Une vérité absolue ?...
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Une vérité absolue ?...
Je précise tout de suite que ce texte est libre de droit ; que l'auteur autorise quiconque y trouverait matière à penser, à "l'essaimer" s'il le trouve bon.
Y a-t-il une vérité absolue ?
La question peut paraître désuète ou dérisoire.
Ou, si on la prend au sérieux, dangereuse. La vérité absolue, c’est le prétexte à toutes les intolérances, c’est le principe même du totalitarisme, à commencer par celui de la pensée.
Pourtant, à la question : y a-t-il une vérité absolue ? – je réponds oui.
Je vais tâcher de m’en expliquer.
Premier point : de quel type de vérité s’agit-il ?
Passant outre, hardiment, aux controverses sur la nature de la vérité, je dirais qu’il s’agit ici de ce qui s’impose à l’esprit, hors de toute contestation possible ; c’est ce qu’on ne peut pas ne pas admettre, ou ne pas refuser, sans verser dans le mensonge ou l’égarement.
Mais quel peut en être le contenu ? Quand, dans le Don Juan de Molière, Sganarelle demande à son maître en quoi il croit, Don Juan répond (dans le langage du 17e siècle) : « Je crois que 2 et 2 sont quatre. » Difficile de le nier. Mais c’est une vérité inscrite en l’arithmétique ; on peut concevoir tout autrement l’unité ou la dualité (Dieu et l’homme, par exemple, ne font pas nombre).
La vérité dont je me risque à parler n’est pas régionale, elle ne relève pas d’une axiomatique. Elle est, si l’on peut dire, absolument absolue. Elle mérite la majuscule. Elle est du côté de ces grands principes ou de ces assertions premières qui commandent tout, qu’il faut reconnaître ou accepter, sous peine de… De quoi, au fait ? D’être brûlé comme hérétique ou enfermé comme fou ?
De quoi inquiéter.
Ou faire sourire, si l’on juge ces temps révolus. M. Bellet
Y a-t-il une vérité absolue ?
Y a-t-il une vérité absolue ?
La question peut paraître désuète ou dérisoire.
Ou, si on la prend au sérieux, dangereuse. La vérité absolue, c’est le prétexte à toutes les intolérances, c’est le principe même du totalitarisme, à commencer par celui de la pensée.
Pourtant, à la question : y a-t-il une vérité absolue ? – je réponds oui.
Je vais tâcher de m’en expliquer.
Premier point : de quel type de vérité s’agit-il ?
Passant outre, hardiment, aux controverses sur la nature de la vérité, je dirais qu’il s’agit ici de ce qui s’impose à l’esprit, hors de toute contestation possible ; c’est ce qu’on ne peut pas ne pas admettre, ou ne pas refuser, sans verser dans le mensonge ou l’égarement.
Mais quel peut en être le contenu ? Quand, dans le Don Juan de Molière, Sganarelle demande à son maître en quoi il croit, Don Juan répond (dans le langage du 17e siècle) : « Je crois que 2 et 2 sont quatre. » Difficile de le nier. Mais c’est une vérité inscrite en l’arithmétique ; on peut concevoir tout autrement l’unité ou la dualité (Dieu et l’homme, par exemple, ne font pas nombre).
La vérité dont je me risque à parler n’est pas régionale, elle ne relève pas d’une axiomatique. Elle est, si l’on peut dire, absolument absolue. Elle mérite la majuscule. Elle est du côté de ces grands principes ou de ces assertions premières qui commandent tout, qu’il faut reconnaître ou accepter, sous peine de… De quoi, au fait ? D’être brûlé comme hérétique ou enfermé comme fou ?
De quoi inquiéter.
Ou faire sourire, si l’on juge ces temps révolus. M. Bellet
Imala- Maître du Relatif et de l'Absolu
- Nombre de messages : 1239
Localisation : Près des étoiles
Identité métaphysique : Gnostique
Humeur : Tranquille
Date d'inscription : 21/05/2008
Re: Une vérité absolue ?...
(...Suite...)
Les automobiles Citroën organisèrent, au siècle dernier, une expédition au cœur de l’Asie. Il fallut traverser le désert de Gobi. Conditions effroyables : tempête, accidents, troubles, massacres ; mais rien ne parvenait à altérer la sérénité bouddhique du Mongol qui était leur guide. Jusqu’au jour où ils le virent revenir, décomposé : il était allé vérifier leur itinéraire et l’on avait déplacé les bornes, installées là depuis des millénaires, elles étaient les repères essentiels qui rendaient le désert lui-même habitable. Les bornes déplacées, c’était le chaos, la fin du monde.
