Notions de pédagogie et critique du système éducatif
+3
Millenium
Geveil
Tibouc
7 participants
Page 1 sur 4
Page 1 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Notions de pédagogie et critique du système éducatif
NOTION FONDAMENTALE
Dans l'actuelle société de progrès, la spécialisation des travailleurs est devenue un phénomène indispensable pour aller de l'avant. Le temps où on était simultanément physicien, mathématicien, philosophe, artiste, etc. est révolu. Pour correspondre à ces attentes l'école se doit de devenir alors une institution qui développe les facultés naturelles de chacun pour lui attribuer une place qui lui est valorisante ; ainsi, c'est une erreur que de vouloir étendre la culture et l'éducation de la jeunesse au plus loin dans toutes les directions : elle doit au contraire donner les moyens aux étudiants de devenir excellents dans leurs domaines. Les étudiants ne devraient pas être bons un peu partout, mais seulement excellents dans un domaine. C'est à mon sens la base nécessaire à la construction de tout système éducatif moderne.
DISTINCTION DE LA THÉORIE ET DE LA PRATIQUE
Je distingue trois types de qualifiés : les chercheurs, les ingénieurs et les manuels. Le chercheur est celui qui développe sans cesse la théorie sans but concret, l'ingénieur réfléchit à sa mise en application et le manuel met effectivement en application concrète, c'est la main d'œuvre – attention, je ne prend pas ici le mot « ingénieur » à son sens réel, je considère qu'un médecin est ingénieur par exemple. Nous avons besoin des trois qualifications : les deux premiers passent un baccalauréat général – ou technologique peut-être ? – alors que le troisième passe un baccalauréat professionnel.
Dans le cas du baccalauréat général, il est important de comprendre que la méthode est plus importante que le résultat, autrement dit, le travail de réflexion est plus important que l'emmagasinage de connaissances : le chercheur et l'ingénieur doivent en quelque sorte avoir un « schéma » à appliquer aux différentes situations, c'est ce processus de généralisation des cas qui permet l'avancée technologique réelle.
LES VERTUS DE L'ORAL
Il y a beaucoup d'avantages à valoriser le travail à l'oral et diminuer l'importance de l'écrit :
- Le cours en devient plus dynamique, plus vivant, ce qui permet de capter l'attention de plus d'élèves
- L'emmagasinage de connaissances perd alors de l'importance au profit de la réflexion
- Dans la vie active, l'éloquence et les capacités rhétoriques sont très importantes pour évoluer
- Les élèves retiennent plus facilement des cours interactifs que des cours à l'écrit à apprendre chez soi...
C'est pour toutes ces raisons que je suis pour un travail écrit diminué. On ne devrait prendre que quelques notes rapides, pour se concentrer et participer au cours de façon plus active. Mais cela n'est possible que si le professeur s'efforce d'éviter que ses cours soient magistraux.
FAUT-IL FORCER LES ÉLÈVES À TRAVAILLER ?
C'est une question assez difficile, car elle pose des problèmes d'ordre éthique. Mais j'ai remarqué qu'en pratique, lorsqu'un élève ne travaille pas et qu'on essaye de le forcer – surtout par la répression – cela tend à le couler encore plus profondément, et j'ai rarement vu un élève être aidé de cette manière. C'est pour cela que je pense que mettre une punition pour un devoir non fait par exemple n'est pas pédagogique, c'est vain : il faut en vérité se contenter de mettre 0/20 au devoir en question, et passer l'affaire. De cette façon l'élève pourra peut-être se remettre en question seul au lieu de rentrer dans le cercle vicieux des punitions.
FORMATION DES PROFESSEURS
Quelque chose d'extrêmement dommage dans notre système est que la formation des professeurs n'est pas assez axée sur la pédagogie. Avant d'entrer à l'IUFM, les professeurs sont sélectionnés par un concours dans lequel les connaissances rentrent largement plus en compte que la pédagogie. Nos professeurs sont donc compétents dans leur domaine mais rien ne garantit leur capacité à transmettre leur savoir de manière adéquate.
Il me semble aussi qu'augmenter le salaire des professeurs et améliorer leurs conditions de vie aurait pour conséquence de voir plus de candidats au poste, ce qui permettrait une sélection plus stricte et donc de meilleurs enseignants.
Invité- Invité
Re: Notions de pédagogie et critique du système éducatif
Dans l'actuelle société de progrès, la spécialisation des travailleurs est devenue un phénomène indispensable pour aller de l'avant. Le temps où on était simultanément physicien, mathématicien, philosophe, artiste, etc. est révolu. Pour correspondre à ces attentes l'école se doit de devenir alors une institution qui développe les facultés naturelles de chacun pour lui attribuer une place qui lui est valorisante ; ainsi, c'est une erreur que de vouloir étendre la culture et l'éducation de la jeunesse au plus loin dans toutes les directions : elle doit au contraire donner les moyens aux étudiants de devenir excellents dans leurs domaines. Les étudiants ne devraient pas être bons un peu partout, mais seulement excellents dans un domaine. C'est à mon sens la base nécessaire à la construction de tout système éducatif moderne.
Et devenir comme les américains qui sont supers bons dans un domaine, mais sans aucune culture générale ?
Non merci...
Il y a beaucoup de choses à changer dans l'enseignement. Mais certainement pas ça.
Le premier truc à changer justement, c'est l'idée selon laquelle on irait à l'école pour avoir un métier plus tard...
Je suis par contre assez d'accord avec toi pour l'oral.
Tibouc- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 4585
Localisation : Pas de ce Monde
Identité métaphysique : Mystique Humaniste
Humeur : Chevalier Solitaire
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Notions de pédagogie et critique du système éducatif
100% d'accord, voir mon programme de gouvernement ICITibouc a écrit:
Le premier truc à changer justement, c'est l'idée selon laquelle on irait à l'école pour avoir un métier plus tard....
