Route
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Route
Devant nous la steppe s'étend à perte d'altitude.
Les hautes herbes foulées par le vent
Font la symphonie nue
De la nature sans âge.
Et les plantes métamorphes émergeant du rhizome
Forment la sarabande sauvage et sans ambages
Où nous nous immergeons.
Loin derrière nous, la ville d'Elgarde,
Loin derrière nous, les souvenirs d'une existence dans l'insouciance :
Quelques jouets d'enfants, quelques photographies,
Quelques synesthésies qui remontent à la gorge, comme un verre d'ambre amère.
La Terre est un espace organisé par l'aube, le règne et la fureur.
Mais dans les interstices se glissent des fleurs sauvages,
L'amitié, les élans sans narration du corps,
Les foudres,
Les étoiles.
Sans tribu, sans rocher, sans coutumes, sans histoire,
Notre équipée de loups,
Unie au clair de lune,
Sans lien autre visiblement que l'expression de la puissance,
Dans la béance immense
Que vous appelez le monde.
Et nous, guérilleros du vide et de la rêche érosion du soleil,
Perpétués par l'erreur de la génération,
Pourris par les sonates et par les albatros,
Pantois devant l'abîme et piètres dans l'azur,
Chantres du vide et de l'absurde,
Nous voguons sur la plaine avec le rire aux lèvres, et l'angoisse au rasoir.
De temps à autre, aux flancs du roc,
Un village où des autochtones nous accueillent
D'un œil ébaubi,
Partagés entre la peur viscérale de la guerre, et la curiosité.
Puis nous repartons rassasiés – rasades d'alcool de riz, dattes,
Tranches de viande d’aurochs –
Notre maigre bagage écharpé sur l'épaule,
Nous repartons au nord, vers l'ombre et la lumière,
Sans regard en arrière, sauf pour les égéries.
L'intendance est sommaire : quelques tentes bien solides, du cœur et des courroies,
Les syrinx d'albâtre, les arcs et les luths,
Un zeste de douleur fulgurant au thorax,
Un reste de couleur dans nos yeux délavés par les vents du désert.
Fondant du ciel, comme un cosmos bouillonnant de lave en fusion,
Les pluies d'acide sont innombrables.
Nous tendons les peaux de buffle renforcées de métal
Et nous tenons le cap
Pendant toute la tourmente
Racontant des sagas de conquérants anciens qui firent tomber les villes
Qui parsèment la tangente de Serk à Altareg
Or, avant de périr, de redevenir poussière,
Et de laver nos âmes aux rivages de l'oubli,
Nous traçons dans le sable,
Humeur, enfantillage,
Les quelques rhapsodies qui nous font encore fiers
Avant que le chaos n'ingurgite nos images,
Les quelques oripeaux de rage et de sagesse
Avant la fin du rêve.
Les hautes herbes foulées par le vent
Font la symphonie nue
De la nature sans âge.
Et les plantes métamorphes émergeant du rhizome
Forment la sarabande sauvage et sans ambages
Où nous nous immergeons.
Loin derrière nous, la ville d'Elgarde,
Loin derrière nous, les souvenirs d'une existence dans l'insouciance :
Quelques jouets d'enfants, quelques photographies,
Quelques synesthésies qui remontent à la gorge, comme un verre d'ambre amère.
La Terre est un espace organisé par l'aube, le règne et la fureur.
Mais dans les interstices se glissent des fleurs sauvages,
L'amitié, les élans sans narration du corps,
Les foudres,
Les étoiles.
Sans tribu, sans rocher, sans coutumes, sans histoire,
Notre équipée de loups,
Unie au clair de lune,
Sans lien autre visiblement que l'expression de la puissance,
Dans la béance immense
Que vous appelez le monde.
Et nous, guérilleros du vide et de la rêche érosion du soleil,
Perpétués par l'erreur de la génération,
Pourris par les sonates et par les albatros,
Pantois devant l'abîme et piètres dans l'azur,
Chantres du vide et de l'absurde,
Nous voguons sur la plaine avec le rire aux lèvres, et l'angoisse au rasoir.
De temps à autre, aux flancs du roc,
Un village où des autochtones nous accueillent
D'un œil ébaubi,
Partagés entre la peur viscérale de la guerre, et la curiosité.
Puis nous repartons rassasiés – rasades d'alcool de riz, dattes,
Tranches de viande d’aurochs –
Notre maigre bagage écharpé sur l'épaule,
Nous repartons au nord, vers l'ombre et la lumière,
Sans regard en arrière, sauf pour les égéries.
L'intendance est sommaire : quelques tentes bien solides, du cœur et des courroies,
Les syrinx d'albâtre, les arcs et les luths,
Un zeste de douleur fulgurant au thorax,
Un reste de couleur dans nos yeux délavés par les vents du désert.
Fondant du ciel, comme un cosmos bouillonnant de lave en fusion,
Les pluies d'acide sont innombrables.
Nous tendons les peaux de buffle renforcées de métal
Et nous tenons le cap
Pendant toute la tourmente
Racontant des sagas de conquérants anciens qui firent tomber les villes
Qui parsèment la tangente de Serk à Altareg
Or, avant de périr, de redevenir poussière,
Et de laver nos âmes aux rivages de l'oubli,
Nous traçons dans le sable,
Humeur, enfantillage,
Les quelques rhapsodies qui nous font encore fiers
Avant que le chaos n'ingurgite nos images,
Les quelques oripeaux de rage et de sagesse
Avant la fin du rêve.
Dari- Affranchi des Paradoxes
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Identité métaphysique : humain, trop humain
Humeur : la nuit sera calme
Date d'inscription : 13/04/2012
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