Chomsky à Paris : chronique d'un malentendu
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_pandore
Jipé
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Chomsky à Paris : chronique d'un malentendu
Notre Chomsky à nous ???????
En 1984, un jeune chercheur nommé Pierre Pica s'en va étudier aux Etats-Unis avec Noam Chomsky. L'inventeur de la linguistique "générative" est alors au faîte de sa renommée : aux quatre coins du monde, on cite le maître du Massachusetts Institute of Technology (MIT), on connaît aussi ses engagements anti-impérialistes et libertaires. Pierre Pica noue bientôt un lien solide avec son professeur. Si bien qu'en 1994, c'est lui qu'un responsable du CNRS sollicite pour réimplanter la tradition chomskienne en France. "Viens, on va faire la révolution chomskienne à Paris !", lui promet-il. "J'ai trouvé cela intéressant, se souvient Pica aujourd'hui. Mais quand j'en ai parlé à Noam, il m'a tout de suite dit : "Ça ne marchera pas !" Il avait raison."
suite dans le spoiler (...)
A l'origine du grand malentendu entre Chomsky et la France, pourtant, il y a aussi quelques faits. A commencer par la sordide "affaire Faurisson", qui n'en finit plus de peser sur la réception de Chomsky en France. En 1980, en effet, un texte signé de lui fut publié sous forme de préface à un livre du négationniste Robert Faurisson. L'intellectuel américain commença par protester du fait que son texte ne visait qu'à défendre la liberté d'expression. Mais il alla ensuite plus loin, et la polémique qui s'ensuivit fut d'autant plus dévastatrice qu'elle l'opposa à l'une des grandes consciences de la gauche française, l'historien et militant anticolonialiste Pierre Vidal-Naquet (1930- 2006). "Vous avez le droit de dire : mon pire ennemi a le droit d'être libre (...). Vous n'avez pas le droit de prendre un faussaire et de le repeindre aux couleurs de la vérité", lançait-il à Chomsky dans Les Assassins de la mémoire (La Découverte, 1987). "Pierre était ulcéré par les explications de Chomsky, qui ne tenaient pas debout, se souvient François Gèze, PDG des éditions La Découverte, ami et éditeur de Vidal-Naquet. Si Chomsky n'avait pas commis cette gravissime erreur politique, il aurait sans doute été mieux entendu en France. "
Jean Birnbaum
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En 1984, un jeune chercheur nommé Pierre Pica s'en va étudier aux Etats-Unis avec Noam Chomsky. L'inventeur de la linguistique "générative" est alors au faîte de sa renommée : aux quatre coins du monde, on cite le maître du Massachusetts Institute of Technology (MIT), on connaît aussi ses engagements anti-impérialistes et libertaires. Pierre Pica noue bientôt un lien solide avec son professeur. Si bien qu'en 1994, c'est lui qu'un responsable du CNRS sollicite pour réimplanter la tradition chomskienne en France. "Viens, on va faire la révolution chomskienne à Paris !", lui promet-il. "J'ai trouvé cela intéressant, se souvient Pica aujourd'hui. Mais quand j'en ai parlé à Noam, il m'a tout de suite dit : "Ça ne marchera pas !" Il avait raison."
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- Spoiler:
- De fait, quinze ans plus tard, Chomsky est marginal dans les universités françaises. Et récemment, lorsque Pierre Pica a entrepris d'organiser une conférence de Chomsky à Paris, les dirigeants du CNRS ne lui ont guère facilité la tâche. Omerta intellectuelle ? Répression académique ? Pire : simple désintérêt, mépris à peine dissimulé. "Les gens de mon laboratoire m'ont dit : "La venue de Chomsky à Paris, c'est une manifestation bling-bling" !", soupire Pica.
Samedi 29 mai au matin, pourtant, la conférence a bien eu lieu. En métro, à Vélib' ou en rollers, beaucoup de jeunes s'étaient pressés vers le campus des Cordeliers, au Quartier latin. Un auditoire où se mêlaient étudiants et enseignants, Français mais aussi Italiens, Brésiliens ou Américains. Une heure durant, en anglais et sans notes, le professeur de 81 ans a improvisé une leçon de linguistique générative. Chemise bleu clair et simple jean, il se levait régulièrement pour tracer au tableau, à la craie, une phrase à décortiquer : "Can eagles that fly swim ?" (les aigles qui volent peuvent-ils nager ?), par exemple. Sa voix était douce et son propos tranchant. Ponctuant son discours d'une plaisanterie, il avait des airs de Woody Allen. Et, lorsqu'il affirmait que les théories concurrentes ne valaient pas une heure de peine, il faisait mine de les repousser des deux mains avec un geste de chasse-neige.
A la fin de la séance, toutefois, il apparut qu'aucune question posée, ou presque, ne le fut par un Français. Et nous y revoilà : étudié un peu partout en Europe, Chomsky le savant n'a quasiment plus d'influence ici. A l'origine, pourtant, les Français ont joué un grand rôle dans le rayonnement de sa linguistique générative. "Dans les années 1960 et 1970, nous avons formé tout le monde en Europe, les Italiens, les Néerlandais, les Norvégiens, précise Pica. Ensuite, chez nous, ça n'a pas suivi. Avec Noam, on s'est souvent demandé pourquoi. Mais quelle que soit la raison, le fait est là : en France, la linguistique générative est devenue un petit ghetto. La plupart des livres de Noam ne sont même plus disponibles. Les seuls ouvrages qu'on publie de lui sont politiques, et ils sont beaucoup plus faibles."
Mais, si certains fidèles du Chomsky linguiste regrettent que son oeuvre savante soit éclipsée par ses textes et films militants, d'autres se félicitent de constater que les idées politiques de l'intellectuel américain soient maintenant diffusées en français - qu'elles portent sur la trahison des intellectuels, la "fabrique du consentement" ou l'hégémonie américaine. Certes, l'oeuvre souffre d'un certain émiettement, car Chomsky n'a pas écrit le livre qui donne une vision cohérente de sa pensée politique.
