Analyse de l'acte d'achat

[Geveil]

Dans cette société de production/consommation/gaspillage il me semble important de prendre conscience de ce qui nous incite à consommer pour éventuellement, hormis en ce qui concerne les produits de première nécessité, trouver autre chose pour se sentir vivre. Je commence:
Je vous invite à un peu d'introspection, qu'éprouvez-vous lorsque vous achetez quelque chose?
Je commence:
- j'aime sortir de chez moi et voir du monde, ce qui est bien sûr satisfait par les magasins,
- j'aime prendre mon temps pour choisir, ce qui satisfait mon désir d'avoir de la personnalité et d'acheter ce qui me correspond vraiment,
- ensuite, dans le fait d'acheter, il y a comme du remplissage ou de l'expansion, c'est comme si « j 'augmentais » mon être par l'acquisition d'objets.
- dans le fait de dépenser, il y a quelque chose comme le plaisir de déféquer, quelque part, acheter, c'est comme manger et déféquer,
- si l'on a à faire à une vendeuse compétente, il y a le plaisir d'être accompagné, servi, reconnu, on s'intéresse à moi

Pour le moment, c'est tout ce que je trouve. Et vous? Je ne vous demande pas des considérations générales mais, dans cette section "psychologie" les fruits d'une véritable introspection.

[JO]

Depuis que je ne conduis plus, vivant à la campagne, j'achète tout par internet. Choix pratiquement infini, rapidité, facilité...
J'aime bien ça. J'aime choisir, prendre mon temps, tirer des plans sur les changements à apporter à la maison . Le souci vestimentaire n'en est plus un pour une solitaire.Le cadre de vie, par contre, est le prétexte à mille changements qui donnent l'illusion du mouvement .

[Bulle]

Pas si évident de répondre à ça Gerêve !!!

qu'éprouvez-vous lorsque vous achetez quelque chose?

...de la trouille !!! Trouille de ne pas avoir fait un bon choix, c'est à dire que ce qui était acquis dans le souhait d'apporter un plus, un mieux, un plaisir engendre au final une déception...
Je suis plutôt du genre à regarder les vitrines, avec un vrai plaisir tout ce qui est beau, haute couture (on ne manque pas de telles boutiques chez nous) parce que justement c'est beau, parce que c'est de la valeur ajoutée, des talents exprimés, des bouches nourries... et parce que je n'achète pas !
Au final, je n'ai pas de plaisir à acheter...

[Geveil]

Pas facile, hein, l'introspection ?

[Bulle]

Pas facile, hein, l'introspection ?

Je ne trouve pas que ce soit un exercice difficile ; formuler la réponse au plus près l'était. Trouille n'est pas vraiment le mot mais crainte ne me convenait pas...

[Magnus]

Je me demande ce qu'éprouve quelqu'un de très pauvre quand il voit toutes ces vitrines, toute cette surabondance de tout,
--du plus utile jusqu'à l'inutile le plus total--,
et qui ne parvient qu'à peine à se payer le strict nécessaire.

edit : bon, je sais, je n'ai pas fait l'analyse de mes actes d'achat.
Je le dis avant que Géveil ne m'en fasse la remarque.

[Magnus]

Ce qui est bien connu, c'est que la carence affective pousse à l'achat pour compenser.

[Bulle]

Je me demande ce qu'éprouve quelqu'un de très pauvre quand il voit toutes ces vitrines, toute cette surabondance de tout,
--du plus utile jusqu'à l'inutile le plus total--,
et qui ne parvient qu'à peine à se payer le strict nécessaire.

Cela n'a strictement rien à voir avec l'analyse d'un acte d'achat

Mais je peux néanmoins te répondre ayant été élevée dans la pauvreté, puis ayant été ensuite durant pas mal d'années privée de tout "superflu" ; pour ma part donc : rien, même pas l'envie d'avoir un jour, le désir essentiel étant d'arriver à continuer à payer le strict nécessaire.
On zappe, on refoule, et on s'habitue fort bien à se contenter de très peu du moment que l'on arrive à satisfaire les besoins élémentaires.

[Sorcière]

Je me demande ce qu'éprouve quelqu'un de très pauvre quand il voit toutes ces vitrines, toute cette surabondance de tout,
--du plus utile jusqu'à l'inutile le plus total--,
et qui ne parvient qu'à peine à se payer le strict nécessaire.

edit : bon, je sais, je n'ai pas fait l'analyse de mes actes d'achat.
Je le dis avant que Géveil ne m'en fasse la remarque.

De la frustration, pour tout les produits nécessaire.
De la jalousie, pour les produits pas nécessaire mais pratique.
Du dégout, pour les produits de luxe.

Je vois l'achat qui ne sont pas lier au nécessiter de la vie comme le jeux. c'est vite une pathologie.
Et nous sommes presque tous atteint de cette pathologie.

[_athéesouhaits]

le sentiment d'engraisser des actionnaires ....
le sentiment de me faire rouler!
un produit acheté 100 euros sort d'usine a 10 ...voire moins
90 vont dans la fouille d'intermédiaires qui se font des couilles en or..
Ha... si on pouvait acheter directement au producteur...

[zizanie]

Ha... si on pouvait acheter directement au producteur...

Mais, on peut, t'as pas acheté ton panier bio à la ferme du coin?

[_athéesouhaits]

si ...mais pour les fringues et l'electro ménager la chine c'est un peu loin!!!

[zizanie]

si ...mais pour les fringues et l'electro ménager la chine c'est un peu loin!!!

Et les moutons, le lin et le chanvre? Du tricot, du tissage et hop!
Pour les technologies et l'électroménager, c'est un peu plus compliqué.

[Sorcière]

le sentiment d'engraisser des actionnaires ....
le sentiment de me faire rouler!
un produit acheté 100 euros sort d'usine a 10 ...voire moins
90 vont dans la fouille d'intermédiaires qui se font des couilles en or..
Ha... si on pouvait acheter directement au producteur...

Pour moi, c'est un très gros SI car si j'achète du lait directement du producteur, je prend un risque, celui d'une amende assez saler et le producteur aussi.

[_athéesouhaits]

je ne crois pas qu'un slip en laine me conviendrait!!!

[David2012]

Je me demande ce qu'éprouve quelqu'un de très pauvre quand il voit toutes ces vitrines, toute cette surabondance de tout,
--du plus utile jusqu'à l'inutile le plus total--,
et qui ne parvient qu'à peine à se payer le strict nécessaire.

edit : bon, je sais, je n'ai pas fait l'analyse de mes actes d'achat.
Je le dis avant que Géveil ne m'en fasse la remarque.

Je me demandes pour ma part si les émeutes de Londres n'ont pas un rapport avec la société de consommation, puisque que l'on assiste ici à des pillages sans aucunes revendications politiques ou n'étant pas provoquées par la malnutrition (émeutes de la faim).
Des populations défavorisées, abrutis par la publicité omniprésente, sans véritable bagages scolaires, sans recul donc, et puisque "l'on nous fait croire que le bonheur c'est d'avoir", que l'on nous pousse à devenir des acheteurs compulsifs (dossiers de surendettements par exemple, multiples cartes de crédits), ce que l'on ne peut obtenir par l'argent, faute de ressources on l'obtient par un acte violent.

[Geveil]

Une remarque très importante, de Magnus:" La compulsion d'achat provient de frustrations affectives".

Mais comme te le demande Bulle, qu'éprouves-tu quand tu achètes quelque chose; ça peut différer d'une chose à l'autre, bien sûr.

[Ladysan]

Hello Geveil,

Ayant un goût plus ou moins éclectique, je n’ai jamais souffert de la fièvre acheteuse, et je me pose toujours un tas de question avant de décider si j’ai vraiment besoin de cet objet ou de ce vêtement.

Comme je ne regarde jamais les pubs, je ne suis pas trop conditionnée par la mode ou par tous ces articles ménagers que « je » trouve inutiles et encombrants, dont mes proches ou mes amis n’arrêtent de me vanter leurs « utilités »,
(que je retrouve souvent avec étonnement mis en vente sur la brocante annuelle du village).

Je fais du méga/shopping deux ou trois fois l’an, quand il s’agit par exemple de renouveler ma garde-robe ou d’acheter des produits de toilette, parfums, ou maquillages. Quant à l’alimentation, je remplis mon congélateur une fois par mois en laissant la corvée des produits /frais/frigo à mon mari.  

Mais aussi : Tous les ans après les vacances, je récolte les légumes de ma serre pour en faire des plats préparés que je congèle pour l'hiver. Je viens juste de terminer ma deuxième "tournée" de sauce provençale et mes courgettes farcies, mais j'avoues qu'au moins une fois par mois, je me laisse tenter par quelques petites saloperies industrielles, comme par exemple des loempias ou des hamburgers.
J'adore ça.  

[stana]

-C'est l'une de mes compulsions mais ça vas mieux lol au CSAPA ma psy avait noté: "diminution des achats compulsif" disons que cette pulsion repointe le bout de son nez lorsque je ne peux pas assouvir certaines autres

 -Le plaisir d'avoir un choix, de pouvoir choisir moi-même ce qui me convient. Ca donne une impression de liberté en quelque part, de pouvoir.

 -Réaliser des rêves, ne serait-ce que celui d'un nouveau parfum, tunique lol et la satisfaction morale du désr assouvis.

 -Sortir de chez moi, éventuellement croiser et m'entretenir avec quelques amis, connaissances...

 -L'argent me brûle les doigts, ça demande une certaine discipline   et à côté de ça, je ne mange quasiment que des produits de première nécessité et de premier prix ou proche de la date de péremption XD mais je limite^^

 -La satisfaction d'èvoquer mes goûts avec les commerçants, même s'ils ne font que leur métiuer  

 -Un truc tout bête, un truc de femme: le plaisir de dire aux vendeurs, pour ce qui est des vêtements, que je fais telle taille parce-que j'ai énormément maigris (à moins que ces deux derniers mots ne soient incompatibles lol)

 -Evoquer mes passions et ce qui vas avec dans tout ce qui est achats gothiques/ésotériques/bijoux évocateurs etc

 -Le plaisir anticipé de montrer telle nouvelle aquisition à mes amis.

 -Me prouver que je peux choisir de me faire plaisir de temps en temps, même si je n'ai pas beaucoup de moyens.

 -Décompresser.

 Oh ben de ma part, ça ne pouvait pas être moins alambiqué que ça