Voici le texte le plus pédant et le plus indigeste de la Bible : L'Ecclésiaste

[Cirtice]

@ tous et @ toutes,

Voici un extrait d'un texte de l'Ancien Testament intitulé "L'Ecclésiaste" dans lequel un ancien roi d'Israël dénigre avec un cynisme incroyable la vie en général et tout ce que font les êtres vivants. Faut croire que l'Ecclésiaste en question était pour le moins très blasé et très dépressif. C'est la pédanterie à son meilleur :

L'ECCLÉSIASTE


"1.1 Paroles de l'Ecclésiaste, fils de David, roi de Jérusalem.
1.2 Vanité des vanités, dit l'Ecclésiaste, vanité des vanités, tout est vanité.
1.3 Quel avantage revient-il à l'homme de toute la peine qu'il se donne
sous le soleil ?
1.4 Une génération s'en va, une autre vient, et la terre subsiste toujours.
1.5 Le soleil se lève, le soleil se couche ; il soupire après le lieu d'où il se
lève de nouveau.
1.6 Le vent se dirige vers le midi, tourne vers le nord ; puis il tourne
encore, et reprend les mêmes circuits.
1.7 Tous les fleuves vont à la mer, et la mer n'est point remplie ; ils
continuent à aller vers le lieu où ils se dirigent.
1.8 Toutes choses sont en travail au delà de ce qu'on peut dire ; l'oeil ne se
rassasie pas de voir, et l'oreille ne se lasse pas d'entendre.
1.9 Ce qui a été, c'est ce qui sera, et ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera, il
n'y a rien de nouveau sous le soleil.
1.10 S'il est une chose dont on dise : Vois ceci, c'est nouveau ! cette chose
existait déjà dans les siècles qui nous ont précédés.
1.11 On ne se souvient pas de ce qui est ancien ; et ce qui arrivera dans la
suite ne laissera pas de souvenir chez ceux qui vivront plus tard.
1.12 Moi, l'Ecclésiaste, j'ai été roi d'Israël à Jérusalem.
1.13 J'ai appliqué mon coeur à rechercher et à sonder par la sagesse tout ce
qui se fait sous les cieux : c'est là une occupation pénible, à laquelle Dieu
soumet les fils de l'homme.
1.14 J'ai vu tout ce qui se fait sous le soleil ; et voici, tout est vanité et
poursuite du vent."

Tous les autres chapitres de ce texte vont dans le même sens. C'est vraiment ignoble de dénigrer le monde ici-bas de cette façon. Ce n'est pas un texte comme ça qui va nous remonter le moral. Le seul espoir qui reste à cet Ecclésiaste, c'est le Paradis Céleste après la mort. C'est pas fort. À lire uniquement par un public très averti.  Ça laisse un goût très, très amer.

Je vous ai déjà parlé dans un topic précédent d'un fou de Dieu très pédant que j'ai surnommé M. U. Eh bien, celui-ci a la même attitude que l'Ecclésiaste. Ni l'un, ni l'autre ne sait faire la différence entre la vanité et la fierté.

[Cirtice]

@ tous et @ toutes,

Quelqu'un m'a rappelé l'autre sens du mot "vanité". Pas nécessairement vanité comme dans le mot "vantardise", mais plutôt comme dans le mot "vains" comme dans la phrase "Nos efforts sont vains". Attention à cette nuance.

[Layens]

Faut croire que l'Ecclésiaste en question était pour le moins très blasé et très dépressif.

J'allais t'en parler dans ton autre sujet sur le livre des Proverbes mais j'avais oublié. C'est Salomon l'auteur du livre de l'Ecclésiaste aussi d'après les religieux.

Après avoir lu ce livre, j'avais 12 ans. Franchement je me sentais complètement effondré. J'avais l'impression que rien, rien et rien du tout dans ce monde n'avait de sens. Heureusement j'étais quelqu'un de joyeux sinon je me serai enfoncé dans la plus noire dépression. C'est un livre pour les suicidaires ! Un livre qu'on doit tenir à l'écart des enfants.
Heureusement que j'avais oublié tout ce que j'avais lu après 3 jours seulement et j'ai rapidement repris le goût à la vie.

La vie est si belle, si riche, si joyeuse !
Mais Salomon, un VRAI DÉPRÉSSIF !
S'il n'avait pas cru en un Dieu je suis sûr qu'il se serait suicidé !
Tout lui était devenu vain :
Sa richesse, son pouvoir, sa sagesse ( sagesse ? Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre ?!), ses connaissances....
Toutes choses sont vaines !
Il dénigre tout de ce monde.

C'est un livre qui m'a laissé un assez mauvais souvenir, mais maintenant je compte le relire. Question de rigoler un peu Tout de même, il ne faut pas prendre un dépressif trop au sérieux.

Ce n'est pas un texte comme ça qui va nous remonter le moral.

[Bulle]

Je ne vois vraiment pas ce qu'il y a de "dépressif" à faire un constat   :
" Il proclame avec fatalisme la « futilité » et l'inanité de toute action humaine, sage comme fou connaissant le lot commun de la mort. Bien que le prêcheur place clairement la sagesse au-dessus de la folie, il ne lui reconnaît pas de valeur au-delà d'un simple agrément de l'existence." (source
et à faire avec :
"Face à cette absence de sens, l'auteur recommande de jouir des plaisirs simples de la vie quotidienne, comme le manger et le boire, la joie au travail, la compagnie de la personne qu'on aime, qui sont des dons de Dieu." (ibid)
Je trouve que c'est très sage d'apprendre à faire avec ce qui est négatif non ?
Et si pour lui c'est Dieu, tant mieux pour lui, il n'oblige nul à le suivre et c'est toujours mieux qu'un Blaise Pascal qui se flagèle au lieu de "conseille[r] à son auditoire de profiter au mieux de la vie, de se saisir du jour présent, car il n'y a aucun moyen de s'assurer un avenir favorable. Bien que cette dernière conclusion ait parfois été comparée à l'épicurisme, elle se présente pour le Qoheleth comme le résultat inévitable de son échec à donner du sens à l'existence."
Au passage cela fait un bout de temps que l'Ecclésiaste n'est plus attribué à Salomon, mais à un poète hébreu.

[Layens]

Ça c'est juste une interprétation.

l'auteur recommande de jouir des plaisirs simples de la vie quotidienne, commele manger et le boire, la joie au travail, la compagnie de la personne qu'on aime,

Rien avoir du tout avec le livre.
"Tout est vanité" Voilà la principale idée du livre.
Je trouve cela assez prétentieux de la part de ces gens de placer un tel ouvrage au même niveau que l'épicurisme.

[Bulle]

Je trouve cela assez prétentieux de la part de ces gens de placer un tel ouvrage au même niveau que l'épicurisme.

Vraiment ?
Pourtant on trouve la même analyse in La Bible - Ancien Testament - Tome II - La Pleiade : "La conclusion est celle d'un épicurisme tempéré par la pensée que la vie et la fortune sont des dons de Dieu" p.CLIV.
Mais peut-être ne connais-tu de l'Epicurisme que la version péjorative de l'instruction religieuse et chrétienne...

[Layens]

Mais peut-être ne connais-tu de l'Epicurisme que la version péjorative de l'instruction religieuse et chrétienne...

J'étudie actuellement, dans le cadre de mon autoapprentissage la philosophie antique. Et je me suis déjà défait de l'opinion religieuse, quand j'y pense cela m'amuse assez bien .
Ce que je peux affirmer c'est que d'après mon interprétation personnelle du livre de l'Ecclésiaste c'est que cet ouvrage n'a à voir avec de l' "épicurisme".
Dire que : "Rien ne vaut rien". C'est du nihilisme absolu.

[Bulle]

Ce que je peux affirmer c'est que d'après mon interprétation personnelle du livre de l'Ecclésiaste c'est que cet ouvrage n'a à voir avec de l' "épicurisme".
Dire que : "Rien ne vaut rien". C'est du nihilisme absolu.

Désolée mais ton interprétation personnelle n'a aucune valeur d'analyse objective et en l'occurrence pêche sur un manque de culture et particulièrement à propos d'Epicure. Ce n'est pas une insulte, tu as le temps d'apprendre, du moins je l'espère.
Quant à ton "Rien ne vaut rien", cela veut dire que tout vaut quelque chose et c'est donc l'exact contraire du nihilisme

[cana]

Je ne vois pas en quoi ce texte est indigeste?
c'est de la pur poésie doublée d'une vision profonde sur l'existence.
Comparable à de la "philosophie antique" sur de nombreux points

Je trouve cela assez prétentieux de la part de ces gens de placer un tel ouvrage au même niveau que l'épicurisme.

bah c'est peut être prétentieux ce que tu dis la

[Layens]

[Cirtice]

@ tous et @ toutes,

Je trouve le texte de l'Ecclésiaste pas moins indigeste depuis que j'ai appris le deuxième sens du mot "vanité". Dans le texte, le mot vanité ne veut pas dire "orgueil" ou "vantardise", mais dans le sens de "vain", comme dans la phrase "Les efforts sont vains". C'est beaucoup mieux comme ça à condition qu'on ne tombe pas dans le piège du "Vivre ne sert à rien". Il y a une partie intéressante dans le texte lorsqu'il est dit : "Il y a un temps pour ci, un temps pour ça, un temps pour ceci, un temps pour cela". C'est peut-être ce qui a inspiré la belle vieille chanson folk anglaise "Turn, turn, turn". La voici :

[Cirtice]

@ tous et @ toutes,

J'ai fait une erreur dans la première phrase de mon post précédent. J'ai voulu dire "Je trouve le texte de l'Ecclésiaste pas MAL moins indigeste..."