Sagesse du pluvian
+2
Ladysan
Cochonfucius
6 participants
Page 27 sur 40
Page 27 sur 40 • 1 ... 15 ... 26, 27, 28 ... 33 ... 40
Aigle de savane
image d'Herald Dick
C'est l'aigle de savane, et c'est un bon vivant,
Qui monte jusqu'au ciel, et qui plane à sa guise,
Qui, au coeur de la nuit, en guerrier se déguise
Pour amuser les gens, pour tromper les savants.
Il ne tombe jamais dans de sombres pensées ;
Il se montre toujours oiseau de bon vouloir,
Il rêve dans le jour, il chante dans le noir,
Interrompant parfois la chanson commencée.
C'est l'aigle de savane, un oiseau souriant,
Si tu l'interrogeais, un jour, à l'improviste,
Il te dirait d'abord que la vie n'est pas triste,
Que rien de ce qu'on craint n'est vraiment effrayant.
Argent et sable de rivière
image d'Herald Dick
Cette rivière est sans histoire,
Pas de quoi s’en effaroucher ;
Elle franchit, sans y toucher,
De fort paisibles territoires.
Suivant son cours aléatoire,
Elle se tient loin du péché ;
Elle joue le jeu, sans tricher,
De la douceur c’est la victoire.
Près d’elle, des oiseaux joyeux
Vêtus d’un plumage soyeux
Se manifestent et s’ébrouent ;
En elle, des poissons épars
Nagent dans les règles de l’art ;
Jamais la surface ils ne trouent.
Cornes et plumes
image d'Herald Dick
Cornes et plumes dansent,
Animaux détendus ;
Gens de bonne naissance,
Sages, bien entendu.
La douceur dans les veines,
Le visage au soleil,
Entendant la rengaine
Des oiseaux de l'éveil.
L'étoile en un ciel vide
Symbolise le Bien ;
Sera-t-elle un bon guide ?
Pour moi, je n'en sais rien.
Val de sinople
image d'Herald Dick
Porteur de hauts sommets, l’horizon se déroule ;
C’est, au val de sinople, un éternel printemps.
L’odeur du nénuphar parfume les étangs,
Par les ruisseaux des monts, c’est la douceur qui coule.
Dans le milieu du pré, l’insecte se défoule ;
Car, de sa vie rustique, il est fier et content.
Son désinvolte esprit laisse filer le temps,
Les divertissements se présentent en foule.
Heureux, également, les poissons des torrents ;
On ne voit pas chez eux de soucis dévorants,
C’est un paisible sang qui circule en leurs veines.
J’aime donc ce jardin qui charme mes vieux ans ;
Ni de froid trop brutal, ni de jours trop ardents,
C’est un lieu bien choisi pour y vivre sans peine.
Sainteté de Félix Dupanloup
image d'Herald Dick
Cet évêque eut noble destin ;
Il fut en forme, le matin,
Et ce ne fut pas rêverie,
Constatez-le, je vous en prie.
Ce qui se dresse lentement
En direction du firmament,
Ce n'est pas une endive blême,
Mais voyez, c'est la vigueur même.
C'est un évêque auquel on croit,
Ainsi qu'à son magique doigt
Qui souvent les nonnes enivre ;
Je l'ai lu dans le meilleur livre.
Danseur au sabre d’or
image d'Herald Dick
Non, ce sabre n’est pas en cristal de Venise,
Mais en métal doré, alliage dur et fort ;
De me le procurer, je n’eus certes pas tort,
Vous pouvez l’observer, c’est bonne marchandise.
Le père Dupanloup l’a béni, dans l’église ;
Il m’a dit que c’était un unique trésor.
Souvent, vous le savez, cet homme parle d’or,
Et ce qu’il m’en a dit n’est pas une feintise.
Je danse avec mon sabre, et j’oublie le malheur,
Car son noble contact supprime la douleur ;
Je me donne en spectacle, et le public abonde.
Si vous ne savez point vivre dans ce chaos,
Apprenez donc l’adage, en ce poème enclos :
Ayez un sabre d’or, soyez maître du monde.
Maréchal nonchalant
image d'Herald Dick
J'étais grand maréchal, mais j'aimais trop dormir ;
Un matin, pour ne pas sortir d'un joli rêve,
Au pays du sommeil je suis resté, sans trêve,
L'armée, de mon renfort, n'a pas pu s'affermir.