Geveil- Akafer
- Nombre de messages : 8776
Localisation : Auvergne
Identité métaphysique : universelle
Humeur : changeante
Date d'inscription : 18/05/2008
Re: Notions de pédagogie et critique du système éducatif
Les réflexions de Miphum sont intéressantes, et j'en approuve beaucoup, mais pas toutes.
Il est prouvé que d'avoir des connaissances dans les arts, par exemple, développe des capacités utile dans presque tous les domaines professionnels: les sens sont développés, ce qui est bien utile. Faire quelque chose avec des collègues est précieux pour développer le travail en équipe. Le théâtre apprend à se maîtriser et parler en public, à savoir se mettre dans la peau d'un autre, de développer la mémoire.
Le dessin apprend à mettre en deux dimensions ce qui en a 3 et à imaginer en 3D, à observer, ce qui est précieux dans beaucoup de domaines (faire un croquis, lire un plan, etc).
La littérature développe l'esprit critique, le discernement, etc...
Il y a d'autres points à discuter, mais... pas le temps.
Donc il ne s'agit pas d'être "un peu bon en tout", mais de développer des qualités de base de la personne, utiles dans tous les domaines. Mais peut-être qu'en les supprimant, c'est justement cela qu'on veut éviter, pour fabriquer des petits moutons dociles, formattables. (volontairement, je ne mets pas de ? à la fin de cette phrase, parce que j'en ai la certitude: "on veut" des têtes vides, de bons petits consommateurs qui marchent droit)
Il est prouvé que d'avoir des connaissances dans les arts, par exemple, développe des capacités utile dans presque tous les domaines professionnels: les sens sont développés, ce qui est bien utile. Faire quelque chose avec des collègues est précieux pour développer le travail en équipe. Le théâtre apprend à se maîtriser et parler en public, à savoir se mettre dans la peau d'un autre, de développer la mémoire.
Le dessin apprend à mettre en deux dimensions ce qui en a 3 et à imaginer en 3D, à observer, ce qui est précieux dans beaucoup de domaines (faire un croquis, lire un plan, etc).
La littérature développe l'esprit critique, le discernement, etc...
Il y a d'autres points à discuter, mais... pas le temps.
Donc il ne s'agit pas d'être "un peu bon en tout", mais de développer des qualités de base de la personne, utiles dans tous les domaines. Mais peut-être qu'en les supprimant, c'est justement cela qu'on veut éviter, pour fabriquer des petits moutons dociles, formattables. (volontairement, je ne mets pas de ? à la fin de cette phrase, parce que j'en ai la certitude: "on veut" des têtes vides, de bons petits consommateurs qui marchent droit)
Invité- Invité
Re: Notions de pédagogie et critique du système éducatif
Voici trois citations qui vont dans ce sens.
Il ne suffit pas d’apprendre à l’homme une spécialité. Car il devient ainsi une machine utilisable mais non une personnalité. Il importe qu’il acquière un sentiment, un sens pratique de ce qui vaut la peine d’être entrepris, de ce qui est beau, de ce qui est moralement droit. Sinon, il ressemble davantage, avec ses connaissances professionnelles, à un chien savant qu’à une créature harmonieusement développée. Il doit apprendre à comprendre les motivations des hommes, leurs chimères et leurs angoisses, pour déterminer son rôle exact vis-à-vis des proches et de la communauté. Ces réflexions essentielles livrées à la jeune génération, grâce aux contacts vivants avec les professeurs, ne s’écrivent absolument pas dans les manuels. Ainsi s’exprime et se forme d’abord toute culture.
Albert Einstein
Les excès du système de compétition et de spécialisation prématurée sous le fallacieux prétexte d’efficacité, assassinent l’esprit, interdisent toute vie culturelle et suppriment même les progrès dans les sciences d’avenir. Il importe enfin, pour la réalisation d’une parfaite éducation, de développer l’esprit critique… Or, la surcharge de l’esprit, par le système des notes, entrave et transforme nécessairement la recherche en superficialité et absence de culture
Albert Einstein
La spécialisation a été inventée par des pirates qui, craignant que les plus brillants ne chassent les grands de ce monde, préféraient les diviser. En gardant tous les individus remarquables compartimentés dans leur spécialisation, les grands pirates se réservaient l’intégration des richesses produites par les spécialistes. Ce sont des pirates : ils sont maîtres du commerce mondial
Richard Buckminster Fuller
Il ne suffit pas d’apprendre à l’homme une spécialité. Car il devient ainsi une machine utilisable mais non une personnalité. Il importe qu’il acquière un sentiment, un sens pratique de ce qui vaut la peine d’être entrepris, de ce qui est beau, de ce qui est moralement droit. Sinon, il ressemble davantage, avec ses connaissances professionnelles, à un chien savant qu’à une créature harmonieusement développée. Il doit apprendre à comprendre les motivations des hommes, leurs chimères et leurs angoisses, pour déterminer son rôle exact vis-à-vis des proches et de la communauté. Ces réflexions essentielles livrées à la jeune génération, grâce aux contacts vivants avec les professeurs, ne s’écrivent absolument pas dans les manuels. Ainsi s’exprime et se forme d’abord toute culture.
