Constatation ou condamnation ?
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Constatation ou condamnation ?
J'ai trouvé intéressant de vraiment réfléchir à cet échange entre Libremax et Ronron, et pour le faire en connaissance de cause, je suis allée réouvrir mes Bibles, ce que j'y ai trouvé, vous intéressera peut-être aussi.
Source Matthieu 5, traduction Chouraqui, interprétation : moi
...Peut-être... sortir d’une lecture littérale, et tenir compte du contexte.
Le contexte :
Le Christ vient de parcourir toute la Galilée en enseignant, et en faisant de grands miracles. Sa renommée devient immense, et les foules le suivent … Et... et c’est à ce moment précis qu’intervient dans le texte, (traduction Chouraki, parce que même si elle est difficile d’accès au niveau du français, elle reste bien plus précise que n’importe quelle autre traduction au niveau du sens) —deux précisions, qui, lorsqu’on s’y arrête, sont susceptibles de nous mettre sur la voie de ce sens possible :
Et, voyant les foules, il monte sur la montagne et s’assoit là Mat. 5:1
Il monte sur la montagne, et s’assoit là !
Celui-là même qui, maintenant que sa renommée lui amène les foules de tous côtés pourrait prétendre à quelque chose d’énorme en terme de pouvoir et de grandeur, s’assoit là. Sur la montagne.
Illustrant par cette attitude, ce qu'Il dira concernant la lumière à ne pas mettre sous le boisseau.
Pourtant, ce qu’Il va dire lorsqu’Il prend la parole, est des plus déconcertant, et s’asseoir pour le dire est alors des plus significatif.
Mettez-vous à la place des disciples : Il est là, Il a fait de grands miracles, les foules lui sont acquises… Il n’aurait qu’un mot à dire pour que tous se prosternent à ses pieds, et lui jurent allégeance. Il pourrait être le plus grand… et puis non. Il fait le contraire.
Bien que sur le devant de la scène ( sur la montagne) Il commence par s’asseoir et leur parle de ceux qui sont pauvres, faibles, méprisés, sans droits, sans pouvoir, sans nom, mais... mais sont néanmoins en marche, traduit Chouraki de manière fort heureuse pour nous.
Et c’est à partir de cette réalité, qu’il convient de surpasser la justice de ceux qui sont du côté du plus fort, en ne cédant pas à la tentation de se croire supérieur.
Vous êtes sel et lumière, dira-t-il à ses disciples juste après cette démonstration concernant ce qui compte vraiment. Comme si il était impératif d’attirer leur attention sur ce que le sel et la lumière avait en commun avec les œuvres belles qu’Il vient de faire et son appartenance au Père des ciels, -et qui leur sont aussi promises, tant les oeuvres que la filiation : ils verront vos œuvres belles et ils glorifieront votre Père des ciels.
Ainsi la boucle est bouclée : le Christ ne prétend pour Lui-même rien d’autre que ce qu’Il vient de démontrer : ses œuvres gardent en leur sein ce qui est bon à la conservation du Bien : elles visent à rendre libres et dignes bien plus qu'elles ne servent à l'intérêt de celui qui les pratique, elles sont lumineuses en ce qu’elles ne tendent pas à vouloir une gloire pour soi-même, et c’est dans ce contexte, mis en acte, qu’Il poursuit en parlant de la Tora qu’Il est venu accomplir, étant entendu que ce qui Lui importe, c'est l'esprit de la Tora plutôt que la lettre.
Et là, ce qu’on a entendu dire ne suffira pas : vous avez entendu qu’il a été dit aux Anciens, or moi je vous dis : (…) moindre sera-t-il appelé au royaume des ciels (celui qui n’aura pas obéi à (l’Esprit de) la Tora): Yod, signe, misvot…)
Or, qu’est-ce que l’Esprit de la Tora, sinon l’amour pour Dieu et son prochain ?
Son prochain comme soi-même ?!
Dès lors, il n’est pas étonnant qu’Il enchaîne sur le fond de ce que cet amour suppose : l’autre, autrui, notre frère en humanité, lui, le prochain est toujours l’autre de nous, et (brûler) se mettre en colère contre lui, le traiter de vide (Raqa’), de vaurien, ou de fou, c’est d’abord se faire injure à soi-même. Il n’est donc pas étonnant qu’il y ait comme une progression dans le malheur pour celui qui juge son frère, ce semblable, cet autre de lui !
Il n’y a donc pas là une condamnation du Christ pour celui qui est pris dans ce malheur, mais une constatation : de fait, celui qui brûle contre son frère est comme déjà dans le "feu de la Géhenne".