En revanche, on dispose de nombreux recueils d'articles et d'entretiens. Editeur new-yorkais et ami de Chomsky, André Schiffrin est de ceux qui regrettent cette dispersion : "La multiplication des pamphlets à bas prix donne l'impression d'une pensée éparpillée, superficielle", note le patron de The New Press, qui raconte que, à Philadelphie, un libraire a créé un présentoir baptisé "Chomsky of the month".
Au rythme où vont les choses, l'idée pourrait bientôt être reprise par les libraires français. Depuis la fin des années 1990, en effet, les textes politiques de Chomsky commencent à envahir leurs rayons. Ils ont d'abord été publiés par de petites maisons indépendantes : Agone, Le Serpent à plumes, Acratie... Par la suite, une entreprise du groupe Hachette comme Fayard est venue s'ajouter à la liste de ses éditeurs. Ainsi, tous titres confondus, Chomsky a vendu environ 20 000 exemplaires de ses livres en 2009 (source Ipsos). C'est bien, mais beaucoup moins que dans d'autres pays comme l'Allemagne et l'Italie, où son aura est bien plus forte. En politique aussi, donc, la France constitue pour Chomsky une terre de mission. Comment expliquer cette exception ?
Samedi après-midi, peu après la conférence au CNRS, le journaliste Serge Halimi proposa sa réponse, lors du meeting organisé par Le Monde diplomatique dans un Théâtre de la Mutualité bien rempli. Si Chomsky n'est pas venu en France depuis près de trente ans, affirma-t-il, c'est parce qu'un "petit groupe de gardes-barrières", une véritable "police de la pensée", a tout fait pour empêcher l'accès à ses textes. "Peu d'intellectuels ont été, dans la période récente, diffamés, intellectuellement et moralement, au degré où il continue à l'être", confirme le philosophe Jacques Bouveresse dans une préface au recueil Raison et liberté intitulée "Chomsky face à ses calomniateurs".
A l'origine du grand malentendu entre Chomsky et la France, pourtant, il y a aussi quelques faits. A commencer par la sordide "affaire Faurisson", qui n'en finit plus de peser sur la réception de Chomsky en France. En 1980, en effet, un texte signé de lui fut publié sous forme de préface à un livre du négationniste Robert Faurisson. L'intellectuel américain commença par protester du fait que son texte ne visait qu'à défendre la liberté d'expression. Mais il alla ensuite plus loin, et la polémique qui s'ensuivit fut d'autant plus dévastatrice qu'elle l'opposa à l'une des grandes consciences de la gauche française, l'historien et militant anticolonialiste Pierre Vidal-Naquet (1930- 2006). "Vous avez le droit de dire : mon pire ennemi a le droit d'être libre (...). Vous n'avez pas le droit de prendre un faussaire et de le repeindre aux couleurs de la vérité", lançait-il à Chomsky dans Les Assassins de la mémoire (La Découverte, 1987). "Pierre était ulcéré par les explications de Chomsky, qui ne tenaient pas debout, se souvient François Gèze, PDG des éditions La Découverte, ami et éditeur de Vidal-Naquet. Si Chomsky n'avait pas commis cette gravissime erreur politique, il aurait sans doute été mieux entendu en France. "
Jean Birnbaum
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Cervantes
Re: Chomsky à Paris : chronique d'un malentendu
Woah ton Jésus est direct.....pour moi il révèle une grande sagesse....et beaucoup d'expérience..
Tout ceci manque a ma culture,mais la liberté d'expression est selon une chimère,elle est non toléré dans la voie publique....et vous pouvez rapidement être mis au banc des accusés....
Tout ceci manque a ma culture,mais la liberté d'expression est selon une chimère,elle est non toléré dans la voie publique....et vous pouvez rapidement être mis au banc des accusés....
_pandore- EXCLUE DU FORUM
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Re: Chomsky à Paris : chronique d'un malentendu
Oui Pandore, mon bel "ex-avatar" n'a pas été bien accueilli , j'ai décidé d'en changer ce matin, mais crois moi, il n'a pas été inutile
La liberté d'expression...ses jours sont comptés !
La liberté d'expression...ses jours sont comptés !
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Cervantes
Re: Chomsky à Paris : chronique d'un malentendu
L'ignorant(e) qui évoque la liberté la réduit a son expression et omet l'ensemble de son exercice. C'est ainsi qu'il en parle.
Radha2- Maître du Temps
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Re: Chomsky à Paris : chronique d'un malentendu
Extrait de CHOMSKY : À QUOI SERT-IL ET QUI SERT-IL ?
ICI
PAR JEAN-CHARLES CHEBAT
L’auteur est professeur titulaire de la Chaire de commerce Omer-DeSerres à l’École des Hautes études commerciales de l’Université de Montréal. Il est membre de la Société royale du Canada, dont il a été vice-président ; il fut président de son Académie des lettres et sciences humaines. Il est Fellow de plusieurs sociétés académiques, dont l’American Psychological Association. Il est chevalier de l’Ordre national du Québec.
"Ah, Noam Chomsky ! Quelle magie dans les rudes et étranges sonorités de ce nom ! Sa seule évocation est un atout majeur du jeu de salon appelé « name dropping », où excellent les péri-intellectuels. Et cela donne des choses comme ceci : « Avez-vous lu le dernier de Chomsky ? Non, vraiment ? Il faut ! » ou comme ceci « Chomsky, ah, quel intellectuel puissant ! Il y a longtemps que je le lis, depuis mes cours à Boston ». Quelle joie intérieure de communier avec Chomsky et de dénigrer tout ce qui est américain, occidental, capitaliste ! Tout soixante-huitard se sent rajeunir, tout contestataire boutonneux se sent grandir !
Chomsky a été célébré comme l’égal d’Einstein, comme l’« auteur vivant le plus cité » (selon le Chicago Tribune), comme le « plus important intellectuel vivant » (New York Times), comme le Ron Hubbard de la Nouvelle Gauche, comme « le rabbin, le prédicateur, le Rinpoche, le sensei » de ses disciples. Rien de moins. Chomsky est la plus extraordinaire réussite de marketing personnel dont puisse rêver un intellectuel narcissique.
Promenez-vous dans les allées des méga-librairies et vous trouverez sans les chercher les livres de Chomsky mis en valeur par des promotions agressives au même titre que les derniers succès du rock alternatif ou que les tablettes de chocolat aux caisses des supermarchés. Si vous cherchez « Noam Chomsky » sur le site Amazon.com, vous y trouverez 285 livres. Et pourtant, Noam se complaît dans l’image d’« intellectuel dissident », rejeté du main stream, travaillant seul contre les géants du capitalisme.
Son succès populaire est dû à cette stratégie de marketing que l’on appelle techniquement le brand extension. Quelques exemples classiques de brand extension : Porsche, célèbre pour ses autos de luxe, utilise le pouvoir de son image de marque pour vendre des lunettes et des stylos ; Davidoff, célèbre pour ses cigares, vend des parfums ; le géant britannique de l’alimentation, Sainsbury vend des services téléphoniques et bancaires. Quant à Chomsky, le linguiste, il vend de la politique.
Et il le fait admirablement bien. Il utilise son immense prestige de linguiste de cette très grande université bostonienne, MIT, pour se faire le champion des causes les plus extrêmes, gauchistes bien sûr, mais comme on va le voir, pas seulement gauchistes. C’est avec pugnacité qu’il défend l’indéfendable".
(...)
ICI
PAR JEAN-CHARLES CHEBAT
L’auteur est professeur titulaire de la Chaire de commerce Omer-DeSerres à l’École des Hautes études commerciales de l’Université de Montréal. Il est membre de la Société royale du Canada, dont il a été vice-président ; il fut président de son Académie des lettres et sciences humaines. Il est Fellow de plusieurs sociétés académiques, dont l’American Psychological Association. Il est chevalier de l’Ordre national du Québec.
"Ah, Noam Chomsky ! Quelle magie dans les rudes et étranges sonorités de ce nom ! Sa seule évocation est un atout majeur du jeu de salon appelé « name dropping », où excellent les péri-intellectuels. Et cela donne des choses comme ceci : « Avez-vous lu le dernier de Chomsky ? Non, vraiment ? Il faut ! » ou comme ceci « Chomsky, ah, quel intellectuel puissant ! Il y a longtemps que je le lis, depuis mes cours à Boston ». Quelle joie intérieure de communier avec Chomsky et de dénigrer tout ce qui est américain, occidental, capitaliste ! Tout soixante-huitard se sent rajeunir, tout contestataire boutonneux se sent grandir !
Chomsky a été célébré comme l’égal d’Einstein, comme l’« auteur vivant le plus cité » (selon le Chicago Tribune), comme le « plus important intellectuel vivant » (New York Times), comme le Ron Hubbard de la Nouvelle Gauche, comme « le rabbin, le prédicateur, le Rinpoche, le sensei » de ses disciples. Rien de moins. Chomsky est la plus extraordinaire réussite de marketing personnel dont puisse rêver un intellectuel narcissique.
Promenez-vous dans les allées des méga-librairies et vous trouverez sans les chercher les livres de Chomsky mis en valeur par des promotions agressives au même titre que les derniers succès du rock alternatif ou que les tablettes de chocolat aux caisses des supermarchés. Si vous cherchez « Noam Chomsky » sur le site Amazon.com, vous y trouverez 285 livres. Et pourtant, Noam se complaît dans l’image d’« intellectuel dissident », rejeté du main stream, travaillant seul contre les géants du capitalisme.
Son succès populaire est dû à cette stratégie de marketing que l’on appelle techniquement le brand extension. Quelques exemples classiques de brand extension : Porsche, célèbre pour ses autos de luxe, utilise le pouvoir de son image de marque pour vendre des lunettes et des stylos ; Davidoff, célèbre pour ses cigares, vend des parfums ; le géant britannique de l’alimentation, Sainsbury vend des services téléphoniques et bancaires. Quant à Chomsky, le linguiste, il vend de la politique.
Et il le fait admirablement bien. Il utilise son immense prestige de linguiste de cette très grande université bostonienne, MIT, pour se faire le champion des causes les plus extrêmes, gauchistes bien sûr, mais comme on va le voir, pas seulement gauchistes. C’est avec pugnacité qu’il défend l’indéfendable".
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Cervantes
Re: Chomsky à Paris : chronique d'un malentendu
Mince, alors ! Je viens de me rendre compte d'un truc : change quelques mots dont le nom, replace-le dans son domaine et ce texte pourrait parfaitement parler d'Onfray ! Eh, tu sais quoi ? Je vais peut-être changer de pseudo et d'avatar ! Non, j'rigole. Chomsky a encore du chemin à faire pour être un tdc comme Onfray. Chomsky, il a des idées, lui. Et puis surtout, il n'est pas négationniste (ni méga sioniste - c'était pour le jeu de sonorités). C'est peut-être ce qui me dégoûte le plus chez Onfray.
chomsky- EXCLU DU FORUM
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Re: Chomsky à Paris : chronique d'un malentendu
(...) suite
"N’a-t-il pas écrit les éloges les plus enflammés du communisme vietnamien, même après avoir appris comme tout un chacun l’existence des goulags aussi appelés en litote « Nouvelles Zones Économiques », où se fit la « rééducation » de deux millions de vietnamiens « re-localisés » ? Il s’est fait le champion de Pol Pot et de ses Khmers Rouges, même après avoir appris l’existence des « killing fields », dont il a d’abord minimisé l’impact en 1977 (« quelques milliers », selon lui !), puis, en 1980, attribué ces morts à de mauvaises récoltes et enfin, en 1988, imputé la responsabilité.. . aux États-Unis ! De même, il a justifié le régime totalitaire de Mao
comme « relativement juste » et « vivable », celui de Staline comme non seulement « moralement équivalent » à celui des États-Unis mais à tout prendre, meilleur car moins impérialiste ! La haine des États-Unis est une constante obsessive dans l’articulation de sa pensée politique.