Albert Einstein
Les excès du système de compétition et de spécialisation prématurée sous le fallacieux prétexte d’efficacité, assassinent l’esprit, interdisent toute vie culturelle et suppriment même les progrès dans les sciences d’avenir. Il importe enfin, pour la réalisation d’une parfaite éducation, de développer l’esprit critique… Or, la surcharge de l’esprit, par le système des notes, entrave et transforme nécessairement la recherche en superficialité et absence de culture
Albert Einstein
La spécialisation a été inventée par des pirates qui, craignant que les plus brillants ne chassent les grands de ce monde, préféraient les diviser. En gardant tous les individus remarquables compartimentés dans leur spécialisation, les grands pirates se réservaient l’intégration des richesses produites par les spécialistes. Ce sont des pirates : ils sont maîtres du commerce mondial
Richard Buckminster Fuller
Millenium- Maître du Relatif et de l'Absolu
- Nombre de messages : 1975
Localisation : Ardenne Belge
Identité métaphysique : chercheur
Humeur : Motivé
Date d'inscription : 17/09/2008
Re: Notions de pédagogie et critique du système éducatif
Comme je suis instituteur depuis 26 ans, je peux faire part de mon expérience sans pour autant avancer qu'il s'agit de pratiques adaptables à tous les âges. Je travaille essentiellement depuis six ans avec des enfants de CM2.
Pour commencer je dirais que j'adhère totalement aux propos tenus par Einstein. (manquerait plus que j'ai l'outrecuidance de dire qu'il se trompe...)
A mon sens le contenant a davantage d'importance que le contenu. Il ne sa'git pas de formater des individus en répondant à des contingences économiques ni à leur laisser penser que la connaissance est destinée à l'octroi d'un métier.
Les murs de ma classe sont couverts de textes d'écrivains, de penseurs, de philosophes. Aucun panneau ddidactique. Ceux-là sont placés dans un cahier de leçons. L'essentiel n'est pas là.
Le premier texte sur lequel nous travaillons dans les "goûters-philo" est celui de Henri David Thoreau.
"Si tu n'es pas toi-même qui pourrait l'être à ta place?"
Vendredi dernier nous avons travaillé sur le texte suivant.
"Un jour, un vieux professeur de l'École nationale d'administration publique (ENAP) fut engagé pour donner une formation sur la planification efficace de son temps à un groupe d'une quinzaine de dirigeants de grosses compagnies nord-américaines. Ce cours constituait l'un des cinq ateliers de leur journée de formation. Le vieux prof n'avait donc qu'une heure pour "passer sa matière".
Debout, devant ce groupe d'élite (qui était prêt à noter tout ce que l'expert allait enseigner), le vieux prof les regarda un par un, lentement, puis leur dit : "Nous allons réaliser une expérience".
De dessous la table qui le séparait de ses élèves, le vieux prof sortit un immense pot de verre qu'il posa délicatement en face de lui. Ensuite, il sortit environ une douzaine de cailloux a peu près gros comme des balles de tennis et les plaça délicatement, un par un, dans le grand pot. Lorsque le pot fut rempli jusqu'au bord et qu'il fut impossible d'y ajouter un caillou de plus, il leva lentement les yeux vers ses élèves et leur demanda :
"Est-ce que ce pot est plein ?".
Tous répondirent : "Oui".
Il attendit quelques secondes et ajouta : "Vraiment?".
Alors, il se pencha de nouveau et sortit de sous la table un récipient rempli de gravier. Avec minutie, il versa ce gravier sur les gros cailloux puis brassa légèrement le pot. Les morceaux de gravier s'infiltrèrent entre les cailloux... jusqu'au fond du pot.
Le vieux prof leva à nouveau les yeux vers son auditoire et redemanda : "Est-ce que ce pot est plein ?". Cette fois, ses brillants élèves commençaient à comprendre son manège.
L'un d'eux répondît : "Probablement pas !".
"Bien !" répondît le vieux prof.
Il se pencha de nouveau et cette fois, sortit de sous la table un récipient de sable. Avec attention, il versa le sable dans le pot. Le sable alla remplir les espaces entre les gros cailloux et le gravier. Encore une fois, il demanda : "Est-ce que ce pot est plein ?".
Cette fois, sans hésiter et en choeur, les brillants élèves répondirent :
"Non !".
"Bien !" répondît le vieux prof.
Et comme s'y attendaient ses prestigieux élèves, il prit le pichet d'eau qui était sur la table et remplit le pot jusqu'a ras bord. Le vieux prof leva alors les yeux vers son groupe et demanda : "Quelle grande vérité nous démontre cette expérience ? "
Pas fou, le plus audacieux des élèves, songeant au sujet de ce cours, répondît : "Cela démontre que même lorsque l'on croit que notre agenda est complètement rempli, si on le veut vraiment, on peut y ajouter plus de rendez-vous, plus de choses à faire".
"Non" répondît le vieux prof. "Ce n'est pas cela. La grande vérité que nous démontre cette expérience est la suivante: si on ne met pas les gros cailloux en premier dans le pot, on ne pourra jamais les faire entrer tous, ensuite". Il y eut un profond silence, chacun prenant conscience de l'évidence de ces propos.
Le vieux prof leur dit alors :
"Quels sont les gros cailloux dans votre vie ?"
"Votre santé ?"
"Votre famille ?"
"Vos ami(e)s ?"
"Réaliser vos rêves ?"
"Faire ce que vous aimez ?"
"Apprendre ?"
"Défendre une cause ?"
"Relaxer ?"
"Prendre le temps... ?"
"Ou... toute autre chose ?"
"Ce qu'il faut retenir, c'est l'importance de mettre ses gros cailloux en premier dans sa vie, sinon on risque de ne pas réussir... sa vie. Si on donne priorité aux peccadilles (le gravier, le sable), on remplira sa vie de peccadilles et on n'aura plus suffisamment de temps précieux à consacrer aux éléments importants de sa vie.
Alors, n'oubliez pas de vous poser à vous-même la question : "Quels sont les GROS CAILLOUX dans ma vie ?" Ensuite, mettez-les en premier dans votre pot. D'un geste amical de la main, le vieux professeur salua son auditoire et lentement quitta la salle."
