Devinez quelle noble personne a écrit ce texte très saisissant

[Cirtice]

Bonjour à tous,

Le texte dont je parle est un extrait d'un petit livre qui s'est vendu à des millions d'exemplaires à peu près partout en toute légalité.  Voici  l'extrait en question :

"Commençons par fixer deux termes.  La personne qui exerce un attrait sexuel sera désignée comme   OBJET SEXUEL   et l'acte auquel pousse la pulsion sera nommé  BUT SEXUEL.   L'expérience scientifique nous prouve qu'il existe de nombreuses déviations relatives tantôt à l'objet, tantôt au but sexuel, et il nous faudra chercher à approfondir les rapports qui existent ces déviations et ce qu'on estime être dans l'état normal des choses."

Même si vous ne connaissez pas l'auteur, j'aimerais quand même connaître votre opinion à propos de court extrait.

  .

[Jipé]

m'étonnerais pas que ce soit...:

[Zarzou]

Saint Thomas d'Aquin ??   

[Zarzou]

(Bon d'accord soyons sérieux!) François hollande ??   (Mais j'hésite avec DSK.)

[Jipé]

Saint Thomas d'Aquin ??   

Tu crois que St Thomas d'Aquin aurait parlé d'"objet" sexuel ? Peut-être d'acte sexuel, oui, mais objet, hummmm!

[Magnus]

Wilhelm Reich ?

[JO]

Freud, évidemment.Reich est plus ...détendu!
Le mérite du texte est de borner le sujet à la pulsion , sans doute . Il permet ainsi de considérer toutes les "fioritures" ajoutées par le sentiment et le mental humains, comme des déviations .

[Zarzou]

"Commençons par fixer deux termes. La personne qui exerce un attrait sexuel sera désignée comme OBJET SEXUEL et l'acte auquel pousse la pulsion sera nommé BUT SEXUEL. L'expérience scientifique nous prouve qu'il existe de nombreuses déviations relatives tantôt à l'objet, tantôt au but sexuel, et il nous faudra chercher à approfondir les rapports qui existent ces déviations et ce qu'on estime être dans l'état normal des choses."

Supposons que ce que nous qualifions de déviation soit tout à fait naturel, c'est à dire dans l'ordre des choses naturelles, à sa place. Est-ce que ce serait encore des déviations ? Non. De fait quelle que soit ce que nous qualifions de déviance, il y a cela de faux qu'une déviance détermine un calcul moral. Une déviance en soi cela n'existe pas, nous qualifions de déviance ce qui ne revêt pas le caractère moral que nous souhaitons dans l'acte.

Nous trouverons des déviances en occident qui n'en sont pas en orient et vice versa. Par ce qu'une déviance exprime plus justement ce que nous apprécions ou n'apprécions pas en fonction du milieu socio culturel.

[Zarzou]

Je propose un exemple:

Lorsque l'objet sexuel est une chèvre, y'a t'il déviance ??

[Jipé]

Oui, la zoophilie est une paraphilie, une déviance sexuelle.

[JO]

Pas en Asie où certaines races de canards servent aux clients des maisons de prostitutions .

[Jipé]

Cela n'empêche pas que c'est une déviance quand même. On parle de "champ pervers" lorsqu'il y a acte sexuel sur animaux.

[Zarzou]

Bon je sors, c'est trop dégueu... ( Avec des canards! Non mais j'hallucine, pauvre bête. )

[Magnus]

Avec des canard ? Eh bien, je me demande diable comment ils font !

[Cirtice]

C'est JO qui a raison.  Ce bout de texte écrit par Freud parait à la page 18 du best-seller "Trois essais sur la théorie sur la sexualité" aux Éditions Idée Gallimard.  Je ne serais pas d'accord avec ceux qui diraient que je n'ai pas tenu compte du contexte dans lequel j'ai cité ce bout de texte.  Pour moi, les choses sont claires comme de l'eau de roche : il faut être un déviant pour écrire des choses semblables.  Les prédateurs sexuels doivent se tordre de rire s'ils ont lu ce texte.

[Jipé]

Je l'avais dit aussi en spoiler ce matin pour ne pas influencer les réponses...  
La griffe de Freud est assez particulière en effet.

Je ne pense pas que Freud était un "déviant", il savait reconnaître un pervers d'un genre "normal" à mon avis.

As-tu étudié Freud Cirtice, ou le juges-tu sur un texte seulement ?

[Cirtice]

À Jipé,

Je vais répondre à ta question en détail d'ici quelques heures, car maintenant, je n'ai pas le temps.

[Ladysan]

Faut avoir une sacrée dose de lucidité pour comprendre Freud...
Quand on descend dans les profondeurs du psychisme humain, il ne faut pas y chercher de la poésie...

Il y a trop longtemps que j'ai lu Freud, je n'y ai appris que ce qui m'intéressait personnellement de savoir, et cela sans chercher à analyser quoi que ce soit. Cela m'a aidée à me comprendre et a savoir un peu comment nous fonctionnons. Quand aux "déviances" il y a des vérités que les "bien-pensants" n'ont jamais voulus entendre, c'est pourquoi Freud à été si critiqué en son temps, et je crois qu'il a expliqué pourquoi. En fouillant sur le web je vais peut-être trouver un  article ou autre texte où il en parle...

[Cirtice]

À Ladysan,

Freud aurait pu utiliser quantité d'autres mots pour définir la source d'attraction sexuelle que "objet sexuel". Il rabaisse certains êtres humains au rang passif des poupées gonflables. C'est vrai que les poupées gonflables n'existaient pas à son époque, mais tout de même. Ça me fait penser à certaines phrases suspectes de la Bible comme la lettre de Saint Paul aux Corinthiens qui dit que le chef de la femme, c'est l'homme et le chef de l'homme, c'est Dieu. Qu'on ne vienne pas me dire que nous avons mal interprété ce brillant exposé (erreur de traduction, contexte de l'époque, etc.). Quelqu'un qui oserait réciter cette épître dans une messe chrétienne le moindrement moderne se ferait lancer des tomates. Imaginez ne serait-ce qu'une petite seconde qu'est-ce qui se serait passé si Freud avait été une femme au lieu d'un homme. Évidemment, c'était impossible à l'époque qu'une femme puisse monter aussi haut dans l'échelle sociale pour qu'on l'appelle "La mère de la psychanalyse".

Ce que je n'aime pas aussi chez Freud, c'est qu'il emploie toujours les mots "pulsion", "impulsion" et "compulsion" sexuelle quand il parle de besoin de sexe. Il ne faut pas confondre impulsivité et spontanéité. Ne serait-il pas temps en l'An 2014 d'avoir une sexualité un peu plus songée ? Vous voyez, le mot "songée" n'apparaît même pas encore dans les dictionnaires français (le mot est souligné en rouge lorsqu'on le tape). Je trouve qu'il y a énormément de démagogie autour de tout ce qui est sexuel. On fait passer les victimes d'agressions sexuelles pour des coupables et des coupables pour des victimes. Comme si les agressions sexuelles seraient fatalement inhérentes à la nature humaine. Tout ce que l'on peut faire contre les agresseurs, c'est de les envoyer en prison. Ça me dégoûte.

Dans un autre forum que celui-ci sur le thème "Viols et abus sexuels", il y a un topic très intéressant intitulé "Les phrases de vos agresseurs". La personne qui a lancé ce topic demande aux victimes d'agressions sexuelles de réciter les mots que les agresseurs disent à leurs victimes lorsqu'ils commettent leurs crimes. Ils sont déjà rendus à 6 pages de réponses !

    

[troubaadour]

L'acte sexuel est une pulsion. C'est tout freud.

Freud est le sexe..... une véritable obsession !

[JO]

L'époque était à la répression bourgeoise des évasions conjugales, pourtant nombreuses mais que la réprobation hypocrite rendait pathologiques . Les clients de Freud n'étaient pas des pervers mais des gens tyrannisés par leurs pulsions que réprouvait une morale d'obsédés sexuels refoulés.

[Jipé]

Troubaadour,
que comprends-tu par pulsion ? Est-ce d'après toi quelque chose de pas bien une pulsion ?

[troubaadour]

non
pour moi une pulsion c'est une réaction instinctive non réfléchie. (pléonasme indispensable à mon avis)

ramener l'acte sexuel a une réaction instinctive non réfléchie me laisse perplexe. Mais je ne vais pas contredire Freud je n'en ai pas les moyens intellectuels.

Juste perplexe.

[Jipé]

Ce que tu oublies, c'est qu'une pulsion est une réaction biologique non voulue, une forme d'excitation mais sous forme de besoin, comparable au besoin de boire ou de manger.
L'étymologie latine de pulsion est : pulsio, ce qui veut dire :"action de repousser".
Accomplir ses pulsions repousse donc l'excitation qui est la source d'un besoin et fait baisser et/ou élimine les tensions psychiques, qui est le but en réalité.
L'objectif est d'atteindre le but.

Freud parle de sexualité instinctuelle à travers la pulsion parce qu'elle commence dès le plus jeune âge, peut-être même avant la naissance.

[troubaadour]

Même si cela t'es deja arrivé, surtout dans les premiers jours de ta vie, peux tu dire, aujourd'hui, à ton âge, que tu bois ou que tu manges par pulsion ? Et là on parle de besoins vitaux ce qui n'est pas le cas du sexe.

Je n'oublie rien jipé car j'ai très peu de connaissances dans les sujets philosophiques et psychologiques. Je m'y intéresse mais je manque de culture. Ramener l'acte sexuel à une pulsion me laisse, instinctivement ai-je envie de dire, perplexe.

Et cette obsession de Freud pour le sexe m'interpelle. Pour le peu que je connaisse et que j'ai lu je préfère nettement l'approche de C.Jung même si elle peut paraître plus mystique. Mais bon en France c'est Freud le maître, la référence, dans d'autre pays c'est Jung. Le fruit de notre enseignement public certainement.
Mais bon je n'ai pas les moyens de pouvoir dialoguer plus sur le sujet.