Cette anecdote me sert de parabole. Elle suppose qu’il y a un ordre premier du chaos, hors duquel tout se décompose. Qui dit ordre, dit limites ; mais elles peuvent être franchies sans que l’ordre ne soit détruit ; on peut réparer la transgression, l’interpréter, la soumettre à l’ordre. Le péché se répare par la pénitence, le délit par la prison, le mensonge ou l’erreur par la vérité, le malheur de l’âme par la sagesse ou le savoir, etc. Alors, tout ce qui est humain est dans l’espace d’humanité, même le mal ou l’errance ; et le signe en est que cela peut être dit et pensé.
Mais il y a une deuxième limite. Si elle est franchie, l’ordre meurt. On passe dans l’irrécupérable et l’impensable. C’est hors langage. C’est la mort de la parole. C’est l’inhumain.
On a parlé, à propos d’Auschwitz, d’holocauste. Il y a même une série télévisée qui porte ce titre. Mais les Juifs ont protesté. L’holocauste est un sacrifice. L’holocauste a sa place dans le grand rituel, il s’inscrit dans la tradition d’Israël. Mais Auschwitz, c’est Shoah, la destruction. Ça ne s’inscrit pas. C’est comme un monstrueux en dehors qui surgit au milieu de la société humaine.
S’il y a une vérité absolue, elle est par là, du côté de la limite. Nous pouvons, ici même, discuter de la loi morale, de son fondement, de son contenu, de son évolution ; débattre sur Kant, ou sur les lois de l’Église, ou sur la permissivité. Pas du tout de ce genre sur Auschwitz. Je n’imagine aucun d’entre nous déclarant : après tout, il y a un problème juif, et parmi les solutions possibles, pourquoi pas la solution finale ? M. Bellet
Les automobiles Citroën organisèrent, au siècle dernier, une expédition au cœur de l’Asie. Il fallut traverser le désert de Gobi. Conditions effroyables : tempête, accidents, troubles, massacres ; mais rien ne parvenait à altérer la sérénité bouddhique du Mongol qui était leur guide. Jusqu’au jour où ils le virent revenir, décomposé : il était allé vérifier leur itinéraire et l’on avait déplacé les bornes, installées là depuis des millénaires, elles étaient les repères essentiels qui rendaient le désert lui-même habitable. Les bornes déplacées, c’était le chaos, la fin du monde.
Cette anecdote me sert de parabole. Elle suppose qu’il y a un ordre premier du chaos, hors duquel tout se décompose. Qui dit ordre, dit limites ; mais elles peuvent être franchies sans que l’ordre ne soit détruit ; on peut réparer la transgression, l’interpréter, la soumettre à l’ordre. Le péché se répare par la pénitence, le délit par la prison, le mensonge ou l’erreur par la vérité, le malheur de l’âme par la sagesse ou le savoir, etc. Alors, tout ce qui est humain est dans l’espace d’humanité, même le mal ou l’errance ; et le signe en est que cela peut être dit et pensé.
Mais il y a une deuxième limite. Si elle est franchie, l’ordre meurt. On passe dans l’irrécupérable et l’impensable. C’est hors langage. C’est la mort de la parole. C’est l’inhumain.
On a parlé, à propos d’Auschwitz, d’holocauste. Il y a même une série télévisée qui porte ce titre. Mais les Juifs ont protesté. L’holocauste est un sacrifice. L’holocauste a sa place dans le grand rituel, il s’inscrit dans la tradition d’Israël. Mais Auschwitz, c’est Shoah, la destruction. Ça ne s’inscrit pas. C’est comme un monstrueux en dehors qui surgit au milieu de la société humaine.
S’il y a une vérité absolue, elle est par là, du côté de la limite. Nous pouvons, ici même, discuter de la loi morale, de son fondement, de son contenu, de son évolution ; débattre sur Kant, ou sur les lois de l’Église, ou sur la permissivité. Pas du tout de ce genre sur Auschwitz. Je n’imagine aucun d’entre nous déclarant : après tout, il y a un problème juif, et parmi les solutions possibles, pourquoi pas la solution finale ? M. Bellet
Imala- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Re: Une vérité absolue ?...
Que le texte soit libre de droits ne change rien au fait qu'il y a les articles 11 et 12 dans la charte de ce forum !
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Hello Invité ! Le du 01 novembre 2024 est en ligne et accessible directement en cliquant sur "Meta-Quizz" .
Vous pouvez choisir le thème du prochain quizz en cliquant ICI , pour participer au sondage !
Re: Une vérité absolue ?...
Message supprimé - Article 4
Imala- Maître du Relatif et de l'Absolu
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