Tous ont dit que j'avais saboté ma mission ;
Mais relativisons, Messieurs cette notion !
Dieu du petit cours d'eau
image d'Herald Dick
Le dieu du ruisselet rend ses bords fructueux ;
Une ondine, aux jardins, la nuit se fait gardienne.
Ainsi les riverains vivent sans trop de peine,
Arpentant, sans courir, leurs sentiers tortueux.
Le ciel, au long de l'an, n'est pas trop dur pour eux ;
Ils prennent tout leur temps pour récolter des graines,
Pour raconter leur vie auprès d'une fontaine,
Pour échanger, parfois, des propos amoureux.
Combien leur font plaisir, quand elles sont écloses,
Au joli mois de mai, les innombrables roses,
Production foisonnante, à n'en pouvoir choisir.
Et qu'offrent-ils au dieu, pour la bonne eau courante ?
Pas le moindre cadeau, la plus petite rente :
Ils pensent qu'il a fait tout ça pour le plaisir.
Chèvre de guerre
image d'Herald Dick
La chèvre d'or s'avance au long des murs de marbre,
Alexandre le preux ne craint aucun combat ;
Les esprits de la nuit, tout autour, parlent bas,
L'appel d'un noir hibou surgit parmi les arbres.
La muse d'Alexandre a croisé son chemin,
Implorant sa pitié pour un noble adversaire ;
Et le grand combattant, plus brave qu'un corsaire,
Ne sait s'il va frapper ou retenir sa main.
La chèvre d'or s'arrête auprès du dernier mur ;
Des arbres nous parvient le plus profond silence.
Le héros, dont le coeur en cet instant balance,
Contemple, au bord du ciel, quelques lambeaux d'azur.
Tourteau de sinople
image d'Herald Dick
Un tourteau de sinople, étrange personnage,
Avait pour résidence un triangle dargent ;
Il était, tout le jour, méditant et songeant,
Ce qui d’un vieux tourteau, parfois, est l’apanage.
Il m’intrigue, vraiment, cet être sans visage ;
Serait-il devenu plus sage que les gens
Qu’autour de moi je vois bavardant et bougeant ?
Il semble que ses jours s’écoulent sans dommage.
Ce monde rouge est-il une image des cieux,
Des paradis lointains que ne voient pas nos yeux,
Des lieux dont la douceur n’est jamais altérée ?
Silence du tourteau, calme continuel,
Certes, cela vaut mieux que des discours cruels ;
C’est sans doute le cri d’une âme libérée.
Chevaliers aquatiques
image d'Herald Dick
Deux chevaliers d'argent près du fond de la mer,
Baignant leur bonne humeur loin du vaste ciel clair ;
En ce jardin marin que le corail décore,
Ils récitent des vers en attendant l'aurore.
Peut-être, un peu plus tard, en oiseaux se changeant,
Ils porteront aux cieux leur armure d'argent ;
Ou même, ils marcheront, tout au long de la plage,
Pour voir qui trouvera le plus beau coquillage.
Deux chevaliers d'argent qui ne savent s'ils sont
Volatiles du ciel, promeneurs ou poissons.
Empereur des poissons
image d'Herald Dick
L’empereur des poissons, comme il n’a plus sommeil,
Est sorti, ce matin, de son palais d’ivoire ;
Il visite des lieux d’agréable mémoire,
Se dressant sur les eaux, profitant du soleil.
Aux astres lumineux, je le trouve pareil ;
Pas de plus beau poisson, vous pouvez bien m’en croire,
Car ce bel empereur est tout couvert de gloire,
Il éblouit ses pairs, et ce, dès son réveil.
Trouvera-t-il un jour l’impératrice blonde
Qui pourra partager sa course vagabonde ?
Trouvera-t-il, enfin, sa déesse aux beaux yeux ?
Or, je ne suis pas sûr, quant à lui, qu’il y songe,
Car un proverbe dit (et ce n’est pas mensonge)
Qu’il faut, sur ce sujet, s’en remettre au bon Dieu.
Porte d'or
image d'Herald Dick
La porte d’or au loin s’aligne ;
Qui sait si l’on peut s’y glisser ?
Au loin, dans le chemin des vignes,
Où de beaux songes sont tissés.
Un tel portail, dans la nature ?
Vers quel terrain, vers quel enclos ?
Un portail de bonne facture,
Qu’on ne peut franchir au galop.
