du travail.
Jusqu'ici, mes amis, vous avez suivi mes conseils, je vous en remercie. Vous me prouverez que vous m'aimez en remplissant les devoirs que la Société impose aux hommes libres.
Ils seront doux et faciles pour vous. Rendre à Dieu ce qui lui appartient, travailler en bon ouvriers comme vos frères de France, pour élever vos familles; voila ce que la République vous demande.
Vous avez tous pris des engagements dans le travail : commencez-en dès aujourd'hui la loyale exécution.
Un homme libre n'a que sa parole, et les promesses reçues par les magistrats sont sacrées.
Vous avez vous-même librement choisi les propriétaires auxquels vous avez loué votre travail : vous devez donc vous rendre avec joie sur les habitations que vos bras sont destinés à féconder et où vous recevrez la juste rémunération de vos peines.
Je vous l'ai déjà dit, mes amis, la Colonie est pauvre, beaucoup de propriétaires ne pourront peut-être payer le salaire convenu qu'après la récolte. Vous attendrez ce moment avec patience. Vous prouverez ainsi que le sentiment de fraternité recommandé par la République à ses enfants, est dans vos cœurs.
Je vous ai trouvés bons et obéissants, je compte sur vous. J'espère donc que vous me donnerez peu d'occasion d'exercer ma sévérité; car je la réserve aux méchants, aux paresseux, aux vagabonds et à ceux qui, après avoir entendu mes paroles, se laisseraient encore égarer par de mauvais conseils.
Mes amis travaillons tous ensemble à la prospérité de notre Colonie. Le travail de la terre n'est plus un signe de servitude depuis que vous êtes appelés à prendre votre part des biens qu'elle prodigue à ceux qui la cultivent.
Propriétaires et travailleurs ne feront plus désormais qu'une seule famille dont tous les membres doivent s'entraider. Tous libres, frères et égaux, leur union peut seule faire leur bonheur.
La République, mes amis, a voulu faire le votre en vous donnant la liberté. Qu'elle puisse dire que vous avez compris sa généreuse pensée, en vous rendant dignes des bienfaits que la liberté procure.
Vous m'appelez votre père; et je vous aime comme mes enfants; vous écouterez mes conseils : reconnaissance éternelle à la République française qui vous a fait libres ! et que votre devise soit toujours Dieu, la France et le Travail.
Vive la République !
Signé SARDA-GARRIGA.
ainsi les propriétaires très hostile à ce nouveau statu de leurs esclaves, refusèrent de traiter les Noirs comme des citoyens.
"Le commissaire de la République, Sarda Garriga lui-même, n’eut pas le courage de résister à la pression des ex-propriétaires d’esclaves venus le supplier - à l’occasion des législatives du 21 octobre 1849 - « d’épargner à l’urne française l’humiliation de recevoir des suffrages africains ».
Le refus de traiter les Noirs en citoyens de la République, comme l’exigeait la loi, se perpétua pendant toute l’époque coloniale et même au début de la départementalisation de La Réunion.
Ainsi, pour ne prendre qu’un exemple, le 12 mai 1898, Édouard Petit, le plus proche collaborateur du chef de la colonie, n’hésitait pas à écrire : « On peut dire qu’en appliquant le suffrage universel sans restriction à un pays où la race noire n’est représentée que par des brutes, on achève sa démoralisation. Une réforme s’impose donc dans cette colonie pour relever la dignité du suffrage universel, qui est la base de nos institutions républicaines, mais dont l’intelligence obtuse des noirs ne saisira jamais le but élevé ». "
je vous épargne les 133 ans de querelles politiques qui s'en suivirent. ce n'est enfin qu'en 1981 que le tabou fut levé et que la Réunion pu fêter officiellement la fét kaf qui est depuis un jour férié.
Invité- Invité
Re: 20 décembre 1848
Vois-tu, Zelda, dans les Etats Pontificaux, il a fallu attendre trois ans de plus et la pression de l'armée française pour que l'esclavage soit aboli. Mais l'un ne justifie pas l'autre...
bernard1933- Aka Tpat
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Re: 20 décembre 1848
Bonjour,
à+
C'est aussi sous la pression de la France et de l'Angleterre (plus précisément, pour pouvoir s'allier avec elles contre la Russie qui venait de détruire la flotte turque et allait s'emparer d'Istanbul) que l'Empire Ottoman a aboli l'esclavage en 1853. Mine de rien, 10 ans avant les USA.bernard1933 a écrit:Vois-tu, Zelda, dans les Etats Pontificaux, il a fallu attendre trois ans de plus et la pression de l'armée française pour que l'esclavage soit aboli. Mais l'un ne justifie pas l'autre...
à+
_Spin- Seigneur de la Métaphysique
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Date d'inscription : 23/03/2008
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