La Presse Mentale

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Message par lennonslegacy Ven 14 Jan 2011 - 21:37

La Presse mentale

Vous savez tout comme moi que la presse nous communique des informations soi-disant pertinentes sur une foule de sujets variés pour nous fournir une idée de ce qui a retenu l'attention des gens en général sur une période de temps ‘X’. Tout comme moi, vous savez que la presse subit une censure puisque bien des propos ne parviennent pas au grand public puisque certains sujets sont parfois trop délicats, déplacés, choquants ou ne suscitant d'aucune façon l'intérêt du public. Il se trouve à y avoir un tri de l'information avant qu'elle soit divulguée au public, pour ne retenir que les faits saillants survenus sur un territoire de taille Y. Dans le monde entier, ou bien une petite ville, la règle est la même, produire des nouvelles. Bien sûr, ceci figure dans le domaine purement subjectif, puisque les événements rapportés comme dignes d'attention ne reflètent nullement l'état réel de la société. De plus, la priorité que l'on accorde aux différents problèmes qui l'affectent est souvent erronée. Bref, la presse projette des visions de la réalité filtrée par les moeurs et coutumes de la société. Elle nous informe de ce qu'elle considère comme fait saillant. Ce, dans un laps de temps ‘X’ sur un territoire de taille ‘Y’.

De plus, la presse conservée sous forme d'archives constitue une mémoire collective.

Moi je pense que ce que la presse est pour l'humanité se trouve à être la conscience pour l'individu. Je crois que ce qui nous parvient a la conscience, possédé de grandes similitudes avec ce qui a été dit ci-dessous à propos de ce qui parvient au public par l'intermédiaire de la presse. Le nombre de sujet existant et d'événements qui surviennent dépasse largement ce qui peut être diffusé, en ce qui concerne la presse, d'être pensé, en ce qui concerne l'individu. Bref, vous ne pouvez penser à tout en même temps, autant que la presse ne puisse tout rapporter au public

Ce que sont les moeurs et coutumes en ce qui concerne la société, et qui façonne ce qui retient son attention se présente chez l'individu par son historique de vie, son histoire personnelle bref sa constitution psychologique. Ce qui nous parvient a l'esprit, ce sont nos propres ‘manchettes’, nos faits saillants personnels. Lorsque vous êtes conscients de quelque chose, votre cerveau a déterminé selon votre constitution psychologique que ce quelque chose était ce qui devait faire vos manchettes, ou en d'autre terme, parvenir à votre conscience.

Par exemple, vous vous préoccupez de la santé d'un proche. Votre historique a fait de cette personne quelqu'un qui vous tient à coeur. Alors, vous ne pouvez vous empêcher, le sujet vous vient souvent en tête. Votre cerveau en a fait une nouvelle, il a choisi parmi une foule de sujets possible, celui qu'il considère comme le plus digne d'intérêt. Tout comme la presse, le phénomène est subjectif, puisque soumis à vos prédispositions personnelles.

Tout comme la presse donc, le cerveau fait un tri de l'information, élimine ce qu'il considère comme indigne d'intérêt, et fait parvenir à la conscience ce qu'il estime digne de l'être. Si vous avez faim, votre cerveau vous fera parvenir des pensées relatives à la nourriture. Il peut aussi faire surgir des sentiments qu'il croit pertinents selon les circonstances, telles que la peur, le désir, la colère, la joie, la tristesse, l'avidité, sympathie, etc.

De plus, au même titre que la presse, au niveau individuel il existe une censure. Une idée, une pensée, des désirs, peuvent être bloquées par le cerveau, ce que la psychanalyse nomme refoulements. Un événement traumatisant peut bouleverser le cours de ce que votre conscience va vous rapporter pour le restant de vos jours.

Mais alors, si notre conscience n'est que le fruit de ce que notre cerveau considère comme digne d'y porter attention, que faire du libre arbitre? La conscience se réduirait-elle à un phénomène né purement de l'utilité biologique, un simple outil de notre cerveau, lui permettant de se concentrer sur un nombre limité de problèmes simultanément? Notre cerveau pense peut-être à tout ce que l'on pense avant que nous l'eussions pensé. Non, me direz-vous, puisque la plupart du temps, lorsque confronté à une situation, qu'elle soit problématique ou non, le cerveau nous propose, le plus souvent du moins, plus d'un choix d'action possible. Le cerveau fait donc office de secrétaire, vous présentant la situation, ensuite vous, vous choisissez d'agir en fonction des différends issus possibles. Ceci donne une impression de ‘responsabilité’ ou ‘libre arbitre’

Et si choisir parmi différentes options n'était qu'une illusion et que votre cerveau dirige vos choix et raisonnements? Peu importe, le cerveau ne génère pas tout, il vous reste vos sensations, ce que vos sens vous communiquent, puisque sur le monde extérieur, il n'a pas d'emprise. Peu importe qu'il produise lui-même les sensations via la perception. Vous ressentez des choses totalement extérieures à lui, comme découvrir une musique qui vous était inconnue jusqu'alors, contempler un paysage nouveau pour vous, sentir un mélange unique de fleurs, en fin de compte, vivre de nouvelles expériences sensorielles. Elles sont imprévisibles et hors du contrôle de notre cerveau. L'idée que ‘nous ne serions que notre cerveau’ est discréditée, puisque nous sommes capables de ressentir et d'assimiler de nouvelles données, non générées par lui. Par conséquent, tout ce que nous sommes en tant qu'individu n'est pas seulement le fruit de notre cerveau, mais du monde extérieur aussi. Seulement, dans le ‘monde extérieur’ il existe un facteur décisif.

Ce facteur qui rend la vie si imprévisible et échappant à tout contrôle de notre cerveau, ce sont les autres. L'humain est fondamentalement social, et rien ne rend la vie plus humaine que le contact des autres humains, puisque nous ne détenons pas le contrôle total sur eux. La vie en société, l'imprévisibilité des autres et de ce qu'ils nous font vivre voila une source de stimulation et de sensation nouvelle. Donc, on peut dire qu'une partie de nous, c'est les autres, et au moyen des autres, nous sommes humains, en tant qu'humains, nous ressentons des choses, et ressentir des choses, ces êtres conscients.

Vivre en tant qu'être humain ne se définit pas par la manière dont nous agissons en tant qu'individus, ni par les choix que nous faisons, ni parce que nous avons des états d'âme. Ce qui nous distingue consiste au fait que nous pouvons le partager avec les autres. Le reste, ce qui nous distingue des autres animaux, comme notre supposée intelligence supérieure et notre libre arbitre se trouve à être qu'une extension de ce qui existait déjà dans le monde animal. Ce qui nous distingue ce sont nos yeux qui voient, excepté qu'il y a quelqu'un derrière eux qui observent ce qu'ils voient.

Extérioriser nos données sensorielles par le langage, partager avec les autres ce que notre cerveau nous envoie comme manchette du moment, bref de vivre avec les autres, voila ce en quoi constitue un humain. Puisqu’en témoigner prouve notre présence à l'intérieur de nous-mêmes. Elle se situe là, la différence avec les autres animaux. Eux aussi ont de ‘journaliste’ les tenants informés de ce qui doit retenir l'attention. Eux aussi sélectionnent parmi les choix que leurs cerveaux leur présentent comme options disponibles, leurs cerveaux publient aussi des sentiments, peut-être même des émotions. Eux aussi sont confrontés aux aléas du comportement des autres de leur espèce. Nous les humains, communiquons nos états d'âme avec un langage qui suit des règles cohérentes nous permettant de témoignées aux autres, de manière rationnelle et structurée, nos sensations sensorielles, prouvant de ce fait que j'y suis derrière, au-delà et indépendamment de mon cerveau, il existe un ‘moi’. Ce langage procure aussi la possibilité d'une infinité d'expressions, donc nous pouvons vivre une infinité de sensations. Et surtout, étant donné que la clarté dans le dialogue est de mise, en dialoguant, le ‘moi’ tente de communiquer le plus précisément possible ce qu'il a vécu, il l'a donc vécu.

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