Auteur inconnu
Pour commencer je dirais que j'adhère totalement aux propos tenus par Einstein. (manquerait plus que j'ai l'outrecuidance de dire qu'il se trompe...)
A mon sens le contenant a davantage d'importance que le contenu. Il ne sa'git pas de formater des individus en répondant à des contingences économiques ni à leur laisser penser que la connaissance est destinée à l'octroi d'un métier.
Les murs de ma classe sont couverts de textes d'écrivains, de penseurs, de philosophes. Aucun panneau ddidactique. Ceux-là sont placés dans un cahier de leçons. L'essentiel n'est pas là.
Le premier texte sur lequel nous travaillons dans les "goûters-philo" est celui de Henri David Thoreau.
"Si tu n'es pas toi-même qui pourrait l'être à ta place?"
Vendredi dernier nous avons travaillé sur le texte suivant.
"Un jour, un vieux professeur de l'École nationale d'administration publique (ENAP) fut engagé pour donner une formation sur la planification efficace de son temps à un groupe d'une quinzaine de dirigeants de grosses compagnies nord-américaines. Ce cours constituait l'un des cinq ateliers de leur journée de formation. Le vieux prof n'avait donc qu'une heure pour "passer sa matière".
Debout, devant ce groupe d'élite (qui était prêt à noter tout ce que l'expert allait enseigner), le vieux prof les regarda un par un, lentement, puis leur dit : "Nous allons réaliser une expérience".
De dessous la table qui le séparait de ses élèves, le vieux prof sortit un immense pot de verre qu'il posa délicatement en face de lui. Ensuite, il sortit environ une douzaine de cailloux a peu près gros comme des balles de tennis et les plaça délicatement, un par un, dans le grand pot. Lorsque le pot fut rempli jusqu'au bord et qu'il fut impossible d'y ajouter un caillou de plus, il leva lentement les yeux vers ses élèves et leur demanda :
"Est-ce que ce pot est plein ?".
Tous répondirent : "Oui".
Il attendit quelques secondes et ajouta : "Vraiment?".
Alors, il se pencha de nouveau et sortit de sous la table un récipient rempli de gravier. Avec minutie, il versa ce gravier sur les gros cailloux puis brassa légèrement le pot. Les morceaux de gravier s'infiltrèrent entre les cailloux... jusqu'au fond du pot.
Le vieux prof leva à nouveau les yeux vers son auditoire et redemanda : "Est-ce que ce pot est plein ?". Cette fois, ses brillants élèves commençaient à comprendre son manège.
L'un d'eux répondît : "Probablement pas !".
"Bien !" répondît le vieux prof.
Il se pencha de nouveau et cette fois, sortit de sous la table un récipient de sable. Avec attention, il versa le sable dans le pot. Le sable alla remplir les espaces entre les gros cailloux et le gravier. Encore une fois, il demanda : "Est-ce que ce pot est plein ?".
Cette fois, sans hésiter et en choeur, les brillants élèves répondirent :
"Non !".
"Bien !" répondît le vieux prof.
Et comme s'y attendaient ses prestigieux élèves, il prit le pichet d'eau qui était sur la table et remplit le pot jusqu'a ras bord. Le vieux prof leva alors les yeux vers son groupe et demanda : "Quelle grande vérité nous démontre cette expérience ? "
Pas fou, le plus audacieux des élèves, songeant au sujet de ce cours, répondît : "Cela démontre que même lorsque l'on croit que notre agenda est complètement rempli, si on le veut vraiment, on peut y ajouter plus de rendez-vous, plus de choses à faire".
"Non" répondît le vieux prof. "Ce n'est pas cela. La grande vérité que nous démontre cette expérience est la suivante: si on ne met pas les gros cailloux en premier dans le pot, on ne pourra jamais les faire entrer tous, ensuite". Il y eut un profond silence, chacun prenant conscience de l'évidence de ces propos.
Le vieux prof leur dit alors :
"Quels sont les gros cailloux dans votre vie ?"
"Votre santé ?"
"Votre famille ?"
"Vos ami(e)s ?"
"Réaliser vos rêves ?"
"Faire ce que vous aimez ?"
"Apprendre ?"
"Défendre une cause ?"
"Relaxer ?"
"Prendre le temps... ?"
"Ou... toute autre chose ?"
"Ce qu'il faut retenir, c'est l'importance de mettre ses gros cailloux en premier dans sa vie, sinon on risque de ne pas réussir... sa vie. Si on donne priorité aux peccadilles (le gravier, le sable), on remplira sa vie de peccadilles et on n'aura plus suffisamment de temps précieux à consacrer aux éléments importants de sa vie.
Alors, n'oubliez pas de vous poser à vous-même la question : "Quels sont les GROS CAILLOUX dans ma vie ?" Ensuite, mettez-les en premier dans votre pot. D'un geste amical de la main, le vieux professeur salua son auditoire et lentement quitta la salle."
Auteur inconnu
Thierry- Maître du Temps
- Nombre de messages : 751
Localisation : Savoie
Identité métaphysique : celle qui vous plaira
Humeur : celle qui me convient
Date d'inscription : 03/06/2009
Re: Notions de pédagogie et critique du système éducatif
Superbe! Reste à savoir quels sont les gros cailloux à mettre dans le pot. Le gros caillou de Sarkozy, je dirais même le rocher, était de devenir président. Etait-ce une pierre qui lui convient vraiment?
Geveil- Akafer
- Nombre de messages : 8776
Localisation : Auvergne
Identité métaphysique : universelle
Humeur : changeante
Date d'inscription : 18/05/2008
Re: Notions de pédagogie et critique du système éducatif
Par rapport au sujet , il me semble qu'il y a une pierre fondatrice à mettre dans le vase de chaque homme obligatoirement pour le bien de tous,c'est celle qui nous pose la question de Socrate "connais-toi toi-même".
Ce qui revient à dire apprendre à apprendre et du coup, "acquérir un sentiment, un sens pratique de ce qui vaut la peine d’être entrepris, de ce qui est beau, de ce qui est moralement droit".
Si comme Sarkozy ,cette pierre manque à son vase il devra retirer du sable et du gravier pour y loger cette pierre créatrice.(l'éveil)
Souvent l'homme a cette pierre dans son vase par des expériences faites d'amour et de partage ,mais n'en a pas forcément conscience et par conséquent restreint son évolution.
Est ce la pierre philosophale?
Ce qui revient à dire apprendre à apprendre et du coup, "acquérir un sentiment, un sens pratique de ce qui vaut la peine d’être entrepris, de ce qui est beau, de ce qui est moralement droit".
Si comme Sarkozy ,cette pierre manque à son vase il devra retirer du sable et du gravier pour y loger cette pierre créatrice.(l'éveil)
Souvent l'homme a cette pierre dans son vase par des expériences faites d'amour et de partage ,mais n'en a pas forcément conscience et par conséquent restreint son évolution.
Est ce la pierre philosophale?
Millenium- Maître du Relatif et de l'Absolu
- Nombre de messages : 1975
Localisation : Ardenne Belge
Identité métaphysique : chercheur
Humeur : Motivé
Date d'inscription : 17/09/2008
Re: Notions de pédagogie et critique du système éducatif
Avant même de lire les autres posts et de répondre à Miphum, je veux te dire que je suis entièrement d'accord sur ce point.Donc il ne s'agit pas d'être "un peu bon en tout", mais de développer des qualités de base de la personne, utiles dans tous les domaines. Mais peut-être qu'en les supprimant, c'est justement cela qu'on veut éviter, pour fabriquer des petits moutons dociles, formattables. (volontairement, je ne mets pas de ? à la fin de cette phrase, parce que j'en ai la certitude: "on veut" des têtes vides, de bons petits consommateurs qui marchent droit)
On supprime de plus en plus les matières dites secondaires au profit d'un formatage de gentils petits soldats sans imagination ni créativité.
C'est très pratique, ça permet de les manipuler plus facilement après.!
Invité- Invité
Re: Notions de pédagogie et critique du système éducatif
Avoir une "culture générale" n'est pas une erreur, c'est nécessaire pour notre ouverture au monde!Miphum a écrit:ainsi, c'est une erreur que de vouloir étendre la culture et l'éducation de la jeunesse au plus loin dans toutes les directions
je me souviens d'un truc qui m'a fait beaucoup réfléchir à l'époque. Lorsque j'ai passé mon diplôme d'éducatrice, la première question qui m'a été posée avant même d'entrée dans l'école était: pourquoi voulez-vous faire ce métier?
la réponse "j'aime les enfants" était presque éliminatoire!
surtout lorsqu'on répondait la même chose à la deuxième question: à quoi vous intéressez vous dans la vie? dire "aux enfants" équivalait à un refus pour l'entrée dans l'école.
Pourquoi? parce qu'il faut s'intéresser "aussi" à d'autres choses pour pouvoir les transmettre. "aimer les enfants" ne veut rien dire... Et puis, c'est presqu'une évidence quand on veut exercer ce métier.
Tu comprends? Il ne faut pas être polarisé sur un secteur précis, il faut savoir aussi s'ouvrir au monde.
Invité- Invité
Re: Notions de pédagogie et critique du système éducatif
oui et non!Il y a beaucoup d'avantages à valoriser le travail à l'oral et diminuer l'importance de l'écrit :
Certaines personnes ont une mémoire visuelle beaucoup plus développée que la mémoire auditive. Mais pour les langues vivantes, c'est évident!
Invité- Invité
Re: Notions de pédagogie et critique du système éducatif
FAUT-IL FORCER LES ÉLÈVES À TRAVAILLER ?
la réponse ne peut être généralisée. Certains élèves ont besoin d'être secoués, d'autres, comme toi, d'autre chose, beaucoup plus exigeant, que tous les professeurs ne sont malheureusement pas à même de t'offrir.
Invité- Invité
Re: Notions de pédagogie et critique du système éducatif
Là tu prêches une convertie!Il me semble aussi qu'augmenter le salaire des professeurs et améliorer leurs conditions de vie aurait pour conséquence de voir plus de candidats au poste, ce qui permettrait une sélection plus stricte et donc de meilleurs enseignants.
La dévalorisation du métier de professeur, le manque total d'apprentissage de la pédagogie "ça ne s'apprend pas , on en a ou on en a pas" (ce n'est pas moi qui le dit!) et les salaires de misère (les enseignants ne sont payés que dix mois par an (répartis sur douze), sans compter les charges de travail de plus en plus lourdes, font que de nos jours, la plupart des enseignants ont perdu "la foi" (si j'ose dire) et le résultat s'en ressent, évidemment.
Invité- Invité
Re: Notions de pédagogie et critique du système éducatif
Forcer par la menace est une solution de facilité.Myrrha a écrit:FAUT-IL FORCER LES ÉLÈVES À TRAVAILLER ?
la réponse ne peut être généralisée. Certains élèves ont besoin d'être secoués, d'autres, comme toi, d'autre chose, beaucoup plus exigeant, que tous les professeurs ne sont malheureusement pas à même de t'offrir.
Il est clair qu'on apprendra rien sans de nombreux exercices, que ce soit au tennis, au football ou en mathématiques.
Mais un gamin motivé par le foot, tu le verras faire de lui-même de nombreux exercices.
La solution est donc de motiver.
Cela demande des efforts d'imagination aux enseignants, une grande ouverture, de la curiosité, de l'enthousiasme. Tous ceux qui ont eu à enseigner savent que l'amour d'une discipline est communicatif.
Mais s'il fait ces efforts, il n'aura plus besoin de menacer et s'assurer de la discipline.
Donc, de gros efforts en amont pour en éviter de multiples en aval.
Geveil- Akafer
- Nombre de messages : 8776
Localisation : Auvergne
Identité métaphysique : universelle
Humeur : changeante
Date d'inscription : 18/05/2008
Re: Notions de pédagogie et critique du système éducatif
"Ce qu'il faut retenir, c'est l'importance de mettre ses gros cailloux en premier dans sa vie, sinon on risque de ne pas réussir... sa vie.
J’en connais deux des gros cailloux et il ne sont pas souvent mis dans la vie des enfants par ces temps : savoir lire et savoir écrire ! Ce sont les profs de maths aux lycées et en universités qui ont hurlé au scandale les premiers ; les jeunes sont dans l’incapacité de comprendre un énoncé correctement. Du moins beaucoup, et le problème s’amplifie car nous sommes à la deuxième génération du phénomène. Parents qui ne transmettent pas + écoles qui n’apprend pas = déculturation progressive et elle est très nette malgré les scores de réussite au bac qui ne vaut plus rien et certainement pas le certif d’avant.
Avant de savoir quoi faire de sa vie il faudrait peut-être rappeler que sans la lecture et sans l’écriture l’homme n’est pas libre de choisir sa vie. Le combat contre les contraintes aura mené au refus de l’effort, le ludique prend la place des apprentissages soutenu par tout l’environnement de l’enfant, parents, intits, télé, marques… L’enfant est sensé construire son savoir lui-même, cette escroquerie intellectuelle véhiculée par le personnel enseignant (la gôche est souvent prompt à servir les plats de la droite) est un slogan machiavélique pour induire l’idée que petit à petit il n’y aura plus l’école de la République telle nous l’avons connue : trop chère, premier budget de l’état pour une instruction dont l’économie libérale n’a pas besoin, mais alors pas besoin du tout !
Quelques «énarques» suffiront.
Leleu- Maître du Relatif et de l'Absolu
- Nombre de messages : 1538
Localisation : Jura
Identité métaphysique : chercheur
Humeur : sociable
Date d'inscription : 16/12/2008
Re: Notions de pédagogie et critique du système éducatif
Je pense que la réforme d'une éducation efficace prenant en compte l'éveil et les valeurs humaines ,ne va pas sans une réforme profonde du système qui gère la vie des hommes .
Je dirais même que ce serait une des conséquences de celle ci.
Le besoin de formater les hommes pour le système ,est sectaire dans son idéologie et incompatible à l'éveil .( partage ,conscientisation,égalité,justice...)
Je dirais même que ce serait une des conséquences de celle ci.
Le besoin de formater les hommes pour le système ,est sectaire dans son idéologie et incompatible à l'éveil .( partage ,conscientisation,égalité,justice...)
Millenium- Maître du Relatif et de l'Absolu
- Nombre de messages : 1975
Localisation : Ardenne Belge
Identité métaphysique : chercheur
Humeur : Motivé
Date d'inscription : 17/09/2008
Re: Notions de pédagogie et critique du système éducatif
Spécialisés, c'est ce que sont les habitants du Meilleur des Mondes.
(Meilleur des Mondes, épisode 1/5) (épisode 2/5) (épisode 3/5)
(épisode 4/5) (épisode 5/5)
(Il s'agit d'une version téléfilm du célèbre roman, pas trop éloignée de l'original)
(Meilleur des Mondes, épisode 1/5) (épisode 2/5) (épisode 3/5)
(épisode 4/5) (épisode 5/5)
(Il s'agit d'une version téléfilm du célèbre roman, pas trop éloignée de l'original)
Invité- Invité
Re: Notions de pédagogie et critique du système éducatif
Leleu, je partage ton opinion à 110 % ! Mais on n' ose pas le dire ! Il ne faut pas les traumatiser, ces petits ! Leur donner le sens et le goût de
l' effort, surtout pas ! Ils ne savent plus ni écrire ni rédiger correctement,
qu' importe ! Le portable, le texto, ça suffit ...
l' effort, surtout pas ! Ils ne savent plus ni écrire ni rédiger correctement,
qu' importe ! Le portable, le texto, ça suffit ...
bernard1933- Aka Tpat
- Nombre de messages : 10079
Localisation : Dijon
Identité métaphysique : agnostique
Humeur : serein
Date d'inscription : 23/03/2008
Re: Notions de pédagogie et critique du système éducatif
Leleu, tu as raison, les gros cailloux ne sont plus mis dans le récipient en premier. Ou plutôt, se sont des cailloux de mauvaise qualité, non pas que les maîtres soient de plus en plus nuls, mais parce que les adultes (parents compris) ne communiquent plus aux enfants le goût de l'effort.
(Bernard, oh combien je partage ton avis) et, en plus les quelques rares enfants et parents qui considèrent encore que l'effort est utile et nécessaire, se font traiter de fayots, de polars, ou d'imbéciles parce qu'ils ne jouent pas le jeu du "moins j'en fais, mieux je me porte" de la plupart de nos contemporains.
(Bernard, oh combien je partage ton avis) et, en plus les quelques rares enfants et parents qui considèrent encore que l'effort est utile et nécessaire, se font traiter de fayots, de polars, ou d'imbéciles parce qu'ils ne jouent pas le jeu du "moins j'en fais, mieux je me porte" de la plupart de nos contemporains.
Invité- Invité
Re: Notions de pédagogie et critique du système éducatif
Escape a écrit:Spécialisés, c'est ce que sont les habitants du Meilleur des Mondes.
(Meilleur des Mondes, épisode 1/5) (épisode 2/5) (épisode 3/5)
(épisode 4/5) (épisode 5/5)
(Il s'agit d'une version téléfilm du célèbre roman, pas trop éloignée de l'original)
Quand j'ai lu ce livre, il y a longtemps déjà, Miphum et sans doute bien d'autres forumeurs n'étaient pas encore nés, je me suis dit, non, ce n'est pas possible! Et aujourd'hui, je m'aperçois que c'est absolument ce que cherche à faire le gouvernement.
Le plus terrible, c'est que des jeunes comme Miphum, entre autres, ne s'aperçoivent pas qu'ils rentrent dans ce jeu, parce qu'ils ne voient que leur avantage immédiat: ne pas bosser ce qui ne leur plaît pas!
Sauf que dans la vie professionnelle, on ne fait que très rarement uniquement ce qui nous plaît.
Invité- Invité
Re: Notions de pédagogie et critique du système éducatif
Pour ce qui est du travail des enseignants, il conviendrait à mon sens de ne pas trop généraliser à outrance...Je connais des instits de primaire qui savent très bien que la maîtrise de la langue est absolument prioritaire et qui font leur possible pour que les enfants l'acquièrent. Maintenant mener une classe avec 28, 29, 30 enfants est nettement plus complexe qu'avec 20...Si vous rajoutez le fait que la structure familiale a volé en éclat et que les RASED (réseau d'aide à l'enfance en difficulté) voient leur poste fermer les uns après les autres, ça rajoute encore à la complexité du problème. Ma femme est psychologue scolaire et son secteur depuis la rentrée représente un nombre hallucinant d'enfants. C'est absolument impossible de tous les voir et de mettre en place une aide efficace. Il y a obligatoirement des laisser pour compte...
Comme en plus les programmes scolaires sont toujours aussi ahurissants il devient très complexe de rester concentré sur la langue. Les profs de collège finissent toujours par nous reprocher d eleur envoyer des enfants incultes en histoire, géo, sciences, musique, sport, anglais, dessin, techno, histoire de l'art, ...Sans parler des profs de français et de maths qui en remettent une couche. Venez donc passer une semaine dans une classe de CM2...Je construits tout mon enseignement sur la lecture afin de montrer aux enfants qu'elle est à la source de la liberté et de la connaissance de soi, que la culture est universelle et qu'il n'est pas question de se spécialiser à leurs âges. Il s'agit juste de s'ouvrir au monde. L'an passé nous avons suivi la course à la voile du Vendée Globe. Nous avons lu des textes de Moitessier (la longue route), de James Cook, de Christophe Colomb, de Jack London (le loup des mers), nous avons étudié le siècle des Lumières et les découvertes géographiques des grands navigateurs (hisoire), leur impact sur les civilisations (éducation civique), la géographie avec les cartes de mercator, les Terra incognita, les sciences avec les climats, les zones polaires, la faune, les mathématiques avec les moyennes horaires des navigateurs, la consommmation d'eau potable, latitude, longitude, nous avons fait du dessin, de l'informatique en suivant la course sur le web, de la musique avec les chants traditionnels (Aborigène, Inuits...)...Tout est relié et tout passe par la lecture. Ils ont écrit des mails (sans fautes de français) aux navigateurs, ils ont vibré avec eux et pour finir l'année nous avons fait une classe de voile. Mise en application de ce qu'ils avaient découvert en classe.
Je vous laisse imaginer ce que représente ce travail...
Comme en plus les programmes scolaires sont toujours aussi ahurissants il devient très complexe de rester concentré sur la langue. Les profs de collège finissent toujours par nous reprocher d eleur envoyer des enfants incultes en histoire, géo, sciences, musique, sport, anglais, dessin, techno, histoire de l'art, ...Sans parler des profs de français et de maths qui en remettent une couche. Venez donc passer une semaine dans une classe de CM2...Je construits tout mon enseignement sur la lecture afin de montrer aux enfants qu'elle est à la source de la liberté et de la connaissance de soi, que la culture est universelle et qu'il n'est pas question de se spécialiser à leurs âges. Il s'agit juste de s'ouvrir au monde. L'an passé nous avons suivi la course à la voile du Vendée Globe. Nous avons lu des textes de Moitessier (la longue route), de James Cook, de Christophe Colomb, de Jack London (le loup des mers), nous avons étudié le siècle des Lumières et les découvertes géographiques des grands navigateurs (hisoire), leur impact sur les civilisations (éducation civique), la géographie avec les cartes de mercator, les Terra incognita, les sciences avec les climats, les zones polaires, la faune, les mathématiques avec les moyennes horaires des navigateurs, la consommmation d'eau potable, latitude, longitude, nous avons fait du dessin, de l'informatique en suivant la course sur le web, de la musique avec les chants traditionnels (Aborigène, Inuits...)...Tout est relié et tout passe par la lecture. Ils ont écrit des mails (sans fautes de français) aux navigateurs, ils ont vibré avec eux et pour finir l'année nous avons fait une classe de voile. Mise en application de ce qu'ils avaient découvert en classe.
Je vous laisse imaginer ce que représente ce travail...
Thierry- Maître du Temps
- Nombre de messages : 751
Localisation : Savoie
Identité métaphysique : celle qui vous plaira
Humeur : celle qui me convient
Date d'inscription : 03/06/2009
Re: Notions de pédagogie et critique du système éducatif
Ce que je vais dire va peut-être te sembler une horreur, Thierry, mais si tu es RASED et que, au lieu des 20 enfants que tu dois aider, il s'en présente 40, est-ce que ça ne serait pas un bon calcul, finalement, d'en aider 20 bien, et 20 autres, mal... ? En tirant au sort sans états d'âmes. Parce que, après tout, une population avec 50 % d'une classe d'âge bien formée saura sans doute se montrer solidaire et rattraper le coup auprès des 50 % malchanceux, alors que 100 % de gens formés à moitié risquent d'être juste bons à se faire tondre par des puissants auxquels aucun ne sera capable de s'opposer !
Réfléchissez-y.
Réfléchissez-y.
Invité- Invité
Re: Notions de pédagogie et critique du système éducatif
Maintenant il est tout à fait clair que certains enseignants n'ont rien à faire dans une classe. Ils sont ce que j'appelle des "techniciens de surface", incapables de s'intéresser à l'enfant et ne voyant en eux que des élèves qui doivent montrer par leurs résultats l'excellence de leur enseignement...Juste des égos désoeuvrés.
Je commence l'année par expliquer aux enfants qu'ils ont une "nature", enfants, et une fonction "élèves". Et que ce qui m'importe avant tout c'est que leur nature soit la plus apaisée et stimulée possible afin que leur fonction soit la plus efficiente. Tant qu'on ne verra dans les enfants que de simples clones de nos propres fonctionnements, on niera l'individu et on fabriquera de la colère, du dépit, du dégoût.
certains enseignants sont incapables d'avoir la moindre observation de leurs propres fonctionnements, conditionements, aveuglements. Ceux-là font du mal. Quand je vois un enseignant capable de donner une punition collective pour calmer une classe, j'ai envie de le baffer...Vingt-six ans que je me bats contre ces gens, contre les inspecteurs, contre l'éducation nationale en bloc. j'ai déjà été "cassé" avec un blâme et une rétrogradation d'échelon pour avoir contesté le comportement d'un inspecteur et avoir écrit directement au minsitre sans suivre la voie hiérarchique. Je ne suis pas le seul. Il y en a d'autres qui se battent, vous n'en entendrez pas parler. Mais ils existent.
Je commence l'année par expliquer aux enfants qu'ils ont une "nature", enfants, et une fonction "élèves". Et que ce qui m'importe avant tout c'est que leur nature soit la plus apaisée et stimulée possible afin que leur fonction soit la plus efficiente. Tant qu'on ne verra dans les enfants que de simples clones de nos propres fonctionnements, on niera l'individu et on fabriquera de la colère, du dépit, du dégoût.
certains enseignants sont incapables d'avoir la moindre observation de leurs propres fonctionnements, conditionements, aveuglements. Ceux-là font du mal. Quand je vois un enseignant capable de donner une punition collective pour calmer une classe, j'ai envie de le baffer...Vingt-six ans que je me bats contre ces gens, contre les inspecteurs, contre l'éducation nationale en bloc. j'ai déjà été "cassé" avec un blâme et une rétrogradation d'échelon pour avoir contesté le comportement d'un inspecteur et avoir écrit directement au minsitre sans suivre la voie hiérarchique. Je ne suis pas le seul. Il y en a d'autres qui se battent, vous n'en entendrez pas parler. Mais ils existent.
Thierry- Maître du Temps
- Nombre de messages : 751
Localisation : Savoie
Identité métaphysique : celle qui vous plaira
Humeur : celle qui me convient
Date d'inscription : 03/06/2009
Re: Notions de pédagogie et critique du système éducatif
Escape a écrit:Ce que je vais dire va peut-être te sembler une horreur, Thierry, mais si tu es RASED et que, au lieu des 20 enfants que tu dois aider, il s'en présente 40, est-ce que ça ne serait pas un bon calcul, finalement, d'en aider 20 bien, et 20 autres, mal... ? En tirant au sort sans états d'âmes. Parce que, après tout, une population avec 50 % d'une classe d'âge bien formée saura sans doute se montrer solidaire et rattraper le coup auprès des 50 % malchanceux, alors que 100 % de gens formés à moitié risquent d'être juste bons à se faire tondre par des puissants auxquels aucun ne sera capable de s'opposer !
Réfléchissez-y.
Effectivement c'est une horreur sans nom et je ne suis pas devenu enseignant pour faire ça. Plutôt crever sur le terrain. Maintenant réfléchis à ton tour à ce qui se passe dans certaines banlieues. Ces enfants qui ont été abandonnés, ce sont eux qui crament les bagnoles. Tu trouves que l'éducation nationale fait son boulot là, tu trouves que ce gouvernement prend en considération leurs souffrances? Et toi, tu viens me dire que c'est normal et qu'on a qu'à faire avec les moyens qu'on nous donne ? Alors maintenant imagine que c'est ton enfant que j'abandonne?...
Thierry- Maître du Temps
- Nombre de messages : 751
Localisation : Savoie
Identité métaphysique : celle qui vous plaira
Humeur : celle qui me convient
Date d'inscription : 03/06/2009
Re: Notions de pédagogie et critique du système éducatif
Mais la discrimination que je t'ai évoquée, elle a déjà lieu actuellement. Suppose une classe deux fois plus nombreuse que prévu (comme cela existe). Qui s'en sort le mieux ? La moitié qui est la plus débrouillarde, la plus agressive envers le savoir, qui a les dents les plus longues... Sont-ce vraiment ceux qui auraient le plus besoin d'aide ? Alors ??
Invité- Invité
Page 1 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Sujets similaires
» Notions conceptuelles
» Critique de la critique.
» Un autre systéme
» Démocratie: un bon système?
» Pensée critique
» Critique de la critique.
» Un autre systéme
» Démocratie: un bon système?
» Pensée critique
Page 1 sur 4
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum