Sagesse du pluvian
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La rivière insolente
Ma version:
J'ai trouvé le courage de quitter la rivière
Après avoir relu son histoire d'un seul jet.
Je me souviens qu'un jour, découvrant mon reflet
J'ai demandé "Qui est-ce?" à une lavandière.
Le ru s'était formé d'une étrange manière
Petits cailloux et pierres de lune le jonchaient.
D'abord simple torrent, il gagna la forêt
Et grossit lentement sous la brise légère.
Aujourd'hui il n'est plus le simple filet d'eau
Qu'il fut à ses débuts! Il est bien dans sa peau.
Je crois pourtant toujours qu'il veut que je l'épouse...
Je garde au fond de moi le souvenir pesant
De cet autre moi-même et je songe à présent
Qu'au lit d'une rivière je préfère la pelouse.
Myrrha-El 18/10/2012
J'ai trouvé le courage de quitter la rivière
Après avoir relu son histoire d'un seul jet.
Je me souviens qu'un jour, découvrant mon reflet
J'ai demandé "Qui est-ce?" à une lavandière.
Le ru s'était formé d'une étrange manière
Petits cailloux et pierres de lune le jonchaient.
D'abord simple torrent, il gagna la forêt
Et grossit lentement sous la brise légère.
Aujourd'hui il n'est plus le simple filet d'eau
Qu'il fut à ses débuts! Il est bien dans sa peau.
Je crois pourtant toujours qu'il veut que je l'épouse...
Je garde au fond de moi le souvenir pesant
De cet autre moi-même et je songe à présent
Qu'au lit d'une rivière je préfère la pelouse.
Myrrha-El 18/10/2012
Dernière édition par ElBilqîs le Jeu 18 Oct 2012 - 17:26, édité 1 fois
ElBilqîs- Aka Peace & Love
- Nombre de messages : 4073
Localisation : là haut dans les étoiles
Identité métaphysique : qu'importe
Humeur : douce et calme
Date d'inscription : 12/04/2008
Remerciement à Du Bellay
Du Bellay, dont le chant nous montre un art de vivre,
Combien, pour mes sonnets, redevable te suis !
Et te le dire à toi, certes, je ne le puis ;
Mais à tous ceux qui font louange de tes livres.
Que de plaisir j'éprouve à t'apprendre et te suivre !
Ce m'est breuvage issu d'un rafraîchissant puits.
Je consomme ton oeuvre, oubliant mes ennuis,
Du sombre quotidien tes couleurs me délivrent.
Devenu rimailleur en ma vieille saison,
Pour cultiver ce don, je reste en ma maison,
Car les explorations ne me font plus envie.
Ce temps qui est le tien, il m'est moins étranger
Que le siècle présent, que je ne puis changer.
Merci pour ta visite en l'hiver de ma vie !
*
*
http://www.unjourunpoeme.fr/poeme/c-etait-ores-c-etait-qu-a-moi-je-devais-vivre
*
*
Pour Albert Samain
Notre vie se fragmente avant qu'on ne la brise ;
Chaque fois qu'on renonce à passer aux aveux,
À prendre l'occasion fugitive aux cheveux,
C'est un peu de notre âme envolée dans la brise.
Quand, sur de beaux portraits, nos regards s'électrisent,
La flamme parcourant le système nerveux
Brille de plus d'éclat qu'un milliard d'autres feux ;
Mais souvent, c'est en vain qu'un pauvre coeur se grise.
Ce coeur ne monte pas, tel un nuage, aux cieux
Vers lesquels on nous voit, la nuit, lever les yeux.
Il s'endort dans le froid, s'éveille dans la brume,
Avance au long du jour, porté par des soupirs,
Et garde au creux de lui, profond, le souvenir
D'avoir été, jadis, léger comme une plume.
*
*
http://www.unjourunpoeme.fr/poeme/lentement-doucement
*
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Merlin et Morgane
De Morgane et Merlin la rupture écoutez.
Ils sont assis, bien seuls, au coeur de Brocéliande.
Quelques oiseaux des bois, peut-être, les entendent,
Et l'un d'eux vint me voir pour me le raconter.
Comment ont-ils vécu ce moment redouté ?
Il s'en fallut de peu que leur coeur ne se fende,
Fragile d'autant plus que leur sagesse est grande,
Souffrant à proportion de leur grande bonté.
Le mage, de longtemps, ne pourra revenir.
Ils disent, l'un et l'autre, un mot pour en finir ;
« Au fils du charpentier j'offre ce coeur diaphane :
Puisse le Créateur prendre soin de Merlin ».
« Je confie au Seigneur ton fantôme orphelin :
Puisse le Créateur prendre soin de Morgane ».
Envol
S'envoler lentement sous l'effet de la brise
Vers le ciel; Aux nuages accrocher nos aveux
Les plus doux, d'une étoile admirer les cheveux
Sans y toucher, bien sûr, pas question qu'elle se brise.
Doucement susurrer les mots qui électrisent
Le regard; réfréner tout mouvement nerveux
Se contenter de rire en pensant que nos vœux
Seront tous exaucés demain dans l'aube grise.
Se jucher sur les ailes du vent mystérieux
Offrir au jour naissant un visage radieux
Et reprendre conscience en traversant la brume.
Poser le pied par terre, exhaler un soupir
Garder de ce beau rêve le tendre souvenir
D'une nuit de bonheur, et d'un ange la plume.
Myrrha-El 29/10/2012
Vers le ciel; Aux nuages accrocher nos aveux
Les plus doux, d'une étoile admirer les cheveux
Sans y toucher, bien sûr, pas question qu'elle se brise.
Doucement susurrer les mots qui électrisent
Le regard; réfréner tout mouvement nerveux
Se contenter de rire en pensant que nos vœux
Seront tous exaucés demain dans l'aube grise.
Se jucher sur les ailes du vent mystérieux
Offrir au jour naissant un visage radieux
Et reprendre conscience en traversant la brume.
Poser le pied par terre, exhaler un soupir
Garder de ce beau rêve le tendre souvenir
D'une nuit de bonheur, et d'un ange la plume.
Myrrha-El 29/10/2012
ElBilqîs- Aka Peace & Love
- Nombre de messages : 4073
Localisation : là haut dans les étoiles
Identité métaphysique : qu'importe
Humeur : douce et calme
Date d'inscription : 12/04/2008
Avec J. B. Chassignet
Pour roi et pour manant telle heure doit sonner
Où doit périr en eux cette vie périssable.
C'est cela que l'on doit tenir pour véritable,
Et non l'éternité de nos murs maçonnés.
D'ailleurs, même ces murs, lentement façonnés,
Lentement se défont et redeviennent sable ;
Vivant ni minéral n'ont de statut durable,
Le temps est un faucheur et peut tout moissonner.
Donc, lorsque vient la fin de notre vie sur terre,
Il convient de sourire, ou du moins, de se taire :
Ce coeur sait que s'il bat, ce n'est pas pour toujours.
Entendons aujourd'hui le chant de l'alouette,
La rumeur des forêts, le babil des poètes,
C'est aujourd'hui qui passe, il faut cueillir ce jour.
*
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http://www.unjourunpoeme.fr/poeme/quelquefois-les-chevaus-vont-carapassonnez
*
*
Re: Sagesse du pluvian
Dieu inspire la Bible, et la Bible m'inspire ...
Abraham 3/11/2012
Abraham pensif , accoudé au balcon,
La barbe dans le vent et la lèvre pendante,
Décati, édenté, image d’épouvante,
Pensait à sa Sarah, en perdait la raison.
Elle autrefois si belle, une taille si mince,
Des formes à faire tourner la tête au pharaon !
« C’est ma sœur », a-t-il dit, se méfiant du larron,
Craignant que le vieux beau… son œil vicieux ne rince !
Il espérait aussi sauver son existence,
Et qui sait devenir le conseiller patent
Du puissant souverain, même si en mentant,
Péché il commettait…Viendra la repentance…
Mais le temps a passé, et le Nil a coulé…
Abraham n’avait plus que quelques cheveux blancs !
Barbe, œil, dos, bâton, bosse, il sentait le hareng !
Laideron carabosse, plus rien à espérer …
Sarah de son côté, obèse et toute cuite
Par le soleil, le vent, le sable du désert,
Des outrages du temps, disloquée et amère,
Vers un monde meilleur voulait prendre la fuite !
Stérile, ne pouvait plus concevoir de lardons
Et peupler Chanaan des fruits de sa passion ;
Terminée la nouba, mon ventre est infécond,
Ne suis plus bonne à rien ! A quoi sert mon vieux c… ?
Ne savait pas, Sarah, que le Seigneur veillait,
Qu’oreille avait tendu, que pitié avait eu…
Que flèche avait lancé, dans le mille et le but !
L’avait inséminée, que du lait elle aurait…
Isaac s’appela ! On tua le mouton,
On fit un grand festin ; Abraham éméché
Fit venir Ismaël, le fils du péché
Qu’il avait eu d’Agar, jouant saute-mouton…
Mais Dieu là-haut veillait, jaloux et querelleur,
« Riez donc mes enfants, amusez-vous, jouissez !
D’Isaac un méchoui, foi de Dieu, vous ferez !
Ma vengeance viendra, ce sera bientôt l’heure ! »
Abraham 3/11/2012
Abraham pensif , accoudé au balcon,
La barbe dans le vent et la lèvre pendante,
Décati, édenté, image d’épouvante,
Pensait à sa Sarah, en perdait la raison.
Elle autrefois si belle, une taille si mince,
Des formes à faire tourner la tête au pharaon !
« C’est ma sœur », a-t-il dit, se méfiant du larron,
Craignant que le vieux beau… son œil vicieux ne rince !
Il espérait aussi sauver son existence,
Et qui sait devenir le conseiller patent
Du puissant souverain, même si en mentant,
Péché il commettait…Viendra la repentance…
Mais le temps a passé, et le Nil a coulé…
Abraham n’avait plus que quelques cheveux blancs !
Barbe, œil, dos, bâton, bosse, il sentait le hareng !
Laideron carabosse, plus rien à espérer …
Sarah de son côté, obèse et toute cuite
Par le soleil, le vent, le sable du désert,
Des outrages du temps, disloquée et amère,
Vers un monde meilleur voulait prendre la fuite !
Stérile, ne pouvait plus concevoir de lardons
Et peupler Chanaan des fruits de sa passion ;
Terminée la nouba, mon ventre est infécond,
Ne suis plus bonne à rien ! A quoi sert mon vieux c… ?
Ne savait pas, Sarah, que le Seigneur veillait,
Qu’oreille avait tendu, que pitié avait eu…
Que flèche avait lancé, dans le mille et le but !
L’avait inséminée, que du lait elle aurait…
Isaac s’appela ! On tua le mouton,
On fit un grand festin ; Abraham éméché
Fit venir Ismaël, le fils du péché
Qu’il avait eu d’Agar, jouant saute-mouton…
Mais Dieu là-haut veillait, jaloux et querelleur,
« Riez donc mes enfants, amusez-vous, jouissez !
D’Isaac un méchoui, foi de Dieu, vous ferez !
Ma vengeance viendra, ce sera bientôt l’heure ! »
gaston21- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 6875
Localisation : Bourgogne
Identité métaphysique : agnostique
Humeur : ricanante
Date d'inscription : 26/07/2011
Abraham et Margoton
Ce qui nous vient de Dieu, parfois il le réclame ;
Abraham, sur le point d'égorger son garçon,
Ne songeait nullement à pouvoir dire non
À l'auteur de son corps, et surtout, de son âme.
Le Créateur, ce jour, pour éviter un drame,
A remplacé l'enfant par la chair d'un mouton ;
Mais plus tard, il n'a point épargné son fiston
Ni le torrent de pleurs aux yeux de Notre Dame.
Même un minet choyé par une humble bergère
A subi de sa part un châtiment sévère
Pour avoir offensé le public féminin ;
Aussi, gardez-vous bien de tous les sacrilèges
Et conservez vos coeurs aussi purs que la neige,
Vous qui avez remis votre âme entre ses mains.
Re: Sagesse du pluvian
Difficile de garder son coeur aussi pur que la neige...quand on aime les minets, y compris celui de la bergère !
gaston21- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 6875
Localisation : Bourgogne
Identité métaphysique : agnostique
Humeur : ricanante
Date d'inscription : 26/07/2011
Armand Silvestre
Ceux sur qui, du trépas, passe la froide haleine,
Et qui sont amenés à quitter leurs pareils,
Ont-ils le souvenir de ce brillant soleil
Et des petits oiseaux picorant sur la plaine ?
Ont-ils le souvenir d'avoir, vêtus de laine,
Traversé la montagne aux feuillages vermeils,
D'avoir pris du café brûlant, à leur réveil,
Et d'avoir bavardé sous une lune pleine ?
Ils n'ont nul souvenir, n'entendent point nos pleurs,
Et n'éprouvent le chaud, le froid, ni la douleur.
Nous restons après eux, nous, pauvres créatures
Ayant accumulé l'inutile savoir,
Ne sachant point gérer ce pitoyable avoir,
Et contents, cependant, de la douce Nature.
Heredia voit un barde
J'ai rêvé que j'étais un monstre fier et lourd,
Un étrange animal, peut-être un minotaure,
Ou, dans une forêt, un perplexe centaure
Qui ne sait pour laquelle il se gonfle d'amour,
Ariane ou sa jument. Je suivais un parcours
Semblable au Labyrinthe, et même pire encore,
J'avais soif, à vider les plus vastes amphores,
Mais je n'en avais point. J'avais le souffle court
Et je cherchais en vain à rejoindre ma harde
Qui s'enfuyait au loin, apeurée par un barde
Dont les accents, toujours, dispersaient le bétail.