La porte, au sommet d’une côte,
Ouvre sur un temps disparu
Dont les fantômes sont les hôtes ;
Abreuvés de très anciens crus.
Cierge de gueules
image d'Herald Dick
On brûle un cierge rouge à l’attention des cieux ;
Par sa grande vertu, la Terre est habitable,
Quand il est consumé, revient le moine pieux
Qui en allume un autre, aussi considérable.
Quel trésor, quel joyau, cette flamme, à nos yeux !
Ainsi sont abolis nos doutes misérables,
Ainsi sont embellis de si modestes lieux ;
Et tout cela, vraiment, pour un prix raisonnable.
La flamme nous annonce un charmant avenir,
Des jours de bonne humeur qui ne sauraient finir,
Surmontant du destin les assauts les plus rudes.
Surtout, nous échappons au principal poison,
Car, pour brûler un cierge, il ne faut ni raison,
Ni labeur de l’esprit, ni goût pour les études.
Empereur dans la tourmente
image d'Herald Dick
On y voit mal, dans la fumée ;
La bataille étant terminée,
L'empereur, dans la plaine grise,
Cherche le chemin de l'église.
Tant s'est battu, sur la colline,
Qu'il requiert la grâce divine ;
Qu'un diable ne vienne venger
La mort des soldats étrangers.
Chevalier perdu dans la vie
image d'Herald Dick
Ce chevalier perdu pense qu’on l’exila ;
Que le destin est dur, que la vie est un piège,
Que longs sont les chemins et que froide est la neige.
Et puis, que lui importe, être ici, être là ?
Lui faudra-t-il prier le grand Saint Nicolas
Pour que des anges blancs descendent, en cortège,
Apportant la lumière, ou bien l’espoir, que sais-je ?
Prier, il ne veut plus, ayant le coeur bien las.
Veut-il notre pitié, ce chevalier précaire,
Dont plusieurs ennemis au combat se moquèrent ?
Veut-il le réconfort d’un regard familier ?
Son pas suit les chemins ne menant pas à Rome,
Son esprit est déçu de la terre et des hommes ;
Pourra-t-il découvrir un monde hospitalier ?
Trois grandes tours dans la montagne
image d'Herald Dick
Trois demoiselles souriantes
Dont l'esprit n'est jamais amer
Vivent, assez loin de la mer,
Dans la montagne verdoyante.
Leurs logis sont trois tours fleuries
Abritant trois beaux orangers ;
On y passe des jours légers
Emplis de molles rêveries.
Par une créature ailée,
Mes poèmes leur sont transmis ;
Passe dans mon coeur endormi
Sa silhouette échevelée.
Roi vigilant
image d'Herald Dick
Le roi monte la garde au pâturage vert.
Il se tient sous un arbre, auprès d’une eau dormante,
Il n’a pas un regard pour la faune charmante,
Il a l’oreille vive et les yeux bien ouverts.
Puisque les bons sujets ont subi la tourmente,
Il vient veiller sur eux, guidé par le ciel clair ;
Armé de pied en cap, il patrouille en plein air,
Laissant, dans le palais, gouverner son amante.
Le roi monte la garde à l’ombre d’un bouleau,
Ses bottes sont de cuir, et son manteau, de peau ;
Il guette l’ennemi qui menace et qui tue.
Passez donc, bons sujets, en paix, au bord de l’eau,
Pour saluer le roi, touchez votre chapeau :
Une telle nation ne peut être abattue.
Miroir déconcertant
image d'Herald Dick
Miroir ne montrant pas le monde,
Mais peut-être, un sage y verrait
Un peu de vérité profonde
Et quelques fragments de secrets.
Miroir ne montrant pas la vie,
Juste des battements de coeur ;
Un tel miroir, je m'en défie,
Sans doute, il est un peu menteur.
Miroir producteur de mystère,
Peut-on s'en servir dans le noir ?
Comme un oiseau qui sait se taire,
Ou le lézard qu'on ne peut voir.
Jardin discret
image d'Herald Dick
Un carré de sinople, un jardin de poète,
On peut y consulter de vieux textes latins ;
L’ermite à barbe blanche y vient, chaque matin,
Pour retrouver Martial en ses oeuvres complètes.
L’ermite ne croit pas ces pages obsolètes ;
Il voit du charme aux mots venant d’un temps lointain,
De la beauté au sens qui devient incertain,
Où parfois, une image étrange se reflète.
Les livres qu’aujourd’hui chaque libraire vend
Sont, il est vrai, produits par des auteurs vivants,
Mais ont-ils les vertus de ce vieux satiriste ?
Martial en son jardin, comme dans un grenier,
Nous offre pour toujours son livre à cinq deniers ;
Tout un jour avec lui, pour moi, ce n’est pas triste !
Marsupial et carnassier
image d'Herald Dick
Lorsque le Kangourou avec le Lion s'amuse,
Vers le frais pâturage on les voit s'en aller ;
Eux, pour se divertir, n'ont pas besoin d'excuse,
Ils laissent leurs soucis au lointain s'envoler.
Déjà le grand soleil a dissipé la brume,
Déjà sont oubliés leurs grands rêves flottants ;
Un petit feu de bois au coin des pierres fume,
Ils pourront préparer le thé, qu'ils aiment tant.
Le berger sonne un air en son grand cor d'ivoire,
Accompagnant ainsi leur joyeuse chanson ;
Qu'est-il besoin pour eux de puissance ou de gloire ?
Faisons plutôt la sieste à l'ombre des buissons.
.
Dernière édition par Cochonfucius le Mar 17 Nov 2015 - 11:47, édité 1 fois
Trésor énigmatique
image d'Herald Dick
J’ai rêvé que j’étais voyageur, loin de France,
Et que je découvrais, au beau milieu de rien,
Un vrai trésor sans nom, un fort étrange bien,
Mon esprit retournant en vain son ignorance.
J’observais donc la chose ainsi, sans imprudence,
Ces objets que, craintif, je n’osais dire miens ;
S’ils sont plaisants à voir, je ne sais où se tient
Leur puissance et valeur ; quelle est leur provenance ?
J’en ai fait un paquet, c’est un acte de foi !
Je les ai ramenés à Bordeaux, sous mon toit,
Pour que de grands experts en rendent témoignage.
Des experts, ce jour-là, en est-il, en voit-on !
Le plus subtil d’entre eux, tel un nouveau Platon,
Dénie à mon trésor toute valeur d’usage.
Ouvreurs de porte
image d'Herald Dick
Ils dosent l'explosif pour que ça frappe fort,
La porte disparaît, du monde était derrière ;
Ils forcent leur chemin d'une façon guerrière,
C'est fort inattendu, dans ce triste décor.
La foule attend la fin, sur le bord du trottoir,
Ils n'ont jamais vu ça, les gens de mon village ;
Soit qu'ils soient ignorants, soit qu'ils aient du courage,
Leurs propos du moment sont teintés d'humour noir.
Passants contemplatifs
image d'Herald Dick
L’affaire se termine, et la foule est présente ;
Un journaliste parle aux gardiens de la loi,
Un enquêteur saisit quelques débris de bois,
Qui sait si les fautifs, désormais, se repentent ?
Le vent d’automne agite une fragile plante,
Dorment, dans le lointain, les prêcheurs de la foi ;
Des chocs, des explosions ont ébranlé les toits,
La foule se disperse en une marche lente.
Village, d’ordinaire actif et chaleureux,
Avec ses travailleurs, ses vieux, ses amoureux,
Un poète, parfois, pensif et solitaire...
Une paix qui devient panique, cette fois,
Je vois dans les regards des nuances d’effroi,
Ou même, des soupçons d’un frère envers son frère.
Ours d'antan
image d'Herald Dick
Il parcourait les bois, c'était un ours antique,
L'âge le transformait en un rêveur mystique
Qui glanait sa pitance en explorant le sol ;
Un ours un peu spectral, qu'on eût pris pour un troll.
Il suivait les ruisseaux, c'était un ours étrange,
Animal biscornu, pas même ressemblant,
Errant, désemparé, au petit matin blanc,
Un ours bien innocent, qu'on eût pris pour un ange.
Et le plus doux plaisir de cet ours un peu frêle
Fut d'entendre chanter, un soir, la tourterelle.
Page 27 sur 40 • 1 ... 15 ... 26, 27, 28 ... 33 ... 40
Sujets similaires
» Sagesse du pluvian
» Sagesse du pluvian
» Sagesse du pluvian
» Sagesse du pluvian
» L'islam pyramidale : le groupe qadiriya boutchichiya
» Sagesse du pluvian
» Sagesse du pluvian
» Sagesse du pluvian
» L'islam pyramidale : le groupe qadiriya boutchichiya
Page 27 sur 40
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum