Vie et mort

[Bulle]

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Outre le problème philosophique de vie/mort, scientifiquement cette "résurrection" amène des questions :
J'en vois 3 pour ma part :
1) Qu'est-ce qui peut bien permettre à ces vers (mécanismes biochimiques) de survivre dans un état de "suspension" pendant si longtemps.  
2) Sera-t-il  possible de reproduire ces mécanismes à d'autres formes de vie comme les plantes... ou les humains...
3) Et, ce n'est pas l'interrogation la moins urgente : quel sera le résultat de ces "réintroductions" dans les écosystèmes actuels.

Vous en pensez quoi ?

[Nailsmith]

Je ne crois pas que c'est une résurrection. Cet organisme fait en sorte de protéger ses protéines et son ADN.
En fin de compte, le ver n'est pas mort, plutôt en mode pause.
Question 1) C'est le froid
Question 2) Peut être que oui, si l'évolution de cet organisme le permet, soit protéger son ADN
Question 3) L'écosystème pourrait se modifier surtout avec le réchauffement climatique.

[Bulle]

J'ai mis "résurrection" entre guillemets
Pour la question 1 oki c'est le froid mais pas que : il y a aussi la possibilité de protéger protéine et ADN.
Pour la question 2 je pensais à des manipulations qui permettraient de créer quelque chose d'applicable à une plante par exemple pour la rendre résistante au gel et pourquoi pas aux trop fortes chaleurs.
Et pour la 3 je me posais bien sûr la question de savoir si l'on était vraiment conscients des conséquences négatives que l'éventuelle arrivée de ces "Panagrolaimus kolymaensis" pourrait avoir pour notre écosystème déjà fragilisé.

[Nailsmith]

Et pour la 3 je me posais bien sûr la question de savoir si l'on était vraiment conscients des conséquences négatives que l'éventuelle arrivée de ces "Panagrolaimus kolymaensis" pourrait avoir pour notre écosystème déjà fragilisé.

En effet, les biologistes font des études, dû au réchauffement climatique, de la rencontre entre la faune du nord et celle du sud.
Un exemple, les cerfs de virginie émigrent plus au nord et les caribous émigrent plus au sud. Leur système de défense microbienne n’est pas le même, ce qui pourrait entraîner des épidémies avec la rencontre des deux espèces au même endroit.

[Bulle]

Oui et tout peut avoir un genre d'effet en cascade parce qu'en fait les écosystèmes sont fondés à partir d'interaction entre les plantes, les animaux et l'environnement.
Et il peut y avoir une concurrence entre espèces aussi s'ils sont obligé de partager un lieu avec une espèce qui risque de s'en tirer au détriement de l'autre...

[dedale]

1) Qu'est-ce qui peut bien permettre à ces vers (mécanismes biochimiques) de survivre dans un état de "suspension" pendant si longtemps.

Il y a un premier point qui est que les organismes les plus primitifs sont généralement les plus coriaces. Question d'adaptation à des conditions particulières parfois extrêmes. Mais aussi qu'un organisme simple obéit à des règles simples, simples par rapport à celles d'un organisme complexe.
Par exemple, dans le corps humain, trouver le point d'équilibre homéostasique idéal entre les enzymes concernés, les sucres et les protéines, le seuil d'oxygénation...est très compliqué. La mécanique est très complexe et sensible, une poussière peut tout enrayer. Pour un organisme primitif et simple, si ça s'enraye, c'est que le pauvre animal était victime d'un cataclysme cosmique.

Déjà, un vers se retrouve très fréquemment congelé dans le sol hivernal. Et le voilà qui repart au printemps.
Dans le cas de ces vers ressuscités, il s'agit de nématodes. Leur "intérieur" est très salé et donc, ils ne gèlent pas (pas de cristaux). Le froid les endort seulement si d'autres facteurs ne viennent pas les tuer: Sur beaucoup de points, ils se conduisent comme des larves et peuvent rester très longtemps en léthargie si les conditions le permettent. Néanmoins, même une larve est un organisme bien plus complexe que ces nématodes qui peuvent se décrire comme un tuyau digestif dans un autre tuyau servant de gaine, en gros.

Sur le nombre d'échantillons de ces vers, seuls 2 sont revenus à la vie. La raison pour laquelle ceux là sont revenus et pas les autres est incertaine. De plus, 46 000 ans, c'est beaucoup pour un nématode. Des analyses génétiques doivent être effectuées. C'est pas fini.

[Bulle]

Je comprends mieux et c'est tellement logique : plus un organisme est complexe plus c'est compliqué de se maintenir au top !
Et c'est vrai que ces deux là avaient peut-être une mutation plus favorable que les autres pour le froid très très long...
Après tout c'est le principe de la sélection naturelle : certains individus d'une même espèce ont plus de chances que d'autre de résister à un environnement particulier, une maladie, un prédateur etc...