La Chouraqui accordant une préférence au terme passible : qui brûle contre son frère est passible… plutôt qu’à celui de "mérite"(mérite le feu de...) ou encore, à l’énoncé "il en répondra", donne encore à deviner qu’il n’y a pas là une sentence, mais bien une constatation.
Passible, synonymes : capable, adroit, compétent, apte, doué, habile, propre, ingénieux, talentueux, etc.
De là à penser que celui qui brûle contre son frère, et le juge de manière définitive : Raqa (fou) = dont on ne peut plus rien attendre en terme de bon sens et de mesure, à tous les talents pour faire de sa vie un "enfer", celui de la colère et des jugements à l’emporte-pièce, —est un pas que l’on peut franchir sans se tromper de beaucoup.
Ceux qui ne ratent jamais une occasion de se mettre en colère, et qui ne voient chez les autres que leurs défauts, savent, même si ils ne veulent pas toujours le reconnaître, qu’ils vivent là une sorte d’enfer, ou, en tous les cas, savent le temps d’un éclair qu’ils sont très loin de la paix de l’esprit, jusqu’à ce que à nouveaux, et très vite, ce soit la faute de l’autre, ou des autres. Toujours.
Et la suite du texte vient encore confirmer cette lecture : ce qui fait brûler, et trébucher n’est jamais vraiment l’autre de nous, le semblable, le frère mais bien cette part de nous qui nous est constitutive et si importante : œil droit, main droite (ton œil, le droit décompose la syntaxe de la Chouraqui, comme pour mettre l'accent sur l'importance de ce qui est dit là)
Se croire entier sans son frère est un leurre.
Et il semble bien, eu égard à la pratique, que s’il devait nous manquer le coté droit du corps, un frère, peut toujours le remplacer, mais que l’on vienne à perdre ce coté droit sans un frère pour nous aider, c’est bien tout entier que l’on est dans la Géhenne.
La suite laisse songeur tant elle nous entraîne au plus loin de ce qui nous est naturel.
Il ne s’agit rien de moins que de la loi de la liberté parfaite.
Donc, oui, en marche, ou "heureux" (pour ceux qui préfèrent cette traduction), ceux qui… ne correspondent en rien aux critères des bien-nés, bien-pensants, beaux noms, bonne position, grand savoir, grand pouvoir -de ceux qui disent mais ne font pas... ou font le contraire… mais là commence le pays de la foi, et ça, c’est une autre histoire.
Imala
Source Matthieu 5, traduction Chouraqui, interprétation : moi
Libremax : Ce qui ne l'empêche pas de dire , juste avant : Mt 5:22- Eh bien ! moi je vous dis : Quiconque se fâche contre son frère en répondra au tribunal ; mais s'il dit à son frère : "Crétin ! ", il en répondra au Sanhédrin ; et s'il lui dit : "Renégat ! ", il en répondra dans la géhenne de feu.
Ronron : Dans la géhenne de feu (j'ai bien lu?) pour l'avoir traité de renégat??
...Peut-être... sortir d’une lecture littérale, et tenir compte du contexte.
Le contexte :
Le Christ vient de parcourir toute la Galilée en enseignant, et en faisant de grands miracles. Sa renommée devient immense, et les foules le suivent … Et... et c’est à ce moment précis qu’intervient dans le texte, (traduction Chouraki, parce que même si elle est difficile d’accès au niveau du français, elle reste bien plus précise que n’importe quelle autre traduction au niveau du sens) —deux précisions, qui, lorsqu’on s’y arrête, sont susceptibles de nous mettre sur la voie de ce sens possible :
Et, voyant les foules, il monte sur la montagne et s’assoit là Mat. 5:1
Il monte sur la montagne, et s’assoit là !
Celui-là même qui, maintenant que sa renommée lui amène les foules de tous côtés pourrait prétendre à quelque chose d’énorme en terme de pouvoir et de grandeur, s’assoit là. Sur la montagne.
Illustrant par cette attitude, ce qu'Il dira concernant la lumière à ne pas mettre sous le boisseau.
Pourtant, ce qu’Il va dire lorsqu’Il prend la parole, est des plus déconcertant, et s’asseoir pour le dire est alors des plus significatif.
Mettez-vous à la place des disciples : Il est là, Il a fait de grands miracles, les foules lui sont acquises… Il n’aurait qu’un mot à dire pour que tous se prosternent à ses pieds, et lui jurent allégeance. Il pourrait être le plus grand… et puis non. Il fait le contraire.
Bien que sur le devant de la scène ( sur la montagne) Il commence par s’asseoir et leur parle de ceux qui sont pauvres, faibles, méprisés, sans droits, sans pouvoir, sans nom, mais... mais sont néanmoins en marche, traduit Chouraki de manière fort heureuse pour nous.
Et c’est à partir de cette réalité, qu’il convient de surpasser la justice de ceux qui sont du côté du plus fort, en ne cédant pas à la tentation de se croire supérieur.
Vous êtes sel et lumière, dira-t-il à ses disciples juste après cette démonstration concernant ce qui compte vraiment. Comme si il était impératif d’attirer leur attention sur ce que le sel et la lumière avait en commun avec les œuvres belles qu’Il vient de faire et son appartenance au Père des ciels, -et qui leur sont aussi promises, tant les oeuvres que la filiation : ils verront vos œuvres belles et ils glorifieront votre Père des ciels.
Ainsi la boucle est bouclée : le Christ ne prétend pour Lui-même rien d’autre que ce qu’Il vient de démontrer : ses œuvres gardent en leur sein ce qui est bon à la conservation du Bien : elles visent à rendre libres et dignes bien plus qu'elles ne servent à l'intérêt de celui qui les pratique, elles sont lumineuses en ce qu’elles ne tendent pas à vouloir une gloire pour soi-même, et c’est dans ce contexte, mis en acte, qu’Il poursuit en parlant de la Tora qu’Il est venu accomplir, étant entendu que ce qui Lui importe, c'est l'esprit de la Tora plutôt que la lettre.
Et là, ce qu’on a entendu dire ne suffira pas : vous avez entendu qu’il a été dit aux Anciens, or moi je vous dis : (…) moindre sera-t-il appelé au royaume des ciels (celui qui n’aura pas obéi à (l’Esprit de) la Tora): Yod, signe, misvot…)
Or, qu’est-ce que l’Esprit de la Tora, sinon l’amour pour Dieu et son prochain ?
Son prochain comme soi-même ?!
Dès lors, il n’est pas étonnant qu’Il enchaîne sur le fond de ce que cet amour suppose : l’autre, autrui, notre frère en humanité, lui, le prochain est toujours l’autre de nous, et (brûler) se mettre en colère contre lui, le traiter de vide (Raqa’), de vaurien, ou de fou, c’est d’abord se faire injure à soi-même. Il n’est donc pas étonnant qu’il y ait comme une progression dans le malheur pour celui qui juge son frère, ce semblable, cet autre de lui !
Il n’y a donc pas là une condamnation du Christ pour celui qui est pris dans ce malheur, mais une constatation : de fait, celui qui brûle contre son frère est comme déjà dans le "feu de la Géhenne".
La Chouraqui accordant une préférence au terme passible : qui brûle contre son frère est passible… plutôt qu’à celui de "mérite"(mérite le feu de...) ou encore, à l’énoncé "il en répondra", donne encore à deviner qu’il n’y a pas là une sentence, mais bien une constatation.
Passible, synonymes : capable, adroit, compétent, apte, doué, habile, propre, ingénieux, talentueux, etc.
De là à penser que celui qui brûle contre son frère, et le juge de manière définitive : Raqa (fou) = dont on ne peut plus rien attendre en terme de bon sens et de mesure, à tous les talents pour faire de sa vie un "enfer", celui de la colère et des jugements à l’emporte-pièce, —est un pas que l’on peut franchir sans se tromper de beaucoup.
Ceux qui ne ratent jamais une occasion de se mettre en colère, et qui ne voient chez les autres que leurs défauts, savent, même si ils ne veulent pas toujours le reconnaître, qu’ils vivent là une sorte d’enfer, ou, en tous les cas, savent le temps d’un éclair qu’ils sont très loin de la paix de l’esprit, jusqu’à ce que à nouveaux, et très vite, ce soit la faute de l’autre, ou des autres. Toujours.
Et la suite du texte vient encore confirmer cette lecture : ce qui fait brûler, et trébucher n’est jamais vraiment l’autre de nous, le semblable, le frère mais bien cette part de nous qui nous est constitutive et si importante : œil droit, main droite (ton œil, le droit décompose la syntaxe de la Chouraqui, comme pour mettre l'accent sur l'importance de ce qui est dit là)
Se croire entier sans son frère est un leurre.
Et il semble bien, eu égard à la pratique, que s’il devait nous manquer le coté droit du corps, un frère, peut toujours le remplacer, mais que l’on vienne à perdre ce coté droit sans un frère pour nous aider, c’est bien tout entier que l’on est dans la Géhenne.
La suite laisse songeur tant elle nous entraîne au plus loin de ce qui nous est naturel.
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Imala
Imala- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Re: Constatation ou condamnation ?
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C'est une accusation grave d'accuser de rebellion, les démons sont des anges rebelles.
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_Coeur de Loi- Seigneur de la Métaphysique
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