Le décalage : notre civilisation forme-t-elle des intelligences à deux vitesses ?
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Geveil
_Coeur de Loi
Alice
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Le décalage : notre civilisation forme-t-elle des intelligences à deux vitesses ?
Bonjour !
Une réflexion que je me fait depuis quelques temps, je voudrais votre avis sur la question :
Le savoir scientifique et la technologie évoluent à toute vitesse depuis 1 siècle. Le progrès effectué est quasi exponentiel, une théorie chasse l'autre plus vite que l'éclair, une technologie remplace l'autre avant même qu'on aie eu le temps de dire ouf.
L'Humanité n'a jamais eu accès à autant de nouveaux savoirs, n'a jamais eu face à elle autant d'informations nouvelles à traiter... que depuis quelques années.
Certains disent même que tout cela va trop vite, que l'humanité n'arrive plus à s'adapter.
Ma réflexion arrive ici : j'ai l'impression que de plus en plus, on voit une fracture dans la société : d'un côté, une élite scientifico-technologique, formée (vaille-que-vaille) à cet afflux incessant de nouveaux savoirs, capable de s'adapter intellectuellement à la compréhension de ces référents changeants, parmi lequel on retrouve le vivier de chercheurs toujours à l'affut d'une nouvelle découverte. De l'autre, les masses passives, dont le bagage de connaissance - et surtout de capacité à penser/apprendre par soi-même - n'évolue plus depuis l'instauration de l'enseignement obligatoire au siècle dernier (j'exagère un peu peut-être quoi que...), des masses ayant l'illusion de participer à cette révolution technologique, mais ayant en fait raté le train depuis belle lurette : ce n'est pas parce qu'on "consomme de la technologie" qu'on en comprend le fonctionnement, et encore moins qu'on a les connaissances requises pour les créer, construire, produire...
En d'autres mots : j'ai l'impression qu'on revient lentement mais sûrement à l'époque antique, prenons les Egyptiens par exemple, où une infime minorité possédait le Savoir et était chargée de le faire évoluer, et où la majorité "stagnait" dans un savoir basique agrémenté de sauce mystique et de pili-pili superstitiel (ça se dit ça?). La seule différence, c'est que l'ignorance actuelle est en partie voulue par les masses elles-mêmes, qui pourraient pourtant facilement avoir accès aux informations/formations nécessaires.
Internet n'arrangeant rien au contraire : il donne l'illusion aux gens de "tout savoir sans avoir besoin de le savoir" (je me comprends).
Vous en pensez quoi ?
Une réflexion que je me fait depuis quelques temps, je voudrais votre avis sur la question :
Le savoir scientifique et la technologie évoluent à toute vitesse depuis 1 siècle. Le progrès effectué est quasi exponentiel, une théorie chasse l'autre plus vite que l'éclair, une technologie remplace l'autre avant même qu'on aie eu le temps de dire ouf.
L'Humanité n'a jamais eu accès à autant de nouveaux savoirs, n'a jamais eu face à elle autant d'informations nouvelles à traiter... que depuis quelques années.
Certains disent même que tout cela va trop vite, que l'humanité n'arrive plus à s'adapter.
Ma réflexion arrive ici : j'ai l'impression que de plus en plus, on voit une fracture dans la société : d'un côté, une élite scientifico-technologique, formée (vaille-que-vaille) à cet afflux incessant de nouveaux savoirs, capable de s'adapter intellectuellement à la compréhension de ces référents changeants, parmi lequel on retrouve le vivier de chercheurs toujours à l'affut d'une nouvelle découverte. De l'autre, les masses passives, dont le bagage de connaissance - et surtout de capacité à penser/apprendre par soi-même - n'évolue plus depuis l'instauration de l'enseignement obligatoire au siècle dernier (j'exagère un peu peut-être quoi que...), des masses ayant l'illusion de participer à cette révolution technologique, mais ayant en fait raté le train depuis belle lurette : ce n'est pas parce qu'on "consomme de la technologie" qu'on en comprend le fonctionnement, et encore moins qu'on a les connaissances requises pour les créer, construire, produire...
En d'autres mots : j'ai l'impression qu'on revient lentement mais sûrement à l'époque antique, prenons les Egyptiens par exemple, où une infime minorité possédait le Savoir et était chargée de le faire évoluer, et où la majorité "stagnait" dans un savoir basique agrémenté de sauce mystique et de pili-pili superstitiel (ça se dit ça?). La seule différence, c'est que l'ignorance actuelle est en partie voulue par les masses elles-mêmes, qui pourraient pourtant facilement avoir accès aux informations/formations nécessaires.
Internet n'arrangeant rien au contraire : il donne l'illusion aux gens de "tout savoir sans avoir besoin de le savoir" (je me comprends).
Vous en pensez quoi ?
Alice- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Re: Le décalage : notre civilisation forme-t-elle des intelligences à deux vitesses ?
On peut pas être spécialiste dans tous les domaines de savoir, les élites aussi ne savent pas tout du connu.
C'est normale que la société produise des experts dans des disciplines pour la fabrication technologique.
De plus, le savoir mondain n'est que du verbiage utilitaire, du jargon de spécaliste à l'infini. Il ne remplace pas le savoir transcendental.
C'est normale que la société produise des experts dans des disciplines pour la fabrication technologique.
De plus, le savoir mondain n'est que du verbiage utilitaire, du jargon de spécaliste à l'infini. Il ne remplace pas le savoir transcendental.
Dernière édition par Coeur de Loi le Dim 7 Nov 2010 - 18:14, édité 2 fois
_Coeur de Loi- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Le décalage : notre civilisation forme-t-elle des intelligences à deux vitesses ?
Oui, et le savoir transcendental ne permet pas d'éviter les fautes d'orthographe.
Geveil- Akafer
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Re: Le décalage : notre civilisation forme-t-elle des intelligences à deux vitesses ?
Corrigé, lu et approuvé.
_Coeur de Loi- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Le décalage : notre civilisation forme-t-elle des intelligences à deux vitesses ?
Oui, mais au masculin, " transcendental" ne prend pas de e.
Je fais une prévisualisation avant de poster et corrige, quand je les vois, mes propres fautes.
Je fais une prévisualisation avant de poster et corrige, quand je les vois, mes propres fautes.
Geveil- Akafer
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Re: Le décalage : notre civilisation forme-t-elle des intelligences à deux vitesses ?
Je ne suis pas une élite de l'orthographe, je suis un citoyen de base.
_Coeur de Loi- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Le décalage : notre civilisation forme-t-elle des intelligences à deux vitesses ?
l'instruction laïque et obligatoire a longtemps été le ferment d'une culture pour tous . Mais les masses instruites sont difficiles à manipuler . Panem and circenses, disaient les romains...ce n'est même plus le cas : des millions de précaires n'ont pas de quoi manger tous les jours, mais pour les jeux, la télé est là, qui nous abrutit .
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Le décalage : notre civilisation forme-t-elle des intelligences à deux vitesses ?
Exact Jo.
Mais le fossé existant entre les masses de l'élite du temps des romains, était selon moi moins grand que le fossé actuel - au regard du boom des connaissances et développement technologiques de ces dernières années.
Le "commun des mortels" est aujourd'hui incapable d'expliquer ou de comprendre la plupart des concepts sur lesquels sont basés les technologies qu'il utilise de manière "ludique", la médecine qui le soigne, la manière (industrielle) dont les aliments dont il se nourrit sont produits, comment sont fabriqués tous les biens de consommation de son quotidien.
Avant au moins, les gens savaient traire une chèvre, faire le pain, faire pousser des légumes, tisser/tricoter leurs vêtements, construire leur maison, faire du feu.
L'homme "lambda" d'aujourd'hui a perdu la plupart de ces savoirs ancestraux... sans pour cela être plus capable de maîtriser les savoirs du XXIème siècle.
Je ne parle même pas (Coeur de loi), d'être expert en tout, non, simplement d'avoir une conscience et/ou une connaissance minimale des Savoirs actuels...
Mais le fossé existant entre les masses de l'élite du temps des romains, était selon moi moins grand que le fossé actuel - au regard du boom des connaissances et développement technologiques de ces dernières années.
Le "commun des mortels" est aujourd'hui incapable d'expliquer ou de comprendre la plupart des concepts sur lesquels sont basés les technologies qu'il utilise de manière "ludique", la médecine qui le soigne, la manière (industrielle) dont les aliments dont il se nourrit sont produits, comment sont fabriqués tous les biens de consommation de son quotidien.
Avant au moins, les gens savaient traire une chèvre, faire le pain, faire pousser des légumes, tisser/tricoter leurs vêtements, construire leur maison, faire du feu.
L'homme "lambda" d'aujourd'hui a perdu la plupart de ces savoirs ancestraux... sans pour cela être plus capable de maîtriser les savoirs du XXIème siècle.
Je ne parle même pas (Coeur de loi), d'être expert en tout, non, simplement d'avoir une conscience et/ou une connaissance minimale des Savoirs actuels...
Alice- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Re: Le décalage : notre civilisation forme-t-elle des intelligences à deux vitesses ?
Coeur de Loi a écrit:Je ne suis pas une élite de l'orthographe, je suis un citoyen de base.
Bien dit Coeur de Loi
Ladysan- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Le décalage : notre civilisation forme-t-elle des intelligences à deux vitesses ?
Se pose ici aussi la question du contenu des programmes d'enseignement : les connaissances fondamentales que nous apprenons à nos enfants à l'école primaire et secondaire sont-elles adaptées aux besoins "intellectuels" que notre civilisation actuelle engendre pour qui veut être un citoyen adulte et responsable ?
J'ai des doutes...
J'ai des doutes...
Alice- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Humeur : têtue
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Re: Le décalage : notre civilisation forme-t-elle des intelligences à deux vitesses ?
j'ai l'impression que de plus en plus, on voit une fracture dans la société : d'un côté, une élite scientifico-technologique, formée (vaille-que-vaille) à cet afflux incessant de nouveaux savoirs, capable de s'adapter intellectuellement à la compréhension de ces référents changeants, parmi lequel on retrouve le vivier de chercheurs toujours à l'affut d'une nouvelle découverte. De l'autre, les masses passives, dont le bagage de connaissance - et surtout de capacité à penser/apprendre par soi-même - n'évolue plus depuis l'instauration de l'enseignement obligatoire au siècle dernier (j'exagère un peu peut-être quoi que...), des masses ayant l'illusion de participer à cette révolution technologique, mais ayant en fait raté le train depuis belle lurette : ce n'est pas parce qu'on "consomme de la technologie" qu'on en comprend le fonctionnement, et encore moins qu'on a les connaissances requises pour les créer, construire, produire...
oui mais ce n'est pas grave en faite on peut y voir une statique dans un camps et la dynamique dans l'autre, ils sont complémentaire
les deux vitesses sont ailleurs , dans notre actualisation du jour et là s'est terrible le décalage
Pour imager :
Un peu comme d'une part ceux qui vivent a crédit sur un pseudo potentiel dans une illusion de temps par projection et les autres qui payent cash en actualisant un potentiel inné intemporel qui sort de toutes projections
Ceux là sont d'ailleurs imprévisible , alors que les autres , les endettés sont prévisible mais ils ne le voient pas.
Et ça s'est terrible , mais il faut le voir
et un jours il y a un déclic tsunami face a "l'évidence" et voilà que la masse se soulève comme un raz de marée , dans sa folie
Je n'ai pas compris , comment arrive ce mécanisme de mort subite , qui est "bonne conseillère" pour un rappel a l'ordre, mais malheureusement temporaire
Un peu comme remonter une pendule , avant qu'elle ne s'arrête définitivement , par un dernier soubresaut !!