Paradoxalement, si les circonstances s’y prêtent, Chomsky donne aussi son appui à l’extrême droite par la médiation de son appui à l’extrême gauche. Je veux parler ici de son appui au livre de Robert Faurisson, issu du mouvement d’extrême gauche La Vieille Taupe, lequel entretenait des relations très coopératives avec le mouvement d’extrême droite Ogmios. Chomsky a préfacé le livre de Robert Faurisson dont la thèse centrale est celle de l’extrême droite, à savoir que les chambres à gaz hitlériennes et le génocide des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale forment un seul et unique « mensonge historique ».
Lorsque Faurisson publie son livre, Chomsky n’a pas de mots assez forts pour en faire l’éloge, comme on le verra plus bas. La relation de Chomsky avec les néonazis mérite un détour car elle révèle la nature de l’individu. On pourrait a priori en effet penser que l’extrême droite serait son pire ennemi. Eh bien non ! Chomsky fait mieux que s’en accommoder : il collabore avec enthousiasme. Les quelques paragraphes qui suivent, inspirés des recherches du professeur émérite de UBC, W. Cohn,[5] résument ce qu’est sa relation avec l’extrême droite.
Le livre de Faurisson fut distribué, fait exceptionnel, à la fois par l’extrême droite (Ogmios) et l’extrême gauche (La Vieille Taupe), qui publiaient conjointement une revue antisémite, Les Annales d’histoire révisionniste, dont la fonction unique est de nier l’Holocauste, et cela avec l’aide financière des ayatollahs iraniens (comme l’a montré la revue française L’Express du 4 septembre 1987, p. 30-31), lesquels ayatollahs ont fait de ce déni de l’Holocauste un thème central de leur propagande : pour une rapide synthèse de cette propagande, voir l’analyse de Jean Yves Camus : (http://www.procheorient.info/xdossier_article.php3?id_artic1e=34501).
Voilà donc Chomsky lié à l’extrême droite française, issue des mouvements collaborateurs, antisémites, fascistes, négationnistes. Mal à l’aise, Chomsky ? Que nenni non point ! Cela ne dérange pas cette icône vivante de l’extrême gauche que son fameux Fateful Triangle apparaisse dans le même catalogue que le Communism with the Mask Off de Goebbels lui-même (Catalogue of Historical Revisionist Books).
Le point tournant de sa relation avec l’extrême droite fut la pétition que Chomsky signa en faveur de Faurisson, lorsque celui-ci fut congédié de son université et dont voici l’essentiel :
Le Dr Robert Faurisson a occupé pendant plus de quatre ans, et avec considération, un poste de professeur de littérature française du XXe siècle et de critique documentaire à l’université de Lyon-II en France. Depuis 1974 il a entrepris une recherche historique indépendante et approfondie [c’est moi qui souligne] sur la question de l’holocauste. Dès qu’il commença à publier ses conclusions, le professeur Faurisson a été l’objet d’une campagne venimeuse faite de tracasseries d’intimidations de calomnies et de violences physiques avec pour objectif de le réduire purement et simplement au silence. Des responsables timorés ont même essayé de l’empêcher de poursuivre ses recherches en lui refusant l’accès aux bibliothèques et aux archives publiques."
(...)
"N’a-t-il pas écrit les éloges les plus enflammés du communisme vietnamien, même après avoir appris comme tout un chacun l’existence des goulags aussi appelés en litote « Nouvelles Zones Économiques », où se fit la « rééducation » de deux millions de vietnamiens « re-localisés » ? Il s’est fait le champion de Pol Pot et de ses Khmers Rouges, même après avoir appris l’existence des « killing fields », dont il a d’abord minimisé l’impact en 1977 (« quelques milliers », selon lui !), puis, en 1980, attribué ces morts à de mauvaises récoltes et enfin, en 1988, imputé la responsabilité.. . aux États-Unis ! De même, il a justifié le régime totalitaire de Mao
comme « relativement juste » et « vivable », celui de Staline comme non seulement « moralement équivalent » à celui des États-Unis mais à tout prendre, meilleur car moins impérialiste ! La haine des États-Unis est une constante obsessive dans l’articulation de sa pensée politique.
Paradoxalement, si les circonstances s’y prêtent, Chomsky donne aussi son appui à l’extrême droite par la médiation de son appui à l’extrême gauche. Je veux parler ici de son appui au livre de Robert Faurisson, issu du mouvement d’extrême gauche La Vieille Taupe, lequel entretenait des relations très coopératives avec le mouvement d’extrême droite Ogmios. Chomsky a préfacé le livre de Robert Faurisson dont la thèse centrale est celle de l’extrême droite, à savoir que les chambres à gaz hitlériennes et le génocide des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale forment un seul et unique « mensonge historique ».
Lorsque Faurisson publie son livre, Chomsky n’a pas de mots assez forts pour en faire l’éloge, comme on le verra plus bas. La relation de Chomsky avec les néonazis mérite un détour car elle révèle la nature de l’individu. On pourrait a priori en effet penser que l’extrême droite serait son pire ennemi. Eh bien non ! Chomsky fait mieux que s’en accommoder : il collabore avec enthousiasme. Les quelques paragraphes qui suivent, inspirés des recherches du professeur émérite de UBC, W. Cohn,[5] résument ce qu’est sa relation avec l’extrême droite.
Le livre de Faurisson fut distribué, fait exceptionnel, à la fois par l’extrême droite (Ogmios) et l’extrême gauche (La Vieille Taupe), qui publiaient conjointement une revue antisémite, Les Annales d’histoire révisionniste, dont la fonction unique est de nier l’Holocauste, et cela avec l’aide financière des ayatollahs iraniens (comme l’a montré la revue française L’Express du 4 septembre 1987, p. 30-31), lesquels ayatollahs ont fait de ce déni de l’Holocauste un thème central de leur propagande : pour une rapide synthèse de cette propagande, voir l’analyse de Jean Yves Camus : (http://www.procheorient.info/xdossier_article.php3?id_artic1e=34501).
Voilà donc Chomsky lié à l’extrême droite française, issue des mouvements collaborateurs, antisémites, fascistes, négationnistes. Mal à l’aise, Chomsky ? Que nenni non point ! Cela ne dérange pas cette icône vivante de l’extrême gauche que son fameux Fateful Triangle apparaisse dans le même catalogue que le Communism with the Mask Off de Goebbels lui-même (Catalogue of Historical Revisionist Books).
Le point tournant de sa relation avec l’extrême droite fut la pétition que Chomsky signa en faveur de Faurisson, lorsque celui-ci fut congédié de son université et dont voici l’essentiel :
Le Dr Robert Faurisson a occupé pendant plus de quatre ans, et avec considération, un poste de professeur de littérature française du XXe siècle et de critique documentaire à l’université de Lyon-II en France. Depuis 1974 il a entrepris une recherche historique indépendante et approfondie [c’est moi qui souligne] sur la question de l’holocauste. Dès qu’il commença à publier ses conclusions, le professeur Faurisson a été l’objet d’une campagne venimeuse faite de tracasseries d’intimidations de calomnies et de violences physiques avec pour objectif de le réduire purement et simplement au silence. Des responsables timorés ont même essayé de l’empêcher de poursuivre ses recherches en lui refusant l’accès aux bibliothèques et aux archives publiques."
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Cervantes
Re: Chomsky à Paris : chronique d'un malentendu
En fait, Chomsky lutte pour la liberté d'expression et ça te pose un problème. Note, je ne vois pas ce que tu lui reproches, à ton copain Faurisson.
Dis, quand tu auras un passage à nous soumettre qui démontre que Chomsky avalisait les thèses révisionnistes de Faurisson (ou de quiconque), n'hésite pas à nous en faire part.
Au fait, tu ne m'as toujours pas dit ce que tu pensais de Marcel Aymé.
Dis, quand tu auras un passage à nous soumettre qui démontre que Chomsky avalisait les thèses révisionnistes de Faurisson (ou de quiconque), n'hésite pas à nous en faire part.
Au fait, tu ne m'as toujours pas dit ce que tu pensais de Marcel Aymé.
chomsky- EXCLU DU FORUM
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Re: Chomsky à Paris : chronique d'un malentendu
(...) suite
"Chomsky se fait donc le champion de la liberté d’expression des négationistes, lui qui n’a jamais protesté contre le musellement des dissidents anti-soviétiques dans l’ensemble des pays d’Europe de l’Est, ni des dissidents dans les pays arabes ou sous les dictatures castriste ou sandiniste.
Chomsky apporte son aval au livre de Faurisson, dont il écrit la préface élogieuse. Cet appui est si important pour la crédibilité de la thèse négationniste que toute publication des promoteurs de cette thèse en France (Guillaume, Thion et Faurisson) fait nécessairement référence à l’aval de Chomsky. Pour lui, Faurisson est, écrit-il, « une sorte de libéral relativement apolitique» (p. XIV-XV), qui fait de la « recherche historique de grande qualité » et qui ne contient pas un soupçon d’antisémitisme (mes soulignés) .
Problème majeur cependant : ce livre dont il fait l’éloge académique et idéologique, Chomsky, de son propre aveu, ne l’a pas lu ! Voici ce qu’en dit le philosophe français Pierre Vidal-Naquet (http://www anti-rev.org/ textes/VidalNaquet8la/, lequel cite la préface écrite par Chomsky :
La préface en question relève d’un genre assez nouveau dans la République des lettres En effet, Noam Chomsky n’a lu ni le livre qu’il préface, ni les travaux antérieurs de cet auteur, ni les critiques qui en ont été faites, et il est incompétent dans le domaine dont il traite : « Je ne dirai rien ici des travaux de Robert Faurisson ou de ses critiques, sur lesquels je ne sais pas grand chose, ou sur les sujets qu’ils traitent, sur lesquels je n’ai pas de lumières particulières. » (Préface, p. IX, cité par Vidal-Naquet).
Ces aveux de Chomsky laissent pantois. Dans le métier de chercheur, où la sélection des publications scientifiques dépend de l’expertise et de l’attention extrême des évaluateurs, le fait d’approuver (ou de rejeter) une publication sans l’avoir lue est une inadmissible faute d’éthique. Pour un évaluateur, le fait d’accepter de faire l’évaluation d’un article sur un thème où il se sait incompétent est une autre faute d’éthique. Ici, Chomsky reconnaît les deux. Je reprends à mon compte ce qu’en dit Vidal-Naquet: «Voilà donc qui le qualifie remarquablement ». Ce qui conduit à la question : À quoi donc sert Chomsky ?
Là où il devrait servir la vérité avec passion, il se sert lui-même. Lorsqu’un illustre professeur de l’École de droit de Harvard l’invita en 2002, après les attentats du 11 septembre, à débattre en public de la politique américaine en matière de lutte contre le terrorisme, Chomsky déclina l’invitation, alors que ce débat aurait pu montrer la supériorité de ses propres thèses. À Paul Thibaud qui se permettait de critiquer l’incapacité où se trouve Chomsky de justifier sa position sur le régime totalitaire du Cambodge, il refuse aussi le débat :
Je n’entrerai pas dans la discussion d’un article du directeur de la revue, dans le même numéro, qui ne mérite pas non plus de commentaire, au moins pour ceux qui conservent un respect élémentaire pour la vérité et l’honnêteté (Préface, p. X).
Lorsqu’un linguiste fameux, Geoffrey Sampson, disciple de la linguistique chomskyenne mais qui avait osé critiquer les vues politiques de Chomsky sur les Khmers Rouges et souligner que Chomsky n’avait pas lu le livre de Faurisson, Chomsky fit interdire la publication de sa contribution à la linguistique chomskyenne. Exécrable mélange de genres.
Car Chomsky tient à son image plus qu’à la défense de la vérité. D’autres gauchistes ont perdu leurs illusions après les révélations sur les multiples goulags de l’empire communiste, chinois, soviétique, vietnamien ou cubain. Depuis Einstein qui rendit sa carte du Parti en 1929 jusqu’à Yves Montand qui le fit bien plus tard, en passant par mon père qui fut écoeuré de l’invasion de la Hongrie en 1956 par les chars soviétiques, la liste des déçus du communisme est longue.
(...)
"Chomsky se fait donc le champion de la liberté d’expression des négationistes, lui qui n’a jamais protesté contre le musellement des dissidents anti-soviétiques dans l’ensemble des pays d’Europe de l’Est, ni des dissidents dans les pays arabes ou sous les dictatures castriste ou sandiniste.
Chomsky apporte son aval au livre de Faurisson, dont il écrit la préface élogieuse. Cet appui est si important pour la crédibilité de la thèse négationniste que toute publication des promoteurs de cette thèse en France (Guillaume, Thion et Faurisson) fait nécessairement référence à l’aval de Chomsky. Pour lui, Faurisson est, écrit-il, « une sorte de libéral relativement apolitique» (p. XIV-XV), qui fait de la « recherche historique de grande qualité » et qui ne contient pas un soupçon d’antisémitisme (mes soulignés) .
Problème majeur cependant : ce livre dont il fait l’éloge académique et idéologique, Chomsky, de son propre aveu, ne l’a pas lu ! Voici ce qu’en dit le philosophe français Pierre Vidal-Naquet (http://www anti-rev.org/ textes/VidalNaquet8la/, lequel cite la préface écrite par Chomsky :
La préface en question relève d’un genre assez nouveau dans la République des lettres En effet, Noam Chomsky n’a lu ni le livre qu’il préface, ni les travaux antérieurs de cet auteur, ni les critiques qui en ont été faites, et il est incompétent dans le domaine dont il traite : « Je ne dirai rien ici des travaux de Robert Faurisson ou de ses critiques, sur lesquels je ne sais pas grand chose, ou sur les sujets qu’ils traitent, sur lesquels je n’ai pas de lumières particulières. » (Préface, p. IX, cité par Vidal-Naquet).
Ces aveux de Chomsky laissent pantois. Dans le métier de chercheur, où la sélection des publications scientifiques dépend de l’expertise et de l’attention extrême des évaluateurs, le fait d’approuver (ou de rejeter) une publication sans l’avoir lue est une inadmissible faute d’éthique. Pour un évaluateur, le fait d’accepter de faire l’évaluation d’un article sur un thème où il se sait incompétent est une autre faute d’éthique. Ici, Chomsky reconnaît les deux. Je reprends à mon compte ce qu’en dit Vidal-Naquet: «Voilà donc qui le qualifie remarquablement ». Ce qui conduit à la question : À quoi donc sert Chomsky ?
Là où il devrait servir la vérité avec passion, il se sert lui-même. Lorsqu’un illustre professeur de l’École de droit de Harvard l’invita en 2002, après les attentats du 11 septembre, à débattre en public de la politique américaine en matière de lutte contre le terrorisme, Chomsky déclina l’invitation, alors que ce débat aurait pu montrer la supériorité de ses propres thèses. À Paul Thibaud qui se permettait de critiquer l’incapacité où se trouve Chomsky de justifier sa position sur le régime totalitaire du Cambodge, il refuse aussi le débat :
Je n’entrerai pas dans la discussion d’un article du directeur de la revue, dans le même numéro, qui ne mérite pas non plus de commentaire, au moins pour ceux qui conservent un respect élémentaire pour la vérité et l’honnêteté (Préface, p. X).
Lorsqu’un linguiste fameux, Geoffrey Sampson, disciple de la linguistique chomskyenne mais qui avait osé critiquer les vues politiques de Chomsky sur les Khmers Rouges et souligner que Chomsky n’avait pas lu le livre de Faurisson, Chomsky fit interdire la publication de sa contribution à la linguistique chomskyenne. Exécrable mélange de genres.
Car Chomsky tient à son image plus qu’à la défense de la vérité. D’autres gauchistes ont perdu leurs illusions après les révélations sur les multiples goulags de l’empire communiste, chinois, soviétique, vietnamien ou cubain. Depuis Einstein qui rendit sa carte du Parti en 1929 jusqu’à Yves Montand qui le fit bien plus tard, en passant par mon père qui fut écoeuré de l’invasion de la Hongrie en 1956 par les chars soviétiques, la liste des déçus du communisme est longue.
(...)
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Cervantes
Re: Chomsky à Paris : chronique d'un malentendu
(...) suite
Mais Chomsky n’est pas de ceux qui admettent avoir fait erreur au plan idéologique. « Never look back » semble un principe fondamental. Lorsque ses opinions sur Pol Pot et son alliance avec l’extrême droite lui valurent un déclin de popularité, Chomsky se jeta sur une cause où il se savait appuyé par les inconditionnels de l’anti-américanisme : l’invasion de l’Afghanistan. Ce rajeunissement d’image s’appelle en marketing un « saut de plafond », permettant de sauver les produits dans la phase de déclin de leur cycle de vie.
Dans son fameux discours du 18 octobre 2001 au MIT, il prédisait que trois à quatre millions d’Afghans étaient condamnés à mourir de faim : Selon lui, « les États-Unis avaient exigé du Pakistan l’élimination des convois de camions de ravitaillement (...) aux populations civiles ». Pour Chomsky, c’était un plan délibéré, un « génocide silencieux », que préparait le gouvernement américain.
Au passage, on pourra s’étonner de ce qu’il s’intéresse soudainement aux problèmes de famine qui jusqu’ici ne semblaient pas l’avoir ému. On attend encore qu’il fasse part de ses réactions aux famines provoquées délibérément par Staline en Ukraine dans les années 1930, ou par Mao en Chine, ou par les gouvernements soudanais sur leurs populations noires chrétiennes du Sud et du Darfour. Les perspectives de famine en Afghanistan qui retiennent son attention sont en fait un levier pour atteindre l’image des États-Unis auprès d’un auditoire très large.
Problème: la réalité ne suit pas du tout les prédictions de Chomsky. Comme le rapporte le Time du 16 octobre 2001, s’il existe un danger de famine, il vient des Talibans qui « taxent » ou volent le blé destiné à ces populations. De plus, dans cette même période, selon le New York Times, les forces américaines et celles de l’OTAN utilisaient leurs pleines ressources pour « fournir de l’aide aux millions d’Afghans, affamés, malades, épuisés par la guerre ». Enfin, le vice-président du International Rescue Committee, Mark Bartolini, déclare au Time : « si cette guerre n’avait pas eu lieu, nous n’aurions pas eu l’accès (aux Afghans) que nous avons maintenant, le meilleur accès dans les dix dernières années ». Dans la même veine, John Norris, conseiller principal du International Crisis Group, déclare: « grâce à la défaite des Talibans, on a pu accroître considérablement la livraison de l’aide ». Que je sache, les menaces de famine en Afghanistan ne se sont pas concrétisées.
Réaction de Chomsky ? D’abord le déni : les médias américains mentent et cachent la vérité. C’est la thèse de son Manufacturing Consent : les médias américains ne sont qu’une machine de propagande à la solde du grand capital. Pour dire les choses minimalement, Noam ne craint pas le ridicule : si cette thèse avait eu du sens, ses livres auraient été rejetés depuis longtemps de tous les Amazon.com, Chapters, Virgin et autres supermarchés de l’édition où ils font un tabac commercial, grâce aux efforts de marketing dont ils bénéficient ; lui-même serait exclu des médias qui le courtisent ; il serait paria, alors qu’il est rock star.
Deuxième réaction : la contre-attaque. Le terrorisme est pleinement justifié. Il reprend son thème central: l’existence même des États-Unis est une agression contre les autochtones, les pauvres et les travailleurs. Le terrorisme est l’« arme des faibles», argument qui origine de JeanPaul Sartre, répété à l’envi par tous ceux qui n’ont rien à dire. On s’étonnera que cela soit repris par un scientifique comme Chomsky. La connaissance a progressé par la méthode hypothético-déductive. Autrement dit, si l’assertion « le terrorisme est l’arme des faibles » est vraie, alors un certain nombre de conséquences doivent être vérifiées. En particulier, le terrorisme doit provenir des pauvres d’Afrique sub-saharienne, du sous-prolétariat urbain d’Europe occidentale, d’Haïti, etc. Or les terroristes du 11 septembre viennent d’Arabie Saoudite, dont les revenus per capita ne font pleurer personne. Qu’importe ! Le principe fondamental de Chomsky reste le même : Never look back.
Chomsky a manqué à sa mission de guide intellectuel. Ses excès, ses obsessions, son aveuglement idéologique l’ont simplement disqualifié. Triste fin pour un très grand linguiste.
Mais Chomsky n’est pas de ceux qui admettent avoir fait erreur au plan idéologique. « Never look back » semble un principe fondamental. Lorsque ses opinions sur Pol Pot et son alliance avec l’extrême droite lui valurent un déclin de popularité, Chomsky se jeta sur une cause où il se savait appuyé par les inconditionnels de l’anti-américanisme : l’invasion de l’Afghanistan. Ce rajeunissement d’image s’appelle en marketing un « saut de plafond », permettant de sauver les produits dans la phase de déclin de leur cycle de vie.
Dans son fameux discours du 18 octobre 2001 au MIT, il prédisait que trois à quatre millions d’Afghans étaient condamnés à mourir de faim : Selon lui, « les États-Unis avaient exigé du Pakistan l’élimination des convois de camions de ravitaillement (...) aux populations civiles ». Pour Chomsky, c’était un plan délibéré, un « génocide silencieux », que préparait le gouvernement américain.
Au passage, on pourra s’étonner de ce qu’il s’intéresse soudainement aux problèmes de famine qui jusqu’ici ne semblaient pas l’avoir ému. On attend encore qu’il fasse part de ses réactions aux famines provoquées délibérément par Staline en Ukraine dans les années 1930, ou par Mao en Chine, ou par les gouvernements soudanais sur leurs populations noires chrétiennes du Sud et du Darfour. Les perspectives de famine en Afghanistan qui retiennent son attention sont en fait un levier pour atteindre l’image des États-Unis auprès d’un auditoire très large.