Soudain, à la sortie du piège inextricable,
Se dresse devant moi le barde-épouvantail :
Tous deux, nous éclatons d'un rire inexplicable.
Si les bouteilles buvaient
J'ai rêvé que j'errais au fond d'un souterrain,
Et que, l'obscurité n'étant pas la nuit noire,
On pouvait observer, toutes en train de boire,
Des bouteilles auprès des grands tonneaux de vin.
Des bouteilles buvant, quel sujet de chagrin !
Le vin est dangereux, et la chose est notoire.
Il donne à qui l'absorbe une force illusoire
Et fait s'aventurer sur de glissants terrains.
Bouteilles, cessez donc de vous intoxiquer !
La bouteille répond : Non, je vais t'expliquer,
Je ne bois nullement, car, comme tu t'en doutes,
Je n'ai pas de vrai corps, je suis un contenant
Portant un contenu toujours impermanent ;
Laisse-moi te verser un godet pour la route.
Théophile Gautier voit des statues
Les parcs et les châteaux peuvent ressusciter.
Sitôt que le passant les trouve sympathiques,
On en reconstitue les gazons, les portiques
Et les chemins bordés de beaux portraits sculptés.
Des visiteurs issus d'innombrables cités,
Les gens de l'Outre-Manche et de l'Outre-Atlantique,
Et ceux des bords du Rhin et de l'Adriatique
Viennent en rangs serrés pour voir et visiter.
Une foule joyeuse, à l'ombre de tes arbres
Écoute la chanson des fontaines de marbre ;
Plus d'une belle femme y conduit son amant.
Même si ce pays a d'autres monuments,
Ta gloire et ton renom toujours se perpétuent,
Et nous aimons flâner sous l'oeil de tes statues.
Re: Sagesse du pluvian
C'est super sympathique ton poème !
Nuage- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 13093
Localisation : Drôme du Nord (Rhône-Alpes-Auvergne - France)
Identité métaphysique : La mienne
Humeur : Fluctuante
Date d'inscription : 31/10/2011
Un curé voit une vache
Tout au long d’un chemin, on voit avancer Jeanne,
Une douce génisse allant à ses côtés.
Le soleil verse au monde une étrange beauté ;
Sur le sentier survient un vieux prêtre en soutane.
Ils échangent des mots dans le matin diaphane,
Jeanne au brave curé se met à raconter
Que la vache aujourd’hui doit se faire monter ;
Et le curé, pensif, regarde ses tatanes.
Un reproche lui vient, mais il n’ose le dire,
Car il voudrait le faire en gardant le sourire
Et sans se comporter comme un triste blaireau.
«Jeanne, j’ai, pour finir, un rappel à te faire,
Cette tâche devrait revenir à ton père.»
«La vache, cependant, préfère le taureau».
Nerval voit un dieu mort
La dentelle des mots sur la Toile est brodée
Et d’étranges concepts y construisent leur nid.
Un auteur, pour chercher ce qui les réunit,
S’efforce d’accrocher à chacun une idée,
Sans pouvoir avancer, même d’une coudée ;
Ce vieil auteur oublie ces mots mal définis
Pour exercer ailleurs son esprit démuni.
Vainement de sonnets la Toile est inondée :
Lorsque l’esprit divin s’avançait sur les eaux,
La poésie planait sur le moindre ruisseau
Et faisait scintiller les flots de l’Atlantique ;
Maintenant nul ne voit le visage vermeil
Du Dieu qui alluma la lune et le soleil ;
Nul ne parle avec lui, le soir, sous les portiques.
Saint Nicolas et le Diable
Saint Nicolas, ce jour, s'est montré matinal,
À tous ceux qu'il a vus, a fait joyeuse mine,
A loué leurs travaux, a goûté leur cuisine,
Qui mieux qu'un saint pourrait se montrer amical ?
Le diable en a parfois assez de l'animal.
Mais Nicolas n'est point de ceux qu'on élimine,
Ni de ces petits saints qu'un grand souffle extermine,
Donc le diable en patience a dû prendre son mal.
Tard le soir, ils seront tous les deux au café,
Diable et saint de décembre, ensemble réchauffés,
Partageant le plaisir sacro-saint de la piste.
Vieux qu'ils sont devenus, ne savent plus pourquoi
Un machin les sépare, aux couleurs de la loi,
Pas plus qu'ils n'ont noté depuis quand il existe.
Re: Sagesse du pluvian
Dieu lui-même se soucierait-il des qu'en-dira-t-on au regard de si belles créatures?gaston21 a écrit:Difficile de garder son coeur aussi pur que la neige...quand on aime les minets, y compris celui de la bergère !
Mes salutations fraternelles à l'amoureux de la femme en toi...
ronron- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 6672
Localisation : Canada
Identité métaphysique : agnostique ascendant ouvert
Humeur : ciel bleu
Date d'inscription : 07/03/2011
Hoc est somnium
J'ai rêvé que le monde était plein d'allégresse,
Ce dont ses habitants se montraient enchantés.
Rivalisant entre eux pour trouver la sagesse,
Ils soignaient les jardins qu'ils avaient enfantés.
Débordants de savoir (qu'aucun d'eux ne professe),
Leurs coeurs vers la lumière et l'amour orientés
Baignaient dans la douceur d'une éternelle ivresse
Que jamais le réel ne venait réfuter.
J'étais sous le pouvoir de ce rêve apaisant,
Mon esprit devenait limpide et complaisant,
Lorsqu'un fracas mit fin à cette nuit sereine :
Des camions du marché les rugissants moteurs
Ont accompagné l'aube au village enchanteur ;
Le jour va commencer, retournons à la peine.
Olivier de Magny voit une muse
D'inspiration, cette fureur divine,
Jamais ne peut un voyant s'abriter :
Au fond de lui, se prend à miroiter
Un univers que son coeur imagine.
De ces éclats que son esprit devine,
Il fait des mots qu'il veut expliciter ;
À les ouïr chacun est invité,
C'est à cela que l'auteur les destine.
Il les répand par les champs et la ville,
En palais noble et en demeure vile
Où l'on s'éjouit de l'entendre chanter.
Puis il retourne en sa sombre cambuse,
Car il attend la venue de la muse
Pour nouveaux chants en ce monde enfanter.
Charles Cros voit un tombeau
Avec quoi, beau rimeur, sinon avec ton âme,
Orneras-tu les murs de tes sombres milieux ?
Pour enchanter les mots, ce que l'on fait de mieux,
C'est le coeur palpitant d'un homme ou d'une femme.
Ainsi, tous les matins, tu entretiens la flamme ;
Tu vois l'alexandrin surgir devant tes yeux,
Cependant que ton front demeure insoucieux,
N'étant accoutumé à s'adresser un blâme.
Même si l'univers est parfois désolant,
Tu sais le célébrer, de ton verbe volant,
Ta langue n'étant point, dans ton bec, moribonde.
J'ai souri à tes vers lorsque je les ai lus,
Et rempli d'ambition, un beau jour, j'ai voulu
Devenir à mon tour un barde en ce bas monde.
Verhaeren voit une taverne
Vieux comptoir de Cluny, comptoir juste assez long
Où la bière-pression déverse sa pléthore,
Où le Côtes-du-Rhône est servi par ballons
Tandis que les buveurs ont des phrases sonores !
Sur un vieux tabouret j’use mon pantalon ;
Parfois la beuverie dure jusqu’à l’aurore,
Tant nous nous complaisons dans ce dernier salon
Où l’esprit parisien fleurit et rêve encore.
Les photos des clients se montrent sur les murs.
Chacun se reconnaît, déclarant "C’est ma pomme",
Même si le vivant est d’un âge plus mûr
Que, sur le vieux portrait, cet aimable jeune homme.
Puis, nous rentrons chez nous en longeant les ruisseaux,
Dans le petit matin qu’annoncent les oiseaux.
Baudelaire voit un ermite
29-12-2012 pour J. N.
Des pages d’un livre il s’abrite
Dans son bureau si bien rangé.
Le reste lui est étranger :
Il lit, il écrit, il médite.
Ceux qui un beau jour détiendront
Tous ses écrits mélancoliques
Y trouveront un sens oblique
Qu’à grand-peine ils établiront.
Il n’est pas de ceux qui enseignent,
Encore moins de ceux qui craignent.
Il vit presque sans mouvement,
Ce penseur, nuage qui passe,
Récompense ni châtiment
En son coeur ne trouvent de place.
Des pages d’un livre il s’abrite
Dans son bureau si bien rangé.
Le reste lui est étranger :
Il lit, il écrit, il médite.
Ceux qui un beau jour détiendront
Tous ses écrits mélancoliques
Y trouveront un sens oblique
Qu’à grand-peine ils établiront.
Il n’est pas de ceux qui enseignent,
Encore moins de ceux qui craignent.
Il vit presque sans mouvement,
Ce penseur, nuage qui passe,
Récompense ni châtiment
En son coeur ne trouvent de place.
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