Les poésies de nos maîtres
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Re: Les poésies de nos maîtres
Avec une variante :
Tu nous as demandé de sanctifier un nom
Qui pour nous, cependant, n’est qu’un obscur mystère.
Nous devons te prier de régner sur la terre,
Ne sachant si aux cieux tu gouvernes ou non.
Sur terre comme au ciel, nous te le demandons,
Ta volonté soit faite. Or, tu es notre père,
Et cette volonté s’accomplit, je l’espère,
Même quand, par malheur, nous nous en défendons.
Tu es aussi chargé de procurer du pain
A qui n’a pas encore un costume en sapin ;
A ceux qui font du mal, il faut que tu pardonnes,
Comme nous pardonnons aussi aux malfaiteurs.
Et s’il vient près de nous, le démon tentateur,
Point ne faut qu’en ses mains tu ne nous abandonnes.
https://paysdepoesie.wordpress.com/2013/08/08/pater-noster/
ainsi que
https://macadam.forumactif.org/t3930-pater-noster#28890
Tu nous as demandé de sanctifier un nom
Qui pour nous, cependant, n’est qu’un obscur mystère.
Nous devons te prier de régner sur la terre,
Ne sachant si aux cieux tu gouvernes ou non.
Sur terre comme au ciel, nous te le demandons,
Ta volonté soit faite. Or, tu es notre père,
Et cette volonté s’accomplit, je l’espère,
Même quand, par malheur, nous nous en défendons.
Tu es aussi chargé de procurer du pain
A qui n’a pas encore un costume en sapin ;
A ceux qui font du mal, il faut que tu pardonnes,
Comme nous pardonnons aussi aux malfaiteurs.
Et s’il vient près de nous, le démon tentateur,
Point ne faut qu’en ses mains tu ne nous abandonnes.
https://paysdepoesie.wordpress.com/2013/08/08/pater-noster/
ainsi que
https://macadam.forumactif.org/t3930-pater-noster#28890
Re: Les poésies de nos maîtres
Je n'aurais pas osé réécrire cette prière.
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 11662
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Date d'inscription : 04/07/2018
Re: Les poésies de nos maîtres
L'original est cent fois mieux ma version n'est qu'un simple exercice de style.
Re: Les poésies de nos maîtres
Paul Valéry
Cantique des colonnes...
Nous chantons à la fois
Que nous portons les cieux !...
Filles des nombres d'or,
Portes des lois du ciel...
Nous marchons dans le temps
Et nos corps éclatants
Ont des pas ineffables...
Cantique des colonnes...
Nous chantons à la fois
Que nous portons les cieux !...
Filles des nombres d'or,
Portes des lois du ciel...
Nous marchons dans le temps
Et nos corps éclatants
Ont des pas ineffables...
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Date d'inscription : 04/07/2018
Re: Les poésies de nos maîtres
C'est la nuit que les elfes sortent
Avec leur robe humide au bord,
Et sur les nénuphars emportent
Leur valseur de fatigue mort
Théophile Gautier
Avec leur robe humide au bord,
Et sur les nénuphars emportent
Leur valseur de fatigue mort
Théophile Gautier
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Les poésies de nos maîtres
I
LE GARDEUR DE TROUPEAUX
IV
L’orage ce soir s’est abattu,
dévalant les pentes du ciel
ainsi qu’une énorme avalanche…
A l’instar de quelqu’un secouant une nappe
par une fenêtre haute,
et les miettes, qui tombent toutes ensemble,
font un certain bruit dans leur chute,
du ciel la pluie descendait
au point de noircir les chemins…
Comme les éclairs secouaient l’atmosphère
et ébranlaient l’espace
ainsi qu’une grande tête qui fait non,
je ne sais pourquoi -je n’avais pas peur-
je me mis à prier sainte Barbe
comme si j’avais été une quelconque vieille fille…
Ah, c’est qu’en priant sainte Barbe
je me sentais encore plus simple
que ce que je me crois en vérité…
Je me sentais l’âme modeste et casanière
d’un homme dont la vie s’est écoulée
tranquillement, comme le mur de l’enclos ;
doué d’idées et de sentiments parce que c’est ainsi,
comme une fleur a sa couleur et son parfum.
Je me sentais homme à croire à sainte Barbe…
Ah, pouvoir croire à sainte Barbe !
Celui qui croit à l’existence de sainte Barbe
doit penser qu’elle est une créature visible
ou bien alors que peut-il penser d’elle ?
(Quel artifice ! Que savent de sainte Barbe
les fleurs, les arbres et les troupeaux ?
Une branche d’arbre, si elle pensait,
jamais ne pourrait construire saints ni anges.
Elle pourrait penser que le soleil
est Dieu, et que l’orage
est une multitude de gens
en colère au-dessus de nos têtes…
Ah, comme les plus simples des hommes
sont malades et stupides et confus
auprès de la claire simplicité
et de toute saine existence
des arbres et des plantes !)
Et moi, brassant toutes ces pensées,
je m’en retrouvai moins heureux…
J’en restai morfondu, mélancolique et sombre
comme un jour où tout le jour l’orage menace
et la nuit tombe sans qu’il ait éclaté…
LE GARDEUR DE TROUPEAUX
IV
L’orage ce soir s’est abattu,
dévalant les pentes du ciel
ainsi qu’une énorme avalanche…
A l’instar de quelqu’un secouant une nappe
par une fenêtre haute,
et les miettes, qui tombent toutes ensemble,
font un certain bruit dans leur chute,
du ciel la pluie descendait
au point de noircir les chemins…
Comme les éclairs secouaient l’atmosphère
et ébranlaient l’espace
ainsi qu’une grande tête qui fait non,
je ne sais pourquoi -je n’avais pas peur-
je me mis à prier sainte Barbe
comme si j’avais été une quelconque vieille fille…
Ah, c’est qu’en priant sainte Barbe
je me sentais encore plus simple
que ce que je me crois en vérité…
Je me sentais l’âme modeste et casanière
d’un homme dont la vie s’est écoulée
tranquillement, comme le mur de l’enclos ;
doué d’idées et de sentiments parce que c’est ainsi,
comme une fleur a sa couleur et son parfum.
Je me sentais homme à croire à sainte Barbe…
Ah, pouvoir croire à sainte Barbe !
Celui qui croit à l’existence de sainte Barbe
doit penser qu’elle est une créature visible
ou bien alors que peut-il penser d’elle ?
(Quel artifice ! Que savent de sainte Barbe
les fleurs, les arbres et les troupeaux ?
Une branche d’arbre, si elle pensait,
jamais ne pourrait construire saints ni anges.
Elle pourrait penser que le soleil
est Dieu, et que l’orage
est une multitude de gens
en colère au-dessus de nos têtes…
Ah, comme les plus simples des hommes
sont malades et stupides et confus
auprès de la claire simplicité
et de toute saine existence
des arbres et des plantes !)
Et moi, brassant toutes ces pensées,
je m’en retrouvai moins heureux…
J’en restai morfondu, mélancolique et sombre
comme un jour où tout le jour l’orage menace
et la nuit tombe sans qu’il ait éclaté…
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Les poésies de nos maîtres
C'est de qui ?
_________________
MES POEMES :
*****************
Avec Dieu, ce qu'il y a de terrible, c'est qu'on ne sait jamais si ce n'est pas un coup du diable...
(Jean Anouilh)
*****************
Re: Les poésies de nos maîtres
Ah oui pardon, je ne l'ai pas précisé...c'est de Alberto Caeiro, l'un des hétéronymes de Fernando Pessoa...
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Les poésies de nos maîtres
Voir en effet
http://artgitato.com/fernando-pessoa-gardeur-de-troupeaux-o-guardador-de-rebanhos/
http://artgitato.com/fernando-pessoa-gardeur-de-troupeaux-o-guardador-de-rebanhos/
Re: Les poésies de nos maîtres
Deux boucles d'oreilles de perles ornaient ses deux lobes,
deux tresses comme deux bouquets de narcisse caressaient la rose de son visage où deux grains de beauté faisaient penser à deux Indous noirs s'asseyant au bord de la source de ses lèvres ;
ses deux yeux ressemblaient à deux narcisses,
ses deux lèvres à deux cornalines suaves, et ses sourcils étaient dessinés comme deux arcs...;
ses deux seins comme deux citrons doux d'Omman se devinaient sous sa chemise de soie...;
ses deux jambes avaient la grâce de deux colonnes d'ivoire (...)
Auteur inconnu
(Dictionnaire des symboles)
deux tresses comme deux bouquets de narcisse caressaient la rose de son visage où deux grains de beauté faisaient penser à deux Indous noirs s'asseyant au bord de la source de ses lèvres ;
ses deux yeux ressemblaient à deux narcisses,
ses deux lèvres à deux cornalines suaves, et ses sourcils étaient dessinés comme deux arcs...;
ses deux seins comme deux citrons doux d'Omman se devinaient sous sa chemise de soie...;
ses deux jambes avaient la grâce de deux colonnes d'ivoire (...)
Auteur inconnu
(Dictionnaire des symboles)
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Les poésies de nos maîtres
Monsieur interroge Monsieur.
Poème de Jean Tardieu.
---
-Monsieur, pardonnez-moi
de vous importuner
quel bizarre chapeau
vous avez sur la tête !
-Monsieur vous vous trompez
car je n’ai plus de tête
comment voulez-vous donc
que je porte un chapeau !
-Et quel est cet habit
dont vous êtes vêtu ?
-Monsieur je le regrette
mais je n’ai plus de corps
et n’ayant plus de corps
je ne mets plus d’habit.
-Pourtant lorsque je parle
Monsieur vous répondez
et cela m’encourage
à vous interroger :
Monsieur quels sont sont ces gens
Que je vois rassemblés
Et qui semblent attendre
Avant d’avancer ?
-Monsieur ce sont des arbres
Dans une plaine immense
Ils ne peuvent pas bouger
Car ils sont attachés.
-Monsieur Monsieur Monsieur
Au-dessus de nos têtes
Quels sont ces yeux nombreux
Qui dans la nuit regardent ?
-Monsieur ce sont des astres
Ils tournent sur eux-mêmes
Et ne regardent rien.
-Monsieur quels sont ces cris
Quelque part on dirait
On dirait que l’on rit
On dirait que l’on pleure
On dirait que l’on souffre ?
-Monsieur ce sont les dents
Les dents de l’océan
Qui mordent les rochers
Sans avoir soif ni faim
Et sans férocité.
-Monsieur quels sont ces actes
ces mouvements de feux
ces déplacements d’air
ces déplacements d’astres
roulements de tambour
roulements de tonnerre
on dirait des armées
qui partent pour la guerre
sans avoir d’ennemi ?
– Monsieur c’est la matière
qui s’enfante elle-même
et se fait des enfants
pour se faire la guerre.
-Monsieur soudain ceci
soudain ceci m’étonne
il n’y a plus personne
pourtant moi je vous parle
et vous, vous m’entendez
puisque vous répondez !
-Monsieur ce sont les choses
qui ne voient ni entendent
mais qui voudraient entendre
et qui voudraient parler.
-Monsieur à travers tout
quelles sont ces images
tantôt en liberté
et tantôt enfermées
cette énorme pensée
où des figures passent
où brillent des couleurs ?
-Monsieur c’était l’espace
et l’espace
se meurt.
Poème de Jean Tardieu.
---
-Monsieur, pardonnez-moi
de vous importuner
quel bizarre chapeau
vous avez sur la tête !
-Monsieur vous vous trompez
car je n’ai plus de tête
comment voulez-vous donc
que je porte un chapeau !
-Et quel est cet habit
dont vous êtes vêtu ?
-Monsieur je le regrette
mais je n’ai plus de corps
et n’ayant plus de corps
je ne mets plus d’habit.
-Pourtant lorsque je parle
Monsieur vous répondez
et cela m’encourage
à vous interroger :
Monsieur quels sont sont ces gens
Que je vois rassemblés
Et qui semblent attendre
Avant d’avancer ?
-Monsieur ce sont des arbres
Dans une plaine immense
Ils ne peuvent pas bouger
Car ils sont attachés.
-Monsieur Monsieur Monsieur
Au-dessus de nos têtes
Quels sont ces yeux nombreux
Qui dans la nuit regardent ?
-Monsieur ce sont des astres
Ils tournent sur eux-mêmes
Et ne regardent rien.
-Monsieur quels sont ces cris
Quelque part on dirait
On dirait que l’on rit
On dirait que l’on pleure
On dirait que l’on souffre ?
-Monsieur ce sont les dents
Les dents de l’océan
Qui mordent les rochers
Sans avoir soif ni faim
Et sans férocité.
-Monsieur quels sont ces actes
ces mouvements de feux
ces déplacements d’air
ces déplacements d’astres
roulements de tambour
roulements de tonnerre
on dirait des armées
qui partent pour la guerre
sans avoir d’ennemi ?
– Monsieur c’est la matière
qui s’enfante elle-même
et se fait des enfants
pour se faire la guerre.
-Monsieur soudain ceci
soudain ceci m’étonne
il n’y a plus personne
pourtant moi je vous parle
et vous, vous m’entendez
puisque vous répondez !
-Monsieur ce sont les choses
qui ne voient ni entendent
mais qui voudraient entendre
et qui voudraient parler.
-Monsieur à travers tout
quelles sont ces images
tantôt en liberté
et tantôt enfermées
cette énorme pensée
où des figures passent
où brillent des couleurs ?
-Monsieur c’était l’espace
et l’espace
se meurt.
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Les poésies de nos maîtres
Rossignol
Paul Verlaine
Comme un vol criard d’oiseaux en émoi,
Tous mes souvenirs s’abattent sur moi,
S’abattent parmi le feuillage jaune
De mon coeur mirant son tronc plié d’aune
Au tain violet de l’eau des Regrets,
Qui mélancoliquement coule auprès,
S’abattent, et puis la rumeur mauvaise
Qu’une brise moite en montant apaise,
S’éteint par degrés dans l’arbre, si bien
Qu’au bout d’un instant on n’entend plus rien,
Plus rien que la voix célébrant l’Absente,
Plus rien que la voix -ô si languissante!-
De l’oiseau qui fut mon Premier Amour,
Et qui chante encor comme au premier jour;
Et, dans la splendeur triste d’une lune
Se levant blafarde et solennelle, une
Nuit mélancolique et lourde d’été,
Pleine de silence et d’obscurité,
Berce sur l’azur qu’un vent doux effleure
L’arbre qui frissonne et l’oiseau qui pleure.
Paul Verlaine, Poèmes saturniens
Paul Verlaine
Comme un vol criard d’oiseaux en émoi,
Tous mes souvenirs s’abattent sur moi,
S’abattent parmi le feuillage jaune
De mon coeur mirant son tronc plié d’aune
Au tain violet de l’eau des Regrets,
Qui mélancoliquement coule auprès,
S’abattent, et puis la rumeur mauvaise
Qu’une brise moite en montant apaise,
S’éteint par degrés dans l’arbre, si bien
Qu’au bout d’un instant on n’entend plus rien,
Plus rien que la voix célébrant l’Absente,
Plus rien que la voix -ô si languissante!-
De l’oiseau qui fut mon Premier Amour,
Et qui chante encor comme au premier jour;
Et, dans la splendeur triste d’une lune
Se levant blafarde et solennelle, une
Nuit mélancolique et lourde d’été,
Pleine de silence et d’obscurité,
Berce sur l’azur qu’un vent doux effleure
L’arbre qui frissonne et l’oiseau qui pleure.
Paul Verlaine, Poèmes saturniens
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Les poésies de nos maîtres
Une feuille d’érable montre son dos
montre sa face
avant d’atteindre le sol.
Haïku dicté par Ryokan à sa nonne avant de rendre son dernier souffle.
montre sa face
avant d’atteindre le sol.
Haïku dicté par Ryokan à sa nonne avant de rendre son dernier souffle.
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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