Problème: la réalité ne suit pas du tout les prédictions de Chomsky. Comme le rapporte le Time du 16 octobre 2001, s’il existe un danger de famine, il vient des Talibans qui « taxent » ou volent le blé destiné à ces populations. De plus, dans cette même période, selon le New York Times, les forces américaines et celles de l’OTAN utilisaient leurs pleines ressources pour « fournir de l’aide aux millions d’Afghans, affamés, malades, épuisés par la guerre ». Enfin, le vice-président du International Rescue Committee, Mark Bartolini, déclare au Time : « si cette guerre n’avait pas eu lieu, nous n’aurions pas eu l’accès (aux Afghans) que nous avons maintenant, le meilleur accès dans les dix dernières années ». Dans la même veine, John Norris, conseiller principal du International Crisis Group, déclare: « grâce à la défaite des Talibans, on a pu accroître considérablement la livraison de l’aide ». Que je sache, les menaces de famine en Afghanistan ne se sont pas concrétisées.
Réaction de Chomsky ? D’abord le déni : les médias américains mentent et cachent la vérité. C’est la thèse de son Manufacturing Consent : les médias américains ne sont qu’une machine de propagande à la solde du grand capital. Pour dire les choses minimalement, Noam ne craint pas le ridicule : si cette thèse avait eu du sens, ses livres auraient été rejetés depuis longtemps de tous les Amazon.com, Chapters, Virgin et autres supermarchés de l’édition où ils font un tabac commercial, grâce aux efforts de marketing dont ils bénéficient ; lui-même serait exclu des médias qui le courtisent ; il serait paria, alors qu’il est rock star.
Deuxième réaction : la contre-attaque. Le terrorisme est pleinement justifié. Il reprend son thème central: l’existence même des États-Unis est une agression contre les autochtones, les pauvres et les travailleurs. Le terrorisme est l’« arme des faibles», argument qui origine de JeanPaul Sartre, répété à l’envi par tous ceux qui n’ont rien à dire. On s’étonnera que cela soit repris par un scientifique comme Chomsky. La connaissance a progressé par la méthode hypothético-déductive. Autrement dit, si l’assertion « le terrorisme est l’arme des faibles » est vraie, alors un certain nombre de conséquences doivent être vérifiées. En particulier, le terrorisme doit provenir des pauvres d’Afrique sub-saharienne, du sous-prolétariat urbain d’Europe occidentale, d’Haïti, etc. Or les terroristes du 11 septembre viennent d’Arabie Saoudite, dont les revenus per capita ne font pleurer personne. Qu’importe ! Le principe fondamental de Chomsky reste le même : Never look back.
Chomsky a manqué à sa mission de guide intellectuel. Ses excès, ses obsessions, son aveuglement idéologique l’ont simplement disqualifié. Triste fin pour un très grand linguiste.
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Cervantes
Re: Chomsky à Paris : chronique d'un malentendu
Je crois que dès le début il avait une personnalité à problèmes.
Mais bon, chez les grands artistes, ça se produit couramment.
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Re: Chomsky à Paris : chronique d'un malentendu
j'ai produit toutes les condamnations de Faurisson déjà ailleurs (autre thread) pour ces raisons là...
Tu as beau contester, ce n'est que la vérité!
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Re: Chomsky à Paris : chronique d'un malentendu
Pas d'insulte, merci.
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Re: Chomsky à Paris : chronique d'un malentendu
deux messages supprimés : insultes ad hominem
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Re: Chomsky à Paris : chronique d'un malentendu
Jipé a écrit:j'ai produit toutes les condamnations de Faurisson déjà ailleurs (autre thread) pour ces raisons là...
En quoi les condamnations de Faurisson concernent-elles Chomsky ? Tu fantasmes.
Tu as beau contester, ce n'est que la vérité!
Quoi ? Que Faurisson a été condamné ? Oui. Pour le reste, ce sont des mensonges, des fantasmes, des élucubrations. Mais j'avoue que tu t'es donné du mal pour cracher sur un individu qui te dépasse. Sans résultat.
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Re: Chomsky à Paris : chronique d'un malentendu
Jipé a écrit:(...) suite
"N’a-t-il pas écrit les éloges les plus enflammés du communisme vietnamien, même après avoir appris comme tout un chacun l’existence des goulags aussi appelés en litote « Nouvelles Zones Économiques », où se fit la « rééducation » de deux millions de vietnamiens « re-localisés » ? Il s’est fait le champion de Pol Pot et de ses Khmers Rouges, même après avoir appris l’existence des « killing fields », dont il a d’abord minimisé l’impact en 1977 (« quelques milliers », selon lui !), puis, en 1980, attribué ces morts à de mauvaises récoltes et enfin, en 1988, imputé la responsabilité.. . aux États-Unis ! De même, il a justifié le régime totalitaire de Mao
comme « relativement juste » et « vivable », celui de Staline comme non seulement « moralement équivalent » à celui des États-Unis mais à tout prendre, meilleur car moins impérialiste ! La haine des États-Unis est une constante obsessive dans l’articulation de sa pensée politique.
C'est faux et je te mets au défi de le démontrer en proposant une vidéo où l'on peut voir et entendre Chomsky déclarer explicitement ce que tu relaies, à savoir qu'il soutient les régimes totalitaires communistes, ou même la référence du moindre livre écrit par Chomsky sur d'éventuelles collusions idéologiques avec ces mêmes régimes.
Tout ce que l'on peut reprocher à Chomsky est de n'avoir pas parlé de ces régimes comme on aurait voulu qu'il fît. Et il s'en est gardé car ce n'était pas nécessaire : on l'avait fait suffisamment. En revanche, il a dénoncé ce que personne n'osait dénoncer publiquement : les crimes commis par les "démocraties" occidentales, et en particulier les U.S.A.
Tous ces articles que tu relaies honteusement sont des tissus de mensonge qui n'apportent aucune source appuyant les condamnations qui y sont prononcées. Il faut être sacrément malhonnête sur le plan intellectuel pour répandre des saloperies pareilles.
P.S. : Plutôt que de pleurnicher pour le mot "saloperie", attèle-toi à amener les preuves de ce que tu avances...
chomsky- EXCLU DU FORUM
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