Pour une nouvelle statique et dynamique un peut plus a plat
ceci est assez rigolot, il semble que personne ne connaisse l'heure , comme qui dirait !!!comment arrive ce mécanisme de mort subite
Donc ma réponse est honnête
_zakari- EXCLU DU FORUM
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Date d'inscription : 01/01/2011
Re: Le décalage : notre civilisation forme-t-elle des intelligences à deux vitesses ?
L'espèce humaine évolue lentement, les découvertes scientifiques ont eu lieu naturellement dès lors qu'un nombre suffisant d'individus ont été capables de les mener à bien et que les circonstances culturelles ou autres leur en ont laissé l'opportunité.
Alors il reste une forte majorité qui n'est pas à jour des capacités requises pour vraiment suivre et participer. Comment en serait-il autrement, alors que la période de ce développement a été si courte relativement aux délais normaux d'adaptation par sélection naturelle ? Surtout que le progrès scientifique a fortement mis à mal ce même processus de sélection naturelle de l'espèce humaine qui l'avait rendu possible.
Certes il y a d'autres aspect du problème, des méthodes qui serait à revoir, dans l'organisation et le contenu de l'enseignement.
Il faudrait déjà en finir avec le mythe qui voudrait enseigner la même chose à tout le monde. En effet, une majorité a besoin de beaucoup d'efforts pour ne comprendre qu'une petite parcelle des connaissances pertinentes, de sorte que forcer tout le monde à passer autant de temps sur si peu de choses constitue un gaspillage de la vie de ceux qui seraient capables d'aller plus vite plus loin.
Aussi, tout comme la science est divisée en spécialités et fonctionne relativement bien ainsi, une plus grande liberté et diversité des sujets pour ceux qui souhaitent se spécialiser précocement, pourrait aider.
Et puis je suis d'accord que le contenu de l'enseignement est souvent mal adapté et déconnecté des vrais besoins et des connaissances pertinentes, je l'ai ressenti dans mon domaine (les maths et la physique), cela me semble l'effet d'un choix arbitraire d'une administration académique elle-même sclérosée, peu imaginative tant sur le sens des contenus que sur la réalité des besoins.
Alors il reste une forte majorité qui n'est pas à jour des capacités requises pour vraiment suivre et participer. Comment en serait-il autrement, alors que la période de ce développement a été si courte relativement aux délais normaux d'adaptation par sélection naturelle ? Surtout que le progrès scientifique a fortement mis à mal ce même processus de sélection naturelle de l'espèce humaine qui l'avait rendu possible.
Certes il y a d'autres aspect du problème, des méthodes qui serait à revoir, dans l'organisation et le contenu de l'enseignement.
Il faudrait déjà en finir avec le mythe qui voudrait enseigner la même chose à tout le monde. En effet, une majorité a besoin de beaucoup d'efforts pour ne comprendre qu'une petite parcelle des connaissances pertinentes, de sorte que forcer tout le monde à passer autant de temps sur si peu de choses constitue un gaspillage de la vie de ceux qui seraient capables d'aller plus vite plus loin.
Aussi, tout comme la science est divisée en spécialités et fonctionne relativement bien ainsi, une plus grande liberté et diversité des sujets pour ceux qui souhaitent se spécialiser précocement, pourrait aider.
Et puis je suis d'accord que le contenu de l'enseignement est souvent mal adapté et déconnecté des vrais besoins et des connaissances pertinentes, je l'ai ressenti dans mon domaine (les maths et la physique), cela me semble l'effet d'un choix arbitraire d'une administration académique elle-même sclérosée, peu imaginative tant sur le sens des contenus que sur la réalité des besoins.
spoirier- Affranchi des Paradoxes
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Identité métaphysique : matheux, agnostique, rationaliste
Humeur : sérieux
Date d'inscription : 31/05/2011
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